80 ans pour digérer les nitrates

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N° 315 - Publié le 16 décembre 2013

Les nitrates constituent un des principaux fertilisants agricoles. L’Observatoire des sciences de l’Univers de Rennes (Osur) a participé à une étude qui a permis de suivre leur répartition dans le sol, les plantes et la nappe phréatique pendant 30 ans en Champagne. « En 1982, nous avons épandu un engrais enrichi avec un isotope naturel de l’azote non radioactif peu présent dans la nature, l’azote15, qui a servi de traceur pour détecter les résidus de nitrates tout au long de l’expérience », explique Gilles Pinay, directeur de l’Osur et coauteur de l’article. Les conclusions, publiées dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, montrent que 15 % de l’azote épandu réside encore dans le sol après 30 ans. « Les suivis à long terme servent à établir des modèles d’évolution de l’environnement. Ici, le modèle prédit une durée de 80 ans pour que la nature digère intégralement un apport en nitrates. » Plusieurs générations de bactéries contenues naturellement dans la biomasse se chargent de cette digestion. « Maintenir et préserver la matière organique dans le sol permet donc de retenir l’azote au maximum avant qu’il ne s’échappe dans la nappe », conclut Gilles Pinay.

Gilles Pinay Tél. 02 23 23 68 69
gilles.pinay [at] univ-rennes1.fr (gilles[dot]pinay[at]univ-rennes1[dot]fr)

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