La barque Ailée de Jean-Marie Le Bris

N° 190 -

Magazine

4417 résultat(s) trouvé(s)

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Jill LLET—AOÛT 2002 / 3 €
RECHERCHE ET INN • VAT N EN BR TAG N E N°190 —;
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Le Conseil
régional de
Bretagne
s'engage
à préserver
les espaces
naturels
Avec 56 "contrats nature" déjà engagés
pour un investissement du Conseil régional
de plus de 1,8 million d'euros (12 millions
de francs), la Bretagne agit pour la
préservation de son patrimoine naturel.
Fortes du soutien financier qu'elles trouvent
auprès de la Région, les collectivités locales
et les associations s'engagent dans des
actions de réhabilitation de sites d'intérêt
écologique majeur. Cette politique originale
initiée par le Conseil régional de Bretagne
permet la sauvegarde de milieux naturels
et d'espèces animales et végétales
remarquables. Les "contrats nature" déjà
mis en place offrent au public d'aujourd'hui,
mais aussi à celui de demain, la chance de
pouvoir profiter d'un patrimoine commun,
celui d'une nature préservée et que chacun
doit protéger.
Mars 2002 • Photos : CRT - A. Brobovich
tfeLMAPPIN
Tirage du n°190
5 500 ex.
Dépôt légal n°650
ISSN 1623-7110
EN BREF
GROS PLANActualité
Crêperie scientifique. Effet de serre
et développement économique
GROS PLANActualité
Jobim. Une manifestation qui
bénéficie de l'élan Génopole Ouest
GROS PLANHistoire et société
Histoire industrielle et technique
de la chaussure à Fougères
GROS PLANCom ment ça marche ?
Pourquoi un avion vole-t-il ?
DOSSIER
La barque ailée de
Jean-Marie Le Bris 11
Jean-Marie Le Bris, portrait
d'un précurseur 12/13
Histoire d'une reconstitution 14/15
Le magnifique travail des élèves
de l'École supérieure du bois
de Nantes 16/17
Le planeur des mers 18
Pour en savoir plus 19
AGENDA 20/21
À L'ESPACE DES SCIENCES 23
Supplément
Découvrir
Les "manips" de l'été
Sfit'nrer 011est star Internet
www.espace-sciences.org
PAUL TREHEN, PRÉSIDENT DE L'ESPACE DES SCIENCES
RENFORCER
LA DIFFUSION
DE LA CULTURE
SCIENTIFICZUE
La vie de tout centre de culture scientifique est jalonnée par des événements
marquants. Je tiens à rappeler aujourd'hui l'un des plus importants après la publication
du rapport de Bernard Berest, initiateur de notre CCSTI. Il s'agit de la visite du ministre
de la Recherche, Hubert Curien, venu en 1991 inaugurer une exposition consacrée à la
recherche européenne en Bretagne. En affirmant devant le président du Conseil consultatif
régional de la recherche et du développement technologique (CCRRDT), Claude Champaud,
sa confiance dans le développement de la recherche dans notre région, et son soutien au
projet de Nouvel équipement culturel (Nec) porté par le maire de Rennes, Edmond Hervé,
il a profondément marqué la ligne de conduite qu'a suivie depuis l'Espace des sciences.
2002 : la silhouette du Nec laisse bien apparaître la place que l'Espace des sciences va
y tenir et Hubert Curien, revenu récemment à Rennes constater l'avancement du projet,
a volontiers rappelé son attachement aux idées qu'il avait exprimées il y a onze ans.
Pendant ces années, l'Espace des sciences n'a pas failli à ses missions ; il a même élargi le
champ de ses actions. Sa revue Réseau est devenue Sciences Ouest, notamment grâce à une
aide déterminante du CCRRDT ; sa dimension internationale s'est affirmée par l'édition de
résumés en anglais et un supplément Découvrir destiné aux jeunes est né. Cette aide du
CCRRDT nous est annoncée en baisse pour l'année en cours, ce qui nous oblige aujourd'hui
à adopter une mesure d'économie : repasser à un format de 24 pages. Cet acte pénalisant
intervient pourtant à un moment où l'actualité scientifique et technique est telle que les
moyens pour en assurer la diffusion devraient être accrus et réinventés en permanence afin
de la rendre plus attractive.
Votre fidélité, chers lecteurs, est aussi le gage de notre réussite et j'espère que Sciences
Ouest pourra continuer, encore longtemps, à vous donner des nouvelles de l'actualité
scientifique et technique de votre région. n
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SCIENCES OUEST est rédigé et édité par l'Espace des sciences, Centre de culture scientifique technique et industrielle (Association loi de 1901),
centre associé au Palais de la découverte n Espace des sciences, 6, place des Colombes, 35000 Rennes - lespace-des•sciences@wanadoo.fr -
nathalie.blanceespace-sciences.org - httpJ/www.espacesciences.org - Tél. 02 99 35 28 22 • Fax 02 99 35 28 21 la Président de l'Espace des sciences : Paul
Tréhen. Directeur de la publication: Michel Cabaret. Rédactrice en chef: Nathalie Blanc. Rédaction: Chloé Batissou, Louis-Marie Berthelot, lean François Collinot,
Jérôme Cucarull, Vincent Derrien, Louis Péchant, Guy Lacan, Thierry Le Roy Comité de lecture: Christian VVillaime (physique-chimie-matériaux), Gilbert Blanchard
(biotechnologies-environnement), Carole Duigou (sciences humaines), Michel Branchard (génétique-biologie). Abonnements: Béatrice Texier. Pronation : Magali
Colin. Publicité : AD Media - Alain Diard, tél. 02 99 67 76 67, e-mail info@admedia.fr n Sciences Ouest est publié gréce au soutien de la Region Bretagne, du
ministère de l'Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie, des départements du Finistère et d'Ille-et-Vilaine, de la Ville de Rennes, de la Direction
régionale des affaires culturelles et du Fonds social européen. Édition : l'Espace des sciences. Réalisation : Pienick Bectât création graphique, 35510 Cesson-Sévigné.
Impression : TPI, 35830 Betton.
FINISTERE
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MEïWnPr2LE R. MINISTÈRE DE L'touCATION NATIONALE,
DE LA RECHERCHE
ET DE LA TECHNOLOGIE n fbn,v4l i
FORMATION CONTINUE
5 A UNIVERSITE DE RENNES 1
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DES droit - santé - éthique
DU droit des malades
et responsabilité médicale
DU biotechnologies, droit et société
DES droit de la protection sociale
DES économie et gestion des établissements
sanitaires et sociaux
DES ingénierie des services urbains en réseaux
dans les pays en développement
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4, rue Kléber - 35000 RENNES
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4
Un nouveau
président pour le Pôle
agronomique Ouest
Le Pôle agronomique Ouest (PAO) a
désigné son nouveau président lors
de son assemblée générale qui s'est
déroulée le 29 avril dernier à l'Hôtel
de Région à Nantes. Josselin de
Rohan succède à François Fillon à la
tête de cette structure d'animation
de recherches en sciences de la vie
qui n'a pas d'équivalent en France.
Formé par la réunion de huit départements,
quatre grandes villes et
des Régions Bretagne et Pays de la
Loire, le PAO a pour domaines prioritaires
l'agriculture, l'agroalimentaire,
la mer et la santé. En dix ans, il
a généré une centaine de programmes
de recherche impliquant
300 chercheurs et un budget de près
de 20 millions d'euros. Parmi les projets
actuellement en cours, on peut
citer les xénogreffes, la nutrition ou
encore la caractérisation des cidres.
-►Rens.: Pôle agronomique Ouest,
tél. 02 99 27 10 83.
Renaissance d'une vallée
Après plus de 70 ans passés sous les
eaux, le site de Kernansquillec à
Belle-Isle-en-Terre (22) a refait surface.
L'ancien barrage hydroélectrique
qui le maintenait immergé
a en effet été démoli en 1996. Cet
ouvrage imposant, qui barrait le
cours du Léguer, a alimenté en électricité
les papeteries Vallée jusqu'en
1965, date à laquelle l'entreprise a
fermé. Il avait ensuite perdu toute
utilité et, faute d'entretien, était
même devenu dangereux pour la
population. Après sa destruction, les
collectivités locales, épaulées par les
pouvoirs publics, se sont mobilisées
pour reconquérir le site nouvellement
mis au jour, en conciliant écologie
et économie. Reconnu pilote au
niveau national, ce plan d'aménagement
marque la renaissance d'une
vallée qui s'ouvre à l'avenir en devenant
un lieu d'animations, orienté sur
les activités pédagogiques, les loisirs,
le tourisme vert et industriel
(voir Agenda p. 20).
-,Rens. : Communauté des
communes du pays de Belle-Isle-en-
Terre, tél. 02 96 43 35 08.
Docteur honoris causa
Le 30 mai dernier, Amdt
Simon, professeur de
chimie à l'université de
Stuttgart, s'est vu
remettre le diplôme et
l'insigne de docteur honoris causa
de l'Université de Rennes 1, en présence
de Marc Debène, recteur de
l'académie de Rennes et chancelier
des universités de Bretagne. Cette
distinction est venue honorer la
grande valeur scientifique et le
talent de Amdt Simon qui a été professeur
invité à l'Université de
Rennes I en 1994 et élu membre
associé étranger de l'Académie des
sciences - Institut de France en 1998.
La cérémonie fut aussi l'occasion de
saluer l'enrichissement que représente
l'ouverture internationale
pour l'Université de Rennes I.
-.Rens. : Service de communication
de l'Université de Rennes 1,
tél. 02 99 23 37 14.
Les Rennais à l'école
de l'ADN
Deux classes du collège lycée Sainte-
Geneviève de Rennes ont accueilli
l'école de l'ADN, les 4 et 5 juin derniers,
sur une initiative de l'Espace
des sciences. Centre de formation et
d'information créé en 1998 à Nîmes,
au sein du muséum, l'école de l'ADN
propose toute une série d'ateliers de
biologie moléculaire, utilisant les
techniques de laboratoire les plus
pointues. Pendant ces deux jours,
alors que les élèves de 6e ont extrait
de l'ADN de poireau et observé des
microorganismes au microscope, les
lycéens de seconde se sont lancés
dans l'analyse et la comparaison
d'empreintes génétiques, dignes de
celles réalisées lors des procédures
judiciaires. L'école de l'ADN mettant
actuellement en place un réseau
d'établissements sur tout le territoire,
d'autres rencontres de ce genre
sont à imaginer...
-►Rens. : École de l'ADN, muséum
de Nîmes, tél. 04 66 67 82 29,
www.ecole-adn.fr
Fin du cycle de
conférences 2001-2002
à Océanopolis
Pour la dernière conférence
de la saison, Océanopolis
accueillait le 5 juin dernier,
Bernard Stequert, directeur du centre
IRD de Bretagne. L'occasion pour le
public venu nombreux, de découvrir
le sujet d'étude de ce chercheur passionné
: les thons. Le comportement
de ces animaux est actuellement très
bien connu des scientifiques. De
cette connaissance, se sont développées
des techniques de pêche qui
ont modifié considérablement certains
schémas migratoires du poisson.
Au moment où les directives
européennes se durcissent quant
à l'exploitation des ressources
marines, le conférencier a rappelé
que l'homme a malgré tout pris
conscience des conséquences de la
pêche à outrance. Depuis plusieurs
années sont en place des moratoires
particuliers qui prennent en compte
les actions des diverses commissions
thonières internationales.
-.Rens.: Océanopolis,
tél. 02 98 34 40 40,
www.oceanopolis.com
Les échos de l'Ouest
T.u côté dis laboratoires
Création d'un pôle de thérapie cellulaire
Le CHU de Rennes, l'Université de Rennes I, le centre régional de lutte
contre le cancer Eugène-Marquis et l'établissement français du sang unissent
leurs efforts pour permettre à un pôle de thérapie cellulaire de voir le jour. La
convention signée par les quatre partenaires concrétise la naissance de ce
projet retenu par le ministère de la Recherche dans le cadre du Contrat de
plan État-Région. D'ores et dèjà, les participations d'équipes comme celles
de Christiane Guillouzo, directrice de recherches à l'Inserm, et de Renée Fauchet,
chef de service du laboratoire d'hématologie au CHU, ont permis au
pôle de thérapie cellulaire d'acquérir une solide réputation dans des
domaines comme le foie ou le cancer.
-,Rens.: Service de communication de l'Université de Rennes 1,
tél. 02 23 23 37 14.
L'Europe et la
recherche
Patrick Navette, président de
l'Université de Rennes 1, a reçu, le
10 juin dernier, Raffaele Liberali,
responsable des programmes de
mobilité à la direction générale de
la recherche de la Communauté
européenne, pour une présentation
du 6` Programme-cadre de
recherche et de développement
technologique. Affichant l'ambition
de créer "un véritable espace
européen de la recherche", ce programme
tente de faire converger
les efforts nationaux afin de valoriser
la recherche en Europe, et d'offrir
aux acteurs de celle-ci une
meilleure reconnaissance. Ainsi,
un budget de 1,6 milliard d'euros
devrait permettre, durant les
quatre ans à venir, d'engager des
actions dans trois domaines principaux
: la formation initiale, la formation
continue et l'émergence
de l'indépendance des chercheurs.
Objectif : faire de la mobilité
une valeur ajoutée à la carrière
des chercheurs européens et créer
des outils motivant ensuite leur
retour dans leurs instituts d'origine.
-►Rens. : Service de
communication de l'Université de
Rennes 1, tél. 02 23 23 37 14.
Galileo, système de
navigation par satellite
La radionavigation par satellite
permet de connaître, grâce à un
petit récepteur individuel, sa position
ou celle de tout objet, mobile
ou non (véhicule, bateau, troupeau
de bétail...), au mètre près.
Le projet européen Galileo vise à
mettre en place, depuis le début
de l'année, le premier système de
positionnement et de navigation
par satellites conçu pour des
besoins civils. Il repose sur une
constellation de 30 satellites et
des stations terrestres permettant
de fournir des informations
concemant leur positionnement à
des usagers de nombreux secteurs
: transport (localisation de
véhicules, recherche d'itinéraire,
contrôle de la vitesse, systèmes
de guidage...), services sociaux
(aide aux handicapés, personnes
âgées...), justice et douanes
(contrôles frontaliers), travaux
publics (information géographique),
sauvetage de personnes
en détresse ou loisirs (orientation
en mer et en montagne...). L'investissement,
très rentable, est par
exemple égal à celui de 150 km
d'autoroutes semi-urbaines ; il
sera entièrement couvert par le
budget de l'Union européenne.
100 000 nouveaux emplois et un
marché d'équipements et de services
de 10 milliards d'euros par
an sont attendus en 2010. m
-.Pour plus d'information : C
EIC : eic@bretagne.cci.fr,
tél. 02 99 25 41 57.
0
INFO CENTRE
Les coups de coeur de la bibliothèque Colombia
Marées, la vie secrète
du littoral
Les marées nous sont familières mais qu'en
est-il de leurs mouvements ? Ils imposent
quotidiennement aux habitants du littoral
un rythme de vie particulier. À travers de
magnifiques photos, Christophe Courteau
nous montre ici l'incidence des marées
sur la faune et la flore du littoral.
-.Christophe Courteau, Glénat, 2001-
30 C.
Les maths sans aspirine
Pour entrer dans l'histoire et les subtilités
des mathématiques sans attraper la migraine, voici un
petit livre très efficace à l'usage des néophytes. Les textes,
simples et courts, sont accompagnés d'illustrations de type
BD qui complètent le propos tout en l'égayant.
-►Ziauddin Sardar, Jerry Ravetz, Flammarion, 2000 -13 C.
5
Start West 2002
S T A Il T:% W E S T
La 2' édition de Start West s'est
déroulée les 30 et 31 mai derniers à
Rennes dans les locaux de l'École
nationale supérieure de Cachan à
Bruz (35). Avec pour objectif de
mettre en relation des porteurs de
projets innovants et des investisseurs
français et européens susceptibles
de leur apporter des fonds,
ces rencontres du capital et de l'innovation
ont enregistré cette année
une hausse du nombre de dossiers
de candidatures déposés, particulièrement
dans les domaines des
biotechnologies et des hautes technologies
industrielles. Le comité de
sélection a finalement retenu 40
projets qui ont ainsi pu être présentés.
Au terme de ces deux journées,
cinq prix ont été remis, dont trois à
des entreprises de l'Ouest : Vidéo
Watermarking (logiciels - Rennes),
Vision objects (logiciels - Saint-
Luce-sur-Loire) et Hocer Instrumentations
et Systèmes (services -
Nantes).
-,Rens. : www.start-west.com
Linux embarqué
Le 6 juin dernier, l'école Louis de
Broglie, située sur le campus de Ker
Lann à Bruz (35), a accueilli un colloque
sur les applications "Linux
embarqué". Organisée par Jessica
Ouest, la Meito (Mission pour l'électronique,
l'informatique et les télécommunications
dans l'Ouest) et
Pays de la Loire Innovation, cette
journée avait pour vocation d'informer
les entreprises, à travers des
conférences, sur les avantages et les
inconvénients d'utiliser Linux dans
de telles applications. En plus des
nombreux exemples techniques
développés au cours de cette journée,
l'avocat rennais, Maître Corleau,
a abordé les questions
juridiques liées aux logiciels. Il a
rappelé que leur utilisation est régie
par le droit de la propriété intellectuelle
avant de souligner qu'en
France, la législation dans ce
domaine est encore trop floue.
-►Rens. : Maryvonne Lahaie
Communication, tél. 02 23 42 44 10.
L'industrie en Bretagne
L'avenir de l'industrie en Bretagne,
tel fut le thème du premier carrefour
des industries organisé le 7 juin dernier
par l'union des industries et
métiers de la métallurgie d'Ille-et-
Vilaine (Metelim). Cette manifestation,
qui s'est déroulée à l'École
nationale supérieure de Cachan à
Bruz (35), fut l'occasion pour les
acteurs régionaux de partager leurs
expériences au travers de deux
tables rondes -"L'industrie, moteur
économique de la Bretagne" et "L'industrie
: une image à construire" -
durant lesquelles on a beaucoup
parlé de l'avantage que constitue la
forte identité culturelle de la Bretagne.
A ce titre, Bernard-Pierre Baucher,
qui dirige la société Linpac
Plastics à Pontivy, a insisté sur la
motivation que représente "l'envie
de faire vivre sa région" pour les
employés.
-►Rens.: Union des industries
d'Ille-et-Vilaine et du Morbihan,
tél. 02 99 87 42 87,
www.metelim.com
Assemblée générale
du Technopôle Quimper-
Cornouaille
L'assemblée générale
du Technopole
Quimper-Cornouaille s'est tenue le
7 juin dernier, et 150 personnes ont
pu découvrir quelques entreprises
et projets qui y sont menés. Breiz-
Pack et son projet de "Papier
Marée", inspiré des techniques
japonaises d'emballage du poisson,
se démarquait parmi la vague de
projets liés aux NTIC : "Active SME"
pour la vente en ligne, le "réseau
local de Comouaille" pour l'accès au
haut débit, l'implantation de la
société suédoise "Elektrobit" sur le
site de Quimper, ou encore la présentation
de "EADS Telecom", l'incontournable
industriel en matière
de télécommunication sécurisée.
Une visite de l'usine a permis aux
participants de cette journée de
découvrir concrètement les activités
de EADS Télécom.
-►Rens.: Technopole Quimper-
Cornouaille, tél. 02 98 10 02 00,
technopole@tech-quimper.fr
Contactez-nous
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dans le prochain
Sciences Ouest !
Tél. 02 99 35 28 22
Fax 02 99 35 28 21
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s _ s IREMI
"Tout le monde savait que
c'était impossible. Puis un jour
est venu un homme qui ne le
savait pas. Et il l'a fait."
Réponse page 21
Du côté des entreprises
Bien que ses propos n'aient rien
de rassurant, Bemard Delmon réfute
les thèses alarmistes sur le réchauffement
de la planète et la montée
du niveau des mers : "Nous avons
désormais les preuves scientifiques du
réchauffement de la planète, de la
fonte des calottes glaciaires, et de la
montée du niveau des océans. Quoi
qu'en disent les Américains, l'effet de
serre est une réalité et si l'on n'y
prend pas garde, dans une vingtaine
d'années, l'île de Sein, entre autres,
pourrait avoir quelques soucis !"
2000 fut l'année la plus chaude
6 depuis 150 ans. Le réchauffement
"Équatio
La crêperie scientifique. Un concept qui remporte un vif succès auprès du
public : "Ici, les conférenciers n'ont pas le droit aux équations mathématiques;
ils doivent savoir communiquer'; explique Yves Laurent. Voilà probablement
le secret qui fait que la crêperie est toujours pleine. Même les jours de foot !
Passionné et enthousiaste, cet ancien professeur au laboratoire "Verres et
céramiques" de l'Université de Rennes 1, avait très vite ouvert son champ
d'action en animant de nombreuses conférences à l'université ou à l'Espace
des sciences. Ancien élève de Hubert Curien, conseiller au CEA, professeur
associé à l'université de Séville... Résultat : un carnet d'adresses bien fourni, qui
fait qu'il n'a aucun problème à convier -gratuitement- des conférenciers
prestigieux aux crêperies scientifiques qu'il organise une fois par mois (sauf en
été) à Saint-Pol-de-Léon (29). n
GROI
Actualité
SCIENCES OUEST 190/JUILLET AOUT 2002
Crêperie scientifique
Effet de serre et développement
économique ( '
MA GA1,ErrE ?fi
:'inspirant du succès des
— 'cafés-philo, de nombreux
cafés scientifiques ont vu le jour
ces dernières années. Le concept
est simple : rassembler autour
d'un verre, dans une ambiance
conviviale, des scientifiques et
des curieux pour discuter de
sujets d'actualité ou de
société. Mais quand Yves
Laurent, l'instigateur de ces
soirées, change le café en
crêperie, l'histoire prend des
allures quelque peu plus...
!bretonnes.
9La crêperie scientifique qui s'est
déroulée le 31 mai dernier avait
pour thème : "Développement économique
et effet de serre sont-ils
compatibles ?" Un sujet a priori difficile
qui n'a pourtant pas fait fuir
les clients. Pour réfléchir autour de
cette problématique et donner des
éléments scientifiques, Bernard
Delmon, professeur émérite de
l'université catholique de Louvin,
s'était déplacé depuis la Belgique.
Le temps de finir sa crêpe, l'exposé
est lancé, quelques fourchettes
teintent encore, les verres
de cidre se terminent, l'auditoire est
attentif et discipliné, il attendra la
fin de l'intervention pour entamer
un dialogue avec le scientifique.
L'île de Sein en danger
trouve son origine dans ce que l'on
appelle "l'effet de serre". Un phénomène
dû à différents gaz qui "emprisonnent"
l'énergie à l'intérieur de
l'atmosphère. L'effet de serre est
nécessaire à la vie sur Terre, mais en
devenant trop important, il pourrait
être responsable de graves déséquilibres.
Un des facteurs d'aggravation
de l'effet de serre est l'activité
humaine, et particulièrement certaines
activités industrielles qui
rejettent des gaz en grande quantité.
La volonté de réduire l'effet de
serre est donc politique. Les accords
de Kyoto prévoient de diminuer l'effet
de serre de 3%, ce qui serait un
premier pas. La position de l'Europe
par rapport à cet objectif est relativement
bonne. Mais entre les "droits
de polluer", les remises en cause de
l'existence même du phénomène et
la volonté de certains pays de développer
leurs activités industrielles, la
route est encore longue...
Tuer toutes les vaches ?
Bernard Delmon aurait bien des
solutions pour diminuer de 3% l'effet
de serre : "Tuer tous les ruminants
(très producteurs de gaz à effet
de serre) ou supprimer toutes les
rizières (riches en bactéries productrices
de gaz). Voilà des solutions que
peut apporter la science «dure», celle
qui ne réfléchit pas 1" Mais la solution
la plus raisonnable est de
diminuer de 7% la consommation
mondiale d'énergie, ce qui peut
remettre en cause le développement
de certains pays et surtout,
nos habitudes consuméristes de
"pays développés".
Un Américain consomme 4 fois
plus d'énergie qu'un Européen et
7 fois plus qu'un Japonais. Des
chiffres qui ne permettent pas pour
autant de rejeter toute la faute sur
l'Oncle Sam, l'effort devant se faire
au niveau mondial. Les scientifiques
sont des interlocuteurs privilégiés à
même de proposer des solutions
efficaces. Parmi celles-ci, on compte
des méthodes alternatives aux CFC
(composés à base de chlorofluorocarbone
utilisés comme réfrigérants,
produits d'épuration ou propulseurs),
des innovations en agriculture,
le développement de choses
déjà bien connues pour les oxydes
d'azote (pots catalytiques, combustion
contrôlée...) ou encore, l'utilisation
de la biomasse produite par les
déchets urbains ou la jachère
"imposée" par la politique agricole
commune pour produire de l'énergie
- potentiellement 40% d'équivalent-
pétrole- (voir Sciences Ouest
n° 188, mai 2002 sur les énergies
renouvelables).
Le génocide bovin n'est donc pas
encore pour demain ! n V.D.
Contact 4 Yves Laurent,
tél. 02 99 62 00 96 ;
réservations : crêperie
"Les Fromentines" 18, rue Cadiou,
29250 Saint-Pol-de-Léon,
tél. 02 98 69 23 52.
Comité d'organisation de la 3' édition de Jobim.
Une manifestation qui bénéficie
de l'élan Génopole Ouest
qüipe Inria/Irisa Symbiose dirigée par Jacques
Nicolas, responsable du comité bio-informatique de
a Génopole Ouest, était l'organisatrice de la 3' édition
i,,F
l n
de Jobim qui a eu lieu à Saint-Malo du 10 au 12 juin
dernier. Retour sur ces trois journées.
-Cette 3' édition des journées
ouvertes biologie, informatique,
mathématiques (Jobim) a rencontré
un franc succès. Plus de 500 inscrits
ont en effet été enregistrés (contre
400 prévus initialement) et pas
moins de 136 présentations orales
comptabilisées, c'est-à-dire trois fois
plus que l'an passé. Et si le public
avait passé les frontières pour venir
de Suisse, d'Angleterre, d'Allemagne
(pays qui comporte une forte communauté
en bio-informatique), mais
aussi de Hollande, du Cameroun ou
des États-Unis, un des phénomènes
les plus remarquables cette année a
été la forte participation des scientifiques
locaux. "Pour la première fois à
Jobim, des chercheurs sont venus de
Nantes, de Rennes, de Roscoff, du
Rheu... La proximité de Saint-Malo a
certainement joué, mais je pense que
la mise en réseau via la Génopole
Ouest y est pour beaucoup aussi, souligne
Jacques Nicolas, responsable
du comité bio-informatique de la
Génopole Ouest et président de ces
journées avec Claude Thermes du
Centre de génétique moléculaire de
Gif-sur-Yvette. Tout cela est très
encourageant !"
La participation locale était également
visible dans le contenu des
conférences proposées pendant ces
trois journées. Parmi ses travaux
dans le domaine de la bio-informatique,
l'Irisa a notamment présenté
Génogrid, dont l'objectif est de
fédérer différents ordinateurs afin de
créer une superpuissance de calcul
capable de traiter des données
génomiques et postgénomiques et
qui serait disponible en libre-service
depuis n'importe quel poste du
réseau. Ce projet pourrait prendre
une envergure nationale. L'irisa travaille
également sur la mise au point
d'une méthode de traitement parallèle
pour la prédiction de la structure
de protéines, par comparaison
avec une banque de structures identifiées,
ce qui demande, là encore,
une forte puissance de calcul. Enfin,
l'institut de recherche en informatique
était représenté dans des travaux
réalisés en collaboration avec
le SIB (Swiss Institute of Bioinformatics)
sur la détection de signatures
correspondant à des familles de protéines,
à partir des séquences. Du
côté des laboratoires de recherche
en biologie, l'équipe de Christiane
Guillouzo, directrice de l'unité
Inserm 522 (hôpital Pontchaillou de
Rennes), a présenté des résultats sur
la structuration en entrepôt de données
issues du criblage par des
puces à ADN de cellules de foie,
obtenues en collaboration avec
l'unité Inserm 533 de Nantes. Toujours
en Bretagne, Bruno Le Pioufle,
professeur à l'ENS Cachan Bretagne
(Campus de Ker Lann), responsable
de l'équipe CNRS Biomis spécialisée
dans la conception de microsystèmes,
a pu mettre en lumière les
perspectives qu'offrent les techniques
de microlithographie pour la
conception de puces à cellules,
capables d'adresser individuellement
en parallèle des millions de
cellules.
Miniaturisation des procédés,
automatisation et traitement informatique
offrent des possibilités vraiment
immenses et inédites, comme
en témoignent également plusieurs
conférences invitées. Ainsi, Mohamed
Afshar de la société RiboTarget
(Grande-Bretagne) travaille sur la
recherche de molécules thérapeutiques
grâce à un système de criblage
in silice lui permettant de
traiter I million de molécules par
jour, contre 100 par jour au laboratoire
! De même, les nouveaux outils
apportés par la bio-informatique
donnent à Peter Karp, responsable
du groupe bio-informatique du SRI
(Standford Research Institute), la
possibilité d'étudier les réactions
dans leur ensemble, c'est-à-dire
impliquant une cascade de gènes en
Tout le matériel nécessaire au
fonctionnement de la plateforme
bio-informatique de la
Génopole Ouest est en place et
deux personnes sont actuellement
en cours de recrutement.
Le démarrage effectif est prévu
pour le mois de septembre. "Les
choses intéressantes sont à
venir !'; souligne, enthousiaste,
Jacques Nicolas. "Nous avons
engrangé de nombreuses données
qu'il nous tarde d'exploiter
via les outils de la plate-forme
bio-informatique", commente
Florence Le Gac, responsable du
programme Agena concernant la
truite et membre du comité de
pilotage de la Génopole Ouest. •
même temps. "On sent que les
études en génomique et en postgénomique
font l'objet d'une activité
intense qui se structure au niveau
national avec l'activité des génopoles,
commente Jacques Nicolas, le
nombre des communications reçues à
Jobim en est une preuve flagrante."
Il y a quand même un "mais" : le
fait de vouloir tout automatiser a
parfois pour conséquence une
baisse de qualité qu'il faut savoir
gérer, comme l'a expliqué Amos
Bairoch de la société Swiss-Prot
(Genève), la référence mondiale
pour les banques de protéines. "La
production massive de données rend
leur traitement automatique indispensable,
et la place essentielle de
l'étape manuelle dans le contrôle et la
production de la connaissance biologique
doit être complètement repensée
dans la pratique des laboratoires",
poursuit Jacques Nicolas.
De quoi laisser un peu de suspens
pour les prochains rendezvous.
La 4' édition de Jobim aura
lieu à La Villette (Paris) en septembre
2003 et sera couplée à
la conférence européenne ECCB
(European Conference on Computational
Biology). n N.B.
Cette 3' édition de Jobim était présidée par
Jacques Nicolas, responsable du comité bioinformatique
de la Génopole Ouest et
Claude Thermes du Centre de génétique
moléculaire de Gif-sur-Yvette. Comité
d'organisation : François Coste et Élisabeth
Lebret, équipe Symbiose de l'Irisa.
et 4 Jacques Nicolas,
:, t él. 02 99 84 71 00,
jacques.nicolas@irisa.fr
7
istoire et société
SCIENCES OUEST 190/JUILLET-AOÛT 2002
La ville de Fougères a fait un certain nombre d'efforts
pour ne pas occulter son glorieux passé industriel. La
réhabilitation de l'usine Morel et Gâté en maison de
retraite (!) ou la transformation programmée de l'usine
Réhault en locaux associatifs sont les plus visibles.
Pour ce qui est de l'aspect technique, en 1997, la ville s'est
portée acquéreur d'une collection de machines ayant servi à
la fabrication des chaussures et une collecte locale a été
effectuée grâce à l'animateur du patrimoine Jean Hérisset,
et à d'anciens patrons et techniciens. Cependant, ces
collections sont entreposées dans de mauvaises conditions,
ce qui permet de s'interroger sur la finalité de cette
conservation. Une présentation permanente installée au
château a néanmoins permis d'en rendre visible une infime
partie.
Ce patrimoine technique concerne également des outils
de production plus imposants. Ainsi, lors de la réhabilitation
de l'usine Morel et Gâté, un local abritant un moteur suisse
Winterthur de 200 chevaux installé en 1932 a été conservé.
Il est emblématique des choix techniques effectués à cette
époque par les grandes entreprises fougeraises. Car, alors
que les besoins en énergie sont importants et l'alimentation
en électricité inconstante, certaines usines s'équipent
d'énormes groupes électrogènes pour assurer la continuité
de leur production et ne reculaient devant aucun sacrifice :
J.B. Martin utilisera un moteur de sous-marin I
Le moteur Winterthur appartient actuellement à l'office
HLM et, faute de solution satisfaisante pour l'entretenir, la
ville envisage de le déplacer. Quel serait alors le sens de ce
moteur sans son environnement et sans véritable garantie
de conservation ? Bien sûr, il faut le sauver mais la meilleure
solution serait une sauvegarde sur place, pour l'intégrer
dans un circuit de visites puisqu'il se situe dans le quartier de
Bonabry, entièrement construit pour loger les ouvriers de la
chaussure à la fin du XIX° siècle. n
8
Moteurs et machines, un patrimoine technique menacé
Histoire industrielle et
technique de la chaussure
à Fougères
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apitale de la chaussure féminine, Fougères est un
exemple quasiment unique en Bretagne de ville
monoindustrielle développée en milieu rural. Issue
d'une reconversion de la toile dans les années 1860,
elle va en deux décennies passer à un stade industriel,
avant de connaître, dans les années 1970, le
fléchissement que l'on sait. Retour sur cette épopée.
À la fin du XIX' siècle, la ville
de Fougères (35) compte, dans le
domaine de la chaussure, plus
de 12000 ouvriers répartis dans 40
usines. La production s'intensifie
de façon spectaculaire pour passer
de 12 à 15000 paires en 1846, à
5 000 000 en 1896 (représentant une
valeur de 18 MF) et en 1920, la ville
compte 98 usines.
Un homme symbolise le dynamisme,
l'innovation et l'esprit
d'entreprise à l'origine de l'industrialisation
: Hyacinthe Cordier. Né
en 1825 à Fougères dans une famille
modeste, il part en Amérique où il
fait fortune, avant de revenir en
France en 1868. À Fougères, ses
neveux, les Chantepie, travaillent
dans la chaussure. Pour eux, il crée
une usine et, à partir de 1870, loue
des machines américaines (des
"Blake") pour coudre la semelle de
cuir sur la tige. Autant intéressé par
les aspects techniques qu'ergonomiques,
il fait évoluer la gestuelle
du montage main : l'ouvrier cesse
de monter les chaussures sur les
genoux et adopte le montage
debout, à l'établi. En 1878, Hyacinthe
Cordier équipe son usine de
machines à vapeur, afin de mécaniser
l'ensemble de la fabrication. Son
entreprise devient un fleuron de la
place de Fougères.
Le modèle américain
L'influence des méthodes américaines
est un des facteurs déterminants
de la modernisation de
l'activité. L'entreprise United Shoe
Machinery Company, créée à Boston
en 1899 et leader mondial dans la
création et la location de machines,
offre la possibilité de posséder du
matériel toujours à la pointe du progrès
sans avoir à s'endetter lourdement.
Bon nombre de patrons
fougerais font appel à ses services.
Dans un souci de rentabilité maximum,
les machines qui n'étaient
plus utilisées par les grandes entreprises
étaient même proposées aux
établissements de plus petite taille
à des prix plus attractifs. Cette
action accroissait ainsi le caractère
différentiel des évolutions, même si
chaque entreprise y trouvait finalement
son compte.
Lente la mécanisation ?
Si certains contemporains ont
souligné la lenteur de la mécanisation,
il faut cependant éviter de faire
un contresens. Tant qu'il y a eu sur
place une main-d'oeuvre suffisante
en nombre et en qualification, la plupart
des industriels n'ont pas res-
Machine à coudre Blake, manuel de
cordonnerie de 1922.
senti le besoin d'adopter un nouveau
mode de production. L'existence
d'un savoir-faire local n'a pas
encouragé la mécanisation.
Il existe cependant, dans la fabrication
de la chaussure fougeraise,
une tradition de modernisme, mais
qui a souvent été occultée par les
lacunes structurelles du tissu industriel
et le climat social tendu qu'il a
toujours suscité. Mais c'est bien le
mélange de travail artisanal pour
lequel la main et le coup d'oeil de
l'ouvrier sont irremplaçables,
comme le choix des peausseries ou
la piqûre, et les progrès les plus
pointus qui caractérisent l'évolution
des entreprises de ce secteur.
Le tournant
Les années 1970 seront malheureusement
fatales aux industries fougeraises.
En 1976, la fermeture de
trois établissements (Morel et Gâté,
Réhault et Maunoir) met au chômage
un millier de personnes et traumatise
durablement le monde industriel et
ouvrier. Les entreprises demeurent
néanmoins présentes dans le tissu
industriel de la région. La maison
Barbier, avec la marque Hasley, est
spécialisée dans les pieds sensibles,
qui requièrent une chaussure à la fois
ajustée et confortable. Le grand luxe
est représenté par la société Delage,
fondée en 1990, qui fabrique des
modèles que l'on peut voir dans les
défilés de haute couture. Le groupe
1.B. Martin est le leader français sur le
créneau de la chaussure de femme
semi-luxe, avec 10% du marché. Il a
ouvert en 1988 une usine au Maroc,
et vient d'inaugurer une unité de
production en Chine. Le savoir-faire
s'exporte. m J.C.
Contact -Jérôme Cucarull, consultant,
19, avenue Gaston Berger, Rennes,
tél./fax 02 23 46 36 95,
jerome.cucarull@caramai I.com
SCIENCES OUEST 190/JUILLET-AOÛT 200Z
L'effet Coanda est caractérisé par
le fait qu'un fluide en mouvement
entrant en contact avec une surface
courbe a tendance à suivre cette
surface. Pour vérifier l'existence de
cet effet, faites la petite expérience
suivante : tenez horizontalement
un verre d'eau en dessous d'un robinet
de façon qu'un mince filet d'eau
effleure le côté du verre. Au lieu de
continuer à couler vers le bas, vous
observerez que le filet d'eau s'enroule
autour du verre. Sans entrer
dans les détails, cet effet est dû à la
viscosité du fluide.
verre
Pourquoi u
vole-t-il ?
.avion
4i0ot
resque tout le monde, aujourd'hui, a
pris l'avion et beaucoup se sont alors
O
'
posé la question : "Pourquoi un avion
vole-t-il ?" La réponse vulgarisée la
plus fréquemment donnée est...
malheureusement erronée ! Elle
repose sur le théorème de Bernouilli
et l'hypothèse que l'air s'écoulant audessus
et en dessous de l'aile met le même temps pour
rejoindre le bord arrière de cette aile. Outre le fait que
cette hypothèse ne dit pas comment l'air "découvre
qu'il a un rendez-vous à respecter", elle rend impossible
une des figures classiques des "fous volants" : le vol
d'un avion sur le dos. Eit
Le principe de Bernouilli dit
que, si la vitesse de l'air augmente,
la pression diminue. Du fait de la
forme de l'aile, la courbure de la
partie supérieure de l'aile (extrados)
constitue un chemin plus long
que celui parcouru par l'écoulement
suivant la partie inférieure de
l'aile (intrados). Pour que les deux
écoulements arrivent en même
temps à l'extrémité de l'aile, il faut
donc que l'écoulement supérieur
soit plus rapide. Bemouilli nous dit
alors que la pression sur l'aile est
inférieure à celle agissant sous
l'aile. Il en résulte une force, vers le
haut, appelée portance. Telle est
"l'explication vulgarisée" que l'on
rencontre habituellement. Or, si l'on
retourne l'avion, cette fois-ci c'est
la partie inférieure de l'aile qui est
la plus longue et, en appliquant
le même raisonnement, l'avion
devrait être... aspiré au sol !!! Et
quid des ailes qui ne sont pas dissymétriques
? Un calcul simple,
effectué en appliquant ces principes
à un petit avion (Cesna 172
par exemple), montre qu'il faudrait
que la longueur de l'extrados soit
de 50 % supérieure à celle de l'intrados
pour les vitesses "classiques"
au moment du décollage, ce qui
conduirait à des formes d'ailes vraiment
bizarres. Autre solution : en
prenant comme forme, des ailes
"habituelles" (longueur de l'extrados
de 1,5% à 2,5% supérieure à
celle de l'intrados), il faudrait
atteindre la vitesse de 600 km/h
pour commencer à décoller. Heureusement,
Le Bris, Ader, Lindberg,
Mermoz et quelques autres n'ont
pas été arrêtés par de telles considérations.
Mais alors, qu'est-ce qui crée une
portance suffisante pour qu'un avion
s'envole ?
Pour le comprendre, il faut faire
appel aux lois de Newton. La première
loi de Newton stipule que,
sans action extérieure, un corps au
repos reste au repos et qu'un corps
initialement en mouvement, poursuit
ce déplacement en ligne droite
et à vitesse constante. Or, si au bord
de l'aile, on observe une déviation
du flux d'air, cela signifie que de l'air,
à l'origine au repos, a été mis en
mouvement. Une force y a donc été
appliquée.
La troisième loi de Newton précise
que, si une force s'exerce sur un
corps au repos, il existe une réaction
égale et opposée à cette force
(ainsi, l'action du poids d'un objet
posé sur une table est-elle compensée
parla réaction de la table). Pour
dévier l'écoulement de l'air, l'aile
agit sur l'air (action) et l'air, en réaction,
génère de la portance. Si,
comme le montre la plupart des
schémas proposés, l'air arrivant en
ligne droite sur l'aile s'écoule audessus
et au-dessous et continue en
ligne droite, il n'y a pas d'action de
l'aile sur l'air et donc pas de réaction,
c'est-à-dire pas de portance.
Pour générer de la portance, l'aile
doit dévier de l'air vers le bas ;
beaucoup d'air. On peut montrer
que cette portance est proportionnelle
à la quantité d'air dévié, multipliée
par la vitesse verticale de cet
air. Pour faire varier la portance, on
joue sur ces deux paramètres : la
vitesse de l'avion et l'angle d'attaque
de l'aile. Comment l'aile peutelle
dévier d'aussi énormes
quantités d'air ? La réponse tient à
l'effet Coanda (voir encadré). L'air
qui a tendance à suivre l'extrados
de l'aile "aspire" l'air qui se trouve
au-dessus et l'accélère vers le bas.
C'est l'accélération de cet air en
direction du flux descendant qui
génère principalement la portance.
Mais de nombreux autres facteurs
"secondaires" interviennent et président
également aux calculs conduisant
à la conception d'un avion.
A lire Pour les esprits curieux, ces
questions sont développées dans :
"Understanding Flight", par David
Anderson et Scott Eberhardt,
McGraw-Hill, 2001, ISBN : 0-07-
136377-7.
Article réalisé en collaboration
avec Jean-Pierre Michaut, directeur
du Centre de vulgarisation de la
connaissance, université Paris-Sud,
91405 Orsay.
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ind
de Jean-Mârie Le Bris
a barque ailée l'Albatros
est le fruit de l'imagination,
de la passion, mais aussi
du don d'observation et de
l'intelligence d'un marin breton précurseur oublié trop
longtemps : Jean-Marie Le Bris, capitaine de la marine marchande.
Son expérience du commandement de voiliers, y compris de chaloupes, lui
procura en effet cette capacité d'analyse empirique du mode d'action du
vent sur les voiles. L'observation du vol des grands albatros fera naître,
par ailleurs, l'idée généreuse de la "barque ailée" capable de voler et de
sauver la vie des marins naufragés. Sa passion, son génie et son
abnégation transforment en réalité, sur la plage de Tréfeuntec
(Finistère), en 1856, c'est-à-dire quarante ans avant les frères
Wright à Kitty Hawk, ce rêve fou, vieux comme l'humanité.
La suite est une belle aventure qui rassemble
aujourd'hui des ingénieurs, des historiens, un cinéaste,
et surtout une association, "La barque ailée", présidée
et animée par Noël Le Hénaff.
L'idée de réunir dans une même fête les avions et
les voiliers a été osée il y a un an à Dahouët (Côtesd'Armor)
op ur les cent ans de la chalouppe la Pauline.
Ce ne fut pas chose facile, mais la maquette de l'Albatros La Pauline
de Jean-Marie Le Bris, exposée à cette occasion à côté des oiseaux
marins des mers australes qui en ont inspiré la conception, reçut un accueil
chaleureux. Cette année, c'est la Pauline qui sera au rendez-vous à
Douarnenez et à Tréfeuntec, afin de rendre hommage à Jean-Marie Le Bris et
ses amis fidèles et talentueux. Paul Tréhen
11
Portrait d'un précurseu
L'A atros II.
'est en faisant la première synthèse des travaux sur le vol
que Gabriel de La Landelle (1816-1886), marin breton,
théoricien et historien de l'aéronautique naissante, put
inventer en 1863 le mot "aviation". C'est aussi grâce à lui que
nous connaissons Jean-Marie Le Bris, un pionnier finistérien
qui, sinon, serait largement tombé dans l'oubli. En effet, tous
les auteurs, depuis lors, se sont appuyés sur ses ouvrages"',
qu'il faut, sans les rejeter en bloc, utiliser avec prudence et
confronter aux archives souvent négligées.
4Le Bris est né à Concameau en
1817 et décédé à Douarnenez en
1872. Depuis la publication en 1944
du livre d'Yves Peslin : Jean-Marie
Le Bris - Marin breton précurseur de
l'aviation°, il est présenté comme un
autodidacte peu cultivé qui aurait
mené l'ensemble de ses travaux
seul, à la pointe de Bretagne. Or, s'il
fut marin très jeune, il ne faut pas
oublier que d'une famille d'armateurs
et de capitaines, il reçut une
instruction assez poussée qui lui
permit d'obtenir en 1843 un brevet
de maître de cabotage nécessitant
de bonnes connaissances mathématiques
et techniques.
de réaliser l'événement historique
du premier envol au-dessus du
point de départ : près du village de
Tréfeuntec en Plonévez-Porzay, tiré
par un cheval face au vent, l'appareil
se serait élevé, entraînant le cocher
par la corde.
Le Bris aurait également tenté
une expérience depuis une hauteur
que nous ne pouvons localiser avec
certitude, mais sans vitesse initiale,
l'appareil serait tombé brutalement,
blessant l'aviateur à la jambe.
En 1868, ayant construit un
second appareil, assez différent du
premier, il réalisa une nouvelle série
d'essais, au port de commerce de
Brest et à l'intérieur des installations
de la marine impériale dont il avait
le soutien. Mais au cours de l'un
d'eux, l'engin, manoeuvre tel un cerfvolant
par des marins, fut détruit. Le
Bris n'était pas à bord, mais il n'avait
plus l'argent pour reconstruire.
Du premier Albatros, nous avons
les plans grâce au brevet déposé le
9 mars 1857 (conservé à l'Inpi à Paris)
et du deuxième, nous avons quatre
photographies (dont l'une est présentée
ci-dessus), une description
parue dans Le Courrier de Bretagne
en 1868 et une autre par La Landelle
dans L'Électeur du Finistère en 1876.
Les découvertes
de Le Bris
Malheureusement, depuis La
Landelle, la plupart des auteurs se
sont contentés d'un récit linéaire,
négligeant le contexte, ce qui a eu
pour effet d'encrer l'idée d'un
homme seul, et fait perdre de vue la
réalité de l'apport de Le Bris à l'invention
de l'aviation''.
Jean-Marie Le Bris par Henri Schneider.
Pourtant, La Landelle avait déjà
mis en évidence la conscience
qu'avait Le Bris des problèmes de
manoeuvre dans la masse d'air, ce qui
est aujourd'hui confirmé par l'étude
du brevet. En changeant l'angle d'attaque
des ailes face au vent relatif, le
pilote modifiait leur portance et ainsi
faisait monter, descendre l'engin ou
changer sa direction. Sur le second
appareil, il choisit de perfectionner
encore le système en centralisant les
commandes vers deux leviers préfigurant
le manche à balai. Les deux
appareils n'ayant pas le plan vertical
des avions modernes, mais celui-ci
pouvant être remplacé (comme chez
les oiseaux) par une bonne répartition
du poids, le pionnier avait aussi
prévu un système de masse mobile à
l'intérieur de la carlingue du second
engin. Avant la Première Guerre mondiale,
comme Le Bris, beaucoup de
pilotes étaient encore debout, agissant
sur deux volants et déplaçant
leur corps pour aider aux virages.
Une époque propice
Et l'époque est riche en concepts
nouveaux sur le vol ! Depuis 1799,
George Cayley menait en Angleterre
des travaux scientifiques essentiels,
et en 1849, il aurait même fait décoller
d'une hauteur un planeur à voilure
fixe monté par un jeune garçon. Cette
expérience faisait suite à d'autres, en
partie publiées en 1843 ; la même
année, le monde découvrait, à grand
renfort de presse, les projets de
Samuel Henson et John Stringfellow,
qui firent voler des maquettes à
Londres en 1847 et 1848'°'. La convergence
de vue de ces hommes et de
Le Bris ne doit pas être négligée. La
Manche n'est pas un obstacle mais
un lien naturel et il était alors plus
facile et plus rapide à un marin finistérien
de se rendre en Angleterre
qu'à Paris (le train n'est arrivé à Quimper
qu'en 1863).
De même, outre La Landelle,
d'autres pionniers bretons comme
Eugène Béléguic (originaire de
Douamenez lui aussi), Félix et Louis
du Temple, tous officiers de marine,
ont été les exacts contemporains de
Le Bris.
Depuis La Landelle, il est aussi
admis que ce serait en observant les
albatros, qu'il aurait eu ses principales
idées sur le vol et compris que
le battement des ailes n'est pas
nécessaire pour tenir en l'air. Au
milieu des années 1850, il fabriqua
12 donc un premier engin qui lui permit
savoir qu'il imaginait
pouvoir profiter du vent
s'engouffrant sous les ailes pour propulser
l'appareil vers l'avant, alors
qu'en réalité l'oiseau "glisse" dans la
masse d'air ce qui provoque une
portance (une aspiration, en fait)
vers le haut.
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s..;:....,~
! Lr.L1Lrl.Rr.i
-....~ __ _ _- •
..46nr~e ee~rc -dvf:
Béléguic, intéressé par les fluides,
s'était fait dès 1852 le défenseur du
"plus lourd que l'air", puis avait écrit
en 1860 qu'on pouvait remplacer le
câble de traction d'un cerf-volant par
un moteur et une hélice. Convergence
avec le vol de Tréfeuntec : La
Landelle nous dit que l'un des principaux
témoins était justement le
frère d'Eugène Béléguic. Ce dernier
avait été aussi l'un des premiers
membres de la "Société d'encouragement
de la navigation aérienne au
moyen du plus lourd que l'air" fondée
par La Landelle et Nadar,
auprès de laquelle Le Bris avait fait
une démarche en 1867 en vue d'obtenir
une aide... Admis à la retraite,
Béléguic se retira à Brest. Comment,
dans ces conditions, ne pas penser
aussi qu'il ait assisté aux essais que
Le Bris y mena, ou bien, comme La
Landelle, qu'il soit allé aux magasins
des Ponts et chaussées où fut entreposé
l'engin jusqu'en 1876 au
moins ? Nous savons encore que
Béléguic s'était engagé sur la même
théorie que Cayley (un chemin donc
proche de celui suivi par Le Bris) et
de façon certaine que les familles Le
Bris et Béléguic étaient en affaires,
mais nous n'avons pas encore la
preuve d'une relation de travail sur
l'aviation entre ces deux hommes,
même si la fréquentation de La Landelle
et de la Société d'encouragement
peut le laisser supposer.
Les frères Du Temple sont également
peu connus, c'est pourtant à
Félix qu'on devrait en 1857, à Toulon,
les premiers essais en France d'un
appareil motorisé ; un modèle réduit
à ailes fixes, mu par une hélice et un
système d'horlogerie, proche de
celui de Stringfellow. La présence de
Félix du Temple à Brest au cours de
ces années n'est pas avérée. Par
contre, celle de Louis l'est davantage,
puisqu'il était l'auteur du Cours
de machine à vapeur de l'École
navale et que c'est encore dans
cette ville qu'il publia en 1869 son
Historique de la locomotion aérienne
et de son avenir (un an après les
essais de Le Bris). Le brevet d'invention
de Félix du Temple, déposé le 2
mai 1857 (quelques jours seulement
après celui de Le Bris) est intitulé
"Locomotion aérienne par imitation
du vol des oiseaux". La forme générale
de l'engin fait penser là aussi à
une barque sur laquelle on aurait
monté les ailes d'un oiseau de mer,
mais il avait ajouté une hélice, une
machine à vapeur et une dérive verticale,
ayant sans doute compris que
le mouvement de l'hélice provoque
une rotation inverse du fuselage si
on ne le contrarie pas. Il avait surtout
admis que la propulsion est nécessaire
pour prolonger le vol et choisit
alors de porter l'essentiel de ses
efforts sur les progrès de la machine
à vapeur, dont Louis était l'un des
spécialistes français. Installé à Cherbourg,
Félix du Temple s'attela, en
1869, à construire son appareil et
serait même parvenu, en 1877, à le
faire décoller, monté par un marin,
sur un plan incliné.
Ailes fixes, empennage large et
recherche de la vitesse nécessaire à
la portance sont des éléments présents
chez tous ces pionniers marins
bretons et ingénieurs anglais, alors
que voilures tournantes (hélicoptères),
battantes (omithoptères) et
ballons dirigeables constituaient
d'autres voies qui allaient avoir de
nombreux partisans pendant encore
longtemps.
École maritime ou école
bretonne de l'aviation ?
L'idée d'un rôle particulier des
marins dans l'invention de l'aviation
n'est pas nouvelle, puisqu'elle a été
évoquée dès 1884 par La Landelle
lui-même, qui était allé jusqu'à
demander la création, sous le
contrôle de la marine, d'une "école
flottante d'aviation" à laquelle
auraient pu être affectés les officiers
les plus compétents.
La connaissance des règles de
l'hydrodynamique et de l'aérodynamique
est sans doute déterminante,
car chacun d'eux pouvait vérifier de
façon concrète que la vitesse permet
au navire de s'élever au-dessus de
sa ligne de flottaison malgré son
poids, et tous connaissaient aussi la
capacité qu'a un voilier à remonter
au vent, c'est-à-dire à naviguer en
direction inverse de l'origine de sa
propulsion. Car ce qui importe, c'est
l'orientation de la voile par rapport à
cette direction, c'est-à-dire son incidence.
Or, une aile est une voile placée
dans un axe différent.
Cette compréhension, essentielle
dans l'histoire de l'aviation, apparaît
nettement dans le brevet de Le Bris
à propos du contrôle du vol par
variation de l'inclinaison des plans.
La seule erreur qu'il ait faite est dans
l'interprétation du phénomène, à
Si de nombreux points communs
existent entre les appareils de Jean-
Marie Le Bris et de Félix du Temple,
ce dernier n'a pas commis cette
confusion et a même expliqué que
l'aéroplane devrait entretenir sa
vitesse dans l'air par une propulsion
mécanique vers l'avant. Par contre, il
ne semble pas s'être penché sur la
question du contrôle du vol, qui
demeure avec la compréhension de
l'importance du centrage, les
grandes découvertes de Le Bris.
Lorsqu'on sait que l'aviation se
heurtait alors à trois problèmes : le
contrôle, la propulsion et l'équilibre
longitudinal, il faut admettre que les
études menées par ces pionniers
ont fait avancer de façon considérable
la connaissance théorique des
principes qui la régissent.
Béléguic n'hésitait d'ailleurs pas à
affirmer qu'avec les connaissances
de son temps, "la navigation
aérienne (était) non seulement possible
mais facile à réaliser". La Landelle
tenta cette synthèse et plus
tard le Franco-Américain Octave
Chanute, reprenant ses ouvrages
pour les réactualiser et confrontant
ses théories à celle du Français
Louis Mouillard, réalisa la composition
dont les frères Wright allaient
se servir pour faire aboutir leurs
travaux en décembre 1903. T.L.
G. de La Landelle Les Grandes omoun Dentu, Paris,
1878. et Dans les airs Dentu, Paris, 1884. -' Ed. Les Mes,
Paris, 1944, 94 p "' L'article de Georges Huard et Yves
Peslin dans Propos d aviation en 1943 était, jusqu'aux
travaux de l'association La barque ailée, la meilleure étude
technique de l'oeuvre de Le Bris. 'Thierry Le Roy Les Bretons
et l'aéronautique des origines à 1939, PUR, Rennes, 2002,
p 48 et suivantes.
Contact 4 ' ferry Le Roy,
vice-président de "La barque ailée -
Jean-Marie Le Bris",
docteur en histoire, chercheur
au Solito (laboratoire de recherche
sur les sociétés littorales), UBS Lorient,
thierleroy@aol.com
.444,
~~j..~.r 6i.~.'!.f ...Id.:
4.I p.lw~1....
.1 s -.i' 4.. 1.45 1 4 L..u*.
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Pie .I.us.~ ~d.,,.....:..,•1..6.Comi..rw..a..,orm.,..
13
Guy Lacan présentant
sa maquette au 1/10
Maquette au 1/8e, entoilée, en vol.
14
"Sans folie, l'homme est plus petit..
D econstruire la barque ailée
Il d e Jean-Marie Le Bris à
l'identique et à l'échelle 1
exige une démarche ne
souffrant ni l'approximation
ni le bricolage. Plusieurs
ingénieurs, experts, animés
d'un même enthousiasme et
imprégnés d'une rigueur sans
faille, sont les garants du
sérieux de ce projet. Le brevet
jugé à tort "très sommaire"
par certains, s'est avéré,
étudié par eux, fiable et clair.
Histoire d'une aventure
d'archéologie expérimentale
inédite dans le monde de
l'aéronautique.
9 Noël Le Hénaff, président de
l'association "La barque ailée - Jean-
Marie Le Bris" et l'ingénieur Louis
Féchant sont les deux initiateurs
du projet de reconstruction, et l'association
est la maîtresse d'oeuvre de
ce chantier ambitieux. Louis Féchant
s'est livré à une lecture inédite du
brevet d'invention. L'établissement
des plans a été confié aux compétences
du polytechnicien Guy Lacan.
Georges Gazuit, en tant qu'avionneur,
aidé de l'ingénieur volant d'essai
Jean-Paul Rossignol, a apporté
son précieux concours en vérifiant et
en validant d'un point de vue aéronautique
les calculs de Guy Lacan.
trent clairement les intentions de
l'inventeur et les moyens techniques
pour y parvenir. Louis Féchant, ingénieur
depuis longtemps passionné
par l'histoire de Jean-Marie Le Bris,
était désireux de voir ce "pionnier
de l'aviation" reprendre la place qui
lui est due. Il "retrouve" le brevet
de 1857 et se livre à un pertinent et
approfondi travail d'analyse.
Jean-Marie Le Bris, qualifié par
Lecornu (1902) de "cerf-volantiste"
(qui travaille sur la question des
ailes fixes), posa quelques-uns des
grands principes qui seront appliqués,
au début du siècle 1900, aux
planeurs dotés d'ailes à incidence
variable. Son brevet représente une
structure très ingénieuse pour
l'époque : une commande individuelle
d'ailes, de surface suffisante
qui, associée à des conditions d'essai
alors impératives, en l'occurrence
la traction face au vent avec un câble
se déroulant sous tension jusqu'à
une hauteur suffisante, rendait possible,
une fois le câble largué, un vol
plané permettant d'évoluer librement
dans les airs...
La conception
de la machine
Guy Lacan a exploré, à son tour,
les données du brevet et reconstitué
les principes de la machine. Il a
Le brevet de 1857 :
le point de départ
de l'aventure
de la reconstruction
Les sources dont dispose l'historien
(documents de l'époque,
archives...) fournissent en vérité très
peu d'éléments sur la démarche de
Jean-Marie Le Bris, ses conceptions
et ses idées. Les seules données
indiscutables sont apportées par le
brevet du 9 mars 1857 dont Le Bris,
comme tout inventeur après un
essai réussi, a déposé la demande
et dont le texte, comme le schéma,
certes limités à l'essentiel, démonensuite
dressé les plans de la
barque ailée avant d'en réaliser un
modèle de construction au 1/10',
suivi d'une maquette entoilée au
1/8' pour en démontrer l'aptitude au
vol et au pilotage.
cu+e t o..f.,. - z... i)
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PGurl,t Rens.: Cap Sciences,
tél. 05 56 01 07 07,
www.cap-sciences.net
Jusqu'au 18 août/
Oursins et animaux
rayonnants
Nantes - Oursins, ophiures, lys,
concombres ou étoiles de mer,
venez découvrir ces animaux
étranges, soit
actuels et
vivants, soit
au travers de
fossiles, ou
encore des
photos et
des sculptures de Vincent Leray.
Regards croisés d'un artiste et de
scientifiques.
-►Rens.: Muséum d'histoire
naturelle de Nantes,
tél. 02 40 99 26 20,
http://www.museum.nantes.fr
Jusqu'au 30 août/
Exposition des papeteries
Vallée
Belle-Isle-en-Terre - À travers de
nombreuses photos d'archives,
d'objets d'époque, de témoignages
vidéos, cette exposition, qui retrace
l'histoire des papeteries Vallée
(1856-1965), invite les visiteurs à
plonger au coeur d'une saga industrielle
qui a marqué la mémoire de
la région.
►Rens.: Office de tourisme
de Belle-Isle-en-Terre,
tél. 02 96 43 01 71.
Jusqu'au 31 août/
Escale de Loick Peyron
Saint-Malo - Cette
exposition met à l'hon-
:s- neur le skipper Loick
Peyron avant son départ pour la
route du Rhum. Vous y découvrirez
la maquette de son nouveau trimaran,
ses équipements de navigation,
des photos ou encore une vidéo
inédite de ses précédentes courses.
-►Rens.: Grand aquarium
de Saint-Malo, Magali Picaud,
tél. 02 99 21 19 03,
www.aquarium-st-malo.com
Jusqu'au 8 septembre/
La vie cachée des huîtres
Brest - De l'huître, nous connaissons
le côté festif et gastronomique. Mais
que connais-
Océanopolis sons-nous de
sa biologie, de
sa reproduction et de son élevage ?
►Rens.: Océanopolis,
tél. 02 98 34 40 40,
www.oceanopolis.com
Jusqu'au 15 septembre/
Lapérouse, un
gentilhomme
navigateur au Siècle
des lumières
Lorient - Retrouvez l'histoire de ce
navigateur disparu lors d'une expédition
partie de Brest le le, août
1785, et dont le lieu du naufrage ne
fut découvert qu'en 1827.
-,Reus.: La Thalassa,
tél. 02 97 35 13 00.
Jusqu'au 15 septembre/
Félins du monde
Angers - Pour cette nouvelle exposition,
les félins font du muséum leur
nouveau territoire. Vous découvrirez
toutes les espèces de félins du
monde, vous pourrez côtoyer tigre,
puma, lynx... Ces parfaits chasseurs
seront présentés en détail (anatomie,
évolution, comportement...)
dans trois grands espaces du
muséum.
-►Rens. : Muséum d'Angers,
tél. 02 41 86 05 84.
s
Réponse de la page 5
Winston Churchill (1874-1965),
Premier Ministre du gouvernement
anglais de 1940 à 1945.
Sorties
21
These abstracts in English are sent to foreign
universities that have links with Brittany and to
the Scientific Advisers in French Embassies, in an
effort to widen the availability of scientific and
technical information and promote the research
carried out in Brittany.
If you would like to receive these abstracts on a
regular basis, with a copy of the corresponding
issue of Sciences Ouest, please contact
Nathalie Blanc, Editor, fax +33 2 99 35 28 21,
E-mail: nathalie.blanc@espace-sciences.org
rJ Brittany Regional
Council is providing
financial backing
for this service.
July-August 2002•N°190
RESEARCH AND INNOVATION IN BRITTANY
ABSTRACTS FOR THE INTERNATIONAL ISSUE
SPOTLIGHT ON NEWS P.6
AN INFORMAL SCIENTIFIC
DISCUSSION GROUP
After the success of the "Philosophy Cafés",
numerous "Scientific Pancake Parlours" have
opened over the past few years. The
concept is simple. Scientists and people
with an enquiring mind gather to have a
drink in a convivial atmosphere and discuss
topics of current or social interest. If you
plant the seed of the idea in Saint-Pol de
Léon in Finistère and leave it in the hands of
a former professor from the University of
Rennes 1, you get the Breton version of such
evenings - a "Scientific Pancake Parlour"!
"The speakers here are not allowed to use
mathematical equations. They have to be
able to communicate their ideas in other
ways" explains Yves Laurent who first
launched the meetings. Former pupil of
Hubert Curien he has been, over the years
an adviser to the atomic energy commission,
and Associate Professor at the University of
Seville. He is an enthusiast whose address
book allows him to invite the most
prestigious of speakers. There's no doubt
that he loves the sciences! n
SPOTLIGHT ON NEWS
AT GÉNOPOLE OUEST P.7
JOBIM
AN EVENT TAKING ADVANTAGE OF
GÉNOPOLE OUEST DEVELOPMENT
The Inria Symbiose team directed by
Jacques Nicolas, Director of the Bio-
Computing committee at Génopole Ouest,
organised the third edition of the "Open
Days in Biology, Computing and
Mathematics" (JOBIM) in Saint-Malo (111e-et-
Vilaine) between 10th and 12th June. It was
an undisputed success, attended by visitors
from Switzerland, the UK, the Netherlands,
Cameroon and the USA. "It was also the first
time that Inra and lnserm had been present
at Jobim. Researchers came from all four
corners of Brittany mainly due to networking
through Génopole Ouest" says Jacques
Nicolas. As to the papers presented, their
number also increased dramatically, an
indication that areas of study in the fields of
genomics and proteomics are currently
undergoing massive expansion. The
miniaturisation of processes, automation
and computer processing provide vast, as
yet untapped opportunities. n
SPOTLIGHT ON HISTORY AND SOCIETY P.8
AN INDUSTRIAL AND TECHNICAL
HISTORY OF SHOEMAKING IN
FOUGÈRES
Fougères, a centre for the production of
women's footwear, is almost the only example
in Brittany of a rural town whose development
was based on a single industry. It enjoyed
immense expansion throughout the 19th
century and output reached 5,000,000 pairs of
shoes in 1896. One man symbolises the
dynamism, innovation and spirit of enterprise
that led to this industrialisation. He was
Hyacinthe Cordier, the first person to use
machinery and, in doing so, introduce radical
changes to the shoemaking process. Workers
no longer put the shoes together on their
laps. Instead, they stood up to work. The
changes led to such expansion that the town
had 98 shoemaking plants in 1920.
Unfortunately, the 1970's sounded the death
knell of these companies and only a few have
survived. However, the motors and
machinery, now a technical heritage under
threat, are at the heart of action on the part of
Fougères Town Council in its efforts not to
lose track of its glorious industrial history. n
AN IN-DEPTH LOOK AT
THE WINGED BOAT OF JEAN-MARIE LE BRIS
P.11/19
The winged boat, L'Albatros, is the fruit of
the imagination, enthusiasm, gift for
observation and intelligence of a Breton
seafarer who has been too long forgotten,
Jean-Marie Le Bris. Thanks to his experience
as a sea captain on board great sailing ships,
he acquired an ability to analyse, in an
empirical manner, the way in which the wind
acted on the sails. Observation of albatross
in flight led him to conceive the generous
idea of the "Winged Boat", an aircraft
capable of flying and able to save the life of
shipwrecked sailors. In 1856, i.e. 40 years
before the Wright Brothers in Kitty Hawk,
his genius and abnegation made this
outrageous dream a reality. It led to a fine
epic tale that has now brought engineers,
historians and a film maker together within
an association named "La barque ailée de
Jean-Marie Le Bris". It has just completed
its first project, the full-sized reconstruction
of the Breton genius' first prototype.
Are you surprised by the tale of this flying
boat? You will be equally amazed at the
project to build a sea glider, currently being
worked on by the Ecole nationale
supérieure des ingénieurs des études
techniques d'armement in Brest. Step
aboard! We're ready to weigh anchor! •

~
ESPACE DES SCIENOES SCIENCES OUEST 190/JUILLET-AOÛT 2002
ce
ces
Exposition
Le miroir de Méduse
Biologie et mythologie
L'exposition "Le miroir de Méduse - Biologie et mythologie"
présentée par l'Espace des sciences jusqu'à la fin du mois de juillet
propose aux visiteurs d'aller à la rencontre d'un animal mystérieux et
souvent décrié.
Laissez-vous entraîner dans un monde tentaculaire en participant à
une des animations quotidiennes que propose l'équipe de médiateurs
scientifiques de l'Espace des sciences. Dès lors que l'histoire de
la Gorgone n'aura plus de secrets pour vous, ce sera au tour de la
méduse de vous dévoiler les siens. Ont-elles une bouche ? Ont-elles
un cerveau ? Ont-elles des yeux ? Vous trouverez les réponses à toutes
ces questions. La suite du programme : nourrissage des polypes -
stade larvaire des méduses - grâce à la loupe binoculaire, aucun détail
de ce surprenant spectacle ne vous échappera. Enfin, laissez-vous
hypnotiser par le ballet envoûtant des méduses Aurifia évoluant dans
un aquarium géant et alors peut-être changerez-vous de regard sur cet
animal aux piqûres tant redoutées.
-)Du lundi au vendredi de 12 h 30 à 18 h 30 et le samedi de 10 h à
18 h 30. Animations : tous les jours à 16 h. Jusqu'au 31 juillet. Plein
tarif : 2 € ; réduit : 1 € ; 25 € pour les groupes scolaires ; gratuit pour
les enfants de moins de 12 ans accompagnés. Renseignements et
réservations : tél. 02 99 35 28 28.
Courrier des lecteurs
ittj`otre numéro sur les énergies renouvelables m'a fait souvenir
d'une déclaration, apparemment paradoxale, de Jean-Marie Lehn,
el de chimie, dans le journal Le Monde du 13 juillet 1993 :
le développement des trois énergies renouvelables que sont
laite, le géothermique..."
parence seulement, en ce qui concerne le
Nobel pensait sans doute à la technique des
et de multiplier par 50 à 100 les possibilités
urn, et donc, du même coup, ses réserves.
r des dizaines de siècles, ce qui n'est pas
que sont le charbon, le pétrole ou le gaz.
Merci pour ce clin d'ail qui prouve encore que le choix du terme
renouvelable ne décrit pas la même chose selon la formation et les
sensibilités de chacun, et qu'il est bon de le préciser avant de lancer les
débats !
N. Blanc, rédactrice en chef de Sciences Ouest
si a de
1
Cali^
4 au 20 octobre 2002/
11 e Fête de la science
La science doit être proche de tous et devenir une science conviviale
partagée parla société. En région Bretagne, un comité de pilotage de
la Fête de la science, présidé par Louis Bertel, délégué régional à la
recherche et à la technologie et coordonné par Hervé Antoine,
coordonnateur régional, a souhaité renouveler les opérations des
villages des sciences qui constituent un pôle d'attraction fort pour les
jeunes, les chercheurs et le grand public.
4 villages des sciences en Bretagne :
-► Brest (29), place Guérin sous chapiteau, les 18, 19 et 20 octobre.
-~ Lorient (56), gymnase Camot, les 18 et 19 octobre.
-► Rennes (35), place de la Mairie sous chapiteau, les 18, 19 et
20 octobre.
-► Pleumeur-Bodou (22), sur le site de Cosmopolis, les 18, 19 et
20 octobre.
Le vendredi 18 octobre 2002 accueillera plus particulièrement les
scolaires en groupe pour visiter les villages des sciences (pour
réserver, contacter les coordinations départementales). Des
chercheurs de l'lnsa de Rennes, de l'Ifremer Brest... peuvent intervenir
sous forme de conférences durant la Fête de la science dans des
établissements scolaires sur des sujets comme les métiers de la
recherche.
Pour toute information sur les villages ou les autres manifestations
qui auront lieu dans les départements, vous pouvez contacter les
coordinations départementales :
-► Côtes d'Armor et Finistère
Abret - Cosmopolis - 22560 Pleumeur-Bodou
Tél. 02 96 46 60 50 - Fax 02 96 46 60 51
abret.multimed@wanadoo.fr
-~ Ille-et-Vilaine
Espace des sciences - Centre d'affaire Hermès
6, place des Colombes - 35000 Rennes
Tél. 02 99 35 28 20- Fax 02 99 35 28 21
michel.cabaret@espace-sciences.org
-> Morbihan
Maison de la mer - I, avenue de la Marne - 56100 Lorient
Tél. 02 97 84 87 37- Fax 02 97 64 15 48
contact@ccstilorient.org
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