Le tourisme scientifique et technique en Bretagne
JUILLET/AOÛT 1995 • N' 113.20 F MENSUEL DE LA RECHERCHE ET DE L'INNOVATION EN BRETAGNE
DOSSIER
LE TOURISME
SIENTIFIQ UE
ET TECHNIQUE
EN BRETAGNE4
JEAN-LOUIS ÉTIENNE •-~.
A LA CONQUÊTE DU PÔLE NOR
BIENVENUE, PÈRE DU MÉTRO PARISIEN
LE PROJET IMMÉDIAT
SOMMAIRE
La vie des labos
CAREN, une passerelle
pour l'environnement P. 3
IMMÉDIAT :
un projet pionnier P. 6
Rencontre
Jean-Louis Étienne
à la redécouverte
de l'Arctique P.4
Histoire et société
La légende du beurre
2e partie P. 5
Fulgence Bienvenüe,
père du
métro parisien P.18/19
Les sigles du mois P.7
LE DOSSIER DU MOI
Le tourisme
scientifique
et technique
en Breta ne P. 9 6115
La vie des entreprises
Alidade : les trois
mousquetaires
de l'environnement
Les Brèves
de Réseau P.19 22
P.17
MENSUEL DE LA RECHERCHE ET DE L'INNOVAnON EN BRETAGNE
Président du ((Sil: Paul Tréhen. n Directeur de la publication :
Michel Cabaret. n Rédacteur en chef: Hélène Tattevin. n Collaboration:
Jacques Péron, Tanguy Monnet, Colette Lhérault, Marc-Élie Pau,
Françoise Boiteux-Colin, Sandrine Pierrefeu. n Comité de lecture : Louis
Rouit, Christian Dlilloime, Gilbert Blanchard, Monique Thorel.
Abonnements/Promotion : Béatrice Texier, Danide Zum-Folo.
Publicité: Evénement Média, BP 33.35511 Cesson-Sévigné Cedex,
tél. 99 83 77 00.
RESEAU est publié grâce au soutien de la Région Bretagne, du
ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur, de
la Recherche et de l'Insertion professionnelle (DIST8), du ministère
de la Culture (DRACI, du département du Finistère et de la Ville de
Rennes. Edition : CCSTI. Maquette : Pierdck Bectât Création Graphique,
Cesson-Sévigné. Photogravure : Photogravure de l'Ouest, Betton.
Impression : TPI, Begon.
Protégée par l'île
de Batz des fureurs
océaniques, la
Station biologique
de Roscoff, au nord
de la Bretagne,
est l'une des plus
importantes stations
marines d'Europe.
CENTRE DE CULTURE
SCIENTIFIQUE
TECHNIQUE
ET INDUSTRIELLE
_EDITORIAL
Dans le cadre de l'exposition "Le lait, la vie",
acques Fauquant, assistant ingénieur du
boratoire de recherches de technologie
itière, a montré au public de l'Espace
es sciences, comment fabriquer de la fausse
eringue à partir de protéines du lait.
Les voyages
de la
onnaissance
Promouvoir l'image scientifique, technique et industrielle de
notre région est l'un des objectifs que s'est fixé le CCSTI. Il y a
pour cela bien des façons de partir à la découverte des sciences en
Bretagne, tant l'offre est diversifiée.
Ce tourisme de la découverte se développe depuis plusieurs années.
Il a pour caractéristiques d'être actif, volontariste et tourné vers la
connaissance de l'environnement maritime, agricole, naturel et
économique. Il suppose une mise en perspective de l'économie, de
l'histoire et de ses traditions techniques. Il est donc logique que l'on
s'intéresse aux lieux de culture que sont les centres de culture
scientifique, les écomusées, les parcs naturels, les établissements
scientifiques, les entreprises.
C'est dans ce cadre que l'on présente la Station biologique de
Roscoff, qui ouvre ses portes au public grâce à son aquarium, le
parc zoologique de Branféré, les forges d'Hennebont, le parc agropastoral
de Rennes et Océanopolis à Brest, qui sort dès cet été de sa
coquille. Connaissez-vous les oiseaux de la baie d'Audierne ?
Avez-vous entendu sonner les cloches d'Iliz Coz, le village ensablé ?
N'oubliez pas de vous arrêter à l'Océarium du Croisic, pour assister
au repas des manchots.
Désormais, et ce numéro l'atteste, il existe en Bretagne de
nombreux itinéraires destinés à mieux connaître et à mettre en
valeur notre patrimoine. Le tourisme scientifique ne peut être limité
à ce dossier : déjà au cours des trois années précédentes, Réseau a
présenté de nombreux autres sites ouverts au public.
On peut même aujourd'hui se poser la question de savoir si cette
nouvelle forme de découverte peut compléter le tourisme traditionnel
et avoir des retombées économiques sur la région, en permettant par
exemple aux touristes de prolonger la durée de leur séjour en
Bretagne.
L'été est là, j'espère que Réseau sera pour vous une invitation aux
voyages de la connaissance. •
Michel CABARET
Directeur du CCSTI.
RÉSEAU est édité par le Centre de Culture Scientifique, Technique et Industrielle (CCSTI).
Tirage mensuel : 4000 ex. Dépôt légal n'650. ISSN 0769-6264.
CCSTI, 6, place des Colombes, 35000 RENNES. Tél. 99 35 28 22 - Fax 99 35 28 21.
Antenne Finistère : CCSTI, 40, rue Jim Sevellec, 29608 BREST Cedex. Tél. 98 05 60 91 - Fax 98 05 15 02.
These abstracts in English are sent to
foreign universities that have links with
Brittany and to the Scientific Advisers
in French Embassies, in an effort to
widen the availability of scientific and
technical information and promote the
research carried out in Brittany.
If you would like to receive these abstracts
on a regular basis, with a copy of
the corresponding issue of "RESEAU",
please contact Hélène Tattevin, Editor,
Fax (33) 99 35 28 21. Brittany Regional
Council is providing financial backing
for this service until the end of 1995.
RE C. I (1 N
milli1111111111
'
\
BRETAGNE
Brittany is the 7th most-populated
region in France, with 2.8 million
inhabitants, but it is the leading French
region as regards research in the fields
of telecommunications, oceanography,
and agricultural engineering.
P
htoo
by
A.
lerosso
is,
Fon
dta
ion
This summer,
Branféré Wildlife Park
in the département
of Morbihan is
organising discovery
camps for "junior
nature lovers"
between the ages of
8 and 12. The children
will be responsible,
among other things,
for feeding the
animals.
Scientific and Technical Tourism in Brittany.
A FOLK MUSEUM TO
THE RESCUE OF ENDANGERED
SPECIES
page 10
The conservation of natural species is of
constant concern to scientists throughout the
world. Although it is difficult to assess the
consequences of the definitive loss of a species,
it is now generally admitted that the
diversity of life forms is well worth preserving.
Two years ago, the Bintinais Folk Museum
began work to preserve varieties of apple tree
that are indigenous to the Rennes area. Animal
conservation (Breton breeds of hens,
horses, cows, and sheep) is a new area of
work and one that is attracting large numbers
of visitors to the museum.
Information: Ecomusée de la Bintinais,
fax (33) 99 50 68 35.
THE INZINZAC-LOCHRIST
FOLK MUSEUM
page 11
The Inzinzac-Lochrist or Hennebont ironworks
in the département of Morbihan were
set up in 1860 to supply tin and sheet metal to
Brittany's canning factories. During the days
of the Popular Front (1936 to 1938), the work
force rose to 3 000. Nowadays, the Inzinzac
Metalwork Museum describes the techniques
and traditions of the "Black Valley" that was,
for five generations of metalworkers, the ironproducing
capital of Brittany.
Information: Ecomusée d'Inzinzac,
fax (33) 97 36 86 34.
A BREATH OF FRESH SUMMER
AIR FOR OCEANOPOLIS
pages 12 and 13
Only five years after it was first opened,
Océanopolis, the Sealife Centre in Brest, has
just achieved 2 million visitors. Throughout
the summer, it will be staging an exhibition
on "accidental marine pollution" outside its
main building. This is a first step in the
advance towards the Centre's future extension.
Between now and the year 2010, the
yachting marina may well see seven new
buildings on its shores, each of them at least
as large as the current Océanopolis.
Information: Océanopolis, fax (33) 98 34 40 69.
THE AQUARIUM IN ROSCOFF
page 13
Clinging onto the coast like a winkle to its
rock, Roscoff has played host, since 1872, to
one of the most important marine research
stations in Europe. This high-level scientific
environment has contributed to the dynamism
of the Aquarium which is the natural
extension of the biological research centre. It
contains all the main species seen in the
waters off Roscoff, from multicoloured sea
anenomes to wrasses, large but debonair fish
that are a common sight for divers.
Information : Station biologique de Roscoff,
fax (33) 98 29 23 24.
ROAMIN' FREE
page 14
The Branféré Wildlife Park in the département
of Morbihan is not a zoo or the usual
type of wildlife reserve. Instead, it is a wildlife
and botanic park in which "the main feature
is the way in which the animals are
shown. Many of them are left to roam at will
within the confines of the park", explains
Jean-Luc Budex, who is in charge of the
park's promotional activities.
Information: Parc zoologique de Branféré,
fax (33) 97 42 81 22.
CCSTI, 6, place des Colombes, 35000 RENNES. Tél. (33) 99 35 28 22 - Fax (33) 99 35 28 21
Antenne Finistère: CCSTI, 40, rue Jim Sevellec, 29608 BREST Cedex. Tél. (33) 98 05 60 91 - Fax (33) 98 05 15 02
lJ
MONTHLY MAGAZINE OF RESEARCH AND INNOVATION IN BRITTANY
Abstracts for the international issue
EDITORIAL
DISCOVERING
SCIENCE & TECHNOLOGY
page 2
One of the CCSTI's main objectives is the
promotion of the region's scientific, technical
and industrial image and, because the
subject is so vast, there are many ways of
finding out about science and technology in
Brittany.
Discovering a region from this point of view
demands involvement, determination and an
interest in the maritime, agricultural, natural
and economic environment. It comes, then,
as no surprise to learn that places of particular
interest include the Scientific Culture
Centres, Folk Museums, Country Parks,
scientific establishments, businesses, etc.
Information: Michel Cabaret, fax (33) 99 35 28 21.
THE WORLD
OF SCIENTIFIC RESEARCH
CAREN, THE ARMORICAN
CENTRE FOR ENVIRONMENTAL
RESEARCH
page 3
Over the past twenty years, the environment
has become a scientific discipline in its own
right, based on the life sciences, and the
science of the universe, Man and society as a
whole. Situated on the Beaulieu campus in
Rennes, the new CAREN research building
will provide a vital link between earth
sciences and biology. It is the first such centre
of its kind in France and is a fine project for
the research sector in Brittany.
Information: Philippe Davy, fax (33) 99 28 67 80.
MEETING PEOPLE...
JEAN-LOUIS ETIENNE
REDISCOVERING THE ARCTIC
page 4
After the South Pole and his last expedition to
the volcano, Erebus, Jean-Louis Etienne has
now decided to weigh anchor for the Arctic
Ocean. His three-year trip will include a
scientific programme and a project that will
ensure on-going communication with schools
and the media. We met him in Camaret-sur-
Mer in Finistère, home port of his ship,
Antarctica.
Information : Antarctica, fax (33) 1 42 29 82 10.
Protected from the ocean's fury by the
Island of Batz, the biological research station
in Roscoff on the north coast of Brittany
is one of the largest maritime
research centres in Europe.
HISTORY AND SOCIETY
THE LEGEND OF BUTTER, Part 2
page 5
The 19th Century was marked by the industrial
revolution, when the country saw a shift
from a closed rural economy to a market economy.
As far as butter was concerned, Denmark
set an example by opening central
dairies which were responsible for organising
milk collections and distribution outlets.
Information: Cidil (Centre interprofessionnel
de documentation et d'information laitières),
fax (33) 99 3148 58.
THE WORLD OF SCIENTIFIC RESEARCH
THE "IMMEDIAT" PROJECT:
SORCERERS' APPRENTICES OR
PIONEERS?
page 6
The main idea behind the IMMEDIAT project
is that it is possible to use the "information
superhighways" to overcome the problems of
distance between country hospitals and their
urban counterparts which can provide specialist
skills. An attempt has been made to prove
this point by CERIUM (Centre européen de
recherche en imagerie à usage médicale,
European Medical Imaging Research Centre)
and its various partners i.e. the Pontchaillou
(Rennes) and Saint-Brieuc hospitals, IRISA
(Institut de recherche en informatique et systèmes
aléatoires, Institute of Research into
Computing and Random Systems), the Télécom
Bretagne engineering college, France
Télécom, the CNET (Centre national
d'études des télécommunications, National
Centre for Telecommunications Research),
the Rennes-based firm OST and the Thomson
group (project leader).
Information: Emmanuel Cordonnier, CERIUM,
fax (33) 99 33 68 88.
FIRMS AT WORK
ALIDADE :
THE THREE MUSKETEERS
OF THE ENVIRONMENT
page 17
A geologist, a town planner and a hydrographer
have recently joined forces to set up an
office in the Brest Iroise Science Park specialising
in coastal or maritime projects. This
pooling of equipment and brainpower enables
them to reply to tenders in the environmental
sector, an area which draws on skills and
know-how from a wide range of disciplines.
Information: Alidade, fax (33) 98 05 47 67.
HISTORY AND SOCIETY
FULGENCE BIENVENUE,
THE FATHER OF THE PARISIAN
SUBWAY
pages 18 and 19
In a period of just 16 years before the outbreak
of the First World War, 80 km (approx.
50 miles) of subway were brought into service
in Paris. The system was designed by a Breton
named Fulgence Bienvenüe. After the war, he
expanded the underground system still further,
finally producing a network covering 138 km
(approx. 86 miles) and supporting an annual
total of 800 million train services. Fulgence
Bienvenüe was awarded the Grand Croix de la
Légion d'honneur and continued to work on
his beloved subway until his death in 1936.
The Montparnasse-Bienvenüe underground
station was named after him, as was the
square in front of Montparnasse Station
where trains from Brittany arrive in Paris.
Information : Christian Delaunay, fax (33) 9978 16 08.
CAREN, une passerelle
pour l'environnement
LA VIE DES LABOS RESEAY 113
t Carte de la géologie
et du réseau
hydrographique
de la Bretagne :
Les 5 programmes
de CAREN
ne sont ici représentés Fonctionnement
que les bassins hydrogéologique et imagerie
de la Vilaine et du du sous-sol.
Blavet. Fleuve, érosion et
tectonique.
Sols et bassins versants.
Fonctionnement des
écosystèmes, échanges
intersystèmes.
Ecologie des paysages et
biodiversité.
L'environnement est, en une vingtaine d'années, devenu
une discipline scientifique à part entière, s'appuyant sur
les sciences de la vie, celles de l'univers, celles de
l'homme et de la société. Sur le campus de Beaulieu à
Rennes, CAREN sera la passerelle nécessaire entre les
géosciences et la biologie : grande première au niveau
national, c'est un beau projet pour la recherche bretonne.
I)'ngé par Paul Tréhen, le Pôle
armoricain de recherche en
environnement (PARE) est l'un
des quatre pôles régionaux du
programme "Environnementvie-
société" du CNRS, un programme
national placé sous la
responsabilité d'Alain Pavé. Associant
des unités CNRS"' mais
aussi des équipes de l'INRA"', de
l'IRISA"', du CERETIM"' et de
l'ENSCR"', le PARE en Bretagne
a parmi ses missions, l'animation
scientifique de deux groupements
de recherche : le GDR "Agriculture
et environnement" et le GDR
"Polaire". Un troisième GDR est
en préparation, sur les conséquences
écobiologiques des pollutions
radioactives au Kazakhstan.
Le PARE a aussi dans ses
cartons le projet d'un bâtiment,
CAREN, inscrit dans le nouveau
contrat de plan Etat-Région.
Dirigé par Jean-Pierre Brun,
CAREN, pour Centre armoricain
de recherches en environnement,
s'élèvera bientôt sur trois étages,
avec une surface au sol d'environ
1 870 m2. Le coût des travaux est
estimé à 19 millions de francs, répartis
entre le CNRS, l'Etat et la
Région Bretagne. La construction
devrait démarrer en juin 1996 et
durer un an.
UNE PASSERELLE ENTRE
BIO- ET GÉOLOGIE
Pour Philippe Davy, directeur
adjoint du PARE, le plus important
est la partie scientifique de ce
programme : "Les recherches en
environnement ont beaucoup à
gagner de la complémentarité
entre les disciplines : les géosciences
apportent leurs compétences
en modélisation, en mécanique
et en mathématiques
appliquées, les biologistes contribuent
par leur connaissance du
milieu superficiel et des écosystèmes."
Le nouveau bâtiment CAREN
doit rassembler trois entités de recherche
: le département "Imagerie
et dynamique des paysages"
comprendra 11 chercheurs, dont
une partie de l'équipe COSTEL,
unité CNRS URA 1687, associée
à l'université de Rennes 2 Haute
Bretagne. La chimie et microbiologie
de l'environnement d'une
part, l'hydrogéologie et imagerie
du sous-sol d'autre part, fonctionneront
respectivement avec 11 et
6 chercheurs minimum (effectif
actuel). Ces chiffres sont provisoires,
car le CNRS poursuit en
parallèle sa politique de recrutement
et de mutation.
UN EFFECTIF PROCHE
DE LA CENTAINE
En comptant les personnels ingénieurs
techniciens et administratifs
(ITA) et les doctorants, le
nouveau bâtiment devra héberger
50 à 60 personnes, dans des locaux
connectés aux laboratoires
actuels de biologie et de géologie.
"Les structures et les programmes
de recherche sont déjà
en place, tant en biologie qu'en
géosciences. Il faut maintenant
les développer et réussir leur articulation
au coeur du nouveau bâtiment",
fait remarquer Philippe
Davy. Lui-même encadre un programme
de recherche sur les réseaux
hydrographiques en Bretagne
: le programme "Fleuve,
érosion et tectonique". Ce travail
comprend notamment une étude
théorique sur la géomorphologie
de la Bretagne (étude de la topographie,
du réseau hydrographique
et des côtes bretonnes, à
partir de cartes, d'images satellitaires
et de mesures géophysiques).
Pendant qu'achève de mûrir
le projet CAREN à Beaulieu, un
autre bâtiment de recherches en
environnement pose des jalons sur
le campus de l'INRA, à l'opposé
de Rennes. N'aurait-il pas été préférable
d'associer les deux organismes
dans un même bâtiment ?
"Pas forcément", reconnaît Philippe
Davy. "Les deux organismes
ont des missions différentes,
l'un étant plus axé vers
la recherche appliquée, l'autre
vers le fondamental : ils sont davantage
complémentaires que
concurrentiels". Rien n'empêche
les chercheurs de l'INRA et du
CNRS de travailler ensemble au
sein du PARE : "Citons l'exemple
du groupement de recherche
"Agriculture et environnement",
partie du PARE : son responsable
est un chercheur de
l'INRA, Philippe Mérot". À chacun
de faire valoir ses compétences
! n
H.T.
"' CNRS : Centre national de la recherche
scientifique ; INRA : Institut national de la recherche
agronomique ; IRISA : Institut de recherche
en informatique et systèmes aléatoires ;
CERETIM : Centre d'études et de recherches
sur l'entreprise, la technologie, les institutions
et la mondialisation ; ENSCR : Ecole nationale
supérieure de chimie de Rennes.
Contact : Philippe Davy
Tél. 99 28 67 02
3
Après le pôle Sud et sa dernière expédition vers le volcan
Erebus, Jean-Louis Étienne a décidé d'appareiller pour
l'océan Arctique. Un périple de trois ans qui contiendra
un programme scientifique et un plan de communication
avec les écoles et les médias. Nous l'avons rencontré
à Camaret-sur-Mer, port d'attache de son bateau "Antarctica".
A Jean-Louis Étienne était présent à Camaret le 8 avril
dernier, pour présenter sa nouvelle expédition scientifique.
RENCONTRE RESE! ' 113
Jean-Louis Étienne
à la redécouverte de l'Arctique
Réseau : Quel est le programme
de votre prochaine grande expédition
?
Jean-Louis Étienne : Elle va
s'appeler "Circum polaris", autour
du pôle... En trois ans, de
1996 à 1999, nous allons emprunter
les grands passages de l'exploration
arctique. Le passage du
Nord-Ouest, le passage du Nord-
Est, deux voies de navigation découvertes
au début du siècle. Puis
nous terminerons par la dérive
arctique : "Antarctica" sera pris
par les glaces au nord de la Russie
et va dériver pendant un an avec
la banquise, jusqu'à être expulsé
entre le Spitzberg"' et le Groenland.
Ce sera un voyage immobile.
Réseau : D'un point de vue
scientifique, quels seront vos
objectifs ?
J: L.E : Il s'agit d'un programme
essentiellement océanographique,
sur l'étude des entrées d'eau de
l'océan Arctique, cet océan qui
contient le pôle Nord et qui est
enfermé par la Sibérie, le Canada
et le Groenland. Les entrées d'eau
qui viennent du Gulf Stream sont
très importantes dans la dynamique
de l'océan mondial, donc
dans le climat mondial. Ces eaux
chaudes de surface passent à l'est
du Spitzberg et plongent dans
l'océan Arctique. Nous allons
donc dériver le long du plateau
continental à partir de l'endroit où
ces eaux plongent.
Nous allons également étudier
l'activité biologique sous-glacière.
Malgré l'épaisseur de la
glace, la photosynthèse existe et
favorise une floraison d'algues.
Nous allons installer des pièges à
sédiments sous la glace : capter
tout ce qui descend de cette végétation
permettra de dresser un
bilan du flux de carbone sous-glacier.
Voilà deux aspects particuliers
de notre expédition, mais je
dirais que sur l'ensemble, c'est un
parcours naturaliste, environnementaliste,
qui aboutira à une
sorte d'état des lieux de l'Arctique...
Réseau : Que peut-on en dire dès
à présent ?
J.-L.E : L'Arctique est une mer
fermée. C'est aussi un grand déversoir
pour les fleuves qui traversent
la Russie et les eaux transportées
par le Gulf Stream. On y a
immergé pas mal de choses peu
ragoûtantes...
Notre idée est de faire quelques
analyses d'eau, mais surtout de
pratiquer des examens sur la
faune : des biopsies sur les poissons
et sur les phoques. Et si possible
sur les ours. Afin de déceler
hydrocarbures, métaux lourds,
pesticides...
Réseau : À propos d'environnement,
que pensez-vous de la
récente conférence de Berlin en
partie consacrée à l'effet de
serre ?
J: L.E : D'abord, on a raison de
s'inquiéter du réchauffement de la
Terre. C'est une hypothèse réaliste,
même si elle n'est pas prouvée
à 100 %. Les gouvernements,
les Etats, ne sont pas encore mûrs
pour aller dans le sens de décisions
sévères à l'encontre des
émanations de gaz. Mais, après
les conférences de Rio et de Berlin,
la machine est en route, on ne
peut plus revenir en arrière. Je
crois que ça va dans le bon sens,
même s'il faut se rendre compte
que les comportements humains,
surtout à l'échelle planétaire, ont
une inertie très importante, dans
le mauvais sens, mais aussi dans
le bon sens.
Réseau : Vous allez continuer à
faire partager vos aventures aux
élèves dans les écoles, par quels
moyens?
J.-L.E : Par radio, par satellite.
La seule chose qui risque de nous
gêner, c'est qu'au-delà de 80° de
latitude nord, on ne peut pas travailler
sur Inmarsat, c'est-à-dire la
communication géostationnaire.
Nous essayons donc de trouver un
autre relais pour échanger nos informations,
ce sera sûrement du
"packet radio", avec numérisation
des données.
Réseau : Pourquoi est-il si important
que les enfants comprennent
comment marche leur planète
?
J.-L.E : Aujourd'hui, on peut
dire que nous, les adultes, montons
encore au feu. Mais une prise
de conscience, irréversible, s'est
faite depuis une vingtaine d'années.
Je prends l'exemple de
l'Antarctique : on crée un moratoire,
pendant cinquante ans on ne
va pas toucher à ses richesses.
J'ai souvent en conférence des enfants
qui me disent "et après ?".
Je réponds : "Après, c'est toi qui
va gouverner, c'est toi qui prendra
les décisions". Notre devoir
est de former les jeunes à une
connaissance qui leur permettra,
quand ils seront grands, d'avoir
ce concept de protection de l'environnement.
Il faut informer, informer.
Je dois dire que ça me
plaît, je ne fais aucun effort pour
le faire ! n
Propos recueillis par J.P.
"' Spitzberg : principale île du Svalbard, archipel
de l'océan Arctique, au nord-est du Groenland.
"Le métro est antinational,
antimunicipal, antipatriotique
et attentoire à
la gloire de Paris".
Réponse page 20
QUI A DIT ?
HISTOIRE ET SOCIÉTÉ 113
4 Sous l'occupation
dans les villes, il faut
être le premier à attendre,
bien avant l'ouverture
de la crémerie, pour espérer
obtenir un peu de beurre...
La légende du beurre (2e partie)
Dans une belle série de trois ouvrages, le Cidil"' a raconté
"la légende du beurre". Après avoir évoqué son
hégémonie au cours du Moyen Âge et de l'histoire moderne,
nous racontons ce mois-ci comment il est devenu
un "produit de consommation de masse".
Epoque charnière que les
dernières décennies du 19'
siècle, où cohabitent les publicités
pour des machines rutilantes et
une prégnance encore forte de la
magie. Ne relate-t-on pas des cas
de sortilèges relatifs au beurre en
Normandie et Ille et Vilaine ?
Croyances que la science va petit
à petit mettre en sourdine.
Après l'apparition de l'écrémeuse
à vapeur, c'est au tour de
la biologie d'imposer ses découvertes.
Emile Duclaux invente la
pasteurisation, démontrant que le
chauffage à 70°-80°C éradique
les microbes, et que le froid entrave
le développement des bactéries
banales. Les méthodes de
production changent à grands
pas : baratte mue par énergie hydraulique,
hygiène grandissante,
moules originaux, emballages en
papier sulfuré sec... Et comme si
le progrès technique allait de pair
avec la bosse du commerce, c'est
dans cette fin de siècle que s'impose
l'idée de rentabilité dans
l'économie du beurre.
LE PASSAGE À
L'ÉCONOMIE DE MARCHÉ
Le 19` siècle est l'ère de la révolution
industrielle et du passage
d'une économie rurale fermée à
une économie de marché. En ce
qui concerne le beurre, le modèle
viendra du Danemark, où sont
créées des laiteries centrales organisant
la collecte du lait et les circuits
de distribution. Après 1880,
les grandes exploitations normandes
sont les premières à faire
de même, imitées dix ans plus
tard en Charente Maritime. Ainsi
à Echiré : des laitiers collectent
quotidiennement le lait dans les
communes auprès des sociétaires.
La coopérative est équipée de machines
à vapeur pour l'entraînement
mécanique des écrémeuses
et des barattes. Une grande attention
est accordée à la qualité du
lait qui doit être d'une parfaite
propreté.
A l'époque de Jules Ferry,
l'éducation joue un grand rôle. À
travers les campagnes, des écoles
itinérantes initient les jeunes filles
à la pasteurisation, au refroidissement,
aux techniques nouvelles de
fabrication... En 1902 est même
créé le premier centre de recherche
sur le beurre, la "station
d'industrie" de Surgères, en Charente.
Mais tandis qu'arrivent sur le
marché la margarine et les "simili
beurres", qui vont provoquer une
grande foire d'empoigne, la question
du vrai beurre débarque sur
la place publique : `Le beurre.
Déjà, à la ferme, on le falsifie :
(...) on y ajoute de l'alun et de la
fécule de pomme de terre. Puis,
pour lui donner une belle couleur
jaune, on y met du safran,
du curcuma et même du rocou
dont la pâte est liée avec de
l'urine. (...) Au lieu de beurre, on
mange huit fois sur dix de la
margarine, obtenue en traitant
les graisses que renferment les
reins du boeuf, du cheval, du rat,
etc, etc". Rien d'étonnant à ce que
le beurre figure au début du 20'
siècle comme la première denrée
alimentaire à bénéficier d'une
protection légale.
LE TEMPS DE
LA COMMUNICATION
La légende du beurre serait encore
longue : de la création de
grandes beurreries après la Première
Guerre mondiale aux réclames
officielles en faveur du lait
sain pour une population saine ;
du trafic de contrebande sous
Vichy aux énormes stocks conservés
il y a encore peu d'années
dans les frigos de la Communauté
européenne (692 000 tonnes en
1983).
Mais une légende ne saurait se
terminer sans un retournement de
dernière minute. Depuis le début
des années 60, date à laquelle le
beurre est devenu un produit courant,
l'époque n'a cessé de lui
chercher querelle : traque aux calories,
aux matières grasses, au
cholestérol, phobie des maladies,
concurrence féroce des margarines...
Une vraie avalanche. Au
point que la consommation, en
France, s'oriente à la baisse à partir
de 1980, passant de 9,7 kilos
par personne et par an à 8,2 kilos
en 1991.
Cette chute est aujourd'hui
stoppée, en partie grâce à l'action
de communication du Cidil. Il
s'agissait en l'occurence de faire
revenir le public à des sentiments
de justice et de bon sens envers
un produit qui ne mérite vraiment
pas l'opprobre.
Alors, comme disait déjà
Jacques Bonhomme le paysan,
"beurre ou ordinaire ?" n
J.P.
"' Cidil : Centre interprofessionnel de documentation
et d'information laitières.
~
LA VIE DES LABOS 113
t Le projet IMMÉDIAT repose
sur les différentes expériences
déjà menées, comme ce
dialogue médical entre Rennes
et Barcelone, via le réseau
ATM, dans le cadre du projet
européen RETAIN.
IMMÉDIAT : un projet pionnier
La question du contrôle des dépenses de santé réapparaît
avec régularité dans les débats politiques. La réduction
des dépenses des hôpitaux passe par une restructuration
hospitalière globale : grands centres hospitaliers spécialisés
et centres locaux généralistes. Comment garantir
néanmoins l'égalité de la prise en charge de tous les patients,
quelle que soit leur origine géographique ? C'est
la question à laquelle tente de répondre Emmanuel Cordonnier,
directeur du CERIUM('), en présentant le projet
IMMÉDIAT : Imagerie Médicale à Distance sur ATM.
Un projet ambitieux et pionnier, qui vient d'obtenir par
le ministère de l'Industrie, le label "Autoroutes de l'information".
clé du projet IMMÉ- LD'idIéAeT est d'utiliser les "autoroutes
de l'information" pour
réduire les distances entre les
centres hospitaliers ruraux et les
centres urbains qui disposent des
compétences spécialisées. C'est
ce que cherche à démontrer le
CERIUM et ses différents partenaires"'.
Candidat à l'appel
d'offres d'utilisation des réseaux
de demain lancé à la fm de 1994,
le projet a reçu le meilleur accueil.
Après plus de deux années
de réflexion, il entame sa phase
de concrétisation.
OBJECTIF :
RÉDUCTION DES COÛTS
Cas pratique : un accident cérébral
à Saint-Brieuc. L'examen
scanner est effectué, mais le médecin
des urgences n'est pas à
même de trancher quant à l'opportunité
d'une opération. Aujourd'hui,
dans pareil cas, un
transfert vers Rennes est systématiquement
effectué. Transfert
coûteux... et peut-être risqué pour
le patient. En outre, les trois
quarts des déplacements s'avèrent
a posteriori inutiles. Demain,
via le réseau, l'interne briochin
transférera les images, le dossier
du malade et dialoguera, en
même temps, avec un spécialiste
rennais. Emmanuel Cordonnier
résume l'esprit du projet : `Le
besoin est réel, la technologie est
expérimentale."
A vrai dire, l'idée a déjà été
testée à la fin des années 80 sur
le réseau Numéris, entre les
centres hospitaliers de Lannion,
Saint-Brieuc et Rennes. Mais les
transferts d'images sont longs, et
les médecins doivent, dans un
deuxième temps, entrer en
contact par téléphone. Ce système
se développe petit à petit
entre les hôpitaux, mais montre
d'importantes limitations, liées
entre autres au débit insuffisant
des réseaux de télécommunication.
Le réseau ATM, développé au
CNET (Centre national des télécommunications)
de Lannion,
permet de transporter les informations
avec un débit beaucoup
plus élevé. Ce système, en passe
de devenir une nonne internationale,
révolutionne le monde des
télécommunications, car il est le
support idéal pour des transmissions
simultanées de données
écrites, sonores et visuelles. En
France, à la suite du réseau expérimental
Bréhat, reliant Lannion
à Paris et Rennes, le réseau ATM
se déploie peu à peu. L'avantage
principal de ce réseau est la synchronisation
: les médecins peuvent
dialoguer en direct, utiliser
simultanément des pointeurs sur
les clichés, faire des agrandissements...
Communication tellement
plus performante !
MOBILISER
LE CORPS MÉDICAL
Les différents partenaires se
montrent confiants : technologiquement,
les atouts sont réunis
pour la réussite du projet. Son
succès tiendra à son acceptation,
dans la pratique, par les médecins.
Chacun en est conscient, et
la phase de mise en oeuvre dans
laquelle entre le projet, prévoit
justement un dialogue permanent
entre les différents partenaires,
pour défmir au mieux les besoins
des médecins et rendre le logiciel
de traitement des images convivial
et "transparent", mais aussi
prendre en compte les contraintes
liées à l'organisation d'un tel système.
Développé dans le cadre d'une
nouvelle organisation sanitaire
régionale, et avec le but de réaliser
des économies dans le budget
de la santé, le coût de mise en
oeuvre de ce projet est de 14 millions
de francs, avec participation
de la Région, des ministères de la
Santé (à l'étude), de l'Industrie et
du Fonds national d'aménagement
du territoire (FNAT). Cet
investissement à long terme est
susceptible de tracer la voie dans
d'autres domaines médicaux. n
Laurence Plévert
'^ Les partenaires d'IMMÉDIAT : le CERIUM
(Centre européen de recherche en imagerie d
usage médicale), les hôpitaux de Pontchaillou
et Saint-Brieuc, l'IRISA (Institut de recherche
en informatique et systèmes aléatoires), l'école
d'ingénieurs Télécom Bretagne, France Télécom,
le CNET, OST et Thomson (leader du projet).
Contact : Emmanuel Cordonnier
Tél. 99336864
ODEM Observatoire départemental
de l'environnement du Morbihan
Statut juridique : Association loi 1901 créée le 26 février 1992, ouverte
aux collectivités publiques, à leurs groupements et aux personnes morales
de droit public.
Nombre d'adhérents : Les deux membres fondateurs de l'association, le
Conseil général et le Conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement
du Morbihan (CAUE) ont été rejoints par l'Association des maires du
Morbihan, l'Institution d'aménagement de la Vilaine et certaines communes
du département du Morbihan.
Structures : L'Assemblée générale est présidée par Aimé Kerguéris, député-
maire de Plouhinec, vice-président du Conseil général du Morbihan •
le Conseil scientifique est présidé par le professeur Jean-Jacques Péron
(Université de Bretagne occidentale).
Budget - Financement : 1,15 million de Francs (en 1995), comprenant
les subventions du Conseil général et les cotisations des adhérents.
Missions : L'ODEM, situé à l'interface entre recherche scientifique et décideurs,
constitue un outil d'aide à la décision en matière d'environnement
pour les collectivités publiques du Morbihan. Il s'agit d'une structure d'expertise
neutre et indépendante, dont l'objectif est de contribuer à un développement
du Morbihan compatible avec la préservation de l'environnement.
Activités : Le Conseil scientifique de l'ODEM remet des avis, études et
propositions aux collectivités publiques qui le saisissent. Il apporte une
aide à la décision à caractère scientifique pour une prise en compte objective
de l'environnement dans les actions mises en oeuvre • contribution à la
collecte, la gestion et la diffusion des données d'environnement (inventaire
des publications scientifiques et techniques, recensement des sources de
données, constitution de bases de données informatisées...).
Nombre d'employés : 2.
Correspondant : Jean-Michel Hervieux, secrétaire du Conseil scientifique,
Franck Daniel et Marie-Odile Hubaud, chargés d'études.
Adresse : ODEM, 13 bis, rue Olivier de Clisson, 56000 Vannes, tél. 97 54
16 35, fax 97 47 89 52.
RÉSEAU JUILLET/AOÛT 95 - N°113
~
aux de l'économie bretonne, doe. INSEE.
~
LES SIGLES DU MOIS 113
7
A
PÔLE AGRONOMIQUE OUEST
Association pour l'étude et la promotion
du Pôle agronomique Ouest
Statut juridique : Association loi 1901 créée le 4 octobre 1991.
Nombre d'adhérents : 12 : Conseil régional de Bretagne, Conseil régional des
Pays de la Loire • Conseils généraux des Côtes d'Armor, du Finistère, d'Ille et Vilaine,
du Maine et Loire, de la Mayenne, de Loire Atlantique • Communauté urbaine
de Brest, District de Rennes, Ville d'Angers, Ville de Nantes.
Structures : Président : Yvon Bourges • vice-présidents : Olivier Guichard, Luc
Dejoie, Pierre Maille.
Budget - Financement : 1,5 million de francs (500000 F par Conseil régional et
50000 F par Conseil général, Ville, Communauté urbaine et District).
Missions : Le Pôle agronomique Ouest est un projet original, à la fois par sa
conception fondée sur la concertation entre partenaires scientifiques et économiques,
par sa vocation géographique et par sa dimension interrégionale. Il se veut un outil
de développement économique basé sur des partenariats entre chercheurs et industriels
sur des sujets mobilisateurs.
Activités : Les activités du Pôle agronomique Ouest concernent les grands enjeux
de l'agro-alimentaire, à savoir l'environnement et la sécurité alimentaire d'une part,
la qualité des produits et les nouvelles valorisations d'autre part.
Références : Le projet "hautes pressions" a été organisé dans une perspective de
développement industriel (écologie et alimentaire, génie des procédés, technologie
des protéines) • le projet "ovoproduits" est axé sur des thématiques ayant une portée
technologique (fractionnement du blanc d'oeuf, propriétés fonctionnelles, constitution
du jaune d'ceuf) • le projet "bio-emballages" s'inspire de la démarche de la
plasturgie pour trouver des formes de valorisation non alimentaire des matières premières
agricoles (ex. : l'amidon, les protéines d'origine végétale et les polysaccharides
d'algues) • le projet "lutte biologique" a pour objectif de produire des légumes
de qualité, indemnes de produits phytosanitaires. Ce projet a donné lieu à la
création d'un Groupement d'intérêt scientifique (GIS) • le projet "xénogreffes" a
pour objectif d'amorcer le développement de solutions alternatives à la valorisation
de la production animale et de placer le Zoopôle de Ploufragan et son dispositif de
recherche scientifique en bonne place par rapport à cette évolution.
Nombre d'employés : 3.
Correspondants : Jean-Louis Neumann, délégué général • Jean-Luc Millecamps,
chargé de mission.
Adresse : Pôle agronomique Ouest, Conseil régional de Bretagne, 3, contour de la
Motte, BP 3166, 35031 Rennes Cedex, tél. 99 84 58 58, fax 99 36 24 06.
RÉSEAU JUILLET/AOÛT 95 - N°113
PLAN D'ACTIONS COMMUNAUTAIRES
EN FAVEUR DU TOURISME
Appels à propositions : 1995.
Référence : Journal officiel des Communautés européennes (JOCE) C 106
du 27/04/95.
Entités éligibles : Organismes publics, privés et mixtes, établis dans l'un des
états membres de l'Union • les projets doivent être basés sur une association
entre les principaux protagonistes du tourisme : industrie du tourisme, autorités
nationales, locales ou régionales, chambres de commerce, universités,
ONG, associations de détaillants... • l'aide communautaire ne peut être utilisée
dans un but lucratif.
Objectifs : Soutien à des initiatives et projets pilotes destinés à développer la
coopération et le transfert de savoir-faire en matière de formation, développement
de stratégies promotionnelles, études de marché relatives à certains produits
du tourisme et création de PME dans le domaine du tourisme.
Actions : 1/ Coopération avec les pays d'Europe centrale et orientale, le
Maghreb, Chypre et Malte : les actions de la Commission en faveur de ces
pays visent à mettre en valeur leur patrimoine touristique, créer des réseaux
de contacts en vue d'améliorer la qualité des services proposés dans le domaine
du tourisme, fournir les qualifications nécessaires, encourager la création
de PME dans le secteur du tourisme. 2/ Actions relatives au tourisme et
à l'environnement : la protection de l'environnement (naturel ou urbain) est
vitale pour le succès de l'industrie du tourisme. L'augmentation croissante du
nombre de visiteurs requiert le développement et la mise en oeuvre de solutions
en matière de planification et gestion (problèmes de sur-développement,
congestion et pollution...). La Commission envisage d'octroyer une participation
financière en faveur d'un certain nombre de projets dans les domaines
suivants : gestion de visiteurs, gestion des transports, gestion de la circulation
sur les sites touristiques, développement d'un réseau sur le tourisme et l'environnement
pour créer des liens, développer des solutions de gestion, mettre en
place un dispositif d'information sur le tourisme et l'environnement (soutien
prioritaire aux petites îles et zones côtières, villes historiques et autres sites
présentant un intérêt culturel).
Modalités : Participation financière de la Commission pour
ce réseau sur une période de 3 ans jusqu'à 60% des coûts de
mise en service et d'exploitation.
Contact : Euro Info Centre, tél. 99 25 41 57.
RÉSEAU JUILLET/AOÛT 95 - N°113
LA BRETAGNE EN CHIFFRES
LA RÉPARTITION DES
TOURISTES EN BRETAGNE
comptée en milliers de nuitées dans
l'hôtellerie classée année 1993)
Pays d'origine (ôtes d'Armor
616
201
67
46
22
12
6
38
Finistère
1129
118
95
42
41
29
9
49
Ille et Vilaine
1442
188
101
44
69
18
27
99
Morbihan
1387
81
74
46
31
30
14
52
Total
4 514
588
337
118
169
89
56
238
France
Grande-Bretagne
et Irlande
Allemagne
Belgique
et Luxembourg
Italie et Grèce
Suisse
Espagne
et Portugal
Autres pays
TOTAL 1008 1512 1988 1721 6229*
* soit 4,3% du total national.
"FSFAU )UILtET/40ÛT 9s - N` i 73
minimmisw~!
"41111111111/
COMPAGNIE
GENERALE
DES EAUX
LES RACINES _---- _~,-
DE LA COMPETEN--CE.. ..,0
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CENTRE REGIONAL DE BRETAGNE -11, rue Kléber - B.P. 278 - 35020 RENNES CEDEX - Tél. 99.87.14.14 - Télécopie 99.63.76.69
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Ouvert toute l'année. De 10 h à 20 h en Juillet et Août.
Nocturne jusqu'à 22 h du 10 Juillet au 20 Août. (tarif réduit sur place après 20 h)
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L J
DOSSIER LE TOURISME SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE EN BRETAGNE RESEAU 113
Le tourisme
scientifique
et technique
en Bretagne
De plus en plus, les collectivités
et les organismes chargés
de la promotion du tourisme
prennent en compte la dimension
scientifique dans la programmation
de l'offre touristique. Les
mots "Terra incognita" ne figurant
plus sur nos mappemondes,
les sciences restent un monde
à découvrir, un grand terrain
d'aventure. C'est ainsi que la curiosité
scientifique et technique
est devenue un argument important
pour inscrire la visite d'une
commune, d'une région, dans un
planning de vacances.
D'un point de vue scientifique,
il suffit de voir comment les
chercheurs du CNRS, à travers la
Station biologique de Roscoff,
ont à coeur de faire comprendre
au public, l'intérêt de leurs recherches
en biologie marine.
Une autre discipline scientifique
fortement attrayante est l'archéologie
: nous avons parlé, en mai
dernier, du site mégalithique des
Pierres Droites, à Monteneuf
dans le Morbihan. De tels sites
archéologiques, disséminés dans
toute la région, accueillent
chaque été de nombreux visiteurs.
D'un point de vue technique,
nous avons voulu évoquer ce
mois-ci le patrimoine industriel,
en prenant l'exemple de l'écomusée
de Inzinzac-Lochrist. La technique
aujourd'hui n'est plus assimilée
à la rigueur et à l'ennui :
moteur de grandes aventures humaines,
c'est un sujet d'intérêt
pour tous. Rappelons, à titre
d'exemple, le succès remporté par
les visites guidées du barrage de
la Rance (400000 entrées par an),
un ouvrage remarquable qui doit
beaucoup à Albert Caquot, l'un
des ingénieurs présenté le mois
dernier dans Réseau.
L'éducation à l'environnement
fait aussi l'objet de nombreuses
A Cet été, le parc zoologique
de Branféré organise des
camps de découverte, pour
les "curieux de nature"
de 8 à 12 ans. Le nourrissage
des animaux fait partie
des responsabilités confiées
aux jeunes stagiaires.
animations, au parc zoologique
de Branféré dans le Morbihan, ou
à l'écomusée de la Bintinais à
Rennes. L'environnement devient,
avec le développement des
classes pédagogiques, un volet
important des loisirs scientifiques.
Ce numéro d'été est enfin
pour nous l'occasion de vous présenter
les vastes projets d'Océanopolis
à Brest, et de faire un détour
par le musée des Télécoms,
à Pleumeur-Bodou, qui présente
cet été une nouvelle exposition
sur le sport et les télécommunications.
Tout un programme de visites
en perspective ! n
0
DOSSIER RESEAU 113 LE TAMILSME SCIENTIFIQUE ET TE NIQUE EN BRETAGNE
La vache Pie noire bretonne
est encore abondante
dans le sud de la Bretagne,
où sa présence est attestée
depuis plusieurs siècles.
L'écomusée
à la rescousse des espèces menacées
La conservation des espèces préoccupe les scientifiques
du monde entier. Même si les conséquences d'une disparition
sont difficiles à estimer, il est aujourd'hui admis
que la diversité des formes de vie est une richesse à préserver.
'écomusée de la Bintinais a
Omis en place, il y a deux ans,
un conservatoire des espèces de
pommiers du Pays de Rennes :
l'Ille et Vilaine a longtemps été
le premier département français
producteur de pommes, avec 250
variétés. Pour sauvegarder ce patrimoine,
l'écomusée a planté sur
ses deux vergers 160 arbres, représentant
80 variétés.
LA CONSERVATION
ANIMALE
La conservation d'animaux
pose davantage de problèmes : en
premier lieu, elle nécessite d'importants
aménagements : "Notre
projet a bénéficié de soutiens
nombreux et compétents", dit
Jean-Luc Maillard, conservateur
de l'écomusée, qui remercie les
associations d'éleveurs et les partenaires
financiers"'. Issu de la
maîtrise de sciences et techniques
"Aménagement et mise en valeur
des régions" de l'université de
Rennes 1, Jean-Luc Maillard
prend à coeur l'information des
populations sur leur "patrimoine
vivant".
"Cette sensibilisation du public
est indispensable à la réussite
de notre démarche, menée
en pleine harmonie avec les éleveurs",
insiste Alison Clarke,
conservatrice à l'écomusée, en
notant la participation exemplaire
des partenaires scientifiques''' :
"Nous avons été guidés par les
Instituts techniques du porc
(ITP) et de l'élevage (ITE), qui
ont répertorié la majorité des
races." Aujourd'hui, 60 animaux
sont présentés à l'écomusée, pour
la conservation de 14 races.
LA POULE COUCOU
DE RENNES
Cette poule, autrefois très répandue,
ne compte plus que 300
individus : elle a pourtant des
qualités gastronomiques reconnues
par les meilleurs restaurants
de la région. "Devant l'engouement
récent des consommateurs
pour les produits du terroir, la
Coucou peut très bien se remplumer
dans les prochaines années",
espère Jean-Luc Maillard.
Perfide, il ajoute que certaines
volailles d'appellation, comme le
poulet de Janzé, sont issues des
éprouvettes de l'INRA, au détriment
de la race locale aujourd'hui
disparue.
Même chose pour le mouton
de Belle-Ile, appelé "mouton de
deux" pour sa grande prolificité :
une brebis donne naissance au
minimum à deux agneaux. "Né
du croisement du mouton des
Landes avec des moutons Flandrins
au 18' siècle, puis isolé
par l'insularité, le mouton de
Belle-11e a aussi un intérêt
scientifique puisqu'en ce moment,
des chercheurs de l'Ecole
nationale vétérinaire de Nantes
tentent d'isoler, dans son génome,
un éventuel gène de la
prolificité." C'est le rêve de tous
les éleveurs !
LE RENOUVEAU
DE LA PIE NOIRE
Les animaux ne sont pas malheureux
à l'écomusée : aux beaux
jours, ils quittent les étables pour
aller paître dans les pâturages.
Un sentier balisé de bornes d'information
guide le visiteur à travers
champs, à la rencontre des
chèvres, moutons et cochons. La
vache Pie noire bretonne, vieille
d'au moins trois siècles, surprend
par sa petite taille : "Elle mange
peu mais produit beaucoup de
lait", vante Jean-Luc Maillard.
"D'ailleurs, il existe toujours un
intérêt pour la Pie noire en Hollande,
pour exploiter certaines
terres pauvres ou encore à élevage
extensif" La Communauté
européenne prévoit d'accorder
une prime symbolique aux éleveurs
conservant les espèces européennes
les plus menacées. n
H.T.
Écomusée,
renseignements
pratiques
Tarifs individuels :
25 F pour les adultes,
12,50 F pour les enfants
(de 6 à 14 ans).
Tarifs groupes : 18 F pour
les adultes et 9 F pour les
enfants.
Ouvert du lundi au vendredi
(sauf mardi) de 9 h à 12 h
et de 14 h à 18 h, le samedi
de 14 h à 18 h et le dimanche
de 14hà19h.
"' Fondation des pays de France, caisse du Crédit
agricole d'llle et Vilaine, fondation EDF,
Guyomarc'h Nutrition animale, Smithkline Beecham
Santé animale, le ministère de la Culture,
le département d'Ille et Vilaine, la Région Bretagne
et la ville de Rennes."' L'Ecole nationale
supérieure d'agronomie de Rennes (ENSAR),
l'Institut national de recherche agronomique
(INRA), l'Ecole nationale vétérinaire de
Nantes, le syndicat des éleveurs du cheval breton
et le Parc naturel régional d'Armorique.
Contact : Jean-Luc Maillard
Tél. 99 51 38 15
I10I
Le musée des métallurgistes d'Inzinzac (56) retrace les
techniques de travail et les traditions ouvrières de la
"vallée noire" qui fut, le temps de cinq générations, le
centre sidérurgique de la Bretagne.
Photo P-Y Nimlos.
A Présentation des outils des fours.
LE TOURISME SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE EN BRETAGNE RESEAU 113 DOSSIER.
jL'écomusée d'Inzinzac-Lochrist
n doit l'existence de cet
écomusée ouvert en 1981
(20 ans après la fermeture du
site) à Gisèle Le Rouzic, fille
d'un paysan du Morbihan devenu
ouvrier aux laminoirs d'Inzinzac.
Professeur de lettres, auteur notamment
de trois ouvrages d'histoire
sociale ("Mémoires des
forges d'Hennebont") et romancière
inspirée par la vie ouvrière
de l"`usine à fer", elle est aujourd'hui
conservatrice de l'écomusée.
Il aura fallu des heures de
travail pour collecter, classer,
présenter la mémoire de "ces métallurgistes
en sabots entrés dans
les antres du feu du 19' siècle
avec les velours, les chapeaux à
guides et les boutons de nacre du
costume breton".
L"'USINE À FER"
Les forges d'Inzinzac-Lochrist,
ou forges d'Hennebont, sont
nées en 1860 pour fournir en fer
blanc et en tôles les usines de
conserves bretonnes.
Henri et Emile Trottier, ingénieurs
de l'Ecole des arts et métiers
d'Angers, choisissent la rive
droite du Blavet pour y implanter
leur usine. Le Blavet canalisé
permet le transport du minerai de
fer depuis la Loire Atlantique et
l'Angleterre, et du charbon anglais
débarqué au port de Lorient
situé à 14 km ; deux barrages
fournissent la force motrice, et
les forêts voisines, le charbon de
bois. Les communes rurales apportent
la main-d'oeuvre.
L"`usine à fer" voit l'installation
de la première imprimerie
sur métaux de France en 1868.
Dans la décennie 1870, l'usine
atteint un effectif de 660 personnes
pour une production de
5250 tonnes. En 1882, les forges
entrent dans le giron de la puissante
société des Cirages français.
Elles produiront le fer blanc
pour les boîtes de cirage et produits
d'entretien. En 1888, l'effectif
compte 1026 ouvriers et la
production s'élève à 10860
tonnes.
En 1901, le syndicat des métallurgistes
prend naissance. En
1903 et 1906, des grèves insurrectionnelles
qui soulèvent les
1800 travailleurs ainsi que la population
des "forges rouges" soudent
leur destin collectif.
À la veille de la guerre de 14-
18, et jusqu'aux années précédant
le second conflit mondial, l'ingénieur
des Mines, Camille Herwegh,
donne à l'entreprise sa
structure moderne. Le transport
par fer supplante les navires et la
route s'ouvre aux camions réquisitionnés
de la guerre de 14-18.
3 000 OUVRIERS
PENDANT
LE FRONT POPULAIRE
Derrière ses murs d'enceinte,
la forteresse industrielle s'étend
sur 2,5 km. "Autour de ce puissant
centre énergétique, où les
hommes sont engagés dans un
combat physique quotidien pour
l'intensification des productions,
l'idéologie patronale et progressiste
de Camille Herwegh modèle
un complexe usinier et humain
qui, entre les zones d'un habitat
médiocre et vétuste, installe un
ensemble de constructions à caractère
éducatif et social : une
clinique-dispensaire en 1920,
une salle de gymnastique en
1917 et une salle des fêtes en
1933" précise Gisèle Le Rouzic.
De nouvelles cités ouvrières sont
construites pour la main-d'oeuvre
qui afflue entre les années 20 et
30.
Pendant le Front populaire, de
1936 à 1938, la main-d'oeuvre
des forges atteint 3 000 personnes.
Pour assurer sa modernisation,
la société des Cirages
français s'allie avec les Aciéries
de Firminy. Pendant la Deuxième
Guerre mondiale, les ateliers
tournent au ralenti, puis ferment
en juillet 44 pour rouvrir un an
plus tard. "En 1946, la société
des forges de Lorient, dans une
région frappée par les destructions
de la guerre, poursuit la
conservatrice, hérite d'une entreprise
industrielle quasi intacte."
Les forges reprennent vie
avec une production de 53 000
tonnes dans les années 50. Mais
la menace de la fermeture est là.
Face aux concentrations industrielles
de la sidérurgie, une complète
modernisation des ateliers
s'impose. Comme l'explique la
conservatrice : "Malgré un vaste
programme de transformation
entrepris par la direction Pairault
entre 1952 et 1956, on
s'achemine vers l'incertitude des
dernières années : propositions
et courses financières des organismes
de défense, location-gérance,
mobilisation d'une population
de dix mille personnes
pour le sauvetage de l'outil de
travail le plus important de la
région."
En mai 1966, le couperet
tombe : le gouverment signe le
décret de fermeture. Le site est
détruit entre 1970 et 1975. Il
reste le travail exemplaire réalisé
pour sauvegarder et transmettre
la mémoire des travailleurs qui
ont donné à l'industrie du feu et
du métal, leur énergie, leur peine,
leur vie. n
F.B.-C.
Contact : Musée des métallurgistes
Tél. 97 36 98 21
Écomusée d'Inzinzac-Lochrist,
renseignements pratiques
Tarifs individuels : 20 F pour les adultes, 10 F pour les scolaires.
Tarifs groupes : 15 F pour les adultes.
Ouvert du lundi au vendredi de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 18 h 30,
seulement l'après-midi les samedi et dimanche.
LE TOURISME SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE EN e
Cet été, Océanopolis pry
L'Océarium nourrit les manchots
Le Croisic (44) : véritable observatoire de l'Atlantique, l'Océarium
présente une faune extrêmement variée (grondins, raies ailées, rascasses,
St-Pierre...), tout aussi spectaculaire que celle des mers
chaudes. Depuis peu, l'Océarium héberge de nouveaux pensionnaires
: une colonie de manchots, originaires de l'hémisphère sud.
Ils ne volent pas, contrairement à leurs cousins pingouins, originaires
de l'hémisphère nord, mais ils mangent ! Le repas commenté
des manchots, comme celui des poissons du tunnel, fait
l'objet d'une animation particulièrement vivante et éducative.
Ouvert tous les jours de 10 h à 19 h, et jusqu'à 22 h du 10 juillet au
20 août. Tarifs individuels : 44 F adulte, 27 F enfant (de 3 à 15 ans) ;
tarifs groupes (20 personnes) : 36 F adulte, 18 F enfant.
Rens.: Océarium, tél. 40 23 02 44.
A Malgré la récente concurrence des manchots, le tunnel des
grands poissons de l'Atlantique reste une attraction majeure
de l'Océarium.
Promenades naturalistes
en baie d'Audierne
Audierne (29) : pour le sixième été consécutif, la Maison de la baie
d'Audierne organise des animations scientifiques et naturalistes.
Ainsi, sur la réserve de l'étang de Trunvel, des ornithologues capturent
des oiseaux méditerranéens, atlantiques et nordiques (287 espèces,
dont 100 nicheuses, ont été recensées). Il est possible d'assister
au baguage des oiseaux, ainsi qu'aux différents travaux
d'observation des scientifiques. L'an dernier, plus de 1000 personnes
sont ainsi "passées" sur l'étang. Des promenades naturalistes,
une initiation à la botanique et des soirées sur le marais sont
également au programme estival. Réservations conseillées.
Rens. : Maison de la baie d'Audierne, 98 82 61 76.
Tourisme industriel et dégustation
Saint-Pol-de-Léon (29) : la société Algoplus propose quotidiennement
au public la visite de son unité de production d'algues. En
1994, plus de 2000 personnes ont ainsi pu apprécier, sur un circuit
spécialement aménagé, le travail de l'entreprise : de la récolte au
traitement, puis du conditionnement à la dégustation de ces produits
de la mer. La visite dure 45 mn, c'est aussi l'occasion d'une
rencontre avec des dirigeants passionnés, qui assurent eux-mêmes
chaque présentation. Algoplus est soutenue dans cette action par
l'association du Haut Léon, qui cherche notamment à développer le
tourisme technique et industriel local.
Rens. : Algoplus, tél. 98 2913 06.
DOSSIER RESEAU 113
Cinq ans après son ouverture, Océanopolis sort de sa
coquille. Durant tout l'été, une exposition sur le thème
des "pollutions marines accidentelles" prendra place à
l'extérieur du bâtiment brestois. Un premier pas vers la
future extension du "Centre de la mer".
ccyd a vulgarisation scientifique
a un grand avenir devant
elle", affirme Eric Hussenot, directeur
scientifique d'Océanopolis.
Auto-persuasion ? Loin s'en
faut, les chiffres sont là. Cinq ans
tout juste après son ouverture, le
Centre de culture scientifique,
technique et industrielle de la
mer vient de franchir le cap des
2 millions de visiteurs. Très loin
des 200000 entrées annuelles initialement
prévues. Si loin que le
centre commence à se sentir à
l'étroit dans son élégante carapace
de crabe blanc.
MARÉE NOIRE
MINIATURE
L'ouverture sur l'extérieur est
désormais chose faite. Depuis le
15 juin, à quelques mètres des
eaux du port de plaisance, les
vacanciers peuvent découvrir la
première exposition en plein air
d'Océanopolis : 3 000 m2 entièrement
dédiés au thème des pollutions
marines accidentelles.
Il y est bien entendu question
des grandes marées noires qui ont
souillé les côtes de Bretagne et
d'ailleurs. Amoco Cadiz à Port-
Sall, Exxon Valdez au Canada...
un chapiteau entier leur est
consacré. Les oiseaux de mer,
victimes très médiatiques de ces
pollutions (le monde entier se
souvient de ces images de cormorans
englués dans le pétrole), ne
sont pas oubliés.
"Nous expliquons également
toute la chaîne d'organisation
qui se met en place, en mer et à
terre", poursuit Eric Hussenot.
L'un des maillons les plus spectaculaires
de cette chaîne est le
nettoyage des côtes. Une plage et
une mer miniatures ont donc pris
place sur le bitume du port de
plaisance. Des mannequins armés
de pelles et de râteaux y ratissent
le sable et les galets, pendant
qu'une barge de dépollution s'occupe
des eaux de surface.
Moins spectaculaire mais tout
aussi indispensable, la logistique.
Sous un second chapiteau, des
centaines de paires de bottes, des
cirés et des lances d'incendie
sont exposés. "L'Etat n'attend
pas l'arrivée du pétrole sur les
côtes pour réagir. Sur l'ensemble
du littoral français, des
hangars stockent les équipements
nécessaires à la dépollution."
m À Plouguerneau, un village pétrifié
sous le sable
Ces quatre dernières années, 22000 personnes ont visité le site
d'Iliz Coz, en Plouguerneau dans le Finistère. C'est une visite à remonter
le temps...
Il existait, au début du 18' siècle, une paroisse en bord de mer nommée
Tremenac'h. Mais elle était au bout du rouleau, maudite par les
sables qui d'année en année menaçaient de l'ensevelir. Le phénomène
tient au retrait de la mer et à un changement d'orientation des
vents, intervenu à partir du 16' siècle. Au point qu'en 1729, les habitants
devaient abandonner l'église en catastrophe, puis le village
tout entier... Dont on n'entendit plus parler jusqu'à ce qu'un coup
de bulldozer dans une dune, au début des années 60, ne révéla à
nouveau son existence. On décida alors d'appeler l'église Iliz Coz,
la vieille église en breton.
En plus du désensablage, a été réalisé un musée de poche. On peut
notamment y voir trois fresques originales déposées du mur nord de
l'église, bâtie entre le 13' et le 15' siècle. Une quatrième, représentant
un semis de roses, a été reconstituée. Le reste du village, faute
de permission officielle, est toujours sous le sable...
Rens. : Eugène Savary, tél. 98 04 66 46.
4 A Iliz Coz,
grâce au travail de
l'association portant
son nom, on peut
aujourd'hui visiter
l'église, sa ruelle
et son enclos,
le cimetière où
reposent prêtres et
chevaliers, la stèle
romaine qui veille à
l'entrée du village.
15 juin/Naissance de Cosmopolis
Pleumeur-Bodou (22) :
la commune, le musée
des Télécom, le Village
gaulois, le Planétarium
et l'ABRET
(Association bretonne
pour la recherche et la
technologie) viennent
d'attribuer au parc des
loisirs scientifiques du
Trégor, le nouveau
nom de Cosmopolis.
Cette initiative doit permettre de mieux faire valoir le site, et
d'attirer dans la région les entreprises soucieuses de s'associer à
une image de fort dynamisme technologique.
Rens. : Musée des Télécom, tél. 96 46 63 81.
RESEAU 113 DOSSIER.
nd l'air
L'ENVIE
DE COMPRENDRE
Cette première sortie d'Océanopolis
hors de ses murs n'est
qu'un début : un grand projet
d'extension est actuellement à
l'étude. D'ici 2010, le port de
plaisance pourrait ainsi voir pousser
sept nouvelles carapaces sur
son sol, chacune d'une surface au
moins égale à celle de l'actuel
Océanopolis. Objectif : "montrer
le développement de la vie dans
les océans depuis la formation de
l'univers jusqu'à... demain".
Chaque bâtiment de "Super
Océanopolis" développera un
thème bien précis : écosystème
polaire, grands fonds, formation
de l'univers, activités humaines
liées à la mer, écosystème tropical,
jardin de la mer...
Pour Eric Hussenot, le projet
n'a rien de démesuré : "Il y a une
véritable attente du public. Les
gens sont très sensibles à tout ce
qui touche à la mer, et surtout,
ils ont envie de comprendre.
Face à la baisse des idéologies et
de certaines croyances, beaucoup
recherchent des réponses
dans la science. Malgré la méfiance
qu'elle inspire." Le projet,
4 D'ici 2010,
le port de plaisance
du Moulin Blanc,
à Brest, pourrait voir
pousser sept
nouvelles carapaces
sur son sol, chacune
d'une surface
au moins égale
à celle de l'actuel
Océanopolis !
qui s'étendra sur une quinzaine
d'années, est évalué à 350 millions
de francs.
LES POISSONS CLOWNS
En attendant, outre l'exposition
en plein air, les 6000 visiteurs
quotidiens estivaux pourront
continuer "d'apprendre à aimer
la mer autrement qu'avec du
beurre et du persil". A l'intérieur
du bâtiment, des expositions permanentes
les attendent. Au niveau
0 : la grotte des phoques, l'espace
mammifères marins (maquettes
grandeur nature de dauphins et de
baleines, bassin aux phoques...),
la chaîne alimentaire et les aquariums.
Au niveau 1 : la Terre vue
de l'espace, les principes généraux
de l'océanographie, la navigation
et la sécurité en mer, l'espace
multimédia "Rade de Brest",
la falaise aux oiseaux de mer.
Des expositions temporaires
également : la pêche en Bretagne,
les échinodermes (étoiles de mer,
oursins, concombres de mer...), la
coquille Saint-Jacques et le poisson
clown. Bref, "à Océanopolis,
c'est bon pour la mémoire de
manger les poissons des yeux': n
T.M.
Océanopolis, renseignements pratiques
Tarifs individuels : 50 F pour les adultes, 30 F pour les plus
jeunes (de 4 à 17 ans). Possibilité de tarifs de groupe.
Ouvert tous les jours de 9 h 30 à 18 h. Rens. : 98 34 40 60.
Accrochée à la côte comme une bernique à son rocher, la
cité léonarde de Roscoff abrite depuis 1872 l'une des
plus importantes stations marines d'Europe. Le laboratoire,
mondialement connu sous l'appellation "Station
biologique de Roscoff' a été créé en 1872 par Henri de
Lacaze-Duthiers, professeur à la Sorbonne.
A Pour André Toulmond, directeur de la Station biologique,
l'Aquarium est un élément important de la vie de la recherche.
DOSSI ER RESEAU 113 LE TOURISME SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE EN BRETAGNE
L'Aquarium de Roscoff
haque année, la Station
accueille de 800 à 900 étudiants
et chercheurs de toutes nationalités.
Elle constitue un lieu
d'enseignement, de recherche et
de collaboration scientifiques de
renommée internationale. "Nous
sommes en train de rassembler
les fonds nécessaires à la rénovation
de l'Hôtel de France, un
immeuble ancien dans lequel
nos visiteurs recevront le
meilleur accueil et bénéficieront
du meilleur environnement pour
étudier et poursuivre leurs recherches",
dévoile André Toulmond,
directeur de la Station biologique.
DES ÉQUIPES DE POINTE
La Station biologique est une
Unité de formation et de recherche
(UFR) de l'université
Paris VI, et relève du Centre des
sciences de la mer, qui regroupe
6 UFR de cette université. La
Station est également un observatoire
océanologique de l'Institut
national des sciences de l'univers
(INSU), et une unité propre de
recherche du département des
sciences de la vie du CNRS
(UPR 9042). L'ensemble regroupe
140 personnes, dont 35
chercheurs et enseignants-chercheurs,
50 ingénieurs techniciens
et administratifs (ITA), 30 doctorants,
25 stagiaires (DEA et
autres), auxquels se mêlent actuellement
cinq chercheurs invités
: un Espagnol, un Japonais,
deux Américains et un Canadien.
Des moyens à la mer variés,
auxquels s'ajoutent ceux de
l'INSU et d'autres grands organismes
de recherche tel l'IFREMER,
sont relayés à terre par un
important dispositif expérimental.
Tout en continuant à pratiquer
l'océanographie biologique
et chimique, à étudier la faune et
la flore marines et leurs réponses
aux variations cycliques et aux
perturbations de l'environnement,
les chercheurs de Roscoff
se tournent maintenant vers la
biologie cellulaire et moléculaire.
La richesse du matériel marin
fournit en effet des modèles
appropriés pour aborder des
problèmes de biologie d'intérêt
général : cycle cellulaire, reproduction,
immunologie, génétique,
cancérologie, microbiologie, biotechnologie
des grandes algues...
Cet environnement scientifique
de haut niveau contribue à la vitalité
de l'Aquarium, prolongement
naturel de la Station.
L'AQUARIUM :
UNE VITRINE SUR LA MER
Sa construction a été décidée
en 1938 par Charles Pérez, le directeur
de l'époque. Au départ,
cet Aquarium était réservé à
l'usage des chercheurs, mais devant
la demande des publics, il
s'est peu à peu ouvert aux visiteurs,
jusqu'à recevoir 100000
personnes par an ! Depuis quelques
années, la fréquentation est
en baisse (35 000 visiteurs en
1994), car les grands aquariums
modernes, comme Océanopolis à
Brest, emportent la faveur des
touristes, pourtant séduits par le
charme "rétro" de celui de Roscoff.
Les recettes de l'Aquarium
sont intégralement versées au
budget "Recherche" de la Station
biologique.
Cet Aquarium présente les
principales espèces vivant dans
les eaux de Roscoff, depuis les
anémones-perles multicolores
jusqu'à la vieille, gros poisson
débonnaire familier des plongeurs.
Si poissons et crustacés du
littoral breton sont aujourd'hui
bien connus, les visiteurs restent
surpris par la richesse de la faune
fixée : les rochers des aquariums
sont couverts d'ascidies, tubes
mous très colorés, de gorgones,
éventails roses proches des
coraux tropicaux, ou encore de
comatules, animaux à aspect
d'algues rouges, qui s'avèrent appartenir,
comme les oursins, à
l'embranchement des échinodermes.
Quant au homard, il est
ici chez lui : "Nous en avons mis
un spécimen par aquarium : il a
en charge le recyclage des restes
de nourriture et des déchets produits
par les poissons."
Relevant du service Mer de la
Station, l'équipe de l'Aquarium
comprend deux ingénieurs. L'un
d'eux renouvelle régulièrement
les pensionnaires en allant luimême
récolter, en plongée sousmarine,
poissons et invertébrés
de la Manche. Prolongeant la visite
de l'Aquarium, le musée
situé au P' étage propose chaque
année une animation nouvelle :
exposition Mathurin Méheut, rétrospective
du cinéma scientifique...
L'exposition de cet été est
réservée à la présentation du littoral,
avec plusieurs vidéos montrant
la vie sur nos côtes. Quant
au site lui-même (voir la photo
de couverture), c'est déjà une incitation
à visiter l'Aquarium ! n
Aquarium,
renseignements
pratiques
Tarifs individuels :
25 F pour les adultes,
22 F pour les étudiants et
retraités, 13 F pour les
enfants (de 6 à 12 ans).
Tarifs groupes : 20 F pour
les adultes et 10 F pour les
enfants.
Ouvert tous les jours de 10 h
à 12hetde13hà19h.
Contact : Jean-Claude Lorgeré,
Station biologique
Tél. 98 29 23 25 et 23 16
LE TOURISME SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE EN BRETAGNE - «SEAU 113 DOSSIER
Plus vaste que la moyenne des
parcs animaliers classiques
(35 hectares dans un domaine de
200 hectares), Branféré héberge
2 000 animaux appartenant à 120
espèces parfaitement adaptées
aux conditions de vie locale, qui
peuvent cohabiter naturellement
et pacifiquement, `jusque dans
leurs comportements amoureux
ou leurs rapports de dominance".
Afin de permettre aux résidents
de créer leur propre territoire
et de vivre le plus près possible
de leur mode d'existence
naturel, des aménagements ont
dû être réalisés : plans d'eau,
sous-bois, îles... Ces travaux, réalisés
en harmonie avec la nature
et le site, permettent à certains
animaux de s'isoler discrètement
les uns des autres. Il est rassurant
également pour le public, d'admirer
en toute sécurité les pirouettes
d'un gibbon à mains
blanches, tenu à distance par un
cours d'eau, ou encore les yacks
et zèbres broutant paisiblement
dans une prairie si vaste qu'on en
oublie les frontières.
FIDÈLE À
L'ESPRIT JOURDE
Depuis 1988, le domaine appartient
à la fondation privée Paul &
Hélène tourde, du nom des fondateurs
du parc, sous l'égide de la
Fondation de France. La bonne
marche du parc est assurée par
Benoît de Trogoff, directeur général,
assisté d'une équipe de 14 salariés
que des étudiants-stagiaires
viennent renforcer pendant l'été.
Par la reproduction d'espèces
exotiques et la sauvegarde d'espèces
menacées, Branféré contribue
à la protection de la nature.
Depuis son adhésion à l'EAZA
(Association européenne des
parcs zoologiques), Branféré participe
aux programmes de reproduction
des lémuriens de Madagascar,
menacés d'extinction par
la déforestation massive de leur
territoire, mais aussi à des programmes
régionaux, comme la
sauvegarde de la vache nantaise,
qui avait pratiquement disparu
dans les années 70. La SEPNB")
élève au Bois Joubert (Loire
Atlantique), un troupeau de
vaches nantaises issues des
4 Etudiante à l'université
de Rennes 1,
Cécile Flamen étudie
le comportement
des "makis cattas",
une espèce menacée
par la déforestation
massive de son pays
d'origine, Madagascar.
vaches de Branféré. De 200000 à
la fm du siècle, il n'en restait que
70 en 1986 !
DES INNOVATIONS
PERMANENTES
Yves Philippot, responsable
technique et animalier, est chargé
de l'action "Education à l'environnement",
la seconde mission
de Branféré. Environ 30000 enfants,
âgés de 5 à 12 ans, découvrent
ici, chaque année, une faune
et une flore exotiques. Visite guidée,
journée découverte ou classe
zoologique de 5 jours sont proposées
au jeune public. Les enfants
participent à la vie du parc (nourrissage
des animaux, surveillance
des couveuses, entretien...) et
abordent différents thèmes tels
que la migration, la vie des marais,
la notion de territoire, les habitats...
et pour la première fois
cet été, Branféré propose des
camps de découverte, pour les
"curieux de nature" de 8 à 12 ans.
Avec une moyenne de 110 000
entrées par an, Branféré participe
au développement touristique de
la Bretagne. "C'est le plus souvent
en famille que les estivants
viennent se balader, à la fois
pour chercher le calme et pour
approcher les animaux, les observer
en toute quiétude", commente
Jean-luc Budex. Pour aider
le public à approfondir ses
connaissances, le parc s'est doté
récemment de bornes en granite et
faïence, portant des informations
et des dessins sur la faune et la
flore du site.
L'accueil
des chercheurs
Un partenariat conclu avec
l'université de Rennes 1 (département
de Zoologie et
d'Ecophysiologie) permet
d'accueillir des étudiants et
des spécialistes du comportement
animal. Actuellement,
Cécile Flamen suit un groupe
de lémuriens et étudie plus
particulièrement l'organisation
des "makis cattas". L'intérêt
scientifique de cette étude est
de comprendre la territorialité
des makis cattas et de déterminer
en quoi le comportement
des groupes vivant dans le
parc diffère de celui des
groupes vivant dans leur milieu
naturel.
Afm de progresser encore pour
atteindre 150000 visiteurs par an,
un nouveau secteur du parc est
aménagé chaque année et la
construction d'un centre d'accueil
est en projet, tandis que s'intensifie
l'implication de Branféré dans
les programmes européens de reproduction
d'espèces menacées. •
C.L.
01 SEPNB : Société pour r étude et la protection
de la nature en Bretagne.
Branféré,
renseignements
pratiques
Tarifs individuels :
40 F pour les adultes,
25 F pour les enfants de 4
à 12 ans.
Tarifs spéciaux pour familles
nombreuses, scolaires et
groupes.
Tarifs réduits en juillet et
août avant midi.
Ouvert tous les jours de 9 h
à 20 h.
Contact : Jean-Luc Budex
Tél. 97 42 94 66
Des animaux en liberté
Le parc zoologique de Branféré au Guerno (56) n'est
pas un zoo ou une réserve comme on a coutume d'en
voir, mais un parc animalier et botanique où "l'originalité
s'affirme dans le mode de présentation des animaux.
Ils sont, pour nombre d'entre eux, laissés dans une liberté
totale à l'intérieur des limites du parc", explique Jean-
Luc Budex, responsable de la promotion.
PRÉSENCE BRETAGNE
18, PLACE DE LA GARE
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Pour toute PMI, PME de la région Bretagne de moins de 2000 salariés
et ne faisant pas partie d'un grand groupe industriel.
Par tout prestataire public ou privé, au choix de l'entreprise.
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Les membres conseillers du réseau vous accompagnent
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Les prestations bénéficient d'un soutien financier
spécifique. Elles sont subventionnées à hauteur de 75 %
de leur montant. L'aide est plafonnée à 35 580 F TTC.
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Planétarium du Trégor
22560 Pleumeur-Bodou
Tél. 96 91 83 78
Fax 96 23 98 91
Minitel 96 91 84 00
LA VIE DES ENTREPRISES 113
1 Hubert Morvan et
Olivier Vicaire préparent
ici une série de mesures
des courants marins au
large de Porspoder (29).
Elles serviront à étudier
l'impact d'un rejet d'usine
de traitement des eaux.
Alidade : les trois mousquetaires
de l'environnement
Un géologue, un urbaniste et un hydrographe ont récemment
créé un bureau d'études spécialisé dans les
projets littoraux ou marins, sur le technopôle Brest
Iroise. Ce regroupement de moyens matériels et humains
leur permet de répondre à des appels d'offres en
environnement, un secteur pluridisciplinaire nécessitant
de multiples compétences.
hilippe Perves, Hubert Morvan
et Olivier Vicaire travaillaient
chacun dans leur spécialité
quand ils ont décidé de créer
Alidade, en janvier 94. "Nous
sommes partis du constat qu'il
manquait de bureaux d'études
spécialisés dans l'environnement
à Brest. Souvent, les études
étaient faites par des cabinets
rennais, nantais, voire totalement
extérieurs à la région", explique
Philippe Perves, titulaire
d'un magistère d'aménagement
du territoire.
UN MÉTIER NOUVEAU
Les nouvelles réglementations
en matière d'environnement imposent
la multiplication des
études d'impact. Ces études font
état de l'existant en matière d'activité
humaine, de flore, de faune
et de paysage, établissent une vue
prospective de l'impact de la
construction et doivent défmir les
mesures à adopter pour limiter cet
impact. Elles font donc appel à
des corps de métiers variés qui
doivent coopérer pour rendre
compte de la situation globale de
l'environnement. "L'association
de nos spécialités est relativement
récente et crée un nouveau
métier de l'environnement", explique
Olivier Vicaire, le géologue
du trio, qui exerçait en profession
libérale avant de créer
Alidade.
Si l'entreprise a pu signer ses
premiers contrats dans les semaines
qui ont suivi sa création,
c'est parce qu'en plus des études
réalisées en commun, chacun des
associés a continué à travailler individuellement
dans sa spécialité.
Olivier Vicaire a gardé le fond de
clientèle de son cabinet. Géologue
spécialisé dans l'interprétation des
images de sonar, il participe à des
missions préalables à la pose de
câbles sous-marins. Il réalise également
des études d'impact et des
recherches de gisements de granulats
sous-marins, pour le compte
d'entreprises d'extraction privées.
Parallèlement, Philippe Perves se
charge de conseil en révision de
POS (Plan d'occupation des sols).
Il s'occupe aussi de diverses
études bibliographiques et d'évaluations
d'espaces classés. De
son côté, Hubert Morvan, hydrographe
formé au SHOW), participe
à la mise au point de la base
de données servant à la future
carte marine électronique.
TOUS POUR UN
Ces projets "individuels" ont
assuré à Alidade une bonne partie
de son premier chiffre d'affaires,
proche du million de francs.
"Nous ne travaillons pas tout à
fait comme si nous étions indépendants.
Nous nous entraidons,
nous critiquons et relisons mutuellement
nos rapports", expliquent
les associés. "Nous avons
décroché bon nombre de contrats
car en travaillant ensemble, nous
sommes plus crédibles et mieux
équipés", précise Philippe Perves.
Le trio avait prévu un investissement
informatique de 250 000 F
étalé sur trois ans. En fait, le bureau
a été totalement équipé dès
les premiers mois de fonctionnement
de l'entreprise, ce qui a ouvert
de nouvelles perspectives à
chacun des associés.
Malgré la jeunesse de la société,
se pose déjà la question de
l'évolution de sa structure. Un
premier emploi a été créé il y a
quelques mois, avec l'embauche
d'une secrétaire. Pour répondre à
des appels d'offres plus nombreux
et plus larges, Alidade s'associe
avec d'autres bureaux d'études
installés sur le technopôle. Mais
déjà, l'entreprise craque dans ses
murs. Le bureau d'études agrandit
progressivement son secteur géographique
d'intervention. Il répond
désormais à des appels
d'offres sur tout l'hexagone.
D'autre part, ses responsables
souhaiteraient étendre leurs compétences
à de nouvelles spécialités.
Les choix stratégiques ne sont
pas encore faits, mais il est sûr
qu'Alidade, du nom de cet ancêtre
du théodolite, devrait bientôt
changer d'allure et élargir son
champ d'activité. n
Sandrine Pierrefeu
"' SHOM : Service hydrographique et océanographique
de la marine.
Contact : Alidade
Tél. 98 05 06 63
Fulgence Bienvenüe,
père du métro parisien
En 16 ans, avant la 1" Guerre mondiale, 80 km de lignes
du métro parisien furent mises en service. Ce fut l'oeuvre
d'un breton, Fulgence Bienvenüe.
HISTOIRE ET SOCIÉTÉ
L'Ecole polytechnique
et la Bretagne
RESEAU 113
1 Fulgence Bienvenüe (1852-1936),
père du métro parisien, devant l'entrée
de la station Monceau.
Fulgence Marie Auguste Bienvenüe,
dernier né d'une famille
de 13 enfants, naquit en
1852 dans les Côtes d'Armor à
Uzel, petite cité des contreforts du
Mené, proche de la frontière linguistique.
Son père y exerçait les
fonctions de notaire. La famille
Bienvenüe, originaire initialement
de Normandie, était installée en
Bretagne depuis le 16' siècle.
UNE JEUNESSE STUDIEUSE
Fulgence fit ses études de terminale
à Saint-Martin de Rennes,
chez les eudistes, où il réussit le
baccalauréat de Philosophie à
15 ans. Il s'attaqua ensuite aux
sciences, chez les jésuites de
Sainte-Geneviève à Paris, où il
obtint le bac de Mathématiques
élémentaires ; puis après une
année de Mathématiques spéciales,
il fut reçu en 1870 au
concours d'entrée à l'Ecole polytechnique.
Lors de la Commune de Paris,
il fut pris en otage et sauvé in extremis
de la fusillade par le médecin
Georges Clémenceau. Il
donna des cours de mathématiques
à Charles de Foucault,
futur missionnaire, jusqu'en
1875. Entré à l'Ecole nationale
des Ponts et Chaussées en 1872,
il en sortit ingénieur en 1875.
Fulgence resta toute sa vie très
attaché à Uzel et à Saint-Brieuc,
où vivait sa famille et où il revenait
chaque année. A l'X, il
s'était lié d'amitié avec Ferdinand
Foch, lequel l'accompagna
en vacances... et ce jeune capitaine
d'artillerie, futur maréchal
de France, épousa Julie Bienvenüe,
nièce de Fulgence, en
1883 à Saint-Brieuc.
PREMIERES ARMES
D'INGÉNIEUR
Affecté à Alençon, le jeune
Bienvenüe fut chargé des lignes
ferroviaires du plan Freycinet, en
Normandie. C'est ainsi qu'il
construisit les lignes Alençon -
Domfront, Mayenne - Pré-en-Pail
et le tronçon Vire- Saint-Hilairedu-
Harcouët de la ligne Caen -
Fougères, de 1876 à 1884. Il
faillit y laisser sa vie, car en 1881
une locomotive, dans une manoeuvre
malencontreuse, lui broya
le bras gauche jusqu'à l'épaule.
Supportant vaillamment de
grandes souffrances, il fut amputé
(avec les moyens de l'époque !) et
subit une longue rééducation.
La ligne Vire - Saint-Hilaire
était un projet difficile en raison
des contraintes de relief de la région
de Mortain et de l'obligation
qui fut imposée de desservir tous
les bourgs. "Fulgence Bienvenüe
résolut la question avec simplicité
et élégance," écrivirent ses supérieurs.
Cette ligne à voie unique,
où le croisement des convois s'effectuait
dans les gares (c'est-à-dire
les endroits où on pouvait se
garer), fut ouverte en 1885. Elle
servit en 1937 aux essais de l'autorail
sur pneus Michelin (la Micheline).
Son emprise est actuellement
en cours de transformation
en chemin de grande randonnée
pour cyclistes, piétons et cavaliers.
LES DÉBUTS PARISIENS
Fulgence Bienvenüe fut
nommé à Paris en 1885. Devenu
responsable des Services municipaux,
il fit largement progresser la
répurgation (à l'époque du Préfet
Poubelle qui laissa son nom à un
récipient avec couvercle), ainsi
que l'assainissement de la capitale
: les grands collecteurs et les
champs d'épandage d'Achères. Il
construisit aussi le tramway funiculaire
de Belleville, qui resta en
service jusqu'en 1924. Il apporta
à Paris 100000 m3 d'eau pure par
jour à partir des sources de Verneuil,
en construisant un aqueduc
de 100 km de long, comportant de
nombreux ponts, tunnels et siphons.
Métropole vient du grec métropolis
qui signifie ville-mère, c'està-
dire la ville qui essaime vers diverses
colonies rattachées à elle.
En 1896, Fulgence Bienvenüe
présente un avant-projet de chemin
de fer Métropolitain à traction
électrique desservant uniquement,
comme son nom l'indique,
la métropole. À cette époque, le
principe d'un tel projet spécifiquement
urbain était vivement
contesté, notamment par les
grandes compagnies de chemin
de fer, appuyées par l'Etat, qui
voulaient faire passer sous Paris,
en reliant les gares entre elles, les
trains des grandes lignes (avec
leurs locomotives à vapeur et une
aération discutable !).
Finalement, le projet Bienvenüe
fut déclaré d'utilité publique
par une loi en 1898 et son
auteur fut chargé par la Ville de
Paris de réaliser la première ligne,
entre la Porte de Vincennes et la
Porte Maillot, en deux ans seulement,
pour mise en service avant
l'exposition universelle de 1900.
Il fallut dans ce temps très court
établir les projets d'exécution,
dévier les collecteurs et canalisa-
18
DU CÔTÉ DES ENTREPRISES
Le renouveau d'Unicopa
Morlaix (29) : le groupe coopératif breton
Unicopa (5 000 salariés, près de 12
milliards de chiffre d'affaires), recentre
ses activités sur quatre métiers : le lait, la
volaille, la charcuterie-salaison et la nutrition
animale. Le groupe s'oriente également
vers les produits plus élaborés et
va renforcer son innovation, à partir de
ses propres centres de recherche et de ses
collaborations avec l'ADRIA, l'INRA,
BBA (Bretagne biotechnologies alimentaires)
et le Zoopôle de Ploufragan. Unicopa
consacre, chaque année, près de 15
millions de francs à la recherche et au développement.
A La famille Unicopa, de gauche
à droite : Jean-Yves Le Barzic, Jean
Tanguy, Patrick Bogati, Joël Saout,
Gaston Salvatori, bic Helloco et
Pierre Le Strat.
Communication électronique
Chantepie (35) : la société Ystel Communication
vient d'éditer un mode d'emploi
de la communication électronique, à
l'usage des entreprises. Ce document,
disponible sur simple demande, donne
les définitions et les chiffres principaux
concernant le Télétel, les BBS, les serveurs
Web (ou WWW) et Internet.
Rens.: Yves Sost, téL 99 53 11 11.
L'esprit d'entreprendre
Rennes : l'entreprise Siradel est spécialisée
en radar et radiocommunications.
Son directeur, Laurent Bouillot, a reçu
le 6 avril dernier le prix "L'esprit d'entreprendre",
décerné par Télécom Bretagne
et l'hebdomadaire Le Point. Son
numéro de téléphone est le 99 12 7160.
1 er juin/
Lancement de Grafotech
Rennes : organisée par l'association
Granit avec la participation active de
la MEITO, de Rennes Atalante et du
CCSTI, la soirée de lancement de l'opération
Grafotech a connu un vif succès :
une quarantaine d'ingénieurs et techniciens
se sont répartis en 6 groupes de
travail, les forums. Les thèmes sont la
programmation objet, le marketing des
produits hi-tech, la démarche qualité,
les réseaux publics (Internet) et la mise
en place d'un "babillard" (serveur permettant
l'accès à un grand nombre d'informations)...
Ces premiers thèmes restent ouverts à
d'autres participants, et d'autres thèmes
peuvent entraîner la mise en place de
nouveaux forums. L'ouverture est en
effet une caractéristique majeure de
l'esprit Grafotech ! La liste des premiers
thèmes, avec les dates des premières
séances, est accessible via le serveur Internet
de Granit (http://www.supelecrennes.
Fr/granit/.html).
Rens. : Bernard Jouga, président Granit,
tél. 99 3026 62, fax 99 3199 48, e-mail.
Bernard.Jouga@supelec-rennes.Fr
3615 TELEFACT
Rennes : la BNP, la Compagnie générale
des eaux, le Crédit mutuel de Bretagne,
France Télécom, EDF-GDF et le
Trésor public mettent en place un service
de télépaiement de factures par Minitel
ou téléphone. Une seule inscription
sur le 3615 TELEFACT permet au
client de régler toutes ses factures de
téléphone, d'électricité, de gaz, d'eau...
Rens. : Michèle Balochard, téL 99 03 50 09.
rJ„DU CÔTÉ DE L'EUROPE
Coopération Rennes Chemnitz
Rennes : l'Ecole nationale supérieure de chimie de Rennes (ENSCR) et la Technischen
Universitàt Chemnitz-Zwickau, en Allemagne, ont signé le 3 février dernier un
accord de coopération, envisageant l'échange d'étudiants et d'enseignants-chercheurs,
avec reconnaissance mutuelle des examens et stages passés dans l'établissement
partenaire.
Rens. : Henri Patin, ENSCR, tél. 99 8713 00.
19
tions encombrant le sous-sol parisien,
réaliser en régie directe bon
nombre de travaux dans lesquels
aucun entrepreneur n'osait se lancer...
Le tour de force fut réalisé
et le nouveau moyen de transport
fut aussitôt plébiscité par la population.
LE MÉTRO POURSUIT
SON ESSOR
Les deux lignes circulaires
Nord et Sud furent réalisées les
années suivantes et en 1914, huit
lignes, totalisant 80 km, étaient en
service, ainsi qu'une neuvième en
exécution. Ce métro parisien, très
visité par les étrangers, était remarquable
pour l'époque, non
seulement par sa technique, mais
aussi par la densité de ses lignes,
donnant un réseau très maillé.
Après la guerre, Fulgence Bienvenüe
poursuivit les lignes de
métro 9 à 11, plus une quinzaine
de prolongements vers la banlieue,
pour arriver à un réseau de
138 km où s'effectuaient annuellement
800 millions de voyages.
Parallèlement, il fut chargé du
Port de Paris, construisit les canaux
Saint-Denis et de l'Ourcq et
mit au point les projets d'aménagement
du bassin de la Seine,
avec création de grands réservoirs.
Fulgence Bienvenüe, promu
Grand Croix de la Légion d'honneur,
ne prit sa retraite qu'en 1932
à 82 ans et continua d'ailleurs
jusqu'à son décès en 1936, à collaborer
à son cher métro.
Son nom a été donné à la station
de métro (Montparnasse -
Bienveniie), ainsi qu'à la place située
devant la gare Montparnasse,
marquant l'une et l'autre l'arrivée
des trains de Bretagne à Paris. n
Christian Delaunay
LES BRÈVES RESEAU 113
11 et 12 mai/France
Technopoles
Brest : sur les 43 technopoles qui
composent l'association nationale, 30
étaient présentes à l'assemblée générale,
accueillie cette année par le technopôle
Brest-Iroise, dans les locaux
de l'Institut polaire. Le thème central
des ateliers était "La communication
de proximité" : communication avec
les entreprises de la région, avec les
centres de recherche, les institutions
et le grand public. Les techniques et
les outils à mettre en oeuvre sont
propres à cette échelle de proximité.
Rem.: Jean Vicariat, tél. 98 05 43 48.
Première rentrée
Vannes, Lorient : l'université de Bretagne
sud prépare sa première rentrée.
Née officiellement le 7 février dernier,
elle compte 5 400 étudiants,
jusqu'ici répartis dans les antennes de
Rennes 1, de Rennes 2 et de l'Université
de Bretagne occidentale. Le président
de la nouvelle université, Maurice
Lièvremont, souhaite accorder
une place importante aux matières
technologiques et orienter les étudiants
vers la vie professionnelle.
C'est pourquoi il met en place des
structures originales, en incluant, par
exemple, des cours d'informatique et
de langues dans tous les enseignements.
27 diplômes sont actuellement
préparés : 17 DEUG, 8 départements
d'IUT et 2 IUP, auxquels s'ajoutent 5
licences à partir d'octobre : histoire,
anglais, droit, biochimie et génie des
procédés.
Glénan et Total
Les Glénan (56) : la fondation Total
et le centre de voile des Glénan mettent
en oeuvre une opération de sauvegarde
de l'environnement sur les îles
de cet archipel de Bretagne sud : remise
en état des murets, débroussaillage,
abattage des pins morts, rénovation
des chemins, en préservant
bien entendu la flore et la faune.
Rens.: Chantal Guillerm, tél. 98 34 40 40.
LES ÉCHOS DE L'OUEST
QUI A DIT ?
Réponse de la page 4: Madier de Montjau,
Intervention à la Chambre des députés, 1900.
Clôture de Brassica
Saint-Pol-de-Léon (29) : pendant
4 années, 4 partenaires européens
(Zeneca Seeds en Grande-Bretagne,
SES Europe NVSA en Belgique, le
Cerafel et le GIP Bretagne Biotechnologie)
ont dressé la première carte
génétique du chou-fleur, pour les besoins
de la création et de la sélection
variétale. Le GIP a présenté le 9 juin
dernier les résultats de ce projet Eurêka
"Brassica", du nom latin des
crucifères, famille à laquelle appartiennent
le chou-fleur, la moutarde,
le cresson, le navet, le radis...
Rens. : Françoise Le Gall, tél 98 29 06 44.
A Pendant 4 ans, le chou-fleur
a fait l'objet d'un programme de
recherche européen.
Du nouveau au zoopôle
Ploufragan (22) : afin de mieux faire
connaître les opportunités scientifiques
et technologiques offertes aux
entreprises, organisations économiques,
centres de recherche et de
développement et collectivités publiques
présents sur le site, le zoopôle
vient de réaliser une vidéo de
10 mn, "La nouvelle aventure de
l'homme", disponible sur simple demande.
Les thèmes présentés sont la
qualité des productions animales, la
santé animale, la qualité de l'environnement
et des industries agro-alimentaires,
la sécurité alimentaire, les
biotechnologies et la formation supérieure.
Le zoopôle signale également
de nouvelles collaborations scientifiques
sur le traitement du diabète de
l'homme.
Rens.: Georges Bennejean, tél. 96 01 62 22.
Prix (NET 94
Paris : le Prix CNET 94 a été remis
aux équipes du CCETT de Rennes et
du CNET de Grenoble, pour leurs
travaux sur le codage et la diffusion
de télévision numérique. Ces équipes
mettent aujourd'hui à la disposition
des constructeurs et des organismes
de normalisation, les prototypes des
circuits indispensables à la mise en
oeuvre des futurs systèmes de télévision
numérique et d'information
multimédias.
Rens.: Michel Duvet, tél. 9912 42 51.
A Les équipes du CCETT de
Rennes et du CNET de Grenoble se
sont partagé le prix CNET 1994,
qui vient récompenser la mise
au point de circuits intégrés pour
le développement de systèmes de
télévision numérique.
11 mai/Portes ouvertes ESAT
Cesson-Sévigné (35) : l'Ecole supérieure
et d'application des transmissions
a accueilli plus de 5 000 visiteurs.
L'ensemble des activités de
recherche et d'enseignement supérieur
de l'école était présenté le long
de 27 stands, dont l'un montrant les
performances du système de transmission
satellite Inmarsat.
Rens. : Capitaine Sylvain, chargé de la
communication, tél. 99 83 3142.
LES BRÈVES RESEAU 113
~ ~ I•~~ I ~ ~7 ~B ~_ 1 ~•1; 7_ ` r•] I : 7 ~7
20
Jusqu'au 5 août/Le lait, la vie
Rennes : parler de vie à propos du lait tombe sous le sens : de l'herbe à la
vache, de la vache au lait, du lait aux crèmes, beurres et fromages, toutes
ces transformations ont pour origine des micro-organismes vivants. Cette
exposition, réalisée en collaboration avec la Cité des sciences et de l'industrie
et le Cidil (Centre interprofessionnel d'information et de documentation
laitières), est au coeur d'un ensemble d'animations (visites de
fermes, fabrication de beurre, dégustations, exposition de photos, conférences),
sur le thème du lait et des produits laitiers.
Du 28 août au 30 décembre/Tous parents, tous différents
Rennes : la connaissance sur nos origines a beaucoup progressé cette
dernière décennie en biologie moléculaire, génétique... Mais certaines
avancées mettent en cause nos principes moraux et éthiques. Où en sont
les grands travaux scientifiques ? Quelles sont leurs implications sur
notre société ? Comment quelques milliards d'êtres humains sont-ils parents
et pourtant tous différents ? Pour se distraire, une maquette électronique,
la "Loterie de l'hérédité", permet au public de "fabriquer" la physionomie
d'un enfant en choisissant ses parents.
Rens. : Frédéric Balavoine, Espace des sciences, tél. 99 35 28 28.
Ouvert du lundi au samedi de 12 h 30 à 18 h 30. Entrée : 10 F, tarif réduit : 5 F, gratuit
pour les moins de 12 ans. Groupes le matin sur réservation uniquement.
Rêves de mer (exposition itinérante)
Nantes : la maison de la culture de Loire Atlantique a produit une exposition
"Rêves de mer", appelée à circuler dans le département. Présentée
à Nantes du 11 mai au 6 juin dernier, elle sera en septembre à Paimboeuf,
en décembre à Thouaré... Elle est gracieusement mise à la disposition de
toutes les communes de Loire Atlantique.
Rens. : Arnaud Cazaux, tél. 51 88 25 25.
RESEAU 113 LES BRÈVES•
Le guide-éco 1995 est un document publié
par la Région Bretagne à l'usage
des entreprises. Ce guide a pour
objectif de soutenir les initiatives
des entreprises : les thèmes de la
création, du recrutement, du conseil, du développement
international, de la recherche et du développement...
sont expliqués avec, à chaque fois,
les contacts utiles à la Région Bretagne.
Rens. : Conseil régional de Bretagne, tél. 99 02 96 92.
Les techniques membranaires dans l'industrie
agro-alimentaire est un ouvrage édité
par le CRITT CBB Développement,
suite au séminaire d'Oviedo
en Espagne, en novembre dernier.
Ce document présente les différentes
techniques : micro-, ultra- et
nano-filtration, osmose inverse, pervaporation,
dialyse, électrodialyse et procédés à électro-membranes.
Les applications concernent l'industrie laitière,
la fabrication des boissons, la transformation
des produits de la mer, des céréales, des ovoproduits...
Rens. : Edith Lemercier, tél. 99 38 33 30.
La mémoire du cerveau à l'école,
d'Alain Lieury, directeur du laboratoire de
psychologie expérimentale de l'université de
Rennes 2 Haute Bretagne. La première partie du
livre présente un bref historique de la mémoire, et
une explication de son fonctionnement, sur le plan
biologique et psychologique. La deuxième partie
montre que la mémoire est essentielle dans
l'acquisition des connaissances scolaires. Ed.
Flammarion, collection "Dominos".
Le devenir de l'agro-industrie dans les
régions françaises de l'Arc atlantique. Cette
étude est publiée par les cinq Chambres régionales
de commerce et d'industrie du grand Ouest pour
faire le point sur l'agro-industrie et les industries
agro-alimentaires. Ce secteur représente 165 000
emplois sur la façade Atlantique, soit 1/5 des
actifs, et 34% du chiffre d'affaires national pour
ce secteur. 90 p., 590 F + 30 F de frais de port.
Rens. : Antoinette Bossé-Cohic, tél. 99 25 4152.
La biodiversité : enjeu planétaire. Le
nombre de variétés ne cesse de diminuer : 10
variétés de pommes de terre aujourd'hui, contre
2000 il y a cent ans. Cet ouvrage de Michel
Chauvet et Louis Olivier présente les enjeux
planétaires de la sauvegarde des espèces et des
variétés, le réservoir biologique qui alimentera les
générations futures. Ed. Sang de la terre, 413 p.,
150 F.
Rens. : tél. 16 (1) 42 82 0816.
52 COLLOQUES
Du 2 au 5 juillet/
Combinatoire et informatique
Brest : cette rencontre entre l'Europe et
l'Asie réunit deux colloques : le 8' colloque
franco-japonais et le 4' colloque
franco-chinois. Sont passés au crible les
nouveaux problèmes de l'optimisation
combinatoire, un domaine mathématique
en pleine évolution (voir Réseau n° 107).
Une centaine de participants sont attendus.
Ils aborderont les problèmes d'optimisation
combinatoire en synthèse architecturale,
intelligence artificielle,
traitement d'images, calcul scientifique
et informatique théorique...
Rens. : Reinhardt Euler, tél. 98 0162 09.
6 et 7 juillet/
Les dépenses de santé
Rennes : le laboratoire de Droit public de
l'université de Rennes 1 organise un colloque
sur la maîtrise des dépenses de
santé en Europe et en Amérique du Nord.
C'est la confrontation de deux systèmes
très différents pour des économies pourtant
très proches. Seront traités différents
aspects tels que la médecine de ville, les
institutions, l'hôpital, après une introduction
sur les politiques en matière de santé
de l'Allemagne, de la France, de l'Italie,
de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis.
Rens. : Etienne Douat, tél. 99 84 76 76.
Du 28 au 31 août/
Les facettes de l'océan Austral
~-~~ Brest : l'intensification des
Q~ recherches, ces dix dernières
années, a montré
~~~.,~'.que la production primaire
de l'océan Austral,
contrairement à ce que
laissait supposer l'importante biomasse
animale (krill, baleines...), est en fait plutôt
modeste. Il est aussi apparu que les
processus biologiques, et les conditions
hydrodynamiques qui les contrôlent, présentent
une grande variabilité spatiale et
temporelle.
Mais quelle est la contribution de cet
océan au cycle planétaire du carbone ?
Quel rôle joue l'échelle exceptionnelle
des processus hydrodynamiques dans le
contrôle de la production biologique ?
Quelle influence peut avoir le régime saisonnier
des glaces vis-à-vis du niveau de
production et de la structure des écosystèmes
? Ces questions seront débattues à
l'occasion d'un symposium international
organisé à Brest du 28 au 31 août par
l'Institut universitaire européen de la mer
(IUEM) de l'Université de Bretagne occidentale.
Symposium dont l'intitulé
exact est "Flux de carbone et processus
dynamiques dans l'océan Austral : passé
et présent".
Rens.: Paul Tréguer, tél. 98 01 61 52.
Du 29 août au 1" septembre/
Eurocode 4
Rennes : organisée par l'INSA, cette université
d'été a pour objet une présentation
approfondie des principes et règles
d'application concernant la conception et
le calcul des constructions mixtes acierbéton.
Rens.: Jean-Claude Rival, tél. 99 28 65 40.
Du 7 au 10 septembre/
Littérature et interdits
Rennes : ce colloque est organisé par
l'université de Rennes 2 et la Société
française de littérature générale et comparée.
Rens. : Thérèse 011ivier, tél. 99 33 52 07.
Du 10 au 13 septembre/Euchis'95
,, Brest : le Quartz accueille
le congrès international
de la so-
* ciété européenne de
* * chitine : la chitine est
un biopolymère extrait de la carapace de
certains crustacés.
Rens.: Quartz, tél. 98 44 3377.
Du 10 au 15 septembre/
Migration 95
Saint-Malo : l'Institut physique
nucléaire a choisi le
Palais du grand large pour
tenir sa conférence internationale
"Migration 95". Cette manifestation
scientifique se tient alternativement
en Europe et aux Etats-Unis tous les 2
ans. Elle permet aux spécialistes de plusieurs
disciplines : chimie, géochimie,
géologie, hydrogéologie, de confronter
leurs idées et les résultats de leurs expériences.
Rens. : Frédérique Dykstra, tél. 16 1 69 41 73 18.
19-20 septembre/
Cryogénie et supraconductivité
Rennes : le campus de Villejean organise,
le 19 septembre, une journée scientifique
consacrée aux "Applications
médicales de la cryogénie et de la supraconductivité",
dans le cadre des clubs
CRIN (Clubs de recherche CNRS et industrie).
Le programme de la journée
scientifique portera principalement sur
cinq thèmes : la cryothérapie, la cryopréservation,
la biomagnétométrie, l'imagerie
médicale et la spectroscopie par résonance
magnétique nucléaire (RMN). Elle
sera suivie, le 20 septembre, d'une présentation
du plateau d'imagerie médicale
du Centre hospitalier régional de Pontchaillou.
Près de 150 médecins et physiciens
sont attendus.
Rens. : Roger Chevrel, tél. 99 28 6251.
Du 20 au 22 septembre/
Brasage 95
Brest : les filières électroniques d'interconnexion
ont rendez-vous au Quartz
pour un colloque international sur les
technologies de brasage : les progrès
technologiques des composants, les
cartes de circuits imprimés "Fine line",
les critères de qualité et d'environnement,
font l'objet de nombreux échanges
à tous les niveaux de l'interconnexion,
du sous-traitant au grand groupe.
Rens. : Armelle Boichot, tél. 98 4414 40, poste 300.
Du 20 au 23 septembre/Itech'Mer
Lorient (56) : les produits
de la mer sont au coeur des
préoccupations de l'institut
technique ID Mer, qui organise
ce salon des matériels, équipements
et procédés pour la capture, la
transformation et la valorisation des produits
de la mer, au parc des expositions
de Lanester.
Rens. Marie Louarn, tél. 97 87 00 13.
21-22 septembre/Journées ENSP
Rennes : l'Ecole nationale
de la santé publique fête
cette année son 50' anniversaire.
Si son installation à
Rennes date de 1962, sa
création à Paris, comme service interne
du ministère de la Santé, remonte à 1945.
Pour fêter cet anniversaire, elle organise
un colloque sur les mutations du système
de santé et présente une exposition d'affiches
sur le thème de l'éducation pour la
santé.
Rens.. Jean-Francois Lemoine, tél. 99 02 27 91.
Du 21 au 23 septembre/
Bretagne mieux vivre
Rennes : l'exposition précédente des
aides à la vie pour les personnes handicapées
ou âgées, avait connu un franc succès,
en comptant 3 000 visiteurs. Cette
année encore, le 5' salon "Bretagne
mieux vivre" est un carrefour d'échanges
et de réflexion entre les usagers, les professionnels
médico-sociaux et les industriels.
Rens. : Jacky Adatte, tél. 99 51 32 98.
PALAIS
DUGRAND
ENSP
®
LES BRÈVES BISEAU 113
22
10 avr.11 '
Exposition
ESPACE DES SCIENCES
COLOMBIA ,~
Gdil RENNES
EDF
Protéger
l'environnement,
c'est aussi
l'une des missions
d'EDF en Bretagne.
Dans le cadre du programme Bretagne-Eau Pure,
Electricité de France met ses capacités d'expertise
au service de la recherche pour la maîtrise
et le traitement des pollutions d'origine animale.
DELEGATION REGIONALE
BRETAGNE
2, avenue Charles Tilton, 35000 Rennes. Tél: 99 33 17 17.
Electricité
de France
LES DERNIERS MAGAZINES
du magazine Sciences Ouest