Trois mois après la fin de la Guerre du Golfe, il restait encore plus de 500 puits de pétrole en feu (points rouges sur cette photo) au Koweït, et les scientifiques commençaient à s'inquiéter des répercussions climatiques de ces longs panaches de fumée (en noir), qui descendent le Golfe Persique vers l'Arabie Saoudite.
La localisation et le positionnment
La " localisation " par satellite constitue, à côté des communications, une des retombées les plus immédiates de la conquête spatiale.
Le principe de la localisation à très grande précision est devenu célèbre grâce aux balises de conception française " Argos ", qui ont décuplé l’intérêt populaire des grandes courses transatlantiques à la voile en permettant de suivre les concurrents au jour le jour.
Une expérience a été menée en 1997 par Océanopolis (Brest) pour suivre le trajet des phoques en mer.
Fixées sur un " mobile " de telles balises émettent en permanence un signal recueilli par satellite, puis réexpédié au sol vers des stations spécialisées où un puissant système informatique permet de localiser, avec une précision de l’ordre de 350 m, l’endroit d’où il a été émis.
Parmi les techniques de positionnement, la plus précise est sans aucun doute celle qui résulte de la mesure extrêmement fine de la différence du temps mis par les signaux de plusieurs satellites pour atteindre le récepteur à l’écoute. Ce système GPS (Global Positioning System) repose sur une constellation de satellites placés en orbite basse. La précision est aujourd’hui de l’ordre d’une centaine de mètres.
La civilisation des télécommunications
Actuellement, plus de 30 % des liaisons téléphoniques à grandes distances s’effectuent via l’espace. Mais les communications vocales ne constituent plus les principales applications des satellites de télécommunications. La souplesse d’utilisation des moyens spatiaux ne cesse de susciter de nouveaux services.
C’est grâce aux satellites que s’échangent désormais les programmes télévisés au niveau mondial et que des millions de téléspectateurs peuvent suivre les Jeux Olympiques ou la Coupe du Monde de Football. Le développement de la télévision directe a donné à chaque particulier la possibilité de recevoir des programmes de grande qualité technique, sans passer par des relais terrestres.
En rapprochant l’informatique, la télévision et les télécommunications, les satellites permettent de développer de nouvelles façons de communiquer, de travailler, de se déplacer. Par leurs performances et leur fiabilité, ils sont appelés à jouer un rôle majeur dans les grands projets que sont les " Autoroutes de l’Information ".
Des relais dans l'espace
Ces images prises par le satellite Landsat montrent le recul du glacier Muir (ou plutôt l'avancée de la végétation, en rouge) entre 1973 (photo de gauche) et 1986 (photo de droite). Entre ces deux dates, le glacier a reculé de 7 kms.
Depuis une centaine d’années, les hommes utilisent les ondes radioélectriques pour communiquer à distance. Ces ondes peuvent parcourir des distances énormes, à condition qu’aucun obstacle ne s’interpose entre l’émetteur et le récepteur et qu’ils soient en visibilité l’un de l’autre. Dans la panoplie des moyens d’acheminement des communications, le satellite présente des facilités d’exploitation très intéressantes : infrastructure simple et facile d’entretien, fiabilité des transmissions, rapidité de mise en place. Quant aux zones de couverture, elles se caractérisent par leurs étendues. Il suffit de trois satellites, placés sur une orbite géostationnaire à 36 000 km de la Terre, pour que la plupart des points de la surface du globe puissent entrer en liaison, avec une totale sécurité de transmission.
Par ailleurs, un satellite peut réaliser simultanément la connexion d’un grand nombre de stations, une station quelconque pouvant ainsi communiquer en même temps avec toutes les autres. Enfin, les télécommunications spatiales sont bien souvent le seul moyen qui permette d’assurer certains services, tels que la mondovision, qui exige des liaisons télévisées par-dessus les océans. Des satellites français sont en orbite dans le cadre du programme Télécom, mené par France Télécom et le CNES. Ils assurent les liaisons téléphoniques et télévisuelles avec les départements d’Outre-mer ainsi que les connexions entre les grands centres de calcul. Ils offrent également aux entreprises toute une gamme de nouveaux services fondés sur les liaisons numériques à grand débit.
Le futur est parmi nous
Il y a une trentaine d’années, l’usage généralisé des satellites était difficile à concevoir : les premiers engins spatiaux étaient petits, à faible capacité de trafic (240 lignes téléphoniques seulement) et de très faible puissance.
Aujourd’hui, la masse, la capacité et la puissance disponible des satellites ont considérablement augmenté. Les satellites actuels permettent de relayer simultanément 120 000 communications. Depuis octobre 98, le réseau téléphonique Iridium couvre la Terre entière.
Grâce à l’espace, la télévision s’est installée dans des milliers de villages pour apporter le divertissement et le savoir. Dès à présent, elle permet de diffuser les informations de base sur la santé, l’agriculture ou le contrôle des naissances dans les zones géographiques les plus reculées.
Demain, les communications spatiales se trouveront plus encore au service de l’homme en favorisant la croissance économique et la qualité de la vie. Téléconférence et télétravail vont favoriser les activités professionnelles à domicile et permettre à des entreprises de se développer loin des grands centres urbains.
Il y a 50 ans, nos grands-parents n’avaient pas réalisé à quel point le téléphone allait changer leur vie. Nous aussi avons du mal à réaliser ce que les satellites de télécommunications nous offriront comme nouvelles possibilités dans les prochaines décennies.