On me reproche de toucher à tout. Mais c’est ce que je cherche : acquérir une culture générale pour mieux comprendre le monde qui nous entoure.

Portrait

N° 258 - Publié le 27 novembre 2014
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L'épreuve par 7
Michel Pascal

Écologiste au centre Inra de Rennes, surnommé “ratator”

Magazine

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Qu’auriez-vous fait si vous n’aviez pas été chercheur ?

Chirurgien, mais adolescent j’étais très sensible au sang... Paradoxalement, j’ai été désigné pour remplir le rôle d’anesthésiste pendant mon hivernage sur les îles Kerguelen. J’ai beaucoup transpiré lors de ma première opération, mais rassurez-vous il y avait un homme de l’art dans le bloc opératoire !

Aujourd’hui, qu’avez-vous trouvé ?

Un nid de troglodytes mignons(1) dans le flocage de notre bâtiment à la faculté. Il est occupé par un couple de parents fort actifs. Dès que vous aurez le dos tourné, je vais retourner leur rendre une petite visite...

Le hasard vous a-t-il déjà aidé ?

Oui ! Entre autres, lors d’une campagne d’éradication du rat surmulot dans l’archipel des Sept-Îles.
À cette occasion, nous y avons découvert des populations “reliques” de musaraignes des jardins, dont l’effectif s’est mis à croître de façon spectaculaire et totalement inattendue après la disparition du rongeur.

Qu’avez-vous perdu ?

Avec l’âge, une certaine agilité de raisonnement : les faits me reviennent moins vite en tête. Et aussi un peu de ma souplesse originelle.

Que faudrait-il mieux ne pas trouver ?

La fontaine de Jouvence. C’est pourquoi j’aime tant les ouvrages de science-fiction, qui imaginent quelles seraient les conséquences de la réalisation du fantasme de la jeunesse éternelle.

Quelle est la découverte qui changerait votre vie ?

Un filet à papillons qui afficherait instantanément l’espèce et le sexe de l’animal.
Mon père m’avait fait croire que cela existait quand j’étais enfant et j’y ai longtemps cru ! Ce serait un outil formidable pour ce groupe animal si riche en espèces et dont le nombre de spécialistes est si réduit. Aujourd’hui, on n’est pas loin de ce rêve avec l’outil moléculaire en développement que l’on appelle le barcoding.

Qu’est-ce qui vous ferait douter de la rationalité ?

Pas grand-chose, si ce n’est son mésusage. Paradoxalement, la rencontre d’un phénomène rationnellement inexplicable me réjouit : pour moi, il s’agit d’un nouveau défi, de ceux qui donnent du piquant à la vie de chercheur.

Ce chercheur de l’UMR Écologie et santé des écosystèmes sillonne les îles du monde entier. Piégé dans son bureau en plein mois d’août, il a été interviewé par Nathalie Blanc.

(1)Petit oiseau vif et remuant d’une dizaine de centimètres très répandu dans l’hémisphère Nord.

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