Un nouveau parc à Saint-Jacques

N° 301 - Publié le 12 septembre 2012
© Nathalie Blanc
Dans ce parc situé en pleine ville, un ponton s'avance parmi les roseaux pour permettre l'observation des oiseaux.

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Loisirs, mais aussi biodiversité et gestion des eaux pluviales, ce parc, sorti de terre il y a peu, est multifonction !

Niché près du nouveau centre-ville de la commune de Saint-Jacques-de-la-Lande, au sud-ouest de Rennes, le parc de la Moriniais mesure quarante hectares et passe pourtant presque inaperçu. Aucune grille en fer forgé ne marque son entrée. Il n’y a pas non plus de parterres de fleurs soignés, ni de pelouses tondues très ras. Depuis les terrasses qui surplombent le parc, on finit par distinguer un chemin qui serpente entre les herbes folles de la prairie humide et on aperçoit là-bas des jeux pour enfants. Une balade avec Vincent Aubry, directeur adjoint à la direction de l’aménagement urbain de Saint-Jacques-de-la-Lande(1), nous aide à mieux décrypter les lieux. « Ce parc a été imaginé au début des années 90, à la croisée de plusieurs fonctions, explique-t-il. Il est à la fois un trait d’union entre les quartiers de Saint-Jacques, une trame verte (lire Comprendre p.12) entre les paysages bocagers du sud de Rennes et la vallée de la Vilaine à l’ouest, un espace de loisirs, et il a aussi une fonction technique hydraulique. »

Pensé pour gérer les eaux pluviales

La gestion des eaux pluviales a en effet beaucoup compté dans la structuration du projet. Le parc comprend de grandes prairies qui sont des zones tampons capables de stocker le surplus d’eau en cas de gros orages, et des bassins qui assurent la décantation et la filtration des eaux de pluies, comme la grande roselière de 1,6 hectare. L’aspect ludique n’a pas été oublié : un ponton s’avance au milieu des roseaux pour aller observer les oiseaux et les batraciens. Au cours de la balade, on découvre aussi d’autres espaces plus fermés, comme des saulées, parcourus par un chemin en caillebotis et agrémentés de transats en bois qui invitent au repos.

Deux espèces végétales sur liste rouge

Au-delà de cette approche urbanistique est venu se greffer un travail avec un écologue (bureau d’études Ouest Am’) pour la gestion et la surveillance de la biodiversité : « Des relevés sont effectués deux fois par an sur la biodiversité animale et végétale, reprend Vincent Aubry, et il se trouve que le parc abrite deux espèces végétales sur liste rouge. Sinon, l’écologue nous donne aussi des conseils pour l’entretien, la fréquence des fauches pour que les plantes aient le temps d’essaimer et qu’il y ait aussi des aires avec de l’herbe coupée pour les jeux de ballons ! »

L’aménagement n’est pas tout à fait terminé. La poursuite du chemin périphérique et la création d’une autre zone de loisirs sont en cours d’étude et une prairie attend d’être pâturée... Mais la démarche a déjà été récompensée au début de l’année 2012 par le grand prix zones humides en milieu urbanisé, décerné pour la première fois par le ministère de l’Écologie et du Développement durable(2). Les riverains, eux, l’ont déjà investi et les habitants des communes voisines commencent à se donner le mot. Il y a un parc à Saint-Jacques !

Nathalie Blanc

(1)Vincent Aubry a quitté Saint-Jacques-de-la-Lande depuis.

(2)Cette action s’inscrit à la fois dans le Plan national d’actions en faveur des zones humides, lancé en février 2010 par le ministère et dans le plan Restaurer et valoriser la nature en ville, issu du Grenelle de l’Environnement, lancé en novembre 2010.

Laure Piquemal, laure.piquemal [at] st-jacques.fr (laure[dot]piquemal[at]st-jacques[dot]fr)
(remplace Vincent Aubry)

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