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Larguées, les amarres !

On a largué les amarres à 8h ce lundi matin, après une nuit passée à quai. Le navire tangue légèrement, mais jusqu’ici tout va bien. La mer est presque hypnotisante. Le trajet va durer une vingtaine d’heures avant d’arriver sur zone, là où Victor le robot plongera.

Cette journée de transit est plus calme que la veille. Elle laisse le temps à François, second du capitaine, d’animer une réunion sur la sécurité à bord. Si l’alarme « d’abandon du bateau » retentit, je dois rejoindre l’embarcation de sauvetage située à tribord sur le pont 6.

Run run run run... go !

Christophe Plum, spécialiste de la méiofaune (la faune de moins de 1 mm), en séance d'essayage. La combinaison de sécurité, à enfiler en cas d'abandon du navire, est complètement étanche.

Je profite de la tranquillité ambiante pour faire un point sur le volcan actif Lucky Strike, au cœur de la mission Momarsat. Les fluides chauds qu’il dégage (appelés fumeurs ou sources hydrothermales) contiennent du gaz. Mais ce gaz ne fait pas de bulles comme on pourrait le croire. Si l’on plongeait à 1 700 m de profondeur, l’eau au-dessus de nous pèserait 170 tonnes. Quand le gaz subit une telle pression, il se dissout.

Les sources hydrothermales sont le résultat du chemin parcouru par l’eau de mer. Celle-ci s’infiltre dans la croûte terrestre, puis interagit avec la roche, ce qui modifie sa composition chimique. À 2 ou 3 km sous le plancher océanique, elle se réchauffe, profitant de la chaleur que la chambre magmatique diffuse. L’eau gagne alors en légèreté et remonte à la surface par le chemin le plus court : la zone fissurée du volcan.

Depuis 2010, les chercheurs de Momarsat reviennent chaque année sur zone et s’intéressent à l’intensité de l’activité volcanique du site, la composition chimique des fumeurs et leurs impacts sur la faune environnante, des micro-organismes aux petites bêtes mesurant quelques centimètres.

Dans la famille « écologie »…

Bérengère Husson, doctorante à l’Ifremer, prépare un casier tapissé d’un damier pour récolter des moules en fond de mer et étudier, in situ, leur vitesse de croissance. Le matériel sera récupéré par Victor dans un an.

Une fois le loquet retiré par Victor, les flotteurs jaunes permettent au couvercle de se soulever tout seul.

Le damier sert à mesurer la taille des moules. Les trous laisseront passer les fluides diffus autour des sources hydrothermales.

Arrivée sur le site

Le rythme effréné de la campagne reprend dès cette nuit. Les premières mises à l’eau des manipulations débuteront à 4h, lorsque le Pourquoi pas ? posera l’ancre. Elles s’enchaîneront jour et nuit sans interruption pendant deux semaines.