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Erebus de mes rêves

Rémy Marion

Son sommet m'est apparu auréolé de neige, une légère fumée blanche s'élevant dans le ciel azur. Le cône presque parfait semblait surgir de la banquise. Des frissons me parcourait l'échine... Enfin ! Des heures de rêveries et  9 jours de mer pour arriver au sud de la mer de Ross et apercevoir l'Erebus, seul volcan actif de l'Antarctique. Il culmine à 3850 m comme un phare immense qui indique aux navigateurs les côtes les plus australes du globe. Au centre de son cratère, un lac de lave toujours alimenté est une de ses caractéristiques. Il tient son nom du bateau de James Clark Ross qui fut le premier à naviguer dans ces eaux en 1841.

Au pied de ce monument antarctique, les cabanes de Scott et de Shackleton se font face à deux kilomètres de distance. Pénétrer dans ces cabanes, c'est comme se glisser dans l'histoire. Tout rappelle la promiscuité des hommes, la rudesse de la vie sous ces latitudes et la personnalité du chef d'expédition. La cabane du cap Royds de Scott, militaire et hiérarchisé, celle du cap Evans de l'expédition Shackleton, conviviale, presque familiale.

Des boites de conserves, des quartiers de viande de phoque sont toujours là, plus d'un siècle plus tard. J'imagine les heures d'excitation avant les départs en raid, les longues journées de routines dans cet univers clos. L'Erebus les a tous vu passer, certains ne sont jamais revenus.

Explorateurs entraînés  par le besoin de savoir, de découvrir, de conquérir, ils ont marqué les consciences et inspiré leurs successeurs comme des exemples, comme des phares dont la lumière les a inspiré pour la durée de leur existence.