Le développement durable
Agences Générale des Eaux
Edition braille : Association
La facture en braille est proposée à l'ensemble de nos clients non-voyants.
Elle leur permet de connaître et gérer leur budget Eau de façon autonome.
Sur demande, les documents d'information sur l'eau (courriers, brochures,...) peuvent également
être traduits en braille. Ce nouveau service vient compléter ceux adaptés aux personnes à mobilité
réduite ou mal-entendantes, disponibles sur notre site internet www.generale-des-eaux.com
et par téléphone en contactant Générale des Eaux Direct.
Pour obtenir la facture
en braille, contactez : Générale des Eaux Direct
[0811 904 9041
N'op
GENÉRALE
deseaux
Agences Compagnie des Eaux -
et de l'Ozone 1
Générale des Eaux Direct
[0811 9049051
7
es travaux menés depuis 20 ans
sur les changements globaux
démontrent bien la dimension planétaire
de quelques problèmes: gaz à effet
de serre, trou dans ta couche d'ozone, disparition
d'espèces animales et végétales,
raréfaction de l'eau potable, pollution
des océans...
Il s'agit de questions environnementales
qui concernent l'humanité mais qui
se posent différemment dans les pays
riches et les pays pauvres. Les recherches
qui tendent à mieux comprendre les liens
de cause à effet multiples, complexes et
évolutifs s'inscrivent dans le concept de
l'écologie. Mais au fait, qu'est-ce que
l'écologie ? Quel est son intérêt ? À quoi
sert-elle ? Réponses.
Supplément de ta revue Sciences Ouest N°192 Octobre 2002
L'écologie
à ses débuts
L'écologie fait partie des sciences de la vie, mais
trouve ses fondements dans de nombreuses
disciplines, comme la physique, la chimie, la géologie, la
paléontologie... L'écologie en tant que science est née au milieu
du XIXe siècle, à un moment où de grands noms ont marqué
définitivement la science par des concepts novateurs et des
découvertes majeures : le botaniste religieux autrichien Gregor
Mendel et les lois de l'hérédité (à partir de 1856), les naturalistes
Lamarck puis Darwin avec les lois de l'évolution - Darwin qui sera
notamment influencé par les principes fondamentaux de la
démographie énoncés par Malthus, un économiste britannique-.
Cette époque est marquée par la disparition progressive des
vieilles croyances sur "la génération spontanée" et l'émergence
d'une vue plus rationnelle de l'influence possible des facteurs
environnementaux sur les organismes. Cette nouvelle science
est baptisée, en 1866, "écologie" (du grec oikos : demeure et
logos : science) par l'Allemand Haeckel. Une définition
fondamentale, mais qui demande à être mise à jour, tant
l'écologie a évolué depuis cette époque ! •
L'écologie évolue
'écologie moderne est née de la confrontation entre les
1. disciplines du vivant, la chimie et la physique. Le chimiste
français Antoine de Lavoisier écrivait, en 1789: "Les animaux se
nourrissent ou de végétaux ou d'autres animaux eux-mêmes nourris
de végétaux (...) Enfin, la putréfaction et la combustion rendent
perpétuellement à l'air et au règne minéral les principes que les
végétaux et les animaux leur ont empruntés. Par quels procédés la
nature opère-t-elle cette merveilleuse circulation entre les trois
règnes ?' L'idée sera reprise, un siècle plus tard, en 1841, par un
autre Français, l'agronome Jean-Baptiste Boussingault qui étudiera
le "cercle mystérieux de la vie organique à la surface du globe".
Côté chimie et physique, Carnot, Joule et Clausius ont énoncé
entre 1830 et 1850 les deux principes de la thermodynamique.
Les premiers travaux de synthèse sur l'écologie seront réalisés,
en 1926, par le géologue russe Wladimir Ivanovitch Vernadsky,
puis, le concept de "l'écosystème" verra le jour avec les travaux
de Tansley (1935) et Odum (1962).
C'est en effet à cette période, entre 1935 et les années 1980,
que la plupart des grands écosystèmes seront étudiés à travers
le monde : bilans énergétiques, échanges d'02 et de CO2 avec
l'atmosphère... Toutes ces grandes synthèses sur la biosphère
constituent les premiers travaux à l'échelle planétaire et servent
encore de références, même si les moyens mis en oeuvre
aujourd'hui permettent de trouver une nouvelle dimension, en
particulier grâce aux apports des mesures effectuées depuis
l'espace. •
Comprendre l'organisation
de la nature
a structure la plus élémentaire ayant toutes les
L caractéristiques fondamentales des êtres vivants est la
cellule. Associées en tissus ou organes, les cellules forment les
2 êtres pluricellulaires, animaux ou végétaux. Au niveau supérieur,
ces êtres constituent des "colonies" (occupation d'un espace par
une même espèce) ou des "sociétés" (organisation hiérarchisée
d'un espace par une même espèce : fourmis par exemple), ellesmêmes
organisées en "populations" (ensemble des individus
d'une même espèce). L'ensemble des populations animales
et végétales dans un même espace (le biotope) forme une
biocénose. L'ensemble des biotopes et des biocénoses forme un
écosystème. Enfin, au sommet de cette pyramide, l'ensemble
des écosystèmes forme la biosphère (la Terre).
L'écologie couvre toutes les formes d'interactions se
produisant au niveau d'organisations des plus complexes :
échanges d'information entre les organismes, bilan d'énergie
au sein des écosystèmes, succession d'espèces dans les
peuplements, vitesse de disparition des espèces, adaptation des
organismes aux conditions environnementales...
C'est ainsi, en regardant de près les organismes vivants, que
les chercheurs ont découvert qu'aucune espèce ne peut vivre
sans les autres et qu'ensemble elles forment de longues chaînes
de cause à effet. Un exemple : sans les abeilles pas de
pollinisation des plantes, donc pas de fruits (graines) pour nourrir
les oiseaux, qui eux-mêmes nourrissent (entre autres) les chats
et produisent des fientes qui nourrissent les plantes... •
Et l'homme dans tout ca ?
i nous reprenons l'exemple précédent (sur les abeilles
pollinisant les plantes...), nous voyons qu'à un moment ou
à un autre, l'homme est intégré dans la chaîne. Or, fait unique
dans la nature, l'homme est la seule espèce qui, par ses
comportements, détruit son propre environnement ! Nous
polluons le sol, l'air, l'eau, faisons disparaître des milliers
d'espèces animales ou végétales... C'est cette prise de
conscience dans les années 60, qui a donné naissance à ce que
l'on a appelé l'écologie humaine. Or, malgré l'urgence qu'il y a à
réagir, une statistique publiée dans le monde, il y a vingt ans,
montrait que moins de 10 % de la population
connaissait le mot "écologie" ! Et, en 1987, un
_ rapport de l'Unesco (rapport Brundtland) resté
célèbre a lancé l'idée qu'il "est impossible de continuer
ainsi. Nous devons soutenir le développement économique de
tous, mais en prenant en compte l'avenir."
L'écologie entrait alors dans une nouvelle phase : "l'écologie
politique". Mais, même si dans certains pays comme l'Allemagne
ou la France, des "Verts" ont pu accéder aux hautes fonctions
de l'État et ont pu animer des "ministères de l'Environnement",
on a souvent le sentiment que "rien ne change". Il serait injuste
de croire cela. Aujourd'hui, rares sont les personnes qui n'ont
pas conscience de l'urgence de protéger l'environnement. Le
problème tient plus dans la difficulté que nous avons, chacun, à
pouvoir agir à notre échelle... •
Ce que chacun peut faire
I I faut cesser de croire que seul l'État peut faire des "choses"
en faveur de l'écologie. Au quotidien, nous pouvons en effet
réaliser une multitude de gestes "utiles" :
Cela commence par :
Ne pas laisser de lampes ou d'appareils électriques allumés,
quand on n'en a pas vraiment besoin.
Ne pas laisser couler d'eau inutilement.
Ne pas jeter de déchets dans la nature, et ramasser ceux que
l'on trouve un peu partout lors des ballades en extérieur.
Veiller à bien trier ceux que l'on a à la maison.
Toujours préférer les produits "recharge" afin d'éviter la
multiplication des emballages plastique.
Ne pas brûler de plastiques chez soi, mais les porter dans les
containers spéciaux.
Éviter de prendre la voiture ou le vélomoteur lorsque l'on en n'a
pas absolument besoin.
Ne pas laisser les radiateurs allumés lorsque les fenêtres sont
ouvertes ou qu'il n'y a personne dans la pièce...
Autant de petites règles de bon sens qui contribuent
efficacement à la protection de l'environnement. •
MÈRE,
TE suls Dl.So1E
IV WaSi(z
Vt3fKE PRESE+e ! ,,.
n;tkMrE n•_
141 Noix it• chur o'ÉCotoGir
•
1
Des relations complexes
'écologie va très loin dans ses analyses et, pour se faire,
s'est dotée d'un vocabulaire très riche (trop ?), réservé aux
spécialistes... Voici toutefois quelques définitions utilisées pour
décrire les différentes relations prédateurs proies, hôtes parasites...
qui obéissent à des lois maintenant bien connues, impliquant
la démographie, la génétique des populations, l'évolution
des espèces. Notez que nous avons simplifié ce tableau, car il
existe de nombreux cas intermédiaires...
Relation intraspécifi lie des organismes d'une même espèce.
Il en résulte des avantages réciproques entre individus. La taille de
la population offre une protection face aux prédateurs, par exemple.
Relation interspécifique : lie des espèces différentes selon toute
une hiérarchie de relations.
Les symbioses : avantages égaux pour les deux partenaires.
Alliance : un exemple, l'oiseau garde-boeuf débarrasse le rhinocéros
de ses parasites et le prévient des dangers. Il y gagne protection et
nourriture.
Mutualisme : un exemple, la pollinisation des fleurs par l'abeille. La
première est fertilisée, la seconde se nourrit.
Symbiose totale : les deux partenaires ne forment qu'un. Exemple,
le lichen qui est constitué d'une algue produisant de l'énergie et d'un
champignon qui assure l'humidité.
Ectosymbiose : l'un des partenaires reste à l'extérieur de l'autre.
Exemple, l'anémone, poussant sur le dos du crabe, lui apporte
protection et bénéficie en retour du déplacement de ce dernier, ce qui
lui assure une meilleure prolifération.
Endasymbiose : l'un des partenaires vit dans l'autre, comme par
exemple, les bactéries du rumen des ruminants. Elles sont
indispensables à, la digestion (elles aident le bovin à digérer la
cellulose) et se nourrissent des végétaux absorbés.
Les probloses : avantages pour l'un des deux partenaires sans
nuisance pour l'autre.
Paréchie (cohabitation) : les poissons pilotes sont protégés par le
requin qu'ils accompagnent.
Epochie (colonisation) : les plantes épiphytes vivent sur les arbres
pour avoir plus de lumière.
Synéchie (location) : certains insectes se nourrissent des déchets,
qu'ils trouvent dans les nids des oiseaux.
Endochie (intérieur) : le virus du paludisme vit dans le moustique
sans le contaminer.
Les parabioses : dépendances à l'autre espèce, mais toujours
sans nuisance.
Commensalisme : les hyènes et les vautours dépendent des prédateurs
carnivores.
Les antibioses : l'un des deux partenaires est affaibli.
Interférence : toute forme d'interaction entre individus générée par
des signaux physiques, chimiques ou psycho-physiologiques : l'agressivité
de certains poissons stresse les autres espèces.
Compétition : il y a compétition lorsque l'exploitation d'une ressource
donnée (nourriture, lumière, espace, temps...) par un organisme diminue
les capacités (croissance pondérale, fécondité...) d'organismes
de la même. espèce (compétition intraspécifique), ou d'autres
espèces (compétition interspécifique) : plantes poussant plus vite
que d'autres, afin de gagner la lumière et plongeant les autres dans
l'ombre.
Parasitisme : pratiqué par les moustiques, les puces, les tiques...
Prédation : l'un des partenaires tue l'autre.
Toutés ces formes d'antibioses développent chez le partenaire affaibli
de nombreuses adaptations de défense : couleur, enveloppes
dures, coquilles, poisons, camouflage...
(Source : Atlas de l'écologie, Dieter Heinrich et Manfred Hergt, Livre de poche, 286 p., 1997)
3
~
R. Barbault, Écologie générale, Abrégé, Masson, 224 p.
Wladimir Vernadsky, La biosphère, Seuil-Points N° S147, 282 p. 2002, 7,40 €.
Dieter Heinrich et Manfred Hergt, Atlas de l'écologie, Livre de poche, 286 p., 1997,
11,4 €.
http://www.monde-cliplomatique.fr/index/sujet/ecoloOe
Excellent site du Monde diplomatique, proposant une grande quantité d'articles
(parfois un peu compliqués) sur l'écologie dans le monde.
http://www.counierintemational.com/ecolo0e/00.htm
Autre excellent site, celui de Courrier International. Les grands problèmes du
monde vus par les journalistes étrangers. Passionnant.
http://www.environnement.gouvfr/default.htm
Le site officiel du ministère de l'Écologie et du Développement durable.
http://www.amisdelaterre.org/lexique/
Sur le site de l'association Les amis de la Terre, un lexique très bien fait pour
connaître le vocabulaire de base de l'écologie.
http://www.ecologle.sgdg.org/
Un forum où l'on peut discuter d'écologie. Attention, quelquefois, la discussion
dégénère en bagarre... En tout cas un bon moyen de rencontrer des passionnés.
L'importance
de toute vie
Savez-vous que c'est dans le foie
de certains requins que l'on a
trouvé une substance, la squalamine,
qui pourrait permettre de soigner
de nombreux cancers ? Que
c'est dans le sang bleu des étonnantes
limules (gros crustacés
marins), que l'on a trouvé le principe
du T22, ce médicament qui
permet d'empêcher le virus du
Sida de se développer dans l'organisme
? Que ce sont des bactéries
hyperthermophiles (c'est-à-dire,
capables de vivre dans des eaux à
très hautes températures) que l'on
espère trouver des moyens de soigner
les grands brûlés ? On le voit,
partout dans la nature, il y a des
prodiges de vie. Et pourtant, on
connaît (grâce aux collections des
musées) plus de 584 000 espèces
(dont 4000 végétales) qui ont disparu
depuis 1600, par la seule
faute de l'homme : dégradation
des milieux, surexploitation des
espèces... Par ailleurs, selon une
estimation faite lors de la convention
de Washington sur la protection
des espèces naturelles (1973),
environ 22 millions d'entre elles
seraient encore menacées de
disparition d'ici à vingt ans. Certes,
la disparition des espèces est un
phénomène naturel. Grâce
à l'étude des fossiles, les
paléontologues estiment
que la durée de vie
moyenne d'une espèce
varie entre 1 et 2 millions
d'années pour un
mammifère et 10 millions
pour un invertébré. Mais
du fait des comportements
humains, ce temps naturel a
été ramené à quelques
siècles, voire
dtvtiah/
fia~
à quelques
décennies... • '.AV(lt.P
Prochain dossier : Les codes secrets
NiKvm
Découvrir, supplément gratuit de Sciences Ouest. 155N -1629-318S. CEspace des sciences, 6, place des Colombes, 35000 Rennes - redaction@espace-sciences.org- httpi/wunu.espace-sciences.org. Président de l'Espace des sciences: Paul Tréhen. Directeur de la publication: Michel
Cabaret. Rédacteur en chef délégué: Jean François Collinot (tél. 02 96 67 79 74 /02 06 67 71 38). Dessinateur: Nicolaz. Crédit photos : DR, JFC. Découvrir est publié grace au soutien de la Région Bretagne, du ministère de f Education nationale, de la Recherche et de la Technologie,
des départements du Finistère et Mlle-et-Vilaine, de la Ville de Rennes, de la Direction régionale des affaires culturelles et du Fonds social européen. Édition: l'Espace des sciences. Réalisation: Pierrick Bertôt création graphique, 35510 Cesson-Sévigné. Impression: TPI, 35830 Betton.
MICHEL CABARET. DIRECTEUR DE L'ESPACE DES SCIENCES
ALCHIMIE
DÉV ELOPPEMENT
DURABLE
L'Espace des sciences propose actuellement l'exposition "La chimie
naturellement", une production originale créée en partenariat avec la Cité
des sciences et de l'industrie, avec la participation de nombreux
scientifiques. Au-delà de la présentation de la matière, de ses constituants et de
leurs transformations, cette exposition est aussi pour nous l'occasion de montrer
au public que la chimie ce n'est pas seulement les pollutions et les accidents...,
mais aussi la santé, l'environnement, les matériaux, l'alimentation.
Des thèmes importants qui nous touchent tous et qui étaient également au
coeur des débats de ces dernières semaines avec le sommet mondial du
développement durable qui a eu lieu en septembre dernier à Johannesburg.
Les préparatifs s'étaient tenus à Rennes au début de l'été et c'est pourquoi
Sciences Ouest s'est penché sur le sujet, prenant l'avis de scientifiques de la
région et montrant quelques actions concrètes réalisées en Bretagne.
Le produit développé par une entreprise finistérienne pour limiter l'érosion
côtière et réensabler naturellement les plages, présenté en début de revue, en
est une bonne illustration. Toujours côté actualité, celle de la Génopole Ouest
avec les travaux de l'Inra sur la génomique des animaux d'élevage, dont les
applications concernent notamment une meilleure qualité de la viande. Et enfin,
toujours dans l'alimentation, la chronique culinaire mensuelle d'Hervé This.
Alchimie de chimie, d'alimentation et d'environnement... ce numéro aborde
des sujets de notre quotidien. Notre démarche, rester toujours proche de vous !
Bonne lecture.
r,D
2EL4
- t'eff et- de serre, L'ESB, - calme-foi e}' prends - l'es pas folie
(es dioxines, Ces 00M un verre d' eau... p eirn de nit'rahes
SCIENCES OUEST est rédigé et édité par l'Espace des sciences, Centre de culture scientifique technique et industrielle (Association loi de 1901),
centre associé au Palais de la découverte n Espace des sciences, 6, place des Colombes, 35000 Rennes - lespace-des-sciences@wanadoo.fr -
nathalie.blanceespace-sciences.org - http://www.espacesdences.org - Tél. 02 99 35 28 22 - Fax 02 99 35 28 21 • Président de l'Espace des sciences :
Paul Tréhen. Directeur de la publication : Michel Cabaret. Rédactrice en chef: Nathalie Blanc. Rédaction : Jean François Collinot, Vincent Derrien, Hervé
This. Comité de lecture : Christian Willaime (physique-chimie-matériaux), Gilbert Blanchard (biotechnologies-environnement), Michel Branchard
(génétique-biologie). Abonnements : Béatrice Texier. Promotion : Magali Colin. Publicité : AD Media - Alain Diard, tél. 02 99 67 76 67, e-mail
info@admedia.fr • Sciences Ouest est publié gr&e au soutien de la Région Bretagne, du ministère de l'Éducation nationale, de la Recherche et de la
Technologie, des départements du Finistère et d'Ille-et-Vilaine, de la Ville de Rennes, de la Direction régionale des affaires culturelles et du Fonds social
européen. Edition : l'Espace des sciences. Réalisation : Herrick Bert&t création graphique, 35510 Cesson-Sévigné. Impression : TPI, 35830 Betton.
METULE n
.unn.1 i
lo .b ....1111..,
.:0
c
u ~ Coi
et 11111/11115
teceeelqles
NIA
FINISTERE
~~ ~
RPITIPM/MR
Tirage du n°192:
4 500 ex.
Dépôt légal n°650
ISSN 1623-7110
EN BREF 4/5
GROS PLANEntreprise
Sur les boudins, la plage 6
GROS PLANActualité
Bovins, porcins, poulets et truites,
acteurs de la Génopole Ouest
GROS PLANActualité
Chroniques culinaires
Cuisine, chimie et couleur des haricots..8
DOSSIER
La Bretagne au coeur
du développement durable 9
L'idée de développement
durable 10/11
L'agriculture en pleine mutation 12
Actions locales avant tout 13
Le littoral, sous surveillance
renforcée 14
Les garages rennais :
vers la norme ISO 14000 15
Jardins : un autre regard 15
L'eau de Lorient 16
Pour en savoir plus 17
GROS PLANComment ça marche ?
Solvants "miraculeux" 18
À L'ESPACE DES SCIENCES 19
AGENDA 20/21
Sciences Ouest sur Internet
www.espace-sciences.org
L'écologie,
qu'est-ce que c'est ?
EN BRE - • • •.M • 1 : 11
Innovante Bretagne
La 4' édition du concours national d'aide à la création d'entreprises
de technologies innovantes, organisée par le ministère de la
Recherche et l'Anvar, a vu récompenser, cet été, 12 projets bretons sur
les 63 déposés cette année dans toute la région. Les heureux élus se
répartissent dans les secteurs des télécommunications, de l'imagerie,
de la bio-informatique, la santé, l'agriculture, l'environnement et le nautisme.
4 d'entre eux ont été primés dans la catégorie "création-développement"
(et recevront, en moyenne, 230000 €) et 8 autres dans la catégorie "émergence"
(23 000 €), positionnant ainsi la région au 7' rang national, en nombre de
lauréats. Notez que les 3 premières éditions du concours ont déjà contribué à la
création de plus de 350 entreprises, dont une vingtaine en Bretagne.
-,Rens. : Louis Bertel, DRRT, tél. 02 99 87 43 13,
Karine Latimier, Anvar, tél. 02 99 38 45 45.
Rennes Atalante
Le pôle biomédical est à l'honneur dans la nouvelle plaquette
de la technopole Rennes Atalante. Laboratoires de R&D, startup
et sociétés de service sont mis en évidence au sein du
campus de Villejean, preuve d'un environnement économique
et scientifique dynamique. Disponible sur simple demande.
-►Reps. : Rennes Atalante, tél. 02 99 12 73 73,
technopole@rennes-atalante.fr, http://vmm.rennes-atalante.fr
Du côté des l aborato i res Les échos de l'Ouest
Les enjeux de la chimie
combinatoire
Le Centre innovation et technologie de
Rennes (CITRennes) organisait, du 2 au
6 septembre, la première école thématique
du CNRS sur la chimie combinatoire.
Les perspectives : réaliser
simultanément un grand nombre de
réactions, en optimisant robotisation et
automatisation. 25 industriels s'étaient
tout spécialement déplacés, certains
même avec leur robot (des monstres
pouvant réaliser jusqu'à 48 manipulations,
traiter 800 échantillons en même
temps, toutes les 0,7 secondes !), pour
accueillir les 75 stagiaires présents.
"Peser, évaluer, analyser, distribuer un
liquide, toutes ces opérations intéressent
aussi bien le secteur de la santé, que celui
de l'environnement ou des sciences de la
matière", explique Olivier Lavastre,
directeur du CITRennes et initiateur de
ces journées. Aujourd'hui, il propose
au CNRS d'en faire une formation à
l'échelle nationale : "Il n'y a aucune raison
de continuer à perdre du temps quand
on sait que l'on peut en gagner", poursuit-
il. Au CNRS de tirer le bilan.
-+Rens. : CITRennes, Université de
Rennes 1, campus de Beaulieu,
Olivier Lavastre, tél. 02 23 23 56 30,
olivier.lavastre@univ-rennes1.fr
Bactériologie
vétérinaire
Le 2' colloque international
francophone de
bactériologie vétérig
naire a eu lieu, les 5 et
6 septembre derniers,
g au Zoopôle de Ploufragan
(22). Organisé par l'Afssa* et
l'Ispaia**, il a accueilli pas moins de
150 scientifiques, en provenance du
Québec, de Belgique, de Suisse,
d'Autriche, de Hongrie et bien sûr
de France. Les thèmes abordés :
méthodes de détection et identification
des bactéries responsables de
pathologies chez le porc, la volaille et
les bovins ; bactéries présentes dans
les denrées alimentaires ; relations
hôtes/bactéries ; antibiorésistance. Ces
deux journées furent aussi l'occasion
de récompenser un jeune chercheur,
4 Anne Thomas de l'université de Liège
(Belgique), pour ses travaux sur l'importance
de Micoplasma bovis dans
les pathologies respiratoires du bovin.
Jugée de haut niveau scientifique,
cette manifestation devrait se tenir
dans trois ans en Suisse et s'ouvrir plus
aux pays africains.
-,Rens. : Geneviève Clément,
Ispaia - Zoopôle Développement,
tél. 02 96 78 61 30.
Le cidre,
objet d'attention
Une halle technologique pilote de production
de cidre de 350 m' a été inaugurée
le 13 septembre dernier sur le
domaine de l'Inra, au Rheu. Gérée par
les professionnels du Centre technique
de production cidricole (CTPC),
la halle accueille des équipements
permettant maintenant de produire
des volumes tournant autour de la centaine
de litres, contre les 2 à 16 litres
précédemment obtenus à l'Inra. L'objectif
: améliorer les dégustations
afin de mettre à jour les paramètres,
encore mal connus, de la fermentation
et permettre une meilleure reproductibilité
de la production, le problème
majeur du produit.
'.Rens.: Rémi Bauduin,
responsable de la halle,
tél. 02 99 60 92 84,
CTPC, tél. 02 33 27 56 70,
http://ctpc.cidre.net
Réouverture
du Marinarium
de Concarneau
Le Marinarium de
Concarneau a rouvert
s ses portes cet été. Situé
dans la station de biologie
marine la plus
vieille du monde (1859), le Marinarium
offre au public une vitrine des activités
de recherche dans les domaines de la
vie marine, de l'environnement et du
devenir des océans. L'espace a été
divisé en six grands thèmes (planète
mer ; connaître, comprendre, gérer ; le
plancton ; le littoral ; gérer la mer ; les
Glénan), dans lesquels se répartissent
six aquariums thématiques, deux aquariums
tabulaires et un grand bassin de
120000 litres présentant la faune et la
flore de la région. Murs d'images, vidéo,
manipulations, schémas et animations
complètent le tout dans un espace bien
conçu.
-.gens.: Station de biologie
marine de Concarneau,
Yves Le Gal, tél. 02 98 97 06 59,
Marinarium, Annie Péron,
tél. 02 98 97 06 59.
Du renfort pour animer
la Génopole Ouest
Éric Mathieu a rejoint la
cellule animation et coordination
de la Génopole
Ouest. Basé à Angers et
financé par la Région
Pays de La Loire, ce poste vient renforcer
celui de Jocelyne Le Seyec, supporté
par la Région Bretagne. Titulaire
d'un doctorat en génétique, suivi d'un
3' cycle en informatique, Éric Mathieu a
été pendant 9 ans responsable bioinformatique
de Transgène, une
société de biotechnologies strasbourgeoise,
avant de rejoindre Pays de la
Loire Innovation en tant que conseiller
biotechnologie et santé, puis de se
lancer dans une aventure "start up"
dans le domaine de la transgénèse. Un
parcours riche et complet qui devrait
lui permettre de mener à bien ses missions
au sein de la Génopole Ouest :
valorisation et mutualisation de l'activité
des 2 régions, communication sur
l'amorçage et le financement de projets,
animation de la cellule formation,
promotion de la Génopole Ouest dans
les grands événements nationaux voire
internationaux...
-,Reus.: Eric Mathieu,
tél. 02 41 72 86 17,
e.mathieu@pdlinnov.com
L'Ensieta et Thalès
coopèrent
E M18TA0 T HALES
Emmanuel Grave, directeur général de
Thales Systèmes Aéroportés et Philippe
Le Glas, directeur de l'Ensieta
(École nationale supérieure des ingénieurs
et des études technologiques
d'armement) ont signé, le 9 septembre
dernier, une convention de coopération
technologique.
L'objectif : mettre l'expertise du centre
de recherche de l'école au service du
premier industriel européen en électronique
de défense, sur des thèmes
ciblés tels que l'analyse des environnements
électromagnétiques complexes,
ou encore le développement
de nouvelles technologies nécessaires
à la conception et à l'intégration des
systèmes de surveillance et de renseignement
de demain. Un accord qui
marque la synergie des forces industrielles
et scientifiques brestoises.
-►Rens.: Christel Le Coq,
service communication de l'Ensieta,
tél. 02 98 34 88 51,
lecoqch@ensieta.fr
_ ~
"On ne commande à la nature
qu'en lui obéissant."
Réponse page 21
te Marinarium
Du côté des entreprises
Agence française de sécurité sanitaire des aliments. • • Institut supérieur des productions animales et des industries agroalimentaires.
Space 2002
L'Inra, fidèle au poste SP CE
À l'occasion du Salon de la production agricole-carrefour
européen (Space) 2002, qui s'est tenu à Rennes du 10 au
13 septembre derniers, l'Inra présentait ses recherches sur
la génomique animale (voir article page 7), ainsi que les travaux réalisés
dans le cadre du programme national porcherie verte, sur le
développement d'innovations technologiques capables d'atténuer les
impacts négatifs du modèle dominant de production, mais aussi des
alternatives novatrices. Deux conférences sur le bien-être des volailles,
d'une part, et l'éradication de la tremblante du mouton par sélection
génétique, d'autre part, ont également animé ces journées qui ont reçu un
très bon accueil de la part du public.
-►Rens.: Service communication, Patricia Marhin,
tél. 02 23 48 52 64, marhin@rennes.inra.fr
France Télécom et la sécurité alimentaire
Optimiser les process, sécuriser les envois par
téléprocédures, améliorer la réactivité par le
traitement de l'information en temps réel dans le
contexte de la traçabilité et de la sécurité alimentaire, tels étaient les
thèmes des ateliers et conférences proposés, le 10 septembre au Space,
par le réseau d'entreprises constitué par France Télécom et ses partenaires :
Décision Alpha (agro-informatique, Ploufragan), Sydel (automatisme et
informatique industrielle, Lorient) et Prios (informatique spécialisée dans
l'agroalimentaire, Nantes). L'occasion, pour les intervenants de la filière, de
toucher du doigt la réalité des solutions proposées.
-►Rens.: www.francetelecom.com/bretagne,
www.decision-alpha.com, www.sydel.com, info@prios.fr
DECISION ALPHA
PRIGS
(rance tele
PI Ullih;,
'1111111111111' IMA
FORMATION CONTINUE EN INFORMATIQUE
stages courts
SCR _P)LInstitut
de Formation
Supérieure en
Informatique et
Communication
J2,~VERs/tqr
~~ ~~~• sls~~
UNIVERSITE DE RENNES 1
CONTACT / INFORMATIONS
Université de Rennes1
Service Formation Continue
4, rue Kléber 35000 Rennes
02 23 23 39 50
http://sfc.univ-rennes1.fr
A lire
Activité agricole et droit de l'environnement,
l'impossible conciliation ?
La thèse d'Isabelle Doussan, maître de conférences à la faculté de droit et
de science politique de l'Université de Rennes I, illustre la complexité des
rapports entre l'activité agricole et l'environnement que le droit est amené à
réguler.
..Collection logiques juridiques, Éditions l'Harmattan,
ISBN : 2-7475-2183-4, 39, 65 €.
Patrimoine biologique et chaînes
alimentaires
Cette ouvrage de la collection présentant l'ensemble
des résultats du programme Seine-Aval, décrit les
contrastes entre des zones où la faune est très
abondante et des zones presque privées de vie
animale. Un exemple qui montre que l'impact
socio-économique sur les fonctionnalités de
l'écosystème estuarien n'est pas négligeable.
-'Éditions Ifremer, tél. 02 98 22 40 13, editions@ifremer.fr
Le "coup de coeur de la bibliothèque Colombia"
L'agriculture à la recherche de ses futurs
Longtemps soucieuse de produire en quantité et d'améliorer
ses performances, l'agriculture française -et européenneest
aujourd'hui confrontée à de nouvelles interrogations
concernant la qualité sanitaire et le goût des produits,
le respect de l'environnement ou encore l'aménagement
de l'espace. Cet ouvrage très documenté présente une
synthèse des travaux du groupe "Agriculture et
territoires en 2015"*. Au terme de celui-ci, on comprend
mieux les nouveaux enjeux liés à l'agriculture, tant environnementaux
que commerciaux, et on a quelques pistes de réponses à la question :
quels sont les avenirs possibles du secteur agricole en France ?
-'Sous la direction de Philippe Lacombe, Ed. de l'Aube, Datar, 2002, 182 p.
Ouvrage disponible à la bibliothèque Colombia.
. Groupe de travail mis en place par la Datar (Délégation a l'aménagement du territoire et a l'action régionale).
5
Algues et réchauffement climatique
Des thèmes d'importance mondiale, comme le réchauffement planétaire et
la protection des mers et des océans sont évidemment au coeur des
préoccupations communautaires. Ainsi, le projet de recherche "patforce"
(New Particle Formation and Fate in the Coastal Environment), financé par
l'Union européenne, a mis en évidence le rôle des algues marines dans la
lutte contre le réchauffement de la planète. Les vapeurs d'iode émanant des
algues iraient en effet contre le réchauffement : les algues et le plancton, qui
se multiplient lorsque la température de la mer monte, dégagent des
vapeurs qui empêchent la chaleur de parvenir jusqu'aux sols et aux océans,
évitant alors à celle-ci de se faire piéger par les gaz à effet de serre.
L'équipe de ce projet réunit 15 groupes de recherche en provenance
d'Irlande, de Finlande, de Suède, d'Allemagne, du Royaume-Uni et des
Pays-Bas.
-►Rens.: http://macehead.nuigalway.ie/parforce/
Eic@bretagne.fr, tél. 02 99 25 41 57. C~IINNFO CENTRE
Internet
http://www.orsb.fr
L'observatoire régional de la santé
en Bretagne propose de nouvelles
rubriques : il vous invite à visiter
d'autres observatoires de la santé en
Europe , à prendre connaissance
disponibles sous les intitulés : conduites addictives, cartographie, suicides ,
ou encore à consulter les travaux en cours et les rapports d'études sur des
thèmes comme, les effets chroniques des pesticides sur la santé : état actuel
des connaissances, l'évaluation du plan régional pour l'autisme, la santé des
jeunes : état des lieux.
des nouveaux indicateurs de santé
u côté de l'Euro • e
Stabipla • e : comment a marche ?
Comme bien des inventions, le Stabiplage se base sur un principe
extrêmement simple. Il se présente sous la forme d'un boudin de textile
perméable recouvert de polyester, long de 30 à 70 m. Espace Pur l'ancre sur
le territoire à réensabler. L'ouvrage est ensuite injecté de sable afin de
prendre son volume final. Il est disposé perpendiculairement au trait de côte
si le marnage est important ou est immergé parallèlement à la côte si
l'amplitude des marées est plus réduite (en Méditerranée, par exemple).
Les propriétés de souplesse et de perméabilité de la réalisation permettent
de ne pas "faire barrage" au sable comme le ferait une digue, mais plutôt de
gérer les flux de sédiments. L'étude préalable systématiquement menée par
Espace Pur permet de fabriquer un Stabiplage sur mesure pour chaque
problème posé.
Au final, l'érosion côtière est stoppée, le sable revient sur la plage et
recouvre le Stabiplage qui devient alors invisible aux usagers de la plage. Un
atout esthétique non négligeable !
ntreprise
SCIENCESOUEST 192/OCTOBRE 2002
6
.Depuis sa création
en 1997, la société
Espace Pur est suivie
dans son développement
par la Technopole
de Quimper Comouaille. Son
siège social est actuellement basé
à Tréffiagat. Sa gérante, Béatrice
Comic n'est autre que la fille de l'inventeur
de la technique que commercialise
la société : le Stabiplage.
Elle explique la situation : "Bien
souvent, les constructions autour des
plages modifient les flux de sédiments
sur la côte. Cette transformation
entraîne alors une diminution du
niveau des plages, voire parfois un
creusement des dunes par la mer.
Bien sûr, l'érosion côtière et fluviale
n'a pas toujours pour origine les
constructions, mais c'est le cas que
nous rencontrons le plus souvent."
Un désensablement des plages
qui peut rapidement causer du tort
à l'activité touristique d'une commune,
les plages devenant moins
sûres, plus petites et moins
agréables pour les riverains et les
usagers. Bien sûr, depuis longtemps,
il existe des parades pour maintenir
le niveau et la qualité des plages.
Parmi la plus prisée des élus : le
rechargement saisonnier en sable.
"Plusieurs responsables politiques
nous ont appelés en nous expliquant
qu'ils faisaient venir chaque année
plusieurs tonnes de sable, explique
Béatrice Comic. Ce sont des investissements
de plusieurs dizaines de
milliers d'euros qui doivent être
renouvelés tous les ans ! Nous leur
proposons une alternative durable."
Du sable comme
de la poudre aux yeux
En effet, l'apport artificiel en
sable n'est pas une solution
pérenne. Cela permet tout juste
de pallier temporairement le problème,
mais comme aucun remède
n'est apporté, l'année suivante, tout
est à recommencer. D'autant plus
que le sable qui est rajouté sur les
plages ne possède pas les caractéristiques
sédimentaires du sable
d'origine.
Le tourisme est une préoccupation
importante en Bretagne. Mais
plus que les intérêts économiques,
c'est la préservation du littoral et de
tout l'environnement côtier qui est
en jeu. C'est pourquoi, le Stabiplage
est une solution qui peut être couplée
à d'autres actions telles que
des enrochements ou des revégétalisations
de dunes.
Le Stabiplage commence à
connaître un véritable succès international.
La présence d'Espace Pur
sur des salons à l'étranger et de nombreuses
réalisations dans plusieurs
pays sont le signe d'une bonne santé
pour la petite société finistérienne.
De Crozon Morgat à Larmor Plage
en passant par la Méditerranée, le
Bénin, Djerba ou le littoral indien,
Espace Pur apporte son expertise et
son savoir-faire en proposant des
solutions adaptées à chaque cas.
Aujourd'hui, l'entreprise emploie
huit personnes et travaille beaucoup
en réseau avec des attachés commerciaux
dans plusieurs pays.
Espace Pur compte proposer la
technique Stabiplage sur des chantiers
fluviaux, à l'image de celui
entrepris actuellement sur la Loire.
Un projet qui devrait se terminer
dès que le niveau du fleuve, exceptionnellement
haut cette année,
aura diminué. De plus, un partenariat
avec Gaz de France - Inter-
Développement va permettre de
développer un Stabiplage adapté
aux plages de galets. Le principe
sera d'associer au Stabiplage la
technique du BNA"'. Grâce à un
système électrique, les coquilles
viendront s'agglutiner sur le boudin
(voir encadré) et en renforceront sa
structure. n V.D.
"' Béton naturel armé.
Contact 4 Espace Pur,
Béatrice Comic, Pendreff Laë,
29730 Tréffiagat, tél. 02 98 52 32 55,
stabiplage@wanadoo.fr
Sur les boudins,
la plage
n bon scientifique est avant tout un excellent
_ observateur. Jean Cornic n'est pas à proprement parler
un scientifique, en revanche, il n'empêche que, il a imaginé il
y a vingt ans, d'après des observations minutieuses de la mer
et des mouvements des sédiments, un procédé unique
permettant de limiter l'érosion côtière et de réensabler
naturellement les plages et les berges dégradées.
Aujourd'hui, la technique est bien rodée. C'est la société
Espace Pur qui commercialise le procédé. Le bien-nommé
Stabiplage.
Le Stabiplage
est déroulé puis ancré
à la plage.
Le Stabiplage
est injecté de sable
afin de lui donner
son volume final.
Les flux de sédiments
sont régulés pour
permettre de limiter
l'érosion côtière.
Au final, le Stabiplage
sera entièrement
recouvert de sable.
Grâce à ce procédé,
certaines plages du
Morbihan ont pu être
s rehaussées de plus
W d'un mètre.
OS
S CdIENuCEaS lité OUEST 192/OCTOBRE 21502
Le programme Agenae à Rennes
7 équipes travaillent à Rennes sur l'étude des gènes impliqués dans :
L'ontogenèse et le métabolisme des tissus musculaires et adipeux et la
qualité de la viande (porc). n Les interactions nutrition - reproduction (truie
et porcelets). n Les interactions nutrition - pathologies. • L'engraissement.
La sexualité et la reproduction (poissons). n La myogénèse et la
caractérisation des fibres musculaires (poissons). n La réponse et l'adaptation
au stress chronique (poissons). n
nalyse du génome des animaux d'élevage (Agenae), ainsi
s'intitule le programme de l'Inra, dont la thématique
s'intègre parfaitement dans le nouveau réseau de la Génopole
Ouest. Rencontre avec Florence Le Gac, très impliquée dans
ces deux projets.
jSéquençage, clonage,
expression des
gènes, cartographie,
les faits sont là : un
chercheur travaillant
sur le vivant sera amené un jour ou
l'autre à s'intéresser au génome de
l'organisme en question. La génomique
contribue au rapprochement
entre les chercheurs du monde
végétal et ceux du monde animal et
rend nécessaire la collaboration de
ceux-ci avec des informaticiens pour
ce qui concerne l'analyse et l'interprétation
des nombreuses données
produites. Concrétisation de cette
structuration au niveau des régions
Bretagne et Pays de la Loire (voir
précédents numéros de Sciences
Ouest"), le réseau Génopole Ouest
vient compléter d'autres niveaux
d'organisation, comme à l'Inra, où
Sciences Ouest a rencontré Florence
Le Gac, membre du comité de pilotage
de la Génopole Ouest pour le
volet agronomie animale et coresponsable
avec Yann Guiguen, de la
partie poisson du programme Agenae
de l'Institut.
Une démarche globale
Le programme Agena, initié en
1999, regroupe au niveau national
des équipes de l'Inra travaillant sur
différentes espèces d'élevage. Il
Image d'une puce à ADN truite du
programme Agenae. Les signaux
mettent ici en évidence les gènes
exprimés dans le testicule de truite
au 1" stade de la spermatogénèse.
s'est transformé, depuis le 3 mai
2002, en un Groupement d'intérêt
scientifique (GIS) Agenae dont le
but est de renforcer les travaux en
génomique sur les animaux d'élevage
et les coopérations entre
recherche publique et partenaires
professionnels. Un défi majeur pour
l'avenir de l'élevage européen. À ce
titre, quatre "modèles" d'espèces
présentant un intérêt agronomique
ont été retenus - un ruminant, un
monogastrique, un oiseau et un
poisson - pour identifier la partie
exprimée de chacun de leur
génome, établir les cartographies et
étudier la diversité génétique dans
ces populations, pour maîtriser l'élevage,
la qualité des produits et la
santé des animaux. Il s'agit d'une
démarche globale intégrant différents
niveaux d'organisation : depuis
la fonction des gènes jusqu'aux fonctions
complexes de l'organisme en
relation avec son environnement.
"Ce que l'on recherche sur une espèce
d'intérêt agronomique est spécifique,
explique Florence Le Gac. En effet,
poursuit-elle, les études sur la qualité
de la chair ou la capacité à se reproduire
en grand nombre s'effectuent
sur des animaux physiologiquement
«normaux», en pleine forme ; alors
que dans le domaine de la santé, où le
modèle est souvent la souris par
exemple (mais aussi le porc ou le poisson...),
ce sont plutôt les pathologies
qui vont être analysées."
Du poisson à l'homme
Mais si les objectifs dans le secteur
de la santé et de l'agronomie
sont différents, il s'avère que le poisson
peut être intéressant ailleurs
que dans notre assiette. "Contrairement
aux mammifères par exemple, il
n'existe que trop peu de données disponibles
en génomique sur le poisson ;
et pourtant c'est un merveilleux
modèle !", s'exclame la "responsable
truite" du programme Agenae :
"C'est un animal extrêmement sensible
aux variations de l'environnement.
La description des gènes qu'il
exprime et de leur régulation peut
donc permettre d'aider à sa sélection et
à l'adaptation des techniques d'élevage
et aussi favoriser les comparaisons plus
fondamentales entre espèces." Le testicule
de truite, étudié par l'équipe
sexualité et reproduction des poissons
de la station Inra-Scribe (Station
commune de recherche en ichtyophysiologie
biodiversité et environnement),
dont Florence Le Gac fait
partie, fournit en effet un modèle
remarquable des différentes phases
de la spermatogénèse et de leur
régulation. Et cela intéresse les chercheurs
du Germ-unité Inserm 435
située sur le campus de Beaulieu à
Rennes, travaillant notamment sur la
spermatogenèse et sur l'influence de
l'environnement sur la fertilité des
hommes.
Puces de truite
Les collaborations ne vont pas se
faire attendre, sachant qu'on dispose
déjà de 15000 séquences et
que les premières puces à ADN de
la truite sont d'ores et déjà disponibles.
"Les premières puces de truite
sont rennaises ! (NDLR : elles ont été
préparées en collaboration entre
le Scribe et le Centre de ressource
initié par Agenae à Jouy-en-Josas).
Leur mise en oeuvre aura duré près
de 2 ans et demi : production des
banques d'ADN, séquençages et
dépôts sur puce. Maintenant, les
hybridations fonctionnent, nous
sommes presque prêts, poursuit Florence
Le Gac, et nous avons hâte
d'analyser et d'interpréter ces nombreuses
données, grâce, entre autres,
à la plate-forme bio-informatique de la
Génopole Ouest." Cette deuxième
phase, qui risque d'être plus longue,
nécessite en effet de gros efforts en
informatique et statistique.
Car si l'Inra dispose de ses
propres banques, bases de données
(en cours de constitution au
Centre national de ressources de
Jouy-en-Josas) et de ses propres
outils de génomique accessibles
en routine en interne, la mise en
réseau, via la Génopole Ouest,
constitue une ressource complémentaire
et de qualité qui va
permettre d'amplifier l'effort
d'acquisition des savoir-faire et
des connaissances. n N.B.
"' Sciences Ouest n°186, mars 2002 Dossier La Génopole
Ouest ; Sciences Ouest n°188, mai 2002 Génopole Ouest,
naissance d'une plate-forme Sciences Ouest n° 190,
juill/août 2002 lobim. Une manifestation qui bénéficie de
l'élan Génopole Ouest.
Contacts 4 Florence Le Gac,
comité de pilotage de la Génopole
Ouest - agronomie animale,
tél. 02 23 48 50 02,
legac@beaulieusennesinra.fr
Jacques Guéguen, agronomie végétale,
gueguen@nantes.inra.fr
7
GROS
PLAN_
OUEST 192/OCTOBRE 2002
Les chroniques culinaires _
d'Hervé This
nra,
Hervé This est maintenant
connu pour ses
interventions "sciences et cuisine"
durant lesquelles il traque la
moindre évaporation, mesure le
plus petit changement de masse,
de couleur..., élucidant ainsi, par
l'expérimentation, quelques idées
reçues traînant dans les livres de
cuisine ou se transmettant de
génération en génération...
Un régal !
Cuisine, chimie et couleur
des haricots
n peut lire dans les vieux livres de cuisine qu'il faut cuire
les haricots verts dans de la lessive de cendres pour qu'ils
restent bien verts. Vrai ou faux ? Pourquoi ? Démonstration.
L'alimentati
Gérard Pascal, directeur scientifique
pour le nutrition humaine et la sécurité
des aliments à l'Inra, président du
conseil scientifique de l'Agence française
de sécurité sanitaire des aliments
(Afssa).
De l'alimentation comparée
de l'homme et des primates non
humains ; Claude Marcel Hladik, directeur
de recherche au CNRS et professeur
au Muséum national d'histoire
naturelle.
Préparer, consommer,
partager : la cuisine à travers le monde ;
Françoise Cousin, docteur en ethnologie,
ingénieur de recherche au
Muséum national d'histoire naturelle.
L'alimentation conte
poraine ou la crise du régime ; Claud
Fischler, directeur de recherche a
CNRS ; codirecteur du Centre d'étud
transdisciplinaires socio
pologie, histoire.
La cuisine et a science
Hervé This, physico-chimiste à l'Inra,
Collège de France.
Les conférences se déroulent
Triangle, bd de Yougoslavie, Renne
à 20 h 30 (sauf celle du 26 novembre
à 18 h 30) - Entrée libre.
Rens.: Tél. 02 99 35 28 20 -
02 99 35 27 71.
4 Le conseil ne date pas d'hier
et vous incitera très clairement à
aller prendre des cendres dans la
cheminée (ce qui de nos jouis n'est
pas forcément évident), à les dissoudre
dans l'eau et à les filtrer,
avant de faire cuire les haricots verts
dans ce liquide étrange. Seront-ils
alors plus verts ? Cette préparation
en vaut-elle la peine ?
Oui, vous répondra le chimiste,
car les cendres de bois renferment
de la potasse (KOH), une substance
fortement basique... qui serait la
clé de la réaction. La potasse va en
effet capter l'hydrogène présent
dans l'eau, et l'empêcher ainsi de
venir réagir avec la chlorophylle,
molécule naturelle qui donne leur
couleur verte aux végétaux, et donc
de faire disparaître ladite couleur.
Inversement, des haricots verts
qui seraient cuits dans de l'eau
comportant un acide, du vinaigre,
par exemple, prendraient une
détestable couleur jaune-marron,
peu appétissante.
Oui, mais, la lessive de cendres
n'est pas d'un emploi très simple.
Où trouver des cendres quand on
vit dans un immeuble, en ville ?
Conservons comme idée essentielle
que c'est la cuisson dans un
liquide basique qui conserve la
belle couleur verte des haricots. Il
nous suffit donc de remplacer la
potasse par une autre base comme
du bicarbonate que l'on trouve
dans les drogueries, les épiceries
ou les supermarchés. Une pincée
dans l'eau de cuisson des haricots
et le tour est joué ! Bon appétit. n
Hervé This
8
DOSSIER SCIENCES OUEST 192/OCTOBRE 2002
K;
es I" et 2 juillet derniers, s'est tenu à Rennes le colloque
préparatoire au sommet international de Johannesburg. Plus de
1 000 personnes (parmi lesquelles six ministres du tout nouveau
gouvernement) sont en effet venues échanger avec les membres du
Comité français pour le sommet mondial du développement durable,
autour de thèmes comme l'eau, l'énergie, la santé, l'agriculture et la
sécurité alimentaire, la biodiversité, les enjeux urbains...
Malgré une organisation parfaite et la très haute qualité de la majorité
des interventions, l'observateur n'en est pas moins reparti avec le
sentiment diffus que l'on venait de lui rejouer l'histoire du verre à moitié
plein et du verre à moitié vide. Si, d'un côté, l'on assiste à une montée en
puissance des initiatives locales, individuelles, associatives..., on a écouté
des ministres visiblement embarrassés par le sujet, des responsables
politiques et administratifs peu désireux de s'engager... Incroyable
dichotomie entre l'investissement et l'initiative privés, face à l'inertie des
pouvoirs publics.
Le seul point faisant l'unanimité, c'est que des bonnes résolutions de
Rio il ne reste rien ou peu s'en faut.
Une situation résumée par Pierre Lascoumes (CNRS) en ces termes :
"Il est frappant de voir la disproportion entre la faiblesse des définitions, des
propositions, des schémas d'opérationalisation de la notion de développement
durable dans les documents officiels (Maastricht, loi Barnier...) et le fait que
les industriels aient parfaitement accaparé et intégré cette notion (dans leur
marketing) (...) Le développement durable n'est pas la solution, mais est
devenu un problème (car) l'économie et l'écologie sont devenues les
meilleures amies du monde."
Conception environnementaliste ou plus économiste, Sciences Ouest a
voulu voir ce qui se passait en Bretagne sur le plan du développement
durable en allant à la rencontre de différents scientifiques et spécialistes
du sujet. J.F.C.
SCIENCES OUEST 192/OCTOBRE 2002
de [11iii=_L!~~
corll[2l"L11drL 11LtrL
sujet, sL[11[11.L
-tidldis[2ens,abie
Ei:421.2ie-L• ~ll
Tout commence en fait au début des années
70 lorsque plusieurs institutions spécialisées de
l'ONU sont, en effet, à l'origine de mesures importantes
en matière d'environnement. C'est le cas
de l'Unesco (programme "Man and biosphère",
lancé en 1970), avec l'élaboration de la convention
de Ramsar sur les zones humides, et la
convention pour la protection du patrimoine,
signées en 1972... Des mesures qui inspirèrent à
Georges Pompidou une déclaration (1970) dans
laquelle il se disait "décidé à promouvoir une
morale de l'environnement", faute de quoi "le
monde deviendrait irrespirable." En juin 1970, un
programme de "cent mesures" est adopté et, peu
après, un haut comité de l'environnement voit le
jour. Dans cette lancée le "ministère de l'Impossible",
première structure autonome de l'environnement,
est mis en place en janvier 1971 et confié
à Robert Poujade. "Le strip-tease administratif"
qui, selon l'expression de ce dernier, a "permis
l'effeuillage de nombreux ministères afin de doter
l'environnement de services de compétences
propres", ne fut pas étendu au niveau local et
les compétences, tant des services déconcentrés
que des collectivités décentralisées, resteront
limitées.
Lors de la conférence des Nations Unies sur
l'environnement de Stockholm (1972), il est
affirmé pour la première fois que : "L'homme a un
droit fondamental à la liberté, à l'égalité et à des
conditions de vie satisfaisantes, dans un environnement
dont la qualité lui permette de vivre dans la
dignité et le bien-être. Il a le devoir solennel de protéger
et d'améliorer l'environnement pour les générations
présentes et futures." Qui ne peut être
garanti que par le développement économique
et social. À la suite de cette conférence, l'assemblée
générale mit au point la structure institutionnelle
du Programme des Nations Unies pour
l'environnement (PNUE).
Avec la lenteur qui caractérise l'organisation
internationale, il faudra attendre plus de dix ans,
pour qu'une commission soit chargée d'établir
des recommandations permettant le développement
économique de tous, sans que ne soit oblitéré
l'avenir des générations futures. Présidée par
le Premier ministre norvégien de l'époque, Gro
Harlem Brundtland, la commission va rendre un
rapport en 1987, "Notre avenir à tous", qui allait
faire date. Il part du constat que : "les problèmes
de ressources sont globaux (...) ; les problèmes du
Que
Consommation et production durable :
www.envi ronnement.gouv.fr/international/johannesburg2002/dossier-documentaire.htm
Colloque de Rennes : www.ville-rennes.fr/johannesburg2002
Les collectifs français : www.collectifjoburg2002.org
Site officiel de Johannesburg : www.sommetjohannesburg.org
Site de l'ONU sur Johannesburg : www.un.org/french/events/wssd/
Les agendas 21 : www.agora2l.org/johannesburg/rapports-SG-1-2.htm
Avec son ouvrage The Skeptical
environmentalist, le statisticien danois
Bjorn Lomborg défraie la chronique
outre-Manche. À l'aide de statistiques,
il tente en effet de démontrer que
l'état de la planète est bien meilleur
que ne l'affirme une majorité de ses
confrères scientifiques, et que la Terre
n'a jamais été aussi riche. Ainsi, par
exemple, explique-t-il en ce qui
concerne la pauvreté dans le monde, le
nombre de personnes vivant avec
moins de 1$ par jour a été ramené de
29 % en 1990, à 23 % en 1998. Ce qui
est vrai, disent ses détracteurs, mais, à
cause de la croissance démographique,
le nombre total de personnes vivant
en dessous de ce seuil de pauvreté a
seulement baissé de 1,3 à 1,2 milliard de
personnes. En Afrique subsaharienne
notamment, le nombre de personnes
pauvres a fortement augmenté, de 240
à 300 millions, soit plus d'un habitant
sur deux. En ce qui concerne le "trou"
dans la couche d'ozone, Lomborg
démontre que les choses sont
infiniment moins alarmantes que l'on
ne l'a dit. Vrai, disent ses opposants,
mais si l'on n'avait pas tiré le signal
d'alarme, et si les CFC (chlorofluorocarbones)
n'avaient pas été interdits,
où en serait-on... ? Bref, le livre de
Lomborg a le mérite de tempérer les
analyses par trop alarmistes. Mais il
semble que ses analyses ne soient pas
exemptes, elles non plus, de
"légèretés". Au point que nombre de
ses adversaires affirment qu'il est
financé par quelques grands groupes
financiers américains, notamment
travaillant sur la commercialisation
d'OGM... n J.F.C.
-+Rens. : The skeptical environmentalist de Bjorn
Lomborg, Cambridge, University Press.
Bjorn Lomborg
à contre-courant
Sud sont bien supérieurs à ceux du Nord let que)
les modèles économiques proposés par le Nord
sont totalement inappropriés aux problèmes du
Sud." Par ailleurs : "l'un des grands échecs des
politiques de l'environnement menées jusqu'à
présent a été de se désintéresser de leurs
impacts sociaux" et "seul le Nord profite des
richesses du Sud jet], lorsque le Nord exploite
ces richesses, il le fait souvent dans des conditions
désastreuses pour l'environnement (...)
faisant peser de graves menaces pour les populations
(du Sud). On ne peut continuer comme
cela ! Il faut permettre un développement
durable ("Sustainable development") qui
réponde aux besoins du présent sans compromettre
la capacité des générations futures de
répondre aux leurs (...) Ce développement repose
sur plusieurs principes :
- le principe de solidarité avec les générations
futures et avec les populations de la planète ;
- le principe de précaution qui privilégie une
approche préventive plutôt que réparatrice ;
- le principe de participation de tous les acteurs
de la société civile aux processus de décision."
Le développement durable entamait sa carrière.
Le sommet de Rio (1992 - premier sommet
après l'effondrement du bloc soviétique) allait
faire une série de propositions qui seront ratifiées
par une centaine de pays (dont la France en
1995). Deux conventions décisives étaient adoptées
sur les changements climatiques et la biodiversité,
ainsi qu'un plan pour généraliser le
développement durable. Johannesburg devait cet
été faire le point sur l'avancement de ces décisions
(le colloque de Rennes étant préparatoire
à Johannesburg). Et le bilan est assez affligeant
(voir encadré ci-dessous). n J.F.C.
Et depuis Rio?
-Avec l'accélération de la mondialisation libérale, le "schéma de
consommation et de production non viable" s'est renforcé. Les inégalités
ont atteint des niveaux jamais connus. Ainsi, la fortune des trois individus
les plus riches du monde dépasse la richesse cumulée des habitants des
48 pays les plus pauvres ! Alors que la trentaine de pays les plus
développés représentent 20% de la population mondiale, ils produisent
et consomment 85% des produits chimiques synthétiques, 80% de
l'énergie non renouvelable, 40% de l'eau douce. Et leurs émissions de
gaz à effet de serre par habitant, comparées à celles des pays du Sud,
sont dix fois plus élevées. Au cours de la décennie écoulée, les rejets de
gaz carbonique (CO2), cause principale du réchauffement climatique, ont
augmenté de 9 %... Ceux des États-Unis, premier pollueur de la planète,
ont crû, durant la même période, de 18% ! n J.F.C.
ÇIENÇES OUEST 192/OCTOBRE 2002
Guy Durand est professeur d'économie rurale à l'École
nationale supérieure d'agronomie de Rennes (Ensar),
spécialiste du développement rural et de l'Amérique latine,
il est également l'ancien président fondateur de l'association
de commerce équitable Max Havelaar, administrateur de
l'ONG Cicda (Centre international de coopération pour le
développement agricole). Il coordonne un réseau d'une
vingtaine d'universités européennes et latino-américaines où
s'échangent des expériences d'enseignement et de recherche
sur le développement rural. Impliqué depuis des années dans
le développement durable, fils d'agriculteurs, il observe avec
finesse les évolutions de ce secteur... Rencontre.
4 L développement durable,
explique-t-il, s'exprime selon trois
axes : l'économique, le social et l'environnemental.
Si elle fait aujourd'hui
l'objet de critiques sévères,
l'agriculture bretonne a pu pendant
un temps (dans les décennies 50 et
60) apparaître comme relevant d'un
développement durable : réussite
économique, maintien d'un nombre
important d'agriculteurs (plus que
dans les autres régions françaises),
voire une amélioration de la fertilité
des sols avant que ces derniers ne
soient saturés par l'azote organique
et, plus grave actuellement, par les
métaux lourds.
L'agriculture bretonne a longtemps
(pendant tout le XIX' siècle et
la première partie du XX') été dominée
et représentée par des notables
ruraux qui maintenaient les paysans
sous une tutelle économique, sociale
et idéologique. L'Office central de
Landemeau a pu être perçu comme
un instrument de cette mise sous
tutelle (voir le travail de la politologue
américaine Susan Berger dans
l'ouvrage, "Les paysans contre la
politique"). L'agriculture et le monde
rural devaient être mis à l'abri des
"tentations de la ville". L'industrialisation
n'était pas souhaitée par cette
élite bretonne car elle risquait de
mettre en péril l'ordre social.
Une élite paysanne voit le jour
dans la deuxième partie du XX'
siècle, formée entre autres par la Jac
Îleunesse agricole catholique), et
relayée par un État modernisateur
(notamment grâce aux lois d'orientation
de 1960-62). Elle va partir à
l'assaut du pouvoir économique par
l'intermédiaire des coopératives,
groupements de producteurs et par
la maîtrise des conditions de production
et de travail (Cuma"',
Les capitaux privés extérieurs s'investissent
aussi en amont et en aval
de l'agriculture : Duquesne Purina
dans l'alimentation animale, Perrier
dans le secteur laitier, lorsque les
espoirs de profits sont suffisants.
Mais ces profits s'amenuisent au fur
et à mesure que les marchés se saturent
et que les producteurs organisés
imposent progressivement des
conditions de prix et de transparence
dans les transactions (ventes au
cadran pour les légumes puis pour
les porcs et les bovins, contrôle des
abattoirs par une structure indépendante
comme Uniporc). Les capitaux
privés quittent alors l'agriculture et
les coopératives et groupements
sont alors obligés de racheter les
outils de transformation et d'imposer
à leurs producteurs adhérents les
conditions d'un marché moins rémunérateur.
La logique économique
l'emporte alors sur l'esprit coopératif
et le pouvoir économique se trouve
dépourvu de contenu (peut-être
aussi par la pression de la grande
distribution).
Dans ce contexte, la pression environnementale
qui s'exerce sur l'activité
agricole est une contrainte mal
vécue par une profession qui s'est
battue pour se faire respecter. Pression
environnementale qui intervient
en même temps que la remise en
cause des politiques agricoles et
notamment de la Pac''.
Comment penser aujourd'hui une
agriculture durable à partir de ce
modèle en crise ? Les propositions
de réforme de la PAC, la pression de
l'OMC'°' et les préconisations de
l'OCDE15' convergent vers une baisse
des prix agricoles pour se rapprocher
du niveau des prix mondiaux. Dans
cette optique, les aides à l'agriculture
doivent être justifiées soit par la
rémunération de prestations environnementales,
soit par la production de
biens publics par les agriculteurs
(contribution à l'emploi, à l'aménagement
du territoire, à la biodiversité...)
qui doivent faire l'objet d'une évaluation
économique et ne pas contribuer
à accroître la production. C'est donc
une approche libérale de la sortie
de crise. Mais est-elle véritablement
susceptible de déboucher sur une
agriculture durable et surtout d'être
acceptée par les acteurs ?
Une autre approche émerge
peu à peu qui laisse plus de place
au dialogue et à la négociation. Il
s'agit de concevoir et de mettre en
oeuvre le nouveau contrat entre
l'agriculture et la société. De nouveaux
acteurs apparaissent dans
ce schéma : les consommateurs, les
environnementalistes, les collectivités
territoriales, qui doivent trouver
leur place dans une négociation
qui était jusqu'ici réservée au
couple État-profession agricole (la
fameuse cogestion de la politique
agricole). Il faut donc imaginer de
nouveaux espaces de négociation à
différentes échelles : bassin versant,
commune ou communauté de communes,
"pays", espace protégé. Cela
peut aussi se passer à l'échelle d'un
territoire où se pose un problème
spécifique : reconquête de la qualité
de l'eau, traitement des déchets
(voir le projet Mené énergie -
Sciences Ouest n°189 -juin 2002,
page 9). Les CTE'b' peuvent constituer
un instrument de ces nouveaux
espaces de négociation à condition
qu'ils ne soient pas détournés de
leurs objectifs de départ. Aura-t-on
la sagesse de garder leur caractère
d'innovation et non de les brider
sous un prétexte de simplification
administrative ? n J.F.C.
"' Cuma . Coopérative d'utilisation du matériel agricole.
Gaec : Groupement agricole économique collectif.
Pac : Politique agricole commune.
OMC : Organisation mondiale du commerce.
'' OCDE : Organisation de coopération et de développement
économiques.
161 CTE : Contrat territorial d'exploitation.
Contact 4 Guy Durand,
tél.02 23 48 51 75,
durand@agrorennes-educagri.fr
Fruits et
légumes
7% --
Aviculture
. 21%
Porcs
29%
Quelques chiffres
Le complexe agroalimentaire
représente 13 % de la valeur
ajoutée régionale.
Répartition de la production
régionale agricole :
Grandes Fleurs
cultures 1%
5%
Pserre Rainelli est directeur de recherche à l'Inra de Rennes,
en économie de l'environnement. Sciences Ouest est allé
l'interviewer pour connaître son sentiment après le sommet
mondial. Actions globales ou locales ? Le point de vue d'un
économiste.
Sciences Ouest : Selon vous,
après ce sommet mondial de
Johannesburg, où en est-on
du développement durable ?
Pierre Rainelli : Disons
qu'en ce moment, tout
est axé sur le "changement
global" avec la
notion d'effet de serre !
Il est clair que les accidents
climatiques que nous connaissons
en ce moment en France ou en
Europe, ainsi que ceux qui touchent
d'autres parties de la planète provoquent
une focalisation sur cet aspect
de la durabilité. Raisonner sur le climat
présente un intérêt dans le sens
où l'on considère le problème de
façon globale tant du point de vue
scientifique que politique, mais du
coup, cela rend le système beaucoup
trop complexe à maîtriser. Je
pense qu'il est plus facile d'intervenir
au niveau d'un pays.
S.O. : Vous êtes donc optimiste !
P.R. : Oui, bien sûr il faut l'être ! Tout
en étant conscient de la complexité
des phénomènes, surtout si l'on
veut prendre en considération la
dimension d'équité intergénérationnelle,
c'est-à-dire tenant compte des
générations futures.
Mais tenir compte des générations
futures nous renvoie à des horizons
très différents selon le type de
ressource sur lequel on raisonne,
comme le montre l'exemple de
l'énergie. Si l'on intègre la notion de
substituabilité entre le capital naturel
et le capital fabriqué, ou plus
simplement si l'on raisonne en
incluant le progrès technique, on
voit que rien n'est figé, mais que l'on
est dans l'incertain. Je m'explique : le
bois a été remplacé par le charbon
qui lui même a été détrôné par le
pétrole utilisé aujourd'hui avec le
nucléaire et demain, peut-être l'hydrogène
? On ne peut pas prévoir ce
que la recherche nous réserve, mais
ce qui est certain, c'est que les trois
aspects socio-économique, technique,
écologique n'avancent pas
toujours dans le même sens, ni à
la même vitesse. Toujours avec
l'exemple de l'énergie : il est techniquement
possible de recourir à l'hydrogène.
Mais qui serait prêt à
accepter une augmentation du prix
de l'essence afin de favoriser les
recherches et de rendre les piles
à combustible compétitives ? Ce
serait techniquement possible,
écologiquement favorable mais mal
accepté par la société, car cela ne
présente pas d'intérêt immédiat.
C'est pourquoi en tant qu'économistes,
nous essayons bien
modestement de jouer un rôle en
proposant des mécanismes incitatifs
susceptibles d'infléchir les comportements
individuels. Ces "petits
riens", en modifiant la demande,
sont importants au bout du compte
pour l'environnement. Mais cet effet
de loupe sur les accidents climatiques
dont je parlais au début a tendance
à faire oublier la lutte pour
modifier les comportements individuels,
chose pour laquelle on pourrait
être plus efficace.
S.O.: Vous pensez à quelque
chose en particulier ?
P.R.: L'exemple de la ressource en
eau envisagée tant sous l'angle
quantitatif que qualitatif est tout à
fait caractéristique. L'eau est clairement
le facteur limitant du développement
dans les pays du tiers
monde. Mais dans nos pays développés
le problème existe aussi,
même s'il est beaucoup moins aigu.
Ainsi, en France, l'agriculture représente
les deux tiers de la consommation
nette. Cette forte consommation
du secteur a été encouragée par le
système d'aides directes qui favorise
les cultures céréalières à forts
rendements, et notamment le maïs
irrigué. Les aides au mais se font au
détriment d'autres cultures fourragères
comme la luzerne beaucoup
plus favorable à l'environnement.
On s'aperçoit qu'il ne s'agit pas là
d'une gestion durable : le signal
économique ne va pas dans le bon
sens et il serait pourtant aisé d'améliorer
la situation localement, et ce à
moindres frais pour la collectivité.
5.0. : Puisque vous parlez
d'actions au niveau local, où
en est-on en Bretagne ?
P.R. : Les problèmes de pollution les
plus aigus sont liés, ce n'est un
secret pour personne, à l'élevage
intensif. Mais il ne faut pas oublier
que le complexe agro-industriel a
participé de façon significative au
décollage économique de la région.
En effet, les ressources naturelles
de la Bretagne étant limitées
et sa population nombreuse,
l'intensification
et la transformation des
produits sur place représentaient
la seule voie de
développement.
Cette intensification a été un succès
technique et économique, mais
elle connaît aujourd'hui ses limites
avec tous les problèmes créés aux
autres secteurs économiques et
aussi aux ménages, notamment
pour ce qui est de l'approvisionnement
en eau de qualité. Les agriculteurs
eux-mêmes en sont victimes,
que ce soit dans leur vie quotidienne
ou dans leur activité de type tou-
La Bretagne compte 20220
salariés dans le tourisme pour
environ 40000 dans les IAA.
Coefficient de valeur ajoutée
0,59 pour les IAA et 0,84 pour
le tourisme.
risme vert. On a ainsi montré que la
valeur de location des gîtes ruraux
était affectée par l'intensification.
Au total, on est aujourd'hui dans
une situation où on peut s'interroger
sur l'intérêt du simple maintien de
l'équilibre actuel compte tenu des
impacts des pollutions d'origine
agricole sur le reste de l'économie
régionale. Il est urgent de rééquilibrer
les activités. Le phénomène
des algues vertes est en soi un
signal assez fort sachant qu'en Bretagne,
un emploi dans le tourisme
est plus intéressant que dans le
complexe agroalimentaire.
n
Contact 4 Pierre Rainelli,
département d'économie de l'Inra,
Rennes, tél. 02 23 48 53 95,
pierre.rainelli@roazhon.inra.fr
DOSSIER ~.t ,19A1 N., 01 9111,
Druno Barnouin, directeur
de l'environnement et des
aménagements du littoral à
l'If remer (Brest), fait le point
sur l'état du développement
durable en matière maritime.
Sciences Ouest : Que peut-on
dire du développement durable,
en matière littorale dans notre
région ?
Bruno Barnouin je pense qu'avant
toute chose, il faut relativiser nos
malheurs ! On a beaucoup dit et
écrit sur le sujet, mais nous sommes
bien loin des problèmes que
connaissent nombre de pays du
Sud ! C'est surtout sur la question
sanitaire où nous devons être très
vigilants à de meilleurs compromis
entre développement et durabilité.
S.O.: Pourtant, nombre de gens
crient à la pollution sur nos côtes!
On parle de métaux lourds, de
nitrates... Ce serait faux ?
B.B. : Oui et non. En fait, il faut bien
réaliser qu'un aménagement, quel
qu'il soit, est un choix. Prenez le barrage
de la Rance : sur le plan des
énergies propres, c'est un modèle.
Par contre, il provoque un surcroît
d'envasement, nuit à certains
bivalves et favorise au contraire un
phytoplancton qui peut être
toxique, Alexendrium... Tout aménagement
littoral altère le milieu et a
donc un coût en terme de biocénose.
Le tout est de savoir quel type
d'usage socio-économique on veut
développer, en ayant conscience
que ce sera toujours au détriment
d'autres usages, en général non
"monétarisables".
5.0.: Vous ne dites quand même
pas que tout va bien ?
B.B. : Non, évidemment. Vous citiez
l'azote. On connaît aujourd'hui parfai-
14 tement les mécanismes de ruissellement
et d'assimilation des nitrates,
leur rôle et leur influence sur les
métabolismes végétaux... Par contre,
ce que l'on ignore souvent, c'est la
variabilité de leur impact selon les
sites ! Nous vivons dans un système
qui a besoin de normes pour faire la
"police" sur ces questions. Malheureusement,
la nature ne fonctionne
pas comme ça ! Une petite rivière qui
rejette une quantité inférieure aux
normes, peut, dans certains endroits,
se révéler avoir un impact énorme.
Au contraire, une grosse rivière qui
déverserait cent fois plus de nitrates
peut ne pas avoir d'impact sur le littoral
du fait de courants importants,
d'un fort brassage des apports et
donc d'une grande dissolution... Le
rôle des chercheurs est là : comprendre
les écosystèmes à des
échelles suffisamment fines pour
adapter au mieux la gestion du
milieu "réel". On peut même aller
plus loin. Il est peu probable que l'on
puisse aujourd'hui provoquer la disparition
totale d'une espèce marine.
On peut donc dire que l'obligation
de protéger la biodiversité est respectée.
Mais il est par contre parfaitement
possible de réduire un stock
d'une espèce exploitée, très en dessous
de ce qui est économiquement
acceptable ! C'est un peu là que la
contribution des sciences "naturelles"
au développement durable
atteint ses limites faute d'y associer
les sciences humaines et sociales.
S.O.: Cette connaissance fine
des écosystèmes est donc
certainement l'une de vos
priorités de recherche ?
B.B.: Tout à fait ! Nous développons,
par exemple, tout un réseau de
recherche sur la compréhension des
invasions biologiques. Pourquoi tel
phytoplancton se développe-t-il
tout d'un coup, pourquoi devient-il
toxique... Sur ce même sujet, il est
nécessaire de mettre en place une
surveillance accrue des "importations"
et, notamment, un meilleur
contrôle des eaux de déballastage
des navires, car on sait que ce sont
ces eaux qui sont les plus forts vecteurs
de la dispersion internationale
-invasion- d'espèces nuisibles (crépidules,
par exemple).
5.0. : Parmi les autres problèmes
régulièrement soulevés, il y a
les questions du phosphore et
celles des métaux lourds...
Où en est-on ?
B.B. : Le phosphore est effectivement
un facteur limitant de croissance
du phytoplancton dans les
eaux douces. Par contre, en mer, mis
à part quelques cas ponctuels (au
printemps, dans les panaches de
la Seine et de la Loire), on n'a pas
d'exemple comparable. En ce qui
concerne les métaux lourds, il faut
raisonner à une échelle bien différente...
Contrairement au phosphore
ou aux nitrates, qui ont des cycles
annuels, les métaux lourds sont ubiquistes.
C'est-à-dire qu'il yen a peu,
mais partout et tout le temps. De
plus, le phénomène de bioaccumulation
est à prendre en compte dans
les analyses. Aujourd'hui, plutôt que
d'analyser l'eau de mer, nous travaillons
sur les animaux qui vivent
près du fond, au contact des sédiments
: coquillages, poissons plats.
Du fait du phénomène d'accumulation
tout au long de la vie, nous prenons
des animaux adultes. Et je
pense pouvoir dire que nous disposons
aujourd'hui d'un panorama
assez à jour des niveaux de contaminations
tout au long des côtes de
France depuis 1975. Un premier
constat, rassurant, s'impose : nous
n'enregistrons pas d'augmentation
générale des concentrations. Même
si, sur quelques bassins, le cuivre
ou le mercure ont repris des tendances
positives dans les années 90,
nous sommes très en dessous des
normes sanitaires admises. Mais il
ne faut surtout pas baisser la vigilance.
C'est justement en surveillant
régulièrement ces faibles taux, que
nous pouvons repérer le "signe de
la dérivée" ! Ce n'est pas quand un
taux atteint un seuil d'alerte qu'il faut
réagir. Il est alors bien trop tard. Non,
c'est dès le premier signe de modification.
C'est pourquoi nous devons
densifier les prélèvements et les
analyses, en multipliant les points
de prélèvements et les saisons de
ces échantillonnages.
Grâce à la nouvelle directive
cadre sur l'eau promulguée par l'UE,
ceci devrait être rendu financièrement
possible, y compris pour élargir
la gamme des substances suivies.
Notamment en ce qui concerne la
recherche de pesticides ou de produits
pharmaceutiques que nous ne
recherchions pas jusqu'à présent.
De même, nous devrions intensifier
le suivi des sédiments. Ce sont de
véritables puits d'absorption de
nombre de produits, mais nous ne
savons pas chiffrer dans quelles circonstances
ni dans quelles quantités
ils peuvent relâcher les substances
qu'ils contiennent. •
Contact 4 Bruno Barnouin,
tél. 02 98 22 44 85,
bruno.barnouin@ifremer.fr
ntre 50 et 70 % des pollutions
urbaines sont dues à l'automobile.
Un constat qui a amené, le
19 décembre 1996, le parlement
français à adopter la "loi sur l'air et
l'utilisation rationnelle de l'énergie"
(n°96-1236-Corinne Lepage).
Plus de 15 ans auparavant, Rennes
avait déjà entrepris de lutter contre
ce fléau, en donnant l'exemple.
Démonstration.
En 1978, par exemple, Rennes est la première
ville de France à utiliser le GPL, grâce
à une dérogation ministérielle. Mais l'absence
de la double carburation et le
manque de volonté de l'État dans ce
domaine mettent un frein à son expansion.
En 1985, la ville fait une tentative avec des
véhicules électriques. Mais leurs performances
sont décevantes (40 à 50 km d'autonomie
et seulement 400 à 450 cycles de
charge-décharge). Plus encore, une question
s'est posée : l'emploi de l'énergie électrique
ne serait-il pas un transfert de
pollution ? Si le véhicule devient "propre",
la production électrique, elle, ne l'est pas !
Des accords sont alors passés avec des
constructeurs, ce qui permet de disposer du
premier prototype (Renault) fonctionnant au
super sans plomb-GPL, avec pot catalytique,
mais ce dernier ne fera que 10 000 km.
En 1996, c'est l'aventure Aquazol, ce
mélange révolutionnaire eau + gazole,
qui permet une réduction de 45% des
fumées. Le projet est finalement abandonné
quand Elf rachète le brevet, et que
l'État s'y oppose, ne voyant pas comment
établir, sur l'eau, les taxes habituellement
imposées sur les produits pétroliers !
Il en faudra plus pour décourager
l'équipe ; des dizaines de projets sont imaginés
: emploi de cellules photovoltaïques,
éoliennes, biogaz, biocarburants, voiture
Perrier à hydrogène... Une avancée significative
est obtenue avec le gaz naturel (25 véhicules
en circulation, 5 nouveaux acquis
chaque année ainsi que 5 GPL). Enfin, une
politique d'incitation à l'emploi des deux
roues (vélos) est entreprise auprès de tous
les services municipaux. Mais c'est surtout la
réduction de la consommation des carburants
qui génère le plus de progrès. Dès
1982, les véhicules municipaux sont équipés
d'allumages électroniques (y compris les
4L !), et d'économiseurs de carburant. Des
campagnes de sensibilisation du personnel
sont menées sur la base du volontariat. Des
codes barre sont posés sur les voitures,
pour l'accès aux stations d'essence et un
contrôle informatique permet (depuis
1978 !) de repérer les véhicules ayant une
surconsommation...
Repères
2233 véhicules et engins (dont vélos,
2 roues, tondeuses...).
900 immatriculés (hors bus et
véhicules d'ordures ménagères qui
sont confiés à des sociétés).
30 à 40 véhicules renouvelés chaque
année.
En ce qui concerne les garages, la
démarche est la même. Lors de leur
construction, tout a été pensé pour qu'il y ait
le moins possible de pertes, pour que le
cadre soit agréable, et pour limiter toutes
les sources de pollution (bruit, solvants...).
Même les eaux de lavage sont recyclées et
réutilisées pour 80% !
Conséquence et récompense de ce travail
: le garage municipal de Rennes est en
passe de devenir le premier, en France, à
recevoir la norme ISO 14000. n J.F.C.
Contacts 4 Eric Torquer,
architecture-foncier-urbanisme,
tél. 02 99 28 56 16, dafu-e«ville-rennes.fr
M. Hochet, directeur des garages,
tél. 02 99 28 58 61, bc-parc-auto@ville-rennes.fr
ême s'il sait que le développement durable concerne toutes les
activités humaines, le promeneur aura la grande surprise de
découvrir combien Rennes a pris de l'avance en ce domaine, avec la
gestion de ses espaces verts.
$Nous ne parlons pas seulement ici du
petit joyau qu'est le jardin botanique du
Thabor... Non. Nous considérons l'ensemble
de la gestion de toutes les plantes, fussentelles
"sauvages" ou "spontanées"...
Dès 1984, le service des jardins de la ville
s'est rendu compte de la nécessité de gérer
différemment les espaces qui lui étaient
confiés. Il fallait, à côté des missions traditionnelles
de production de plantes, d'entretien
des jardins... offrir une nouvelle
place au végétal dans la ville. Premier objectif
: limiter l'emploi des herbicides et pesticides.
L'acquisition de "Dosatrons" (qui permettent
un mélange précis eau -produit), le
choix de faucher certaines surfaces, l'emploi
de désherbage thermique par infrarouges
ou vapeur, le paillage des massifs... ont permis,
alors que les surfaces passaient de 640
hectares (1988) à 793 (2000), de réduire les
produits phytosanitaires de 876 à moins de
385 kg, et les herbicides de 172 litres à... 0 !
Pour l'intérêt botanique et la protection
de la biodiversité, de nombreux espaces ont
été réservés aux plantes spontanées. Une
étude est actuellement en cours sur l'évolution
des espèces, et l'impact de cette
mesure sur la faune (insectes, oiseaux...). Les
habitants ont été associés à cette démarche.
Enfin, cette action s'est traduite par une réhabilitation
constante des coeurs d'îlots dans
les quartiers. Diagnostics, concertation avec
la population, réunions publiques, création
d'associations de quartiers... ont débouché,
dans le quartier Maurepas, par exemple, à la
création d'une vingtaine de jardinets, confiés
aux populations riveraines. J.F.C.
Contact 4 M. Lhoumeau,
Direction des jardins, tél. 02 99 28 56 60.
DOSSIER SCIENCES OUEST 192/OCTOBRE 2002
Les économies d'énergie et d'eau
dans les bâtiments municipaux en F 98
"II est peut-être idiot de considérer
la pluie comme un mal inévitable";
explique Paul Cornic, les yeux
pétillants de malice. C'est en effet
de cette idée qu'est né le projet
d'acquérir un millier de cuves
(500 litres) de récupération des eaux
de pluie. Des bacs hermétiques,
en polyéthylène haute densité
(PEND), opaques pour empêcher le
développement bactérien. Largement
utilisées en Allemagne et en Europe
du Nord, ces cuves sont une première
en France à cette échelle de diffusion.
Vendues un peu moins de 40 €
aux particuliers, elles permettent
de substantielles économies, là où
l'eau n'a pas besoin d'être potable :
arrosage des jardins, lavage des
voitures... En Allemagne, aux Pays-
Bas, en Belgique ou en Scandinavie,
cette eau dite "grise" est couramment
utilisée dans les toilettes et machines à laver.
orient s'intéresse depuis longtemps
aux économies d'énergie
et applique, par des initiatives très
originales, le développement
durable. Visite.
Au début des années 80, alors que les
soucis environnementaux étaient encore
loin d'être répandus, la municipalité de
Lorient se lance dans l'aventure écologique.
Deux idées fortes : protéger l'environnement
et réaliser des économies d'eau et
d'énergie. Une "cellule énergie-environnement"
est ainsi constituée sous la responsabilité
de Joël Guégan (adjoint au maire) et
de Paul Comic, ingénieur spécialisé, embauché
pour la circonstance.
L'une des premières missions de la cellule
est de tenter de limiter au maximum les
gaspillages et pertes d'eau non seulement
10 MF
5 MF
0 MF
5 MF
10 MF
15 MF
1983 1986
Plus de 10 MF économisés en 1998
dans les bâtiments municipaux, mais également
chez les particuliers (60000 habitants,
soit environ 25000 foyers, qui consomment
3,5 millions de m'/an, à 2,59 € le m3). Pour ce
faire, un programme de 21 actions est établi,
que l'on peut diviser en deux
grands thèmes :
Éducation et information :
animations pédagogiques dans
les collèges et lycées, circulation
en ville de l'InfEAUbus (un
bibliobus reconverti pour l'occasion)
; colloques régionaux et
nationaux, stages de formation
pour les professionnels du
bâtiment et notamment les
plombiers... Création d'un nouveau
métier, celui d'économe
de flux (4 embauches à ce jour
pour la ville), des spécialistes,
chargés d'analyser la consommation
des installations communales,
de proposer des solutions, de
suivre les chantiers, d'évaluer et diffuser les
résultats.
Évaluation et modernisation : dans tous
les bâtiments publics les fuites d'eau sont
traquées et réparées, des réducteurs de
pression, des mitigeurs thermostatiques,
des chasses à boutons poussoirs ou à
doubles commandes sont installés.
En 1995, ce programme permet à Lorient
de devenir "Ville pilote économie" dans le
cadre du programme régional breton. C'est
qu'en effet, les résultats sont très encourageants
: une consommation divisée par trois
en 20 ans, alors que dans le même temps le
parc municipal a augmenté de 50% ! De
333 000 m' par an en 1978, la ville consomme
un peu plus de 104000 m3 aujourd'hui,
soit environ 122 000 € d'économie par an !
"Mais attention, s'exclame en souriant Joël
Guégan. Nous sommes fiers de nos résultats,
mais nous ne savons pas si au départ nous
avions une consommation monstrueuse ou
non, si nous faisons mieux ou moins bien que
dans d'autres villes... C'est d'ailleurs pourquoi
nous allons mettre tous nos résultats sur
Internet, avec l'espoir que d'autres communes
nous contactent et nous fassent part de leurs
propres chiffres !" n J.F.C.
Contacts 4 Joel Guégan,
adjoint au maire, mairie de Lorient,
tél. 02 97 02 22 00, fax 02 97 02 22 35 ;
Jean-Guy Bengloan,
direction des services techniques,
mairie de Lorient, tél. 02 97 02 23 09,
jbengloan@mairie-lorient.fr
"' Dass : Direction des affaires sanitaires et sociales.
Crédits érummie, d'ineraie
rands Sphieu, Grands T,,, ,,,
maeu salariale
1989 1992 1995
L'eau grise, un trésor à exploiter
Mais, en France, la Dass'11 et le Conseil
supérieur d'hygiène public de France (CSHPF) sont très réticents. En lessivant l'air, la pluie
se charge en hydrocarbures imbrûlés, pesticides... Et au nom du principe de précaution,
les autorités sanitaires craignent des confusions dans les circuits d'eau, ce qui pourrait
impliquer des risques de contamination. Plusieurs études ont pourtant montré que
le nombre moyen de germes présents dans les cuves de récupération des eaux de pluie
est nettement inférieur aux exigences de qualité requises par la directive européenne
sur les eaux de baignade. n I.F.C.
économies d'énergie réalisées
1998
Pour en savoir p'
Sur Internet
,~•.. , af
•
d Vd
•
.oit 6 numeros • ratuit
Z6t OS •
5- . C 'ci 'i
7 >
~
L'effet de serre
4www.effet-de-serre.gouv.fr
Données sur la pauvreté
-)www.worldbank.org/poverty/data/trends/index.htm
Sur l'eau
--www.who.int/water_sanitation_health
L'environnement en France
4www.ifen/ree2002/index.htm
Maison de l'environnement de Nantes. Plusieurs pages sur le
développement durable
-►www.ecopole.com
Le site du Collectif pêche et développement, une association
qui se bat pour l'application des idées du développement
durable, dans les milieux de la pêche, l'aquaculture...
-.http://assoc.wanadoo.fr/peche.dev/
Site du Mouvement du développement solidaire en
Finistère : des idées pour faire que la société vive autrement :
action collective, développement durable, épargne solidaire...
-►www.culture-liberte.infini.fr
Site du Groupement d'intérêt public de développement
local du pays de Morlaix (GIP-DL) présentant un projet
commun d'aménagement et de développement durable du
territoire dans le pays de Morlaix.
-►www.paysdemorlaix.org
f~ nie
Les nouveaux utopistes du développement durable, sous
la direction de Anne-Marie Ducroux. Collection Autrement.
40 chefs d'entreprises, chercheurs, économistes ou
philosophes... débattent de la protection de l'environnement.
Atlas mondial du développement durable, Autrement.
80 p. L'état de la planète et du développement durable en
70 infographies.
Les théories économiques du développement, Elsa
Assidon, La Découverte, col. Repères, 128 p. 7,55 €. Un
excellent ouvrage, très complet, pour comprendre les théories
du développement.
Les mardis de 4D, 2 volumes, réalisés par l'association
Dossiers et débats pour le développement durable.
(www.association4d.org). Excellentes synthèses de différents
débats organisés par l'association.
Dictionnaire de l'écologie, sous la direction de François
Ramade, Encyclopédia Universalis/Albin Michel, 1400 p., 38 €.
Une somme indispensable pour comprendre les différentes
facettes de l'écologie. Un seul regret, beaucoup de chiffres
datent.
Atlas de l'écologie, sous la direction de Dieter Heinrich et
Manfred Hergt, le Livre de poche, 286 p.120 infographies et des
textes denses et complets. Un bon document de référence.
L'environnement en France, lfen/La Découverte. 42 €.
Un "pavé" de 606 pages qui fait un point très précis sur
l'environnement en France à travers des textes et des
infographies. Indispensable. L'lfen annonce la sortie d'ici 2004
de cahiers de l'environnement.
National geographic, septembre 2002.
CI)
'D
CCL)
v
c
ô ~
f0
~
°'
FO
=
ON
L0.) 0
'v
0
ô ô
Z Z
.-- N p
'- N
+ +
n ~
"D CL)
7D 0~
L,1 vl
~ C
)
:13 v
:~~,
.7 Z
~ N - i
~ N
Z c â
,- N
v
ÿ '.7
r =O
0
+r "1..)
=
CO t
;0
E
N NC
N O
C
m
~ o
L (6 op
E C
~
c
F
CO
g ~
i
i=
'c
; Il El
VI • o
E • El:
a) >
ro O
N
N
>
v v
v
O
N CD V
O
Q
:
jf~g
~
f
fRitta tr. `ti~®ssier;:
~3 ¨~
„ ç_Z ~7-, _ , -
Solvants
"miraculeux"
bjets d'études d'intérêt purement académique
il y a encore quelques décennies, certains des fluides
supercritiques se révèlent être d'excellents solvants sans
avoir le caractère polluant des solvants organiques.
Explications.
Un diagramme de phase
permet de visualiser
dans quelle zone de
pression et de
température une phase
d'un composé donné
(solide liquide ou gaz)
est stable. Au-delà d'une
certaine température
appelée température
critique (différente pour
chaque composé) et
au-dessus de la courbe
représentant la frontière
entre l'état liquide et
l'état gazeux il est
impossible de liquéfier
un gaz quelle que soit
la pression qu'on lui
applique.
Tc T
61111,111
Point
critique
F4uid
supercritique
Comment ça marche ?
SCIENCES OUEST 192/OCTOBRE 2002
18
4Un fluide supercritique peut être
défini comme un fluide dense, non
condensable (c'est-à-dire qui ne
peut pas se transformer en liquide,
quelle que soit la pression qu'on lui
applique), et dont les variables
(température et pression) sont supérieures
à celles du point critique.
Une situation très particulière dans
le diagramme des phases (voir
schéma) qui lui confère des caractéristiques
remarquables tantôt
proches des liquides, tantôt proches
des gaz... Un fluide supercritique est
en effet très réactif car ses propriétés
électroniques et structurales évoluent
rapidement sous l'effet de
modifications mineures de pression
ou de température. Étant par ailleurs
presque aussi dense qu'un liquide,
il possède une bonne capacité de
solvatation. Sa faible viscosité, associée
à une diffusion moléculaire élevée,
le rend idéal pour le transfert
de matière. Enfin, sa forte compressibilité
produit des changements de
densité importants par de faibles
ajustements de pression, ce qui lui
donne des capacités sélectives,
essentielles aux procédés de séparation
et mises à profit dans de nombreuses
applications industrielles.
Premier exemple, le dioxyde de
carbone (CO2). Gazeux sous la pression
atmosphérique et à température
ambiante, le CO2 est une
substance non toxique, non inflammable,
non corrosive, dont la forme
supercritique est relativement
facile à atteindre : 31°C, sous une
pression de plusieurs centaines
d'atmosphères. Dans cet état, il
s'avère en plus être un solvant
très performant. Déjà utilisé, par
exemple, pour extraire la caféine du
café qui ainsi nous assure des nuits
calmes et reposantes, il peut également
dégraisser de la viande, dissoudre
les pesticides contenus dans
certains aliments et donc les en
extraire... Quand il revient à la oression
atmosphérique, il se vaporise
redevenant le gaz carbonique tout à
fait semblable à celui qui sort de
nos cheminées ou que nous rejetons
de nos poumons à chaque
expiration.
L'eau à l'état de fluide supercritique
n'est pas moins intéressante
(température critique : 374,15°C,
pression supérieure à 218 atmosphères).
Des études récentes ont
montré que, dans cet état, elle pouvait
agir à la fois comme un solvant
dit polaire (soluble dans l'eau !) et,
plus étonnant, comme un solvant
non polaire (non soluble dans l'eau),
comme le sont les solvants organiques
(essence de térébenthine,
acétone...). Ce comportement laisse
entrevoir la possibilité d'utiliser
l'eau supercritique pour dissoudre
les polluants organiques des
déchets industriels. En outre, grâce à
l'oxygène qu'elle contient, l'eau
supercritique oxyde ces polluants.
Les produits résultant de cette
Archimex est équipé
d'outils pilotes
supercritiques permettant
de traiter les solides
(capacité de 2 à 10 litres)
ainsi que les liquides
(colonne de 2 I).
Les installations permettent
de travailler à des
températures comprises
entre 20 et 80°C et à des
pressions jusqu'à 300 bars.
oxydation sont principalement l'eau,
le dioxyde de carbone et des acides
lorsque les déchets de départ
contiennent des halogènes (fluor,
chlore, brome ou iode). Après dissolution,
le système redescend à la
pression atmosphérique ; le dioxyde
de carbone, gazeux dans ces conditions,
s'échappe dans l'atmosphère
et l'on peut extraire de l'eau les polluants
dissous qui ne présentent
plus alors qu'un volume très réduit.
Ceci s'opère sans émission de gaz
toxiques, contrairement aux incinérateurs,
car un réacteur à eau supercritique
est un système fermé.
Et les fluides supercritiques n'ont.
pas encore révélé tous leurs potentiels.
n
Article réalisé en collaboration
avec Jean-Pierre Michaut, directeur
du Centre de vulgarisation de la
connaissance, université Paris-Sud,
91405 Orsay.
En Bretagne, le premier développement technique sur le CO2 supercritique
a été réalisé dans les laboratoires du centre technique Archimex (Vannes), au
début des années 1990 et a donné lieu à la création, en 1997, (par Archimex
et Séparex - fourniture d'équipements supercritiques -) de la société Hitex,
spécialisée dans la production à façon et à l'échelle industrielle d'extraits
obtenus par CO2 supercritique. Extraction, désodorisation, raffinage,
fractionnement, purification de composants sont autant d'applications qui
intéressent les secteurs de l'agroalimentaire, mais aussi de la chimie fine et de
la pharmacie.
Rens. : www.archimex.com/technologies/co2.htm - www.separex.com -
www.supercritical.com
Tél. 02 99 35 28 22
Fax 02 99 35 28 21
redaction@espace-sciences.org
Centre régional d'initiation à la rivière
Du 14 au 17 octobre/
Restauration et entretien des cours d'eau
Du 25 au 28 novembre/
Gestion des zones humides de fond de vallée
-,Rens.: Crir, tél. 02 96 43 08 39.
Université de Rennes 1
JHAUTE DE RENNES I• Du 14 au 18 octobre/
Éthologie du cheval
Un module de 40 heures qui comprend enseignement
théorique (mode de vie et comportement du cheval) et travail
pratique (observations et manipulations de chevaux). À la
Station biologique de Paimpont.
-►Rens.: Éliane André, service de formation continue,
tél. 02 23 23 39 50, http://www.sfc.univ-rennes1.fr
ôl«
ISPAIA
Ispaia
22 et 23 octobre/
Métrologie appliquée en laboratoire ;
exigences essentielles
24 et 25 octobre/
Construire son système de management
environnemental
5, 6 et 7 novembre/
Métrologie et calculs d'incertitudes :
approfondissement des exigences
5, 6 et 7 novembre/
L'audit qualité
19 et 20 novembre/
Gestion du risque en laboratoire d'analyses
-.Rens. : Ispaia, Zoopôle développement, tél. 02 96 78 61 30,
ispaia@zoopole.asso.fr
\~ Adria
6 et 7 novembre/
La traçabilité : un nouveau mode de gestion
27 novembre/
Le codex alimentarius
-►Rens.: Tél. 02 98 10 18 50, sebastien.lecouriaut@adria.tm.fr
Supélec
Supélec • Les 14 et 15 novembre/
Cryptographie pour l'ingénieur
Du 18 au 21 novembre/
Techniques de vie artificielle
-►Rens.: Service de la formation continue, tél. 01 69 85 12 02,
formation.continue@supelec.fr
-RS. CNRS
Vous pouvez consulter le programme des formations
proposées par le CNRS sur :
-►http://www.cnrs-gif.fr/ cnrsformation/
vairs atiet rra c
'1 et 12 octobre/
Les journées régionales de la création d'entrep
Rennes - Une centaine d'exposants seront présents à cette 5e édition du salon
régional, créé par le Club des créateurs et repreneurs d'entreprises d'Ille-et-Vilaine,
et pour lequel 4000 visiteurs sont attendus. Des ateliers et des conférences
permettront de s'informer et de dialoguer sur l'innovation, les financements, études
de marché, aspects juridiques, et autres formalités qui ont trait à la création d'entreprise.
Rens. : Alter Expo, tél. 02 99 23 72 00, jrce@club-createurs35.org
site : www.club-createurs35.org
25 au 27 octobre/
Vitré On Line
Vitré - Pour sa seconde édition,
ce salon professionnel et grand public
accueillera une quarantaine d'exposants
spécialisés dans le secteur de l'informatique
et du multimédia.
Rens. : CCI de Vitré,
tél. 02 99 74 41 90.
9 et 10 octobre/
Des matériaux innovants
pour l'homme de demain
Rennes - Nanomatériaux,
biomatériaux, matériaux
de construction et textiles
du futur seront au programme de
ces 14" Rencontres chimiques de
l'Ouest (RCO), organisées par les
étudiants de l'École nationale supérieure
de chimie de Rennes
(ENSCR).
-►Rens.: http://www.rco.free.fr,
tél. 02 23 23 80 11.
23 octobre/
Nouvelles thérapies
en oncologie
Brest - 3e conférence
du cycle
thématique
consacré aux biotechnologies et
nouvelles thérapies en oncologie.
Elle sera animée par le professeur
Christian Berthou, du service hématologie
et oncologie du CHU de
Brest, et lean Kadouche, enseignant-
chercheur du Technopôle
Brest-Iroise.
Lieu : faculté de médecine de Brest.
->Rens.: Docteur Anne Bordron,
laboratoire de thérapie cellulaire,
tél. 02 98 22 30 28.
5 novembre/
Aménagement du
territoire et littoral
Lorient - La dixième
rencontre entre terre et
CCSTI mer traitera de l'amé-
LORIENT nagement du territoire
et du littoral et sera animée par
Jean-Michel Maisons, directeur
d'études à l'Agence d'urbanisme et
de développement économique du
Pays de Lorient.
A bord de la Thalassa, de 18 h 30 à
20 h 00, entrée libre.
-►Rens.: CCSTI de Lorient,
tél. 02 97 84 87 37,
www.ccstilorient.org
6 novembre/
Les aquariums
d'Océanopolis
Brest - Les conférences du mercredi
soir à Océanopolis font leur rentrée.
La première de
la saison aura
pour thème les
aquariums et sera animée par Jean-
Paul Alayse et Claude Le Milinaire,
respectivement conservateur et
conservateur adjoint d'Océanopolis.
20 h 30 à l'auditorium d'Océanopolis,
entrée gratuite.
-Rens.: Océanopolis,
tél. 02 98 34 40 40,
www.oceanopolis.com
18 et 19 novembre/
Atelier bio-informatique
Le Croisic - Cet atelier
de bio-informatique
s'adresse aux équipes
de la plate-forme protéomique
fonctionnelle et structurale
de la Génopole Ouest. Il y sera
question de l'utilisation et du traitement
des données génomiques,
ainsi que de la modélisation tridimensionnelle
des protéines. Attention,
le nombre de place est limité.
-►Rens. et inscriptions :
Hugues Gascan,
U564@med.univ-angers.fr
MS=
Conférences
w
4UU
Océai101)01is,
raconte-moi la mer.
Salons_
19
I D
es
intrus
dans la
maison
,,
1
•
/411"..,
Jusqu'au 29
décembre/
Un oeil sur la terre
Laval - Découverte des
satellites d'observation
de la Terre et de leur
fonctionnement, ateliers
de démonstration répondant
aux questions :
comment ça marche ?
Quels sont les principes
de la mise en orbite ?...,
ainsi qu'une animation
planétarium spécifiquement
liée à l'événement,
tel est le contenu de la
nouvelle exposition proposée
par le musée des
Sciences de Laval.
-►Rens. : CCSTI de Laval,
tél. 02 43 49 47 81.
Jusqu'au 31 décembre/
Pari(s) sur le tri
Paris - Le Palais de la découverte vous propose un
parcours scénographié à base de textes, de projections
d'images et de films qui vous conduira de l'origine des
déchets ménagers jusqu'à leur traitement, leur
-• - -â valorisation et leur élimination.
-►Rens.: Palais de la découverte, tél. 01 56 43 20 21.
Jusqu'au 3 janvier 2003/
Des intrus dans la maison
Rennes - Proposée par la Caisse primaire
d'assurance maladie d'Ille-et-Vilaine, cette
exposition, assortie d'animations et de
débats, propose de faire le point sur un
thème souvent peu abordé : la pollution chez
soi. Tabac, bruit, utilisation excessive de
produits toxiques et incivilités seront ainsi
traqués, pour faire de son "chez soi" un environnement plus sain.
Kens.: Espace santé, tél. 02 99 78 15 03,
cpam35.espacesante@wanadoo.fr
•
12 octobre/
Colloque interrégional des ingénieurs agronomes
Saint-Malo - L'économie et l'écologie du littoral, tel est le thème de ce
colloque, initiative désormais annuelle, lancée par les ingénieurs
agronomes de l'Institut national agronomique Paris-Grignon. Des
conférences portant sur la géographie, l'écologie et l'océanographie du
littoral, l'aquaculture, la pêche et les transformations des produits de la
mer, ou le développement du tourisme..., seront suivies d'une table
ronde et de débats.
-►Rens.: www.ingenieursdelagro.org, Nadège Apavou,
n.apavou@ingenieursdelagro.org
18 et 19 octobre/
4e colloque pédopsychiatrique
20 au 24 octobre/
2' atelier international sur les gènes CCN
ceN• Saint-Malo - Découvertes récemment, les protéines CCN sont
I des régulateurs de la croissance, de la différenciation et de la
survie cellulaire, impliquées dans des processus biologiques
fondamentaux (cancérogénèse, par exemple). Elles font ainsi l'objet de
ce "Second International Workshop on the CCN Family of Genes" qui se
déroulera sous les auspices de l'International CCN Society".
-,Reps.: http://ccnworkshop2.free.fr
P Palais du Grand Large, Saint-Malo,
chn~i~
LA,RG
f_ tél. 02 99 20 60 20, www.pgl-congres.com
Colloques
20
25 octobre/
Nouvelles tables multiespèces
Paris - De nouvelles tables de composition et de valeurs
nutritives des aliments destinés aux animaux d'élevage ont été
réalisées par l'Inra et l'association française de zootechnie (AFZ) qui
proposent une journée d'explications afin de présenter de façon plus
détaillée les méthodes de calcul et de traçabilité.
-'Rens. et inscriptions : AFZ, tél. 01 44 08 17 71,
afz@inapg.inra.fr
26 au 28 octobre/
Image des mathématiques, mathématiques des images
Rennes - Ces journées nationales sont organisées par
l'Association des professeurs de mathématiques de
l'enseignement public (Apmep), dans les locaux de l'Insa
à Rennes. Au programme : 7 conférences, une centaine
d'ateliers, un salon des éditeurs scolaires et parascolaires,
des débats et travaux en commission..., ouverts à tous les
8 enseignants, de la matemelle à l'université.
-'gens.: Philippe Bardy, tél. 02 97 75 72 39, p.bardy@infonie.fr,
www.apmeprennes.net
9 novembre/
Rencontres franco-américaines de chirurgie viscérale
Brest - Ce colloque intemational aura lieu au CHU de la Cavale Blanche.
-+Rens. : Professeur Lozac'h, chef de service de chirurgie générale,
CHU la Cavale Blanche, tél. 02 98 34 72 24.
11, 12 et 13 novembre/
La recherche européenne 2002 à la croisée des chemins
Bruxelles - Ces journées sont organisées par la Commission européenne pour
marquer le lancement du 6e programme cadre de recherche, pour la période
2002-2006. Elles seront aussi l'occasion de débats scientifiques et d'échanges
de bonnes pratiques.
-►Rens.: Commission européenne, direction générale de la recherche
Unité information et communication, tél. 33 2 295 99 71,
rtd-conference2002@cec.eu.int
http://europa.eu.int/comm/research.conference/2002/
30 novembre au 4 décembre/
Ignorances et questionnements
Chamonix - Témoignages, réflexions et propositions
de praticiens de la médiation ou de l'enseignement,
de formateurs, de muséologues, d'animateurs,
de chercheurs... alimenteront ces XXVPS journées
g internationales sur la communication, l'éducation et
la culture scientifiques, techniques et industrielles.
Des échanges riches en perspective.
-►Rens. : Daniel Raichvarg, ENS Cachan, tél. 06 07 63 33 01,
daniel.raichvarg@u-bourgogne.fr
.\‘ • INA
Appels à projet
Multimédias à Brest
Cela fait déjà trois ans que la ville de Brest récompense
entre 10 et 20 projets multimédias. L'expérience est
renouvelée et s'étend même, cette année, à toutes les communes du Pays
de Brest. Associations, écoles mais aussi particuliers peuvent concourir sur
des applications liées à l'éducation, l'action sociale et la culture, et ce, jusqu'à
mi-octobre. Deux enveloppes de 23000 € sont en jeu, respectivement pour
la ville et le Pays de Brest.
-,Rens. : www.marie-brest.fr/cnt
Bourses déclics
La Fondation de France fait appel à la vocation des 18/30 ans
dans les domaines de l'art, l'artisanat, les sciences, les
techniques, la culture, l'action sociale, l'humanitaire,
l'environnement. Depuis 1975, 600 jeunes ont ainsi déjà
convaincu le jury des Bourses déclics jeunes et reçu 7600 € pour mener à
bien leur projet. Une trentaine de candidats seront sélectionnés sur dossiers,
lesquels sont à déposer avant le 15 novembre.
-.Rens. : Fondation de France, Délégation Bretagne,
tél. 02 99 38 24 22, bretagne@fdf.org, www.fdf.org
Du 14 au 20 octobre 2002/
11e Fête de la science
4 villages des sciences en Bretagne :
Brest (29), place Guérin sous chapiteau, le 18 octobre de 9 h à 18 h,
le 19 octobre de 10 h à 18 h et le 20 octobre de 1 1 h à 18 h. -►Contact:
Armelle Pilon, tél. 02 96 46 60 55.
Lorient (56), gymnase Carnot, rue Lazare Cranot, le 18 octobre de
9 h 30 à 17 h 30, le 19 octobre de 9 h 30 à 19 h. -,Contact : Olivier Rio,
tél. 02 97 84 87 37.
Rennes (35), place de la Mairie sous chapiteau, le 18 octobre de 9 h
à 19 h, le 19 octobre de 10 h à 20 h et le 20 octobre de 14 h à 18 h.
-►Contact : Jacques Le Priol, tél. 02 99 50 05 14.
Pleumeur-Bodou (22), site de Cosmopolis, du 18 au 20 octobre
de 13 h 30 à 18 h. -*Contact : Armelle Pilon, tél. 02 96 46 60 55.
Pour toute information sur les autres manifestations qui auront
lieu dans les départements vous pouvez contacter les coordinations
départementales :
-*Côtes-d'Armor et Finistère - Abret - Cosmopolis
22560 Pleumeur-Bodou - Tél. 02 96 46 60 50 - Fax 02 96 46 60 51
abret.multimed@wanadoo.fr
4111e-et-Vilaine - Espace des sciences - Centre d'affaires Hermès
C
nornnet`
r~.
Francis Bacon (1561-1626), cceitokeda
homme d'État et philosophe
anglais. Novum organum,
Aphorisme 129 (1620).
6, place des Colombes - 35000 Rennes
Tél. 02 99 35 28 20- Fax 02 99 35 28 21
michei.cabaret@espace-sciences.org
-*Morbihan - Maison de la mer
I, avenue de la Marne
56100 Lorient
Tél. 02 97 84 87 37
Fax 02 97 64 15 48
contact@ccstilorient.org
izez
1.
Y
ESPASE
DES SCIENSES SCIENCES OUEST 192/OCTOBRE 2002 espace
des sciences
• ositio
LA CHIMIE NATURELLEMENT
Des méduses il ne reste maintenant
plus que le souvenir de leur nage
artistique et ondulée... En effet, depuis le
11 septembre dernier, c'est une tonnelle
de molécules géantes et acidulées qui
vous accueille dès les premiers mètres
de la nouvelle exposition : La chimie
. J< naturellement. L'objectif ? Montrer à
chacun d'entre nous combien la chimie est présente dans
notre quotidien. Ainsi, une des animations proposées
tous les jours à 16h vous emmènera à
la découverte des polymères..., un mot
trop souvent galvaudé, que l'on finit
par utiliser sans trop savoir à quoi
il correspond vraiment. Dans une
ambiance de salle de travaux pratiques
fidèlement reconstituée, plastiques
élastomères, mousses de polyuréthane,
polymères superabsorbants..., livreront
quelques-uns de leurs secrets. Le clou :
la fabrication instantanée, sous vos yeux
ébahis, d'une célèbre fibre synthétique...
-*Du lundi au vendredi de 12 h 30 à 18 h 30 et le samedi
de 10 h à 18 h 30. Animations : tous les jours à 16 h. -*Plein
tarif : 2 € ; réduit : 1 € ; 25 € pour les groupes scolaires ;
gratuit pour les enfants de moins de 12 ans accompagnés.
-*Renseignements et réservations : tél. 02 99 35 28 28.
DES NOUVELLES DES MÉDUSES
L'exposition Le miroir de méduses - Biologie et
mythologie, proposée jusqu'en juillet dernier par l'Espace
des sciences, a été empruntée par
la Fondation Albert 1", prince de
Monaco, qui la présente dans deux
endroits prestigieux que sont le musée
océanographique de Monaco et l'institut
océanographique-centre de la mer de
Paris. Dans ce dernier lieu, on retrouve
l'ambiance créée à Rennes, avec les
panneaux, les objets et l'aquarium. À
Monaco, en revanche, la muséographie
a été complètement repensée et
l'exposition s'intègre ainsi totalement au
lieu. Les visiteurs sont d'abord accueillis
dans le hall central circulaire, au-dessus
duquel le gigantesque lustre de Haeckel
se reflète dans des miroirs savamment
disposés, et sont ensuite conviés à
retrouver les méduses au gré de leur
parcours dans les différentes salles du musée, donnant ainsi
l'impression qu'elles sont chez elles !
-►Rens.: Musée océanographique de Monaco,
tél. (377) 9315 36 00, jusqu'en juin 2003.
Institut océanographique-centre de la mer de Paris,
tél. 01 44 32 10 70, jusqu'en juillet 2003.
Une erreur s'est glissée le mois dernier dans le numéro
de téléphone de Patrick Le Bozec du service diffusion de
l'Espace des sciences. Pour réserver ou avoir des renseignements
sur les expositions itinérantes, téléphonez au 02 99 35 31 70.
1
RESEARCH AND INNOVATION I N BRITTANY
ABSTRACTS FOR THE INTERNATIONAL ISSUE
SPOTLIGHT ON BUSINESS P.6
BEACH BOOMS
Twenty years ago, after careful observation
of the sea and the movement of sediment,
Jean Comic devised a unique process that
limits coastal erosion and allows sand to
build up again naturally on eroded beaches
and shorelines. The "Stabiplage", for such is
its name, is a permeable textile boom 30 to
70 metres long, covered with polyester. It is
anchored into the ground over the area that
requires new sand and is injected with sand
until it reaches its final volume. Thanks to its
flexibility and permeability, it does not
constitute an obstacle to sand as a dike
would; instead, it "manages" the flow of
sediment. Eventually, the coastal erosion is
stopped in its tracks. Sand returns to the
beach and covers the Stabiplage, which then
becomes invisible to people using the
beach. This is a far from negligible aesthetic
advantage!
Today, the technique has been well and
truly mastered, and the process is marketed
by Espace Pur, a company in Finistère
whose MD is none other than the inventor's
daughter. n
SPOTLIGHT ON THE NEWS AND GENOPOLE OUEST P.7
CATTLE, PIGS, CHICKENS AND TROUT, ALL PART OF GENOPOLE OUEST
INRA's AGENAE research project focussing on the analysis of farm animal genomes, has
brought together teams from the Institute's various centres nationwide working on the
genomics of various farm animals. This area of research integrates perfectly into the new
Génopole Ouest network (see Sciences Ouest, No. 186 - March 2002).
AGENAE is a major challenge for the future of animal farming in Europe. Four "typical"
species of particular interest in the agronomy field have been selected for the study -
a ruminant, a monogastric animal, a bird and a fish. The aim is to identify the expressions of
individual genomes, carry out gene mapping and study genetic diversity in the various
populations in order to improve stock management, product quality and animal health. This
is a comprehensive approach, integrating various levels of organisation, from the function of
genes to the complex functions of an organism in relation to its environment. n
SPOTLIGHT ON HERVÉ THIS AND HIS CULINARY CHRONICLES P.8
COOKERY, CHEMISTRY AND THE COLOUR OF GREEN BEANS
Old cookery books say that green beans should be cooked in ash from a laundry boiler, or
copper, to keep them green. True or false? Why? And how can you get ash when you live in
an urban apartment?
Hervé This, a Physical Chemist with Inra, suggests that you turn your kitchen into a laboratory
and carry out a few experiments to test such received wisdom. He teaches us, for example,
that wood ash contains potassium hydroxide (KOH), a highly alkaline substance. This is the
key to the chemical reaction. Inversely, green beans cooked in water containing some form of
acid (e.g. vinegar) would turn a revolting yellowish-brown. Not very appetising! n
AN IN-DEPTH LOOK AT
SUSTAINABLE DEVELOPMENT
P.9/17
On 1st and 2nd July last, Rennes hosted a
preparatory conference in the run-up to the
international summit in Johannesburg. More
than 1,000 people (including six ministers
from the new French government) came
to meet the members of the French
Committee for the World Summit on
Sustainable Development and discuss
topics such as water, energy, health,
agriculture and food health, biodiversity,
future urban living etc. The results were
mixed. On the one hand, there has been a
marked increase in the number and scope
of initiatives taken locally, individually or by
associations; on the other, conference
delegates listened to ministers who were
visibly bewildered by this subject and
heard political or administrative leaders
who showed little inclination to make any
commitments. There is an unbelievable
dichotomy between private investment and
initiative, and the inertia of public
authorities.
Sciences Ouest wanted to see what was
happening in Brittany, to check whether the
concepts were environmentally-based or
more concerned with economics. We
therefore met various scientists and experts
in this subject area. Guy Durand, Professor
of Rural Economy at the École nationale
supérieure d'agronomie in Rennes, is an
expert in rural development and the former
Chairman (and founder) of the Max Havelaar
Association for equitable trade. Pierre
Rainelli is the Director of Research into
Environmental Economics at Inra in Rennes,
and a supporter of action at local level.
Bruno Bamouin, Director of Environment
and Coastal Development at Ifremer, takes a
nuanced look at alarmist remarks on the
state of sustainable maritime development.
Finally, we describe two examples of real
action. Rennes Town Council has taken
measures to control urban traffic pollution
and manage its parks and gardens while the
town of Lorient has implemented watersaving
policies. n
These abstracts in English are sent to foreign
universities that have links with Brittany and to
the Scientific Advisers in French Embassies, in an
effort to widen the availability of scientific and
technical information and promote the research
carried out in Brittany.
If you would like to receive these abstracts on a
regular basis, with a copy of the corresponding
issue of Sciences Ouest, please contact
Nathalie Blanc, Editor, fax +33 2 99 35 28 21,
E-mail: nathalie.blanc@espace-sciences.org
El Brittany Regional
Council is providing
financial backing
for this service.
TER
Bretagne,
améliorer lu vie
au quotidien
R E G
Depuis janvier 2002, le Conseil régional
a la responsabilité de la gestion et du
développement du TER en Bretagne.
Dans le droit fil des actions qu'il mène
depuis plusieurs années en faveur du
transport régional, il poursuit la
modernisation du réseau TER.
Rénovation des trains et acquisition de
nouveaux matériels pour toujours plus
de confort et de rapidité ; création de
nouvelles dessertes et simplification des
tarifs pour répondre à de nouvelles
attentes... Avec la Région, le TER passe à
la vitesse supérieure pour offrir
progressivement, sur l'ensemble du
réseau régional, un TER qui facilite la vie
quotidienne de chacun.
Septembre 2002 • Photos
Contact Aéroport : 02 99 29 60 00
ppnZ auuam asivaA
L'Aéroport de Rennes est la porte ouverte idéale pour la France
et l'Europe. Une porte qui vous donne un accès simple ou
direct à de nombreuses destinations. Avec des horaires adaptés,
des vols directs et des correspondances rapides, vous y gagnez en
temps, vous y gagnez en commodité.
Chambre de Commerce et d'Industrie de Rennes
~
CHAMBRE â
41....
0 Lt'
~
• -Nr4II E
ô DE RENNES w
AEROPORT
AEROPORT DE RENNES
Calvi Casablanca Cayenne Clermont-Ferrand Copenhague Deauville Dublin Düsseldorf Edimbourg Florence Fort-de-France
ar
v
o t:fr~
oW.tevoeo aev0pemp
1c.~m^,
3615 RENNpZR Qo,Zc
Ma nchester Marseille
70 destin tions
~
aJ
al Nuremberg
rô
a, z
a)
4-,
tr,
VCS
v
a,
z
Oslo Papeete Paris Charles-de-Gaulle Paris Orly Pau Perpignan Pointe-à-Pitre Porto Prague Rome
asnolnol uoinoi 6anoqsaalad-ISs ivaa -}S
â
n
Ô
h
0.1
CD 0
<,
(D
aiqouaao 6.i nq uaq;o9
parce que nous allons là où vous allez
~
RENNES
LES DERNIERS MAGAZINES
du magazine Sciences Ouest