Aujourd'hui, je pars pour la baie Norgégienne, à l'Est de Port-aux-Français. J'accompagne trois scientifiques. Ils ramasseront une quarantaine de moules pour leur protocole scientifique. Nous marchons sur un sol désertique, rempli de cailloux, une impression de déjà-vu lunaire. Ensuite de grandes étendues d'acaéna vertes et mauves. Il y a un endroit où elles craquent sous les pieds. Est-ce un signe de manque d'eau? Je m'imagine en danseuse étoile, avançant sur les pointes, afin d'avoir le moins de surface possible en contact avec le sol. C'est une journée magnifique. dans la baie, les éléphants jouent entre eux. Ni vent, ni houle. Le son est aussi translucide que la lumière. Pur paradis !
Pour se déplacer dans l'archipel de Kerguelen, Il faut respecter un protocole, selon les zones. Dans le périmètre de la base, d'environ 3 km de long sur 500 m de large, on peut se déplacer seul sans radio. Pour toutes les autres zones, la radio est obligatoire. A chaque sortie, nous devons signaler notre heure de départ, notre destination et notre retour sur base. Ensuite les zones se déterminent selon les facilités ou non d'évacuation. Ce système de communication par radio est nécessaire aussi pour les personnes qui travaillent sur les programmes de la faune et de la flore. Ils vivent généralement dans des cabanes à plusieurs heures de marche de Port-aux-Français. Trois militaires de l'armée de l'air sont chargés des communications radio ainsi qu'une personne de l'ipev pour les questions liées aux programmes scientifiques. Le langage employé est très interressant et reflète bien, la diversité des relations sur la base.
(photo n° 2, fusée-sonde, vestige d'une collaboration soviètique des années 70)
(photo n°4, empreintes de renne)
*BCR : bureau central radio