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Les ailes de l'atlantique

EXPOSITION TEMPORAIRE

L'atlantique nord, un habitat contraignant

En Europe comme en Amérique, l'Atlantique Nord offre des conditions de vie difficiles. Tempêtes, abondance de sel, absence de perchoir et nourriture peu accessible sont les contraintes imposées aux oiseaux marins.
Au large, le vent peut souffler jusqu'à 150 km/h, entraînant des vagues qui dépassent parfois 10 m de haut. Sans abri ni perchoir, les oiseaux n'ont le plus souvent que les eaux froides et agitées comme unique zone de repos. En hiver, les côtes canadiennes peuvent même se couvrir de glace.

 

Ou vont-ils se reproduire ?

Se reproduire est une nécessité qui amène les oiseaux marins à terre chaque année. De longues migrations sont organisées pour rejoindre et quitter la colonie.
Un oiseau marin retrouve, chaque printemps, un îlot ou une falaise tranquille pour nicher. La proximité d'eaux poissonneuses permet à une forte population d'oiseaux marins de se nourrir. Une fois les petits élevés, ils se dispersent, à plusieurs centaines de kilomètres de nos côtes. Ils passeront 8 à 9 mois en pleine mer.

 

Predateurs et parasites

Paradisiaque, la vie en colonie ? Pas sûr ! La concentration des oiseaux marins attire inévitablement les prédateurs et augmente les risques d'épidémies.
Goélands et Grands Labbes sont les principaux prédateurs des oiseaux marins. Ceux qu'ils tuent pour se nourrir sont souvent des jeunes inexpérimentés ou des individus malades. Ils ne mettent donc pas en danger les colonies qu'ils exploitent. Ils favorisent plutôt la bonne santé de la population.
Dans les colonies, le risque de transmission des parasites est élevé. Par exemple, l'Ixode, une tique qui se nourrit de sang, a parasité une colonie de Mouettes tridactyles au cap Sizun en Bretagne. On a alors constaté le déplacement de la colonie.
S'agit-il d'un moyen d'échapper aux parasites ?

 

La marche : un moyen de locomotion oublié ?

Les oiseaux marins sont en mer toute l'année. Ils ne reviennent à terre que pendant la saison de reproduction. Mais à cette occasion, sont-ils toujours capables de marcher ?
Le Petit Pingouin marche mal mais vole bien. Le Manchot royal, qui vit dans l'hémisphère Sud, marche mais ne vole pas.
Parfaitement à l'aise en vol, le Pétrel tempête est incapable de marcher. Ne pouvant se maintenir sur ses pattes, il se traîne plus ou moins habilement sur celles-ci ou sur le ventre pour progresser au sol.

 

Au contact de l'homme

Traditionnellement, les oiseaux marins ont fait l'objet d'exploitations diverses. Peu farouches et en colonies, ils étaient des cibles faciles. Prélevées sans retenue, des populations entières d'oiseaux ont été décimées pour leur chair, leurs œufs et leurs plumes.

  • Au XIXe siècle

La chair des oiseaux de mer sert de nourriture d'appoint aux marins et aux populations insulaires et côtières. On tire aussi des oiseaux divers produits, dont des huiles lubrifiantes et thérapeutiques.

Les oiseaux servent aussi d'appâts pour la pêche. On raconte qu'aux gréements des bateaux étaient suspendues des centaines de carcasses en attente d'être utilisées.

  • Aujourd'hui

La pollution pétrolière et le développement de la pêche au filet maillant tuent de nombreux oiseaux plongeurs.

Le dérangement des colonies par les promeneurs perturbe la quiétude essentielle aux oiseaux nicheurs, et augmente le risque d'introductions accidentelles de prédateurs et de parasites ravageurs.

 

Comment reperer et capturer la nourriture ?

Trouver de la nourriture en haute mer est une tâche difficile ! Comment, dans une étendue aussi vaste, localiser et capturer les proies dissimulées par l'agitation de l'eau, ou pire encore, évoluant en profondeur ? Chaque espèce a développé sa propre technique.
La langue et le palais du Macareux moine, munis de pointes dirigées vers l'arrière, lui permettent de retenir plusieurs proies tout en poursuivant sa chasse sous-marine.
Le Guillemot de Troïl pratique un véritable vol sous-marin. Le Fou de Bassan, aprés avoir repéré un poisson, interromp brutalement son vol. Il pique alors d'une hauteur de 30 à 40 mètres. En touchant l'eau, il s'enfonce de 2 à trois mètres et fond sur sa proie qu'il saisit dans son bec. A son retour à la surface, le repas est déjà avalé.

 

Seduire pour se reproduire

Attirer une femelle de la même espèce et la courtiser pour se reproduire n'est pas simple. Postures, parades, cris et couleurs font partie du rituel de séduction.

 

L'île Rouzic en direct un monde fou !

L'île Rouzic, aux Sept-Iles en Bretagne, est l'unique colonie de reproduction du Fou de Bassan en France. Répartis sur 5 hectares d'îlots, près de 13000 couples s'y sont établis. Cette forte concentration d'oiseaux marins est régie par un ensemble de comportements ritualisés qui assurent la cohésion de la colonie.
En pointant le bec au ciel, le Fou de Bassan prévient ses voisins de son décollage imminent. Il évite ainsi un mouvement de panique générale qui pourrait être dangereux pour les œufs et les poussins.

 

Un ecran protecteur

Quoi de plus merveilleux qu'un bon plumage ! C'est un isolant hors pair, mais il faut l'entretenir.
Non seulement les plumes permettent de voler, mais elles isolent aussi le corps des oiseaux grâce à une couche d'air emprisonnée entre peau et plumes. Les barbes et les barbules constituant la plume sont accrochées entre elles par de minuscules crochets : le plumage est ainsi imperméable. La température interne est maintenue à 40°C, même dans une eau très froide.

 

Les oiseaux de mer, un patrimoine à protéger

Les oiseaux de mer sont tous protégés en France. Il est non seulement interdit de les tuer, mais aussi de les commercialiser, de les tenir en captivité, de détruire leurs nids ou leurs œufs.
La population mondiale de Guillemot de Troïl est estimée entre 2,3 et 3,2 millions d 'individus. En Europe, marées noires et filets maillants seraient à l'origine de son déclin. Au Québec, les effectifs sont à la hausse mais demeurent bien inférieurs à ceux du XIXe siècle.

 

Régime sans sel ?

L'Homme ne peut consommer trop de sel sous peine d'être malade. Pourtant, les oiseaux marins en consomment une grande quantité sans dommage !
Le sel,concentré dans l'eau de mer, a tendance, une fois ingéré, à s'accumuler dans le sang au-delà de la capacité de filtration des reins. Pour lutter contre ce phénomène, les oiseaux marins possèdent des glandes capables d'extraire le sel du système sanguin. Elles forment une solution salée qui coule le long du bec.

 

Le nid : un territoire à défendre

Choisir l'emplacement du nid est primordial pour assurer le succès des couvées. Aussi, chaque couple doit s'imposer pour gagner une place au soleil... ou à l'ombre. Les plus expérimentés auront généralement l'avantage sur les plus jeunes.

 

Au gré du vent

Vivre en haute mer n'est pas de tout repos ! Nombre d'oiseaux marins passent plus de temps en vol que les autres oiseaux. Leur morphologie et leur comportement sont adaptés pour diminuer les dépenses énergétiques.
La grande surface des ailes de plusieurs oiseaux marins leur permet de planer. En déployant leurs longues ailes, ils profitent des masses d'air ascendantes. Fulmar Boréal, Puffin de Anglais et Fou de Bassan économisent ainsi leur énergie en évitant de battre des ailes.
Le vent, butant sur les vagues, crée des courants d'air ascendants. Le Puffin des Anglais en profite pour gagner de la hauteur. En descente, il accroit sa vitesse et se laisse planer jusqu'au courant ascendant suivant.

 

Changent-ils de costume ?

Le frottement, le vent et l'eau salée sont sans pitié pour le plumage. Les oiseaux ont acquis la capacité de renouveler les plumes usées : c'est la mue.
Au printemps, de retour à son site de nidification, le Macareux moine parade fièrement son bec coloré pour séduire une femelle.
A vouloir défendre son territoire et sa partenaire, le Macareux moine risque d'y perdre quelques plumes.
Au mois d'août, le Macareux mue complètement et revêt un plumage neuf afin d'affronter les tempêtes du large. Joues plus grises et bec moins coloré marquent alors la fin de la saison de reproduction.

 

Clinique pour les oiseaux

En 1983, la Ligue pour la Protection des Oiseaux a créé une clinique destinée aux soins et à la réhabilitation des oiseaux marins. Installée à la station ornithologique de l'île Grande, en Bretagne, elle accueille chaque année plusieurs centaines d'oiseaux, pour la plupart souillés par le pétrole. Grâce aux soins prodigués, la moitié d'entre eux regagnent la mer.

Lieu

Centre Colombia - 1er étage

coproduite par :
L'Espace des sciences
Le Musée du Séminaire de Sherbrooke
et la Ligue de Protection des Oiseaux