Ils cherchent la bonne forme des plantes

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N° 301 - Publié le 12 septembre 2012
© Nathalie Blanc
Dans les parcelles expérimentales de pois de l'Inra du Rheu, Bernard Tivoli explique l'importance de l'architecture des plantes.

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Bien connaître l’architecture d’une plante peut aider à lutter contre la propagation de maladies.

Et si l’architecture s’installait un peu plus dans les champs ? Pas pour construire des bâtiments, mais pour façonner les plantes en culture : travailler sur la surface foliaire, densifier une tige, rendre moins perméable le couvert végétal...

Le concept ne date pas d’hier, on sait que la maîtrise de certains de ces paramètres peut permettre de limiter le développement de maladies. Mais les recherches s’étaient arrêtées avec la généralisation des fongicides. « On a alors beaucoup travaillé sur les phénomènes de résistance et complètement sous-exploité la notion d’architecture des plantes en culture », souligne Bernard Tivoli, chercheur à l’Institut de génétique, environnement et protection des plantes à l’Inra de Rennes(1). Aujourd’hui, avec les nouvelles contraintes en termes d’environnement et de santé humaine, cette notion est remise au goût du jour.

Depuis 2009, des chercheurs rennais coordonnent et participent au projet Archidémio, qui prend fin cette année. Cette approche transdisciplinaire consiste à partir de données agronomiques, physiologiques, génétiques, microclimatiques... sur le développement de la plante, et sur l’épidémie pour alimenter un modèle (développé à l’Inra de Toulouse) et mimer l’évolution de la maladie. « Nous utilisons ce modèle comme un outil qui nous permet d’imaginer différentes architectures de plantes possibles », poursuit Bernard Tivoli.

Inciter les sélectionneurs

Ainsi sur les parcelles de l’Inra du Rheu, six variétés de pois, avec six structures différentes, ont été testées, et des essais sont également en cours sur deux variétés de pommes de terre. Jusqu’à trouver le modèle de plante idéal. Le portrait robot de la variété de pois qui serait la plus défavorable à la propagation de l’ascochytose, une maladie due à un champignon, se dessine : grands entre-nœuds, surfaces foliaires et ramification réduites, bonne tenue de tige, insertion assez haute des premières gousses. Les analyses se poursuivent au laboratoire, où les chercheurs tentent de détecter les gènes qui agissent sur l’architecture et de les différencier de ceux qui ont plutôt un rôle dans la résistance. Leur objectif : inciter les sélectionneurs de variétés à cumuler les deux critères !

Le colloque international(2) organisé à Rennes du 1er au 5 juillet dernier avait pour but de communiquer sur ces résultats, qui illustrent aussi l’avance des équipes françaises sur le sujet. Il a accueilli une centaine de personnes de quatorze nationalités différentes.

Nathalie Blanc

Bernard Tivoli et Alain Baranger
Tél. 02 23 48 51 97
alain.baranger [at] rennes.inra.fr (bernard[dot]tivoli[at]rennes[dot]inra[dot]fr
alain[dot]baranger[at]rennes[dot]inra[dot]fr)

(1)UMR Igepp : Inra/Agrocampus Ouest/Université de Rennes 1.
(2)Epidemiology and Canopy Architecture.

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