Quel est donc ce poisson ?

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N° 284 - Publié le 13 juin 2014
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1- Rouget grondin / 2- Pagre / 3- Turbot /
4- Saint-Pierre /
5- Rouget barbet

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Une équipe de la Station biologique de Concarneau crée une base de données ADN pour identifier les poissons.

Il est carré, blanc et sans arêtes, parfois même réduit en purée ! Une fois conditionné, un merlan ressemble à s’y tromper à un rouget. Alors comment être sûr de ce que l’on trouve dans son assiette ?

Une équipe de la Station biologique de Concarneau a constitué une base de données ADN sur plus de 600 espèces de l’Atlantique Nord-Ouest. « Nous avons travaillé avec les marins et la criée du port de Concarneau, explique Daniel Sellos, directeur de la station et responsable du projet IDTramer(1). Ils nous fournissaient les espèces dites d’intérêt économique. Celles qui sont consommées en masse. Et pour élargir la base de données, nous avons profité de quelques campagnes de l’Ifremer(2), pour accéder à des espèces plus rares, ou plus difficiles à pêcher, comme certaines raies. »

Une fois l’animal entre les mains des scientifiques, il faut l’identifier avec précision. Pour être certain de mettre la bonne signature génétique en face du bon nom. « Pour cela, nous bénéficions des collections de la station, qui fait partie du Muséum national d’histoire naturelle. Grâce à des critères morphologiques très précis, nous avons pu retrouver les noms latins complets pour chaque individu. » Ensuite viennent prélèvements, multiplication de l’ADN, analyses... En quelques jours, la signature génétique est prête. Elle est établie à partir d’un gène nécessaire au fonctionnement de base des cellules. Il est présent chez tous les organismes et est déjà utilisé au niveau mondial. D’ailleurs certaines données bretonnes, celles concernant 150 cartilagineux notamment, vont rejoindre la base de données Barcode of Life qui recense toutes les espèces animales et végétales au niveau international.

« Aujourd’hui, nous voudrions poursuivre ce projet, en adaptant une technique médicale qui permet d’obtenir une signature génétique en quelques heures, contre deux à trois jours par les méthodes classiques de laboratoire. Cet outil pourrait intéresser les industriels, pour identifier avec précision leurs matières premières. » Pour éviter de prendre une rascasse pour une morue.

Daniel Sellos
Tél. 02 98 97 06 59
sellos [at] mnhn.fr (sellos[at]mnhn[dot]fr)

(1) IDTramer : Identification et traçabilité génétique des produits de la mer.
(2) Ifremer : Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer.

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