Métrologie : l'art de faire bonne mesure

N° 202 -

Magazine

4416 résultat(s) trouvé(s)

SCIENCES
INNO T 0 N TAGNE N°202
Agences Générale des Eaux
1,igur
GENERALE
deseaux
Pour obtenir la facture
en braille, contactez : Générale des Eaux Direct
[0811904 904
Agences Compagnie des Eaux
et de l'Ozone
Générale des Eaux Direct
0 811 904 9051
j-
7
La facture en braille est proposée à l'ensemble de nos clients non-voyants.
Elle leur permet de connaître et gérer leur budget Eau de façon autonome.
Sur demande, les documents d'information sur l'eau (courriers, brochures,...) peuvent également
être traduits en braille. Ce nouveau service vient compléter ceux adaptés aux personnes à mobilité
réduite ou mal-entendantes, disponibles sur notre site internet www.generale-des-eaux.com
et par téléphone en contactant Générale des Eaux Direct.
Edition braille : Association
la voie
deson...
mètre
t
La science
de.la rinPvirif
Métrologie... Du grec metron,
la mesure. Nous y sommes
tellement habitués, nous trouvons
cela tellement "naturel", que nous
avons oublié que tes notions de
mètre, litre et kilogramme ont à
peine 300 ans d'âge ! Elles sont le
fruit d'une incroyable collaboration
scientifique, initiée en France, qui s'est
lentement répandue dans (presque)
tous les pays. Histoire d'une belle
invention.
A/iA's.7114i-
Supplément de la revue Sciences Ouest N°202 Septembre 2003
espace
des sciences
~
Quelle(s) unité(s) ?
JEM -
St
~ ~ f~- ~CàE'
/
:O`ÎJ► fi li/
..J
La légende
des lius
n Chine, on prétend que
la musique est la mère
des poids et mesures... Vers
3000 avant notre ère, un
maître de musique fut chargé
par l'empereur d'établir
l'uniformité des tubes musicaux
(lius). Ayant coupé un bambou et
soufflé dedans, il découvrit qu'il
obtenait la note exacte de la
source du Fleuve Jaune. Il appela
son tube Houang tchong (la
cloche jaune). Peu après, un
couple de faisans chanta six
notes à proximité. Le maître
reconnu dans la première note
Houang tchong et s'empressa
de couper onze autres bambous
qu'il accorda sur les notes qu'il
entendait. C'est ainsi que
naquirent les 12 lius de l'échelle
musicale chinoise. Pour étalonner
de façon précise chaque liu, le
maître prit des grains de millet
(chou) et compta 81 grains pour
la longueur de Houang tchong.
Dans l'histoire des Han, écrite au
Zef siècle de notre ère, il est
rappelé que les mesures de
longueur, de capacité et de
masse, sont toutes issues de la
fabuleuse cloche jaune.
Ordo ab chaos !
'ordre naît du désordre... Cela pourrait être
L la morale de toute cette histoire ! Imaginez
le royaume de France, vers 1750. L'unité la
plus utilisée pour la mesure des longueurs,
parmi des dizaines d'autres, était le pied.
Mais ce pied mesurait 358 mm à Bordeaux,
341 mm à Lyon, 325 mm à Paris et 270 à
Aix ! Une autre mesure, la perche, faisait
18 pieds sur la rive gauche de Paris et
20 pieds sur la rive droite. L'aune, qui servait
à mesurer la longueur des étoffes, faisait
1,97 m en Dauphiné et 0,52 m à Strasbourg !
Dans ce chaos, imaginez les problèmes
pour réaliser une carte routière, régler les
litiges commerciaux ou réaliser une préparation
pharmaceutique rédigée dans un autre
département... Le grain de blé était mesuré
en setier, minot et boisseau, mais d'une ville
à l'autre, le setier pouvait valoir de 12 à
20 boisseaux ! Une pièce de tissu de soie,
achetée à Grenoble, doublait son prix en arrivant
à Strasbourg, même en tenant compte
des frais de transport. Beaucoup de gens se
sont ainsi enrichis, en achetant une "unité" là
où elle était la plus grande, pour la revendre
où elle était la plus petite. Les gens les plus
pauvres étaient les premières victimes de cette
situation. Autre conséquence de ce désordre,
comment calculer un impôt juste et identique
pour tous ? Impossible !
Ajoutons que seuls les "savants" calculaient
en base 10. Le peuple utilisait des
fractions et des multiplications par 12 ou 16
- la vente des huîtres ou les oeufs à la
douzaine sont d'ailleurs une réminiscence de
cette époque. Alors que la France s'unifiait,
cette diversité fut progressivement perçue
comme une "pagaille" dommageable, avec
ses cortèges d'injustices et de désordres
économiques, qui seront l'un des facteurs de
la Révolution de 1789. Pour s'en convaincre,
il suffit de lire les cahiers de doléances des
communes de France. La demande d'une
unification des unités de mesure est récurrente
: tout le monde la réclame. D'autant
que le marché national et international se
développe, d'une province ou d'un pays à
l'autre. •
En 1789, la recherche d'une unité commune n'est pourtant pas une nouveauté. La Chine
(voir encadré) s'était dotée d'un système unifié, dès 3000 avant notre ère. Charlemagne,
en 789, avait imposé un système unique qui ne lui survivra pas. Les Romains avaient le leur,
basé sur le pas du légionnaire !
Mais toutes ces unités avaient un défaut majeur : elles n'étaient pas "universelles".
C'est-à-dire reposant sur une donnée calculable par tous les hommes, partout. Le premier à
avoir imaginé une solution fut l'abbé Gabriel Mouton. En 1670, il proposa une unité
de mesure "géométrique", basée sur les dimensions de la Terre. L'unité de base était "la longueur
d'un arc d'une minute de méridien terrestre". Un méridien est un cercle imaginaire, passant par
les deux pôles, découpé en 360° (degrés) de chacun 60' (minutes). Connaissant le diamètre du
cercle, il est aisé de déterminer cette longueur, baptisée milliaire par Mouton, et qui deviendra
notre mètre. Pour simplifier, Mouton proposa de diviser son milliaire en 10 decuria et 100 centuria.
Mais toute la difficulté était de connaître avec précision la circonférence du méridien. D'autant
que l'on croyait alors que la Terre était une sphère parfaite ! Or la Terre est aplatie aux pôles,
2 comme le prouva Charles Marie de la Condamine en 1744, par des calculs complexes. •
Quand la politique
s'en mêle...
le 9 mars 1790, Talleyrand a relancé
l'idée plus ou moins oubliée de
Mouton : "L'innombrable variété de nos
poids et mesures et leurs dénominations
bizarres (...) est un piège de tous les
instants (...)". Il proposa la création d'une
commission de scientifiques, chargés de
réaliser une mesure fiable : un mètre,
calculé à partir d'une fraction de la longueur
du méridien, et un poids, dérivé de la pesée
d'un volume d'eau. Le 8 mai, l'Assemblée
nationale créa ladite commission, dont la
composition était confiée à Condorcet. Il
réunit Charles de Borda, Coulomb,
Lagrange, Laplace, Lavoisier et Tillet, tous
mathématiciens, physiciens et astronomes.
L'Assemblée engagea la commission
à contacter le gouvernement
britannique, pour s'assurer de l'aspect
"universel" des mesures déterminées.
Après moins d'un an de travail, le
19 mars 1791, Condorcet a présenté
officiellement le mètre, qui est "égal à la
dix millionième partie du quart du méridien
terrestre". Restait à calculer avec précision
cette distance. Deux astronomes, Pierre-
François Méchain et Jean-Baptiste Delambre
ont été chargés de mesurer non pas tout le
méridien, mais l'arc de 9° et demi qui va de
Dunkerque à la banlieue de Barcelone. Six
années, pleines de dangers et d'aventures
burlesques, leur seront nécessaires. Une étonnante
aventure à découvrir dans l'excellent
livre La méridienne, de Denis Guedj (Ed.
Seghers).
Le mètre permettait de calculer les volumes
et surfaces, mais il fallait aussi choisir une
unité de poids. Sur les conseils de Lavoisier,
ce sera un volume d'eau connu (un décimètre
cube d'eau distillée) qui donnera cette unité
baptisée alors grave. Un décret du Ze' août
1793 imposa à tous le mètre, divisé en décimètres,
centimètres et millimètres, pour les
longueurs. L'are (carré de 100 m de côté, soit
notre hectare actuel) divisé en déciare et
centiare. Le pinte est devenu l'unité de volume
(cube de 1 dm de côté). Le mètre cubique est
le cade. Enfin, l'unité de poids est le grave, qui
est la millième partie d'un mètre cube d'eau.
Mais les habitudes ont persisté ! Dans le
contexte d'une France encore fort diversifiée,
par exemple pour les heures locales et les
langues, le peuple renâclait à utiliser les
nouvelles mesures - malgré des tableaux de
conversion distribués dans tout le pays ! Et les
chamboulements politiques, à Paris, ont fait
un peu oublier le projet. Oubli encore renforcé
par l'arrivée d'une série de nouvelles mesures
précises : l'heure de 60 mn, le degré d'angle,
la température en degré Celsius (qui était
inversé : 100 correspondant au début de fonte
de la glace et 0 au point d'ébullition de l'eau),
le calendrier décimal... Il faudra attendre un
décret du 4 juillet 1814 pour que le système
métrique soit imposé officiellement en France
EN 11,95 VouS gc>a,EZ
Hf~,,4~ "~ ►
~_
NiWo4Eftfr
QukgC co
NEkPO TOza(g:
4A: We_
- plus de cinquante ans s'écouleront encore,
avant qu'il n'entre réellement dans les moeurs.
Même si certaines unités locales ont survécu
plus longtemps, avec des adaptations ou des
abandons. Du moins jusqu'en 1930, quand la
scolarisation a contribué à imposer le mètre.
Ainsi en Provence, le pan
mesurait 24 cm et il en
fallait 8 pour faire 1 cane :
le pan passa à 25 cm, la
cane à 2 mètres et le tour
était joué ! En revanche, la
dans la région est le
demi-kilo - le mot livre y est obsolète.
Les noms des anciennes unités
survivent parfois dans des expressions figurées
("six pieds sous terre").
En 1847, la commission française des poids
et mesures, qui poursuit toujours son travail,
adressa aux principales puissances du monde
"trois étalons de cuivre, un mètre, un kilogramme
et un litre, renfermés dans une boite
d'acajou, garnie de velours et fermant à clé".
Ce seront les expositions universelles (Londres
en 1851, Paris 1855 et 67) qui joueront le rôle
de promoteurs auprès des pays étrangers. Tout
le monde convenait, il est vrai, de la nécessité
d'une mesure unique. Dès 1848, l'Espagne
adopta le système métrique. L'année suivante,
le Chili et la République Dominicaine. Le
Portugal suivit en 1852... La Grande-Bretagne
attendra 1965 et l'Australie... 1970 ! Il ne
"reste" aujourd'hui que trois pays à refuser le
système métrique : le Nigeria, le Myanmar
(Birmanie) et... les États-Unis, qui auraient
voulu imposer leur système de yards, miles et
autres gallons d'origine britannique. •
Vola teNl -
. ~a4c 1Mrr que TITE
it Ée- A cE nage
mita 44 Wied1F
A 1650 }63,13 Idkredevg
p `ONDE NietE VÎcC PC
LA RAPIAliiatd COIj2csfti }Jt liéuro (livre) provençale,
(4 TRt%MSiTON &ME if$ d'environ 400 grammes,
NiVEK>X 2 po 554 DE fut abandonnée et
egottE DFi KR'VÎoKg6? aujourd'hui la seule
unité équivalente usitée
Système métrique (SM)
et Système international (SI)
En 1875, le Bureau international des poids et mesures (BIPM) est créé à Sèvres, près de Paris.
C'est là que sont conservés les étalons destinés à servir de référence à tous les pays du
monde. Ils sont enterrés à 9 m sous terre, sous des cloches de verre dans lesquelles on a fait
le vide le plus poussé possible. Ces étalons n'ont été sortis que quatre fois de leur étui, la dernière
remontant à 1946, pour éviter toute altération : une rayure pourrait "arracher" quelques millièmes
de milligramme au kilo étalon !
Le personnel du BIPM, qui regroupe environ 70 personnes, est originaire des 51 pays membres.
Ils ont le statut diplomatique et disposaient, en 1999, d'un budget de près de 9 millions d'euros.
C'est le BIPM qui réalise les prototypes qui sont envoyés dans tous les pays. Le mètre, par
exemple, est réalisé dans un alliage de platine et d'iridium, pour éviter les déformations dues aux
changements de température et lui donner une très grande dureté. Il développe aussi toutes les
nouvelles mesures nécessaires : pression atmosphérique (1885), thermométrie (1888),
radioactivité (1960), échelle de temps (1988)...
Mais si l'étalon d'origine du mètre est toujours conservé à Sèvre, la définition du mètre a
beaucoup changé ! En 1960, il est devenu "la longueur égale à 1650 763,73 longueurs d'onde
dans le vide de la radiation correspondant au saut d'un électron entre les niveaux 2p10 et 5d5
de l'atome de krypton 86". Puis, en 1983, "la longueur du trajet parcouru dans le vide par
la lumière pendant une durée de 1/299 792 548 seconde" ! Car la plus grande précision
est désormais nécessaire pour réaliser des expériences scientifiques, des préparations
pharmacologiques, des opérations chirurgicales complexes, pour l'envoi de sondes dans l'espace
ou le positionnement de robots dans l'industrie... Toutes ces mesures sont redéfinies régulièrement
dans ce que l'on appelle le Système international (SI) et qui comprend sept unités de base :
le mètre pour les longueurs, le kilogramme pour les masses, la seconde pour le temps, l'ampère
pour le courant électrique, le Kelvin pour les températures, la mole pour la quantité de matière
et le candela pour l'intensité lumineuse. À cela s'ajoutent 64 unités dérivées, comme le volt et
le watt. Cela peut paraître compliqué, mais qu'est-ce que ce serait si nous utilisions encore la
toise, le grain ou le pouce, reliés par des coefficients 12, 16, 20... ! • 3
Musées
Si le Pavillon de Breteuil, qui abrite le BIPM, ne se
visite pas, il ne faut pas manquer les extraordinaires
collections du Conservatoire national des arts et
métiers (292, rue Saint-Martin, 75003 Paris), qui
consacre une large part à la métrologie. À voir
notamment, le laboratoire de Lavoisier.
Livres
La méridienne, Denis Guedj, Seghers : l'histoire
du calcul du méridien entre Dunkerque et Barcelone.
Un livre drôle et passionnant.
Le mètre du monde, Denis Guedj, Seuil. Une
source inépuisable d'informations sur l'histoire du
mètre.
La métrologie historique, J.-C. Hoquet, PUF,
Que sais-je ? Un petit livre qui a le mérite d'être clair.
Histoire universelle de la mesure, de Franck
Jedrzejewski, Ellipses. Un gros livre, un peu cher
(35 €), un peu difficile, mais qui détaille et explique
les multiples unités de mesures utilisées de tous les
temps et par les différentes civilisations.
Internet
http://www.cfmetrologe.com
Ce site est celui du Collège français de métrologie.
Nous ne le citons ici que pour l'aspect informatif sur
les applications industrielles quotidiennes de la mesure
précise.
http://perso.club -internet.fr/stanb/Metrologie/
metrologie.htm
Ce site est un peu difficile, mais il montre très bien
les problèmes rencontrés quotidiennement par les
laboratoires et les entreprises en matière de
métrologie.
http://smdsi.quartier-rural.org/metrologie/
s i.htm
Le site officiel du SI. Pour tout savoir sur les mesures
du Système international, notamment les dernières
définitions officielles de chaque mesure.
http://www.metrodiff.org/
Un site très intelligent, conçu pour les élèves et les
enseignants, avec tout ce qu'il faut pour fêter les
20 ans du "mètre lumière", lors de la Fête de la
science. De nombreux exposés et des adresses de
toutes sortes. Un travail exceptionnel et une mine de
renseignements à placer dans vos signets favoris.
http://www.bipm.fr
Le site du Bureau international des poids et mesures.
http://www.bipm.fr/fra/1_Convention/
foreword.html
Le site de la Convention du mètre : le texte officiel
régissant l'emploi du mètre dans le monde entier.
http://members.aol.com/flagardesse/rayonterre
Un joli site, pour refaire les nombreuses expériences
qui ont servi à mesurer le rayon de la Terre.
Prochain Découvrir : L'histoire des sciences (suite)
Découvrir, supplément gratuit de Sciences Ouest. ISSN 1629-3185. Espace des sciences, 6, place des Colombes, 35000 Rennes - redactionOespace-sciences.org - httpi/www.espace-sciences.org. Président de l'Espace des sciences : Paul Trehen.
Directeur de la publication : Michel Cabaret. Rédacteur en chef délégué : Jean François Collinot (tél. 02 96 67 71 71). Dessinateur: Nicolaz. Crédit photos : DR, OC. Découvrir est publié grâce au soutien de la Région Bretagne, du ministère de
l'Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie, des départements du Finistère et d'Ille-et-Vilaine, de la Ville de Rennes, de la Direction régionale des affaires culturelles et du Fonds social européen. edition : Espace des sciences.
Réalisation : Pierrick Bertbt création graphique, 35510 Cesson-Sévigné. Impression : TPI, 35830 Betton.
MIVIMPRE
Tirage du n°202
4 ép ex.
Dépôt légal n°650
ISSN 1623-7110
EN BREF 4/5
GROS PLANLaboratoire
TDF invente la radio d'après-demain
GROS PLANEntreprise
Voile : Proteus anticipe la casse 8
DOSSIER
Quand la métrologie bat la mesure 9
L'histoire du mètre à mesurer 10/11
Le métier de métrologue 12
Océan : il est où le niveau zéro
CRT Morlaix : au service des industriels... 14
La métrologie mise... aux normes 15
La grande métrication 16
Pour en savoir plus 17
GROS PLANComment ça marche?
La métrologie pour les médicaments ....
ESPACE DES SCIENCES
Des expos pour comprendre et rêver ....
AGENDA
13
Supplément
Découvrir
La voie de son mètre
Sciences Ouest sur Internet
www.espace-sciences.org
R E G I O N
BRETAGNE •
Éditorial
Michel Cabaret, directeur de l'Espace des sciences
UN MONDE
SUR
MESURES
Depuis les balances commerciales jusqu'aux pompes à essence, pour
calculer une distance ou ajuster la température, la métrologie, ou
science des mesures, est aujourd'hui partout. Découvrez ce mois-ci
cette science invisible et ses histoires bretonnes : saviez-vous, par exemple,
que le niveau zéro de l'océan est mesuré par le Shom"i, à Brest ? Des mesures,
extrêmement précises, permettent d'y observer l'élévation du niveau des
mers, liée au réchauffement de la planète - dont la récente canicule nous a
donné un aperçu.
Au XVIIIe siècle, en même temps que le mètre et les premières mesures
universelles en France, une autre invention naissait en Italie. Elle aussi règle
notre quotidien et passe inaperçue, sauf lors d'une panne d'électricité géante
comme celle qu'ont vécue les États-Unis : la pile électrique ! Découvrez son
histoire dans notre nouvelle exposition "Volta, de l'étincelle à la pile",
inaugurée le 9 septembre, à Rennes. Conçue et réalisée par le Musée des arts
et métiers du Cnamj2', elle est présentée pour la première fois en région.
Bonne rentrée à tous ! n
Shom :Service hydrographique et océanographique de b marine.
' Cnam : Conservatoire national des arts et métiers.
s ,.
~
- voici Carme absoLLue... - mesurer, c'est- cornpeenclve, -en pLus., on peut` se.
- nuoi cefte rèc Çe plate? connaît-re, donc dominer cyaltev (e dos avec .
SCIENCES OUEST est rédigé et édité par l'Espace des sciences, Centre de culture scientifique technique et industrielle
(Association) n Espace des sciences, 6, place des Colombes, 35000 Rennes - nathalie.blanc®espace-sciences.org -
http://www.espace-sciences.org - Tél. 02 99 35 28 22 - Fax 02 99 35 28 21 n Président de l'Espace des sciences : Paul Trehen.
Directeur de la publication : Michel Cabaret. Rédacteur en chef : Nicolas Guillas. Rédaction : Jean François Collinot, Vincent Derrien,
Valérie Terrien. Comité de lecture : Gilbert Blanchard (biotechnologies-environnement), Philippe Blanchet, Michel Branchard
(génétique-biologie), Christian Willaime (physique-chimie-matériaux). Abonnements : Béatrice Texiec Publicité : AD Media - Alain Diard,
tél. 02 99 67 76 67, e-mail info@admedia.fr n Sciences Ouest est publié grâce au soutien de la Région Bretagne, des départements du
Finistère et d'Ille-et-Vilaine et des Fonds européens n Edition : l'Espace des sciences. Réalisation : Pierrick BertOt création graphique,
35510 Cesson-Sévigné. Impression : TPI, 35830 Betton.
FINISTERE
Alfa
MISA ad
g
~
é
••
6. • lYli.YIY II
Les échos de l'Ouest
Décrypter notre monde
plurilingue
Douze équipes de chercheurs en
sociolinguistique se donnent rendezvous,
les 18 et 19 septembre, à
l'Université de Rennes 2. À l'initiative
du Réseau français de sociolinguistique,
fondé notamment
par des équipes
de Tours, Grenoble 3,
Lyon (ENS-LHS) et
Rennes 2, ces journées
Philippe d'étude contribuent à
Blanchet renouveler le positionnement
épistémologique de la sociolinguistique
(méthodes, modèles
théoriques, objets, fondements,
enjeux). Cette réflexion autour d'une
"linguistique de la complexité", distincte
des premières linguistiques
(structurales, générativistes), doit
permettre de mieux analyser et comprendre
les pratiques d'un monde
contemporain multilingue. Un renouveau
de la réflexion sur les langues,
leurs systèmes et leurs usages, qui
trouvera ses applications dans les
politiques linguistiques ou l'enseignement
des langues.
-►Rens.: Philippe Blanchet,
Université de Rennes 2,
tél. 02 99 14 15 67.
Site Web : www.uhb.fr/alderellif/
4 credilif/agenda
Rennes Atalante
Soyez là où le futur se prépare, où les technologies de demain se
créent.
Nous sommes là pour vous accueillir et vous accompagner dans
vos activités de haute technologie.
Ils sont déjà là : France Télécom R&D, Thomson Multimédia R&D,
Mitsubishi Electric R&D, Transpac/Equant, Cegete/ SI,
Canon Research Centre, Philips Semiconductors, Alcatel CIT,
Cap Gemini Ernst & Young...
15 RUE DU CHENE GERMAIN n 35510 CESSON SÉVIGNÉ FRANCE
Tél. +33 2 99 12 73 73 0 Fax +33 2 99 12 73 74 w technopole®rennes-atalante.fr
Technopole de Rennes Métropole
www.rennes-atalante.fr
Brest : un accord pour
préserver l'Antarctique
L'Institut polaire français
Paul-Émile-Victor
et Veolia environnement
(ex-Vivendi) ont
signé, le 11 juillet à Brest, un accord
de partenariat pour la sauvegarde de
l'environnement dans l'Antarctique.
L'objectif, sur dix ans, est de lever
les verrous technologiques dans
le traitement des eaux usées, les
transports et la gestion des déchets.
Un véritable "savoir Antarctique"
devrait en résulter, qui profitera aux
44 nations présentes sur le continent
blanc. Ce rapprochement a eu lieu à
l'occasion du Conseil international
des directeurs de programmes
polaires antarctiques, lors des entretiens
Science et éthique, à Brest.
Face au développement des activités
scientifiques et touristiques dans
l'Antarctique, des actions sont nécessaires
pour maintenir des conditions
expérimentales uniques. Le continent
représente 20% des terres immergées
et deux tiers des réserves d'eau
douce : sa sauvegarde est essentielle
pour l'avenir de la planète.
-,Rens. : 3B Conseils,
tél. 01 40 51 83 87.
Cent doctorants
qui sauront convaincre
Les cinquièmes Doctoriales de
Bretagne se dérouleront, du 16 au
21 novembre, à Mur-de-Bretagne (22).
Une centaine d'étudiants en thèse
dans toutes les disciplines, venus des
4 universités et 21 grandes écoles
bretonnes, rencontreront des chefs
d'entreprises, des acteurs de la valorisation
des technologies et des
représentants des universités et de la
Région. L'objectif est d'apprendre à
valoriser ses recherches en abordant
les aspects juridiques, économiques
et techniques d'un projet innovant.
Réunis en groupes, les étudiants
réalisent des dossiers de start-up,
concoctent des business-plans et sont
récompensés par des prix décernés
par deux jurys de professionnels et
de doctorants. Des visites d'entreprises
et des tables rondes avec des
DRH sont au programme, ainsi que
l'initiation aux pièges du recrutement.
Pour devenir des pros de la corn, les
doctorants présentent même leurs
travaux sur un plateau de télévision.
Cette 5e édition est organisée par
l'ENS Cachan, sous l'égide de la
Conférence des directeurs des
grandes écoles de Bretagne. Parmi
la dizaine de Doctoriales en France,
l'originalité de celle-ci est d'être
multidisciplinaire et de réunir un
grand nombre d'étudiants.
-►Rens. : Alexandrine Brunei,
tél. 02 99 05 93 19.
Site Web : www.bretagne.enscachan.
fr/doctoriales2003
L'Anvar a soutenu
69 projets d'entreprises
en 2002
La délégation régionale de l'Agence
française de l'innovation a publié, en
juillet dernier, son rapport d'activité.
En 2002, 256 interventions ont été
menées en Bretagne, dont 211 sur le
budget de l'Anvar (8,33 millions
d'euros). Les projets d'entreprises
(26 en 111e-et-Vilaine, 17 dans les
Côtes-d'Armor, 16 dans le Morbihan,
10 dans le Finistère) ont reçu un soutien
de 6,77 millions d'euros. Les aides
au recrutement pour la R&D ont bénéficié
de 820000 euros (29 aides en
111e-et-Vilaine, 21 dans le Morbihan,
14 dans le Finistère, 4 dans les Côtesd'Armor).
En 2002, contrairement à
l'année précédente, les projets d'innovation
ont d'abord concerné les
technologies de l'information (électronique-
informatique, services aux
professionnels, télécommunications)
devant les sciences de la vie (agriculture,
agroalimentaire, biomédical,
parapharmacie). Le bilan d'activité est
en ligne sur le site de l'Anvar.
-►Rens.: Karine Latimier,
tél. 02 99 38 45 45, www.anvar.fr
Du côté des
entreprises
Boost voit la mer
en haute résolution 111
La jeune entreprise Boost technologies
a reçu, le 17 juillet, le label
Réseau national terre et espace, du
ministère de la Recherche. Une
reconnaissance pour la société brestoise,
née en décembre 2002, spécialisée
dans la surveillance
océanique par satellite radar haute
résolution. L'aide financière qui
accompagne le label va servir pour
la valorisation des données d'observations
de l'environnement marin,
issues d'images satellites, de
bouées et de modèles numériques.
L'ensemble des données sera
consultable sur une plate-forme
La métrologie dans l'Espace européen de la recherche
La Commission européenne cherche à développer une approche européenne
en matière de recherche sur la métrologie et favoriser ainsi la croissance et la
compétitivité au sein de l'UE. En effet, une grande partie du commerce
international dépend de l'exactitude des mesures réalisées, de l'utilisation
d'instruments de mesure fiables afin d'assurer, par exemple, l'interopérabilité
de composants manufacturés. Dans le contexte de globalisation actuel, l'élan
vers une plus grande cohésion des techniques de mesures a considérablement
augmenté : le désir de mise en oeuvre du "mesuré une fois, accepté partout" a
conduit à des accords multilatéraux de reconnaissance mutuelle.
Le projet Mera veut intensifier la coopération Euromet entre les instituts
nationaux de métrologie et poser les fondations d'un Espace européen de la
métrologie. Une meilleure collaboration et une mobilité accrue des chercheurs,
une exploitation effective des résultats de recherches, ainsi qu'un renforcement
de la cohérence des fonds communautaires et nationaux destinés aux activités
de recherche en Europe, en sont les objectifs. Une présentation du projet sera
faite lors du Congrès international de métrologie qui se tiendra du 20 au
23 octobre 2003 à Toulon (www.cfinetrologie.comfindex_congres.htm)
-►Rens: Euro Info Centre, tél. 02 99 25 41 57,
0
~
eic@bretagne.cci.fr INFO CENTRE
Internet
Commander tous les articles sur la Bretagne
Depuis le IP1 septembre, Hermine expédie par
La Poste tout article en rapport avec la Bretagne,
publié dans 248 revues et 1324 études ou
mémoires de recherche. "Lancé en 1999 par
l'Agence de coopération des bibliothèques et centres
de documentation, Hermine indexe les articles de
ces publications grâce au réseau des professionnels de la documentation et des
bibliothèques régionales", explique Élisabeth Lemeau, la présidente de la Cobb.
Il était déjà possible de consulter en ligne les données bibliographiques et de
recevoir régulièrement des informations sur un sujet choisi. "En plus de la
localisation des documents, l'internaute peut désormais commander l'article qu'il a
choisi et recevoir une copie par La Poste", ajoute Dominique Ferré, le responsable
du projet Hermine. Ce service est payant : quatre jours après réception du chèque,
l'article arrive dans votre boîte aux lettres. Dix mille articles sont déjà référencés,
plus de 2 500 nouveaux s'y ajoutent chaque année, indexés une semaine à un mois
après publication. Quatre-vingt-seize des revues référencées concernent les
sciences et techniques. Petit conseil avant de lancer la recherche : choisir le mode
expert et consulter la liste des publications, pour connaître précisément le champ
de recherche couvert. Une mine d'informations inédite.
-►Reus.: Cobb-Hermine, tél. 02 99 59 08 96,
contact.cobb@hermine.org, www.hermine.org
Les premiers Bretons
d'Armorique
Le peuplement de la Bretagne
est resté mythique : est-ce
une colonisation massive
venue de Grande-Bretagne
ou l'arrivée d'une élite
de chefs ? Quelles ont été
les conséquences aux niveaux
linguistique, culturel ou économique ? Les
auteurs reconstruisent cette histoire méconnue de
l'Antiquité tardive, dans une approche pluridisciplinaire
moderne de l'archéologie (bioanthropologie, ethnosociologie).
Un ouvrage de 245 pages, riche en
illustrations, pour découvrir ce passé obscur de notre
région.
-Pierre-Roland Giot, Philippe Guigon et Bernard
Merdrignac, Presses universitaires de Rennes, 2003.
Site Web : www.uhb.fr/pur 5
Le défi de la qualité
des eaux en Bretagne
Dans son rapport publié en juin demier,
le Conseil économique et social
régional émet des propositions pour
améliorer la qualité de l'eau en
Bretagne. En 450 pages et une centaine
de graphiques, cartes et tableaux, il
met en évidence les différentes pollutions, cerne leurs
évolutions et préconise un plan global d'urgence à
l'échelle de notre région. Un document d'actualité et
de référence qui fait le tour du sujet, depuis la qualité
des eaux dans les zones conchylicoles, les pollutions
d'origine agricole ou microbiologique, jusqu'aux bilans
des différents programmes, en passant par le décorticage
des réglementations. Le rapport est consultable en ligne
et peut être commandé gratuitement.
->Site Web : www.region-bretagne.fr/cesr/
publications/publi_02.htm
EiS IXbt LDE BMW
dynamique, en temps quasi réel ou
en prévisionnel. Le serveur permettra
la visualisation interactive
des données et le suivi de l'analyse
de phénomènes tels que la mesure
de la houle, des champs de vents
(photo) ou la simulation de dérives
de polluants. Cet outil peut intéresser
le Shorn, le Cedre ou l'Ifremer,
notamment pour la recherche ou
l'observation des marées noires. Il
se veut aussi grand public avec des
perspectives de modules éducatifs
ou de jeux interactifs. Pour ce projet
qui débute à l'automne, Boost technologies
s'associe aux compétences
de Diateam (gestion de base de
données) et Virtualys (réalité virtuelle),
sur le site du Tech nopôle
Brest-Iroise.
Rens. : Vincent Kerbaol,
tél. 02 99 00 23 02,
contact@boost-technologies.com
Technologies innovantes :
Caps récompensée
Les prix du 5e concours
national d'aide à la
création d'entreprises de technologies
innovantes ont été décernés, le
lef juillet, par la ministre de la
Recherche, Claudie Haigneré. Le
jury a sélectionné 193 projets sur les
1439 candidats. Parmi les 6 lauréats
bretons, la société d'informatique
rennaise Caps entreprise a été
récompensée pour la deuxième
année consécutive. La société développe
des logiciels pour le calcul
scientifique et pour les systèmes
informatiques embarqués, tels que
le téléphone portable ou le décodeur
numérique. Cette technologie
ajoute plus de fonctionnalités, tout
en réduisant les coûts de conception
des produits. L'aide financière du
concours va financer le développement
des prototypes, afin d'obtenir
un logiciel informatique complet
d'ici deux ans. Issue de l'Irisa,
l'équipe de 6 employés de Caps
entreprise devrait passer à 8 ou 10
en début d'année 2004.
-Rens.: Caps entreprise,
tél. 02 99 27 88 56,
www.caps-entreprise.com
Courants marins :
une énergie à revendre
La jeune société quimpéroise
Hydrohelix énergies veut créer une
filière industrielle pour exploiter
l'énergie des courants de marée.
L'idée est de plonger des turbines
(8 m de diamètre, 7 tours/minute) où
les courants sont forts, par exemple
dans le raz de Sein, pour produire
de l'électricité. "C'est la même technologie
que l'éolien, appliquée à la
mer, explique Hervé Majastre, cofondateur
d'Hydrohelix avec Jean-
François Daviau. Cela se fait sans
barrage, sans modifier le paysage. Et
la ressource est indépendante du
climat." Une étude de l'lfremer
(Crema) a montré que cette énergie
propre génère toutefois des ultrasons,
répulsifs pour les poissons.
L'entreprise cherche à développer
les collaborations scientifiques et
à financer des thèses pour étudier
tous les impacts sur l'écosystème.
Aidé par l'Ademe, Hydrohelix collabore
notamment avec l'Ensieta de
Brest, pour l'architecture des turbines.
"Notre secteur est géré selon
les lois de l'éolien off-shore et nous
attendons que l'État nous précise
notre marge de manoeuvre, afin que
les entreprises se lancent. Le marché
est évalué, en France, à 6 milliards
d'euros." L'entreprise y croit d'autant
plus que les concurrents anglosaxons
sont en phase d'équipement.
Et que les courants de Bretagne
représentent le tiers du potentiel de
cette énergie en Europe.
-,Rens.: Hydrohelix énergies,
tél. 02 98 10 12 35,
hydrohelix-energies@wanadoo.fr
UTADI '7
"Dès qu'une pensée me séduit, j'en
recherche le piège."
À lire
CAPS
TDF CCETT /1
4, rue du Clos Courte)
BP 31826
35518 CESSON-SEVIGNE Cedex
Téléphone : 02 99 10 40 77
Télécopie : 02 99 12 33 00
Site Internet : www.tdf.fr
TDF CCETT
A la pointe de l'innovation numérique
Le centre de R&D rennais
par la qualité de ses innovations en matière de diffusion numérique
prépare pour TDF les technologies et les services de demain
TDF CCETT est l'un des
deux centres de recherche
et développement
de TDF, sa structure
actuelle (Eté 2003) s'inscrit dans la
continuité de certaines activités de
l'ancien CCETT fondé en 1972.
Pour Denis Renault, Directeur de
TDF CCETT, sa mission est claire :
préparer les nouvelles activités de
TDF.
Leader de la diffusion en Europe,
TDF et ses filiales mettent leurs
compétences et leur savoir-faire au
service des chaînes de télévision et
de radio et des opérateurs de télécommunication.
Les filiales de
TDF à l'étranger sont établies en
Finlande, Estonie, Allemagne,
Pologne et Espagne.
Des compétences
en développement et
en intégration de services
Ce centre rennais de R&D développe
des solutions sur trois grands
segments de marché : l'audiovisuel,
le new business, le
multimédia.
L'audiovisuel inclut aussi bien la
télévision numérique, la radio numérique,
la télévision interactive
que les serveurs de chaînes sur
Internet.
Sa localisation à Rennes constitue
un atout non négligeable : la proximité
de la plate-forme Bretagne de
TDF lui permet d'expérimenter et
de rendre opérationnelles ses
innovations.
Les activités de New Business
se créent à partir de TDF CCETT et
sont expérimentées et validées
dans un contexte quasi opérationnel.
A titre d'exemple, le transport
inteWgent permet de transmettre
des informations, via la diffusion
sans fil, à destination des usagers
de la route. Opérationnel et
commercialisé depuis 1997 sur la
France, via la filiale Médiamobile,
ce type de services permet aux véhicules
d'avoir une vue précise sur
l'état du trafic et aux particuliers
d'étudier l'itinéraire le plus approprié.
TDF CCETT étudie et construit
les nouvelles fonctionnalités
permettant d'accompagner ou
d'agrémenter son trajet par des informations
touristiques ou d'autre
natures, plus ludiques. TDF
CCETT utilise également cette
technologie pour renseigner les
usagers des transports en commun.
A titre expérimental, un tel service
a été mis en oeuvre sur la ville de
Rennes en 2001.
TDF leade
La place grandissante du
numérique
Le numérique multiplie les offres
de communication et corrige les
défauts de diffusion, il ouvre la voie
de l'interactivité et constitue l'essentiel
des champs d'application
du centre de R&D rennais. Si
l'analogique a encore 10 à 15 ans
devant lui, les nouveaux services,
quant à eux seront numériques. En
effet les techniques numériques
prennent une place croissante aussi
bien en télévision qu'en radio, ils
raccourcissent les temps de traitement
des signaux audiovisuels et
accélèrent le développement du
multimédia. TDF CCETT prépare
les services de la télévision numérique
de demain, il imagine les
possibilités de diffusion d'Intemet
sur le petit écran. Le numérique
r européen
audiovisuelle
n'épargne pas non plus la radio. Le
Digital Audio Broadcasting (DAB)
qui compléments la FM en Europe,
offre la qualité numérique et des
services multimédia à l'auditeur fixe ou
nomade. Le Digital Radio Mondiale
(DRM), autre forme de radio
numérique prépare un renouveau des
émissions en ondes courtes et en ondes
moyennes.
Le centre veut tirer partie de ces
innovations pour offrir une
meilleure qualité de son et d'image
et de nouvelles applications
multimédia. Son objectif est d'aider
TDF à maintenir son leadership de
la diffusion en Europe.
Les activités de
développement industriel
Le centre rennais est à l'origine de
plus de 200 brevets qui lui rapportent
par an entre 2 à 3 millions
d'euros de redevances. Ce savoirfaire
a également été mis à contribution
dans le développement du
tissu industriel local (au sein, notamment,
de la technopôle Rennes
Atalante) et dans des projets nationaux
et européens. H a inventé des
procédés novateurs en matière de
métrologie numérique (mesure de
la qualité), de codage d'image et
de compression numérique des
sons (standards MPEG), dans le
domaine de la diffusion hertzienne
(COFDM) de la radio et de la télévision
ou de l'accès conditionnel
pour la télévision à péage (systèmes
de cryptage pour Canal + ou
TPS). TDF CCETT contribue de
façon efficace à la création et à la
commercialisation de produits industriels,
il participe à l'élaboration
de projets européens en partenariat
avec les constructeurs et les chaînes
de télévision.
A 300 mètres de la Direction Régionale
Paris Ouest (DRPO) de
TDF implantée elle aussi à Rennes,
le centre de R&D peut mettre
en oeuvre ses applications en prenant
la mesure des contraintes opérationnelles.
II reste un lieu incontournable de
l'innovation dans l'audiovisuel et le
multimédia.
de la diffusion
Enfin, le centre développe ses activités
dans le domaine du
multimédia et de l'internet. Les
multiples possibilités interactives
représentent de nouvelles opportunités
de distribution et un nouvel
enjeu créatif pour les développeurs
de contenu.
6
Les radiodiffuseurs internationaux ont
écouté, à Genève, la station DRM de
TDF en ondes courtes. La BBC a été surprise
de constater qu'une ville comme
Genève peut être couverte avec un
émetteur d'une petite puissance de
100 watts. D'autant que la réception,
testée à bord d'un véhicule (photo) se
faisait sans interruption sous les ponts de chemins de fer, malgré les tramways,
et même dans certains parkings souterrains - où la FM ne passait pas.
MÊME DANS LES PARKINGS SOUTERRAINS
boratoire
SCIENCES OUEST 202/SEPTEMBRE 2003
TDF invente la radio d'après-demain
La nouvelle voix des ondes moyennes
es chercheurs de TDF"1, à
Rennes, ont fait une
étonnante démonstration à
Genève, lors d'une rencontre
internationale des acteurs de
la radio : la diffusion sur
ondes courtes, moyennes ou
longues, de sons d'une
qualité inégalée. Presque de
laFM!
-~ "Comme dans ces nouvelles pour
dames / de Somerset Maugham. Les
capitaines beaux, lâchez-moi / les
femmes sont sensibles à tout ça." La
voix d'Alain Souchon sort des
enceintes et la qualité sonore est
plutôt bonne. L'écho des applaudissements
résonne, avec clarté, dans
la salle. Cette chanson ne sort pourtant
pas d'une station FM : elle est
diffusée sur une radio en ondes
moyennes ! À Rennes, les chercheurs
de TDF ont réussi le tour de
force de diffuser des sons d'excellente
qualité sur les bonnes vieilles
fréquences radio de nos grands-
Les récepteurs ne sont pas encore
commercialisés. Celui-ci, d'une marque
allemande, n'a que quelques mois et
coûte 1000 € 11 n'a pas de composants
intégrés spécifiques à la DRM : c'est un
micro-ordinateur déguisé en récepteur
radio. Les premiers transistors d'un
nouveau type devraient voir le jour
en 2005. Un marché qui pourrait être
juteux pour les constructeurs.
parents. La norme sur laquelle ils
travaillent s'appelle Digital radio
mondiale (DRM).
En juin demier, la DRM a été inaugurée
lors de rencontres internationales
des radiocommunications, à
Genève'''. TDF y a montré ce qu'elle
réalise à Rennes depuis deux ans :
l'émission radio, en ondes courtes et
moyennes, d'un son d'une qualité
étonnante. Une démonstration
plutôt bien perçue (lire encadrés).
Pour aboutir à ce résultat, le groupe
Projet et services multimédia radio, à
TDF CCETT, s'est appuyé sur la technologie
COFDM'' pour la modulation
haute fréquence. Le son est également
codé à la source, puis décodé à
la réception. Si une partie du signal
se dégrade lors de la diffusion, les
erreurs sont corrigées, car les informations
sont liées par le codage.
"Infaisable
il y a cinq ans"
Contrairement à la FM, la largeur de
bande pour les ondes courtes,
moyennes ou longues est très
réduite : par manque de place, les
réglementations internationales
interdisent aux stations de dépasser
9 kHz en ondes moyennes et 10 kHz
en ondes courtes (contre 200 kHz, en
moyenne, pour la FM). Cette largeur
de bande très faible impose de
coder l'information, sous forme
numérique. "Le défi consistait à faire
passer une qualité audio équivalente à
la FM mono dans un débit de seulement
24 hbits/s, explique Pierre
Urcun. C'est-à-dire, faire mieux que le
MP3 ! C'était un challenge, à la
limite de l'infaisable il y a 5 ans."
La FM, de son côté, devrait
bientôt connaître la révolution du
DAB"', dont l'excellente qualité
s'explique par le débit de 256 kbits/s
par programme. Mais tout l'intérêt
de la DRM réside dans les émetteurs
: il est inutile de les multiplier,
car en ondes moyennes, un seul
émetteur rayonne jusqu'à 200 km.
Et ces émetteurs n'ont pas besoin
d'une grande puissance : "Le DRM
est plus robuste et peut se contenter
d'une puissance d'émission 10 fois
plus faible", résume Pierre Urcun.
Intégrer
un écran couleur
Un autre atout par rapport à la FM
est qu'une radio émettant en DRM
peut garder toujours la même fréquence,
d'une station émettrice à
une autre -pas la peine de RDS !
Les stations FM, victimes du phénomène
physique des franges d'interférences,
doivent en effet changer
de fréquence d'un lieu à l'autre,
excepté les radios autoroutières,
aux répéteurs alignés tous les 70 km.
"Nous travaillons aussi à compléter la
"Le défi consistait à faire passer une
qualité audio équivalente à la FM
mono dans un débit de seulement
24 kbits/s, c'est-à-dire faire mieux
que le MP3", explique Pierre Urcun.
norme de base pour des offres multimédias.
Pour intégrer à la radio un
écran couleur d'images fixes, de type
téléphone, ou pour imaginer des
transcriptions écrites, comme des
résultats de matchs de foot." En
attendant ces programmes, inutile
d'essayer de capter la radio expérimentale
de TDF, sur 25,775 MHz, si
votre récepteur n'a pas de décodeur.
Vous n'entendrez pas Alain
Souchon - mais patience, quand il
poussera la chansonnette, vous le
capterez bientôt jusqu'aux Îles
Marquises. n N.G.
LE GRAND MARCHÉ
Les ondes courtes font le tour du
monde, mais subissent d'énormes
distorsions, en rebondissant sur
la Terre et l'ionosphère. La DRM
limite ces dégâts. "Le marché
devrait démarrer sur les ondes
courtes (OC), estime Michel Duvet,
chargé de mission auprès de la
direction de TDF. Les gouvernements,
qui sont les principaux utilisateurs,
peuvent être intéressés
pour acheter les émetteurs et
aider à financer les récepteurs."
Radio Vatican, qui diffuse en OC
à partir de Rome pour l'international,
est vivement intéressée
par la technique DRM. re
"' Téle'Difusion de France. Site Web : uuw.tdf fr
Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.drm.org
"'COFDM : Coded Orthogonal Frequency Division
Multiplexing. En ondes moyennes "classiques", un incident
sur une porteuse, c'est-à-dire sur une vibration
électromagnétique modulée en amplitude, entraîne une tris
forte dégradation du signal. Avec cette technologie, k signal est
composé de 200 porteuses, espacées tous les 41,66 Hz,
modulées en phase et en amplitude, sur une bande de 9 ou
10 kHz. Les informations numériques, modulant les
porteuses, sont liées entre elles par le codage : si certaines se
perdent, la qualité du signal reçu reste la même.
'Digital Audio Broadcasting.
Contacts 4 Michel Duvet
et Pierre Urcun, TDF CCETT,
tél. 02 99 12 42 51 / 46 14,
michel.duvet@tdf.fr,
pierre.urcun@tdf.fr
7
g
Michel Desjoyeaux sur Trimaran Géant. Le navigateur est partie prenante du projet
Une jauge de mesure utilisée par Proteus, constituée de capteurs sensibles
aux tensions des matériaux du bateau.
DEUX ANS APRÈS
L'ECHOSPEED
Âgée de deux ans, l'entreprise
emploie aujourd'hui 12 personnes,
dont 10 au bureau
d'étude. À côté des services de
R&D pour ses clients, Headway
Concept conçoit des instruments
électroniques de navigation sous
sa marque "Bord". Son premier
produit "Echospeed" mesure la
vitesse des bateaux et la distance
parcourue, la température de
l'eau... Cet appareil acoustique
s'installe en intérieur de coque
(sans trou) et ne nécessite pas de
partie mécanique en mouvement
(voir Sciences Ouest n° 183,
décembre 2001). Orienté vers
la voile légère au départ,
l'Echospeed se tourne dorénavant
vers le marché professionnel.
Sur les rallyes transocéaniques,
6 trimarans sur 11 en sont déjà
équipés. Le produit évolue,
notamment son système d'affichage
innovant (couleur à bas
coût, technologie sans fil). Son
marché couvre déjà de nombreux
pays en Europe, les pays nordiques,
les USA et le Canada. i
~ J
- tirrrrNIS T T r --
VIININIMENt1Y -
~?1Tt _ -
11111111000r " Y - -
~ 2=J
~ =1
J J
Entre rise
SCIENCES OUEST 202/SEPTEMBRE 2003
Headway Concept lance une nouvelle jauge électronique
Proteus: I'aIere pour éviter
la rupture du mât
8
a vitesse et le vent
soumettent les mâts, les
dérives et les voiles des
bateaux à rudes épreuves.
Pour anticiper et éviter la
casse, Headway Concept
propose une nouvelle jauge
de surveillance maritime,
Proteus.
4 Chacun se souvient de l'exceptionnelle
série d'avaries subies par
les concurrents de la Route du Rhum
en 2002, notamment les nombreux
mâts brisés durant la course. Malgré
les conditions météorologiques particulièrement
difficiles, ces dommages
auraient-ils pu être évités ?
Headway Concept apporte une solution
efficace pour prévenir la casse
sur les bateaux. Michel Desjoyeaux,
vainqueur de la course et partenaire
de la société, a contribué à ce projet.
Les résultats des mesures, prises
aux différents points de fragilité
du bateau, s'affichent en temps réel
sur ie PC de bord du navigateur
tation pétrolière pourraient également
l'utiliser pour surveiller les
contraintes sur stations.
Aux mesures de contraintes peuvent
aussi s'ajouter les mesures de
température, de pression ou d'humidité.
Headway Concept répond ainsi
aux besoins spécifiques de chaque
client en rendant possible le choix
de mesures particulières, l'adaptation
des capteurs et le paramétrage
personnalisé du logiciel. Par
exemple, les fonctionnalités Web
permettent de transmettre les informations
par Internet sur un téléphone
portable équipé d'un modem
GPRS.
Depuis sa création, l'entreprise
Headway Concept est soutenue par
l'Anvar. Elle a aussi bénéficié d'une
aide PTR (Prestation technologique
réseau) et du soutien de Jessica
Ouest pour l'étude de faisabilité du
premier prototype. Proteus, commercialisé
à partir de septembre 2003,
sera présenté sur les prochains
salons nautiques, notamment à Paris
en décembre prochain. n
Texte réalisé par l'Anvar Bretagne
Contact 4 Didier Caute,
Christophe Frocain, Philippe Raude,
Headway Concept, tél. 02 97 83 57 14,
www.headwayconcept.com
, , / Conta( ' Karine Latimier,
fVVVi~ klatimier@anvar.fr
L'entreprise morbihannaise, spécialisée
dans la conception d'instruments
électroniques de navigation,
vient de mettre au point Proteus, son
nouveau produit de mesures physiques.
Il est constitué de capteurs,
placés sur les pièces mécaniques ou
composites à surveiller, de petites
centrales autonomes sans fils et d'un
boîtier de réception. Le système prévient
lorsque les limites des matériaux
sont dépassées de manière
régulière. Les informations sont ainsi
envoyées 2 fois par seconde sur le PC
de bord ou un pocket PC, avec une
portée de 300 m.
Les capteurs doivent être
installés de façon très précise : leur
efficacité dépend des points de
mesure et de la technique de mise
en place. Une expertise est donc
nécessaire pour savoir où, et comment,
poser les capteurs. Cette
étude est réalisée par un ingénieur
"capteurs et mesures physiques",
spécialiste de ces questions. Les
endroits stratégiques de pose sont
nombreux sur un bateau : mât,
dérive, bras de liaison, puits de
dérive, bout d'écoute, hauban, foil...
Jusqu'à 64 points de mesures peuvent
être activés simultanément.
Pour la pêche
et l'aquaculture
Produit étanche, transmission
sans fil : Proteus est adapté aux
contraintes maritimes. Et d'autres
applications sont à l'étude. Dans le
milieu de la pêche, le système placé
sur la hune permettra de vérifier que
le chalut ne risque pas de casser. En
aquaculture, il pourra mesurer l'effort
sur les chaînes au niveau des
bouées. Les plates-formes d'exploi-
~.+w
~®1
DOSSIER SCIENCES OUEST 202/SEPTEMBRE 2003
Is sont quelques-uns, comme le mathématicien Simon Stevin
(1548-1620), auteur de la Disme, un ouvrage proposant
ion d'un système décimal de poids, mesures et
ou ce curé du quartier Saint-Paul de Lyon, Gabriel
1618-1694), qui proposait l'adoption de mesures
universelles, décimales et basées sur la mesure de l'arc d'une
minute de méridien ; ils sont quelques-uns, donc, qui seraient
bien étonnés s'ils pouvaient lire les textes réglementant les
normes ISO 9000, ou ISO 9002 !
Écrites dans le plus pur style des eurotechnocrates, ces normes
d'aujourd'hui précisent que "pour démontrer la conformité d'un
produit aux exigences spécifiées, l'incertitude de mesure des
équipements utilisés est connue et compatible avec l'aptitude requise
en matière de mesurage. (Le mesurage, d'après la «NFX 07-001»,
se définit comme l'ensemble d'opérations ayant pour but de
déterminer une valeur d'une grandeur. Et la mesurande, la
grandeur particulière soumise à mesurage). La détermination de
l'incertitude de mesure permet d'estimer les risques de déclarer
conforme un produit mauvais ou non conforme un produit bon". En
(vieux) français, cela signifie que toute entreprise souhaitant se
réclamer des normes ISO doit se doter de moyens métrologiques,
non seulement très poussés, mais encore validés par le Bureau
national de la métrologie (BNM), lui-même soumis au contrôle du
Bureau international des poids et mesures (BIPM), lui-même sous
contrôle du Comité international des poids et mesures (CIPM).
Ouf !
Le rêve d'un système de mesures universelles, prôné
par les Lumières et voulu par la Révolution, s'est en
effet progressivement imposé (presque) partout : adopté
officiellement par la quasi-totalité des États, il reste toutefois
"facultatif" chez certains et a donc du mal à s'imposer auprès des
citoyens. La métrologie est devenue une nécessité absolue dans
tous les domaines industriels et la Bretagne n'est pas en reste.
Visite guidée. n J.F.C.
I l'adopt
monnaies,
Mouton
Sous la &m 'Am
de jean Dhnsthres
Ine. La Bretagne
des savants
et
CI ENCétrolocie/L'art de faire bonne mesure ES OUEST 202/SEI'TEME RE 2003
La longue histoire
vident pour tout le monde aujourd'hui, le système
métrique est pourtant une invention relativement récente.
Quelques auteurs viennent de consacrer plusieurs ouvrages à
son histoire.
+ Il n'y a pas besoin d'aller chercher
bien loin pour comprendre l'intérêt
d'un système unifié et
international de poids et mesures...
Le II décembre 1998, par exemple,
les États-Unis lançaient la sonde
Mars climate orbiter (près d'un
milliard d'euros de budget). La
sonde s'est perdue à cause... d'une
erreur de navigation : certains instruments
utilisaient le système
métrique, d'autres employaient des
unités anglo-saxonnes ! Et pas bien
loin non plus, pour constater que
tout n'est pas encore gagné... Denis
Février (lire p. 12) nous racontait
qu'en juillet dernier, se trouvant en
Écosse, il avait regardé à la télévision
un jeu ressemblant à Qui veut
gagner des millions ? "Le candidat a
chuté sur cette question : «combien y
a-t-il de centimètres dans un
mètre ?» Il ne connaissait ni le mètre
ni le centimètre ! En 2002 ! En
Europe I..."
Au XViii', une grande
variété de systèmes
Philippe Lanoé (La Bretagne des
savants et des ingénieurs, 1750-1825,
Ed. CCSTI et Ouest-France, 368 pp.)
rappelle qu'"il y avait en France, au
XVIII' siècle, une grande variété de
systèmes : d'une paroisse à l'autre les
unités variaient aussi en fonction de la
nature de la marchandise, l'absence
d'une administration centrale chargée
de contrôler les mesures d'étalonnage,
ayant permis un émiettement progressif
des systèmes de mesure. À la
fin du XVIII' siècle, le corps social ne se
satisfaisait plus de cette situation. Le
commerce de gros, gêné dans ses activités,
souhaite une unification dont les
cahiers de doléances se font l'écho, ceux
de Saint-Malo ou de Ploérmel, par
exemple. En effet, certains marchands
et petits commerçants jouent sur les
différents systèmes de repérage. Dans
son ensemble, la population «souhaite
qu'on fasse cesser la diversité bizarre,
embarrassante et nuisible des poids et
mesures dans l'intérieur de la province
et du royaume ; qu'on les réduise à
un poids et à une mesure commune et
qu'on adopte pour la mesure des
grains la forme cubique qui la rend
plus facile à vérifier»" (Art. 12 des
cahiers de doléances du tiers état de
la sénéchaussée de Ploërmel).
En fait, la demande n'est pas
nouvelle... "La mesure est un enjeu
de pouvoir, connue dès les premières
civilisations, explique Franck
Jedrzejewski, chercheur au CEA,
dans Histoire universelle de la
mesure, Ed. Ellipses, 416 pp. 2002.
Les souverains ont très vite compris
l'intérêt qu'il y avait à posséder des
mesures plus grandes que les
mesures habituelles, car l'impôt était
plus substantiel. On le voit à Sumer,
par exemple, où la coudée royale est
de sept palmes, quand la coudée ordinaire
n'en avait que six. Il en va de
même chez les rois européens, qui
veulent détenir les étalons : édit de
Childbert 1" en 554, qui fait des
commissaires examinateurs des
«inspecteurs des poids et mesures»".
1790 : un projet
d'unification
Louis Jourdan, Rennais, retraité
de l'industrie chimique et auteur
de : La grande métrication, France
Europe éditions, 212 pp, 2002 (lire
p. 16) résume par une boutade la
nécessité d'unifier les mesures :
"Mon jardin est plus petit que Rome,
mais plus grand que le casque de
mon neveu. Derrière cette phrase un
peu surréaliste, se cache en fait toute
une philosophie. Par exemple, on
peut se demander si le jardin est nettement
plus grand que le casque et, si
oui, de combien de fois ? Et s'il est
mille fois plus grand, que représente
«mille» ? Si mon voisin n'utilise pas
la même mesure, le jardin ne fera
cette fois que cent fois le casque du
neveu... C'est ainsi qu'à la fin du
XVIII' siècle, l'économie ne peut
plus se satisfaire de cette diversité
de mesures. Et, le 8 mai 1790,
Talle yrand reprend à son compte
des idées émises par l'abbé Mouron,
par exemple, et va soumettre à
l'Assemblée nationale un projet
d'unification. Le nouveau système
de mesures devra répondre à trois
critères : il devra être établi sur la
division décimale, l'unité de référence
des longueurs déterminera toutes
les autres unités et, enfin, cette unité
devra être prise dans la nature pour
être acceptée par tous les peuples."
Sous la direction de Condorcet,
une commission se met en place dès
le 19 mai. Elle comprend Condorcet
lui-même, Charles de Borda,
Coulomb, Joseph Louis Lagrange,
Laplace, Lavoisier et Tillet. Pour
déterminer la mesure de longueur
référence, trois hypothèses sont étudiées
: la longueur du pendule battant
la seconde, un sous-multiple du
10
L'un des premiers ohmmètres (vers 1880),
reposant sur le principe du "Pont de Wheston ".
Histoire "`= "
gi
' '
universelle
de la mesure
du mètre à mesurer
quart de la longueur de l'équateur
ou la même proportion d'un quart
de méridien. C'est cette dernière
solution (la dix-millionième partie
de la longueur du quart du méridien,
appelée "mètre") qui est retenue
le 19 mars 1791. L'Académie des
sciences charge Pierre François
Méchain et Jean-Baptiste Delambre
de mesurer l'arc de neuf degrés et
demi, entre Dunkerque et Montjuich,
près de Barcelone. L'aventure durera
six années, ponctuées d'épisodes
tragi-comiques et d'accidents.
Méchain y perdra la raison et la
vie, rongé par la honte d'une erreur
de trois secondes ; Delambre
deviendra secrétaire perpétuel de
l'Académie. Le lecteur qui voudrait
mieux connaître cette histoire de la
mesure du méridien, pourra se
délecter de l'excellent livre de Denis
Guedj : La mesure du Monde, la
Méridienne, Seghers, 1987.
Le décret du 8 mai 1790 oblige
par ailleurs les municipalités à
envoyer à l'Académie des sciences
les modèles des anciens poids et
mesures. "Le 18 décembre 1790,
rappelle Philippe Lanoé, les membres
du district de Rennes décrètent la
fabrication des étalons de mesure en
usage en Bretagne. C'est le professeur
Thibault du collège de Rennes, qui
est chargé de la surveillance de ces
travaux. Mais, malgré plusieurs rappels,
le travail n'avance pas." Ainsi, le
district de Redon écrira le 24 août
1791: "11 ne nous a pas paru possible
de vous faire l'envoi prescrit et nous
n'avons de mesures matrices que celle
du boisseau, en fonte, pour les grains,
et celle du pot et de la pinte pour la
boisson. Nous ne sommes saisis
d'aucun autre étalon, et l'on a un
besoin journalier de ces mesures pour
les vérifications que d'un moment
à l'autre on a le droit de requérir."
D'ailleurs, sur 85 départements français,
seuls 14 exécuteront le travail.
Et il faudra, dans de nombreux cas,
envoyer les gendarmes. Ce n'est
qu'en mai 1799 que toutes les
mesures étalons de Bretagne parviennent
enfin à Paris.
Le canal de Nantes
à Brest fait avancer
le mètre
Mais, en 1792, pressé de voir mis
en application le nouveau système,
le gouvernement impose un "mètre
provisoire" dont la longueur est de
trois pieds, onze lignes et 44 centièmes.
Le 1" août 1793, une nouvelle
loi adopte le système décimal.
Mais sur le terrain, par manque
d'instructions fiables et de tables de
conversions, le mètre, même provisoire,
tarde à faire son apparition.
C'est en fait la construction du canal
de Nantes à Brest (1797) qui fera le
plus avancer la cause des nouvelles
mesures. Sous la direction des ingénieurs
chargés de sa réalisation, les
ouvriers adoptent très rapidement
le système métrique, l'emploi du
mètre de bois dur, de la canne
métrique (double mètre) ou de la
chaîne d'arpenteur.
Mais les choses ne vont pas partout
aussi vite. Ainsi, les marchands
qui ont été obligés de se doter en
poids (le kilogramme, adopté le
9 novembre 1799) et mesures, en
profitent pour réaliser de nombreuses
fraudes : "Les nouveaux
poids sont distribués aux marchands,
c'est bien, mais les esprits ne sont pas
conquis, ils combinent les nouvelles
mesures pour vendre aux mesures
anciennes. Le public ne comprend
rien à ces combinaisons de quantités
prétendues équivalentes... Il faut
avertir le public qu'il est victime quotidiennement
de tromperies de la part
des marchands pour l'inciter à utiliser
les nouvelles." (Lettre du ministre au
préfet des Côtes-du-Nord, 26 juillet
1805). Ce ne sera qu'en 1837 que le
gouvernement jugera le système
métrique comme devenu d'usage
courant.
Un usage lié
à la généralisation
de l'instruction
"La résistance au système
métrique, précise Philippe Lanoé,
tient certainement pour une part à
l'idéologie contre-révolutionnaire.
Mais il y a d'autres causes... L'apprentissage
du système métrique
représente un effort. C'est un luxe
intellectuel qu'une grande partie de
la population ne peut s'offrir, vu les
conditions matérielles de son existence
et son faible taux d'alphabétisation,
sans parler de l'obstacle de la langue
(la moitié de la population ne parle
que le breton). En outre, le système
métrique n'apporte aucune vraie
amélioration aux problèmes quotidiens,
et il apparaît plus comme un
moyen de surveillance, ou une norme
liée à l'impôt. Seul le risque de marginalisation,
notamment économique,
et surtout la généralisation de l'instruction
amèneront la population à en
faire un usage quotidien." n J.F.C.
12
S.O. : Qu'est-ce que la "métrologie légale" ?
D.F. : Il y a trois domaines dans la métrologie : la
métrologie fondamentale ou scientifique (amélioration
de la connaissance des constantes fondamentales de
la physique et développement de nouveaux modes
de matérialisation des unités) ; la métrologie
industrielle (nécessaire à l'activité économique) ; la
métrologie légale (ensemble des dispositions
réglementaires mises en place par les pouvoirs
publics pour imposer un système d'unités de mesure
légal (SI) et pour garantir l'aptitude des instruments de
mesure utilisés pour les transactions commerciales, ou
pour certaines opérations mettant en jeu la santé ou la
sécurité). Il y avait 36 catégories réglementées. La liste
comporte désormais un 37` instrument : la mesure de
distance entre véhicules. Parmi les catégories
d'instruments de mesures, citons ceux utilisés pour les
mesures de masse (balances, trieuses), les mesures
de liquides ou de gaz (compteurs d'eau, compteurs de
fioul, pompes à essence), les jaugeages (camions,
réservoirs pétroliers) ou les mesures diverses
(analyseurs de gaz d'échappement, taximètres,
cinémomètres, éthylomètres).
S.O. : Quelle est la mission de la Drire,
en matière de métrologie ?
D.F. : Particulièrement, la surveillance des organismes
spécialisés pour la réparation ou la vérification des
instruments de mesure. Cela se traduit par l'étude de
la recevabilité de la demande, des audits, des visites
de suivi et des visites de surveillance inopinées afin
de contrôler la qualité du travail de ces organismes.
En Bretagne, il y a environ 14000 instruments de
pesage (balances) servant dans des transactions
commerciales, plus de 10000 pompes à essence et
plus de 1500 analyseurs de gaz d'échappement des
véhicules ! Or, tous ces appareils doivent être vérifiés
régulièrement par des organismes agréés. S'ils sont
conformes, ils sont alors revêtus de la vignette verte
d'autorisation et leur "carnet métrologique" en
témoigne. Par ailleurs, la réglementation précise
que l'utilisateur (détenteur) est responsable de
l'instrument qu'il utilise dans le cadre de ses activités.
C'est à lui qu'il appartient d'acheter un matériel
approuvé et d'assurer le maintien en état de son outil
de travail... II appartient au propriétaire de l'appareil
de choisir l'organisme agréé qui lui convient.
S.O. :Cela représente combien de fonctionnaires
pour vos services ?
D. F. : De trois à quatre "équivalents agents temps
plein", soit 8 agents concernés, pour la Bretagne, et
70 "équivalents agents temps plein" pour la France,
contre 700 agents il y a quinze ans.
5.0. : N'y a-t-il pas là un risque de perte de
qualité dans les mesures et les contrôles ?
D.F.: Franchement, non. Nous pouvons dire que
nous avons juste les moyens de notre politique. Les
entreprises agréées sont sérieusement contrôlées
et je ne connais aucun cas de fraude majeure. Bien sûr,
il peut toujours exister deux ou trois sociétés en limite
réglementaire. Mais elles finissent toujours par
devoir nous rendre des comptes. La synergie entre les
agents des différents ministères existe. Les contrôles
exercés par la DGCCRP' et la Gendarmerie nationale
complètent la surveillance.
S.O. : Cette "privatisation" de la métrologie légale
est une évolution récente.
D.F. : Oui, nous sommes en pleine "révolution"
réglementaire. En fait, toute la métrologie légale
dépend aujourd'hui de deux textes récents : le décret
du 3 mai 2001 et l'arrêté du 31 décembre 2001. Et la
plupart des appareils soumis à contrôle vont être
concernés par une "actualisation" des textes
réglementaires. Par exemple, nous venons d'achever
le travail pour les taximètres ou les instruments de
mesurage des liquides. Aujourd'hui, une de nos
priorités concerne la vérification des cinémomètres.
Nous avons vérifié 250 instruments cette année en
Bretagne, nous en vérifierons au moins 300 l'an
prochain ! n J.F.C.
"' Direction générale de la concurrence, du commerce et de la répression des fraudes.
Contact 4 Denis Février,
té!. 02 99 87 43 74,
denis.fevrier@industrie.gouv.fr
\Aétrolo9ie/L'art de faire bonne mesure
Denis Février,
métrologue et fier de l'être
hargé de la
IL métrologie
légale à la
Direction régionale
de l'industrie,
la recherche et
l'environnement
(Drire) de Bretagne,
Denis Février,
ingénieur de
l'Industrie et des
Mines, raconte
les différentes
facettes d'un
métier méconnu.
Sciences Ouest : Comment devient-on
"métrologue" ?
Denis Février : Notamment grâce à l'École supérieure
de métrologie (ESM), rattachée à l'École des mines de
Douai, qui prépare aux fonctions d'ingénieur et de
technicien. L'ESM propose, entre autres, une formation
d'un an qui débouche sur un diplôme d'ingénieur
spécialisé : le Mastère spécialisé en système de
mesures et métrologie.
S.O. : On peut supposer que ces entreprises
sont très surveillées ?
D.F. : Bien sûr ! Chaque organisme agréé doit nous
communiquer régulièrement la liste et l'ordre de
visites de toutes les entreprises qu'il contrôle. Nous
pouvons ainsi réaliser des contrôles inopinés et
vérifier comment leurs techniciens habilités travaillent,
s'ils respectent les procédures de vérification, si leurs
moyens techniques sont conformes et s'ils remplissent
bien le carnet métrologique de l'appareil.
~
dl
fg
L'échelle Laplace, à Brest.
(i
En un siècle, une élévation de 12 cm du niveau de la mer
a été mesurée sur le littoral français.
ati
n ne compte pas les épaves de bateaux qui ont percé
leur coque sur des récifs à fleur d'eau. Pour éviter ces
accidents, il est nécessaire de disposer d'une carte précise
indiquant le "zéro". Un casse-tête pour les cartographes du
Service hydrographique et océanographique de la marine, car
la mer ne cesse de monter. Explications avec Bernard Simon,
du Shom" à Brest.
+ C'est en 1806, que Pierre de
Laplace (1749-1827) installa à Brest
une "échelle" graduée, qui porte
toujours son nom, afin de déterminer
le "zéro" de Brest. "En effet,
explique Bernard Simon, chaque
port a son propre zéro. Il est déterminé
en calculant approximativement
le niveau des plus basses mers. Une
fois ce zéro fixé, on n'en change plus.
Sauf que..."
Sauf que, le niveau des océans
monte ! "Il monte, mais il faut prendre
quelques précautions pour être exact.
Les fluctuations locales des niveaux
moyens de la mer sont telles qu'il faut
Le marégraphe de Brest.
des mesures précises, s'étalant sur plus
d'un siècle, pour tracer une courbe évolutive
fiable. En France, deux villes
seulement disposent de telles mesures :
Brest et Marseille. Dans les deux sites,
nous avons mesuré une élévation d'environ
12 cm en 100 ans. Cela n'est
pas représentatif de l'ensemble des
observations de longue durée disponibles
de par le monde : elles révèlent
en effet une augmentation moyenne
de l'ordre de 1 à 2 mm/an. Pour vous
donner un exemple, pour le dernier
siècle, on a mesuré dans le golfe de
Bothnie (Finlande) un abaissement
du niveau de la mer de 1 m ! En fait,
ce n'est pas la mer qui a baissé, mais
c'est le socle européen, libéré du poids
des glaces depuis la dernière glaciation,
qui se soulève."
L'effet stérique
Est-ce la faute au réchauffement
planétaire ? "La concentration en gaz
carbonique a progressé de 25% depuis
le début de l'ère industrielle. Et elle
croît actuellement au rythme de 0,4 à
0,5% par an. Par ailleurs, même si le
chiffre est à prendre avec précaution,
tout le monde s'accorde à dire que le
réchauffement global de l'atmosphère
est de l'ordre de 0,5°C en un siècle.
Réchauffement attribué à l'effet de
serre et qui a des conséquences pour les
océans. Le recul des glaciers, constaté
au cours du siècle passé, correspond
à une contribution de l à 4 cm d'élévation
des océans. Et un phénomène,
rarement énoncé, semble très important
: le facteur thermique, ou effet stérique.
L'échauffement de l'atmosphère
se transmet aux océans par rayonnement,
conduction, diffusion... Or, un
accroissement de l °C de la température
d'une colonne d'eau de mer, à
15°C, et de 1000 m d'épaisseur,
entraîne une augmentation du niveau
de 16 cm ! On estime que l'effet stérique
pourrait être responsable d'une
élévation du niveau des mers de 15 cm
pour les 50 années à venir. Enfin, il
faut localement prendre en compte les
mouvements de la croûte terrestre. Ce
dernier point n'est vraiment intégré que
depuis peu. Ainsi, à Brest, il n'y a que
deux ans que nous avons équipé le
marégraphe d'une station géodésique
(GPS) afin de mesurer le plus finement
possible la stabilité du support."
Quoi qu'il en soit, cette élévation
du niveau de la mer a eu une conséquence
d'importance pour le personnel
du Shom : "Lorsque Laplace a
installé son échelle, on s'est vite aperçu
que le zéro qui avait été défini se trouvait
45 cm au-dessus du niveau
moyen de basse mer. En soi, cela allait
dans le sens de la sécurité, puisque les
marins avaient toujours plus d'eau
sous la quille, qu'indiqué sur les
cartes. Mais, en 1996, avec l'élévation
du niveau des océans, nous nous
retrouvions à 70 cm au-dessus ! Ce
qui faisait quand même beaucoup. Il
a donc fallu refaire toutes les cartes."
Et pour le zéro des cartes terrestres
? "C'est le zéro IGN qui s'applique.
Il est calculé à partir du zéro
maritime de Marseille, et transporté
par nivellement géométrique". En
clair : une équipe de géomètres se
déplace de Marseille à Dunkerque -
cela ne s'est fait que trois fois : 1895
mission Bourdalou, 1920 mission
Lallemand et 1969 mission IGN -
avec des niveaux à bulle et des
appareils de relèvement. Méthode
longue et fastidieuse, mais la seule
réellement efficace. "On pourrait
imaginer employer des satellites...
Mais, en fait, nous nous heurtons au
problème de la surface équipotentielle
de la pesanteur. C'est-à-dire, que si l'on
imaginait la France recouverte d'eau,
cette surface ne serait pas plane mais
serait un géoïde dont la hauteur est
variable d'un point à un autre." n J.F.C.
"' Le Shom emploie environ 600 personnes et assure une
double mission de service public et de soutien aux forces
navales. Il est responsable sur le plan national de l'information
nautique : collecte, validation, diffusion des informations utiles
aux navigateurs, civils ou militaires, professionnels ou
plaisanciers.
Contact 4 Bernard Simon,
tél. 02 98 22 16 99, www.shom.fr
13
Vlétroloc CI ENCES OU EST 202/S EPTEMi!.
iREt 20/03 L'art de faire bonne mesure
Le CRT de Morlaix,
au service des industriels
NIt. lA05 réé en 1995, le Centre de
ressources techniques de
Morlaix est le seul laboratoire
de métrologie dimensionnelle
de Bretagne. Il vient de
s'agrandir et affiche de
nouvelles ambitions. Visite
guidée avec son directeur,
Ludovic Bara.
Appareil de mesure
tridimensionnel optique.
4 L'idée d'un Centre de ressources
techniques (CRT), à Morlaix,
est née en 1991 de la volonté du
lycée Tristan Corbière de rapprocher
l'industrie de l'Éducation nationale.
Durant trois ans, un comité de pilotage,
constitué en association 1901,
a réuni des partenaires comme la
CC1 de Morlaix, des entreprises,
le Département, la Région et l'État,
pour étudier différents projets. Puis,
en 1994, alors que débutent en Bretagne
les premières certifications, le
comité observe qu'il n'existe pas de
laboratoire de métrologie tridimensionnelle
dans la région. C'est ainsi
qu'à la fin de cette même année,
une personne est recrutée (Laurent
Vasse) qui va travailler durant une
année, pour analyser les besoins
exprimés par les industriels et
trouver les appareils pouvant
répondre à ces besoins.
Le banc d'étalonnage dimensionnel,
au laboratoire du CRT.
Fin 95, le CRT, installé dans les
locaux du lycée, lance deux
activités : l'étalonnage dimensionnel
et le contrôle tridimensionnel (voir
ci-après). Fin 1998, pour répondre
aux demandes de plus en plus
importantes, le CRT se voit dans
l'obligation de s'agrandir et de compléter
ses prestations, notamment
dans les domaines de l'étalonnage
en température, en pression, en
couple et en 3D (avec notamment la
3D sans contact, pour des pièces
14 trop souples ou trop petites pour
Banc d'étalonnage en température.
être contrôlées par des capteurs ; et
un bras polyarticulé permettant de
faire des contrôles sur site). Ces nouveaux
services impliquent la création
de laboratoires climatisés
supplémentaires, et le lycée ne
dispose pas de la surface nécessaire
à cet agrandissement. C'est pourquoi,
en 1999, il est décidé de
déplacer le CRT vers la zone de
l'aéroport. Le nouveau bâtiment
(plus d'un million d'euros) est réceptionné
en février 2002. Parla suite, le
statut d'association loi 1901 est remplacé
par un statut d'équipement
intégré à la CCI.
370 clients
en étalonnage
En 2002, avec un chiffre d'affaires
de 282 000 euros, 370 clients en étalonnage
(dont 15% hors Bretagne) et
une centaine en 3D, le CRT envisage
ses développements
futurs. "Nous avons
quatre axes de développement
à l'étude,
explique Ludovic Bara,
directeur du CRT. Le premier, c'est de
compléter nos activités en 3D par des
techniques de reconstitution de surface.
Pour donner un exemple, nous
avons ici une association qui travaille à
la restauration d'avions anciens. Il
arrive que des pièces soient trop usées,
ou trop abîmées, pour pouvoir être utilisées.
Notre travail consisterait à
réaliser en CAO des plans permettant
de refaire les moules nécessaires pour
fabriquer des pièces neuves. Idem,
pour des entreprises qui cassent un
moule et qui n'en ont pas les plans. Le
deuxième axe, c'est de trouver de nouvelles
technologies dans le contrôle
3D, comme par exemple l'emploi de la
tomographie. Troisièmement, nous
voulons développer l'aide aux entreprises
qui développent des machines
spéciales. Souvent, en effet, ces
machines (trieuses, par exemple) doivent
être équipées d'appareils de
mesure très pointus. Nous sommes là
pour les aider à concevoir les moyens
les mieux adaptés dans ce domaine.
Enfin, nous développons le calcul de
structure. C'est-à-dire qu'un industriel
qui constate une usure prématurée,
ou la rupture fréquente d'une
pièce, pourrait faire appel au CRT
pour trouver une solution, qu'il
s'agisse de la conception ou du process,
Banc d'étalonnage en pression.
grâce à des mesures fines et avec l'aide
d'algorithmes puissants."
Aujourd'hui, le CRT emploie
7 personnes : 3 ingénieurs, dont un
plus spécialement chargé du commercial,
et 4 techniciens. Il poursuit
son partenariat avec le lycée Tristan
Corbière, dans le domaine du prototypage
rapide. En clair : comment
réaliser des prototypes à partir d'un
fichier CAO. "À terme, nous voudrions
être à la plasturgie, à la mécanique
et à la mesure, ce qu'est le
zoopôle à l'élevage, ou l'Adria à
l'agroalimentaire." J.F.C.
Mesure 3D "classique'; par palpeur.
Contact 4 CRT Métrologie,
site de l'aéroport, 29600 Morlaix,
tél. 02 98 15 22 55,
www.crtmetrologie.com
COMMENT SONT APPLIQUÉES NORMES
ET CERTIFICATIONS ?
La métrologie mise...
a ax nnrmP
En France, puisque les normes et les certifications relèvent du domaine
de l'adhésion volontaire des entreprises, il n'y a aucun organisme
vérificateur de ces dernières. Seule la Direction générale de la
concurrence, du commerce et de la répression des fraudes (DGCCRF)
peut intervenir si une norme annoncée sur un emballage n'est pas
appliquée dans l'entreprise productrice. Il y a alors fraude. Un
laboratoire de la DGCCRF se trouve à Rennes. Pour Daniel Devilliers, son
directeur, "la métrologie est bien un outil indispensable, dont la finalité
est d'assurer la capacité d'un appareil de laboratoire à répondre aux
exigences des méthodes d'analyse. Normer un environnement permet
d'avoir les mêmes référents. Par le biais du raccordement aux étalons
internationaux la métrologie permet aux laboratoires de produire des
résultats analytiques comparables dès que ces laboratoires ont mis en
place des contrôles qualité internes. Mais dans le domaine de la chimie,
par exemple, la gestion de la métrologie est beaucoup plus délicate car
l'étalon international, la mole, n'autorise pas les mêmes types de
raccordements que ceux rencontrés en métrologie classique à propos de
la masse, de la température... Le laboratoire d'analyse chimique doit
donc mettre en place d'autres moyens pour assurer la qualité de ses
résultats. En ce qui concerne la limite de détection et l'incertitude
assolée au résultat cela dépend du prix que le client du laboratoire est
prêt à mettre. En effet selon les exigences du client le laboratoire peut
employer des méthodes d'analyses différentes, voire faire des
modifications de modes opératoires, donc les coûts ne sont pas les
mêmes." n
SO 9000, certification NF...
Les consommateurs et les
entreprises sont confrontés
tous les jours à ces normes et
certifications, qui font entrer
une large part de métrologie.
Mais comment s'y retrouver
dans ce qui ressemble à une
véritable jungle ?
Si vos photocopies sont au
format A4, partout dans le monde,
c'est qu'une norme a été définie par
un organisme international, réunissant
147 pays : l'ISO (du grec isos :
égal). Une foule incroyable de produits,
de services et de systèmes
(NDLR : on appelle système tout ce
qui dépend de la gestion et du
management des entreprises)
relève de l'une des 13 700 normes
établies par les 30000 experts qui
se réunissent annuellement à
Genève, siège de l'ISO.
C'est en 1906 que la normalisation
internationale débute, avec la
création de la Commission électrotechnique
internationale (CEI). En
1926 est créée la fédération internationale
des associations nationales
de normalisation (ISA), qui cessera
ses activités en 1942. Mais, à
Londres en 1946, 25 pays décident
de créer une nouvelle organisation
internationale pour "faciliter la coordination
et l'unification internationales
des normes industrielles" :
ISO entrera en fonction le 23 février
1947. C'est l'Afnor11 qui y représente
la France.
À côté de ces normes internationales,
existent aussi des normes
européennes, puis des normes
nationales (24000 pour la France,
dont une cinquantaine ont été rendues
obligatoires par le législateur,
notamment en matière de sécurité
alimentaire). Et chaque pays a des
"certifications", dont l'une des plus
célèbres en France est la certification
"NF".
Normes et certifications sont
dites, sauf cas particuliers d'obligation
légale nationale, "d'adhésion
volontaire". Autrement dit, une
entreprise peut ou non choisir
d'adopter l'une et/ou l'autre, dans
son domaine particulier. Mais ces
normes et certifications possèdent
des obligations très contraignantes
de qualité, de taille, de forme, de
poids... Toutes obligations qui relèvent
d'une métrologie industrielle
Daniel Devilliers, le directeur du
laboratoire rennais de la DGCCRF,
devant une étuve utilisée pour
évaluer l'intoxication des aliments.
Cet appareil sert à déterminer si des
pâtisseries, des charcuteries ou des
plats cuisinés, vendus dans le
commerce, contiennent des germes.
Pour une analyse chimique, l'étuve
est maintenue à une température
stable, pendant un temps déterminé,
afin que les germes s'y développent.
Pour être extrêmement précis,
la sonde-thermomètre plongée dans
l'étuve est envoyée chaque année
à un laboratoire de métrologie, dont
les étalons sont raccordés à l'étalon
international en température.
parfois coûteuse, surtout pour les
PME. Si un pied à coulisse reste
aisément abordable, un atelier
pressurisé et climatisé peut se
révéler inaccessible à la plupart
des petites entreprises, qui se trouvent
ainsi, de fait, exclues du groupe
possédant la norme. n J.F.C.
"' Afnor, Association française de normalisation,
tél. 01 41 62 80 00. Site Web : www.afnorfr
4110,1120 Contact 4 DGCCRF, Rennes,
tel. 02 99 14 37 14,
labo35@dgccrf.finances.gouv AFjpiR ISO
15
étrolo CIENi ES OUEST 202/SEPTE
~
LA GRANDE
METRICATION
RiEe 200 3/L'art de faire bonne mesure
La grande métrication
de Louis Jourdan
Detraité de
la chimie,
ce Rennais
d'adoption de
71 ans vient de
consacrer un
excellent livre
à l'histoire du
système métrique
et ses applications
contemporaines,
comme le Système
international.
Il nous livre ses
réflexions.
Sciences Ouest : Comment un ingénieur chimiste
en vient-il à rédiger un ouvrage sur le système
métrique ?
Louis Jourdan : En fait, c'est à la lecture du livre La
Bretagne des chercheurs et des ingénieurs. J'y ai lu que
le mètre avait été adopté en Bretagne par le travail
des ingénieurs chargés de construire le canal de
Nantes à Brest. Ce fait m'a intrigué et j'ai voulu en
savoir plus. Certes, je ne suis pas un historien, mais
j'avais étudié la métrologie dans mes programmes
scolaires, dans les années 50-55. On insistait d'ailleurs
plus sur "l'erreur" que sur la mesure elle-même. Et
faire ce livre, c'est un peu une revanche sur ces cours !
S.O.: Comment avez-vous procédé ?
L J. : J'ai d'abord cherché sur Internet, où j'ai découvert
qu'il y avait quelques listes de discussion sur le sujet,
notamment aux États-Unis, au Pays-Bas et au Canada.
J'ai cherché dans les bibliothèques et j'ai été surpris
de voir qu'il y avait en fait peu de livres consacrés au
sujet.
S.O.: Comment expliquez-vous qu'il reste
encore des pays qui n'ont pas adopté
le Système international de poids et mesures ?
L.J.: Je ne pense pas que l'on puisse dire cela. Certes,
il y a des réticences aux USA, dans le public, mais on
constate que sur certaines routes apparaissent
maintenant des panneaux kilométriques. Je dirai qu'il
y a une grosse masse inerte qui freine la progression
du SI dans ce pays, mais en fait, le SI gagne du terrain
progressivement, par le biais, par exemple, des
emballages de nourriture (exprimés en litres ou en
kilos) et, comme je le disais, par les routes. Peut-être
faudra-t-il encore deux générations pour une véritable
adoption du mètre, mais c'est inéluctable. Pour
preuve, le système métrique a été importé au Japon...
par les troupes d'occupation américaines ! Le cas de
l'Angleterre est un peu plus complexe... Il y a
certainement un sentiment antieuropéen qui joue. Et
puis il y a un patrimoine culturel très ancien... Mais là
aussi, les choses bougent.
S.O.: Quand on regarde un peu l'histoire des
sciences, on s'aperçoit que le système Copernic
a révolutionné la pensée, que la vapeur,
l'électricité... ont également bouleversé la
philosophie... Or, curieusement, ce passage
d'un système de mesures anarchique à un
système universel et raisonné ne semble pas avoir
eu d'impact sur les penseurs et les philosophes.
Comment expliquez-vous cela ?
Je ne suis pas un spécialiste de la philosophie.
Mais, c'est vrai, il n'y a rien à ma connaissance chez les
philosophes. J'ai d'ailleurs été fort déçu par cette
constatation. Ceci dit, la révolution des pensées a
pourtant eu lieu. Mais elle s'est faite dans le monde
économique. Ça a certainement eu un impact sur la
pensée et la réflexion, même si cela ne s'est pas
exprimé directement dans les oeuvres des
philosophes. Il ne faut pas oublier non plus que le
mètre est apparu dans un contexte très particulier,
celui de la Révolution... Il a été porté par ce grand élan
populaire... Il y a eu des visionnaires pour l'imaginer,
mais son application a été lente et progressive. Peutêtre
trop lentement pour que ses implications soient
directement perceptibles.
S.O. : Vous semblez très attaché, dans votre
ouvrage, à l'esprit des pères du système métrique.
Comment percevez-vous les nouveaux étalons
du Système international, basés sur la vitesse
de la lumière ou la fréquence des électrons ?
L.J. : Les nouvelles définitions des mesures restent
toujours universelles ! Certes, le "nouveau" mètre ne
respecte pas tout à fait la volonté des pères du
système universel, mais le kilo étalon est toujours
le même depuis la Révolution. Il n'a pas trouvé
d'équivalent plus précis ! Il est toujours sous sa
triple protection de cloches en verre, sous vide, à
température constante, dans les caves du Pavillon de
Sèvres... La science a besoin de plus en plus d'une très
grande précision. Mais la ménagère et le bricoleur
continuent à utiliser leur mètre ruban. Ils n'ont pas
besoin de connaître la vitesse de la lumière pour
mesurer un mètre, où qu'ils soient dans le monde !
Et ça, c'est ce que voulaient les pères du système
métrique. n J.F.C.
16
Io\
http://www.bnm.fr
Site du Bureau national de métrologie.
http://www.cfmetrologie.com
Site du Collège français de métrologie.
http://www.esm.fr
Site de l'École française de métrologie
de Douai.
http://www.cru.fr/metrologie
Réseau français des universités.
Mesures physiques et instrumentation, Dominique
Barchiesi, Éditions Ellipses, 2003, 178 pp., 21 E.
Le mètre du monde, Denis Guedj, Éditions Seuil poches,
2003, 396 pp., 7,50 E.
Des poids, des mesures : 1793, naissance du mètre
et du franc, 2002, mort du franc, naissance de l'euro,
Roger Lamouline, Éditions Sureau, 2002, 207 pp., 14,50 E.
Les anciennes mesures locales de l'Ouest : d'après
les tables de conversion, Pierre Charbonnier, Presses
universitaires Blaise Pascal, 2001, 253 pp., 24,39 E.
.E
Plusieurs livres
Histoire universelle de la mesure, de Franck jedrzejewski,
Éditions Ellipses, 2002, 416 pp., 35 E.
Histoire universelle des chiffres, de Georges Ifrah, Éditions
Bouquins Laffont, 2 vol., 1996, 38 E.
Normes, standards et certification, Éditions Eska, 70 pp.,
2003, 22,11 E.
Sur Internet i
Instrumentation, mesure, métrologie, 2 vol., Éditions
Hermès science publications, 2001, 189 pp., 70 E.
Colloque interdisciplinaire en instrumentation, Actes,
2 vol., Hermès science publications, 2001, 594 pp., 90 E.
Le manuel du système international d'unités : lexique
et conversions, de Michel Dubesset, Technip, 2000, 169 pp.,
21,34 €.
La fabrication des normes, sous la direction de Benoît
Lelong et Alexandre Mallard, Hermès science publications,
2000, 256 pp., 22 €.
Cahiers de la métrologie, 16 volumes à ce jour, Éditions
La Mandragore, 15,24 € chacun.
Comité français de métrologie, Historique. Congrès
intemational, Douai. Cahiers de métrologie, Éditions Lys, 1997,
271 pp., 27,44 €.
La métrologie en PME-PMI, Collectif, Éditions Afnor, 1996,
414 pp., 52,50 E.
Mesures et démesures, Cité des sciences et de l'industrie,
1995, 192 pp., 22,87 €.
Actes du colloque : La naissance du système métrique,
Paris, Éditions Lys, 191 pp., 21,34 E.
La révolution dans la mesure du temps : calendrier républicain
et heure décimale, sous la direction de Catherine Cardinal,
Musée international de l'horlogerie de la Chaux de Fonds, 1989,
128 pp., 99,09 E.
L'invention du temps, jean Matricon, Cité des sciences et de
l'industrie, 1989, 128 pp., 21,34 E.
http://www.oiml.org
Organisation internationale de métrologie légale.
http://opdaf1.obspm.fr
Bureau national de métrologie, système de référence
temps - espace.
http://smdsi.quartier-rural.org/metrologie/s_i.htm
Système international d'unités.
http://opdaf1.obspm.fr/www/lexique.html
Lexique de la métrologie.
http://www.metrodiff.org/metrologie
Métrodiff.
http://www.industrie.gouv.fr/metro/aquoisert
Site gouvernemental de vulgarisation de la métrologie.
http://www.drire.gouv.fr/national/metrologie
Drire.
http://www.bretagne.drire.gouv.fr
Drire de Bretagne (avec entre autres, la liste
des organismes agréés).
http://www.qualityandco.com/8_services/liens.asp
Annuaire des sites institutionnels sur la métrologie.
Le mois prochain : un dossier spécial CNRS
Burqitilatiopal çie MéxrolQ*. E
e .peuFtea
lloon ~~e ~l
Wéhel~i~
latihise
attiala.Ifea
101111410•1
Medan
~o,
b~cIY1oY
KWG
apx ress2
. peu le, nonseasnn, aannwo.e>.
Io pompa4.~, . me,pripe,.
. pwpqqwMn,wi44m.gnsedos
[,m qws.
pw l. ryia4e Ses Poeues.
ppv . earwemncwn a ma,w
DYaNee M l'/iMa Wflelsala M M 4 Paia al Wyaer 41~1,M
Le mNr ye..n.wN4 Osa titt0l4e. Sees la
mesure. eu ei9vpwnalla :
omment ça marche ?
SCIENCES OUEST 20 EPTEMBRE 2003
Les tests d'hypothèse au service
de la métrologie
vant de mettre sur le marché un nouveau médicament,
il faut effectuer une batterie de tests pour prouver son
efficacité. Entrent alors en jeu la métrologie et son outil
mathématique indissociable : les statistiques. Une 0%.
illustration à travers l'exemple du... téléphone.
On a tous fait cette expérience :
appeler quelqu'un au téléphone.
Dring ! Première sonnerie. Mais
saviez-vous que vous étiez alors en
train de mettre en application le
principe même des tests statistiques
? Dring ! La personne qu'on
cherche à contacter est-elle là ou
pas ? On est prêt à attendre encore
un peu. Dring ! On s'impatiente... et
à la fin, le résultat est toujours le
même : au bout d'un certain nombre
de sonneries, on raccroche. Mais eston
bien sûr que la personne à l'autre
bout du fil n'est pas là ? Peut-être
est-elle dans son bain, ou peut-être
ne veut-elle pas répondre tout simplement.
Aurait-on dû attendre
encore un peu plus ? En tout
cas, une chose est sûre :
si elle avait répondu,
elle aurait été là !
Comment analyser l'expérience
du téléphone, d'un point de
vue statistique ? Avant toute
chose, il faut s'appuyer sur
une hypothèse. Les seules hypothèses
opératoires pour un
statisticien sont celles qui lui
simplifient la vie (comprenez,
les calculs). Autrement dit,
une hypothèse paresseuse qui
affirme que rien ne change entre
avant et après l'expérience : si
la personne est là, je devrais lui
parler, si elle n'est pas là, rien ne
change. L'hypothèse du statisticien
dans l'expérience du
téléphone est : la
personne n'est
pas là!
Alors de deux choses l'une : ou
bien la personne répond, ce qui
invalide l'hypothèse, mais donne un
résultat probant : la personne est
chez elle. Ou bien on a raccroché
avant que la personne ne réponde,
considérant que le résultat des
mesures du "nombre de sonneries
dans le vide" rendait vraisemblable
l'hypothèse "la personne n'est pas
là". Un tel test "d'hypothèse" n'est
probant que dans le cas où l'hypothèse
est rejetée.
En raccrochant, on prend un risque :
celui de se tromper. Mais ce risque
sera d'autant plus faible que le
nombre de sonneries dans le vide
sera grand. Le calcul quantitatif de
ce risque s'effectue grâce aux statistiques,
un outil mathématique particulièrement
efficace.
Quel rapport avec les médicaments
? Plus intime qu'on pourrait le
penser : un pharmacologue découvre
une nouvelle substance, qu'il espère
plus efficace qu'un médicament
déjà existant. Comment le
prouver ? Le chercheur administre
la nouvelle
substance à un
groupe de cobayes,
et dans le même temps, il administre
l'ancien médicament (ou un
placebo) à un autre groupe de
cobayes. Il collecte les données
issues de cette expérience ; deux
séries de mesures en sortent, qu'il
doit maintenant faire parler. C'est ici
que la métrologie entre en jeu, par
l'intermédiaire du test d'hypothèse
type "téléphone" : il doit faire une
hypothèse paresseuse, affirmant
que rien ne change entre la nouvelle
substance et l'ancien médicament,
autrement dit que la nouvelle substance
n'est pas particulièrement
efficace. Sous cette hypothèse, les
calculs statistiques se simplifient et
le chercheur n'a qu'à croiser les
doigts pour que le résultat des calculs
invalide l'hypothèse : l'hypothèse
invalidée - c'est comme si la
personne avait décroché le téléphone,
la nouvelle substance est
prometteuse.
De nombreuses études suivront.
Une dizaine d'années et quelques
milliards d'euros plus tard, la substance
recevra son passeport, la
fameuse "autorisation de mise sur le
marché", et commencera sa vie de
médicament. n
Réalisé en collaboration avec
Xavier Labouze, du Centre de
vulgarisation de la connaissance
(Université Paris-Sud),
www.cvc.u-psud.fr/cvc
18
SCIENCES OUEST 202/SEPTEMBRE
Codepostal Ville
Tél. Fax
E-mail 19
Je souhaite recevoir le catalogue
des expositions scientifiques itinérantes
Nom
Prénom
Poste/Fonction
Établissement
Adresse
Coupon à retourner à : Espace des sciences, Service diffusion,
6, place des Colombes, 35000 Rennes.
DES SCIENCES
Plus de 50 y
Des expositions
pour comprendre et rêver
e tout dernier catalogue des expositions de l'Espace des
sciences vient de paraître. Il présente toutes les expositions
itinérantes à louer - une invitation au partage du savoir !
Une planète en
fusion, une carte géologique
bigarrée, une
image numérique du
cerveau, des séracs qui
s'écroulent : le nouveau
catalogue de l'Espace
des sciences est un
petit livre appétissant. En 65 pages
en couleurs, il présente les expositions
itinérantes à louer, sur toute
une série de sujets scientifiques, par
exemple le cosmos, les oiseaux
marins, le lait ou les OGM. Les
59 expositions sont présentées avec
leur descriptif, les publics visés et
les tarifs. Ce document s'adresse
aux associations, collèges, médiathèques,
organisateurs d'événements,
entreprises ou tout organisme
intéressé par la diffusion de
connaissances. Les
sujets sont accessibles
aux différents publics,
depuis les élèves de
cinquième jusqu'aux
professionnels.
Neuf créations
Entièrement réactualisé, ce catalogue
remplace les anciennes fiches.
Parmi les neuf créations à découvrir,
l'exposition "Inondations en Bretagne
et perturbations climatiques",
financée par la direction Environnement
du Conseil régional, revient sur
Des maquettes,
des CD-Roms
—1 Les expositions ne sont pas
constituées que de panneaux.
Elles comportent aussi des
modules interactifs, des logiciels
e •esvi.eos. •n y . ouvre une
maquette de paysages marins, un
squelette en mouvement, un pot
catalytique en fonctionnement
ou un CD-Rom sur l'alimentation
des animaux. Pour certaines
expositions, si l'espace prévu est
réduit, il est possible de ne louer
que les panneaux, sans les
maquettes ni les vidéos.
les crues de l'hiver 2000-
2001 en expliquant les différents
phénomènes ;
"Vingt millions d'années
avant l'homme" raconte
l'histoire géologique des
grands singes et de l'homme en
Afrique ; "Les cinq sens, le sommeil"
explique pourquoi nous sommes
"du soir" ou "du matin" et rappelle
que les dauphins ne dorment que
d'un oeil ! Créées cette année, ces
expositions n'ont pas encore été
découvertes parle public.
Côté tarifs, les
emprunteurs peuvent
bénéficier d'aides
financières de la
Région, des départements d'Ille-et-
Vilaine et du Finistère, du Crédit
Agricole, partenaires de l'Espace des
sciences. Enfin, n'oublions pas que
les expositions itinérantes peuvent
voyager en dehors de la Bretagne !
L'expo sur la chimie,
conçue par l'Espace des sciences,
est actuellement à la Cité des
sciences, à Paris, et l'exposition sur la
biodiversité, conçue par le Muséum
d'histoire naturelle et diffusée par
l'Espace des sciences, est
à l'Institut culturel français à
Madrid. •
'tl
Faciles à installer
.4 L'installation des nouvelles
expositions est facilitée. Plus besoin
pour l'emprunteur d'utiliser des
grilles pour soutenir les panneaux !
Les affiches sont désormais mises à
disposition avec un support, par
exemple un socle métallique et
.une canne en fibre de verre, qui
tend le visuel. Pour les expositions
importantes, l'Espace des sciences
assure la mise en place.
Pratique —► Le catalogue est publié à
4000 exemplaires. Il est gratuit et disponible sur
demande*. 4 Patrick Le Bozec, service diffusion,
tel. 02 99 31 79 10, portable 06 77 79 79 26,
e-mail : patrick.lebozec@espace-sciences.org
*Les destinataires de l'ancien catalogue recevront cette nouvelle
version automatiquement.
Formations
ADRIA
Les 24 et 25 septembre, Paris/Réglementation alimentaire,
mode d'emploi
Les 30 septembre et 1er octobre, Nantes/La communication
qualité dans le cadre de l'15O 9001 v2000
Les 7 et 8 octobre, Paris/Ingrédients et additifs en
charcuterie
Du 7 au 9 octobre, Nantes/Métrologie des masses et
des températures
Les 14 et 15 octobre, Paris/Stratégies d'aromatisation
en IAA
Du 14 au 16 octobre, Quimper/Conduite de l'autoclave
Les 15 et 16 octobre, Paris/Ferments d'affinage et de
maturation en fromagerie et salaison
-►Rens.: Sébastien Lecouriaut,
tél. 02 98 10 18 50, sebastien.lecouriaut@adria.tm.fr
ARCHIMEX L Archimex
Les 7 et 8 octobre, Vannes/Technologies des poudres :
broyage et caractérisation analytique
Les 14 et 15 octobre, Vannes/Les nouvelles technologies
d'extraction : conduite et adaptation des procédés
Les 16 et 17 octobre, Vannes/Solvants : réglementation
et alternatives technologiques
Les 21 et 22 octobre, Paris/Arômes et parfums en
formulations alimentaire et cosmétique
-~Rens. : Archimex, service formation, tél. 02 97 47 97 35,
formation@archimex.com, www.archimex.com
IRPA
Du 13 au 15 octobre, Belle-Isle-en-Terre/Développement
durable - des acteurs en marche
Du 13 au 16 octobre, Belle-Isle-en-Terre/Gestion et
protection des zones humides
Les 28 et 29 octobre, Crozon/Le patrimoine géologique
-►Rens.: Irpa, tél. 02 99 79 39 31, contact@irpa-bretagne.org,
www.irpa-bretagne.org
CNRS
Les 15 et 16 septembre, Orsay/OpenMP
Du 22 au 24 septembre, Orsay/Calcul parallèle : Message
Passing Interface MPI-1
Du 22 au 26 septembre, Orsay/Initiation aux plasmas
Les 25 et 26 septembre, Gif-sur-Yvette/Le risque chimique :
connaissance et prévention
Du 29 septembre au 3 octobre, Orsay/Initiation théorique
et expérimentale aux techniques de base de la biologie
moléculaire
->Site Web : www.cnrsformation.cnrs-gif.fr
FORMATION CONTINUE
UNIVERSITÉ DE RENNES 1
FORMATIONS MANTES
Diplômes nationaux et d'université
(1er, 2e et 3e cycle) : DESS, maîtrise, licence,
licence professionnelle, ingénieur, DU, DES, DAEU...
Plus de 50 formations à découvrir
dans nos domaines de compétences :
GESTION, ÉCONOMIE, DROIT, SANTÉ
INFORMATIQUE, TECHNOLOGIES,
ENVIRONNEMENT, AGRO-ALIMENTAIRE
GÉNIE CIVIL, COMMUNICATION
JOURNALISME...
FORMATIONS QUALIFIANTES
Sessions thématiques de 2 à 8 jours
dans tous les domaines.
Formations à la carte.
FORMATIONS INNOVANTES
Formations à distance, par internet.
INFORMATIONS - CONTACT :
Service formation continue
4, rue Kléber - 35000 Rennes
Tél. : 02 23 23 39 50 - Fax : 02 99 63 30 33
site internet : http://sfc.univ-rennesl.fr
Conférences Salon
20
Sorties
Les 4 et 5 octobre/
Une journée dans la nature
Bretagne - Dix-neuf sites naturels bretons, tels que Trémelin, le cap
Fréhel, la forêt de Coat Loc'h ou les marais de Séné, offrent au public
des découvertes guidées de la nature, des sorties originales et des
animations diverses, avec le souci de préserver et de valoriser le
patrimoine naturel de la Bretagne.
-►Rens.: Sabine Andrieu, Rando Breizh, tél. 02 99 27 03 20,
s.andrieu@randobreizh.com
18 septembre/
Du big bang à nos jours
Rennes - Dans le cadre des jeudis
de l'astronomie proposés par
l'Espace des sciences, la première
des quatre conférences
de Bruno
Mauguin retracera
les principales
étapes de
l'histoire de l'univers,
depuis son
origine jusqu'à
nos jours.
-►Rens. : L'Espace des sciences,
tél. 02 99 35 28 20.
7 octobre/
Bactéries de l'extrême
Brest - Les conférences du mardi,
organisées par Océanopolis, reprennent
à la rentrée sur le thème "Les
bactéries de l'extrême : des abysses
à l'espace", avec l'intervention de
Daniel Prieur, professeur de microbiologie
à l'UBO de Brest. À l'auditorium
d'Océanopolis, 20 h 30.
-►Rens.: Océanopolis,
tél. 02 98 34 40 40,
www.oceanopolis.com
Du 16 au 19 septembre/
Space
Rennes - Le Space, salon
professionnel des productions
animales en France, est le
rendez-vous mondial des entreprises
de l'élevage. Il rassemble
tous les acteurs des filières avicole,
porcine, bovine et ovine. Au Parc des
expositions de Rennes-Aéroport.
-►Rens.: Tél. 02 23 48 28 80,
info@space.fr, www.space.fr
Les 2 et 3 octobre/
Mieux vivre grand Ouest
Rennes - Pour sa 9' édition, le salon
"Mieux vivre grand Ouest" réunit tous
les acteurs du handicap, de la dépendance
et du maintien à domicile. Sous
le thème fédérateur "pour un monde
accessible à tous", des solutions, des
services, des conseils seront proposés
pour améliorer l'autonomie des
personnes handicapées et des personnes
âgées dépendantes. Au Parc
des expositions de Rennes-Aéroport.
-►Rens.: Marielle Schwan, Ades
organisation, tél. 01 46 81 75 00,
info@a utonom ic-expo.com,
www.autonomic-expo.com
Volt 'a ,
de l'àLncelle à la pde
D,, 5 septembre 2003
21 février 2004 ,
Espace des .eieneee ',
Cent
Colloques
Du 8 au 12 septembre/
Patrimoine et
environnements littoraux
Saint-Malo - Cette université européenne
d'été porte sur la gestion
intégrée du littoral, en liant les
aspects culturels et patrimoniaux
aux données scientifiques. Elle vise
à rapprocher les jeunes chercheurs
de disciplines différentes pour un
échange de connaissances sur la
gestion de ces territoires sensibles.
-►Rens.: Hervé Regnauld,
Université de Rennes 2,
tél. 02 99 14 10 93, univ-ete@uhb.fr
Du 10 au 12 septembre/
Régions périphériques
maritimes d'Europe
Saint-Malo - Pour son 30' anniversaire,
la CRPM met en avant l'ensemble
de ses actions au service de
l'Europe et de ses régions. Elle participe
aux débats sur l'avenir de
l'Europe et de ses institutions, pour
y inscrire la dimension régionale
et ses revendications, en valorisant
toujours la dimension maritime.
-,Rens. : Laurence Grocat,
tél. 06 14 41 31 62,
laurence.grocat@wanadoo.fr
Les 18 et 19 septembre/
Sociolinguistique
Rennes - Douze équipes de
chercheurs en sociolinguistique
se donnent rendez-vous les 18 et
19 septembre, à l'Université de
Rennes 2 (lire page 4).
-►Rens.: Philippe Blanchet,
Université de Rennes 2,
tél. 02 99 14 15 67,
www.uhb.fr/alc/erellif/
credilif/agenda
Les 18 et 19 septembre/
Journées interrégionales
de la télémédecine
Vannes - Le thème d'actualité de
ces 4" journées, organisées par le
Club des acteurs de la télémédecine
(Catel), à Vannes, sera le dossier
médical partagé.
-,Rens : Catel, tél. 02 97 68 14 03,
www.telemedecine.org
25 septembre/
Les matinales de Rennes
Atalante
Rennes - Les petits
déjeuners débats de
Rennes Atalante font le point à la
rentrée sur les enjeux et les applications
des nanotechnologies.
-,Rens : Rennes Atalante,
tél. 02 99 12 73 73,
www.rennes-atalante.fr
Les 25 et 26 septembre/
2' édition des journées
"Mer et Santé"
Plouzané - L'UBO et la
Société française de médecine
maritime organisent
un colloque à l'Ifremer pour aborder
les thèmes suivants : urgence en mer
et télémédecine, télémédecine
appliquée à la pêche, pollution maritime
et santé humaine, histoire de la
médecine maritime.
-,Rens.: Isabelle Gourmelen,
tél. 02 98 22 39 35,
isabel le.gou rmelen@ch u-brest.fr,
www.mersante.com
Les 25 et 26 septembre/
Biotech Nantes 2003
Nantes - Le 70 Carrefour européen
des biotechnologies est un rendezvous
international du secteur des
biotechnologies. Il constitue un lieu
de rencontres privilégié entre les
différents acteurs : chercheurs, étudiants,
entreprises, experts, investisseurs
et pouvoirs publics.
-,Rens. : Isabelle Rivaud,
Atlanpole, tél. 02 40 25 27 20,
riva ud@atlan pole.fr,
www.biotech-nantes.com
Du 8 au 10 octobre/
Brasage 2003
La 5e édition du colloque
international
Brasage/Soldering 2003, organisé
par l'Afeit (Association des filières
de l'électronique, de l'informatique
et des télécommunications de
Bretagne occidentale), informera les
concepteurs, les fabricants de circuits
imprimés ou de composants et
les assembleurs, sur les solutions
innovantes dans les domaines du
brasage, de l'environnement, des
circuits imprimés et des technologies
d'interconnexions.
-,Rens. : Ewen Dreves,
Afeit, tél. 02 98 02 95 87,
www.afeit.asso.fr
Les 15 et 16 octobre/
15" Rencontres chimiques
de l'Ouest
Rennes - Les risques technologiques
et industriels, leur évaluation
et leur prévention sont le thème des
15f5 RCO, à l'École nationale de
chimie de Rennes. Un colloque
organisé avec le soutien de la Cnam,
de l'UIC Ouest-Atlantique et du
Conseil régional de Bretagne.
-,Rens.: Marie-Christine Tiffoche,
tél. 02 23 23 80 05,
www.rco.free.fr
Du 15 au 17 octobre/
Rhéologie
et physico-chimie
des produits formulés
Brest - Le 38e colloque du Groupe
français de rhéologie va mettre l'accent
sur la complémentarité des
approches rhéologiques et physicochimiques
dans la formulation de
systèmes complexes. Il intéressera
les communautés scientifique et
industrielle autour de secteurs très
divers : AA, cosmétique, chimie,
peintures, pétrole.
-,Rens. : UBO, tél. 02 98 01 66 86,
gfr2003@u n iv-brest.fr,
www.univ-brest.fr/gfr2003
Du 16 au 18 octobre/
Architecture, contextes,
identités
Brest - À l'heure où les régions sont
appelées à se manifester sur le terrain
de l'aménagement,
le
colloque
réunira des
spécialistes
internationaux
qui s'interrogeront
sur la
production
des différences, la capacité de l'architecture
à y contribuer, la faculté
Expositions
des habitants à s'accommoder des
projets et la légitimité des pouvoirs
publics à oeuvrer pour leur orientation.
Organisé par l'Institut de géoarchitecture
de Brest et le Centre de
recherche bretonne et celtique, à
l'initiative de la Région.
-,Rens : Tél. 02 98 01 67 21,
www.geoarchi.net/colloque
Les 20 et 21 novembre/
L'après Erika
Nantes - Organisé par l'Ifremer et
l'Inens (Institut national de l'environnement
et des risques), le colloque
"[après Erika - Le milieu marin sous
surveillance" tirera les premières
conclusions concernant l'impact de
la marée noire sur les écosytèmes.
Les chercheurs feront le point sur le
suivi de la contamination chimique,
la réponse des organismes marins,
les impacts sur le littoral et les communautés
maritimes.
-.Rens.: Francine Bocquene,
Ifremer Nantes, tél. 02 40 37 40 47,
www.suivi-erika.info
Paul Carbone, né en 1935,
enseignant et écrivain.
Du 5 septembre au 21 février 2004/
Volta, de l'étincelle à la pile
Rennes - La nouvelle exposition de l'Espace
des sciences est un fascinant voyage à
travers l'histoire de l'électricité. D'étonnantes
expériences électriques sont à vivre et une
collection exceptionnelle d'objets de physique
du XVIII' siècle est à découvrir, dont la première
pile inventée en 1800 par Allessandro Volta.
-►Rens.: L'Espace des sciences, tél. 02 99 35 28 20.
Du 6 au 30 septembre/"L'envol"
Saint-Jacques-de-la-Lande - Une exposition pour découvrir l'épopée du rêve
le plus fou des hommes : voler. Vingt-quatre panneaux, neuf manipulations
interactives, des ateliers et des films pour tout comprendre sur le vol, ce
phénomène physique (l'aérodynamisme, la pesanteur) et naturel (les oiseaux,
les cerfs-volants), et pour redécouvrir les premières machines volantes.
-,Rens.: Centre Lucien Herr, tél. 02 99 31 18 08.
Jusqu'au mois d'avril 2004/ Mystères d'épaves
en Côtes-d'Armor
Saint-Brieuc - D'où viennent-ils ? Quelles sont les raisons de leur naufrage ? La
nouvelle exposition du Musée d'art et d'histoire de Saint-Brieuc enquête sur
l'histoire des mystérieuses épaves échouées à Saint-Quay-Portrieux et près
de l'île de Bréhat. Les indices et objets collectés lors des fouilles sont les
témoins d'une histoire armoricaine méconnue.
-,Rens. : Musée d'art et d'histoire, tél. 02 96 62 55 20,
www.mairie-saint-brieuc.fr 21
September 2003•N°202
RESEARCH AND INNOVATION IN BRITTANY
ABSTRACTS FOR THE INTERNATIONAL ISSUE
ENVIRONMENT P.4
AN AGREEMENT TO SAVE
THE ANTARCTIC
The Institut polaire français Paul Emile
Victor (www.ifremer.fr/ifrtp) and Veolia
Environnement (formerly Vivendi) signed a
partnership agreement on 1 Ith July in Brest
aimed at saving the environment in the
Antarctic. The objective, over a ten year
period, is to overcome technological
obstacles to the treatment of wastewater and
problems relating to transport and waste
management. The project is expected to
create a veritable "Antarctic know-how" that
will benefit the 44 nations present on the
white continent. The rapprochement was
formalised during the Council of Managers of
National Antarctic Programs (COMNAP), an
international meeting held in Brest. Given
the expansion of scientific activities and
tourism in Antarctica, action is necessary in
order to maintain the unique experimental
conditions that exist today. The continent
represents 20% of the world's submerged
landmass and two-thirds of its fresh water
reserves. Saving Antarctica is essential for
the future of Mankind. n
BROADCASTING P.7
SHORT WAVES ARE BECOMING
VOCAL
Researchers at TéléDiffusion de France
(www.tdf.fr) in Rennes gave an amazing
demonstration in Geneva, at an international
meeting of specialists working in the radio
sector viz. the broadcasting of very good
quality sounds over short, medium and long
waves. In fact, the quality was almost as
good as FM! The international standard
which they are engaged in improving is
called DRM, meaning Digital Radio
Mondiale (www.drm.org). The BBC was
surprised to find that short wave coverage
could be provided for a city such as Geneva
with a mere 100W transmitter. Moreover,
reception was available even in underground
car parks! Radio Vatican, which broadcasts to
an international audience on short wave from
Rome, is also interested in DRM. The
principle is simple - the sound is encoded at
source, decoded at reception and, if part of
the signal is impaired during broadcasting,
the errors are corrected because the
encoding links the information. n
SAILING P.8
A WARNING BEFORE
THE MAST BREAKS
Speed and wind subject masts, centreboards
and sails to extreme levels of stress.
In order to forecast and avoid breaks, a
young company called Headway Concept
(www.headwayconcept.com) is launching
an electronic maritime surveillance gauge
under the name Proteus. The system
consists of sensors taking physical
measurements. The sensors are positioned
at various strategic points on the boat, on
mechanical or composite components
requiring surveillance (e.g. mast, centreboard,
shroud, foil, etc.). The sealed
electronic units have a cordless link to the
on-board computer and can inform the
yachtsman in real time when materials
have been subjected to levels of stress that
exceed their predefined limits. Michel
Desjoyeaux, who won the transatlantic
Route du Rhum race in 2002 when numerous
catamarans dismasted in atrocious weather
conditions, has contributed to the project. •
AN IN-DEPTH LOOK AT
METROLOGY, THE ART OF GIVING
GOOD MEASURE
A TAILOR-MADE WORLD P.9/17
From shop scales to petrol pumps, from
distance calculation to temperature
adjustment, metrology or the science of
measurement is now present in every area of
life. This month, find out about this invisible
science and its links to Brittany. Did you
know, for example, that sea level is measured
by the French Navy's hydrographics and
oceanography department (www.shom.fr) in
Brest? Extremely accurate measurements
reveal any rise in sea level as a result of
global warming.
Our In-Depth Look at Metrology also
includes a visit to the Technical Resources
Centre in Morlaix (www.crt-metrologie.com),
the only dimensional metrology laboratory
in Brittany, and to the regional office dealing
with fraudulent practices in commerce
(Direction régionale de la concurrence, du
commerce et de la répression des fraudes,
www.minefi.gouv.fr/dgccrf), which uses
metrology to ensure the pinpoint accuracy of
its chemical analysis equipment. For its part,
the regional office of industry, research and
the environment (Direction régionale de
l'industrie, de la recherche et de l'environnement,
www.industrie.gouv.fr/metro) monitors
agencies specialising in the repair and
verification of measuring devices.
Metrology forms the basis of all international
standards. For example, photocopies are
produced in A4 format worldwide because a
standard was laid down by a body with
members from 147 countries - the
International Organization for Standardization
(www.iso.ch). More than 13,000 standards
have been established by ISO's 30,000
experts. The earliest international standards
date back to 1906 when the International
Electrotechnical Commission was set up. As
to the metre, the world's commonest unit of
measurement, it dates back to 1791 when
Condorcet officially presented it to the
French National Assembly. n
These abstracts in English are sent to foreign
universities that have links with Brittany and to
the Scientific Advisers in French Embassies, in an
effort to widen the availability of scientific and
technical information and promote the research
carried out in Brittany.
If you would like to receive these abstracts on a
regular basis, with a copy of the corresponding
issue of Sciences Ouest, please contact
Nathalie Blanc, Editor, fax +33 2 99 35 28 21,
E-mail: nathalie.blanc@espace-sciences.org
1E1 Brittany Regional
Council is providing
financial backing
BRETAGNE for this service.
REG I N
10.11111111114111
BRETAGNE
L'agriculture
en Bretagne
des ambitions fortes
Avec l'ensemble des acteurs de l'agriculture et de
l'agroalimentaire, le Conseil régional partage des
ambitions fortes pour ce secteur qui demeure
un élément essentiel de l'économie bretonne et du
développement équilibré des territoires. Il contribue
à l'accompagnement du plan d'actions de la "Charte
pour un développement pérenne de l'agriculture et
de l'agroalimentaire en Bretagne", qui a pour objectif
d'adapter ce secteur aux réalités économiques et
environnementales.
La Région soutient la structuration d'une stratégie
régionale agroalimentaire axée sur la qualité et la sécurité
alimentaire et sanitaire des produits, permettant
notamment de conforter la place de la Bretagne sur
les principaux marchés mondiaux.
Dans une période très bouleversée par les crises conjoncturelles
et structurelles (porc, volaille) et dans un
contexte européen et international très incertain lié
à la réforme de la PAC et aux négociations à l'OMC,
l'agriculture et l'agroalimentaire en Bretagne doivent
engager de profondes évolutions et pouvoir compter
sur une large solidarité.
FORFAITS
"SCIENTIFIQUES"
Congrès, Réunions, Écoles scientifiques...
Forfait hébergement-restauration
à partir de 63 € TTC
par personne et par jour
4111
PALAIS DU
GRAND LARGE
SAINT-MALO
Travaillez au Palais, Respirez au Grand Large !
SAINT-MAL.O
BRETAGNE
I, QUAI DUGUAY-TROUIN - BP 109 - 35407 SAINT-MALO CEDEX
TEL. 02 99 20 60 20 - FAX 02 99 20 60 30
email : contact@pgl-congres.com - site Web : www.pgl-congres.com

LES DERNIERS MAGAZINES

Abonnez-vous à la newsletter
du magazine Sciences Ouest

Suivez Sciences Ouest