Les autoroutes de l'information

EXPOSITION TEMPORAIRE

Chercher à communiquer, à échanger le plus grand nombre d’informations dans des délais toujours plus courts, a été de tout temps, un désir et une nécessité. De la rencontre tant annoncée de trois mondes : les télécommunications, l’audiovisuel et l’informatique naît l’idée d’un « village planétaire ». Que sont les Autoroutes de l’information ? Sur quelles technologies reposent-elles ? Quelles sont leurs applications ? Et surtout leurs enjeux ?

Le besoin de communiquer

Du dialogue aux machines. Les communications sont à la base de toutes les civilisations. L’information s’est d’abord transmise verbalement, sur de faibles distances. Selon les époques et les sociétés, les solutions adoptées pour franchir les obstacles ont beaucoup varié.

Communiquer plus loin : vaincre les distances

La transmission écrite nécessite la représentation du message par une suite de signes convenus, de nombreux supports et le déplacement de messagers. La vitesse de transmission dépend de la rapidité du messager. Pour des nécessités politiques, militaires et économiques, Cyrus fait acheminer des tablettes d'argile dans son immense empire de Perse dès le VIe siècle av. J.-C. Au Moyen Age, à côté de la "poste du roi" naissent la "poste de l'université" et la "poste des moines".

Communiquer plus largement : la révolution de l'imprimerie

Vers 1440, Johannes Gensfleish dit Gutenberg invente un moyen de reproduction rapide de l’écrit. L’imprimerie modifie le cours de la culture occidentale. Ce premier médium de masse permet l’accès à davantage d’informations et la diffusion vers un plus grand nombre.

Communiquer plus vite : des messages fantômes

Pour faciliter sa transmission, le message n’est plus inscrit sur un support physique. De visuels, ces signaux sont devenus électriques, radioélectriques, électroniques...

Depuis les appels silencieux lancés de colline en colline, les techniques électromagnétiques ont créé un flux incessant de messages que répandent câbles, systèmes hertziens et satellites.

 

Les microprocesseurs

« L’intelligence » des ordinateurs, le « cerveau » des ordinateurs tient sur une seule puce que l’on appelle microprocesseur. Les techniques de conception et de fabrication permettent d’y intégrer un nombre toujours plus grand de composants de base (des transistors), rendant ainsi les ordinateurs de plus en plus performants.

A partir de 1948, les transistors remplacent les tubes à vide : un minuscule éclat de silicone peut effectuer le même travail en se comportant en interrupteur de courant. Consommant moins d’énergie, dégageant moins de chaleur, ils sont plus économiques et peuvent se combiner en circuit sur la même puce.

Le premier microprocesseur (2300 transistors sur une plaquette de 7 mm) est commercialisé par la société Intel en 1971. L’intégration suit alors une loi empirique (loi de Moore) selon laquelle le nombre de composants par circuit double tous les dix-huit mois environ. D’ici à la fin du siècle, en achetant un micro-ordinateur, on disposera d’une station équipée d’un microprocesseur capable d’exécuter 2 milliards d’instructions rapides par seconde.

 

Les usages possibles

Le principe des autoroutes de l'information repose sur l'abolition des frontières entre :

- les pays (par des réseaux mondiaux),

- les machines (toutes interconnectées),

- les médias (par le multimédia).

Les applications possibles s'étendent sur l'ensemble des activités (travail, santé, culture, loisirs, enseignement...) et promettent des bouleversements significatifs. Ils pourront toucher :

  • Le travail, par des services de productivité

La téléréunion, le visiophone, la télémaintenance, les messageries et banques de données professionnelles, le transfert rapide de données (photos de presse, plans de construction, images médicales...).

  • La vie pratique, par des services de commodités

L'accès à des banques de données (météo, bourse, recettes de cuisine, horaires, conseils juridiques, santé...), les réservations (transports, hôtels, restaurants...), le commerce électronique, le télé-paiement de factures, les programmes de sorties (cinéma, musées, concerts...).

  • Les loisirs, par des services interactifs

La télévision à la carte (choix de films, jeux, sport...), la télévision interactive (intervention sur le déroulement d'une émission...), les jeux, les forums de discussion, les télérencontres.

  • L'information par des services rédactionnels

Les médias (presse, radio...), les bibliothèques, le télé-enseignement...

Marché d'offre ou de demande ?

Compte tenu du caractère abstrait des nouveaux services possibles à travers ces innovations techniques, il n'existe pas de pression spontanée de la demande et nul ne sait où le marché peut s'orienter.

 

Les enjeux sociaux

Bien ou péril pour la démocratie ?

Ces voies et ces outils de communication abolissent les distances et définissent un nouvel espace relationnel. Les individus, au lieu de se rencontrer physiquement, conversent et échangent des données de toute nature par terminaux et réseaux interposés.

Cyberexclusion ?

Ne risque-t-on pas une fracture entre les connectés et ceux qui ne le sont pas ?

Ceci pour des raisons économiques ou parce qu’il existe une population réfractaire aux ordinateurs, qualifiée de "technophobe".

Quels seront les effets sur les pays pauvres lorsque l’on sait qu’il existe autant de postes téléphoniques dans le quartier de Manhattan que dans toute l’Afrique ?

Infopollution ?

Pouvoir communiquer ne veut pas dire savoir communiquer. Les informations doivent s’intégrer de façon pertinente dans des savoirs, des pratiques professionnelles, des connaissances et des cultures.

Liberté ou sécurité ?

Comment ménager la liberté de chacun en faisant respecter une loi commune ? Les opérateurs seront-ils responsables des informations circulant sur leurs réseaux ? Pour des raisons économiques (transfert de données confidentielles, numéros de cartes de crédit), l’essor des autoroutes passe par le développement de techniques de cryptage de données. Ces systèmes sont si performants qu’aucun gouvernement ne peut les violer. Comment ne pas craindre alors l’utilisation du réseau par les sectes, terroristes, narco-trafiquants...

Nomadisme virtuel et cocooning réel

L’ordinateur est devenu une fenêtre interactive ouverte sur le monde et disponible de chez soi. Comment ne pas imaginer de fabuleux voyages assis dans son fauteuil ?

 

Internet

Préfiguration des autoroutes de demain, le réseau Internet relie des millions d’ordinateurs répartis dans le monde. De par son ampleur, on le présente comme le « réseau des réseaux ». Il fonctionne 24h sur 24 et donne accès à des messageries, des banques de données, des forums ou encore à des services multimédia. Demandez le programme, tout est sur Internet... pour peu que vous sachiez le retrouver !

Des millions d’utilisateurs ont accès à la plus grande banque d’informations en ligne du monde. L’embryon de communication universelle est là. Mais livré à tous, le meilleur côtoie le pire dans une structure interdisant la gestion du réseau par un administrateur. Cet énorme « réseau de réseaux » doit poursuivre sa croissance et subir les épreuves de la société de consommation avant de devenir adulte. Le nombre des utilisateurs croît à un rythme tel, que s’il devait persister, l’ensemble des habitants de la planète seraient des « internautes » en 2003.

L’hypertexte permet de déclencher automatiquement une procédure de recherche en cliquant avec la souris sur des images ou sur certains mots soulignés et/ou colorés. Il ouvre ainsi l’accès à d’autres informations (textes, graphiques, images...). Certaines d’entre elles sont des points d’entrée à d’autres serveurs d’informations et ainsi de suite.

Sur un CD-Rom, les informations sont disponibles immédiatement mais limitées et non modifiables. Sur Internet, l’ensemble des serveurs d’informations pointant les uns vers les autres selon le principe de l’hypertexte constitue le Web. Les informations peuvent ainsi être stockées en des sites répartis sur toute la planète. Elles peuvent s’enrichir, se modifier à partir de n’importe quel site.

 

Les telecommunications

L'ambition bretonne

Berceau du Minitel, de Numéris, de Transpac ou de l'ATM, la Bretagne est vouée aux télécommunications.

De la conception à la production, tous les métiers de l'informatique et des télécommunications y sont présents.

Recherche

En Bretagne, le secteur des télécommunications concentre la moitié des effectifs nationaux de la recherche publique.

Développement économique et aménagement du territoire se sont conjugués pour une répartition en trois pôles d'enseignement supérieur et de recherche : Brest, Lannion et Rennes.

La recherche qui compte environ 3600 personnes, est fortement soutenue par le CCETT (Centre Commun d'Etudes de Télédiffusion et Télécommunication), le CNET (Centre National d'Etudes des Télécommunications), le CELAR (Centre Electronique de l'Armement) ou l'INRIA-IRISA (Institut National de Recherche en Informatique et Automatismes et l'Institut de Recherche en Informatique et Systèmes Aléatoires).

Formation

La Bretagne forme annuellement dans les secteurs de l'électronique et de l'informatique 950 techniciens supérieurs, 600 ingénieurs et plus de 250 titulaires de diplômes universitaires.

Parmi les Grandes Ecoles et Universités, certains organismes sont très spécialisés comme l'ENST en télécommunications à Brest, l'IFSIC en informatique à Rennes, l'ENSSAT en optronique à Lannion, etc.

Entreprise

Les télécommunications emploient un peu plus de 14 000 personnes en Bretagne. Dès les années 60, d'importantes sociétés (Alcatel, Thomson, Matra Sagem...) choisissent la Bretagne et constituent un pôle attractif auprès d'entreprises étrangères (Canon, Mitsubishi, Motorola...). Parallèlement, un grand nombre de PME/PMI voient le jour. Ainsi, la plupart des grands groupes industriels de l'électronique ont au moins un établissement ou une filiale en Bretagne.

 

ITR-Bretagne

L'alliance de toutes les compétences pour promouvoir et renforcer le potentiel breton en matière de télécommunications, le Conseil Régional de Bretagne a lancé le programme Informatique-Télécom-Réseaux (ITR). A l'heure des Autoroutes de l'information, il s'agit de relever les défis que constituent la conception, le développement mais aussi l'utilisation des technologies et des services nouveaux.

ITR recherche

Pour renforcer le potentiel breton de la recherche, développer les échanges entre les entreprises et les centres de recherche, adapter les formations aux besoins de ce secteur, ITR recherche permet :

- l'attribution de bourses doctorales ou de bourses cofinancées avec de grands organismes,

- des aides à l'acquisition de matériel,

- le financement de programmes de recherche prioritaires.

ITR conseils

Les entreprises de tous secteurs d'activité, les centres de formation et de recherche devront intégrer, comme facteur d'efficacité et de compétitivité, les nouvelles techniques de transmission de l'information. Aux utilisateurs d'imaginer les applications et les services qu'elles pourront générer. Pour cela ITR assure le diagnostic, l'orientation et l'aide à la mise en place de nouveaux services. A ce titre, des plates-formes de sensibilisation à Internet ont été ouvertes dans les départements bretons.

ITR industrie et services

S'il est nécessaire de poursuivre le développement des infrastructures et des technologies, un certain nombre d'entreprises en Bretagne travaillent sur le créneau très porteur des nouveaux services.

Le Conseil régional soutient les entreprises en prenant en charge jusqu’à 30% des coûts...

- de recherche-développement d'un nouveau produit,

- de mise en place de services expérimentaux,

- d'achat de brevet, de licence, de savoir-faire.

Année

1997