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Rencontre avec Cécile Cathalot

Depuis le début de la campagne, je rencontre des chercheurs, ingénieurs et marins qui œuvrent ensemble, jour et nuit, pour un même objectif. Le travail est au premier plan et la vie personnelle est restée à quai. On me parle de géologie, de microbiologie, d’écologie, de chimie et autres domaines fondamentaux. Un concentré de sciences interdisciplinaires réellement passionnant. Mais au-delà de la recherche pure et dure, je découvre, au fil des jours, des parcours impressionnants et des personnalités remarquables, qui font aussi la richesse de cette expérience à bord du Pourquoi pas ?

Parcourir le monde

Cécile Cathalot est une jeune femme bluffante. À 29 ans, elle est chercheure en biogéochimie, avec quinze campagnes océanographiques à son actif, dont quatre sur le Pourquoi pas ? et une dans le cadre des missions Momarsat.  Autant dire qu’elle n’a pas perdu de temps. « Pourtant, je ne me destinais pas à la recherche, me dit-elle, mais à l’ingénierie du traitement de l’eau, si possible au sein d'une ONG humanitaire. Je voulais parcourir le monde et apporter une aide aux pays où l’eau potable est une denrée rare ». Pour ce faire, Cécile suit l’École nationale de l’eau et de l’environnement à Strasbourg. « En troisième année, j’aurais pu finaliser mon cursus en ingénierie, mais je crois que l'aspect technologique et appliqué me frustrait, j’avais besoin de comprendre davantage les processus, de me rapprocher de la science fondamentale ».

Questionner la science

Elle choisit donc un master recherche en océanographie et environnement marin à Paris 6. Dans le cadre de son stage de fin d’études au CEA, elle embarque une première fois à 21 ans, presque par hasard. À bord, ses expériences scientifiques ne fonctionnent pas aussi bien que prévu et pourtant, c’est la révélation. Ce qui lui plaît ? Être en mer, s’adapter aux situations imprévisibles, échanger avec les autres chercheurs, se poser un tas de questions purement scientifiques, se triturer l’esprit pour essayer de comprendre… À la suite de quoi, les campagnes côtières et hauturières s’enchaînent. Après une thèse et trois post-doctorats (dont le dernier au Laboratoire environnement profond à l’Ifremer), elle intègrera, en septembre prochain, le Laboratoire de géochimie et métallogénie de l’Ifremer afin de poursuivre son étude sur les sources hydrothermales.

« Les premières années, ma passion pour l’océanographie m’a submergée, me dit-elle. Je travaillais le soir et le week-end, j’ai mis du temps à trouver un équilibre entre ma vie professionnelle et ma vie personnelle. Je ne dis pas que je l’ai atteint aujourd’hui, mais j’y fais davantage attention. Il faut savoir débrancher de temps en temps pour mieux rebrancher ensuite ! ».

À bord du Pourquoi pas ?, ce n’est pas le moment de « débrancher », même si la fatigue se fait sentir, car les derniers instants avant la fin de la mission sont cruciaux. Ce lundi, Victor plonge pour la dernière fois dans les profondeurs du champ de Lucky Strike. Les chercheurs finaliseront leurs dernières manipulations ainsi que l’installation de l’observatoire en fond de mer. Tout doit fonctionner avant de quitter la zone, mardi soir…