Rennes Métropole donne des moyens à la recherche

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N° 282 - Publié le 24 juin 2014
© © Nathalie Blanc
1- Renaud de Crevoisier est radiothérapeute. Il a exercé dix ans à l’Institut Gustave-Roussy, près de Paris et deux ans dans un institut de recherche à Houston (États-Unis), avant d’arriver à Rennes, au Centre Eugène-Marquis, en 2008.

2 - Hydrobiologiste spécialiste des communautés végétales aquatiques, Gabrielle Thiébaut
a quitté l’université de Metz pour l’UMR Écobio de l’Université de Rennes 1, en février 2009.

3 - Jean-Marc Jancu est enseignant-chercheur à l’Insa de Rennes depuis septembre 2009. Il était avant à l’École normale supérieure de Pise (Italie) et au Laboratoire de photonique et de nanostructures (LPN) du CNRS à Paris.

Trois chercheurs rennais viennent de recevoir une allocation d’installation scientifique de Rennes Métropole pour le développement d’une nouvelle thématique de recherche.

Améliorer l’efficacité des traitements contre le cancer, c’est l’objectif suivi par Renaud de Crevoisier, qui développe un concept de radiothérapie guidée par l’image et la dose. « Cette approche consiste, dans le cas des cancers de la prostate, à cibler l’organe avec l’IRM. Ce type d’imagerie permet d’observer que la tumeur n’est pas homogène. On peut distinguer les différents stades de développement du cancer et faire varier la dose de radiation, ce qui n’est pas le cas actuellement avec une observation uniquement basée sur imagerie scanner. Nous travaillons aussi sur le bon positionnement de la tumeur sous l’appareil de radiothérapie. Dans le cas du cancer de la prostate, la vessie et le rectum présentent d’un jour à l’autre des variations de volume. Diriger finement le faisceau d’irradiation permet de préserver au maximum les organes sains et ainsi de diminuer les effets secondaires du traitement. » Ces avancées passent notamment par le recalage et la fusion des images issues du scanner, de l’IRM et des distributions de doses, particulièrement bien maîtrisés par l’équipe Impact du Laboratoire de traitement du signal (LTSI)(1).

L’augmentation des débits

À l’autre bout de la ville, à l’Insa de Rennes, Jean-Marc Jancu, responsable de l’équipe Simulation, créée il y a un an, invente les matériaux qui constitueront les composants électroniques de demain. « Aujourd’hui, grâce aux avancées réalisées dans le domaine de l’élaboration de ces matériaux et de leur modélisation théorique – mon domaine de recherche –, il est possible d’assembler des éléments utilisés en optique (cristaux semi-conducteurs) et en électronique (puces à base de silicium) aux propriétés structurelles très différentes. » L’intérêt de ce couplage est d’obtenir des performances ultrarapides sans surchauffe des composants. « Il est alors possible de répondre à l’augmentation des débits de traitement de l’information tout en réduisant la consommation d’énergie, qui constituent les défis technologiques majeurs de demain. »

Si certaines plantes aquatiques, comme les jussies, sont déjà interdites à la vente, d’autres, comme la jacinthe d’eau ou certaines espèces utilisées en aquariophilie, se trouvent encore sur les étalages des jardineries, alors qu’elles présentent des risques potentiels d’invasion... Gabrielle Thiébaut, à qui revient la troisième allocation d’installation scientifique, va les évaluer. « J’étudie leur développement et leurs réponses face aux changements globaux. Il s’agit de plantes d’origine tropicale qui, normalement, ne passent pas l’hiver dans nos contrées, explique l’hydrobiologiste de l’équipe Forbio, dans l’UMR Écobio de l’Université de Rennes 1. Mais la jacinthe d’eau, par exemple, pose déjà des problèmes en Espagne et au Portugal. Sachant que certaines espèces invasives s’avèrent aussi intéressantes pour l’autoépuration de l’eau, les décisions ne sont pas toujours simples à prendre. » En attendant, une partie de l’allocation de Rennes Métropole va servir à l’achat d’enceintes phytotroniques : de grandes armoires dans lesquelles il est possible de contrôler différents paramètres, comme la température ou la lumière et de tester la compétition entre différentes espèces.

Des chercheurs métropolitains soutenus depuis 10 ans

88 Allocations d’installation scientifique (AIS) ont été distribuées depuis 2001 par Rennes Métropole, soit 3,07 millions d’euros. Une des conditions requises est d’avoir été recruté depuis moins de trois ans par un établissement rennais. Six allocations de 40000E ont été attribuées les trois premières années. « Puis on en a créé trois nouvelles de 10 000 € chacune, plus adaptées aux laboratoires de mathématiques et de sciences humaines et sociales, dont les besoins en équipement sont moins importants », explique Anne-Yvonne Cozic, chargée de l’enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation à Rennes Métropole.

Et l’offre a de nouveau évolué : depuis 2009 ce ne sont pas moins de 14 dispositifs qui sont alloués : 7 de 40 000 €, 4 de 10 000 € et 3 nouveaux de 75 000 €, réservés à des chercheurs qui développent une nouvelle thématique de recherche ou mettent en place une nouvelle équipe (lire ci-dessus). « Les AIS sont parfois un argument supplémentaire utilisé par les directeurs de laboratoires pour augmenter l’attractivité du territoire rennais » ! Et attirer les meilleurs chercheurs.

Rens. : Pour faire une demande d’allocation d’installation scientifique :
Tél. 02 99 86 64 30, enseignement-recherche@agglo-rennesmetropole.fr.
Nathalie Blanc

(1) UMR Inserm/Université de Rennes 1.

Renaud de Crevoisier
Tél. 02 99 25 30 35
r.de-crevoisier [at] rennes.fnclcc.fr (r[dot]de-crevoisier[at]rennes[dot]fnclcc[dot]fr)

Jean-Marc Jancu
Tél. 02 23 23 82 95
jean-marc.jancu [at] insa-rennes.fr (jean-marc[dot]jancu[at]insa-rennes[dot]fr)

Gabrielle Thiébaut
Tél. 02 23 23 53 90
gabrielle.thiebaut [at] univ-rennes1.fr (gabrielle[dot]thiebaut[at]univ-rennes1[dot]fr)

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