Le cuivre suivi à la trace

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N° 325 - Publié le 6 novembre 2014

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Une équipe brestoise a optimisé une méthode pour analyser les traces de cuivre dans l’eau de mer.

L’intérêt est de le pister. Le cuivre présent dans l’environnement a deux origines, l’une naturelle, l’autre issue des activités humaines. Comme d’autres métaux, le cuivre, à l’état de trace, n’est pas nocif. Il est même indispensable au développement de toute forme de vie. Mais lorsque sa quantité augmente de façon significative, notamment à cause de rejets anthropiques, c’est une autre affaire !

Il est donc intéressant de pouvoir le doser et de remonter à sa source. C’est le rapport des isotopes(1) qui signe l’origine. Mais les méthodes les plus répandues d’analyse isotopique d’un élément nécessitent de disposer de trois isotopes au minimum. Or le cuivre n’en possède que deux. L’équipe brestoise Géochimie et Métallogénie de l’Ifremer a mis au point une méthode qui permet de doser les isotopes du cuivre dans l’eau de mer et de déterminer son origine en fonction de ses deux isotops. Elle est même suffisamment précise pour déceler une variation très faible de leur ratio. Cette technique est actuellement utilisée pour établir un diagnostic dans l’estuaire de la Loire, dans le cadre du programme Ercule(2), porté par l’Observatoire des sciences de l’Univers Nantes Atlantique de juillet 2014 à octobre 2015. La teneur en cuivre de certains animaux, dont des bivalves, a doublé ces trente dernières années. En établir l’origine permettrait de suivre l’évolution en cours et de l’expliquer. Si la méthode fait ses preuves, elle pourrait être généralisée.

Emmanuel Ponzevera
Tél. 02 29 00 85 39
emmanuel.ponzevera [at] ifremer.fr (emmanuel[dot]ponzevera[at]ifremer[dot]fr)

(1) Un isotope se caractérise par son nombre de neutrons et donc son nombre de masse.

(2) Étude des rejets de cuivre en Loire et son estuaire.

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