La physique polarise l'attention
lI
MAI 2005 /3 €
••
RECHERCH INNOVATION EN BRETAGNE
2005
~diale
ysique
à l'occasion du centenaire
des découvertes d'Albert Einstein
ICOAS
CENTRE NATIONAL
S`E U RECHERCHE
Ol1E Pour le comité de pilotage
Contact : leduc@lkb.ens.fr
Tirage du n°221
10 000 ex.
Dépôt légal n°650
ISSN 1623-7110
-+ SOMMAIRE
MAI 2005
EN BREF 4/S
ACTUALITÉ
L'écologie : quand elle arrive en ville 6
ACTUALITÉ
Temps des femmes : le saut 7
quantique au quotidien
DOSSIER
Les forces d'attraction
de la physique 8/9
Daniel Bideau, physicien
par nature 8/9
Enseignement : rendre
à la physique
sa nature séduisante 10/11
Des élèves de terminale
séduits 11
Le doctorant qui apporte
son grain de sable 12
Le triple point de vue d'un
chercheur en optique 12/13
La trajectoire riche en rebonds
d'un spécialiste des lasers 13
Changement d'état
ultrarapide :
des atomes flashés ! 14
Les lasers d'Oxxius se lancent
sur le marché 15
La physique à l'écoute
de la Terre 16
Un laboratoire breton
très attractif 17
Physique et poésie : deux
approches pour un univers 18
La physique revue par
les plasticiens 19
La physique en images :
voir le monde autrement 20
Pour en savoir plus 21
COMMENT ÇA MARCHE?
Le laser 22
ESPACE DES SCIENCES 23
AGENDA 24/25
Sciences Ouest sur Internet
www.espace-sciences.org
~~~
+'C~~\ ~ `~ /.Ir
arré4-e de ‘re Cuquev
mon dé.coGle+é !
-e-i- ne me dis pas qu'il,
a4i+- d'une expérience
de- physique!
- i-oh masnél-isme
ma ohére...+en matné+isnne,
001
`•,
® ÉDITORIAL
Patrick Saubost, délégué régional du CNRS
pour les régions Bretagne et Pays de la Loire
Les enjeux
de la physique
pour l'avenir
de notre société
Cent ans se sont écoulés depuis la parution des travaux révolutionnaires d'Albert
Einstein sur le quanta de lumière, la relativité et le mouvement brownien,
à l'origine de très nombreux développements scientifiques. Déclarée "année
mondiale de la physique" par l'Unesco et "année internationale de la physique"
par l'ONU, 2005 est donc l'occasion de célébrer cette discipline dans le monde entier.
Le principal objectif de l'AMP 2005 est de montrer au grand public et, plus
particulièrement aux jeunes, que la physique interagit avec de nombreuses disciplines.
À titre d'exemple, citons : la physique au service de la biologie et de la médecine,
de l'art et de l'archéologie, de l'environnement et du développement durable...
Une conférence "à quatre voix" proposée à Rennes le 4 janvier dernier par l'Espace
des sciences illustrait bien ce propos : "La physique est dans tout : la matière, la terre,
la lumière, le vivant." Elle était animée par quatre scientifiques rennais : Daniel Bideau,
physicien des milieux granulaires, Jean-Paul Taché, physicien des atomes, Jean-Louis
Coatrieux spécialiste du traitement du signal appliqué à l'imagerie médicale et
Jean-Pierre Brun, géologue.
Une telle année est évidemment l'occasion, pour un organisme de recherche public
et pluridisciplinaire tel que le CNRS, d'accentuer la communication vers le grand public,
mais aussi d'ouvrir un débat prospectif sur les enjeux de la discipline et, plus
globalement, sur les grands défis scientifiques et sociaux auxquels la recherche doit
apporter des réponses qui permettront de construire l'avenir de notre société.
Ce dossier de Sciences Ouest est un moyen de lancer le débat. Il fait référence
à l'enseignement, aux métiers, mais aussi à l'actualité de la physique en Bretagne.
Enfin, il fait état des principaux événements qui auront lieu tout au long de l'année
dans l'ensemble de la région. n
SCIENCES OUEST est rédigé et édité par l'Espace des sciences, Centre de culture scientifique technique et industrielle
(Association) n Espace des sciences, 6, place des Colombes, 35000 Rennes - nathalie.blanc@espace-sciences.org -
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la publication: Michel Cabaret. Rédactrice en chef: Nathalie Blanc. Rédaction: Christophe Blanchard, Nicolas Guillas, Séverine Martrenchard.
Comité de lecture : Gilbert Blanchard (biotechnologies-environnement), Philippe Blanchet (sciences humaines et sociales), Michel Branchard
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du Finistère et d'Ille-et-Vilaine et des Fonds européens • Edition : Espace des sciences. Réalisation : Pierrick Bertôt création graphique,
35510 Cesson-Sévigné. Impression : TPI, 35830 Betton.
FINISTERE •
C'est tout l'enjeu de la suite des
travaux de Solène Croci : "Maintenant
que le recensement des animaux
est terminé, je vais me pencher sur
l'analyse fine des caractéristiques biologiques
des animaux vivant en ville,
afin de comprendre et de mesurer la
pression de sélection exercée par le
milieu urbain."
300 m2 de friches
au coeur du Thabor
Lancé depuis plus de
deux ans sur Rennes et
ses environs"', le
programme d'écologie
urbaine Écorurb livre
aujourd'hui ses premiers
résultats de terrain.
Visite d'un des points
névralgiques : le parc
du Thabor...
ikt
Des sites boisés ont été choisis. Ici en
centre urbain, dans le parc du Thabor.
~ AC I UALI I I
['ém log k' : quand elle arrive en ville
300 m2 de friches au Thabor - Au début de l'expérimentation, la terre
a été stérilisée : les graines ont été détruites sur 5 à 10 cm de profondeur
sur 3 parcelles et sur 15 à 20 cm de profondeur sur 3 autres.
n flânant dans les allées du parc
L. du Thabor, à Rennes, vous tomberez
sûrement sur un parterre en
friche et, dans un coin de mur, sur une
station météo. En levant les yeux,
vous débusquerez peut-être des
nichoirs à étourneaux... Qu'elle est
donc la raison d'être de ces éléments
de paysage insolites -mais discrets -
disséminés entre pataugeoire à
cygnes, aire de jeux et roseraie ?
Cette raison s'appelle Écorurb,
un des premiers programmes de
recherche en Écologie rurale et
urbaine, dont le but est d'étudier la
place de la nature face à une urbanisation
grandissante, comment elle
s'y adapte, quel rôle jouent les reliquats
de nature en ville et quelles
conséquences cela a sur la biodiversité.
"Cette question de la place de la Efaune et de la flore en
zones urbaines et périurbaines
est très peu traitée
en Europe, commence
Philippe Clergeau, chercheur
à l'Inra et coordinateur
du programme. La démarche
elle-même est donc déjà assez originale.
Autre particularité : elle part
d'une demande sociale qui est la gestion
des espèces invasives en ville. Et
puis, elle est devenue une véritable
problématique scientifique qui
regroupe une vingtaine de chercheurs
et ingénieurs issus de disciplines différentes."
Ces chercheurs sont écologues
animal ou végétal, biologistes,
géographes, climatologues ou sociologues
et travaillent à l'Inra, au
CNRS, dans les Universités de
Rennes 1 ou Rennes 2. Depuis un an,
ils se rendent régulièrement sur
12 sites boisés, choisis le long d'un
gradient ville-campagne, du centreville
de Rennes (parc du Thabor) à
la campagne périurbaine (Betton,
Saint-Grégoire, Le Rheu), pour
6 réaliser leurs observations et expérimentations.
Ces travaux, soutenus
par la Ville de Rennes et Rennes
Métropole, sont menés en collaboration
avec la ville d'Angers et vont
s'étaler sur une période de 10 ans.
Météo locale
10 années de relevés météo pour
les 16 stations automatiques réparties
sur les différents sites. Au bout
d'un an de mise en route, des différences
de température entre ville et
campagne sont déjà établies (2 °C
de différence en moyenne la nuit ;
7°C atteints la nuit du 28 février I),
~
Nichoir à étourneaux.
et Hervé Quénol, du laboratoire
Costel'2' s'attaque maintenant à
une échelle plus fine qui est celle du
quartier et de la rue. Le réseau de
capteurs est densifié par endroits
(notamment au Thabor) et des
mesures itinérantes sont entreprises
grâce à des capteurs fixés sur
des voitures. Le but : voir comment
l'Homme modifie le climat à
l'échelle locale.
Rat des villes,
rat des champs
Côté animaux, trois groupes très
différents par leur type de déplacements
sont suivis par Solène Croci
en thèse à l'Inra : les insectes, les
petits mammifères et les oiseaux.
Les premières observations montrent
que l'on rencontre les mêmes
espèces de coléoptères et de mammifères
dans les centres urbains et
périurbains, mais que leur variété et
le nombre d'individus sont moins
importants en ville qu'en périphérie.
Ceci est particulièrement criant pour
les mammifères. Insectes et mammifères
sont en fait totalement isolés
de l'environnement périurbain (ils
peuvent difficilement sortir du parc).
Dans ce contexte, une petite taille
semble être un critère d'adaptation
au milieu urbain. Des travaux ont
d'ailleurs déjà montré que les
espèces de carabes de petite taille
sont plus abondantes que les
espèces de grande taille. Pour les
oiseaux, le schéma est différent : si
leur nombre est comparable sur les
différents secteurs, 32% des espèces
sont absentes du centre urbain. Les
espèces qui s'y établissent y trouvent
donc les conditions dont elles
ont besoin.
Enfin, en ce qui concerne l'écologie
végétale, une zone 300 m2,
située au coeur même du parc le
plus prestigieux de Rennes, va être
laissée à l'abandon... pour mettre en
valeur les qualités de recolonisation
naturelle des plantes ! Au bout
d'une année, on y voit encore clair et
Vincent Pélissier en thèse à l'UMR
Écobio'' et responsable de cette
expérimentation donne ses premières
impressions : "Pour l'instant,
la dynamique de recolonisation est la
même, que l'on se trouve en ville ou
en zone périurbaine, et on retrouve les
mêmes espèces dans les deux cas. Il
s'agit majoritairement d'espèces communes
à fort pouvoir colonisateur."
Les végétaux n'y verraient-ils que du
feu ? Rendez-vous dans 10 ans. n
N.B.
L'une des 16 stations météo
automatiques d'Écorurb se trouve
dans le parc du Thabor.
"'Voir l'article "La biodiversité entre dans la cité', du n' 206
de Sciences Ouest - janvier 2004. "' Laboratoire Costet :
Climat et occupation du sol par télédétection. UMR CNRS/
Université Rennes 2. "' Écobio : Fonctionnement des
écosystèmes et biologie de la conservation. UMR CNRS/
Université de Rennes t - Caren (Centre armoricain de
recherche en environnement).
Contact 4 Philippe Clergeau,
coordinateur du
programme Écorurb,
philippe.clergeau@rennes.inra.fr
,MAI 2005
Comme dans une douzaine
de villes en France,
Rennes possède son
bureau des temps.
ACTUALITÉ
LES JEUDIS DU TEMPS
Économistes et sociologues analysent nos rythmes
Temps des femmes :
le saut quantique au quotidien
Le temps fait l'objet
d'études et de
programmes au
niveau européen.
Il a même son
bureau à Rennes !
Plus qu'une simple
donnée physique, le temps
après lequel on court se trouve
être aujourd'hui au centre de
bien des débats d'ordres
sociologique et économique.
9 juin/Le temps
existe-t-il ?
Par Étienne Klein,
philosophe et physicien
lau CEA.
29 septembre/La nuit,
sun temps particulier ?
Luc Gwiazdzinski, enseignantchercheur
en géographie et directeur
de la maison du temps et de la
mobilité de Belfort.
1" décembre/Les deux temps
de la cuisine : pression mentale,
famille et petits plats
Jean-Claude Kaufmann, enseignantchercheur
en sociologie.
-+Les conférences ont lieu à 20 h,
à la Maison du Champ-de-Mars,
6, cours des Alliés, Rennes -
Station Val Charles-de-Gaulle.
-►Entrée libre dans la limite des
places disponibles.
Rens.-+ Bureau des temps de la Ville
de Rennes, tél. 02 99 67 86 39,
bdt@ville-rennes.fr
malades... Il applique un
schéma dans lequel les
rôles sont prédéfinis."
Les Rennaises
se mobilisent
Pas étonnant donc que ce
soit les femmes qui entament les
réflexions sur ce sujet. À Rennes,
c'est un groupe d'employées de la
ville qui se projette dans le temps.
Et elles font mouche. En 2000, la
Ville de Rennes obtient un "Olympe
d'or" (trophée décerné au niveau
national récompensant les initiatives
favorisant l'égalité entre les
femmes et les hommes). En
2001, Edmond Hervé rédige
un rapport parlementaire
préconisant la création
d'un bureau des temps
dans les villes de plus de
20000 habitants. Celui de
Rennes sera créé en 2002.11
compte aujourd'hui trois personnes.
Des actions de sensibilisations
: conférences (voir encadré),
livres, documentaires (réalisés avec
TV Rennes), tournées vers le grand
public, sont proposées pour faire
réfléchir sur le temps. "La ville est
une bonne échelle pour réfléchir et
agir sur les temps, car elle est le point
de rencontre entre vie privée et vie
professionnelle ; le lieu où se mêlent
logements, transports, lieux de travail,
écoles..., poursuit Evelyne Reeves-
Coutand. Une des réflexions que nous
menons en ce moment concerne, par
exemple, le calage des horaires de certains
modes de transport en commun
avec ceux des entreprises situées dans
le secteur. Si l'on sait que plusieurs
dizaines de personnes sortent à 18 h et
que le bus, dont les horaires ont bien
sûr été définis par ailleurs, ne passe
que 40 minutes après, cela vaut peutêtre
le coup de réfléchir à l'avancer.
40 minutes, cela peut être précieux
dans l'organisation de la vie familiale."
C'est ainsi qu'une des pistes de
réflexion s'est déjà concrétisée : il
s'agit des horaires de travail des
femmes de ménage. "Ce travail est
souvent réalisé en horaires décalés,
tôt le matin, sur l'heure du repas de
midi, ou tard le soir, ce qui fait que ces
femmes - car cet emploi est presque
exclusivement féminin - ne voient pas
leur famille, poursuit Evelyne
Reeves-Coutand, tout en ayant à
gérer des périodes d'inactivité pendant
la journée. Or, ces horaires décalés ne
sont pas forcément justifiés. Certaines
tâches peuvent être effectuées à des
heures raisonnables, sans gêner les
personnes qui travaillent." C'est ainsi
qu'à la Ville de Rennes, le personnel
de ménage ne travaille plus en
horaires décalés depuis le 8 mars
2004. "Et cette mesure se révèle être
gagnante : nous avons remarqué une
chute de plus de 40 % de l'absentéisme
et une augmentation de la productivité',
poursuit-elle.
Les actions du bureau des temps
s'appuient sur des expériences ou
des besoins exprimés localement,
mais s'inscrivent dans un cadre plus
large qui est celui du programme
européen Equal, mené en partenariat
avec l'Audiar, le Centre d'information
droit des femmes (CIDF), le
Codespar, l'Université de Rennes I et
deux autres villes européennes. Lobjectif
: poursuivre les réflexions en
croisant les points de vue de philosophes,
sociologues, psychanalystes,
économistes, géographes, médecins
du travail, démographes, astrophysiciens...
et surtout : faire changer le
temps, vraiment. Il serait temps ! n
N.B.
Contacts 4 Danièle Touchard,
Évelyne Reeves-Coutand,
Bureau des temps de la Ville de
Rennes, tél. 02 99 67 86 39,
Michelle Kergoat, Université
de Rennes 1, tél. 02 23 23 35 37,
michel le. kergoat@un iv-rennes 1.fr
ui s'intéresse au temps qui
passe ? Les physiciens, qui
cherchent à le mesurer toujours
plus précisément. Les sportifs car
il sanctionne souvent leurs performances.
Les médecins et les spécialistes
du vieillissement. Et aussi
le bureau des temps de la Ville
de Rennes pour ce qui conceme la
vie de tous les jours. Allongement
du temps des études, travail des
femmes, urbanisation, intensification
et diversification des transports vers
des modes beaucoup plus individuels,
allongement du temps de
vie... sont autant de changements
sociologiques qui, depuis les
années 70, révolutionnent notre rapport
au temps. Or, cette question de
gestion du temps est directement
liée à l'égalité professionnelle
femme/homme. Le rapport ? "Les
femmes sont des réservoirs de temps !,
explique Evelyne Reeves-Coutand
du bureau des temps de la Ville de
Rennes. Quand elles ne travaillaient
pas, il leur revenait la gestion de la
maison et des enfants. Cette situation
perdure aujourd'hui alors qu'elles travaillent
à l'extérieur. Le temps des
hommes, quant à lui, ne change pas
ou peu." "Aujourd'hui, ce ne sont pas
les diplômes qui pèsent dans la
balance au moment du recrutement
d'une femme, renchérit Michelle
Kergoat, ingénieur au Centre de
recherche en économie et management
(Crem) de l'Université de
Rennes I, mais bien le temps. Le
recruteur prévoit ses absences :
congés maternité, journées enfants
MAI 10615
DOSSIER
hamboulée par Einstein au déutu XX' siècle, la physique a fait des bonds de géant en
quelques décennies. Notrepteption de l'univers s'est considérablement approfondie,
de l'infiniment petit à l'infiniment grand. La beauté de la physiqud'interroger tout
ce qui nous entoure,,Afnouvement de l'eau, des objets ou des étoiles. SesItitrèles traversent les
disciplines, l'étendue de ses applications est illimitée et son omniprésence est telle, aujourd'hui,
que cette science est devenue invisible - dans le téléphone, le lecteur de CD ou l'écran plat.
pjoait plus recett des jeunes, qui rechignent à l'étudier. Afin
e dangereux, l' e mondiale de la physique veut la faire redécouvrir.
d'attractionres Ouest part à la rencontre des acteurs de la physique
en Bretagne : iel Bideau (I. ci-dessous) nous rappelle que cette science est, avant tout, un
gdéstionnemment rmanent, que l'école déforme. Auprès de professeurs et de jeunes,
Mais pourtant, la p
de contrer ce p =i
Pour mesurer s-
Il coorganise
l'année
mondiale de
la physique
en Bretagne
physicien par nature
Le physicien Daniel Bideau aime partager sa
science avec le public. Ancien directeur scientifique
au ministère de la Recherche, il est aujourd'hui
professeur émérite à l'Université de Rennes 1.
Mais il reste un éternel étonné, au parcours guidé
par sa passion. Portrait.
Mais sa mère refuse : ce sera la physique,
avec l'assurance d'avoir du travail,
au bout. Il est partant pour
devenir ingénieur, pas professeur. La
vie rennaise s'ouvre au Finistérien.
"J'étais aussi souvent dans les bistrots
que dans les amphis ! Maintenant ce
n'est plus possible, si l'on veut réussir
son cursus." Il passe à travers les
années d'études, sans vraiment s'enticher
de physique. Cela viendra
plus tard, avec l'enseignement.
"Tu te débrouilles !"
vec son accent finistérien et
son rire franc, Daniel Bideau ne
fait pas vraiment partie des chercheurs
enfermés dans leur sphère.
Il parle de vagues, de couleur du
ciel ou de sucre qui s'étire. Il vit la
physique en passionné, questionne
et attend la réponse, avec les yeux
qui pétillent. Ce rigolard, qui blackboule
d'un revers d'adjectif les
esprits chagrins, ceux qui refusent
d'accorder des crédits pour une
science jugée tristounette, est un
physicien reconnu par ses pairs.
Après avoir exercé des fonctions
nationales au ministère de la
Recherche, il poursuit à Rennes
sa trajectoire de physicien. Sa curiosité
vient de loin, elle a orienté un
parcours où la quantité d'énergie
déplacée n'est pas négligeable.
Quand son père, ouvrier agricole
et résistant, est fusillé par les
Allemands en août 1944, sa mère
part travailler à la manufacture des
tabacs de Morlaix. Le petit Daniel
grandira dans cette ville. 'J'étais heureux
à l'école. Si les enfants d'aujourd'hui
l'étaient, ce serait déjà gagné !
Notre instituteur Monsieur Le Men
enseignait la pédagogie Freinet et
nous faisions des leçons de choses. À
neuf ans, je savais expliquer comment
fonctionne un château d'eau." Plus
tard, le jeune lycéen épanchera sa
soif de découverte en plongeant
dans les livres. "Je prenais un auteur,
Dostoïevski, Steinbeck, Zola, et je
lisais toute son oeuvre. Ma mère prenait
la liste et empruntait les livres à
la bibliothèque de la manufacture."
Le jeune lecteur boulimique finira
l'école en obtenant le grand prix de
français du lycée.
Pupille de la nation, Daniel
Bideau fait alors son choix d'études.
La guerre d'Algérie fait rage, il est
très politisé, engagé à gauche, et
veut faire une école de journalisme.
Après son DEA en 1969, il est
embauché comme assistant à l'université
et travaille sur les lasers.
Inventés dix ans auparavant, ces
drôles de rayons sont en plein
boom. Maître de conférences, il soutient
une thèse de troisième cycle
sur les propriétés du solide, plus
précisément sur la spectroscopie
hertzienne. À cette époque, il faut
ensuite faire une thèse d'État, qui
peut durer de cinq à dix ans. "On
m'a dit: tu te débrouilles ! Alors que je
n'étais pas mûr et que je n'avais pas la
culture scientifique. C'était la panique
totale." En 1973, avec son collègue
jean-Paul Troadec, ils décident de
travailler sur les milieux granulaires
et seront à l'origine de cette activité,
à Rennes et pour partie en France.
12 janvier 1943. Naissance à Tréflévénez (Finistère).
Juin 1973. Thèse sur la spectroscopie hertzienne, à l'Université de Rennes 1.
Octobre 1991. Codirecteur du groupe national de recherche sur les milieux
granulaires.
Octobre 1995. Membre du comité national du CNRS.
Septembre 2001. Directeur scientifique adjoint, responsable de la physique,
au ministère de la Recherche.
Janvier 2003. Directeur scientifique du département physique de la mission
scientifique, technique et pédagogique au ministère de la Recherche.
SCIENCES OUEST 2210,NN 2005
déco e6ns-Renseignement de la physique, au ollé► e, au lycée et à l'université (pages 10 et 11).
Afin de contrer l'image désuète du métier de physicien, partons à la rencontre d'un doctorant qui
étudie les empilements de grains, d'un enseignant-chercheur qui s'intéresse aux applications de
l'holographie ou d'un ingénieur qui parcourt le monde à la recherche de clients utilisateurs de
fibres optiques (pages 12 et 13). Et suivons l'actualité de l'innovation en physique, domaine pour
lequel le laser polarise l'attention dans les laboratoires de-recherche mais aussi dans les entreprises
(pages 14 et 15). Découvrons enfin comment le magnétisme est étudié par des physiciens des
télécoms mais également, dans un autre registre, par des géophysiciens (pages 16 et 17).
Inscrite dans le paysage économique régional, la physique fait vendre, mais elle fait aussi rêver.
La preuve avec des artis'tes (pages 18 et 19), qui nous rappellent que chacun est libre de puiser
dans cette source de connaissances. N.G.
L'envie de faire ce type de
recherche n'est pas née de nulle
part. Pour sa thèse, le chercheur avait
étudié les objets qui ont la consistance
de la poudre. "La surface de
contact des grains, les uns par rapport
aux autres, est faible. Cela crée des
propriétés intéressantes. Mais j'étais
frustré d'avoir traité ces objets sous
forme continue. Cidée était d'essayer
de comprendre ce qu'apporte le fait
qu'ils soient «discrets»." Pendant trois
ans, leurs recherches patinent et les
deux scientifiques ont l'impression
d'être "deux contre le reste du monde."
lls rencontrent Étienne Guyon, professeur
à Orsay, puis s'intègrent à la
communauté scientifique "Milieux
aléatoires et macrosystèmes",
animée par Pierre-Gilles de Gennes
et Étienne Guyon. Pour sa thèse
d'État, en 1983, Daniel Bideau
démontrera que dans les milieux
homogènes, les forces ne se transmettent
pas de manière homogène.
Cela ouvre un nouveau champ de
recherche en physique granulaire.
Recherche fondamentale
Ses travaux concernent ensuite la
ségrégation des grains. C'est-à-dire
"montrer qu'il est difficile, voire impossible,
de mélanger de manière homogène
des grains de tailles différentes."
Ce n'est pas vraiment un jeu d'enfant.
Cette problématique est un
verrou technologique dans plusieurs
domaines. Par exemple, pour
donner des antibiotiques aux porcs,
si le mélange des grains contenant la
molécule active se fait mal, l'animal
risque de recevoir trop de médicament
ou pas assez. Le problème est
similaire en pharmaceutique, pour
concocter un simple cachet d'aspirine.
Les résultats de ces recherches
ont aujourd'hui des applications
chez le bétonnier Lafarge ou le
verrier Saint-Gobain. Fort de la
répercussion, dans le monde économique,
d'idées nées dans son labo,
Daniel Bideau reste pourtant un
ardent défenseur de la recherche
fondamentale. "Les thèmes de
recherche doivent rester ouverts. Si
j'avais dit au CNRS, en 1985, que
j'allais travailler sur les dunes, ils
m'auraient viré !" Issue de la
recherche fondamentale, la compréhension
du déplacement de dunes
a, depuis, largement prouvé son utilité.
"Sans plaisir, il n'y a pas de bon
chercheur", résume le scientifique.
Dans les années 90, alors que ses
travaux sont reconnus aux niveaux
national et international, Daniel
Bideau devient codirecteur du
groupe de recherche sur les milieux
granulaires, puis membre du comité
national du CNRS. À partir de septembre
2001, il est directeur scienti-
~E
CACCU~E
M
•
Ui rE5S6
DE CES
CUM U LONiM8U5.'
fique du département physique, à la
mission scientifique et pédagogique
du ministère délégué à la Recherche.
Son département finance 130 équipes,
dont 14 du CNRS et 90 unités
mixtes, soit 4 500 chercheurs ! Pour la
dotation de chaque équipe, l'équipe
de Daniel Bideau fait une évaluation
scientifique, basée notamment sur
les publications de travaux de
recherche dans des revues internationales
à comité de lecture. "On
soutient les labos qui ont des idées,
on alerte des difficultés futures ceux
qui n'en ont pas. On participe ainsi à
l'évolution de la recherche française."
Gouttes de pluie
Retraité du ministère depuis
septembre 2004, Daniel Bideau est
désormais professeur émérite de
l'Université de Rennes 1. Et il poursuit
ce métier qu'il adore. "J'ai eu une
liberté professionnelle extraordinaire !
C'est plus difficile aujourd'hui, où le
métier de chercheur est scandaleusement
sous-payé pour les jeunes. C'est
même paniquant, car cela ne devient
plus un métier normal, avec lequel on
peut vivre." Ce goût de la physique, il
veut dans tous les cas le transmettre
aux jeunes. Pour des raisons économiques
"car le niveau scientifique de la
France est trop bas pour lutter contre
les futurs pays scientifiques comme la
Chine et ses voisins asiatiques", mais
avant tout "pour permettre aux jeunes
de comprendre le monde qui les
entoure, pourquoi les gouttes de pluie
tombent de haut en bas."
À sa petite fille, âgée de cinq ans,
il compte "expliquer des trucs simples,
par exemple la machine à vapeur,
pour comprendre la transformation
de l'énergie, c'est fascinant !" Mais ce
que la science ne sait pas encore est
aussi important. "Ce petit tas de
sucre, personne au monde ne peut dire
pourquoi le sommet a cet angle-là. Or
un certain nombre de catastrophes
naturelles, comme les avalanches, sont
régies par cet angle. Et l'on est incapable
de l'expliquer !" Et si elle venait
de là, de cet oeil toujours neuf, la
force de la physique ? "Quand je
regarde la mer, les vagues me fascinent
toujours. L'hydrodynamique
turbulente, on n'y comprend pas
grand-chose, c'est encore une terra
incognita. La physique n'est pas une
science morte. Il y a un monde entre
ce que l'on a découvert et ce qu'il reste
à découvrir." Un monde d'étonnement,
que ce vétéran de la recherche
invite à contempler, aux antipodes
de l'approche académique. N.G.
Daniel Bideau,
tél. 02 23 23 62 05,
daniel.bideau@univ-rennesl.fr
ameau forme à
turs enseignants
nces physiques.
SCÆNCES UUESI 22 I/Ma 2UI15
->i LES FORCES D'ATTRACTION DE LA PHYSIQI
Chercheurs et enseignants ne manquent pas d'idées
Enseignement : rendre à la physique
sa nature séduisante
La désaffection pour les études scientifiques,
notamment la physique, risque d'affaiblir la
recherche dans ce domaine. Les jeunes ont-ils de
bonnes raisons de ne pas aimer cette discipline,
en se basant sur son enseignement à l'école ?
À l'écoute des chercheurs et des enseignants, il
existe des solutions pour recoller les morceaux.
//
l'école, ce qu'on appelle physique
est caché derrière des
équations ! Les élèves n'en voient
qu'un petit bout. Il leur manque
l'observation et la construction du
modèle." Le physicien Daniel Bideau
copilote, avec Jean-Paul Taché,
l'année mondiale de la physique
en Bretagne. L'événement a pour
objectif de contrecarrer la perte
d'audience des sciences chez les
jeunes. Entre 1997 et 2003, les universités
ont ainsi perdu 45% de leurs
effectifs en physique ! Les raisons de
cette chute se trouvent peut-être à
l'école. Derrière un arsenal mathématique,
et la froideur des montages
électriques, la physique oublierait
de donner sens aux phénomènes
représentés. "Pourquoi le soleil est
rouge quand il se couche ? La physique
est ce qui permet de comprendre
le monde qui nous entoure, rappelle
Daniel Bideau. Et il n'y a pas de
domaine interdit, la physique peut
s'intéresser à tout, comme, par
exemple, faire des modèles pour les
marchés financiers et comprendre
les fluctuations boursières."
Allumer trois lampes
Mais si la force de cette science
reste insoupçonnable pour l'écolier,
la situation devrait pourtant évoluer.
La démarche d'investigation, déjà
privilégiée jusqu'au CM2, va désormais
être favorisée au collège et
au lycée. À l'IUFM"I de Bretagne, à
Rennes, Alain Jameau forme les
futurs enseignants en sciences
physiques. "Plutôt que de donner du
matériel et une fiche de travaux pratiques,
où l'élève lit le schéma, doit
savoir le câbler, prendre les mesures
et basta, c'est terminé, l'enseignant
lance un défi." Cela permet de faire
émerger les représentations initiales
de l'élève. Par exemple, pour l'électricité
en classe de cinquième.
"Comment allumer trois lampes ?
L'élève réfléchit à cette question en
petit groupe, émet des hypothèses,
choisit le matériel et propose un protocole."
Cette approche, utilisée
parmi d'autres outils, comme l'histoire
des sciences, évite de perdre
les élèves en difficulté. Hélas, elle se
heurte à des problèmes de budget,
aux classes surchargées et aux
contraintes horaires : les TP durent
une petite heure au collège. "C'est
insuffisant pour caler un enseignement
expérimental et mettre les élèves
en situation. Et il faut beaucoup de
matériel. Tout le monde essaye de
faire plein de choses dans son coin,
mais il y a une partie bricolage."
Parmi ces enseignants qui mettent
leur passion dans la balance, Marie-
France Castel enseigne la physique
au lycée Chateaubriand, à Rennes.
"Nous essayons d'établir uri lien
avec le monde réel. En modélisant
des situations physiques qui existent
autour de nous. Par exemple, en
mécanique, la trajectoire des satellites
ou le saut d'un parachutiste." L'enseignante
souligne l'importance de
l'aspect expérimental, dans l'enseignement
d'une culture scientifique.
"On observe, par exemple, le mouvement
d'un solide dans un fluide, avec
une caméra, puis les élèves étudient
le fichier vidéo avec un logiciel. Ces
manipulations donnent du sens aux
notions introduites en classe. Pour
vérifier une loi physique ou, plus
rarement, pour mettre en place des
éléments de la démonstration scientifique."
Apparemment, ses élèves
en terminale scientifique ont l'air
de jouer le jeu (lire ci-contre). Sur
34 élèves, 24 aiment la physique et
12 sont prêts à poursuivre dans
cette voie.
Mais une fois à l'université, rien
n'est encore gagné ! "Il faut faire
un gros effort pour intéresser les
étudiants, estime le physicien
Pierre Pellat-Finet, qui enseigne à
l'Université de Bretagne sud, à
Lorient (lire pages suivantes). Cela
veut dire, apporter beaucoup de soins
dans les cours, par respect pour eux.
Et faire des polycopiés, qui sont des
documents qui demandent parfois
des centaines d'heures de travail !
Proposer également des corrigés, après
les examens et les TP." Preuve, selon
lui, que cet investissement porte ses
fruits, sur les 90 étudiants qui ont
obtenu l'an demier le Deug, qui correspond
aujourd'hui à la seconde
année de licence, 22 ont poursuivi
en physique à Lorient, plutôt qu'en
maths, en biologie ou ailleurs, soit le
quart des effectifs. "C'est énorme !
Mais les enseignants ne sont pas assez
nombreux et cet investissement ne
permet pas de consacrer du temps à
faire de la recherche."
L'effort doit aussi venir des jeunes
eux-mêmes. Car découvrir la physique
demande de la persévérance
et un fort investissement. Sinon, la
sanction est rapide : en passant de la
seconde à la première scientifique S,
le lycéen perd trois points en
moyenne ! Un effet repoussoir
plutôt radical. Mais le divorce n'est
pas consommé pour autant, entre la
jeunesse et la physique. Le concours
"La physique c'est fantastique",
organisé depuis septembre par
le rectorat de Rennes et douze
enseignants, a rencontré un succès
inattendu auprès des collégiens et
lycéens bretons.
Concours ludique
Les élèves s'inscrivent, individuellement,
à ce concours, qui démystifie
la physique avec des 0CM ludiques,
la rédaction d'articles, la réalisation
de jeux ou d'affiches pour présenter
une découverte. "Nous attendions
300 candidats, il y en a eu 5 400 !
Alors qu'il y a très peu d'inscriptions
aux concours en généré)." Spécialiste
de la culture scientifique, Annie
Vénéreau pilote cette opération
avec l'inspecteur pédagogique
régional Bemard Kérivin. "Certaines
affiches d'élèves, par exemple en astronomie,
sur les transistors, ou leurs jeux
sur l'électromagnétisme, leurs sites
Web sur le microprocesseur sont épatants
!" L'une des raisons du succès
est peut-être qu'il n'y a pas de sanction
à l'arrivée. La remise des prix,
qui compte des séjours à la cité de
l'Espace, aura lieu le 23 juin, sur le
campus de Beaulieu. Et s'il fallait
passer par ce type d'idées, des défis
ou des concours, jouant sur notre
quotidien, pour attirer les nouvelles
générations ? C'est plus rigolo qu'un
oscilloscope déjà câblé. n N.G.
'' Institut universitaire de formation des maîtres.
4 350 collégiens, en quatrième et troisième, et 1039 e1èves
en seconde. Les élèves sont répartis dans 243 collèges et lycées,
publics et privés, partout en Bretagne.
Contact 4 Alain Jameau,
tél. 02 99 54 23 23,
alain.jameau@bretagne.iufm.fr
.`q~e.
Q
.,~ ..
•<" .
"La physique
c'est fantastique"
5400 collégiens et lycéens
bretons ont participé
au concours académique
- et ludique - pour
promouvoir les sciences
physiques.
wvvw.ac-rennes.fr
Marie-France Castel
enseigne la ue et la chimie
au lycée Chateaubria .
Des élèves
de terminale séduits
"Super intéressant de ravoir
comment ça marche !"
Sont-elles franchement ennuyeuses ces sciences
physiques ? Les élèves de Marie-France Castel,
en terminale S1 au lycée Chateaubriand, à Rennes,
nous donnent leur version des faits, à l'heure
où ils découvrent la mécanique.
François : "j'aime bien les travaux pratiques, qui sont concrets.
Mais la théorie est aussi intéressante, quand elle parle des
satellites, des systèmes oscillants ou électriques. Il y a un lien
avec ce que l'on voit à la télévision, par exemple dans des
émissions scientifiques, qui vont plus loin que le cours."
04 Clémence : "La physique est moins concrète que la chimie, où
ça change de couleur et de matière. En mécanique, on
travaille avec des forces qu'on ne connaît pas réellement,
excepté les petites flèches sur le papier ! Ça me dépasse un
peu. En électricité, je ne vois pas le rapport entre le circuit RLC
et la vie courante, de même en physique nucléaire."
Laurence : "Au contraire de Clémence, je trouve que ce que
l'on apprend n'est pas déconnecté du monde extérieur. Les
forces c'est très concret : en étudiant la trajectoire d'un
satellite, on comprend pourquoi il ne s'écrase pas sur Terre.
Les ondes hertziennes, c'est super intéressant de savoir
comment ça marche, sinon cela paraît complètement magique que
deux personnes puissent se téléphoner d'un bout à l'autre de la planète.
Je ne me lasse pas de comprendre ces phénomènes."
Tony : "La chimie au lycée est plus abstraite que la physique.
En chimie, on prend une espèce qui réagit avec une autre,
cela peut donner un ester, mais du point de vue de la liaison
chimique, on ne sait pas pourquoi elle se casse à tel endroit.
Par contre, grâce à la physique, on peut comprendre pourquoi
un parachutiste tombe ou comment fonctionne un système
oscillant, en étudiant les forces qui agissent sur le système."
Marieke : "l'aime la physique par rapport aux maths, qui sont
complètement théoriques et dont je ne vois pas le sens. En
physique, les cas sont concrets. L'exercice sur le feu d'artifice,
je me suis d'abord dit que oe n'était qu'une illustration. Mais
en calculant l'angle de projection, on peut déterminer la
distance de sécurité pour placer assez loin la barrière du public. je
me suis rendu compte que tout ce que l'on faisait en cours intervenait
beaucoup plus dans la vie courante que l'on pouvait le croire."
0 Guillaume : "Les théories sont abordables par tout le monde,
car elles se rapportent à des cas concrets. Par exemple les
ondes, elles permettent de comprendre comment se forme
un tsunami, ou pourquoi il faut attendre entre deux flashs
d'un appareil photo jetable." n
SCIENCES OOE51 2 2 10,101 ].005
3
~~
11
LES FORCES D'ATTRACJ ION I>E I A
Philippe Ribière prépare une thèse sur les milieux granulaires
Le doctorant qui apporte son grain de sable
Il y a du grain à moudre, pour les jeunes, en sciences
physiques. Notamment dans l'étude des milieux granulaires,
en vogue depuis quelques années. Philippe Ribière
est doctorant au laboratoire du GMCM'1', à l'Université
de Rennes 1. Il étudie les grains qui se déplacent.
Les applications ne sont pas vraiment microscopiques.
pour construire un bâtiment, le
sol doit d'abord résister aux
vibrations du chantier. En pharmacie,
le mélange de deux poudres est
toujours délicat - il y a un risque de
ségrégation des grains. De leur côté,
les céréaliers rencontrent des difficultés
de stockage dans les silos.
Ces problèmes ont tous un point
commun : ils sont liés au comportement
des milieux granulaires.
Depuis septembre 2003, Philippe
Ribière s'est lancé dans une thèse
sur ce sujet, au sein du GMCM, sous
la direction de Daniel Bideau et
Renaud Delannay. Très répandus
autour de nous, les systèmes granulaires
ont aussi l'avantage de ressembler
à un système vitreux. "Les lois
générales sont les mêmes, car les mouvements
des grains ressemblent aux
mouvements de la silice à l'intérieur du
verre", résume Philippe Ribière. Et
comprendre le verre, très utilisé et
recyclable, est un objectif majeur de
Le professeur Pierre Pellat-Finet
enseigne à l'Université
de Bretagne sud, à Lorient.
ntre la conception de polycopiés
pour les étudiants, la
recherche d'applications pour des
composants optoélectroniques et
la théorie, le champ de vision est
large. C'est le quotidien du professeur
Pierre Pellat-Finet, spécialisé
en optique, chercheur associé à
l'ENST de Bretagne, à Brest, et
SCIENCES WEST 221/MN 2005
la physique - sans parler de la vitrification
des déchets nucléaires, où la
stabilité du système est recherchée.
Le grain sort de sa cage
"J'étudie le lien entre le mouvement
d'un grain et les données globales de
l'échantillon, notamment sa forme et
sa résistance à la perturbation",
explique le jeune scientifique.
Imaginons un tas de sable, soumis à
des vibrations. Les grains se déplacent,
mais certains ne bougent
presque pas : ils constituent des
lignes de force. Le doctorant a mis en
évidence des corrélations entre ces
déplacements des grains et le
vieillissement de l'échantillon. "Il
existe deux types de mouvement à
l'intérieur d'un empilement granulaire,
a démontré Philippe Ribière.
Le premier mouvement, bien connu
dans le verre, est celui d'un grain
«piégé» dans sa cage. Mais il existe
enseignant à l'Université de Bretagne
sud, à Lorient. La recherche
théorique occupe le quart de son
emploi du temps. "J'utilise la transformation
de Fourier, un outil mathématique
puissant, pour l'analyse
spectrale, résume le chercheur. Elle
donne les différentes longueurs
d'onde présentes dans une source
un deuxième mouvement, lorsque le
grain rompt une ligne de force et va
voir ailleurs. C'est un «saut de cage».
Même si ce mouvement a une faible
probabilité, il a une incidence sur le
vieillissement du matériau".
Cette idée n'est pas venue par
hasard. En décembre 2003, Philippe
Ribière a utilisé un modèle pour calculer
ce qu'il se passe dans un empilement
de grains. "Ce deuxième
mouvement des grains a alors été
observé, mais la simulation numérique
n'était pas suffisante." En avril 2004,
il a donc effectué des expériences, à
l'université du Maryland, près de
Washington. Un échantillon de billes
de verre était plongé dans un milieu
pour devenir transparent et être filmé.
Et le "saut de cage", prévu parla simulation,
a bien été observé. Le doctorant
a alors publié ses résultats dans
une revue scientifique intemationale.
lumineuse." Ce type de recherches
permet le traitement d'images. "Il y
a quelques années à l'ENSTB, nous
avons ainsi travaillé avec la DGA"1
sur la reconnaissance de formes,
pour la détection de sous-marins par
sonar." L'autre savoir-faire théorique
du chercheur est une méthode de
calcul originale pour représenter les
Le laboratoire fait partie d'un
Groupement de recherche (GDR) sur
les milieux divisés, qui compte des
équipes à Lyon, Paris et Marseille.
Les chercheurs de la SNCF, soucieux
de la stabilisation des sols sous les
ballasts, en font également partie.
Des industriels présentent régulièrement
au GDR leurs problématiques,
par exemple comment mettre un
maximum de sable autour d'un
fusible d'avion, pour qu'il absorbe le
plus de chaleur en cas de fonte. Et
dans l'empilement de connaissances
qui résulte de ses recherches,
Philippe Ribière, qui soutiendra sa
thèse en décembre, apporte son
grain de sel. n N.G.
'' Groupe matière condensée et matériaux.
www.gmcm.unie-rennes) fr
Contact 4 Philippe Ribière,
tél. 02 23 23 56 95,
philippe.ribiere@univ-rennesl.fr
phénomènes de polarisation de la
lumière.
Mais contribuer aux avancées
théoriques n'interdit pas de songer
aux applications, notamment à
l'échelle de la région.
Hologrammes
Le chercheur se lance aujourd'hui
dans un projet de trois ans, au sein
du CCLO, qui réunit le laboratoire
d'optronique de l'Enssat"', à
Lannion, et le département d'optique
de l'ENSTB, en partenariat
avec la société brestoise Micro
Module. L'objectif est de mettre au
12
Être chercheur aujourd'hui, notamment en optique, cela
veut dire regarder dans plusieurs directions à la fois.
Pierre Pellat-Finet est professeur à Lorient, à l'Université de
Bretagne sud. Avec l'ENST7' de Bretagne à Brest et le CCLO121
à Lannion, il se lance aujourd'hui dans un nouveau projet.
Sans abandonner ses cours ni la recherche théorique.
Les milieux
granulaires,
symbolisés par
deux empilements
de billes de verre,
dont l'un est
plongé dans un
liquide qui le rend
transparent sont
l'objet d'études
de Philippe Ribière.
Pierre Pellat-Finet
nous décortique
son quotidien de physicien Le triple point de vue d'ur
Le physicien David Jacob s'est projeté dans l'univers économique
La trajectoire riche en rebonds
d'un spécialiste des lasers
Les chemins de la physique sont multiples. Après le lycée
à Vannes, une maîtrise de physique à Rennes, une grande
école, une thèse sur les lasers puis un poste d'ingénieur
à Paris, David Jacob a rejoint Highwave, à Lannion.
Un trajet riche en rebondissements.
Aimer la physique, cela ne
conduit pas forcément à travailler
dans un laboratoire ou à
enseigner. David Jacob, aujourd'hui
responsable d'une équipe de développement
sur les lasers, au sein de
la société Highwave, à Lannion,
en est un exemple. Sa révélation
"physique" a lieu à l'Université de
Rennes I, où il suit un Deug scientifique
en 1985. Il y découvre la
thermodynamique, la relativité et la
mécanique quantique... et poursuit
jusqu'en maîtrise. "En adoptant un
rythme de classe préparatoire, pour
finir bien classé et intégrer une école",
se rappelle l'ancien Morbihannais.
En maîtrise, il s'entiche de physique
du solide et de physique des
lasers. "Le mot laser est magique, il
exerce une fascination sur tout le
monde, depuis l'enfance ! En maîtrise,
on a commencé l'expérimentation et la
recherche, dans le laboratoire de physique
des lasers de Beaulieu, par
exemple pour étudier les propriétés
spectrales et spatiales d'un laser." Ce
premier contact avec un laboratoire
lui donne l'envie de faire une thèse -
après avoir intégrer une école, son
premier objectif pour s'ouvrir un
maximum de portes.
Retombées
Admis dans différentes grandes
écoles, le jeune scientifique choisit
Sup'Aéro, à Toulouse, "pour le prestige
de l'école et la fascination pour
les domaines de l'aéronautique et de
l'espace." À sa sortie, trois ans plus
tard, il doit faire son service militaire.
Il obtient un poste de scientifique
du contingent au laboratoire de
physique des lasers, à Rennes, où il
effectue ensuite une thèse, sous la
direction d'Albert Le Floch. Son
sujet ? "Développer des méthodes de
mesures d'effets très petits dans des
lasers, par exemple pour détecter des
traces de méthane dans l'atmosphère.
C'était une thèse orientée vers des
applications. Je cherche toujours les
retombées possibles."
Ce goût pour le
concret, David Jacob va
le satisfaire sans tarder.
La thèse obtenue, en
octobre 1995, il rejoint la
société américaine Corning,
à Fontainebleau. Ingénieur
chez le leader mondial de la fibre
optique pour les réseaux de télécommunication,
il sera vite chargé
de monter un laboratoire de conception
d'amplificateurs à fibre optique.
"Après le développement, j'apprécie
le contact avec le client, où il faut se
remettre en cause. On valorise notre
solution en discutant de sa problématique
d'intégration. Et travailler dans
une grande entreprise permet de s'ouvrir
à des cultures différentes. En cinq
ans, j'ai beaucoup voyagé en Europe
et aux États-Unis."
Boom et effondrement
En 2000, c'est le boom des télécommunications.
Highwave se lance
à Lannion dans la fabrication de
composants et de fibre optique
spéciale. "Ils savaient que j'étais
Breton. J'ai été recruté pour mettre
en place un département de solutions
d'amplification pour la fibre optique."
L'ancien ingénieur dirige alors
25 personnes, découvre le Trégor
Après une thèse sur les lasers,
David Jacob a choisi les applications
concrètes et la confrontation avec le
client dans le monde de l'entreprise.
et continue à voyager, d'Israël à
la Chine. Mais l'effondrement du
secteur commence en 2001, avec
un impact social traumatisant :
Highwave connaîtra quatre plans
sociaux, passant de 1 100 à 50 salariés.
Depuis octobre 2004, David
Jacob est responsable d'un groupe
de cinq personnes. Ils travaillent sur
des applications lasers, non plus en
télécom, mais militaires, industrielles
(frittage de verre, microsoudure,
impression) ou médicales
(traitement local de pathologie).
Pour cette nouvelle activité, les
clients sont japonais, anglais ou allemands.
Ils ont d'autres contraintes -
David Jacob n'a pas fini de se
remettre en cause. n N.G.
Contact David Jacob,
tél. 02 96 04 23 86,
david.jacob@highwave-tech.com
chercheur en optique
point un phototraceur à haute résolution,
qui produira des composants
optoélectroniques très performants.
Ces objets mettent en forme les
signaux dans les circuits à base de
fibre optique, omniprésents dans les
télécommunications. "En amplifiant
de manière optique les ondes transmises,
on évite les conversions optiqueélectronique
pour gagner du débit."
Dans ce projet, où la concurrence
mondiale est forte, le scientifique
cherche des applications, notamment
en holographie. "Un hologramme
est un composant optique qui
répartit l'énergie lumineuse comme on
le souhaite. En télécommunications,
cela sert notamment pour la commutation.
Les hologrammes servent aussi
dans les laboratoires, dans les viseurs
intégrés aux casques des militaires ou,
par exemple, pour projeter de l'information
sur le pare-brise d'une voiture."
Imagerie quantique
Existe-t-il une relation entre ces
approches pratiques et théoriques ?
Oui : Pierre Pellat-Finet collabore
avec des chercheurs de l'université
de Rio de Janeiro, autour des questions
théoriques liées à l'optique de
Fourier fractionnaire, et imagine que
les chercheurs brésiliens auront
besoin, pour modifier des images
quantiques, de composants holographiques
! En dehors de ces débats
de haute volée, le chercheur est aussi
enseignant, responsable de la première
année du mastère "Physique,
photonique et optique des télécommunications",
qui ouvrira en septembre
à l'UBS. La seconde année se
déroule à Brest et Lannion. À Lorient,
il y a six enseignants-chercheurs en
physique et quatre professeurs
agrégés, pour 250 étudiants en première
année, une centaine en
seconde année et 22 étudiants en
troisième année de licence. Cet
enseignement n'est pas la partie
congrue de son quotidien : il représente
50% de son temps ! Un investissement
rentable, car il estime que
ses étudiants ont de l'avenir :
"L'optique dans les télécommunications
est une réalité aujourd'hui.
Et le développement des télécoms
va retrouver un rythme de croisière,
notamment en Bretagne, une région
bien placée." n N.G.
"' École nationale supérieure des télécommunications de
Bretagne_ "' Centre commun des laboratoires d'optique.
Délégation générale pour l'armement.°' École nationale
supérieure des sciences appliquées et de technologie.
Contact 4 Pierre Pellat-Finet,
tél. 02 97 87 45 56,
pierre.pellat-finet@univ-ubs.fr
1
SCIENCES OUEA 221/NIAI 2005
LES FORCES D'ATTRACTION DE `LA.p:' IQUE
La recherche rennaise au coeur
de l'infiniment petit
SCIENCES WEST 221/IMI 2U05
Travailler à l'échelle de l'atome, dans des laps
de temps de l'ordre de la picoseconde (10'°s),
tel est le défi que vient de relever un membre
du laboratoire rennais "Groupe matière
condensée et matériaux" dans le cadre d'un
projet franco-japonais. Explications.
peine revenu de l'ESRF" de
Grenoble où il vient de passer
une semaine sur le synchrotron pour
une "manip", Laurent Guérin passe
quelques heures à Rennes, avant de
repartir au Japon retrouver ses collègues
de l'Institut technologique
de Tokyo. Laurent Guérin est doctorant
au GMCM (Groupe matière
condensée et matériaux, CNRS/Université
de Rennes 1) depuis deux
ans, dont une année passée au collège
franco-japonais de Tokyo, dans
le cadre du projet Erato (Exploratory
Research for Advanced Technology).
Qu'est-ce qui le fait courir ainsi ?
Réponse : la transition de phase de
matériaux moléculaires en un temps
record, "un domaine en pleine émergence",
comme le précise Hervé
Cailleau, le responsable de l'équipe.
L'étude des transitions de phase
n'est pas nouvelle en soi. Ces changements
d'état physique du matériau,
comme par exemple le passage
de l'état isolant à l'état électrique,
de l'état magnétique à non magnétique...
sont des phénomènes
connus depuis au moins cinquante
ans. Mais leur étude sur des matériaux
dits moléculaires est beaucoup
plus récente. Synthétisés par les chimistes,
ces matériaux sont en
général très complexes et très instables.
Toute la nouveauté des recherches
actuelles réside, d'une part,
dans la rapidité de leurs transitions
de phase et, d'autre part, dans la
rapidité de l'observation de ces
transitions. "Avant, on analysait les
changements de phase en faisant des
moyennes dans le temps, explique
Hervé Cailleau. Aujourd'hui on est
capable de mesurer des transitions à
l'échelle de la picoseconde, c'est-àdire
dans le temps réel que met
un atome à se déplacer !"
En deux picosecondes
Tout commence par l'excitation
du matériel. "La transition est photoinduite,
c'est-à-dire que l'échantillon
est bombardé par un pulse de lumière
extrêmement rapide, des flashs laser
d'une durée de 10-13 seconde !" Après,
on regarde ce qui se passe. Et lors
de la dernière série de manipulations
de Laurent Guérin au Japon,
des méthodes de mesure optique
ont permis de dire que le changement
d'état avait, en effet, eu lieu en
deux picosecondes !
Les méthodes optiques (mesure
de la réflectivité, par exemple) permettent
d'avoir une idée précise de
la vitesse de transition mais ne permettent
pas de savoir ce qui s'est
passé au niveau des molécules et
des atomes. Pour cela, il faut faire
appel à la diffraction des rayons X
(réalisée dans un synchrotron) qui
permet de révéler l'arrangement
spatial au niveau atomique. Mais
dans ce cas, la résolution temporelle
n'est "que" de 100 picosecondes !
"Cela est en train d'évoluer, précise
Hervé Cailleau. Des synchrotrons de
4' génération - qui sont en fait des
accélérateurs de particules linéaires-,
permettront de gagner un facteur
1000 en atteignant la centaine de
femtosecondesj21." Trois appareils de
ce type sont actuellement en projet
ou en phase de lancement dans le
monde : aux États-Unis, au Japon et
en Allemagne. L'équipe du GMCM y
est à chaque fois impliquée.
Ces perspectives pourraient bien
révolutionner le monde des Tic'''.
L'ultrarapidité de ces vitesses de
transitions pourrait en effet être
appliquée au routage du signal dans
les fibres optiques, ou encore au
stockage des données dans les ordinateurs,
deux principes qui passent
par des phénomènes de commutations
entre deux états. Or, un temps
de commutation de l'ordre de la
picoseconde correspond à une
fréquence de l'ordre du terahertz
(10'2Hz), soit un gain d'un facteur
1000 par rapport à la technologie
actuelle.
Pas avant une dizaine
d'années
"Attention, ces applications ne se
concrétiseront pas avant une dizaine
d'années", a l'air de s'impatienter le
chercheur. Comme quoi l'échelle de
temps d'un physicien peut parfois
être longue ! e N.B.
ESRF : European Synchrotron Radiation Facility.
I femtoseconde = 10" seconde. "' Tic : Technologies de
l'information et de la communication.
Hervé Cailleau,
herve.cailleau@univ-rennesl.fr,
Laurent Guérin,
laurent.guerin@univ-rennesl.fr
L'é~tillon à analyser,
un cristal, est placé
au centre du dispositif
(au sommet du cône).
Le laser qui émet les flashs de
lumière se trouve à gauche).
2° CONFÉRENCE
Du 24 au 28 mai prochains,
la communauté des
physiciens travaillant sur
les transitions de phase se
retrouvera à Rennes pour
un 2' colloque international.
Le premier avait eu lieu
au Japon et avait réuni plus
de 100 personnes.
www.gmcm.univrennesl.
fr/pipt
La jeune équipe
u GMCM scrutas e's
transitions de phase.
Laurent Guérin (2' à gauche),
Hervé Cailleau (tout à droite).
` iE
Spécialiste des lasers, Raymond Le Bras
est l'un des deux cofondateurs d'Oxxius.
Parmi les objets quotidiens nés des recherches
en physique, les lasers sont devenus très banals.
Mais pas tous. À Lannion, la jeune société Oxxius
est spécialisée dans les sources laser miniatures.
Elle part aujourd'hui à la conquête de plusieurs
marchés.
e marché des techniques d'optiques
appliquées aux sciences du vivant,
c'est-à-dire la biophotonique, est estimé
à cinq milliards d'euros en 2005, nous
espérons en conquérir une part !"
Raymond Le Bras est le directeur
technique et cofondateur d'Oxxius,
dirigée par Thierry Georges. Créée
en 2002, la société lannionaise développe
des sources laser miniaturisées,
dans différents domaines de
longueur d'onde, autour du bleu
(477 nm) et proche de l'ultraviolet.
"Dans les biotechnologies, la première
application est l'illumination cellulaire,
explique Raymond Le Bras. D'autres
applications concernent les analyses
biomédicales ou la microélectronique,
pour produire des circuits intégrés."
L'an dernier, deux sources laser
conçues chez Oxxius ont été utilisées
par l'lfremer, pour l'éclairage de
milieu sous-marin. Sous plusieurs
dizaines de mètres sous l'eau, le
laser éclaire quelques centimètres
devant lui et est relié à une caméra.
Chaque composant éclairé apportant
une réponse lumineuse différente
et l'analyse du photoplancton
est ainsi possible.
Avec I'Ifremer
Un autre exemple est la détection
de polluants en mer. Ce type d'applications
est rendu possible grâce à la
technologie développée par Oxxius :
la miniaturisation des sources laser.
"Nos technologies reposent sur la
maîtrise de cristaux pompés par diode
laser, décortique Raymond Le Bras.
Chaque cristal, pour restituer de
l'énergie sous forme lumineuse, est
excité par une pompe, qui est une
diode. Ces cristaux ont des caractéristiques
particulières, de forme et de
nature, et la façon de les assembler,
ainsi que le traitement qu'ils subissent,
sont des technologies brevetées."
La société emploie 15 personnes,
dont la moitié au département de
recherche et développement,
notamment des ingénieurs venus
de l'Enssat"' de Lannion. La mise en
place des produits sur le marché et
la commercialisation démarrent ces
jours-ci. Le réseau de distribution se
met en place. Lan 2006 pourrait être
une grande année. N.G.
"' École nationale supérieure des sciences appliquées et de
technologie
Raymond Le Bras,
tél. 02 96 48 70 28, rlebras@oxxius.com,
www.oxxius.com
-,La société
trégorroise
est spécialiste
des sources
.miniaturisées
r
Les lasers d'Oxxius se lancent
sur le marché
~
SCIENCES OUEST 22IM1AI2005
Annick Chauvin.
-+ LES FORCES D'ATTRACTION DE LA PHYSIQUrn
Du noyau à l'ionosphère
La physique à l'écoute de la Terre
Parmi les vastes champs auxquels peut s'appliquer
la physique, il en est un qui se trouve juste sous
nos pieds. Il s'agit de notre bonne vieille planète
Terre ! La géophysique permet de l'ausculter
et d'en percer quelques secrets, mais nous projette
aussi parfois vers les hautes sphères de l'iono
et de la magnétosphère !
L'ÉTUDE
DE L'AIMANTATION
PERMET DE DATER
Archéoscience ou
paléomagnétisme ? Qu'il s'agisse
d'une roche ou d'un morceau de
terre cuite, la mesure de
l'aimantation permet de dater les
objets. C'est pourquoi, à Rennes,
les deux laboratoires d'archéo et
de paléomagnétisme se sont
regroupés au sein de l'UMR
Géosciences (Caren) il y a
maintenant six ans, mettant ainsi
en commun leurs savoir-faire et
leurs équipements. C'est ainsi que
l'équipe accueille en ce moment
deux étudiantes dans le cadre
d'un programme européen. Elles
travaillent sur la datation de
fours archéologiques situés en
Espagne et en Italie. La méthode
couramment utilisée consiste à
couler du plâtre sur les pièces
avant leur prélèvement de façon
à obtenir un plan bien horizontal
et à reporter la direction du nord.
Elles sont ensuite débitées sous
des formes isotropes (cylindres ou
cubes), c'est-à-dire dont les
propriétés ne dépendent pas de
la direction, pour ne pas gêner la
mesure de leur aimantation. n
NA vant les années 70, on
enregistrait plus de bruits
qu'autre chose !", plaisante Annick
Chauvin, responsable du groupe
paléo-archéomagnétisme de l'UMR
géosciences du Caren"', en faisant
allusion aux premiers instruments de
mesures magnétiques et sismiques.
Depuis trente ans, magnétomètres
et sismomètres ont en effet gagné
en sensibilité et le stockage des
données s'est développé grâce aux
progrès apportés par l'informatique :
la géophysique a pris son essor ! La
discipline s'inscrit entre observation
naturaliste et démarche mathématique
théorique.
"J'ai été fascinée par la tectonique
des plaques au début de mes études,
poursuit Annick Chauvin. Et donc
l'idée de pouvoir y appliquer des outils
issus de la physique m'a tout de suite
beaucoup plu. Les données que l'on
recueille viennent compléter, infirmer
ou confirmer les observations des
géologues. Des méthodes comme la
tomographie électrique° permettent,
par exemple, de «voir» la structure
interne d'un volcan comme La
Soufrière." L'imagerie géophysique
est un secteur particulièrement bien
représenté à Rennes, sous la houlette
de Dominique Gibert. Outre
l'étude de la propagation des ondes
sismiques en surface et subsurface
(jusqu'à 100 m de profondeur) dans
des milieux hétérogènes, le chercheur
a développé des outils d'imagerie
très spécifiques permettant de
faire des mesures en puits, grâce à
des sondes verticales et de ramener
des images inédites de volcans.
L'eau et le feu
La géophysique, c'est aussi tout le
travail des hydrologues qui cherchent
à suivre la circulation de l'eau
dans les sols et les sous-sols. Les
outils de physique, et de modélisation
en particulier, viennent encore
une fois compléter les observations
et les prélèvements effectués sur
le terrain, qui ne permettent pas
d'avoir une vue globale de la réalité.
Un carottage ne renseignera par
exemple que sur un diamètre et une
profondeur limités. Les techniques
de modélisation permettent de
palier cette méconnaissance du
milieu''.
La géophysique à Rennes, c'est
enfin l'étude de l'aimantation de
roche ou de matériels humains
comme les terres cuites ou les
briques (voir ci-contre). Or, cette
information est intéressante à plusieurs
titres. Connaître l'orientation
du champ magnétique moyen
d'une roche permet d'en déduire
les périodes d'inversion du champ
à la surface de la croûte terrestre
(l'échelle des inversions du champ
magnétique terrestre remonte
actuellement jusqu'à 250 millions
d'années), et aussi de repositionner
les roches dans l'espace et le temps.
"On peut suivre le déplacement d'une
plaque comme la plaque Armorica,
poursuit Annick Chauvin, ou encore
comprendre le mode de formation des
montagnes. On sait ainsi que la
chaîne des Andes s'est formée par
rotation."
Vents solaires
La connaissance de l'intensité du
champ magnétique terrestre peut
par ailleurs en dire long sur ce qui se
passe au coeur de la Terre ou au
contraire, à plusieurs dizaines de
kilomètres au-dessus... Cette intensité
est en effet principalement due
aux mouvements de convection du
noyau de la Terre, composé de fer et
de nickel (champ principal), mais
aussi à des sources externes que
sont les courants électriques dans
l'ionosphère et la magnétosphère,
eux-mêmes dus au vent solaire
responsable des orages magnétiques
(champs externes). "Cette
question des champs magnétiques
externes fait intervenir des phénomènes
extrêmement complexes,
explique encore Annick Chauvin.
Elle mobilise d'ailleurs beaucoup
plus de chercheurs que les champs
internes. Cela s'explique évidemment
par le développement important des
techniques spatiales ces dernières
années, mais aussi par le fait que le
vent solaire est parfois la cause de
l'endommagement ou de la perte de
satellites." n N.B.
"' Caren : le Centre armoricain de recherche en environnement
est un institut fédératif de recherche associant des équipes
de l'Université de Rennes I, Rennes 2, du CNRS. et
d'Agrocampus Rennes. "' La tomographie électrique se base
sur la mesure de la résistivité en 3D de la zone à étudier.
Voir l'article "Le sol et l'eau, deux éléments indissociables',
page 14 du n° 214 de Sciences Ouest.
Contacts 4 Annick Chauvin, responsable
du groupe paléoarchéomagnétisme
de Géosciences, tél. 02 23 23 60 92,
annick.chauvin@univ-rennesl.fr ;
Philippe Lanos, archéosciences,
philippe.lanos@univ-rennesl.fr
Un laboratoire breton
tTèsattractif
Depuis le début du XIXe siècle et les premiers liens
que le physicien danois Hans Christian Oersted
établît entre électricité et magnétisme, la recherche
sur ce phénomène naturel n'a cessé d'exciter la
curiosité des scientifiques. Désormais, c'est à
l'échelle nanométrique que les physiciens du
Laboratoire de magnétisme de Bretagne (LMB)(1)
s'activent, appliquant leurs découvertes au
domaine informatique, à l'électronique portable,
à la téléphonie mobile ou encore à l'appareillage
numérique.
'est grâce aux liens privilégiés
que les chercheurs brestois
entretenaient avec les sommités de
la discipline que le Laboratoire de
magnétisme de Bretagne de l'Université
de Bretagne occidentale
ILMB) a vu le jour, il y a six ans.
Aujourd'hui, grâce à des équipements
modernes et à une forte
dynamique de groupe, les huit
enseignants-chercheurs et l'ingénieur
de recherche CNRS s'activent
autour de problématiques qui
débouchent sur des progrès industriels,
économiquement très porteurs
:
"La compétence de notre laboratoire
est le magnétisme général, mais notre
spécialité demeure le travail sur l'échelle
nanométrique, explique Mikhail
Indenbom, professeur et directeur
du LMB. Nous nous intéressons particulièrement
aux systèmes des multicouches.
C'est la recherche la plus
moderne qui touche le magnétisme
depuis ces vingt dernières années."
Si l'étude de la matière au XIX'
puis au XX' siècle a permis d'explorer
plus finement les phénomènes
de magnétisme, ce n'est
pourtant qu'à la fin des années 80
que la principale révolution s'est produite,
lorsqu'Albert Fert, médaille
d'or du CNRS en 2003, a mis en
lumière les applications du spin
par sa découverte de la magnétorésistance
géante.
Le spin est une propriété fondamentale
que possèdent toutes les
particules constituant la matière
(atomes, électrons, neutrons...), tout
comme le sont la masse et la charge
électrique. Cette propriété confère
aux atomes le comportement de
petits aimants. Ainsi, lorsqu'ils sont
soumis à un champ magnétique, ils
ont tendance à s'aligner avec celuici,
un peu à la manière de l'aiguille
d'une boussole. L'idée à la base de
l'électronique de spin est donc de
faire passer le courant d'électrons à
travers des couches ultrafines de
matériaux ferromagnétiques, c'est-àdire
de matériaux aimantés comme
le fer ou le nickel.
"Il y a cinquante ans, la recherche
sur le magnétisme s'élaborait autour de
la compréhension des propriétés des différents
if
férents composés magnétiques. C'était
un magnétisme de volume, voire de
surface, précise Jamal Ben Youssef,
ingénieur au CNRS, chargé de l'élaboration
et de l'étude des propriétés
des matériaux au LMB. Nous sommes
passés ensuite à l'étude des couches
minces et ultraminces. Aujourd'hui,
nous travaillons sur des systèmes de
multicouches, à une échelle où les propriétés
électroniques des métaux sont
largement modifiées par l'existence
d'interactions d'origine interfaciale. Ce
domaine de recherche en nanosciences
est aujourd'hui en forte expansion."
Io ah
how
~
~
Structure de grenat monocristallin
élaboré par épitaxie (jets moléculaires)
(a) en labyrinthe - (b) en bulle.
Séduits par les promesses technologiques
de ces travaux sur le
magnétisme moderne, des géants
industriels comme Dassault Aviation,
Saint-Gobain, Schlumberger ou
encore Thalès ont noué, au fil des
années, des liens très étroits avec le
LMB : "Les applications de nos travaux
sont immenses, rappelle Jamal
Ben Youssef. Nous effectuons, par
exemple, des recherches sur les matériaux
absorbants pour les micro-ondes
qui peuvent avoir une conséquence
directe sur les problèmes de compatibilité
électromagnétique.
En règle générale, les découvertes
faites autour de la magnétorésistance
ont des débouchés très concrets dans les
secteurs des technologies de l'information,
des télécommunications ou de la
médecine et ont renforcé la recherche
sur les thématiques concernant le
magnétisme et le développement des
nanostructures magnétiques." n C.B.
'' Laboratoire de magnétisme de Bretagne (CNRS FRE
2697), département de physique, UFR Sciences et techniques,
Université de Bretagne occidentale (UBO).
Contact 4 Mikhail Indenbom,
indenbom@univ-brest.fr
Quatre procédés techniques
développés au sein du LMB sont
suffisamment mûrs pour être
transférés en industrie (offres
technologiques) via un contrat de
licence. Une compétence (offre
de savoir-faire) a par ailleurs été
identifiée comme pouvant faire
l'objet d'un contrat de recherche
avec un autre partenaire.
Offre de savoir-faire
Élaboration de couches minces,
ultraminces, multicouches et
nanostructures magnétiques.
Offres technologiques
Nouveaux matériaux à fort
potentiel d'application pour les
absorbants micro-ondes et
l'agilité en fréquence.
Nouveaux matériaux à fort
potentiel d'application pour
l'imagerie magnéto-optique et
amplificateurs lasers.
Matériaux innovants à fort
potentiel d'application pour les
Mems magnétostrictifs.
Nouveaux matériaux à fort
potentiel d'application pour les
nanostructures pour
l'électronique de spin.
Chacune de ces offres est
présentée succinctement sous
forme de fiche. Cet effort de mise
en forme et de diffusion est
mené grâce au service de
valorisation de la recherche de
l'UBO qui devrait très bientôt
regrouper l'ensemble des offres
des laboratoires de l'université
sur son site Internet. Des journées
de rencontre entre laboratoires
et entreprises sont également
programmées dans les prochains
mois.
Vincent Lamande,
chargé de valorisation de la
recherche, tél. 02 98 01 80 35,
vi ncent.lamande@un iv-brest.fr,
www.univ-brest.fr
LE LMB VALORISE
SA RECHERCHE
SCIENCES o0E5TI21IMN 2005
Uu = k. Ycc
Um:.k.yn
SCIENCES OUEST 221/NIAI 2005
-* LES FORCES D'ATTRACTION DE 't'"''
Dans le cadre de l'Année mondiale de la physique,
le poète Yvon Le Men a invité à Lannion deux
physiciens rennais, Renaud Delannay et Gérard
Le Caër, pour présenter leur métier au public.
Un second échange, qui s'annonce riche, est prévu
à Rennes.
À Lannion
et Rennes,
une rencontre
entre un poète
et deux
physiciens .
Le poète Yvon Le Men jette
des ponts vers la physique.
idée d'Yvon Le Men, auteur
reconnu de nombreux ouvrages
de poésie, est plutôt rare. Pendant
deux heures, en compagnie de
deux physiciens de l'Université de
Rennes 1, le professeur Renaud
Delannay et le directeur de
recherche Gérard Le Caë► ', il joue le
rôle de médiateur avec le public. La
première séance a eu lieu le 10 mai,
au Carré magique à Lannion, la
seconde est prévue cet automne, sur
le campus de Beaulieu. Il pose aux
chercheurs des questions simples
sur leurs métiers. L'occasion d'en
savoir un peu plus sur les
nanomatériaux ou les milieux
granulaires. "Mais ce ne sont pas les
jeux du cirque, sourit Gérard Le Caër,
qui est le cousin d'Yvon Le Men.
Plutôt une veillée, où l'on échange
autour de la physique, avec le public.
Comment l'on fonctionne et pourquoi."
"On oppose toujours la littérature à
la science, mais ces approches sont
complémentaires, souligne Yvon
Le Men. La démarche de physicien
de Gérard Le Caër est proche de la
mienne. Il s'est jeté dans la science
pour voir plus grand, aller au sieur du
mystère, par le biais de la physique -
et moi, par le biais du poème." Son
métier, à lui, consiste notamment à
écrire "des poèmes très courts, comme
une équation qui résumerait un
ensemble d'énergies." Les rencontres
sont ponctuées de lectures de
poèmes sur la nature. "La nature est
le lien le plus évident entre la physique
et la poésie. Une vague, une
roche ou une fleur, c'est une réalité
physique, mais aussi un projet poétique,
parla lumière qu'elle dégage."
En apesanteur
Convaincu, le poète trégorrois
multiplie les exemples de connexions
entre les deux univers. Il cite le
physicien allemand Reinhard Furrer,
qui a embarqué sur la navette Challenger.
Une amie de ce cosmonaute,
qui a écrit ses impressions poétiques
en apesanteur, est justement
l'éditrice du poète. Son texte
Demain sera une autre Lune a été
traduit en français et inclus dans le
recueil de poèmes d'Yvon Le Men,
Il fait un temps de poème''. "Reinhard
Furrer nous parle des couchers de
lune, de la lumière, c'est magnifique !"
Une autre rencontre, que n'oublie
pas Yvon Le Men, s'est faite avec
Hubert Reeves, "qui a donné des titres
de poètes à ses livres""'. Sans oublier
bien sûr l'auteur d'Euclidiennes'°', le
poète majeur Eugène Guillevic
"fasciné par le minéral, la géologie, les
plantes." Enfin, Yvon Le Men estime
que physique et poésie se ressemblent
pour d'autres raisons : "On
n'est pas chercheur aujourd'hui pour
l'argent. C'est un travail à long terme,
comme un écrivain." n N.G.
rC.
"' Renaud Dehunay est responsable de l'équipe "Physique du désordre des milieux granulaires et des mousses",
au sein du Groupe matière condensée et matériaux (wwwgmcm.univ-rennes l rl, dont (ait partie Gérard Le Caér.
Fil Filigranes, 1996. " Le litre de fourrage d'Hubert Reeves Patience dans l'azur est par exemple une
citation de Paul Valéry "Patience, patience / Patience dans l'azur ! / Chaque atome de silence / Est la chance
d'un huit mûr".'" Éd. Gallimard, 1967.''" Blaise Pascal, Pensées, 72, Disproportion de l'homme.
~
~ 19
Rencontres entre physiciens
et étudiants aux beaux-arts
À première vue, entre des étudiants aux beaux-arts
et des doctorants en physique, la distance s'évalue
en années-lumière. Mais dans le cadre d'un atelier
sur l'infiniment petit et l'infiniment grand,
des rencontres d'un nouveau type se déroulent
à Rennes.
La collision entre physiciens et
graphistes remonte à septembre
2004. Le plasticien Michel
Palix, qui enseigne à l'école des
beaux-arts de Rennes, lance à cette
date son atelier sur la thématique
"De l'infiniment petit à l'infiniment
grand", en se référant à un texte de
Pascalj5'. Il ignore encore que l'année
2005 est celle de la physique. Daniel
Bideau, qui apprend que ce thème
est un objet d'études chez les graphistes,
présente alors aux beauxarts,
en octobre, une conférence sur
ce thème, vu par le physicien.
Depuis, tous les 15 jours, des chercheurs
ou des doctorants en physique
viennent partager leur vision
du monde avec ces étudiants, qui
s'en inspirent dans leur travail.
"Beaucoup de plasticiens utilisent
des outils de physiciens, comme les
capteurs ou les lasers, rappelle
Michel Palix. Et le physicien utilise
l'image, pour visualiser un phénomène.
Lors des rencontres avec les
doctorants, les étudiants arrivent en
candide et ne s'encombrent pas de
théorie. Ils soumettent leur question
au physicien, qui sourit, plutôt surpris,
et cela modifie son attitude par
rapport à son travail. C'est un enrichissement
mutuel entre des gens
d'art et de science."
Fractal
Les trois étudiantes Insoo,
Marceline et Morgane, en troisième
et cinquième années, ont le projet
de réaliser une tapisserie géante,
qui sera exposée avec les autres
projets dans la salle des pas perdus
du Parlement de Bretagne, en
novembre 2005. Cette tapisserie
représentera des images venues de
l'infiniment petit : des moisissures !
"Les physiciens s'intéressent au développement
structuré des moisissures,
à leurs différentes modalités de reproduction,
en branche ou en arc de
cercle, argumente Morgane. Nous
cultivons et photographions les moisissures
à un certain stade de développement,
quand leur structure
fractale apparaît."
Insoo, Marceline et Morgane
basent leur approche de graphistes
sur des réflexions de physicien.
Thomas, de son côté, photographie
les écrans neigeux de télévision
sans programme. Il projette
d'exposer l'une de ses photos, sur
un support de 8 m sur 12. "Dans cette
imagerie simple, la relation aux différentes
échelles, petit et grand, comme
le grain de sable et la planète, s'estompe.
C'est une image suspendue,
hors temps." Lui aussi branché sur le
cosmos, Eslevan conçoit une boîte
obscure de deux mètres sur trois. À
travers trois oculaires différents, l'oeil
aperçoit l'intérieur. Des billes de
polystyrène s'y agitent, des lumières
flashent et des miroirs trompent la
perspective. L'infiniment petit s'y
transforme en infiniment grand,
selon le regard du spectateur. Qui a
dit que la physique ne faisait pas
rêver? n N.G.
Contact -h Michel Palix, enseignant
à l'école des beaux-arts de Rennes,
tél. 06 73 87 61 73, mpalix@free.fr
SCIENCES OIIE ST 2211MpI 2005
i LES FORCES D'ATTRACTION DE LA
La physique en i
Voir le monde autrem
SCIENCES OUEST 22M,IN?COS
Que ce soit au
quotidien, derrière
des objets qui nous
sont familiers,
ou grâce à des
technologies qui
permettent
d'explorer
l'infiniment grand
ou l'infiniment petit,
la physique se
montre ici sous son
meilleur jour.
Les scientifiques du
CNRS qui ont réalisé
cette exposition dans
le but de montrer
que la discipline est
belle, aussi bien
esthétiquement
qu'intellectuellement,
ont réussi leur pari.
a physique aujourd'hui" est une exposition composée de quatre parties
complémentaires. La première concerne la physique au quotidien
et les trois autres sont rattachées à des grands thèmes de recherche parmi les
plus spectaculaires : les nanosciences, la cristallographie et l'astrophysique.
La physique au quotidien
Se déplacer, communiquer, voir l'invisible,
consommer de l'énergie... sont autant d'actions
banales de la vie quotidienne que nous réalisons
naturellement sans nous poser de questions. Or, si
ces moyens de transport, ces appareils ou ces
outils nous rendent tant de services, c'est grâce à
la résolution de problèmes d'aérodynamisme, de
résistance à la surpression, ou de propulsion..., c'est
grâce à la découverte des supraconducteurs, du
rayon laser ou à la mise au point des fibres optiques...
La physique est partout tout autour de nous !
Cristallographie et
physique
Malgré sa beauté, cette photo de cristaux de béryl
a peut-être du mal à vous séduire. Mais peut-être
changerez-vous
d'avis quand vous
saurez que le
béryl est un silicate
naturel d'aluminium
et de
bérylium cristallisés,
dont la composition
chimique
et la couleur peuvent
varier. Autrement
dit que vert
il se nomme émeraude et bleu clair il porte le doux
nom d'aigue-marine... !
Qu'ils soient à l'échelle macroscopique et montés
sur un support d'un métal précieux quelconque ou à
l'échelle atomique pour la fabrication de
semiconducteurs, les cristaux nous réservent bien
des secrets.
L'exposition est visible jusqu'au
10 juin au siège du CNRS à Paris,
3, rue Michel-Ange, 75016 Paris.
Elle est ouverte à tous les
personnels du CNRS et
aux scolaires sur rendez-vous
au01 44 96 40 00.
Disponible en itinérance
Réalisées en plusieurs
exemplaires, les quatre parties
peuvent être louées ensemble
ou séparément. La diffusion
en est assurée par l'Espace
des sciences.
Patrick Le Bozec,
tél. 02 99 31 79 10,
patrick.lebozec@espace-sciences.org
Nanophysique et
nanosciences
Les microtechnologies permettent de fabriquer des
surfaces artificielles dont les propriétés s'inspirent
de celles de la nature, comme cette surface
superhydrophobe sur laquelle une goutte d'eau
garde la forme d'une perle. À l'échelle du nanomètre,
il devient possible d'obtenir des couches d'atomes
parfaitement ordonnés, dont la composition
est totalement maîtrisée (croissance 3D). Les
multicouches réalisées de la sorte étant à la base des
composants qui constituent les têtes de disques
durs des ordinateurs. Des exploits rendus possibles
grâce aux progrès formidables réalisés dans le
domaine de l'observation.
Astrophysique
"Les observations qui soutiennent la théorie du big
bang impliquent que 95 % du contenu de l'univers soit
inconnu." Pour autant, depuis quelques décennies,
l'essor de l'exploration spatiale a permis de passer
de l'autre côté de l'écran que constitue l'atmosphère
et les instruments de plus en plus précis de regarder
de plus en plus profond dans l'univers. Il reste
encore beaucoup à découvrir, mais les informations
et les images ramenées sur les 5% suscitent déjà
8 beaucoup d'intérêt pour les Terriens que nous
sommes !
Colloque (Rennes)
Du 21 au 24 octobre/
53- journées nationales des
professeurs de physique et chimie
cff• La mer et les
0
de des Professnrs ce PhyApt e de Chem: ~73~
Mar .,r:Ncommum.ae,cm„ c~j
Mn... a.atn mW
RENNES
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n.~;-. n
Conférences (Rennes)
8 juin/Matière ultrafroide : au coeur
de la physique quantique
14 septembre/Les antennes miniatures
pour la détection et la communication
5 octobre/Pleine lumière sur les
matériaux moléculaires : une histoire
ultracourte
9 novembre/Nanotechnologies :
de l'atome au laser
7 décembre/Quand les grains
s'envoient en l'air : un capitaine de
vaisseau spatial vous raconte ses expériences.
Ce cycle de conférences est proposé par
l'Institut de physique de Rennes. Il est animé
par des chercheurs rennais. À 20h30,
amphithéâtre Donzelot, 6, rue Kléber, Rennes.
Rens.- Eric Collet, Université de Rennes 1,
tél. 02 23 23 65 32.
Retrouver le programme et la présentation de l'ensemble des manifestations organisées
en Bretagne sui http://amp2005-bretagne.univ-rennesl.fr
L'ensemble des manifestations organisees par le CNRS sur : http://physique2005.cnrs.fr/
D'autres relais dans la région :
À Lorient via le CCSTI. Un lien a été activé sur son site de Lorient pour relayer les initiatives
morbihannaises. R CCSTI Lorient, www.ccstilorient.org/
A Brest, via l'UBO. David Spenato, du département de physique, coordonne les actions pilotées
par l'université - David Spenato, david.spenato@univ-brest.fr, www.univ-brest.fr/
physique/amp2005/
vous annuel des enseignants de physique et
chimie, organisé en 2005 à Rennes. Au programme,
des conférences sur le verre, les
micro-ondes, le stockage de l'énergie, la domotique...,
et aussi des visites de sites technologiques,
industriels et touristique, tels que
l'observatoire astronomique de la Couyère
(35), le musée des Télécoms de Pleumeur-
Bodou (22), le zoopôle de Ploufragan (22).
Reg Laurence Le Cavez,
tél. 02 99 41 58 64,
laurence.le-calvez@wanadoo.fr
télécommunications
seront
. particulièrement
à l'honneur
au cours
'de ce rendez-
Films (Rennes)
Du 14 au 17 novembre/Science à voir
Quatre soirées sont programmées. Elles
commencent chacune par la projection d'un
documentaire scientifique de 30 à 45 mn,
suivie d'un débat animé par trois ou quatre
intervenants (chercheurs, médecins...). Les
thèmes retenus : médecine et biophysique,
physique et cartoon, géomorphisme,
événements rares. "Science à voir " est
organisé par le service culturel de l'Université
de Rennes 1. Les séances ont lieu à 18 h 30,
amphithéâtre Donzelot, 6, nie Kléber, Rennes.
Service culturel de l'Université
de Rennes 1, tél. 02 23 23 55 68,
www.ecve.univ-rennesl.fr
Expositions itinérantes
Les physi'curieux
Pousser les jeunes à s'émerveiller de la
mousse qui se forme dans leur tasse de
chocolat le matin, du faisceau laser qui
transmet la musique, ou encore des irisations
d'un film d'eau savonneuse, tel est l'objectif de
l'opération "Les physi'curieux". Un camion va
sillonner la Bretagne pendant toute l'année
2005 et les trente expériences de physique
proposées, relatives à six domaines de
recherche développés dans la région, ont lieu
dans les locaux des collèges et des lycées.
Les prochaines étapes : Du 23 au 27 mai/
Lycée Saint-Martin, Rennes. Du 31 mai au
3 juin/Collège Paul-Éluard, Mur-de-Bretagne.
Du 6 au 10 juin/Collège Charles-le-Goffic,
Lannion. Du 13 au 17 juin/Collège Camille-
Claudel, Saint-Quay-Portrieux.
L'opération est le fruit
de la collaboration entre
des laboratoires de
l'Université de Rennes I,
de l'UBO et de l'Abret.
Rens. -► Pour accueillir l'animation,
tél. 02 96 46 60 50,
physi.cu rieux@abret.asso.fr,
http://physi.curieux.free.fr
Bibliographie
Quelques titres choisis par la bibliothèque
des Champs Libres (futur espace sciences
et techniques) parmi les nouveautés sur la
physique, pour poursuivre la réflexion :
La physique mot à mot
Conçu comme un dictionnaire, cet ouvrage
permet de couvrir l'ensemble des connaissances
en physique.
-1 Bernard Diu, Bénédicte Leclercq,
Odile Jacob sciences, 2005.
H.A. Lorentz (1853-1928) : la
naissance de la physique moderne
Ce livre constitue la première biographie
consacrée à Hendrick Antoon Lorentz,
considéré comme le père de la physique
modeme.
Jean-Jacques Samueli, Jean-Claude
Boudenot, Ellipses, 2005.
Qu'est-ce que la relativité ?
Un texte très court et largement vulgarisé
pour comprendre ce que recouvre la
théorie de la relativité, celle de l'espacetemps
et pour saisir la fameuse formule
E=mc2.
-i François Vannucci, Le pommier
"les petites pommes du savoir", 2005.
L'empire du temps : les horloges
d'Einstein et les cartes de Poincaré
L'auteur, enseignant en histoire de la
physique à Harvard, aborde ici la notion de
simultanéité temporelle à travers les
travaux "à la fois extraordinairement
proches et éloignés" de deux grandes
personnalités du monde des sciences.
Peter Galison, Robert Laffont, 2005.
L'image du monde, de Newton à
Einstein
Cet ouvrage, qui fait suite à L'image du
monde, des Babyloniens à Newton, retrace
de façon synthétique et accessible à des
non-scientifiques l'histoire de la
perception de l'univers. Le style est
efficace, avec des encarts explicatifs, des
portraits et de nombreux schémas.
-~ Arkan Simaan, Vuibert, 2005.
Supercordes et autres ficelles :
voyage au coeur de la physique
L'auteur, chercheur à la Nasa, nous offre en
600 pages un tour d'horizon des notions
fondamentales de physique. Largement
illustré et très documenté : un ouvrage de
base.
-t Carlos Galle, Dunod, 2004.
Fête de la science
\ 1 / # L'édition 2005 de la Fête de la science sera évidemment sous le signe de la physique.
Plein d'autres événements seront programmés à cette occasion, du 10 au 16 octobre
2005. À Rennes, le Parlement de Bretagne sera au coeur de l'événement, avec un projet
d'éclairage de sa façade et des expositions. Des conférences seront proposées à Lorient.
Le mois prochain : La météo 21
SCIENCES OUES1 221/MAI 2UD5
4 (:UMMEN1PA fv1ARC
01"
.
Contrairement à la lumière
du soleil, la lumière du laser
est monochromatique,
très directionnelle et son faisceau
est quasi parallèle. Autant de
particularités qui sont utilisées
pour des applications
extrêmement variées.
LES APPLICATIONS
Fin, monochromatique, peu divergent, puissant,
le rayonnement laser a des propriétés
particulières par rapport à un faisceau de
lumière classique. Elles induisent des applications
très variées.
Dans l'industrie
On les utilise pour leur puissance et leur précision (et
contrairement aux outils classiques, ils ne s'usent pas !) :
marquage par un faisceau laser piloté par ordinateur,
soudage (le laser fait fondre le métal), découpage,
perçage, décapage (des monuments historiques, par
exemple). On emploie également des faisceaux lasers
pour aligner des machines sur une chaîne de montage
ou implanter des bâtiments sur un terrain.
En médecine
Depuis une quinzaine
d'années, les lasers sont
des outils privilégiés des
chirurgiens : en concentrant
le faisceau de lumière sur
des zones très précises des tissus du corps humain, on
peut sectionner ou réparer des tissus, coaguler des
vaisseaux sanguins, détruire des lésions sans léser
les zones voisines, ce qui s'avère beaucoup moins
traumatisant que les techniques chirurgicales
classiques. Ils sont aussi utilisés en photothérapie : un
médicament peut être "activé" par la lumière en un
endroit précis du corps humain pour détruire une
22 tumeur, par exemple.
En informatique et dans l'audiovisuel
La technologie à base de très petits lasers (diodes
laser) a permis la lecture de quantités considérables
d'informations stockées numériquement sur des
disques gravés.
En télémétrie
On peut mesurer très précisément des
distances grâce au temps mis par la
lumière pour les parcourir. Des distances
considérables même ! Ce n'est pas de la
science-fiction : des miroirs déposés sur la Lune par
les missions Apollo successives peuvent réfléchir de
puissants faisceaux lasers émis depuis des stations
terrestres, montrant que notre satellite unique
s'éloigne de nous... de 3,8 m par siècle !
Dans le domaine des
télécommunications
Nul ne conteste la véritable révolution sociétale que
représente Internet. Mais sait-on toujours que c'est
encore le laser qui l'a permise ? Les télécommunications
ont en effet pu bénéficier à la fois de la très
grande stabilité en longueur d'onde du laser et de la
directionnalité du faisceau qui permet de le canaliser
dans une fibre optique.
En recherche fondamentale
Les lasers restent bien sûr l'un des
instruments favoris des physiciens et
des chimistes, qui les utilisent pour sonder les secrets
de la matière ou la modeler à l'échelle moléculaire.
MN 2005
Le laser, invention majeure du XX' siècle, fait
aujourd'hui partie intégrante de notre quotidien.
Pour preuve, l'acronyme "Light Amplification
by Stimulated Emission of Radiation" est devenu
un nom commun. Il en existe de nombreuses
formes : de la petite diode de nos lecteurs de CD
jusqu'aux faisceaux ultrapuissants qui découpent
les métaux, ou désintègrent les missiles ennemis.
Mais comment produit-on un "rayon laser" ?
Cette année mondiale de la
physique, où l'on commémore
le centenaire de cinq articles fondateurs
d'Albert Einstein, est l'occasion
de rappeler que le laser est
une découverte à laquelle il n'est
pas étranger. De façon plus ou
moins directe en découvrant en
1905 les photons, ces petits grains
qui composent la lumière, mais
surtout en décrivant théoriquement
en 1917 le phénomène à la base
du principe du laser : l'émission
stimulée.
L'émission stimulée
Les atomes possèdent des
niveaux d'énergie et peuvent passer
de l'un à l'autre, un peu comme on
monte ou descend d'une échelle,
en absorbant ou en émettant un
photon. Un atome excité qui revient
spontanément vers son état fondamental
émet un photon dans n'importe
quelle direction de l'espace :
c'est la fluorescence. Par contre si
cette désexcitation n'est pas spontanée
mais provoquée par la rencontre
avec un photon adéquat, le
photon émis a les mêmes caractéristiques
que le photon initial. Si cette
"réaction" peut se produire un grand
nombre de fois, on peut obtenir une
collection de photons identiques
(même "couleur" ou même longueur
d'onde) se propageant ensemble
dans la même direction. D'où le
rayon laser.
L'oscillateur laser
Pour obtenir l'effet laser, il
faut donc préparer une collection
d'atomes (ou de molécules) dans le
même état excité (par exemple avec
des flashs très puissants ou une
décharge électrique). Ce "milieu
laser" peut être solide, liquide ou
gazeux. On emprisonne ces atomes
entre deux miroirs pour que la
lumière fasse de multiples allersretours
afin d'obtenir la lumière
laser, dont on prélève un petit
pourcentage du faisceau à chaque
passage.
De la lumière bien
particulière
Suivant la nature du milieu laser,
l'émission de lumière peut prendre
n'importe quelle couleur visible
(les lasers ne sont pas tous rouges !)
mais atteindre aussi les domaines
ultraviolet ou infrarouge et même
celui des rayons X, avec quelques
"étages" supplémentaires.
Contrairement à la lumière du
soleil, la lumière laser est donc
monochromatique et très directionnelle
: on peut la guider sur de
longues distances et la concentrer
(grâce à des lentilles) pour obtenir
des puissances phénoménales. n
Article rédigé par Séverine
Martrenchard, CNRS et Centre de
vulgarisation de la connaissance,
université Paris-Sud XI,
www.cvc-upsud.fr
L'ESPACE DES SCIENCES
AU PAYS DF MÛRI AIX
(Finistère)
Dans le souhait de "permettre à
tout citoyen de mieux appréhender
l'information scientifique et technique",
l'équipe municipale de Morlaix
a rejoint le projet développé par
l'Espace des sciences.
L'exposition : Marées, la vie secrète du
littoral jusqu'au 3 juin. Galerie marchande
du centre commercial Leclerc
(La Boissière - Morlaix).
La conférence : Les marées : quand le
Soleil a rendez-vous avec la Lune, par
Odile Guérin, chargée de recherche au
laboratoire de géomorphologie de
Dinard. Amphithéâtre de l'IUT, de 20 h
à21 h 30.
Pascale Gérard, directrice de la
communication de la ville de Morlaix,
tél. 02 98 63 10 20,
communication@villedemorlaix. org,
Christine Lallouét coordination
culturelle, tél. 02 98 63 10 14,
culture@villedemorlaix.org
Tarif normal : 2 ANS 54€ (au lieu de 66') soit 4 numéros gratuits / 1 AN 30 €
(au lieu de 33.(*) soit 1 numéro gratuit • Tarif étudiant (joindre un justificatif) :
2 ANS 27€ (au lieu de 66*) soit 13 numéros gratuits / 1 AN 15€ (au lieu de
33€*) soit 6 numéros gratuits N Tarif étranger ou abonnement de soutien :
2AN576€/1AN50€
désire recevoir une facture
souhaite un abonnement de: q 1 AN (11 N') q 2 ANS (22 N ")
Tarif normal qTarif étudiant (joindre un justificatif)
El Tarif étranger ou abonnement de soutien
Bulletin d'abonnement et chèque à l'ordre de l'Espace des sciences, à retourner à
Espace des sciences, 6, place des Colombes, 35000 Rennes.
SUINIAlt. ,l1Iw I• ACIt Is
espace
tes saences
ll II ~tl ~ SCIENCES N I I Nt N 1. SCIENCE C SCIENCES sE IIN('
* iEt
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ESPACE DES SCIENCES
LES GORILLES CRÈVENT L'ÉCRAN
EXPOSITION
L'exposition "Gorilles" s'est
enrichie depuis mi-avril d'un
nouvel élément qui risque de
révolutionner le monde de
l'image. Il s'agit d'un écran
t implanté en hauteur à la fin
du parcours. Votre regard
croise celui d'un gorille, sans
trop faire attention, puis votre
oeil s'habitue... et l'animal semble soudain sortir
de l'écran. Et pourtant vous ne portez pas de
lunettes spéciales car ici "c'est l'écran qui porte
les lunettes ! ", comme l'explique David Pépy de
la société APLM"', à l'origine de cette prouesse.
Découvert il y a environ un siècle par Gabriel
Lipman, le principe est basé sur une astuce
optique : un réseau de lentilles bombées. L'ceil
reçoit alors des images avec des angles
différents et les recompose, ce qui donne
l'impression de relief. "Le premier film réalisé en
relief a été tourné par Alfred Hitchcock''' avec
deux caméras et les spectateurs devaient porter
des lunettes", poursuit David Pépy.
NpUVEAu
111111111111111
Mais la révolution vient aujourd'hui de
l'adaptation du principe aux technologies
d'aujourd'hui, informatiques et numériques.
Pour un meilleur rendu, la société APLM a
travaillé avec huit caméras. Les huit vues de
chaque image sont ensuite traitées par un
logiciel informatique qui "les découpe et les
mélange". Limage issue de ce mélange est une
sorte de mosaïque dont l'aspect général est
totalement flou pour notre oeil ; il faut qu'elle
passe par le réseau de lentille, qui a ici la forme
d'un film transparent très fin, directement collé
sur l'écran, pour qu'elle devienne nette et que
le relief apparaisse. "Franck (NDLR : Franck
Raffegeau, le commissaire d'exposition Gorilles)
nous a contactés à un moment propice où les
choses étaient mûres techniquement, raconte
encore David Pépy. Il nous a fallu six mois pour
mettre au point le système des huit caméras,
avant de filmer en mars dernier au parc de Saint-
Martin de la Plaine')."
Résultat : trois minutes pendant lesquelles
vous vous retrouvez nez à nez avec les gorilles !
Albert Einstein (1879-1955), dans The Evolution
of Physics, 1937.
"Gorilles" : une exposition interactive conçue et réalisée par l'Espace des sciences en
partenariat avec le Palais de la découverte. Horaires 4 Du lundi au vendredi de 12h30
à 18h 30 et le samedi de 10 h à 18 h 30. Animations tout public : tous les jours à 16h.
Tarifs -. Plein tarif : 2 €; réduit 1€; 25 € pour les groupes ; gratuit pour les enfants de moins de
12 ans accompagnés. Renseignements et réservations -s 02 99 35 28 28.
"' Contacts APLM : David Pépy, Pierre Allio, www.alioscopy.com "' Le crime était presque parfait, 1954. "' Le parc de Saint-Martin de la Plaine est situé entre Saint-Étienne et Lyon, www.espace-zoologique.corn
23
'''MAI 200
FORMATIONS
ADRIA
V' et 2 juin, Nantes/Poudres et pulvérulents -
technologies des mélanges
le, et 2 juin, Rennes/ Devenez le "formateur
sécurité des aliments" de votre entreprise
2 juin, Rennes/Traçabilité en IAA
2 juin, Rennes/IFS et Iso 22000: nouveaux
référentiels sécurité des aliments
Rens.-t Séverin Pierre, tél. 02 98 10 18 49, www.adria.tm.fr
Archimex ARCHIMEX
V' et 2 juin, Vannes/Actifs végétaux en nutrition -
santé
Du 7 au 9 juin, Rennes/Technologies membranaires:
fractionnement-purification
9 juin, Vannes/Méthodes de veilles et information
stratégique en nutrition-santé (en partenariat avec
la CCI du Morbihan)
Rens.-1 Service formation, tél. 02 97 47 97 35,
formation@archimex.com, www.archimex.com
c7dl -__ ENITIAA
Le 24 mai, Nantes/Biopréservation des aliments.
Procédé innovant de conservation des produits frais
Rens. a École nationale d'ingénieurs des techniques
des industries agricoles et alimentaires, formation continue,
tél. 02 51 78 55 00, formco@enitiaa-nantes.fr
IRPA
Du 21 au 24 juin, Freiburg (Allemagne)/La pratique
du développement durable
Rens. -+ Institut régional du patrimoine, tél. 02 99 79 39 31,
www.irpa-bretagne.org
Supélec
SUPÉLEC
Les 1" et 2 juin, Rennes/Modélisation et systèmes
mécatroniques
Du 1er au 3 juin, Rennes/Arithmétique intégrée
pour le traitement du signal
Les 7 et 8 juin, Rennes/Courants porteurs
Du 15 au 17 juin, Rennes/L'accès à Internet -
Protocoles, services et applications
Rens. a Catherine Pilet, tél. 02 99 84 45 40,
catherine.pilet@rennes.supelec.fr
Deust Technicien multimédia interactif NoUVEAV
et communicant (TMIC)
Brest - Une nouvelle promotion ouvre en septembre 2005.
Rens.-. Sufcep, tél. 02 98 01 63 32, www.univ-brest.fr/fc
SALONS
Hntem
tE.R . ~ . . ....
Antenna leolnok9A and Hooka Oeetn nagnetiis
lune 15-17 mn . . - ~•.s^F-~——__
• '
®AGENDA
COLLOQUES
Du 31 mai au 3 juin/
DONNÉES MARINES ET
SYSTÈMES
Ifremer
D'INFORMATIONS
Brest - IMDS (International Marine
Data and Information Systems) est un
colloque international organisé par
)'Ifremer. Au Quartz.
Rens.-t Catherine Maillard,
catherine.maillard@ifremer. fr
2 et 3 juin/DÉVELOPPEMENT
DURABLE, DU GLOBAL
AU LOCAL : UNE
DÉMARCHE TRANSVERSALE
AU SERVICE DU
DÉVELOPPEMENT
TERRITORIAL
Brest - Ce colloque international a
pour objectif de réaliser un état des
lieux de l'émergence du concept de
développement durable aux actions
menées à différentes échelles.
Rens. -t Sufcep, UBO,
tél. 02 98 01 63 32,
www. univ-brest. fr/fc
Du 2 au 4 juin/HYPNOSE
ET THÉRAPIES BRÈVES
Saint-Malo - Où en est la
recherche dans le domaine
de l'hypnose médicale ?
Quelles sont les évolutions observées
? Quelles perspectives nouvelles
se profilent ? Qu'en disent les
médecins, les psychiatres, les chirurgiens,
les anesthésistes ? Plus de
400 spécialistes européens se retrouveront
à ce 4e forum pour en débattre.
Au palais du Grand Large.
Rens. -. Christophe Schwob,
tél. 04 95 09 38 00, www.cfhtb.com
ou www.hypnoses.com
Du 6 au 9 juin/
OCÉANOGRAPHIE
OPÉRATIONNELLE
Brest - Eurogoos 2005
a pour objectif d'évaluer
les progres réalisés au cours des
trois dernières années en matière
d'océanographie opérationnelle.
Organisé par l'Ifremer au Quartz.
Rens.-. Catherine Maillard,
catherine.maillard@ifremer. fr,
eurogoos2005@ifremer. fr
9 juin/6e JOURNÉE QUALITÉ
Brest - Organisé par
l'unité d'évaluation de la
qualité des soins et de l'accréditation,
service de santé publique, dans le
cadre de la commission qualité.
Rens.-# Unité d'évaluation de
la faculté de médecine de Brest,
tél. 02 98 22 26 55.
Du 15 au 17 juin/
ANTEM 2005
Saint-Malo - Communiquer toujours
plus, avec des débits toujours
plus importants dans des lieux toujours
plus variés..., tels sont les défis
du laboratoire Antennes et hyperfréquences
de l'IETR'', reconnu intemationalement.
Une reconnaissance qui
se concrétise par l'organisation de la
I le édition de ce colloque international,
pour la première fois hors du
Canada !
Rens. a Ala Sharaiha,
tél. 02 23 23 69 56,
ala.sharaiha@univ-rennes 1. fr,
httpi/antem2005.ietrorg
30 juin et lee juillet/
RBPGO2-ROSCOFF
~ra,~o~ • Roscoff - La 2e édi-
ROScoF
'OU¨
tion des Rencontres
de biologie physique du grand Ouest
(RBPG02) a pour but de poursuivre le
développement de l'interface biologie
- physique, dans le cadre particulier
de l'émergence de la chimie et
de la biologie structurale à Roscoff.
Des thèmes comme le cancer, la
biologie marine et les propriétés des
aliments seront abordés.
Rens.-► www.sb-roscoff.fr/RBPGO/
u
a
Ifremer
441111
Du 6 au 8 juin/SQUALIM
Nantes - Squalim est le premier
salon européen des produits agricoles
et agroalimentaires, sous signes officiels
de qualité et d'origine concernant
producteurs, industriels,
transformateurs, distributeurs et professionnels
de la restauration impliqués
dans une démarche qualité. Au
parc expositions de la Beaujoire.
Rens. -► Annie-Claude Thiolat,
tél. 02 40 52 49 86,
ac. thiolat@exponantes.com,
24 www.squalim.com
23 juin/BIOTECHNO 2005
Rennes - Organisées par les jeunes
docteurs ou doctorants du réseau
national Biotechno, ces "8P5 rencontres
Biotechno" ont pour but de favoriser
les contacts entre acteurs issus des
secteurs de la santé, de l'agroalimentaire,
de l'environnement ou des nouvelles
technologies et jeunes
chercheurs.
Rens. -► Élise Petit,
tél. 02 23 23 49 59,
rennes@biotechno. asso. fr,
www. biotechno. asso. fr
APPEL A PROJETS
TECHNOLOGIES DE LA SANTÉ
L'appel à projets 2005 du Réseau national des technologies de la santé (RNTS)
vient d'être lancé par le groupement d'intérêt public Agence nationale de la
recherche (Gip ANR). Il vise à promouvoir des projets de recherche aboutissant
à la mise au point de technologies innovantes permettant : de mieux soigner,
dans des délais plus courts, en minimisant les risques encourus par le patient et
en facilitant l'accès aux soins ; d'améliorer la prise en charge de la dépendance et
du handicap. La date limite de dépôt des dossiers est fixée au 27 mai.
Charlotte Baillon, tél. 02 97 68 14 03,
cb.catel@telemedecine.org (si vous souhaitez être accompagné par le Catelt25)
ou http3/rnts.enst-bretagne.fr
IETR : Institut d'électronique et télécommunications de Rennes. "' Galet' Club des acteurs de te1émédecine (Vannes).
Jusqu'au 8 juillet/À 50 ANS,
UNE AUTRE VIE DEVANT SOI
Rennes - Cette exposition proposée par la Caisse primaire
d'assurance maladie d'Ille-et-Vilaine sera accompagnée de
nombreuses interventions d'animatrices de l'Espace santé et
de médecins sur l'ostéoporose, la mémoire, les maladies
cardio-vasculaires... À l'espace santé, 8, rue de Coètquen ; du
lundi au vendredi de9hà12h30etde13h45à18h.
Rens.4 Espace santé, tél. 02 99 78 15 03.
SORTIES
JULES VERNE EST À L'HONNEUR
SUR LES CÔTES BRETONNES
La maison de la mer à Lorient et Océanopolis à Brest commémorent le
centenaire de l'écrivain, via une exposition et des conférences.
Du 26 mai au 31 juillet/NAVIGUEZ SOUS LES MERS
Lorient - La nouvelle exposition du CCSTI de Lorient vous fait
plonger dans le monde de Iules Verne. Redécouvrez le Nautilus et
les autres héros de Vingt mille lieux sous les mers au regard des
progrès techniques utilisés dans la conception des sous-marins et des
avancées en océanographie.
Conférence le 7 juin/Le Nautilus à la lumière de ses
contemporains sous-marins. Ou comment la naissance et l'évolution
des techniques du sous-marin français ont stimulé l'imaginaire de Jules
Verne et de ses lecteurs... La conférence est donnée par Dominique Brisou,
capitaine de vaisseau et docteur en histoire. De 18 h 30 à 20 h à l'hôtel
Gabriel.
Rens.-, CCSTI de Lorient, tél. 02 97 84 87 37, www.ccstilorient.org
Jusqu'en mars 2006/JULES VERNE ET L'OCÉAN
Brest - Certaines étapes du voyage du Nautilus dans Vingt
mille lieux sous les mers font l'objet d'un parcours s'appuyant sur
les animaux et l'information présents à Océanopolis, confrontant ainsi
l'imaginaire du roman à la réalité.
Conférence : le 7 juin/Comment lire Jules Verne aujourd'hui.
Par Jean-Paul Dekiss, écrivain et cinéaste, directeur du Centre international
Jules-Verne et de la Maison Jules-Verne à Amiens. Entrée libre - 20 h 30 à
l'auditorium.
Rens. -► Océanopolis, tél. 02 98 34 40 40, www.oceanopolis.com
CCSTI
(ORIENT
Ifremer
Sri PK
On e.tre.~le deayy sw
Er.ace Saraé
174
FORMATION CONTINUE - UNIVERSITÉ DE RENNES 1
INSTITUT DE GESTION DE RENNES (IGR-IAE)
L'ESPRIT
D'ENTREPRISE
À L'UNIVERSITÉ
UNIVERSITE DE RENNES 1
J~s~S10N DEq~,y~
y ~Ier
Master administration
d'entreprise (MASO
Master gestion des ressources
humaines (GRH)
Master marketing
Master système d'information et
contrôle de gestion (5ICG)
Licence de sciences de gestion
INFORMATIONS / CONTACT
Service Formation Continue - IGR-IAE de Rennes
11 rue Jean Macé. CS 70801 35708 RENNES Cedex 7
Tél. :02 23 23 77 83 - 02 23 23 78 17
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EXPOSITION CONFÉRENCES
Palace, Equeurdreville-Hainneville, à
20h 30. Entrée libre et gratuite.
Rens. www.citedelamercom
Du 3 au 5 juin/
RENDEZ-VOUS
AUX JARDINS
Au travers de lectures,
animations
théâtrales, mimes,
dégustations, conférences,
expositions, rencontres,
concerts, ateliers, marchés, bourses
aux plantes..., les "Rendez-vous aux
jardins" sont une invitation à découvrir
et profiter de la richesse des parcs
et jardins publics et privés'. Le
thème de l'édition 2005 est l'arbre,
élément d'architecture du jardin et
patrimoine vivant. En Bretagne, de
nombreux sites seront ouverts et
animés à cette occasion.
Rens. —► Programme des ouvertures
sur www.culture.fr
CINÉ DE LA MER
Cherbourg - La cité
de la mer de Cherbourg
propose un
"ciné de la mer" : une
série de projections
de documentaires
inédits de 52 minutes, diffusés en
parallèle sur Planète Thalassa. Un
spécialiste des fonds marins est présent
à chaque séance pour répondre
aux questions du public.
Les prochains rendez-vous:
26 mai/Spécial épaves mystérieuses
II. Projection de Leila, un
bateau à vapeur coulé en 1865 vers
Liverpool. 9 juin/Le mystère de
Saint-Exupéry. 31 juillet 1944 :
"Saint-Ex" disparaît aux commandes
de son Lightning p38. Fin 1998 : sa
gourmette est découverte au large de
Marseille. Henri Delauze engage des
recherches.
Les séances ont lieu au cinéma Le
26 mai/LE BREVET
Saint-Malo - Le brevet
créateur de valeur pour
l'entreprise ? Matinale de
Rennes Atalante de 8h 15 à 10h 15.
Rens. -t Rennes Atalante,
tél. 02 99 12 73 73,
www.rennes-atalante.fr
7 juin/LES TRICHEURS,
LES M'AS-TU VU ET
LES CAMOUFLÉS
Nantes - Par Gérard
Breton, directeur du musée
du Havre. À 20 h 30 dans l'amphithéâtre
du muséum de Nantes.
Entrée libre.
Rens. a Muséum d'histoire
naturelle de Nantes,
téL 02 40 99 26 20,
www.museum.nantes.fr
7 juin/RESTEZ BRANCHÉ
SANS FIL
Bruz (35) - Quelles techniques ?
Quels services ? Quels risques ?
Une soirée illustrera les nouvelles
perspectives que peuvent offrir les
nouvelles technologies sans fil en
entreprise ou au quotidien. À l'école
Louis de Broglie, campus de Ker
Lann.
Rens. -► Catherine Herbreteau,
tél. 02 99 05 84 83,
herbreteau@ecole-debroglie.fr
17 juin/RENCONTRES
LABORATOIRES ET
ENTREPRISES
Brest - L'UBO organise des
rencontres entre laboratoires et entreprises
afin de présenter ses activités
de recherche et de créer des occasions
de transfert de technologies.
Rens. Vincent Lamande, chargé
de la valorisation de la recherche,
tél. 02 98 01 80 35,
vincent.lamande@univ-best. fr
20 juin/LES PATHOLOGIES
DE LA THYROÏDE
Brest - Conférence
donnée dans le cadre
des lundis du CHU. Entrée libre ;
amphis 500 et 600 de la faculté de
droit, d'économie et de gestion, 12,
rue de Kergoat ; de 18 h 30-20h
Rens.-t www.chu-brest.fr/actualités
IELIIMER
Atelante
Muséum
d'histoire
naturelle
de Nantes
u
a
o
1-4111J
25
'" La manifestation est organisée parle ministère de la Culture et de la Communication, en étroite collaboration avec le Comité des parcs et jardins de France.
RESEARCH AND INNOVATIOt ÎN BRITTANY
ABSTRACTS FOR THE INTERNATIONAL ISSUE
SPOTLIGHT ON THE NEWS R6
ECOLOGY HAS COME TO TOWN
Écorurb has been operating for more than
two years in and around Rennes and is one
of the first research programmes to look at
rural and urban ecology with the aim of
studying how nature copes with increasing
urbanisation, how it adapts, what role is
fulfilled by remnants of the natural
environment in towns and what the
consequences are for biodiversity. The
research involves animal and plant
ecologists, biologists, geographers,
climatologists and sociologists"', who will
be studying situations for a 10-year period.
"The issue of flora and fauna in urban and
suburban areas has been looked at very
little in Europe," says Philippe Clergeau,
researcher at Inra and Programme
Coordinator. "This means that the approach
itself is fairly unusual. Another of its unusual
features is that it was based on social demand
for the management of weeds in towns."
Today, in the Thabor Gardens in the centre
of Rennes, a network of meteorological
sensors records climate-related parameters
for the district and the street. The population
of three animal species (insects, small
mammals and birds) is recorded and
monitored, and an area covering 300 m°
has been sterilised and left untended to
highlight the quality of natural recolonisation
by plants. The observations, recorded on
several sites along a line starting from the
city centre and running to areas on its
outskirts, are in their early stages. Look out
for an update in ten years' time! n
SPOTLIGHT ON THE NEWS P.7
ECONOMISTS
AND SOCIOLOGISTS
ARE ANALYSING OUR RHYTHMS
WOMEN AND TIME:
A QUANTUM LEAP EVERY DAY
Time is the subject of studies and
programmes at a European level. It even has
its own office in Rennes! Time, which is
always too short, is more than a mere piece
of physical data; it is now central to many
sociological and economic debates. Yet the
issue of time management is directly linked
to professional equality between men and
women. What is the connection? "Women
are time reservoirs!" explains Évelyne
Reeves-Coutand from the Time Office at
Rennes City Council. "When they did not go
out to work, they were responsible for running
the home and looking after the children.
This situation still pertains today even though
they now work outside the home. But for men,
time has changed little or not at all." Set up
in 2002, the Time Office is one of the
departments in Rennes City Council,
employing three people. "A city provides a
good scale on which to consider and take action
on the issue of time because it is the meeting
point between private life and professional life.
The city is the place where we combine
housing, transport, workplaces, schools etc.,"
continues Évelyne Reeves - Coutand.
THE FORCES OF ATTRACTION
OF PHYSICS R8/21
Physics was given a whole new look by
Einstein in the early 20th century and has
made giant leaps forward in just a few
decades. We have increased our perception
of the universe considerably, with knowledge
on subjects ranging from the infinitesimally
small to the infinitely large. The wonderful
thing about physics is its ability to question
everything around us e.g. the movement of
water, objects or stars. Its models cut
across academic disciplines. Its applications
have unlimited scope and it is present in so
many sectors today that, as a science, it
has become invisible. Yet it is part of
telephones, CD readers and flat screens.
Despite this, physics is no longer a popular
subject among young people and they are
not interested in studying it. To counter this
dangerous state of affairs, World Physics Year
has been designed to put the science back
into the spotlight.
To measure its forces of attraction, Sciences
Ouest went and met leading physicists
in Brittany. As coordinator of World Physics
Year in Brittany, physicist Daniel Bideau
reminded us that this science was first
and foremost a never-ending source of
questions, but this has been deformed by
school curricula. We talked to teachers and
young people to find out how physics was
taught at school and university. To counter
Action has been taken to increase awareness
of the issue among the general public
through talks, books and documentaries
(with TV Rennes). Think tanks have been set
up and there has already been one tangible
result. Council cleaning staff have no longer
had staggered working hours since 8th March
2004. As a result there has been a drop of
more than 40% in absenteeism and an
increase in productivity. It was time to start
reconsidering time! n
"' The researchers corne from Inra, the CNRS, and the Universities of
Rennes I or Rennes 2.
the old-fashioned image of the physicist's
job, we met a Ph.D. student who is studying
piles of cereal crops, a lecturer-researcher
who is interested in the uses of holography
and an engineer who travels the world to find
clients who use fibre optics. We checked out
the news on innovations in the world of
physics and found that lasers are attracting
most of the attention in research laboratories
and businesses. We also discovered how
magnetism is being studied by physicists
working in the telecom sector and, in a totally
different area, by geophysicists. As part of
the economic landscape of our region,
physics is a branch of science that produces
income. But it also provides the things that
dreams are made of, as proven by artists who
remind us that everybody is free to draw on
this source of knowledge. n
These abstracts in English are sent to foreign
universities that have links with Brittany and to
the Scientific Advisers in French Embassies, in an
effort to widen the availability of scientific and
technical information and promote the research
carried out in Brittany.
If you would like to receive these abstracts on a
regular basis, with a copy of the corresponding
issue of Sciences Ouest, please contact
Nathalie Blanc, Editor, fax +33 2 99 35 28 21,
E-mail: nathalie.blanc@espace-sciences.org
Brittany Regional
Council is providing
financial backing
BRETACNE for this service.
AN IN-DEPTH LOOK AT PHYSICS
IN THE SPOTLIGHT
(AS PART OF WORLD PHYSICS YEAR)
26
15 MARS > SEPTEMBRE 05
/ ESPACE DES SCIENCES / RENNES /
/ CENTRE COLOMBIA /
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