« Je suis heureuse d’avoir trouvé des solutions techniques qui peuvent avoir des applications presque immédiates, ce n’est pas si courant en recherche »

Portrait

N° 295 - Publié le 13 février 2012
© INRIA : Institut national de recherche en informatique et automatique.
L'épreuve par 7
Anne-Marie Kermarrec

Chercheuse en informatique à l’Inria

Qu’auriez-vous fait si vous n’aviez pas été chercheur ?

A posteriori, j’ai du mal à m’imaginer faire autre chose. On a la chance dans ce métier de jouir d’une grande liberté, d’apprendre continuellement soi-même mais aussi de former des jeunes, on est sans cesse confronté à de nouveaux défis. C’est assorti d’une régulière remise en cause, ce qui apporte une certaine humilité. Alors, je crois que je resterai chercheuse pourquoi pas dans une autre discipline !

Aujourd’hui, qu’avez-vous trouvé ?

Je suis heureuse d’avoir trouvé des solutions techniques qui peuvent avoir des applications presque immédiates, ce qui n’est pas si courant en recherche. Je travaille sur des méthodes de personnalisation qui peuvent, par exemple, servir dans la dissémination d’informations et qui concernent donc toutes les applications sociales du Web. La quantité d’informations personnelles qui transite via les réseaux sociaux est énorme. Personnaliser tout en préservant la confidentialité est le défi du moment dans ce domaine.

Le hasard vous a-t-il déjà aidé ?

Peut-être pas du point de vue scientifique mais dans les rencontres, oui c’est évident. Je pense notamment à quelques collaborateurs qui ont beaucoup influencé ma façon de voir les choses et, d’une certaine façon, m’ont mise sur la voie sur laquelle je suis toujours.

Qu’avez-vous perdu ?

La capacité à pouvoir me concentrer sur un seul problème à la fois ! C’est ce que l’on fait quand on est doctorant. Mais on ne se rend pas compte alors de la chance que cela représente.

Que faudrait-il mieux ne pas trouver ?

Je ne vois pas du tout. Si on trouve quelque chose, c’est que c’était là et on a tout à gagner à la savoir.

Quelle est la découverte qui changerait votre vie ?

La téléportation, car je voyage beaucoup. Mais ce que j’aimerais aussi beaucoup c’est arriver à me débarrasser, vraiment, des fils – électriques – !

Qu’est-ce qui vous ferait douter de la rationalité ?

En sciences, il n’y a rien qui pourrait me faire douter de la rationalité. Je ne laisse pas de place à autre chose. En revanche, si l’on regarde du côté des relations humaines, l’irrationalité est bien souvent là.

Interviewée par téléphone par Nathalie Blanc depuis l’École polytechnique fédérale de Lausanne.

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