« Depuis mon enfance passée en Afrique, les animaux m’intéressent. »

Portrait

N° 316 - Publié le 8 janvier 2014
@ UR1-DIRCOM-JLB
L'épreuve par 7
Alban Lemasson

Éthologiste, enseignant-chercheur à l’Université de Rennes 1

Qu’auriez-vous fait si vous n’aviez pas été chercheur ?

Depuis mon enfance passée en Afrique, les animaux m’intéressent. J’aurais été vétérinaire ou documentariste animalier !

Aujourd’hui, qu’avez-vous trouvé ?

Un domaine de recherche qui m’épanouit car il me permet d’allier ma passion à mon travail. Se lever tous les matins en se disant que l’on fait ce qui nous plaît, ce n’est pas donné à tout le monde. Il y a toujours des contraintes, mais on les accepte plus facilement quand on est passionné.

Le hasard vous a-t-il déjà aidé ?

Je n’ai pas l’impression d’avoir laissé beaucoup de place au hasard. J’ai multiplié les expériences et saisi au vol les opportunités. Je dirais plutôt que j’ai accepté de prendre des risques et d’aller au bout du chemin. C’est ma motivation qui m’a poussé à prendre des risques.

Qu’avez-vous perdu ?

J’ai surtout gagné un métier me permettant de m’épanouir. C’est un travail prenant qui demande beaucoup d’heures supplémentaires. J’ai peut-être perdu du temps, en sacrifiant des choses extraprofessionnelles.

Que faudrait-il mieux ne pas trouver ?

Je sèche... car je n’ai pas peur de grand-chose. On devient chercheur dans le but de répondre à des questions. Tout ce que l’on trouve, à partir du moment où on le démontre, est bon à prendre. Je ne vais pas me mettre de frein.

Quelle est la découverte qui changerait votre vie ?

Dans beaucoup de pays étrangers, la recherche fondamentale disparaît au profit de la recherche appliquée. Cette tendance est problématique pour des thématiques comme la mienne, où l’on accumule notamment des connaissances pour mieux se comprendre soi-même. Si je découvrais que je n’ai plus la liberté de la recherche fondamentale, je perdrais la créativité qui m’anime.

Qu’est-ce qui vous ferait douter de la rationalité ?

Je suis tellement biologiste dans l’âme que l’irrationnel ne me parle pas beaucoup. La démarche scientifique se doit d’être rationnelle pour obtenir un consensus, sinon elle perd son efficacité. À titre personnel, par contre, je peux concevoir que ce qui est rationnel pour moi ne l’est pas forcément pour autrui.

Interviewé par téléphone par Klervi L’Hostis.

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