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Comprendre le séisme en Haïti

Café de l'Espace des sciences

Le 21 janvier 2010, entre 12h30 et 13h30, trois scientifiques sont revenus sur le séisme d'Haïti, dans le cadre d'un Midi science. Deux rennais, Peter Cobbold, géologue et Pierre Gravilenko, géophysicien, ont répondu, avec Yann Klinger, en direct depuis l'Institut de physique du globe de Paris aux questions du public sur cette catastrophe.

Avec :

Peter Cobbold
Géosciences, université de Rennes 1 Géologue, spécialiste de la tectonique Amérique centrale
Pierre Gavrilenko
Géosciences, université de Rennes 1, CNRS Géophysicien
Yann Klinger (par téléphone)
Institut de physique du globe de Paris Sismotectonicien, spécialiste des failles actives

« La météo des séismes n'existe pas, souligne Pierre Gravilenko, et il n'y a pas de piste aujourd'hui qui permettrait d'en inventer une. » Certains facteurs peuvent pourtant être pris en compte. « La récurrence des séismes, l'intervalle entre deux épisodes, précise Yann Klinger, d'où l'importance de connaître les mouvements des plaques terrestres, mais aussi les séismes passés. Or la sismologie est une science jeune, elle n'a que cent ans ».

Des caisses de résonnances

Haïti accumule plusieurs facteurs de risques. La position de l'île sur une faille géologique importante. La situation de Port au Prince aussi, capitale et ville la plus touchée. « Port-au-Prince est situé dans une vallée, enclavée entre deux montagnes qui jouent les caisses de résonnance, explique Peter Cobbolt, et son sous-sol est composé, jusqu'à 4000 m de profondeur, d'alluvions et d'argiles, peu solides et donc beaucoup plus sensibles aux déformations. » D'autres grandes villes entre dans cette configuration. Mexico ou encore Istanbul, déjà victime d'un tremblement de terre en 1999. « Il y a une forte probabilité que cette région de la Turquie connaisse une nouvelle catastrophe dans les 30 prochaines années », rappelle Pierre Gravilenko. Pourtant ces zones sensibles, situées dans des baies, proches des côtes, attirent toujours, pour le commerce essentiellement. Et comme l'intervalle entre deux secousses est généralement plus long qu'une vie d'homme, il est souvent plus facile de spéculer sur le risque que de déplacer une mégalopole.

Économie et politique entrent en jeu

Outre ces conditions géologiques, la situation économique du pays est un facteur décisif. « Un séisme de magnitude 7 sur l'échelle de Richter au Japon fait moins de victimes qu'une secousse de 5,5 en Algérie. » précise Pierre Gravilenko.  Conséquence, notamment, de choix de constructions respectant, ou non les normes parasismiques. « Ça n'est pas forcément beaucoup plus onéreux, mais c'est un choix politique. »

Pour en savoir plus

Le séisme expliqué par l'IPGP
Questions d'actualité, le site web de la Cité des sciences
Journal de universcience.tv (vidéo)
Carte d'Haïti : les principaux séismes

image Les missions publiques, sur France bleu Armorique,
émission du lundi 18 janvier 2010

Avec Cécile Houget (médiatrice scientifique à l'Espace des sciences) et Pierre Gautier (géologue, Université de Rennes 1)
http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-bleu/global_ramgen.php?tag=Armorique&sound=special/missions-180110.rm

Solidarité Haïti : appel aux dons (Fondation de France)
http://dons.fondationdefrance.org

Jeudi 21 janvier 2010

Café des Champs Libres

Gratuit