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Victor est sauvé !

Ils sont forts ces scientifiques ! Les électroniciens ont sauvé Victor. Le robot a plongé ce samedi matin. Les tests sont concluants, sa mission peut reprendre après 24 heures de repos forcé. Sa puissance, à peine plus faible (14 kW au lieu de 16), nécessitera quelques précautions : ne pas allumer tous ses projecteurs en même temps par exemple.

Qu’ils soient électroniciens, biologistes ou géophysiciens, les scientifiques sur un navire sont confrontés chaque jour à des situations imprévisibles. Leur travail ne se cantonne pas à la recherche et la maintenance des instruments. Trouver des solutions aux problèmes techniques avec les moyens du bord fait partie du quotidien.

Victor est reparti. Bérengère Husson, de l’Ifremer, est soulagée. Deux de ses expériences, que seul le robot peut lancer, sont indispensables pour la thèse qu’elle commence tout juste. Elle étudie les moules vivant en périphérie des fumeurs (voir le billet « Larguées, les amarres ! »).

Installée sur un groupe de moules, la cloche est assez lourde pour rester au fond.

Pas facile pour Victor de trouver un endroit assez plat pour poser la cloche ! Sa pince écrase la poire rouge et injecte ainsi une solution fluorescente dans l’enceinte. En une heure, la solution marque le bord des coquilles des moules. L’opération est répétée à trois endroits différents. Dans quelques jours, les coquilles auront grandi. Bérengère pourra évaluer la vitesse de croissance grâce au trait de marquage.

Travailler beaucoup et dormir quand on a le temps

Même dans leur chambre, les chercheurs travaillent ! Sur cette photo, ma cochambreuse, Ana Colaço, chercheure en écologie à l'Université des Açores.

Ici, on dort peu, quelques heures par-ci par-là, mais on dort bien. Le roulis du bateau nous berce. Les cabines de couchage sont spacieuses comparées aux couchettes des voiliers habitables. Deux lits superposés, une grande armoire, un grand bureau et même une salle de bain privative ! À ce propos, d’où vient l’eau de nos douches ? La spécialiste du sujet, c’est Fanny Darchen, officier mécanicien.

Chaque jour, on consomme 20 m3 d’eau pour la cuisine, la maintenance de Victor, la mécanique du navire, les laboratoires et l’usage personnel. Deux caisses d’eau douce peuvent être remplies à quai mais le Pourquoi pas ? en produit sur place, à partir de l’eau de mer. Celle-ci est filtrée, dessalée, minéralisée, chlorée pour obtenir l’eau sanitaire. Pour qu’elle soit potable en cuisine, elle ne subit pas de chloration mais passe sous UV, ce qui tue les bactéries.

Les marins ont aussi leur laboratoire de chimie. Toutes les semaines, Jean-Baptiste De Larminat, officier polyvalent, analyse la qualité de l’eau selon plusieurs paramètres : acidité, chlore, turbidité, dureté, etc.

Quant aux eaux usées, elles ne sont pas rejetées en mer telles quelles. Elles sont d’abord nettoyées par des bactéries puis désinfectées au chlore.

Vu à bord

Suis-je la seule à trouver insolite la présence d’un vélo sur un navire en pleine mer ?