Bilan provisoire de l'expérience
L'analyse des données transmises par les balises ne fait que commencer. En conséquence, les conclusions que l’on peut tirer à ce stade d’avancement de l’expérience sont nécessairement très sommaires.
Les balises conçues et réalisées par le Sea Mammal Research Unit, Saint Andrews, Royaume-Uni, se sont avérées tout à fait adaptées à nos conditions d’expérience (phoque de petite taille, déplacements imprévisibles, impossibilité de les recapturer). Elles ont fourni un très grand nombre de données par jour (jusqu’à 4-5 localisations et 10-15 plongées par jour et par phoque). La durée du suivi pourra être améliorée par certaines modifications du protocole (raccourcissement de la période de vérification et de tests en captivité ; modification de la programmation des balises).
La mort d’au moins un des phoques suivis n’est pas très alarmante : dans la nature, 50 % des phoques meurent avant l’âge d’un an.
Des phoques issus de captivité et recueillis très jeunes, peuvent après les soins et avec des réserves de graisse suffisantes, développer assez rapidement une routine d’activité régulière. Ils semblent donc tout à fait aptes à retourner à la vie sauvage.
Les côtes de tout le secteur sud ouest des îles britanniques sont à moins de 8 jours de nage pour un phoque inexpérimenté. Des échanges entre les colonies irlandaises, galloises, cornouaillaises et bretonnes sont donc faciles. Sont-ils fréquents ? Cela reste à démontrer.
Perspectives
A court terme nous allons d’abord analyser les données acquises cet été, notamment au cours d’un séjour au laboratoire du Sea Mammal Research Unit.
A moyen terme, il faudrait renouveler une, voire deux fois, cette expérience sur des animaux issus du centre de soins afin d’accumuler un nombre suffisant de cas pour pouvoir tirer des conclusions plus générales. Pour cela le Service Mammifères Marins d’Océanopolis recherche des partenaires pour financer ce projet (250.000 F/an pour 4 phoques). Cette première phase a été entièrement financée par des fonds publics dans le cadre du Contrat Nature qui lie la Région Bretagne et la Ville de Brest.
Des partenariats non institutionnels seraient les bienvenus pour prendre le relais.
A long terme, cette technologie pourrait s’appliquer de manière très intéressante aux phoques de l’archipel de Molène dont, à l’heure actuelle, on ne connaît rien des activités en mer, des déplacements et des relations avec les populations du sud-ouest des îles britanniques. Autant d’informations qui font défaut pour l’élaboration d’une politique de gestion pertinente dans le cadre du Parc National Marin de l’Iroise.
Contact : Vincent Ridoux, tél. 02 98 34 40 40