Une aurore boréale qui a durée 5 heures au sud de l'Alaska
De conférence en conférence, de salle de classe en amphithéâtre, je parcours la France et les environs pour parler des ours polaires, de la banquise et des Inuit. Enfants de primaire, de collège, de province ou de grandes villes, retraités, étudiants, ils viennent parler des régions polaires, avec plus ou moins de culture sur le sujet. Idées préconçues patinées par la télévision, augmentées par des films comme la planète blanche, la marche de l'empereur et un jour sur terre, tous ont envie d'en savoir plus. Les jeunes de 8 à 13 ans ont les bonnes questions, curieux et pragmatiques, ils s'interrogent sur les vrais problèmes, sur les réalités de la vie de tous les jours. Les lycéens nantis désabusés subissent l'exposé avec distance, les collégiens des « Zones d'éducation prioritaire » avec gourmandise et attention, les premiers se disent qu'ils préféraient partir sur la « Côte » en vacances, les seconds imaginent bien les problèmes des Inuit isolés dans la banlieue du monde.
Les amphithéâtres de retraités grouillent des souvenirs des conférences de Paul Emile Victor, de l'observation des aurores boréales au-dessus de la France en 1956 voire en 1938, les références reviennent à chaque question. Conférences, causeries et exposés sont toujours des moments de partage, de rencontres, parfois de confrontations. Lorsque les ours polaires semblent traverser la salle, que le blizzard souffle sur l'assistance, j'ai réussi à emmener avec moi, loin vers le nord, quelques dizaines de personnes, quelques centaines d'enfants, un plaisir partagé. Mais bientôt un nouvel été arctique pour recharger les batteries de la passion en retournant sur le terrain et avoir de nouvelles anecdotes à raconter, de nouveaux témoignages.