En Bretagne, les élèves défendent l’océan !

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N° 390 - Publié le 2 juillet 2021
BENJAMIN ROBERT
À Océanopolis, les éco-conseillers ont proposé des solutions pour protéger les océans.

Deux cent cinquante élèves bretons ont élaboré durant l’année cinq solutions pour répondre aux enjeux de développement durable autour de l’océan. Le 8 juin, ils les ont présentées à Océanopolis devant des élus de la Région.

C’est une première réussie ! Depuis janvier, dix classes bretonnes1 de Brest à Saint-Malo, en passant par Ploërmel, ont imaginé et approfondi des propositions afin de participer à la sauvegarde des océans. Les idées de ces “écoconseillers” ont franchi une nouvelle étape le 8 juin, lors de la journée mondiale de l’océan. À Océanopolis, devant quelques élus bretons et Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, ces jeunes citoyens ont présenté cinq solutions concrètes : des kits de fournitures scolaires “zéro plastique”, des campagnes de sensibilisation auprès des éco-délégués2, des cours de développement durable intégrés aux programmes scolaires, la mise en place d’un écolabel à destination des entreprises et la limitation du gaspillage alimentaire dans les cantines.

Porter la parole des élèves

Les élèves ont pu échanger avec des experts, pour mieux comprendre les enjeux de chaque problématique et aboutir à ces recommandations. Imaginé depuis un an par Océanopolis et l’Académie de Rennes, ce projet n’est pas sans rappeler celui de la convention citoyenne pour le climat. « Le principe reste le même, mais il y a une différence notable : la parole des élèves est rarement portée en public. Il y a en plus l’ambition éducative de construire leur citoyenneté, en leur donnant le pouvoir d’agir », témoigne David Guillerme, chef de la mission académique pour l'éducation au développement durable, à Rennes.
Une sixième proposition a été élaborée par trois étudiants et doctorants. Leur objectif : soutenir les innovations éco-responsables pour lutter contre le biofouling3. « Nous voulons encourager la mise en place d’aides, comme il en existe pour les vélos, pour inciter les plaisanciers à recourir à des alternatives plus vertes que les peintures polluantes actuellement utilisées », expose Elyne Dugény, doctorante au Lemar4 à Brest. Ces étudiants ont occupé une place particulière, entre expertise et médiation, dans l’évolution des jeunes éco-conseillers. « Nous avons pu interagir avec les élèves, leur apporter notre expérience et les aider à structurer leurs projets. C’est important qu’ils s’engagent à leur âge », poursuit la doctorante. Le succès de cette première édition des éco-conseillers motive les troupes d’Océanopolis à poursuivre l’expérience l’année prochaine, avec de nouvelles classes.

Des projets pérennes

« Nous réfléchissons à adapter notre fonctionnement dans le but d’obtenir des propositions variées chaque année, qui peuvent aller des problématiques d'érosion jusqu'aux algues vertes », prévoit Tristan Hatin, responsable  de la médiation à Océanopolis et coordinateur du projet.
En effet, le renouvellement sera nécessaire car il n’est pas question de ranger les travaux de cette année au placard. L’objectif est de suivre cette première promotion et de porter ces projets jusqu’à leur concrétisation. Pour preuve, une classe a déjà pu diminuer de 75 % le plastique d’un kit de fournitures scolaires, à la suite des échanges avec l’entreprise Bureau Vallée5. Celui-ci sera mis en place à la rentrée dans l’établissement. De leur côté, les classes qui ont peaufiné un écolabel comptent bien dégoter les premières entreprises signataires de leur charte. « Les élèves seront conviés l’année prochaine pour échanger avec les futurs éco-conseillers sur leur expérience, poursuit Tristan Hatin. À ce moment-là, nous pourrons voir les évolutions. Suivant les cas, nous pourrons réfléchir à de nouvelles stratégies pour accroître les retombées de chaque projet. »
La sélection des établissements pour les prochaines éditions pourrait bien s'effectuer au-delà des frontières bretonnes. « Les élèves auraient des horizons différents. Ils soulèveraient d'autres problématiques et les échanges n’en seraient que plus fructueux », analyse David Guillerme. Le consul des États-Unis pour le Grand Ouest, James P. Du Vernay, a aussi fait le déplacement ce 8 juin. Le modèle des éco-conseillers pourrait bien s’implanter outre-Atlantique.

 

BENJAMIN ROBERT

 

Notes
1. Quatre écoles primaires, trois collèges et trois lycées.
2. Depuis 2019, les classes de collèges et lycées élisent des éco-délégués pour participer activement à la mise en oeuvre du développement durable dans leurs établissements.
3. L'encrassement de surfaces, comme les coques de bateau, par des êtres vivants.
4. Laboratoire des scinces de l'environnement marin.
5. Enseigne de grand edistribution spécialisée dans la pepeterie.

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