La traite où et quand je veux !

N° 307 - Publié le 11 mars 2013
© MICHELE LE GOFF
Un détecteur laser permet de positionner les godets sur les trayons de la vache.

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La Station expérimentale de Trévarez teste un robot de traite mobile. Pour que les vaches restent plus longtemps au champ.

Dans le domaine agricole les robots font aussi leur apparition. Notamment dans des élevages laitiers, pour la traite des vaches. En Bretagne 500 sur 15000 auraient fait ce choix. Une pratique de plus en plus courante, qui s’explique par le confort qu’elle apporte en libérant l’agriculteur : le robot et les vaches se débrouillent tout seuls !

Les trayons détectés au rayon laser

Celles de la station expérimentale de Trévarez (Finistère)(1) n’ont pas l’air de s’en plaindre. Elles se présentent d’elles-mêmes au robot. Notons que ce dernier délivre des aliments en même temps qu’il trait, ce qui peut contribuer à la motivation de l’animal. La vache s’avance jusqu’à une position optimale, dans laquelle elle est maintenue par un automatisme qui verrouille les accès avant et arrière. Le robot identifie la vache par la puce électronique qu’elle porte en boucle d’oreille. Il repère ainsi si son passage précédent est trop récent ou non. Si oui, un jet d’air pulsé sur l’échine encourage l’animal à passer son tour. Un détecteur laser permet ensuite au robot de positionner les godets sur les trayons du pis, précédemment lavés. Chaque godet est destiné à un trayon spécifique. Et si le robot se trompe de trayon, il corrige, patiemment, de lui-même. Pascal Le Cœur, responsable de la station confirme : « Il n’abandonne jamais et ne s’énerve pas ! » Un écran de contrôle indique, pour chacun, la quantité de lait collectée et celle de la traite précédente. Enfin, le robot contrôle la qualité du lait d’un point de vue sanitaire.

Allier bio et techno

Ce qui n’est pas courant et même pas encore expérimenté en France, c’est la traite robotisée au champ. Elle permettrait bien sûr d’éviter de rentrer les vaches, mais surtout d’augmenter le temps de pâturage, « qui constitue le facteur le moins cher pour produire du lait, précise Pascal Le Cœur. Et ici, en Bretagne, nous ne manquons pas d’herbe verte. » Cette pratique peut même s’inscrire dans le cadre d’une conversion vers l’agriculture biologique. Comme quoi, il est possible d’allier bio et techno. La traite au champ est intéressante pour les éleveurs dont le cheptel compte 50 à 60 vaches laitières et qui disposent de 20 à 30 hectares d’un seul tenant.

Pas trop loin de la route

Cette technologie devrait être applicable en élevage d’ici une à deux années. Pour l’heure, le robot installé à Trévarez depuis septembre 2012 prendra la route des champs au printemps pour une phase de tests. Avec ses équipements : un compresseur et un tank à lait (grosse citerne de stockage jusqu’à la collecte), il sera chargé dans deux remorques qui stationneront dans le champ (remorques, robot et équipement étant des standards fabriqués dans le Finistère). Il y a quand même quelques règles à respecter : le robot doit se trouver à proximité d’une route pour être raccordé à l’électricité et à l’eau, et pour faciliter la collecte. Le chauffeur du camion laitier n’apprécierait sans doute pas d’avoir à s’engager en plein champ...

De la domotique porcine

Recourir à la domotique pour faciliter et optimiser l’élevage porcin : c’est l’objet du projet Domopig en réflexion à la station expérimentale porcine de Guernévez (Finistère). Il consiste à faire appel aux nouvelles technologies qui permettraient notamment l’enregistrement automatique et la consultation nomade de données, une gestion individuelle des animaux (alimentation...) ainsi que le pilotage du bâtiment à distance (éclairage, ventilation...) depuis n’importe quel support mobile (smartphone, tablette tactile...).

Une maternité de vingt-quatre places ainsi qu’un bâtiment d’engraissement des porcs doivent être construits entre 2013 et 2014, dans cette logique d’intégration technologique.

Frédéric Kergourlay Tél. 02 98 52 49 56
frederic.kergourlay@bretagne.chambagri.fr
Michèle Le Goff

(1) Une des six stations expérimentales de la Chambre d’agriculture de Bretagne.

Pascal Le Cœur Tél. 02 98 26 83 16
Pascal.lecoeur [at] bretagne.chambagri.fr (Pascal[dot]lecoeur[at]bretagne[dot]chambagri[dot]fr)

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