Les jouets ont un genre

Les pouvoirs du jeu

N° 417 - Publié le 22 février 2024
© PIXABAY

 

Pour les filles, ils sont généralement roses et permettent d’imiter les activités quotidiennes ; pour les garçons, ils sont plutôt bleus et ont trait à la motricité ou à la construction. « La dichotomie masculin-féminin structure depuis longtemps la société, explique Gaïd Le Maner-Idrissi, professeure en psychologie à l’Université Rennes 2 et membre du LP3C1. Elle se transmet de génération en génération et se retrouve dans les magasins de jouets, malgré les efforts de certaines enseignes. » Dès ses 4 ans, l’enfant classe ainsi les objets, les actions et les personnes selon ces deux catégories. « Cela se double d’un schéma cognitif qui lui permet de raisonner ainsi : jouer au football est une activité de garçon, je suis un garçon, donc je joue au football », explique la scientifique. Ce qui fait perdurer les schémas genrés.

De nouvelles familles


L’école est une source d’influence importante sur les comportements, mais pas unique. Par exemple, un petit garçon pourra s’adonner à des activités typiquement masculines avec ses camarades de classe, puis « jouer à la dînette ou à la poupée avec ses sœurs à la maison, illustre Gaïd Le Maner-Idrissi. Ces contextes différents enrichissent ses expériences. » C’est justement pour leur permettre de sortir des rôles stéréotypés que certaines familles, « même si elles restent minoritaires », se tournent vers des jouets « neutres2 » ou considérés comme étant « culturellement appropriés à l’autre sexe ».

Anna Sardin

1. Laboratoire de psychologie, cognition, comportement, communication.
2. Instruments de musique, jeux de société, etc.

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