Le dauphin de Commerson est une espèce endémique de l'île. Quasiment à chaque sortie du chaland, un groupe de deux ou trois dauphins surgit et l'accompagne, parfois sur quelques kilomètres. Ils repartent aussi soudainement qu'ils sont apparus, dans une chorégraphie parfaite. Avec eux, on retrouve un émerveillement sans âge. Ils ont été baptisés du nom du naturaliste française Philibert Commerson. Cette espèce vit dans deux aires géographiques disjointes, l'extrême sud du continent américain et la baie du Morbihan de l'archipel de Kerguelen. Le premier est plus petit et moins lourd que le second. Une personne de la réserve naturelle a en charge l'étude de la population de la baie. Chaque dauphin aperçu est photographié et recensé. Une biopsie à l'aide d'une arbalète sera effectuée à partir du chaland. Souvent, je me demande pourquoi la recherche scientifique sur les animaux est si intrusive ? Aujourd'hui, les plongeurs doivent déposer une acousonde afin d'enregistrer les sifflements des dauphins. Cette sonde est fixée à l'extrémité d'une pyramide de 1,5 mètres de côté lestée par deux blocs de ciment. Comme le protocole est expérimental, la sonde ne sera pas fonctionnelle tout de suite. Les plongeurs reviendront dans quelques jours pour savoir si la structure n'a pas dérivée sur le fond de l'océan et ils mettront la sonde en fonctionnement.