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El Niño atlantique

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Un El Niño dans l'Atlantique ?

Comme le Pacifique, l'Atlantique tropical est soumis à une circulation générale des vents et des courants, et à une certaine variabilité interannuelle : océanographes et météorologues y observent aussi des fluctuations de la température de l'eau ou de la force des vents, pêcheurs et agriculteurs y connaissent aussi des bonnes et des mauvaises années.

Mais la variabilité de l'Atlantique est plus complexe, avec une oscillation Nord-Sud très peu développée dans le Pacifique, et une oscillation Est-Ouest qui, elle, est analogue à l'Oscillation Australe, avec ses épisodes chauds de type El Niño.

Il n'est assez probable que les deux systèmes soient couplés par des téléconnections atmosphériques où les basses pressions au-dessus du Nord de l'Amérique Latine joueraient le rôle de courroies de transmission.

Comment varie l'Océan Atlantique ?

La variabilité océanique est plus complexe dans l'Atlantique que dans le Pacifique.  

L'Atlantique est soumis à une oscillation Est-Ouest, plus faible mais de même nature que l'Oscillation Australe dans le Pacifique, et faisant intervenir les vents, les masses d'eaux, les zones de convection, etc. Mais, alors que dans le Pacifique l'Oscillation Australe est la principale source de variabilité, l'Atlantique est également soumis à une oscillation Nord-Sud de la Zone de Convergence Intertropicale, cette bande nuageuse parallèle à l'équateur responsable de la saison des pluies des pays tropicaux.

L'oscillation Est-Ouest se traduit aussi par des épisodes chauds comparables aux El Niño du Pacifique, mais les anomalies de température de surface sont observées dans deux régions, au nord ("El Niño guinéen") et au sud ("El Niño du Benguela"). Généralement ces épisodes sont moins intenses et moins durables que ceux du Pacifique, mais en 1997-98 les anomalies au large des côtes de l'Angola ont été extrêmement fortes (ci-contre : anomalies de décembre 1997).

Une téléconnection entre Pacifique et Atlantique ?

Les premières études rétrospectives montrent que la variabilité des deux océans pourrait être décalée : les périodes chaudes dans l'Atlantique semblent se produire 18 environ mois après les épisodes El Niño dans le Pacifique. Certains scientifiques proposent un mécanisme hypothétique reliant ces deux phénomènes : un El Niño dans le Pacifique, en déplaçant les centres de basses pressions vers l'Amérique du Sud, renforcerait les alizés atlantiques et par conséquent favoriserait l'accumulation d'eaux chaudes dans l'Ouest de cet océan. L'apparition d'une anomalie de type El Niño serait alors déclenchée par le retour à la normale dans le Pacifique.

Ce schéma rend compte des décalages des cycles des années passées, mais il n'explique pas certaines observations plus récentes, comme la coïncidence, fin 1997, d'épisodes chauds dans les deux océans. Les mécanismes qui assurent le couplage entre la variabilité climatique des deux océans sont donc plus complexes.

Conséquences de la variabilité climatique dans l'Atlantique  

Les conséquences les plus directes de l'oscillation Est-Ouest observée dans l'Atlantique sont comparable à celles d'El Niño dans le Pacifique. Ainsi, en 1995 où la température de surface de l'océan a été exceptionnellement chaude, 8 tempêtes tropicales et 11 cyclones se sont développés sur l'Atlantique tropical de juin à octobre 1995. Depuis 1933, une seule année avait connu un activité cyclonique aussi intense ; sur cette image satellite, 4 perturbations simultanément actives sont visibles.

 

Les conséquences sur les activités de pêche et d'agriculture sont également importantes : elles concernent l'abondance et la disponibilité des poissons pélagiques côtiers, ainsi que les rendements des cultures et des élevages dans plusieurs pays de l'Afrique de l'Ouest.

Mais ces répercussions sont à mettre en rapport avec les deux composantes (Nord-Sud et Est-Ouest) de la variabilité de l'Océan Atlantique. 

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