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Le virus H1N1

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Les cafés de l'Espace des sciences

Le virus H1N1 fait les titres de toute la presse. Totalement inédit chez l'homme, est-il le précurseur d'une pandémie grippale ?

Deux spécialistes réponderont à vos questions le jeudi 14 mai 2009, de 12h30 à 13h30, au Laboratoire de Merlin. Entrée libre dans la limite des places disponibles.

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Avec :

Bernard Jégou
(à gauche sur la photo) Président du conseil scientifique de l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale)

Christian Michelet
Spécialiste des maladies infectieuses au CHU de Rennes, responsable des pandémies pour la zone Ouest.

Compte-rendu

« Il suffit de respecter les consignes d'hygiène »

Photo Ouest France Le 14 mai dernier, près de cinquante personnes ont assisté au Midi Science, de 12h30 à 13h30, un nouveau rendez-vous proposé pour répondre à une question scientifique d'actualité. Pour cette première, Bernard Jégou, président du conseil scientifique de l'Inserm  et Christian Michelet, spécialiste des maladies infectieuses au CHU de Rennes, responsable des pandémies pour la zone Ouest se sont prêtés aux questions du public sur l'apparition de la grippe A.

Pourquoi tant d'émotion autour de ce virus de type H1N1 ?
CM. Car il est totalement inédit chez l'homme. Et depuis l'apparition des virus aviaires en 2004, le monde se prépare à une pandémie grippale.

Quelles sont les voies possibles de contaminations à l'heure actuelle ?
CM. Comme tout virus grippal, il se transmet par les postillons. Il résiste peu à la chaleur, donc se propage mieux en hiver et ne survit même pas une heure dans l'air. Pour se protéger, il suffit de respecter des consignes d'hygiènes, telles que se laver les mains régulièrement, masquer sa bouche lorsque l'on tousse. Par ailleurs, on ne compte encore aucun cas de transmission d'homme à homme en France et il n'y a pas d'intérêt aujourd'hui à porter un masque en collectivité.

Ce virus peut-il revenir cet automne ?
CM. Oui, c'est fort possible. Souvent, la seconde phase de propagation est plus virulente car le virus a eu le temps de subir des recombinaisons génétiques, de s'adapter.

Un vaccin sera-t-il prêt ?
BJ. Le séquençage du virus est terminé, la fabrication de vaccin va pouvoir commencer. Le problème se pose plus quant aux capacités de production, soulignées par l'Organisation mondiale de la santé. Seuls 500 millions de vaccins peuvent être fabriqués en quatre mois, pour sept milliards d'individus sur Terre. Cela imposera peut-être de faire un choix entre le vaccin contre cette grippe A ou celui contre la grippe saisonnière qui fait également des milliers de morts chaque année.

Photo Institut Pasteur Virus de la grippe, type A. Grossissement 117 000 fois. Image colorisée. Particules sphériques irrégulières, de 80 à 120 nanomètres de diamètre. Le virus peut aussi se présenter sous la forme de longs filaments.

L'immunité acquise lors de la dernière campagne de vaccination hivernale contre la grippe peut-elle s'avérer utile ?
CM. Même si la dernière épidémie de grippe était également de type H1N1, on ne sait pas.
BJ. Chaque année il faut recréer des vaccins car les virus évoluent. C'est une véritable loterie génétique. Ce nouveau virus est une recombinaison de gènes porcins, aviaires et humains.

Peut-on évaluer le nombre de personnes qui risquent d'être touchées par cette grippe ?
BJ. Non. Déjà parce qu'il est difficile de savoir si nous avons reçu de nos ancêtres, qui ont survécu à bien des virus, des gènes qui nous immunisent un peu. D'autre part, la capacité des virus à se recombiner pour survivre est aussi vieille que le monde. Aujourd'hui ce phénomène est amplifié par des composantes modernes, comme l'intensification des échanges, par voie aérienne surtout.

Certains prédisent 30 000 décès en France si la pandémie se développe, qu'en est-il ?
CM. Ce chiffre correspondrait à un virus nouveau pour lequel il n'existerait aucun vaccin, ce qui n'est pas le cas.
BJ. Il est purement spéculatif, il permet juste aux autorités sanitaires de s'organiser.

La Bretagne est-elle bien préparée à une pandémie ?
CM. Pour le dépistage, la prise en charge des patients oui, même s'il faut savoir que si le taux de personnes touchées arrive à 30%, le système de santé va vite être dépassé. On peut néanmoins minimiser les contaminations, en attendant l'arrivée du vaccin qui seul peut endiguer l'épidémie.

Plus d'informations

Plus d'informations sur cette actualité et sur les épidémies ?

Consultez la presse au pôle Vie du citoyen, à la bibliothèque de Rennes Métropole, aux Champs Libres. Depuis les postes de la bibliothèque, l'accès gratuit aux services europresse et indexpresse permet de trouver les articles, et les références d'articles, sur l'actualité de la grippe A. Rendez-vous également au pôle Sciences et techniques, à la bibliothèque. Plusieurs livres permettent de mieux comprendre les pandémies ou les virus et analysent les crises sanitaires, par exemple la grippe aviaire ; d'autres étudient le bien-fondé et les dangers de la vaccination, ou encore le rôle des entreprises pharmaceutiques, qui alimentent parfois la communication autour des crises.

Plus d'information sur Internet ?

Le site interministériel / L'actualité et le plan national de prévention
Institut de veille sanitaire / Les bulletins épidémiologiques de la grippe A
Organisation mondiale de la santé / L'évolution de la situation

Jeudi 14 mai 2009
12:30