La fabrique du regard

EXPOSITION TEMPORAIRE

Pourquoi le regard peut-il être considéré comme
fabriqué ?

Qu'est ce que le regard ou encore, qu'est-ce qui nous permet de voir ?

Évidemment les yeux mais également le cerveau. Notre regard fait, en effet, intervenir nos souvenirs, notre culture, notre personnalité.

L'exposition se propose donc de mettre en évidence comment les artistes et les scientifiques, en nous proposant leur regard sur le monde et par le biais de leurs créations, contribuent à construire notre propre regard.

L’exposition se partage ainsi en trois thèmes :

I) La perception de la réalité

Notre réalité est liée à notre perception visuelle du monde. Lors de votre visite dans l’exposition, vous serez trompés par les jeux d’ombres et de lumières, par les miroirs déformants, le masque en creux, les reflets à l’infini. Vous découvrirez également les ancêtres du cinéma, et l’imaginaire de quelques artistes comme Velasquez, Magritte, Hopper.

Miroir mon beau miroir

  • 4 miroirs déformants : Le visiteur s’amuse à confronter son reflet déformé avec la représentation qu’il se fait habituellement de son corps en se regardant dans un miroir.
  • La mise en abîme : L’enfant positionne son œil devant l’ouverture d’une boîte. Que va t-il découvrir ? Le reflet de son œil répercuté à l’infini dans un jeu de miroirs.
  • Peinture de Velasquez : Las Méninas (1656) : Quel est le véritable sujet de la toile ? La jeune infante nous fait face au centre de la toile et semble le centre du sujet, mais c’est dans notre direction que le peintre, représenté sur la toile, regarde. Un miroir au fond du tableau nous révèle les véritables modèles du peintre
  • Les périscopes : Deux œillères sont tournées vers un mur vide. En regardant dans ces trous, l’enfant découvrira pourtant des objets présentés plus loin dans l’exposition, grâce à un jeu de reflets.
  • Une vidéo sur les miroirs : 2 séquences : la fameuse scène du miroir dans le film des Marx Brothers et un documentaire montrant des singes se regardant dans un miroir. Le miroir nous renvoie une image fausse de nous même et à laquelle nous nous identifions pourtant.

Illusions et ombres

Les ombres des objets nous trompent-elles ? La silhouette d’un objet se détache sur le côté d’une boîte. L’enfant peut glisser sa main dans la boîte pour  le soupeser, sentir sa matière, le faire bouger. Une fois révélé, l’objet correspond-il à l’idée que l’enfant s’était construite ?

  • La lanterne magique : Cette borne multimédia présente  ce procédé, ancêtre du cinéma, qui permet  de projeter des images et de leur donner vie.
  • Le thaumatrope : Cet objet permet d’observer le mouvement à partir d’images fixes, en ce sens, il anticipe le principe du cinéma. En regardant à travers les fentes du thaumatrope qui tourne à une vitesse adéquate, les images fixes se succèdent sans que notre œil puisse en percevoir la discontinuité.
  • Le masque en creux :  Voici un objet dont nous avons bien du mal à apprécier le relief ! A un certain moment, nous pouvons avoir l’impression que le  visage cesse d’être creux et s’avance vers nous. C’est notre cerveau qui nous entraîne à voir ce à quoi nous sommes habitués sur un visage : un nez, un front et des joues qui ressortent. Autre chose : si vous vous déplacez autour de ce masque, vous aurez l’étrange impression qu’il vous suit des yeux !
  • La nature morte : Il s'agit d'une peinture en trompe-l’œil confrontée à son modèle. Par quelle technique le peintre nous amène t-il à confondre un objet réel et une représentation de cet objet ?
  • 3 peintures de Magritte : La condition humaine (1933), Le blanc seing (1965), La trahison des images (1929). Dans ces œuvres cet artiste nous invite à faire la part des choses entre un objet et sa représentation. Elles nous permettent de nous interroger de manière très riche sur les rapports entre représentation, imitation, langage et regard.
  • 1 peinture de Hopper : Nighthawks (1942). Depuis l’obscurité de la rue, à travers la vitrine d’un bar, le spectateur de cette œuvre surprend dans leur ennui des « couche-tard » accoudés à un bar.

II) La perspective

Plus un objet est lointain, plus il nous semble petit. Parmi tout ce que notre œil perçoit, des indices permettent à notre cerveau de déduire que la taille des objets observés est une question de distance. Ces indices sont la base de la perspective. Cependant, la représentation du monde en perspective par les artistes, s’est faite progressivement. Sa mise en place correspond à un changement radical de la vision du monde.

  • Le perspectographe de Dürer et gravures présentant son utilisation : En regardant dans l’œilleton, l’image d’un objet vient se superposer à un quadrillage à plat. On peut ainsi reporter son dessin  sur une feuille quadrillée et obtenir l’image de l’objet dans des proportions exactes selon un point de vue.
  • Un tableau de Van Eyck : Les époux Arnolfini (1434). Ce tableau correspond à l’avènement de la peinture à huile qui va modifier le regard proposé par le peintre et donc le regard du spectateur. La perspective empirique de ce tableau nous amène  à trouver le plancher de la scène légèrement penché. A noter que le peintre s’est représenté lui-même en train de peindre par un jeu de miroirs.
  • Un tableau de Vermeer : L’art de peindre. En se représentant en train de peindre, Vermeer nous révèle les secrets d’un atelier de peintre. Visiteurs discrets, nous pénétrons dans l’œuvre en écartant une tenture.
  • Un tableau de Van der Weyden : La descente de croix (1435). Contemporain de l’œuvre de Van Eyck, ce tableau ne présente aucune perspective. Les personnages y sont placés comme sur une frise et s’inscrivent dans de délicates constructions géométriques.
  • Un tableau de Piero della Francesca : La flagellation du Christ (après 1459). Cet artiste va théoriser les règles de la perspective, éminemment géométriques. Ainsi peut-on noter qu’à la renaissance, les séparations entre artistes et scientifiques sont moins évidentes que de nos jours, l’homme de savoir ne se cantonne pas dans une discipline. Une borne vidéo « La flagellation du Christ ». Analyse très précise du tableau.
  • Une étonnante pièce truquée…la chambre d’Ames : Cette pièce qui déjoue les lois de la perspective linéaire va vous étonner ! Notre cerveau nous y fait voir les enfants plus grands que les  adultes...

III) La physiologie de l’œil 

Comme un appareil photo miniaturisé, chacun de nos yeux est composé de lentilles qui focalisent la lumière sur la rétine, au fond du globe oculaire. L’œil perçoit les formes, les mouvements et la couleur. Ces informations sont ensuite analysées par notre cerveau.

  • Panneaux : les mécanismes de la vision. L’œil nu, la dimension cachée. Les différentes parties de la rétine et leurs rôles spécifiques dans la vision. Comment peut-on voir de près, lire, avoir une vision    périphérique ?
  • Modèle de la vision : Cette manipulation explique la formation de l’image sur la rétine de l’œil. En déformant l’œil, on comprend les problèmes de myopies, de presbytie et d’hypermétropie. En jouant avec des lentilles, on comprend aussi comment corriger ces anomalies.
  • Modèle de l’œil : De forme approximativement sphérique, l’œil est l’organe de base de la vision. Ce modèle décortique l’œil pour mettre en lumière les différents éléments qui le composent.
  • 2 peintures de Monet : Elles représentent toutes deux le même modèle : le bassin des nymphéas et le pont japonais le surplombant dans le jardin de Giverny. La première, dans les tons verts, a été peinte en 1899. La deuxième, peinte 24 ans plus tard, illustre comment la vision des formes et des couleurs par l’artiste a été modifiée par la cataracte dont il était atteint.

Animations

Le regard

/ 45 minutes

Notre regard est avant tout culturel. Regarder, c’est déjà interpréter ce que nous voyons.  Vous apprendrez à promener votre regard à l’intérieur d’un tableau, d’une image animée, d’une carte…, vous y découvrirez le regard de l’artiste mais aussi une part de vous-même.

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La perception de la couleur

/ 45 minutes

La perception de la couleur est propre à chacun. Dans la peinture, l’artiste tente de restituer en mélangeant des pigments, sa perception colorée du monde. Différentes techniques vous seront présentées : travail sur les contrastes, pointillisme…

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La perspective

/ 45 minutes

La représentation de la profondeur dans l’art s’est opérée progressivement. Certains artistes ont compris très tôt que les objets situés à l’arrière plan d’une œuvre devaient être plus petits que ceux de l’avant plan. Les constructions géométriques des perspectives vous seront révélées. Vous observerez des trompe-l’œil, des anamorphoses…

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Le mécanisme de la vision

/ 45 minutes

Comme un appareil photo miniaturisé, chacun de nos yeux est composé de lentilles qui focalisent la lumière sur la rétine, au fond du globe oculaire. L’œil perçoit les formes, les mouvements et la couleur. Ces informations sont ensuite analysées par notre cerveau. Après avoir suivi cette animation, vous comprendrez mieux ce que signifie réellement voir.

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Horaires

Du 5 Mars 2003 au 26 Juillet 2003