Une question de survie

Le sucre, entre plaisir et ravages

N° 414 - Publié le 30 novembre 2023

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Partout dans le monde, l’être humain consomme du sucre. Et partout, il semble aimer cela. Dès l’enfance, cette appétence pour les friandises, les fruits ou les sirops semble spontanée. À la fin des années 1970, une expérience fascinante a été menée. « Elle consistait à déposer une goutte de liquide sucré ou amer sur la langue de nourrissons », raconte David Val-Laillet, directeur de recherche en neurosciences comportementales et nutrition à l’Institut Numecan1, à Rennes. Résultat : « Ils ont tous exprimé de l’appétence pour le sucré, sous forme de mimiques faciales stéréotypées, alors qu’un goût amer les rebutait », poursuit le chercheur. Mais alors, sommes-nous biologiquement équipés pour aimer le sucre ?

De génération en génération


L’être humain descend d’une lignée de primates frugivores adaptés à des environnements rares en fruits. Fournissant une bonne dose d’énergie rapidement disponible, leur consommation évitait l’hypoglycémie prolongée, qui peut conduire à la mort. L’appétence pour le sucre relevait alors de l’instinct de survie. « Et dans la nature, beaucoup de substances toxiques ont un goût amer. La répulsion était elle aussi une forme de protection. Elle incitait à la méfiance », explique David Val-Laillet.

Ce mécanisme qui nous pousse à consommer du sucre s’est transmis de génération en génération. « Il était très avantageux dans un milieu aux ressources limitées, mais dans un environnement transformé par l’humain, où il y a profusion d’aliments sucrés, il est devenu inutile d’un point de vue nutritionnel, et même dangereux », résume le scientifique.

VIOLETTE VAULOUP

1. Nutrition, métabolismes et cancer.

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