Légèrement excentrée de la base, Port-aux-Français abrite sa petite Silicon Valley. A l'intérieur des shelters et bâtiments, les enregistrements sont interdits soit pour des raisons de confidentialité des données, soit à cause du magnétisme de l'appareil lui-même. Ce sont des installations à demeure gérées par des organismes comme le CEA (Centre d'Energie Atomique) afin de détecter des essais nucléaires illicites, le CNES (centre National d'Etudes Spatiales) pour la surveillance des satellites... Du fait de l'isolement géographique de l'archipel de Kerguelen, plusieurs programmes scientifiques récoltent et réinjectent parfoiis en temps réel des informations essentielles pour les réseaux internationaux. Ces observatoires sont permanents et analysent des données sismiques (tremblements de terre, tsunamis), les champs (ou chants, comme vous préférez) magnétiques de la Terre, les éruptions solaires (le soleil s'en donne à coeur joie tous les 11 ans)... J'imagine le Marion Dufresne transmuté en mule des Mers Australes afin d'acheminer les matériaux nécessaires à la construction de ces installations parfois gigantesques, qui en même temps, nous projettent dans le futur et gardent un look futuriste des années 70. Dans cet espace temporel, l'imaginaire gambade... Je profite de cet entre-deux pour me demander, si quelque chose de similaire ne pourrait pas être pensé pour le Monde Animal, créer des programmes scientifiques basés uniquement sur l'observation et l'analyse de points de vue autres...Une piste de lancement désaffectée est visible aussi sur ce site, du temps où cette Silicon Valley miniature avait des saveurs russes. Elle a servie dans les années 70 pour le lancement de fusées soviétiques créatrices d'aurores boréales qui fonctionnaient symétriquement dans les deux hémisphères à Kerguelen et Sogra en Russie. Cette collaboration franco-russe s'est effondrée avec l'Union Soviétique.