Jouons-nous souvent notre argent ?
Les jeux de hasard et d'argent ont pris une place importante dans la société contemporaine : près de 2 français sur 3, en âge de jouer, ont tenté leur chance avec l'un des produits de la Française des jeux (loto, loto sportif ou "jeux instantanés" de type cartes à gratter). Les enjeux perçus par le PMU (paris sur les courses de chevaux, en dehors des hippodromes) et la Française des jeux sont manifestement importants : leur totalisation surpasse de 300 millions € les achats cumulés de livres et de journaux !
Les difficultés économiques sont souvent mises en avant pour expliquer cet engouement pour les jeux d'argent : le caractère "bloqué" d'une société où l'ascension deviendrait de plus en plus difficile, s'ajoute à la hantise omniprésente du chômage. Le travail, quoique précieux, n'apparaît plus suffisant pour atteindre des objectifs idéalisés. En fait, la richesse ou la gloire potentielles, objets de rêve ou d'idéal, sont devenus, à travers le jeu, les éléments courants d'une distraction. Les images médiatisées des quelques gagnants devenus milliardaires sont une source infinie de rêverie. La plupart des joueurs n'envisagent donc pas très sérieusement les possibilités de gain, mais conçoivent le jeu comme un amusement. Le budget du jeu s'intègre alors dans le budget familial parmi d'autres formes de loisirs.
Le saviez-vous ?
Les joueurs sont largement représentés dans les couches populaires ou moyennes de la société : les ouvriers et les retraités représentent 51 % et les employés 18 % de la population des joueurs de PMU. Ce sont majoritairement des joueurs masculins et d'âge assez élevé (67 % ont plus de 35 ans et 39 % dépassent 50 ans). En revanche les "nouveaux jeux", notamment les cartes à gratter, attirent une clientèle plus diversifiée, plus jeune et plus féminine.