Prix Bretagne jeunes chercheurs

N° 229 -

Magazine

4439 résultat(s) trouvé(s)

SCIENCES
REC ERCH INNOVATION EN BR TAGNE
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Fix Bretagne
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7 p.
FÉVetR 2006 / 3 € espace
des sciences
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La 'Atm°
Le plus important dans l'énergie, c'est ce que vous en faites. Voilà pourquoi EDF s'engage
à produire une énergie aussi performante que pleinement maîtrisée et respectueuse
de l'environnement. C'est notre ambition. C'est le sens de notre nouvelle identité. edf.fr
ÉDITORIAL
Michel Cabaret, directeur
de l'Espace des sciences
Les chercheurs
se cherchent
philippe Busquin, ancien
commissaire européen à la
recherche, l'a souligné lors de la
remise du Prix Bretagne jeune chercheur,
le 13 janvier dernier : la Bretagne a la
chance d'avoir un Conseil régional,
qui soutient les activités de recherche
menées dans la région. Doublement des
allocations doctorales en 2005, soutien
des Doctoriales, les rencontres annuelles
entre doctorants, jeunes docteurs et
entreprises, et participation à la diffusion
de la culture scientifique.
Pourtant, une étude menée à l'échelle
européenne, présentée par Mario
Comelis Vis, conseiller à la direction
générale de la recherche de la
Commission européenne, en charge de
la stratégie et de la politique des
ressources humaines, montre que le
métier de chercheur ne fait pas rêver.
Les études scientifiques sont perçues
par les jeunes et l'opinion publique
comme longues et difficiles. Plus tard,
le statut social des chercheurs n'est pas
reconnu. L'Europe se dote donc d'outils
pour redonner un statut aux chercheurs,
favoriser leur mobilité et les inciter
à rester sur le continent...
À notre échelle, à l'Espace des
sciences, notre mission, depuis plus de
vingt ans maintenant, est de participer à
cet effort en rendant la science attractive
et source d'émerveillement. Expositions
sur site, expositions itinérantes, revue
Sciences Ouest, conférences, site
Internet..., c'est auprès de l'ensemble
des collectivités et vers tous les publics
que nous organisons notre activité.
Avec notre installation dans les Champs
Libres le mois prochain, celle-ci gagnera
encore en visibilité ! n
Tirage du n°229
4500 ex.
Dépôt légal n' 650
ISSN 1623-7110
S~Q~~r-oç (l1 (pcf lntnrtZPt
—~ www.espace-sciences.org
® SOMMAIRE
FÉVRIER 2006
4,118 1 La mucoviscidose
en Bretagne
10/11
.rInu M., o< i
Les carottes
de glace
18
1
A l'assaut _
des remparts 15
Le Prix Bretagne jeune chercheur O
EN BREF 4/5
PRIX BRETAGNE JEUNE CHERCHEUR 6
Philippe Busquin, parrain de l'édition 7
Sciences de l'information et mathématiques 8/9
Sciences de la vie et de l'environnement 10/11/12
Sciences humaines et sociales 13/14/15
Structure et propriétés de la matière 16/17
Le jury 17
COMMENT ÇA MARCHE ?
Les carottes glaciaires 18
ESPACE DES SCIENCES
Actualités, conférences, livres, exposition 19
AGENDA 20/21
-tes Jeunes chercheurs bre'rons? _ dans uv premier iernps...
e+... Sue cherches+--ils?
SCIENCES OUEST est rédigé et édité par l'Espace des sciences, Centre de culture scientifique technique et industrielle
(Association) n Espace des sciences, Les Champs Libres, 10, cours des Alliés, 35000 Rennes - nathalie.blanc@espacesciences.
org - www.espace-sciences.org - Tél. 02 23 40 66 66 - Fax 02 23 40 66 41 n Président de l'Espace des sciences : Paul Trehen.
Directeur de la publication : Michel Cabaret. Rédactrice en chef: Nathalie Blanc. Rédaction: Christophe Blanchard, Nicolas Guillas. Comité
de lecture : Gilbert Blanchard (biotechnologies-environnement), Philippe Blanchet (sciences humaines et sociales), Michel Branchard
(génétique-biologie), Alain Hillion (télécommunications), Jacques Lenfant (informatique), Gérard Maisse (agronomie), Christian Willaime
(physique-chimie-matériaux). Abonnements : Jérôme Doré, tél. 02 23 40 66 40, jerome.doreàespace-sciences.org. Publicité : AD Media -
Alain Diard, tél. 02 99 67 76 67, info@admedia.fr n Sciences Ouest est publié grâce au soutien de la Région Bretagne, des départements
du Finistère et d'Ille-et-Vilaine n Édition : Espace des sciences. Réalisation : Pierrick Bertbt création graphique, 35510 Cesson-Sévigné.
Impression : TPI, 35830 Betton.
FINISTERE
-... du gavaiG...
Formation Continue - Université de Rennes 1
Vous travaillez dans le domaine de la
santé ou de la protection sociale...
Vous souhaitez acquérir une double
compétence en droit...
Vous voulez perfectionner vos
connaissances en droit...
Master droit de la protection sociale
bac+5 - rentrée septembre 2006
Master droit, santé, éthique
bac+5 - rentrée septembre 2006
DU droit de la protection sociale
obligatoire bac+5 - rentrée janvier2007
DU droit des malades et responsabilité .~
médicale bac+5 - rentrée décembre 2006
DU éthique et décision en santé publique
bac+5 - rentrée janvier2007 "
Service Formation Continue - Université de Rennes 1
4, rue Kléber - 35000 Rennes - Tél. : 02 23 23 39 50
http:!Isfc.univ-rennesl .fr
VOYAGE SUR LES TERRES AVEYRONNAISES
Ce site Internet très esthétique propose une visite virtuelle d'un lieu
inauguré en avril 2005: Terra Memoria, espace d'interprétation consacré aux
sciences de la Terre et aux paysages aveyronnais. Ceux-ci sont mis en valeur
par des photos magnifiques qui invitent à une visite réelle. Le site Internet
est toutefois chiche en contenu.
4 -t www.terramemoria.fr
DU CÔTÉ DES LABORATOIRES DU CÔTÉ DES ENTREPRISES
1
UN NOUVEAU DIRECTEUR
À L'ENST BRETAGNE
Alain Dubreuil est le
nouveau directeur du
développement du
Pôle de recherche
gavancée en communication
(Pracom) de l'ENST Bretagne.
Pracom regroupe les équipes des
départements électronique et
signal et communication, soit, au
total une cinquantaine de personnes.
Son objectif est de prolonger
l'effort de recherche des
équipes de l'ENST Bretagne en
contribuant à leur
~~~ développement. Il
travaille ainsi sur les
futurs services multimédias et les
futures générations de téléphones
portables, les objets communicants,
la diffusion terrestre et satellitaire
des services Internet et la télévision
numérique... Alain Dubreuil est
tout particulièrement chargé des
relations avec les entreprises partenaires
du centre de recherche.
Rens. - Alain Dubreuil,
tél. 02 29 00 10 58,
alain.dubreuil@enst-bretagne.fr
LANCEMENT OFFICIEL
DE L'IMAGERIE RENNAISE
Un regroupement des compétences
rennaises en imagerie scientifique
s'est opéré début 2005 sous
le nom d'Europia"'. L'ensemble des
acteurs, financeurs, responsables
des différentes plates-formes et
des établissements scientifiques
concernés étaient regroupés pour
la première fois le 20 décembre
dernier à la faculté de médecine de
l'Université de Rennes I, pour une
présentation officielle. La journée a
commencé par la description des
trois plates-formes technologiques
et de la plate-forme de traitement
du signal, ainsi que par un point sur
les différents programmes en cours.
Elle s'est prolongée par une visite
de la plate-forme de recherche
Prismj2', qui vient d'acquérir de nouveaux
équipements sur son site de
Villejean. Alors que la préfète Bernadette
Malgorn confirmait le fait
qu'Europia est inscrit sur le plan des
actions de l'État en région, Louis
Bertel, chargé de mission Europia, a
émis l'idée d'organiser un colloque
international sur l'imagerie analytique
et fonctionnelle en Bretagne.
Rens. i Louis Bertel,
tél.02 23 23 62 25,
louis.bertel@univ-rennesl.fr
ADIEU À
JEAN GAGNEPAIN
Créateur du département
des sciences du langage et
du Laboratoire interdisciplinaire
de recherche sur le langage (Lirl) à
l'Université Rennes 2, le professeur
Jean Gagnepain est décédé en
janvier 2006. Il avait
rencontré le professeur
Olivier Sabouraud,
neurologue, en 1963 et
tous les deux avaient été à l'origine
d'une approche nouvelle dans le
domaine des sciences du langage,
en considérant que la réponse aux
questions sur la particularité du langage
devait venir de l'étude de la
clinique neurologique et psychiatrique"'.
Jean Gagnepain était aussi
le fondateur de Tétralogiques, la
revue du Lirl, éditée par les Presses
universitaires de Rennes.
Rens.-t www.uhb.fr
UNE LABELLISATION DE
PLUS POUR LE PÔLE MER
Le projet Marénergie porté par
HydroHélix dans le cadre du Pôle
de compétitivité Mer Bretagne a été
labellisé le 16 décembre dernier.
Créée en 2000, la société Hydro-
Hélix Énergies travaille depuis cinq
ans à la mise au point de turbines
qui utiliseraient l'énergie des
marées pour produire de l'énergie'''.
Elle est soutenue par l'Ademe et
des industriels locaux, mais le
concept doit encore faire ses
preuves. Pour Hervé Majastre et
Jean-François Daviau, les codirigeants,
cette labellisation "est une
reconnaissance du travail accompli".
La France possède trois sites
majeurs : Sein, Ouessant (passage
du Fromveur) et La Hague. L'objectif
du projet Marénergie serait donc
d'installer la première centrale
hydrolienne de I MW au large des
côtes de la région.
Rens. -t HydroHélix,
tél. 02 98 10 12 35,
www.hydrohelix.fr
BILAN ENTREPRISES
DANS LE TRÉGOR
L'Agence de développement
industriel du Trégor (Adit), structure
animant la technopole lannionaise,
est à l'origine de la création de
22 entreprises en 2005 (la moyenne
annuelle se situe entre 20 et 30 créations).
14 des entreprises
suivies ont bénéficié de
Créarmor, une aide mise
en place en 2002 par le
Conseil général des
Côtes-d'Armor. Depuis
cette date, l'Adit a accompagné
46 projets avec ce
dispositif, ce qui en fait
l'un des plus importants partenaires
d'accompagnement à la création
d'entreprise du département.
Rens.-.Adit Tiphaine Péron,
tél. 02 96 05 82 53.
RENNES2
MIMER
MIMII@WE
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LES PRIX RENÉ DESCARTES 2006
La Commission européenne a publié un appel à propositions
destiné à recueillir des nominations pour les prix René Descartes
2006, dans deux grands domaines :
I/ Le prix recherche est décerné aux équipes ayant dégagé des
résultats scientifiques ou technologiques exceptionnels, à partir de
travaux collaboratifs. Tous les domaines scientifiques sont concernés,
y compris les sciences économiques, sociales et humaines. Les
propositions peuvent être soumises par les équipes de recherche
elles-mêmes, ou par des organisations publiques ou privées.
2/ Le prix communication s'adresse à des organisations octroyant des
récompenses dans le domaine de la communication scientifique.
Celles-ci présenteront leurs candidats : des scientifiques, des
professionnels de la communication ou des jeunes talents ayant
réalisé une opération de communication scientifique ~r
ÔA INFO CENTRE
destinée au grand public (éditions papier, audiovisuelle,
électronique), ou autres actions innovantes.
Date limite de dépôt des candidatures -4 6 mai 2006.
Pour consulter le texte de l'appel -. http://fp6.cordis.europa.eu.int/
index.cfm?fuseaction=UserSite. FP6DetailsCallPage&call_id=266
Rens. -. EIC, tél. 02 99 25 41 57, eic@bretagne.cci.fr
CAPINOV :
UNE NOUVELLE
MARQUE DE R&D
En plus de ses trois métiers (agrofournitures
pour les agriculteurs,
transformation de produits agroalimentaires,
distribution en jardineries
et animaleries), le groupe
Coopagri Bretagne possède un laboratoire
de recherche et développement
très actif, qu'il a décidé de
développer. Sous le nouveau nom
de Capinov, la structure, dirigée par
Jean-Luc Hardi, compte en effet se
développer commercialement. Le
laboratoire compte 50 personnes et
40 années d'expérience. Analyses
bactériologiques, audits..., ses services
à destination des agriculteurs,
des industriels ou des particuliers
sont désormais proposés en ligne
sur un nouveau site Internet.
Rens.-+ www.capinov.fr
LES ACTUS
DE BRETAGNE
ENVIRONNEMENT
La matière organique dans
l'eau sous surveillance
Ressource en eau
où en sommes-nous
en Bretagne ?
Mise aux normes des
incinérateurs bretons
vvvvw. bretagneenvironnement.
org/
quoideneuf/enbref/
À LIRE
LES COUPS DE COEUR DE LA BIBLIOTHÈQUE DES CHAMPS LIBRES
PÔLE SCIENCES ET TECHNIQUES Vous pourrez consulter et emprunter
ces ouvrages dès le 28 mars, date d'ouverture des Champs Libres.
XXIe SIECLEI
LES INNOVATIONS
FOUI VONT CHANGER NOIRE VII. Toute la physique
dans
un verre d'eau
ECHOS DE L'OUEST DU COTE DE L'EUROPE
LA GOUTTE DE LAIT
Le Centre européen
de recherche et d'enseignement
sur le lait
(Cerel) est un réseau qui regroupe
les activités de recherche, d'enseignement
et de transfert de technologies
de la filière laitière dans le
grand Ouest. Il concerne 150 chercheurs
et 120 techniciens. Jean-Pierre
Callegari, animateur du réseau, vient
de lancer un bulletin trimestriel : La
goutte de lait, qui complète et dynamise
les informations déjà diffusées
via le site Internet. La goutte de lait
est distribué aux membres du
réseau, aux collectivités locales et
aux organismes impliqués dans la
filière laitière. Il est disponible sur
simple demande.
Rens.-. Jean-Pierre Callegari,
tél. 02 23 48 59 24,
www.cerel.org
CONVENTION IFREMER ET
PAYS DE LA LOIRE
Le 16 janvier dernier, le Conseil
régional des Pays de
la Loire et l'Ifremer
ont signé une convention
de collaboration
visant à développer en commun les
activités de recherche, de développement
et de transfert direct auprès
du tissu économique et social maritime
ligérien. Faciliter la diffusion de
ces résultats vers la société civile et
le grand public fait aussi partie des
objectifs de la convention. En région
Pays de la Loire, l'Ifremer est
implanté à Nantes et Bouin. Les
recherches qui y sont menées portent
sur la surveillance des ressources
vivantes, de l'environnement
littoral et sur la gestion de données.
Rens.- Ifremer, www.ifremer.fr
4 Ifremer
PAYS DE LA
âLOIREW
XXI' SIÈCLE :
LES INNOVATIONS
QUI VONT CHANGER
NOTRE VIE
Voici un livre qui nous
raconte le futur (de 2006 à 2100)
sans annoncer de catastrophes
ni de cataclysmes. Dès la
lecture du sommaire, nous
sommes transportés vers un
avenir optimiste annonçant de
nombreux progres . ans les domaines de la santé, des
transports, de l'environnement, de l'énergie de la
communication... La Suède atteint le cap de 0 mort
sur les routes en 2052, l'énergie éolienne et solaire
devient la première énergie au monde en 2066 et la
première greffe de cerveau réussie est pour 2082!
L'auteur, joumaliste de métier, a demandé à un comité
scientifique composé de spécialistes de renom de
valider ces prédictions. Il nous donne ses sources à la
fin de chaque article (références de sites Intemet, de
livres ou d'articles).
—4 Eric de Riedmatten, L'Archipel, 2005.
TOUTE LA PHYSIQUE
DANS UN VERRE D'EAU
Cet extrait de l'introduction résume très bien les
objectifs du livre : "Il est aisé de montrer qu'une série
d'interrogations simples, centrées sur l'étude d'un
verre d'eau, permet d'aborder toutes les grandes lois
de la physique. À l'évidence, l'exercice a ses limites,
car il est impossible d'être exhaustif. Des choix ont été
effectués en fonction de
l'intérêt pédagogique. Chacun
de ces quatorze chapitres
(l'optique, la mécanique, la
thermodynamique...) constitue
cependant un résumé des
notions essentielles nécessaires
à la compréhension du
thème abordé."
-4 Clément Santamaria, Ellipses, 2005.
MATHS & ARTS PLASTIQUES :
GÉOMÉTRIE DE LA CRÉATION
Tangente est une revue
de vulgarisation des
mathématiques. Elle est
destinée à toute personne
curieuse de découvrir ce
domaine. Les hors-séries
sont maintenant édités
au format livre dans la
collection "Bibliothèque
Tangente". Différents
thèmes sont abordés :
maths et musique, maths et sports, jeux
mathématiques... Cet ouvrage est découpé en trois
parties : les mathématiques sources d'inspiration ;
les techniques mathématiques au service de l'art ;
les artistes fascinés par les mathématiques.
Abondamment illustrés, les chapitres sont courts et
tout à fait accessibles à des non-initiés !
-, Pole, Bibliothèque Tangente, 2005.
:<:llNCl~ 0I1I EVRIER 2006
11 Le projet Europia a fait l'objet du dossier du n°219 de Sciences Ouest - mars 2005. 11 Prism : Plate-forme rennaise d'imagerie et de spectroscopie structurale et métabolique. P1 Voir article C
"Des pathologies du langage qui en disent long" dans le n°205 de Sciences Ouest - décembre 2003. "' Les activités d'HydroHe1ix ont été présentées dans le n° 216 de Sciences Ouest - décembre 2004. D
uww.espace-sciences.org
P. 10/12
P. 13/15
P. 16/17
SCIENCES OUEST 229TEVRIER 2000
réé en 1995 par Claude Champaud, l'ancien président du CCRRDT"'
le Prix Bretagne jeune chercheur a pour objectif de récompenser des
scientifiques ayant soutenu leur thèse depuis moins de cinq ans.
Lors des cinq premières éditions (1995, 1996, 1997, 1999 et 2001), un lauréat
et deux mentions spéciales étaient sélectionnés dans chacune des trois
disciplines (structure et propriétés de la matière, sciences biologiques et
médicales, sciences humaines et sociales) par un jury spécialement réuni
pour l'occasion.
Philippe Busquin, le député européen et ancien commissaire européen
chargé de la recherche, est le parrain de cette sixième édition, relancée par
le Conseil régional à la demande d'André Lespagnol, vice-président chargé
de l'enseignement supérieur de la recherche et de l'innovation. Une
quatrième discipline a été intégrée, - les Tic et les mathématiques. Le jury
a désigné 12 lauréats lors de sa séance plénière du 30 novembre 2005.
Le palmarès est varié ! Du tatouage numérique de données, aux modèles
mathématiques simulant des phénomènes physiques, en passant par
l'étude de la mucoviscidose en Bretagne, des virus des profondeurs
océaniques, de la vocalisation des singes ou de l'érosion des montagnes,
sans oublier les sciences humaines avec l'analyse du rôle des régions,
l'impact des parcs marins, la mise en communication du patrimoine
historique et les découvertes en archéologie préhistorique, jusqu'à la mise
en évidence d'un phénomène en physique des lasers et à l'étude des
écoulements granulaires, la richesse de la recherche bretonne est plus que
jamais visible à l'occasion d'un tel événement. Sciences Ouest y est associé
depuis la première édition en 1995 et nous vous proposons, une fois
encore, de vous laisser surprendre par ces jeunes qui font la recherche
de demain ! N.B.
Un foisonnement
de sujets i
"'CCRRDT : Comité consultatif régional de la recherche et du développement technologique.
Sciences de l'information et mathématiques P. 8/9
Philippe Busquin
(au centre) et
André Lespagnol
(à droite), entourés
des jeunes
ercheurs primés
de certains
mbres du jury.
Philippe Busquin, ancien commissaire européen chargé de la recherche
"Ce prix est une bonne pratique à répercuter'
Ministre en Belgique, député européen et parrain de l'édition
2005 du Prix Bretagne jeune chercheur, Philippe Busquin avait
fait le déplacement jusqu'à Rennes, le 13 janvier dernier.
plus pragmatique et moins idéologique
que mes collègues. Je suis plus dans la
construction. Et puis j'ai la culture du
chercheur. Je le connais, je le comprends.
Sciences Ouest : En ces temps
d'interrogation pour la recherche
française, qu'avez-vous envie de dire aux
jeunes chercheurs primés?
Philippe Busquin : La
recherche française
est une recherche
de qualité et ce
palmarès du Prix
Bretagne jeune chercheur
en est une très
S bonne illustration.
J'ai été très impressionné
par la grande valeur des travaux
présentés et par le fait que certaines méthodologies,
développées en Bretagne, sont
réadaptables en Europe.
Aujourd'hui, il faut augmenter l'aide à la
recherche en France. L'effort public est assez
important, l'effort privé un peu plus faible et
très centré sur le domaine spatial. Cela
mériterait d'être rééquilibré.
5.0. : Vous avez une formation scientifique
pluridisciplinaire. Pouvez-vous revenir sur
ce cheminement ? Est-ce une volonté
personnelle ou quelque chose de courant
en Belgique ?
P.B.: Mon parcours atypique est surtout dû à
mon histoire personnelle. J'ai commencé dans
le domaine de la physique nucléaire et, pour
des raisons familiales, je n'ai pas pu continuer
dans cette voie. j'ai fait un peu de philosophie
après les événements de mai 68, date du début
de mon engagement politique. Comme
j'habitais dans une région avec un complexe
pétrochimique, je me suis lancé dans une étude
d'impact. J'ai une licence en environnement.
5.0. : Vous vous êtes orienté très tôt
vers une carrière politique et votre
formation scientifique a été déterminante
dans vos actions au sein de la Commission
européenne. La recherche ne vous
a-t-elle jamais attiré ?
P.B.: Mon action citoyenne a commencé vers
l'âge de 30 ans : j'ai animé une maison de
jeunes, j'ai initié des discussions entre jeunes
et entreprises. je suis devenu député à 36 ans,
puis ministre à 38. Finalement, j'ai rapidement
acquis une vision trop globale des choses pour
reprendre des activités de recherche pour
lesquelles il faut, au contraire, être ciblé sur un
thème. Par contre, le poste de commissaire
européen à la recherche a été pour moi un
aboutissement aux confluences de mes
compétences ! Ma formation scientifique de
départ m'est en effet très utile : elle m'a rendu
5.0. : En France, la recherche se structure
au niveau régional avec les pôles de
compétitivité et la participation à des
projets européens est également
encouragée. Comment voyez-vous l'avenir
des chercheurs européens?
P.B.: Les chercheurs européens ont un avenir et
un avenir certain en Europe ! Il faut qu'ils y
restent. Pour cela, il y a évidemment un effort à
faire dans tous les pays. Tout le monde doit se
sentir concerné. Nous travaillons depuis
plusieurs années à la construction de l'espace
européen de la recherche où la mobilité et les
échanges doivent être favorisés. On circule sans
problèmes de l'est à l'ouest des États-Unis, cela
doit être pareil en Europe.
Pour ce qui est de la structuration des pôles de
compétitivité en France, je pense que c'est une
très bonne idée. La région est un lieu adéquat,
d'une taille idéale pour le développement
endogène et, en même temps, pour initier des
collaborations entre les centres de recherches
et les entreprises. l'en profite d'ailleurs pour
saluer l'initiative du Conseil régional de
Bretagne : l'organisation de ce Prix Bretagne
jeune chercheur n'existe nulle part ailleurs. Je la
prends comme une bonne pratique à
répercuter ! n
Propos recueillis par Nathalie Blanc
Sciences de l'information
atoueur
Les données protégées grâce au tatouage numérique
Contrairement à la mode actuelle qui consiste
à se faire tatouer sur des parties visibles du corps,
les tatouages mis au point par TEDDY FURON
ont pour but d'être invisibles. Il s'agit du tatouage
numérique d'images.
et aujourd'hui, ce thème l'occupe
toujours : il est chargé de recherche
à l'Inria Rennes (Irisa) depuis septembre
2003.
Tatouer robuste
Teddy Furon
Erwan Lanneau
Al'heure de la diffusion ultrarapide
mais non contrôlée de
données via Internet, la question de
sauvegarde des informations est
plus que jamais d'actualité. Né à la
fin des années 90, le tatouage numérique
connaît aujourd'hui son heure
de gloire. La première application
est la protection de copyright, qui
consiste par exemple à cacher le
nom du photographe dans une
image, afin de confondre les usurpateurs.
Mais le tatouage numérique
peut aussi servir à la protection de
copie de films. "Un signal caché dans
le film peut être repéré par un graveur
équipé d'un détecteur et empêcher
ainsi la copie", explique Teddy
Furon. Mais tous les graveurs ne
sont pas équipés de tels détecteurs
et, de fait, cette application ne s'est
pas vraiment développée.
Pionnier du tatouage
numérique
Pour sa thèse, commencée en
1998 et financée par une bourse
Cifre"' avec Thomson R&D Rennes,
Teddy Furon s'est concentré sur le
tatouage numérique d'images. Il
comptait alors parmi les premiers
thésards à travailler sur ce thème en
France. Il a soutenu sa thèse en 2002
Le principe du tatouage numérique
est de modifier les données
de l'hôte - une image, du son..., pour
y cacher un message. "La modification
est infime et invisible à l'oeil nu,
explique Teddy Furon. En ce qui
concerne les images, tout se passe au
niveau des pixels. Nous nous servons
de travaux existants sur la perception
de l'oeil humain, qui montrent que
celui-ci détecte plus facilement des
défauts dans les parties uniformes
que dans les zones texturées ou les
contours. C'est là que nous cachons
les tatouages." Ces informations
physiologiques acquises, Teddy
Furon peut alors se lancer dans la
Modéliser des trajectoires
Du billard pour le mathématicien !
ERWAN LANNEA travaille sur le modèle des billards, sur des tables
de très grande taille aux formes de labyrinthes... Nous sommes ici
dans le royaume des recherches en mathématiques théoriques, d'où
découlent ensuite des applications utiles aux physiciens.
Démonstration.
Sur cette table
en forme de "L",
la distribution
de la trajectoire
n'est pas uniforme.
'un côté, les physiciens ont
leurs problèmes : prévoir les
trajets d'un nombre élevé de particules,
modéliser le trajet d'un faisceau
lumineux qui rebondit... De
l'autre, les mathématiciens ont
des outils. Au milieu, les physiciens
théoriciens font la liaison entre
deux mondes. C'est le cas d'Erwan
Lanneau, qui, après une thèse
réalisée à l'Irmar"' à l'Université de
Rennes I, est maître de conférences
au Centre de physique théorique
(CPT) de Marseille, dans l'équipe
des systèmes dynamiques, depuis
septembre 2005.
Son outil à lui s'appelle le modèle
des billards. Il s'agit d'un objet
mathématique connu depuis 1850
et très étudié, car il modélise parfaitement
la trajectoire d'objets physiques.
Le jeu consiste à choisir des
tables de billard peu classiques,
c'est-à-dire aux bords convexes,
concaves, ou de forme polygonale
et d'y simuler la trajectoire d'une
balle qui rebondit de façon élastique,
c'est-à-dire sans frottement et
8
~
et mathématiques
image
hôte
4111111"
clé
secrète
H
décodeur
texte
retrouvé
utilisateur
texte
à cacher
théorie de l'information pour créer
les algorithmes qui constitueront
l'outil final : le logiciel de tatouage.
Si le principe du tatouage est bien
maîtrisé, la question de la sécurité
constitue aujourd'hui la quatrième
priorité des chercheurs, après l'invisibilité,
la taille des messages
cachés et la robustesse. "On sait
très bien tatouer une image de façon
robuste, mais pas 1 000 images !
Cela veut dire que la clé du système
peut être facilement trouvée, rien
qu'en observant les images. Mais
c'est ce qui me plaît dans ces recherches.
Créer des tatouages est un jeu
du gendarme et du voleur. Il faut sans
cesse contre-attaquer, pallier les failles
et améliorer les niveaux de sécurité !"
Imagerie médicale
Côté applications, la protection
d'images ne concerne pas seulement
les photographes. Par exemple, les
appareils d'imagerie médicale sont
de gros producteurs de clichés. Mais
les hôpitaux rencontrent souvent des
difficultés lors de l'échange des
fichiers, du fait de la diversité des formats
d'images. Le tatouage permet
d'insérer des données à l'intérieur
de chaque image, un bon moyen
pour lier définitivement date, nom
du patient et cliché. "Il peut aussi
être utile pour empêcher toute modification
de l'image, un problème sensible
pour des questions d'assurance",
poursuit le jeune chercheur.
Sachant que la France compte
vingt fois moins d'entreprises dans
ce secteur que les États-Unis, le
métier de tatoueur numérique a
encore de beaux jours devant lui ! n
N.B.
"' fifre : Convention industrielle de formation parla recherche.
Thèse 4 Application du tatouage
numérique à la protection de copie.
Contact 4 Teddy Furon,
teddy.furon@irisa.fr
à l'infini. Une simulation sur un objet
mathématique compliqué au départ
- table de forme irrégulière correspondra
à la trajectoire d'un objet
physique complexe. Sur une table
triangle tout a fait générale, les
mathématiciens n'ont, par exemple,
trouvé qu'une seule trajectoire,
périodique.
Les périodiques
"Trouver une trajectoire périodique
- ou fermée, sur le modèle mathématique
veut dire que la trajectoire de
l'objet physique repasse par son point
de départ avec la même direction,
explique Erwan Lanneau. Le modèle
simple des triangles est bien connu et
correspond à l'interaction entre deux
particules sur un segment. Or
repasser par son point de départ veut
dire, pour une particule, retrouver son
état initial." Ce genre de simulation
renseigne aussi sur la distribution
uniforme de la trajectoire. Une information
qu'il peut être intéressant de
connaître dans le cas d'un faisceau
lumineux : le faisceau est-il bien distribué
? Éclairera-t-il toute la pièce ?
Si les formes simples de table
font l'objet de nombreux travaux
depuis plusieurs siècles, pour sa
thèse, soutenue fin 2003, Erwan
Lanneau a choisi les tables polygonales.
Et il a travaillé sur un troisième
niveau de représentation : les
surfaces de Riemann. Car autant une
trajectoire comme celle observée
dans les billards rectangles est facile
à représenter, autant celles issues
des tables polygonales sont rapidement
très compliquées. Les surfaces
de Riemann correspondent à une
représentation en trois dimensions
de ces trajectoires et le jeune chercheur
a travaillé sur la mise au point
de logiciels permettant de créer la
géométrie de ces surfaces, notamment
quand les angles entre les
côtés du billard sont spéciaux.
Trajectoires en 3D
Changer de mode de représentation
a des avantages : "Un même
outil de modélisation peut être représentatif
d'objets physiques très différents.
On a parlé de particules et de
faisceaux lumineux, mais cela peut
aussi concerner la théorie du génome,
avec l'aspect de périodicité du codage
génétique", poursuit le mathématicien.
Mais le contexte physique
intéresse finalement peu celui-ci.
"Il est intéressant de connaître l'objet
pour lequel on fait la simulation, c'est
motivant. Mais c'est tout. Pour ma
part, je préfère rester à l'échelle du
modèle mathématique qui est
parfait ! Car quand il s'agit de
mesurer la trajectoire réelle de particules,
ça se complique ! Ce n'est plus
mon domaine." u N.B.
"' Irmar: Institut de recherche mathématiques de Rennes.
Thèse 4 Classification topologique de
l'espace des modules des différentielles
quadratiques.
Contact 4 Erwan Lanneau,
erwan.lanneau@univ-rennesl.fr
Chargée de recherche à l'Inserm(') à Brest,
VIRGINIE SCOTET a participé pour sa thèse
à l'étude de l'incidence de la mucoviscidose en
Bretagne, ainsi qu'au recensement rétrospectif
des patients nés et domiciliés dans la région
depuis 1960. Une première jamais réalisée sur
une période longue.
Après une maîtrise de sciences
et techniques (MST) en santé
publique et un DEA d'épidémiologie
à Bordeaux, Virginie Scotet
a intégré en 1998 l'équipe Inserm
U613 Génétique moléculaire et
génétique épidémiologique dirigée
par le professeur Claude Férec, à
Brest, afin d'y réaliser son doctorat.
Son arrivée lui donne l'occasion
Sciences de la vie et de
Cartographie de la mucoviscidose
10
Mdieux très chauds, sans oxygène
et riches en métaux
lourds, les abords des sources
hydrothermales des dorsales océaniques
constituent des environnements
extrêmes, où la vie a toutefois
réussi à s'immiscer. La principale
particularité des écosystèmes jouxtant
ces sources d'énergies étant de
posséder de nombreux organismes
sur une surface très réduite, les
scientifiques ont eu l'idée de s'intéresser
aux virus susceptibles
d'infecter ces zones : "Aucune étude
d'appliquer ses connaissances en
épidémiologie sur les nombreuses
données génétiques disponibles
dans ce laboratoire, spécialisé dans
les maladies génétiques fréquentes
en Bretagne, notamment la mucoviscidose
ou l'hémochromatose"'.
Un enfant sur 3 000
en Bretagne
La mucoviscidose est la maladie
génétique grave de l'enfant la plus
fréquente dans les populations caucasiennes
(un cas sur 4000'x') Avec
un enfant sur 3000, la Bretagne possède
le triste privilège de détenir
l'un des plus forts taux de malades
touchés en France. Elle se caractérise
par des troubles d'hydratation
du mucus qui entraînent, dans sa
forme classique, des infections
respiratoires à répétition et une
insuffisance pancréatique. "Or il
n'existe malheureusement aucun
traitement curatif à l'heure actuelle,
explique Virginie Scotet. Ce problème
de santé publique a donc
conduit la Région à mettre en place
n'avait encore été réalisée sur ce sujet,
explique Claire Geslin. On m'a donc
chargée de voir s'il existait des virus
au niveau d'un groupe d'archéobactéries'''
hyperthermophiles océaniques
appelées Euryarchaeota." Elles
poussent autour des cheminées
océaniques, à des températures
supérieures à 80°C. Au niveau de
leur morphologie et de leur forme,
ces microorganismes s'apparentent
aux bactéries. Ils ne dépassent guère
un micromètre. Par contre, ils fonctionnent
différemment de celles-ci.
Des virus autour
des cheminées ?
"Les virus d'archées terrestres sont
encore mal connus des scientifiques,
qui ne s'y intéressent véritablement
que depuis les années 1980, précise
Claire Geslin. Grâce aux prélève-
Particules virales, PAV1,
isolées de Pyrococcus abyssi.
La barre indique 100nm.
Pendant sa thèse, CLAIRE GESLIN a traqué
les microorganismes du fond des océans,
à la recherche de virus... Des travaux nouveaux
et très prometteurs, qu'elle poursuit aujourd'hui,
à l'IUEM"', à Brest.
Le virus des profondeurs
l'environnement
en Bretagne
une expérience pilote de dépistage
néonatal systématique de la maladie
dès 1989."
Le premier objectif de la thèse de
Virginie Scotet a été de s'appuyer
sur les données des programmes de
dépistage néonatal et de diagnostic
prénatal, afin d'évaluer leur impact
sur l'incidence de la maladie. Elle
s'est ensuite attelée à définir le
modèle breton de la mucoviscidose
en rendant compte de l'incidence
de la maladie, de son évolution au
fil des décennies, ainsi que de la
distribution de cette pathologie et
des mutations responsables dans la
région. Elle a pour cela réalisé un
recensement rétrospectif des
patients nés et domiciliés dans la
région depuis 1960, suivi d'une
enquête auprès des mairies afin de
connaître leur lieu de résidence.
10 % des cas dépistés
in utero
La Bretagne est probablement
la seule région au monde dans
laquelle il a été possible, sur
une période relativement longue
(10 ans), de considérer à la fois les
données d'incidence à la naissance
et les données du diagnostic de
mucoviscidose réalisé suite à un
signe d'appel échographique
(intestin hyperéchogène). Ceci a
permis de montrer qu'aujourd'hui
près de 10 % des cas de mucoviscidose
sont dépistés in utero et que
l'ensemble des stratégies de dépistage
néonatal et de diagnostic prénatal
pouvait conduire à une
diminution de 30% dans l'incidence
de la maladie. Conséquence directe
des travaux de Virginie Scotet : le
dépistage néonatal a progressivement
été étendu à l'ensemble du
territoire français en 2002.
"Mais face à cette maladie, encore
sans remède, cela n'est qu'une simple
étape." Sa thèse a toutefois permis
de développer une collaboration
avec le laboratoire du professeur
Farrell, de l'université du Wisconsin
aux États-Unis, au sein duquel
Virgine a effectué un stage postdoctoral
en 2002. "Comme en Bretagne,
un dépistage néonatal avait été
instauré dans cet État en 1985. Nous
disposons ainsi de deux cohortes d'enfants
dépistés qui présentent un suivi
relativement long, ce qui nous permet
d'étudier les corrélations génotypes/
phénotypes dans cette maladie. L'autre
objectif est désormais de pouvoir poursuivre
le vaste recueil de données que
nous avons débuté et de le formaliser
sous forme de «registre»." n C.B.
"' Institut national de la santé et de la recherche médicale.
"' Chémochromatose se caractérise par une surcharge en fer
dans le sang. C'est une des seules maladies génétiques pour
laquelle il existe un traitement assez simple. 01 Dans le Finistère,
tincidence de cette maladie est de tordre de 1 sur 2000.
Thèse 9 Épidémiologie moléculaire
de la mucoviscidose en Bretagne.
Contact 9 Virginie Scotet,
Virginie.scotet@univ-brest.fr
ments in situ réalisés durant différentes
campagnes océaniques menées
par les navires de l'Ifremer dans le
Pacifique, l'Atlantique et l'océan
Indien, j'ai travaillé sur un échantillonnage
très important, qui m'a
permis de vérifier si les archaea
hyperthermophiles océaniques pouvaient
être infectées par des virus,
comme c'est le cas chez les archaea
hyperthermophiles terrestresj3'."
Claire Geslin a finalement découvert
ce qu'elle espérait : "Nous avons
réussi à isoler un virus, que nous
avons baptisé PAV 1'°'. Nous avons
ensuite étudié de façon approfondie
sa morphologie, - il a la forme d'un
citron -, sa physiologie et son génome."
Des perspectives
pour la recherche
Comme tous les virus, celui-ci a
besoin de la cellule hôte pour se
multiplier. Mais la spécificité des
virus chez les archées est qu'ils
sont peu lytiques. Ils se multiplient
simplement dans la cellule, sans
la tuer. La cellule hôte sert juste de
navette pour que le virus puisse
supporter l'environnement extrême
des profondeurs. La découverte de
ce virus hyperthermophile laisse
d'ores et déjà entrevoir de belles
perspectives de recherche pour les
scientifiques, mais aussi pour les
industriels, comme le suggère Claire
Geslin : "Ces virus sont peut-être
porteurs d'enzymes intéressantes, car
thermostables, c'est-à-dire résistantes
à la température. Capables d'amplifier
l'ADN, de telles enzymes pourraient
alors être commercialisées. Le virus
PAV l ne possède pas cette propriété,
mais certaines enzymes issues de bactéries
thermophiles le peuvent." Elles
font l'objet des recherches actuelles
de Claire Geslin. n C.B.
"' Institut universitaire européen de la mer, laboratoire de
microbiologie des environnements extrêmes, UMR6197
(CNRS, UBO, Ifremer). "' Les archéobactéries ou archées ou
archaea constituent un domaine du vivant caractérisé par des
cellules sans noyau et se distinguant des bactéries par certains
caractères chimiques, dont la constitution de la membrane
cellulaire, et moléculaires (transcription, traduction et réplication
de l'ADN). "' Comme tont montré au milieu des années 1980
les travaux de l'équipe de Wolfram Zillig en Allemagne.
Pyrococcus abyssi Virus el.
Thèse -1 Recherche de particules virales
chez les archaea hyperthermophiles
issues du système hydrothermal profond.
Contact 9 Claire Geslin,
Claire.geslin@univ-brest.fr
11
SCIENCES OUEST 229,FEVRIEn 2006
SCIENCES OUEST 229ntVnnn 200E
Les singes sur écQute 1
L'homme qui comprend le langage des singes.
Tel pourrait résumer les travaux de thèse
qu'ALBAN LEMASSON a menés à la station
biologique de Paimpont, le seul laboratoire français
où sont étudiées les vocalisations des singes.
Alban Lemasson travaille
depuis plusieurs années sur
les cercopithèques"' et, plus précisément
sur leur communication vocale.
Son but : comprendre l'évolution de
leurs modes de communication et
les rapprocher du fonctionnement
social des animaux. "Quand on s'y
intéresse, on s'aperçoit que les singes
ont des intonations, des accents différents,
qu'ils utilisent des codes de
conversation entre amis." Pour les
détecter, Alban Lemasson a bien sûr
enregistré leurs "conversations", qu'il
a ensuite traitées sur ordinateur
grâce à un logiciel capable de comparer
les cris transformés en images,
ou sonogrammes. "Ce logiciel avait
été mis au point par une autre équipe
de Rennes qui travaille sur les oiseaux,
explique-t-il. Nous l'avons repris car
les singes ont des cris assez proches,
qui ressemblent beaucoup à des sifflements."
Le dialogue existe
Alban Lemasson a participé à
l'adaptation de cet outil et aussi à la
mise au point du harnais qui équipe
les animaux, pour que le micro soit
bien placé au niveau de leur larynx
et donne des enregistrements télémétriques
de bonne qualité, - un
critère indispensable pour pouvoir
comparer les "langages".
Résultat : le jeune chercheur a
découvert de nouveaux cris. Restait
à comprendre s'ils avaient un sens...
"J'ai mis en évidence le partage
des cris entre différents partenaires
sociaux, poursuit-il. Chaque singe
possède des cris qui lui sont propres,
mais aussi des cris qu'il partage avec
certains congénères préférentiels. Cela
avait déjà été découvert chez les dauphins
et les oiseaux, mais jamais chez
les singes. Leurs cris sont plus courts et
plus graves et donnaient l'impression
de peu de variété." Alban Lemasson a
fait cette découverte sur la Mone de
Campbell, un petit singe en captivité
à la station biologique de Paimpont.
Il a soutenu sa thèse en 2003 et a
ensuite réalisé un premier postdoc
au Kenya, où il a étudié les comportements
vocaux d'un groupe sauvage
de babouins, puis un second au
Japon, où il a travaillé sur le macaque
japonais. Il est aujourd'hui de retour
à l'Université de Rennes 1(2), en tant
qu'enseignant-chercheur. Il encadre
un DEA et deux thèses, dont l'une
porte sur l'étude du partage vocal de
la Mone de Campbell mais cette fois
sur le terrain, en Côte d'Ivoire. Pour
voir si le singe papote autant dans la
nature qu'en captivité ! n N.B.
"' Les cercopithèques font partie des singes de l'Ancien Monde,
i est-a-dire ceux d'Afrique et d'Asie, dont révolution est plus
ancienne que celle des singes du Nouveau Monde (Amérique
du Sud). "' Alban Lemasson est enseignant-chercheur a
l'UMR 6552 (CNRS/Université de Rennes I).
Thèse -► Communication vocale et
organisation sociale chez la Mone de
Campbell : partage vocal et relations
sociales.
Contact -b Alban Lemasson,
alban.lemasson@univ-rennesl.fr
Délacer des mo i
Dimitri Lague a mis au point une nouvelle méthode d'étude de l'érosion
Étudier l'érosion des montagnes à l'échelle des
temps géologiques est mission impossible pour
les humains que nous sommes. En thèse au Caren"',
DIMITRI LAGUE a trouvé le moyen de raccourcir
le temps pour observer le phénomène !
ontrairement à l'érosion des
sols"', qui s'effectue sur des
échelles de temps humaines, l'érosion
des continents et des chaînes
de montagne s'observe sur des
échelles de temps géologiques,
allant de 10000 à plusieurs millions
d'années. Pas étonnant, donc, que
la géomorphologie - ou étude de la
forme du relief, connaisse un véritable
boom depuis dix ans : les
moyens informatiques permettent
aujourd'hui de simuler l'évolution du
relief d'une chaîne de montagne et
de créer artificiellement des topographies
de plus en plus réalistes.
"Pour ma thèse, je suis parti d'un
modèle informatique mis au point par
Philippe Davy, mon directeur, commence
Dimitri Lague. Mon but était
de voir si l'évolution simulée correspondait
bien à l'évolution naturelle des
12
reliefs. J'ai pour cela mis au point une
méthode expérimentale." Le chercheur
a momentanément mis de
côté ses compétences en géologie
et en physique pour faire des pâtés !
Il a réalisé une maquette en relief,
à laquelle il a fait subir des précipitations
artificielles, pour reconstituer le
phénomène d'érosion. "La difficulté
à été de trouver le bon matériau : au
départ du loess ramassé en baie de
Saint-Brieuc, et aujourd'hui de la
pâte de silice, puis de calibrer la
maquette pour obtenir une évolution
rapide mais fidèle."
Première étude
quantitative
Le principe de ses recherches
consistait à faire des allers-retours
entre la maquette et le modèle pour
comparer l'évolution et affiner ce
dernier. La surface de la maquette
était par exemple régulièrement
numérisée et des coupes en trois
dimensions ont été réalisées. Dimitri
Lague a même utilisé un troisième
type de données : celles d'un site
naturel bien documenté - le site des
Siwaliks en Himalaya (Népal), afin
de compléter encore le modèle.
C'est la première fois que l'érosion
continentale était étudiée de
manière si quantitative. Résultat :
dans sa thèse, soutenue fin 2001 à
l'Université de Rennes 1, Dimitri
Lague a mis en évidence l'existence
d'un paramètre très important dans
les phénomènes d'érosion : le seuil.
"Il peut ne rien se passer pendant
un très grand laps de temps, puis, à
un moment donné, les changements
sont brutaux. Ce seuil était jusque-là
négligé par les scientifiques dans le but
de simplifier les modèles." Chargé de
recherche au CNRS, Dimitri Lague
poursuit ses recherches dans cette
voie. Et comme le relief de la Terre
est issu en même temps de phénomènes
tectoniques et climatiques,
ses travaux sont suivis avec attention
par les tectoniciens et les climatologues.
n N.B.
"' Caren : Le Centre armoricain de recherche en environnement
est une fédération de recherche CNRS, Université de Rennes 1,
Inra, Agrocampus. "' L'érosion des sols, qui concerne
principalement l'agriculture, est plutôt étudiée a l'Inra.
Thèse 4 Dynamique de l'érosion
continentale aux grandes échelles de
temps et d'espace : modélisation
expérimentale, numérique et théorique.
Contact 4 Dimitri Lague,
dimitri.lague@univ-rennesl.fr
~
Romain Pasquier
Frédérique Alban
des régions en regardant le passé
Ce n'est pas le football qui a poussé
ROMAIN PASQUIER à comparer l'Espagne
et la France. Étudiant en sciences politiques
à l'IEPI" de Rennes, c'est au nouveau rôle
des régions qu'il s'est intéressé. /1"'
Wan Pailler
Manuelle Aquilina
Est-ce la Bretagne qui veut ça ?
Dans un contexte où plusieurs
nations européennes, tels les pays
scandinaves, la Belgique, la France
et l'Italie, mènent des politiques de
décentralisation et où la politique
européenne est également de plus
en plus tournée vers les régions,
à l'Institut d'études politiques de
Rennes, Romain Pasquier est l'un
des rares chercheurs à s'intéresser
au rôle de régulation que peuvent
avoir ces territoires. Il utilise pour
cela une méthode encore jamais
exploitée. Dans sa thèse, soutenue
en 2000, il a comparé les politiques
publiques menées par différentes
régions sur une longue période.
"Mon hypothèse de départ est que le
contexte historique d'une région
influe, encore aujourd'hui, sur sa
capacité à mener des actions
publiques. C'est pourquoi j'ai réalisé
mon étude sur une période allant de
la fin de la Seconde Guerre mondiale
à nos jours", explique-t-il.
Comparaison
transfrontalière
L'autre originalité de ses travaux
est la comparaison, car seules des
études de cas séparés avaient été
réalisées jusqu'à présent. Romain
Pasquier a choisi d'étudier des
régions françaises et espagnoles,
politiquement différentes, mais
comparables en termes de surface
et de nombre d'habitants.
Le premier "match" opposait la
Bretagne et la Galice. Il a révélé, du
côté breton, une région qui fonctionne
sur un modèle coopératif,
centré sur le développement économique.
"Le Comité d'études et de
liaisons des intérêts bretons (NDLR :
Celib), créé au début des années
1950, a joué un rôle très important,
que l'on ressent encore aujourd'hui,
malgré la disparition du Celib, poursuit-
t-il. La Bretagne reste une région
très coopérative, dans laquelle les différentes
collectivités territoriales sont
sollicitées, ce qui lui permet de capter
différentes ressources financières. Elle
n'hésite pas non plus à se tourner vers
l'État." De l'autre côté, la Galice
fonctionne aussi selon un modèle
coopératif, mais centré sur l'autonomie
politique, qui s'explique
aussi d'après le contexte historique.
"En Espagne, le parti régionaliste
représente entre 15 et 20% des voix,
analyse le chercheur. Les régions
cherchent d'abord l'autonomie pour,
dans un deuxième temps, se développer
économiquement et culturellement."
Le second "match" mettait en
scène deux régions beaucoup moins
connues : la région Centre pour la
France et la Rioja pour l'Espagne. Et
là encore, l'histoire est révélatrice.
Un protocole
à reproduire
"Ces exemples montrent que la
construction identitaire, le rôle des
élites, la représentation dominante
du territoire... sont variables d'une
région à l'autre. Il faut absolument
comprendre
ces mécanismes et
les prendre en compte si l'on
ne veut pas que «l'Europe des
régions» reste un slogan. Dans
ma thèse, j'ai étudié de façon systématique
les actions menées aux niveaux
européen, national et régional. J'ai
voulu mettre au point un protocole qui
puisse s'adapter à d'autres cas."
Aujourd'hui enseignant à Sciences
Po Rennes et Paris, et chargé de
recherche CNRS dans l'antenne
rennaise, Romain Pasquier poursuit
dans cette voie. Il travaille notamment
avec l'Europa Institute d'Édimbourg
(Écosse), en vue d'étendre
les comparaisons avec les régions
britanniques. n N.B.
IEP : Institut d'études politiqua.
Thèse 4 La capacité politique des
régions, Presses universitaires de
Rennes, 2004.
Contact 4 Romain Pasquier,
rpasquier@hotmail.com
Sciences humaines
et sociales
Comprendre la construction
13
-
~
Le parc marin, un outil de gestion accessible
Contribution à l'analyse économique des Aires
marines protégées, la thèse de FRÉDÉRIQUE ALBAN
avait pour objectif d'évaluer comment les parcs
marins peuvent être des outils de régulation des
usages. La chercheuse du Cedem") s'est notamment
penchée sur la rade de Brest et sur la mer d'Iroise.
Les Aires marines protégées
(AMP) recouvrent des réalités
très diverses. Certaines, les réserves
intégrales, sont interdites à tout type
d'activité, alors que les parcs marins
les autorisent. Mais les AMP participent
toutes aux politiques de
conservation de la biodiversité et
des écosystèmes marins.
Dans le cadre de sa thèse, effectuée
au Cedem et soutenue en
décembre 2003, Frédérique Alban
s'est intéressée à la gestion de ces
zones en rade de Brest et en mer
d'Iroise : "J'ai voulu étudier les parcs
marins comme un outil de gestion
intégrée et de développement durable,
et non sous le seul angle de la conservation",
explique-t-elle. Elle a ainsi
analysé les interactions entre la
pêche professionnelle et les autres
usages de la bande côtière, plongée,
usages récréatifs, dans le but de distinguer
les activités extractives de
celles qui s'effectuent sans ponction
sur les ressources halieutiques.
Diversifier les activités
de pêche
Ses conclusions au bout de trois
ans : les parcs marins peuvent effectivement
contribuer à améliorer la
gestion et la situation économique
des acteurs, mais...: "Il est important
qu'en termes de choix public, on sache
clairement, et dès le début, ce qu'on
souhaite favoriser. Si c'est la gestion
des pêches, la configuration optimale
de ce parc ne sera pas la même que s'il
vise à améliorer le bien-être de tout le
monde. De même, si l'on privilégie
l'amélioration du bien-être de toutes
les collectivités, les pêcheurs peuvent se
trouver lésés."
La création d'un parc marin
modifie la dynamique des usages et
des interactions, ce qui nécessite
des contreparties. "En ce qui
concerne les pêcheurs, à côté des compensations
monétaires classiques,
l'une des pistes peut être de les associer
aux bénéfices récréatifs, via la
diversification de leur activité de pêche
vers le tourisme. Dans tous les cas,
pour être efficaces, les réponses institutionnelles
devront être adaptées à
chaque situation locale." n C.B.
"' Cedem : Centre de droit et d'économie de la mer, rattaché à
l'Université de Bretagne occidentale et à l'Institut universitaire
européen de la mer.
Thèse Contribution à l'analyse
économique des Aires marines protégées.
Applications à la rade de Brest et-à la mer
d'Iroise.
,Les bracelets manquants du néolithique breton
14
Avec ses recherches, YVAN PAILLER a comblé un
trou de 700 ans dans le domaine de l'archéologie
préhistorique. Ses découvertes lui ont permis de
mieux décrire la transition qui s'est opérée en
Bretagne, durant le néolithique ancien"), entre les
derniers chasseurs-cueilleurs et l'établissement des
premiers agriculteurs.
Postdoctorant au sein du département
d'archéologie des
musées nationaux d'Écosse à Édimbourg,
Yvan Pailler a soutenu sa
thèse d'archéologie préhistorique
en 2004, au Centre de recherche Bretagne
et celtique"' à Brest. Des
recherches qui sont venues combler
un manque. "Dans les ouvrages traditionnels
d'archéologie, l'histoire préhistorique
de la moitié occidentale de la
Bretagne passe directement du mésolithique
final, époque des derniers chasseurs-
cueilleurs, aux hommes ayant
érigé les tombes à couloir, comme le
cairn de Barnenez'3'. Entre les deux, il
y avait un trou de 700 ans pour lequel
on ne disposait d'aucune information
ou presque", commence le chercheur.
Durant cinq ans, il s'est donc
appliqué à combler cette césure en
procédant à des prospections, des
relevés et des fouilles dans la région.
Arpentant méthodiquement les
champs de maïs coupé, Yvan Pailler
met finalement la main sur des
objets qui vont lui permettre de
mieux cerner les populations qui
vivaient dans la région aux alentours
de 4800 ans av. J.-C.
"Durant ces recherches de terrain,
je me suis intéressé aux bracelets en
Fouille du site d'habitat néolithique
de Beg ar Loued en 2004.
pierre. Ces éléments de parure se sont
avérés des marqueurs temporels fiables
du néolithique ancien, jamais pris
en compte lors des précédentes recherches
archéologiques en Bretagne."
Une Armorique
non hermétique
Après un gros travail de recensement
des "bijoux", des sites de production
et une analyse des chaînes
opératoires, le préhistorien est parvenu
à une conclusion qui rompt
avec l'image surannée d'une Armorique
hermétique à toute influence
extérieure : "La découverte de ces
biens socialement valorisés prouve que
l'effet de péninsule de la Bretagne est à
relativiser. La Bretagne a été «néolithisée
» environ à la même période que
la moitié nord de la France. Si auparavant,
les archéologues bretons refusaient
ce modèle, nous sommes
aujourd'hui obligés d'admettre que les
populations paysannes de la partie
orientale de la Bretagne appartenaient
7 à la même culture (Le Villeneuve-
Saint-Germain) que celles que l'on
trouvait dans le Bassin parisien. Pour
la partie occidentale de la Bretagne, le
modèle est certainement plus complexe,
même si la présence de bracelets en
pierre indique également des relations
avec la sphère orientale." n C.B.
'' Vers 4800-4700 av I -C. ''1 Laboratoire pluridisciplinaire
de l'Université de Bretagne occidentale associé au CNRS
(UMR 6038). "' Cet énorme monument funéraire en pierres
appareillées, situé à l'embouchure de ha rivière de Morlaix, sur
la commune de Plouezoi h (Trégor, Finistère), est tun des
premiers témoins de l'architecture néolithique bretonne. Il date
de 4000 ans av. I.-C. environ.
DINAN -- Ancienne porte de l'Hôtellerie ou de Brest (Aujourd'hui place Duclos)
Construite au X11I° siècle et démolie en 1879.
à tous
._~.~.._~
~il,.
'4
lJ
11
lf
; N
Une historienne
à l'assaut des remparts
Cette porte monumentale
a été détruite après des années
de débats municipaux !
Contact 4 Frédérique Alban,
frederique.alban@unie-brest.fr
Du rôle noble de protecteurs à celui, aujourd'hui,
de monuments historiques, en passant par le statut
peu enviable de ruines, l'histoire des remparts est
mouvementée ! Au fil des siècles, ils se retrouvent
à la croisée de logiques contradictoires, étudiées
par MANUELLE AQUILINA.
Planche de fragments
d'ébauches d'anneaux en
chloritite découverts sur
l'atelier de fabrication de
Kermout à Plozévet (Finistère).
Thèse 4 Des dernières
industries à trapèzes à
l'affirmation du néolithique
en Bretagne occidentale
(5500-3500 avant 1.-C.).
Contact 4 yvan.pailler@clubinternet.
fr
Docteur en histoire, spécialisée
en histoire du patrimoine,
Manuelle Aquilina est aussi maîtreingénieur
en information et communication.
Lors de son DEA, elle
décide de valoriser cette double
compétence en s'intéressant à la
façon dont les villes, et notamment
Vannes, communiquent sur leur
patrimoine. Pour sa thèse, soutenue
en avril 2005 à l'Université Rennes 2,
elle étend son étude à trente autres
villes bretonnes. Passionnée par
l'époque médiévale, elle ne choisit
pourtant pas de travailler sur les châteaux
ni les églises, mais... sur les
remparts ! "J'ai préféré les remparts
car ils représentent un patrimoine
militaire peu exploité. Les églises ont
bien sûr été préservées au fil des siècles,
les châteaux souvent reconvertis
en hôtels de ville ou en musées, mais
pour les murs de villes, l'histoire est
plus compliquée !"
Et la Bretagne en est riche. La
région a en effet la particularité
d'être constituée d'un réseau de
petites villes fortifiées au Moyen
Âge. Pendant sa quête, Manuelle
Aquilina s'est déplacée dans chacune
d'entre elles pour exhumer des
indices. Au fil du temps, elle a réussi
à cerner trois grandes périodes :
"Après avoir accompli leur devoir de
fortification, les remparts sont délaissés,
voire tout simplement détruits. Surtout
au début du XIX', période à laquelle
les villes subissent de grosses modifications
: arrivée du chemin de fer,
assainissement.. L'ère de la conservation
n'arrive qu'à partir du milieu du
XIX' siècle", explique-t-elle.
Les remparts à la mode
À partir de cette époque, les fortifications
commencent en effet
à recevoir les égards de la
Commission des monuments historiques
(née en 1837) et de sociétés
savantes qui se mobilisent pour la
défense du patrimoine. "On pourrait
presque parler d'effet de mode ! Le
courant Romantique se passionne
soudain pour les oeuvres médiévales.
Séjournant fréquemment à Fougères,
Victor Hugo est séduit par la ville
fortifiée et le fait savoir. De même
Honoré de Balzac avec Guérande."
Enfin, les remparts connaissent leurs
heures de gloire depuis la fin de la
Seconde Guerre mondiale : classés
monuments historiques, ils sont
aujourd'hui valorisés à des fins
touristiques, notamment depuis la
mise en place des labels "Petites
cités de caractère""" et "Ville d'art et
d'histoire"'."
"Chacune des villes traverse ces
trois phases, mais pas toujours au
même rythme. Et on assiste aujourd'hui
à une professionnalisation de la
protection des remparts." L'idée de
Manuelle Aquilina est d'étendre
son étude à la France et son rêve, à
l'Europe ! Elle suit de près la mise
en place d'un diplôme universitaire
européen sur la médiation et la
gestion du patrimoine. n N.B.
"' L'ancien directeur de l'office du tourisme de Rennes, Jean-
Bernard Vighetti, est à l'origine du label "Petites cités de
caractère'. ", Rennes est classée 'Ville d'art et d'histoire".
Thèse 4 Regards sur le Moyen Âge,
émergence et mise en communication
d'un patrimoine médiéval : les remparts
urbains aux XIX' et XX' siècles
en Bretagne.
Contact 4 Manuelle Aquilina,
manuelle.aquilina@laposte.net
74%
15
Christophe Bonnet
Structure etpro pr i étés
Physique des lasers
Lumière en surface : l'énigme de Newton résolue
~
Avant de rebondir sur une surface, la lumière...
marque une pause. Newton avait pressenti
ce phénomène. CHRISTOPHE BONNET l'a mis
en évidence, de manière expérimentale, au
laboratoire de physique des lasers, à l'Université de
Rennes 1. Ce temps de pause est enfin mesuré !it)
Nicolas Taberlet
était une vieille question, à
laquelle a répondu Christophe
Bonnet, qui a effectué sa thèse, en
2005, au laboratoire de physique
des lasers"', à l'Université de
Rennes 1. En 1704, en observant le
jeu de la lumière à travers des
prismes, Newton observe un phénomène
inattendu. Dans les conditions
de réflexion totale, la lumière
sort du verre à sa surface, avant de
se réfléchir un peu plus tard vers
l'intérieur du prisme. La loi de la
réflexion de Descartes n'est donc
pas toujours un phénomène instantané
! Il existe en effet un "délai de
Wigner", du nom du Prix Nobel de
physique hongrois, qui l'a formalisé
dans sa théorie de la diffusion en
1955. Mais ce temps, estimé à
quelques femtosecondes (1015 s),
était impossible à mesurer avec les
sources lumineuses de l'époque !
Aujourd'hui, certains lasers permettent
l'émission de bouffées de
lumières très brèves, de l'ordre de
100 femtosecondes.
Le délai de Newton-Wigner peut
enfin devenir observable ! Il suffit de
placer un détecteur sur l'onde réfléchie
pour mesurer le décalage temporel.
Mais ce n'est pas si simple.
Le détecteur parallèle
à la surface
"En positionnant le détecteur comme
d'habitude, perpendiculairement à
l'onde réfléchie, il y a une compensation
automatique du délai, explique
Christophe Bonnet. C'est une conséquence
de la loi de propagation de la
lumière. Nous avons alors eu l'idée de
placer le détecteur parallèlement à la
surface où se produit la réflexion totale,
plutôt que perpendiculairement à
l'onde émise." Et le temps passé le
long de l'interface est enfin connu.
C'est tout simple ! "Personne ne
l'avait fait", précise Olivier Émile, le
directeur de thèse.
Et curieusement, ce n'est pas un
délai de Wigner qui a été mesuré
grâce à ce procédé, mais... deux. Ce
délai dépend en effet de la polarisation
de l'onde lumineuse incidente,
c'est-à-dire de la direction dans
laquelle elle oscille, horizontale
ou verticale. Des délais de 30 et de
60 femtosecondes ont été mesurés.
"Dans les deux cas, plus on se rapproche
d'un angle critique, plus la
lumière passe de temps dans le second
milieu, résume Christophe Bonnet.
C'est une nouvelle lecture des lois de
Descartes, où l'on passe continûment
des lois de la réflexion totale aux lois de
la réfraction." Plutôt intéressant, d'un
point de vue fondamental.
Dans les fibres optiques
Christophe Bonnet, aujourd'hui
attaché temporaire à l'université de
Lyon ljai, a déjà publié des articles,
notamment dans Physical Review
Letters et Physical Letters A. Ce
dernier a été salué par la presse
scientifique internationale. Les
applications concrètes devraient
aussi être au rendez-vous. "Le
brouillage, lié à la polarisation de la
lumière, est notamment observé dans
les fibres optiques, où l'on compte
10 millions de réflexions totales par km.
Nous apportons une interprétation à ce
phénomène." Et ces lois de réflexion
et réfraction ne s'appliquent pas
seulement à la lumière à travers un
prisme en verre, mais se retrouvent
dans de nombreux domaines,
notamment les ondes sismiques et
les particules massives. n N.G.
"' Cet article a déjà été publié dans le n' 226 de Sciences
Ouest (novembre 2005) "' Laboratoire Palms, Université de
Rennes I, UMR CNRS 6627. "' Au Lasim (Laboratoire de
spectrométrie ionique et moléculaire).
Thèse 9 Étude théorique expérimentale
des délais de Wigner aux interfaces.
Application des ondes évanescentes au
laser tunnel.
Contact 4 Christophe Bonnet,
christophe.bonnet@lasim.univ-Iyonl.fr
16
de la matière
Les petits grains font
Les rands écoulement
Doctorant au laboratoire Groupe
matière condensée et matériaux
(GMCM), à l'Université de
Rennes I , Nicolas Taberlet a travaillé
sur les écoulements gravitaires des
matériaux granulaires : sable, billes
de verre ou d'acier. Son but : percer
le secret du confinement des grains
pour mieux comprendre les phénomènes
d'avalanches et de glissements
de terrain. Dans le cadre de
sa thèse, soutenue en juin 2005, il a
notamment utilisé un banc d'expériences
qui permettait de reconstituer
des écoulements en deux
dimensions. "Travailler en deux
dimensions, avec des disques en plastique
de la taille d'un cachet d'aspirine,
revient à observer un écoulement
en coupe, explique Nicolas Taberlet.
On a ainsi accès à ce qui se passe à
l'intérieur. Et le fait de ne voir qu'une
seule couche de grains permet de les
suivre tous." Mais cela ne suffit pas.
Le confinement en deux dimensions
engendre des phénomènes particuliers
qu'il ne faut pas généraliser. Le
passage à l'étude en 3D est nécessaire,
mais beaucoup plus compliqué.
"On utilise alors des systèmes
de modélisation, dont le principe
consiste à simuler des collisions entre
des sphères molles, c'est-à-dire qui
rebondissent entre elles et avec les
murs", poursuit le chercheur. L'avantage
de cette méthode est que l'on
peut faire varier tous les paramètres
de façon précise : dureté des grains,
frottements et même gravité ! Les
travaux de Nicolas Taberlet étaient
novateurs par le grand nombre de
grains mis en jeu. Aujourd'hui en
postdoc à Cambridge, le jeune
chercheur poursuit son étude des
écoulements, mais à bords libres.
Fini le confinement !
Les grains ne sont plus confinés
mais disposés sur une plaque, dont
l'inclinaison est réglée en fonction
du débit souhaité. "Avec cette expérience,
nous étudions le phénomène
dans des conditions très proches de la
nature, poursuit le chercheur. Et ce
qui nous intéresse, c'est de voir comment
le système sélectionne la largeur
de l'écoulement. Cette information est
importante pour les géophysiciens
dans le cadre de la prévision des
risques naturels. Car s'ils arrivent
assez bien à prévoir le volume de
roches qui va bouger, ils manquent
encore d'éléments sur la propagation
et la forme du front." Cela permettrait
d'évaluer la distance avec le village
le plus proche. n N.B.
Thèse -► Écoulements gravitaires
des matériaux granulaires.
Contact -► Nicolas Taberlet,
nicolas.taberlet@univ-rennes1.fr
Le jury de l'édition 2005 du Prix Bretagne
jeune chercheur était composé de 16 memb
répartis par domaines de compétences.
Dans chacune des quatre catégories, les
candidatures ont ainsi été examinées par
un conseiller régional, un scientifique breton
et deux personnalités scientifiques non
bretonnes de renommée internationale.
Sciences et technologies de l'information
et de la communication et mathématiques
Marc Labbey 4 , vice-président du Conseil régional, chargé
de l'emploi et du développement économique.
Ramesh Pyndiah 8 , responsable département signal &
communications à l'ENST Bretagne.
Jean-Pierre Cocquerez 11, directeur du département génie
informatique à l'université technologique de Compiègne.
Didier Robert 7 , professeur au laboratoire Jean Leray,
département de mathématique de l'université de Nantes.
Sciences de la vie et de l'environnement
François Le Foll 3 , membre du Comité économique et social
au Conseil régional.
Paul Tréguer 10 , directeur de l'Institut universitaire européen
de la mer (IUEM) à Brest.
Marcel Méchali 2 , directeur de l'Institut génétique humaine
(IGH) de Montpellier.
Michel Philippe 1 , professeur de génétique et développement
à l'UMR 6061, Université de Rennes I.
Sciences humaines et sociales
André Lespagnol 12 , vice-président du Conseil régional,
chargé de l'enseignement supérieur, de la recherche et de
l'innovation.
Armand Frémont 5 , président du conseil d'orientation
de l'université de Cergy-Pontoise, géographe et ancien recteur
de l'académie de Versailles.
Yves Morvan, professeur émérite (absent sur la photo).
Jacques Caillosse 6 , professeur agrégé des universités.
Structure et propriétés de la matière
David Le Solliec 13 , conseiller régional, mairie de Gourin (56).
Yves Le Mest 15 , directeur de recherche au département de
chimie à l'U BO.
Gérard Jaouen 9 , professeur à l'École nationale supérieure
de santé publique (ENSP).
Jean-Marie Tarascon 14 , directeur du laboratoire de réactivité
et chimie des solides (UMR 6007) à Amiens.
Les problèmes d'écoulements ne sont pas propres
aux baignoires. Le sable, la terre, les cailloux,
les grains s'écoulent..., dessinant des dunes,
provoquant des avalanches, perturbant les
mélanges des cimentiers ou des pharmacologues.
Du grain à moudre pour NICOLAS TABERLET.
><-
~ 5 13
10
Le mois prochain : Les Champs Libres 1
u Groenland et en Antarctique,
les forages ne visent pas à
extraire l'or noir, mais l'or blanc. Mais
pourquoi les scientifiques creusentils
la glace ? La réponse est simple :
pour remonter dans le temps. Ainsi,
en 1998 à Vostok, station basée en
Antarctique, une carotte de plus de
trois kilomètres de long est extraite,
qui retrace l'histoire des 420000 der-
Descente au puits de forage Epica
18 (forage profond dans la glace).
Mères années et, en 2004, le projet
Epicaw a permis de remonter jusqu'à
740000 ans en arrière (carotte du
Dôme C). La datation des carottes
est fondée sur des méthodes complémentaires
: le comptage des couches
annuelles (distinctes car le taux
de poussières emprisonnées dans
la glace est plus élevé en été), la
datation glaciologique (technique
de modélisation de l'histoire de
l'accumulation des couches dans la
calotte glaciaire) et la comparaison
avec d'autres enregistrements climatiques,
tels que la variation de
l'insolation (obtenue grâce à l'enregistrement
dans les glaces de la
modification de l'orbite terrestre).
Évolution climatique
Mais comment déterminer les
variations climatiques au cours du
temps ? Les paléoclimatologues
mesurent pour cela la teneur en
deutérium'2' de la glace. Le rapport
entre deutérium et hydrogène varie
en effet de façon linéaire en fonction
de la température dans les précipitations
: plus le climat est froid, plus
les précipitations (et donc la glace)
sont riches en isotopes lourds. Grâce
à ces mesures, les scientifiques ont
déterminé que huit cycles climatiques"'
se sont succédé durant les
740000 dernières années. Mais l'information
majeure délivrée par
la carotte du Dôme C réside dans la
découverte d'une période interglaciaire
de 28000 ans, qui a débuté il
y a 420000 ans. Cette période s'est
déroulée alors que la Terre connaissait
un axe et une orbite par rapport
au Soleil similaires à ceux d'aujourd'hui.
Il semblerait donc que la
période interglaciaire actuelle
puisse s'étendre bien au-delà des
10000 ans initialement prévus !
Composition
de l'atmosphère
Les carottes glaciaires apportent
également de précieux renseignements
sur la composition de
l'atmosphère et en particulier sur
sa teneur en gaz à effet de serre
(essentiellement le dioxyde de carbone
et le méthane). Perméable à
l'air lors de son dépôt, la neige, en se
tassant progressivement sous son
poids, enferme l'air sous forme de
bulles dans la glace. En analysant
ces bulles d'air, les scientifiques
peuvent connaître la teneur de
l'atmosphère en CO2 et en méthane
à une date donnée. Ils ont ainsi
établi une très forte corrélation entre
ces teneurs et l'évolution du climat.
Les périodes glaciaires sont caractérisées
par des teneurs en CO2 et en
méthane plutôt basses, alors que les
périodes interglaciaires connaissent
des teneurs élevées. Plus important
encore, les analyses des carottes
montrent que les teneurs en gaz à
effet de serre ont augmenté à partir
du XVIII' siècle pour atteindre
aujourd'hui des niveaux jamais
égalés : de 27% supérieur à la
teneur la plus élevée des derniers
650 000 ans pour le CO2. Les teneurs
actuelles ne sont donc pas imputables
aux variations naturelles
enregistrées depuis des milliers
d'années mais bien aux activités
humaines. Connaître l'impact d'une
telle augmentation est aujourd'hui
primordial pour notre planète. n
"' Initié en 1995, le projet Epic : European Project for Ice
Canting in Antartica est organisé sous forme d'un consortium
regroupant 10 pays européens. "' Le deutérium est un isotope
lourd de l'hydrogène. "' Un cycle climatique correspond d
l'alternance d'une période glaciaire et d'une période interglaciaire.
Article rédigé en collaboration
avec Sophie Fromager, Centre de
vulgarisation de la connaissance,
Université Paris-Sud XI,
www.cvc.u-psud.fr
Extraites par les glaciologues, les carottes glaciaires
permettent aux paléoclimatologues de remonter
le temps, de connaître l'évolution du climat ou
encore la composition de l'atmosphère !
QULI ?29rTfVRIEIi 2006
Tente de forage Epica à Dôme Concordia
en Antarctique.
Cette carotte glaciaire, sur sa tige
de forage, est issue des collectes
d'échantillons extraits du Dôme C.
Les ca rottes g l a ci a i res
COMMENT CA MARCHE ?
rc QUV1e. ^,S,o,.uef PARENTE
es pemnros entre les 60.
00114. CT fiLLMTCLICH}
perme-1,mM LC
Vat
Ga 3 Gn 000 „n 030 MG 480 Mn 800 M4 380 M4 380
ETRPE
200 . 160 M, e . AU3oL
Évolution : une représentation inédite en 3D
Tout le monde connaît l'arbre de vie. Mais cette
représentation n'est-elle pas trop réductrice ? Créée par
l'Espace des sciences, la Sphère de parenté est une
version inédite, en 3D, qui apporte non seulement une
représentation dynamique, mais qui permet aussi de
véhiculer une approche nouvelle de l'histoire de
l'évolution. Les arbres de parenté en deux dimensions,
dans lesquels l'homme est situé au sommet, donnent une vision anthropomorphique de l'histoire
de la vie. "On y crée l'impression que l'homme cumule tous les caractères de l'évolution et représente
un aboutissement, ce qui n'est plus concevable aujourd'hui", explique Franck Raffegeau, initiateur
et chef du projet.
Sur la sphère, en 3D, l'homme se situe, comme toutes les espèces animales vivantes
aujourd'hui, à la périphérie et non plus tout en haut. L'animation en flash permet d'appréhender
le défilement du temps et laisse à penser que le phénomène évolutif n'est pas figé. "Nous
sommes conscients que cette première présentation spatio-temporelle reste encore très simplifiée. En
replaçant l'homme en tant qu'être vivant parmi les autres êtres vivants, notre petite équipe"' souhaite
nous rendre tous critiques et humbles face à l'histoire et à l'avenir de ce processus dynamique de vie,
constamment en évolution et en expansion."
Cette animation pédagogique, ludique et accessible à tous, pourrait à l'avenir être enrichie de
nouveaux développements.
Rens. -! Franck Raffegeau, tél. 02 99 30 45 89, www.espace-sciences.org, rubrique : Sphère de
parenté.
"' Les auteurs associés de la Sphère de parenté sont William Augel, illustrateur ; Monique Dupuis, conseiller scientifique, enseignante en sciences de la vie et de la
Terre attachée à l'Institut national de recherches pédagogiques ; Franck Raffegeau, chef de projet, naturaliste et commissaire d'exposition ; Ronan Thersiquel,
développeur et designeur graphique.
Trois nouveaux livres
pour aimer
l'astronomie
Les planètes extrasolaires
La vie dans l'univers
Le phénomène des marées
L'Espace des sciences vient de
publier trois petits livres, riches en
illustrations, pour tout savoir sur les
planètes extrasolaires, la vie dans
l'univers et le phénomène des marées.
64 pages, 9,80 €, éd. Apogée.
Rens. a Tél. 02 99 35 28 28
CE DES SCIENCES
14 février/Rétrospective de
l'actualité astronomique
et spatiale de l'année 2005
Notre regard sur l'univers est quotidiennement
renouvelé par l'apport de nouvelles
données provenant des sondes
interplanétaires, comme celles qui tournent
autour de Mars ou de Saturne, des
télescopes spatiaux en orbite terrestre
et des observations directement menées
depuis le sol de notre planète. Bruno
Mauguin, l'un des responsables du planétarium
de l'Espace des sciences, fera le
point sur certaines découvertes astronomiques
réalisées durant l'année 2005.
Rens.-+ À 20h30, au Triangle,
métro Triangle, à Rennes.
Entrée libre, tél. 02 23 40 66 62.
LA CONFÉRENCE
17 février/Les biotechnologies au
service de la santé
Par Bruno Clément, directeur de recherche à
l'Inserm.
L'EXPOSITION
Du 2 février au 6 mars/Tous parents,
tous différents
A l'hôtel de ville.
Rens.- Pascale Gérard, directrice de la
communication de la ville de Morlaix,
tél. 02 98 63 10 20,
communication@villedemorlaix.org ;
Christine Lallouët, coordination culturelle,
tél. 02 98 63 10 14, culture@villedemorlaix.org 19
ADRIA
9 mars, Rennes/Développement durable en IAA :
comment et pourquoi s'engager ? • 15 et 16 mars,
Rennes/Emballage et sécurité des aliments • 21, 22 et
23 mars, Quimper/Pratiques journalières de laboratoire
en microbiologie alimentaire • 29 et 30 mars, Paris/Les
ingrédients laitiers fonctionnels
Rens.-. Séverine Pierre, tél. 02 98 10 18 49, www.adria.tm.fr
Archimex ARCH IMEX
22 et 23 mars, Vannes/Épaississants et gélifiants (en
partenariat avec l'Adria de Quimper) • 28 et 29 mars,
Vannes/Mélange, homogénéisation : technologies de mise
en oeuvre
Rens. - Service formation, tél. 02 97 47 97 35,
formation@archimex.com, www.archimex.com
CEDRE
Du 13 au 16 mars, Brest/Gestion de crise dans le domaine
du transport. maritime
Rens.-. Cedre, tél. 02 98 33 10 10, www.cedre.fr
IRPA
8 et 9 mars, Rennes/Gestion alternative de l'eau pluviale:
eaux pluviales, écologie et paysage (première partie)
Rens. -# Institut régional du patrimoine, tél. 02 99 79 39 31,
www.irpa-bretagne.org
Supélec
SUPÉLEC
Du 6 au 10 mars, Rennes/Systèmes numériques :
architecture et conception • Du 14 au 17 mars, Rennes/
Compression et diffusion de données audiovisuelles
Rens. —0 Catherine Pilet, tél. 02 99 84 45 40,
catherine.pilet@rennes.supelec.fr
:11001
Cedre
FORMATIONS
Sciences Navales'06
17 ïévricr 2.006
9 février/PÔLE DE
COMPÉTITIVITÉ VALORIAL
Guingamp - Labellisé en juillet
2005, le pôle de compétitivité
Valorial, aliment de demain, est
présenté pour la première fois
en Côtes-d'Armor. Tous les industriels
agroalimentaires bretons sont concernés, de la
production à la consommation. De 8 h 30 à 10 h 30
à l'Université catholique de l'Ouest Bretagne
Nord (UCO).
Rens. -i Technopole Anticipa,
tél 02 96 05 82 52,
20 sylvie.brichet@technopole-anticipa.com
Ant cipa
La Formation
Tout au Long de la Vie
® AGENDA
APPEL A PROJET
CRÉATION D'ENTREPRISES DE TECHNOLOGIES
INNOVANTES
Le ministère délégué à l'Enseignement supérieur et à la Recherche
vient de lancer la 8` édition du concours national d'aide à la création
d'entreprises de technologies innovantes. Deux catégories sont
proposées : projet en émergence (subvention maximum accordée de
45 000 €) et projet en création développement (450 000 €). La date de
limite de dépôt des dossiers est fixée au 28 février.
Délégation régionale à la recherche et à la technologie,
tél. 02 99 87 43 30, drrt-bretagne@recherche.gouv.fr
Les documents sont téléchargeables sur -+ www.recherche.gouv.fr
ou www.oseo.fr
SORTIE
17 février/JOURNÉE SCIENCES NAVALES'06
Brest - Cette journée a pour
double objectif de présenter et
valoriser l'enseignement scientifique
et les recherches menées au
sein de l'Institut de recherche de
l'École navale (IRENav), et de montrer
à la nouvelle promotion des
élèves officiers de l'École navale le
rôle et l'impact des sciences et des
technologies au sein de la Marine
nationale et de ses différents
métiers.
Rens Service communication,
tél. 02 98 23 37 59,
dircom @ecole-n a val e. fr,
www.ecole-navale.fr
COLLOQUES
6 février/OPTIQUE
INDUSTRIELLE
Lannion - Ce séminaire
organisé par I Enssat"' présentera l'optique
industrielle en France (point sur l'emploi), ainsi
que la situation de l'optique-photonique à
l'étranger. Le rôle et les actions du syndicat
professionnel de l'optique sont également à
l'ordre du jour.
Rens. -> Enssat, Pascal Bernard,
tél. 02 96 46 90 53.
9 février/IDENTIFIER, SUIVRE ET
CONTRÔLER
Laval - Cette journée de conférences
sur les technologies permettant
la traçabilité des biens et des personnes,
dans les domaines maritime, de la logistique, de
l'agroalimentaire et de la sécurité est organisée
par la Meito. Elle a lieu à l'Esiea.
Rens. Meito, www.meito.com (inscriptions).
6 et 7 mars/
LA FORMATION
TOUT AU LONG
DE LA VIE
Rennes - La Formation
tout au long de la vie (FTLV)
est devenue une préoccupation
forte, partagée aux
niveaux européen, national,
ainsi que par Rennes
p3~ta~ -Métropole, à l'origine de
l'organisation de ce colloque.
Rens.--Josy Lavillonnière, tél. 02 99 01 86 20,
ftl v. colloque2006@agglo-rennesmetropole. fr
Les inscriptions sont déjà possibles
-~ www.rennes-metropole.fr
17 et 18 mars/JOURNÉES
FRANCOPHONES D'ÉTHIQUE
Saint-Brieuc - Ces journées sont
organisées par l'Espace de réflexion
éthique, association créée en 2002
et basée à Saint-Brieuc. Elles
auront pour thème : l'éducation, la santé,
l'environnement et le développement durable.
Rens. a Association Espace de réflexion éthique,
tél. 02 96 78 54 78, ere.armor@wanadoo.fr,
http://ere.armorfree.fr
Fin mars*/LES TROUBLES
M U SCU LO-SQUELETTIQUE S
Guingamp - L'impact des troubles
musculo-squelettiques (TMS) sur la
gestion de production, tel est le
thème de ce colloque organisé par le
Master 2 "Organisation et gestion de production"
de l'Université catholique de l'Ouest Bretagne
Nord (UCO).
Rens. a *Date à préciser auprès de la
Technopole Anticipa, tél 02 96 05 82 52,
sylvie.brichet@technopole-anticipa.com
"' Enssat : École nationale supérieure des sciences appliquées et de technologie.
ENSSAT
. 1ANN10N ~
meito
Ant cipa
~
Atalante
13 février/ÉCONOMIE EUROPÉENNE : LE PARI
D'UNE SOCIÉTÉ FONDÉE SUR LA CONNAISSANCE
Rennes - Conférence donnée par le professeur Maurice Baslé,
économiste, d'après un ouvrage qu'il a écrit avec Michel Renault,
économiste et maître de conférences à l'Université de Rennes I :
"L'économie fondée sur la connaissance - Questions au projet
européen". À 18h, Espace Ouest-France, rue du Pré Botté, métro
République.
Rens.-* Maurice Baslé, maurice.basle@univ-rennes1.fr
14 févrierNIRUS ET GASTROENTÉRITES :
CONSÉQUENCES POUR LES ACTIVITÉS LITTORALES
Vannes - Par le docteur Pierre Le Cann, du laboratoire environnement
et ressources, Morbihan/Pays de la Loire, de l'lfremer, dans le cadre
d'un cycle de conférences en virologie. À 10h 30, au centre de recherche
Yves Coppens, à l'Université Bretagne sud.
Rens. nathalie.bourgougnon@univ-ubs.fr
16 février/LA GESTION DES CONNAISSANCES,
LE TRAVAIL COLLABORATIF
Rennes - Cette Matinale de Rennes Atalante a lieu de
8h 15 à 10h 15, à l'Espace des technologies innovantes
(campus de Beaulieu).
Rens. i Rennes Atalante, tél. 02 99 12 73 73,
www.rennes-atalante.fr
17 février/ MYSTÈRES GOLFE
Vannes - Un cycle de conférences est organisé à
l'occasion des 10 ans de la réserve naturelle des marais
de Séné. Celle-ci est donnée par Guillaume Gélinaud, son directeur
scientifique. Elle a pour thème le patrimoine naturel du golfe du
Morbihan : que faut-il protéger ? À 20 h 30, à l'Université Bretagne sud,
amphithéâtre Yves Coppens.
Rens. -# Réserve naturelle des marais de Séné, tél. 02 97 66 92 76.
Février*/L'ACTION DE
JUSTICE FACE AUX REJETS D'HYDROCARBURES
Vannes - Depuis quelques années, le tribunal de Brest affiche une
politique inflexible envers les pollueurs. Xavier Tarabeux, le nouveau
procureur de la République de Brest, viendra évoquer ces questions à
18 h 30, sur le campus de Tohannic.
Rens.-# *Date précise à confirmer auprès du CCSTI de Lorient,
tél. 02 97 84 87 37, www.ccstilorient org
7 mars/HISTOIRE ET PERMANENCE
DE LA CLASSIFICATION
DES ÊTRES VIVANTS
Nantes - Conférence donnée par Guillaume
Lecointre, professeur au Muséum d'histoire
naturelle de Paris, dans le cadre du cycle
!des Mardis muséum. À 20h30, dans
l'amphithéâtre du muséum. Entrée libre.
Rens.-> Muséum d'histoire naturelle de
Nantes, tél. 02 40 99 26 20,
www.museum.nantes.fr
9 mars/LE PRESTIGE ET LA COOPÉRATION
INTERNATIONALE
Paris - Cette journée d'information est organisée par le
Cedre (Centre de documentation, de recherche et
d'expérimentations sur les pollutions accidentelles des
eaux) à l'Institut océanographique de Paris. Elle reviendra
sur l'accident du Prestige, qui, en 2002, avait conduit à une mise en
oeuvre rapide des accords entre l'Espagne, la France et les autres pays
européens.
Rens.-) Richard Leroux, tél. 02 98 33 10 10, www.cedre.fr
` MARAIS
- OR SÉNÉ
Working Heritage,
lea devenirs du patrimoine
industriel u
V~i1k~~1
CONFÉRENCES EXPOSITIONS
Jusqu'au 18 février/
LES DEVENIRS DU
PATRIMOINE INDUSTRIEL
Nantes - "Working Heritage" est
une exposition sur le patrimoine
industriel. Trente panneaux montrent
comment le patrimoine industriel,
aujourd'hui peu reconnu, peut
s'inscrire positivement et durablement
dans la vie urbaine, au travers
d'une série d'exemples où quatre
pays européens sont mis en scène.
Cnam Pays de la Loire,
Céline Harcouèt tél. 02 40 16 10 50,
culture-savoirs@cnam-paysdelaloire.fr
Jusqu'au 16 avril/LA MER
POUR MÉMOIRE
Saint-Brieuc - Conçue par Buhez
(l'association des musées et écomusées
de Bretagne), cette exposition
itinérante sur l'archéologie sousmarine
des épaves atlantiques s'arrête
pour quelques mois au musée
d'Art et d'Histoire de Saint-Brieuc.
Rens, -* Musée d'Art et d'Histoire
de Saint-Brieuc, tél. 02 96 62 55 20,
www.mairie-saint-brieuc.fr
Jusqu'au 7 mai/
LA MAYENNE AU TEMPS
DES MAMMOUTHS
Laval - Conçue par le CCSTI et le
musée des Sciences de Laval, cette
exposition valorise les collections de
paléontologie du musée. Faune, flore
et objets paléontologiques témoignent
de la vie
des Hommes
en Mayenne il
y a environ
140000 ans...
=L'exposition
est accompa-
=gnée d'animations
et les
ateliers du mercredi proposent des
séances d'art rupestre pour les
jeunes enfants, ainsi qu'une initiation
à la production de feu pour les
plus grands.
Rens. a CCSTI de Laval,
tél. 02 43 49 47 81,
www.multimania. comlccstidelaval
Jusqu'au 21 août/MARS,
EXPLORATION
D'UNE PLANÈTE
Nantes - Réalisée par la Ville de
Nantes - Muséum et Planétarium, le
laboratoire de planétologie et géodynamique
de l'université de
Nantes et la société d'astronomie
de Nantes, cette exposition vous
emmène à la découverte interactive
de la planète Mars.
Rens. -. Muséum d'histoire
naturelle de Nantes,
tél. 02 40 99 26 20,
www.museum.nantes.fr
la haie
et
les hommes
,w ECOMUSEE DU PU'S DC
Jusqu'en octobre/L'ARBRE,
LA HAIE, LES HOMMES
Rennes - Des chênes émondés
(ou "ragosses") aux haies, en passant
par les différentes essences traditionnelles
du bassin de Rennes,
leurs qualités et leurs usages,
cette exposition retrace l'histoire
du bocage haut breton. Objets et
pratiques anciennes associées y
sont également présentés.
Rens. -. Écomusée du Pays
de Rennes, tél. 02 99 51 38 15,
www.ecomusee-rennes-metropole.fr 21
la Mayenne
mammouths
~.-MONS;v
THE 2005 BRITTANY YOUNG RESEARCHER
OF THE YEAR AWARD
A PLETHORA OF SUBJECTS! P.6
The aim of the Brittany Young Researcher of the Year Awards,
organised by the Regional Council, is to reward scientists who
have presented their thesis within the last five years. Philippe
Busquin, M.E.P. and former European Commissioner for
Research, is the mentor for this sixth year. The panel named
12 winners during its meeting on 30th November 2005 and,
together, they reflect the rich diversity of research in Brittany!
Sciences Ouest, which has been linked to the event from the very
start, again takes a look at these amazing young people
engaged in the research of the future! in
MATHS COUNT! P.8/9
DIGITAL WATERMARKING
The watermarks developed by Teddy Furon are
designed to be invisible. They provide digital watermarks
for images and one of their applications is the protection of
copyright. The researcher has worked on the creation of software that
produces watermarks which are reasonable in size, invisible, robust and,
most importantly of all, secure. n
THEORETICAL MATHEMATICS
Erwan Lanneau works in the field of theoretical
mathematics and has specialised in the billiards model
since it is a perfect means of recreating the trajectory of
physical objects (particles, light beams). He has developed software that
can be used to create the geometry of Riemann surfaces, which
correspond to a 3D representation of these trajectories, on particularly
complex tables. n
LIFE AND ENVIRONMENTAL SCIENCES P.1o/11
MAPPING CYSTIC FIBROSIS IN BRITTANY
Virginie Scotet has been involved in a study of the
incidence of cystic fibrosis!" in Brittany. She used the data
obtained from neonatal and prenatal screening programmes
to develop a retrospective census of the patients born and resident in
the region since 1960. Such a study had never been done before and it
led to a 30% drop in the incidence of the disease. It also enabled almost
10% of cases of cystic fibrosis to be diagnosed in utero. n
VIRUSES IN THE DEPTHS OF THE OCEAN
While working on her thesis, Claire Gesli r tracked micro-organisms
in the depths of the oceans looking for new viruses because, in these very
warm, oxygen-free environments with a high heavy metal
content, viruses may contain enzymes with a number of
useful properties of particular interest to the pharmaceutical
industry. The scientist has already found a virus but has not
yet discovered any enzymes. n
LIFE AND ENVIRONMENTAL SCIENCES (CONTD.) P.12
LISTENING TO APES
Alban Lemasson has studied the vocalisations of apes.
His aim is to understand the development of their types of
communication and compare them with the animals'
socialisation. He worked with Campbell's monkeys, small primates
in captivity in the Paimpont Biological Research Station where he
successfully highlighted the distribution of shouts in various social
partners.
MOVING MOUNTAINS
Studying the erosion of mountains within a geological
time scale is impossible for us humans but Dimitri Lague
Oa—r has discovered a way of shortening time and producing
accelerated erosion on a model! He compiled the data and compared it
with information from a natural site and data from a digital model. In
doing so, he highlighted the importance of a parameter that has been
neglected to the present time - the threshold. n
HUMAN AND SOCIAL SCIENCES P.13
III
USING THE PAST TO UNDERSTAND
THE CONSTRUCTION OF REGIONS
Based on the hypothesis that the construction of an
identity, the role of elites and the dominant representation
of an area vary from one region to another, Romain Pasquier has
compared the public policies implemented by various regions (two in
France and two in Spain) over a long period. He has developed a protocol
which he is now going to apply to other cases, in particular Scotland. n
HUMAN AND SOCIAL SCIENCES (CONTD.) P.14/15
MARINE PARKS, A MANAGEMENT TOOL
ACCESSIBLE TO ALL
When a marine park is set up, it changes the dynamics
of use (fishing, recreation) and interactions. Set-off
arrangements then become necessary and this was the subject
studied by Frédérique Alban. Every case is different but, as far as
fishermen are concerned, in addition to the traditional monetary
compensations, one possibility may be to involve them in the benefits
from recreation by diversifying away from fishing into tourism. n
February 20060N°229
SCIENCES
RESEARCH AND INNOVATION IN BRITTANY
AN IN-DEPTH LOOK AT
THE BRITTANY YOUNG RESEARCHER OF
These abstracts in English are sent to foreign universities that have links with Brittany and to the Scientific Advisers in French Embassies, in an effort to widen the
availability of scientific and technical information and promote the research carried out in Brittany. If you would like to receive these abstracts on a regular basis,
with a copy of the corresponding issue of Sciences Ouest, please contact Nathalie Blanc, Editor, fax +33 2 23 40 66 41, E-mail: nathalie.blanc@espace-sciences.org
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THE YEAR AWARDS
THE MISSING BRACELETS OF THE BRETON
STONE AGE
Through his research Yvan Pailler has filled in a
700-year gap in the Early Stone Age"' for prehistoric
archaeologists. He has discovered stone bracelets which enabled
him to state that the peninsula effect of Brittany was relative and that
the region was brought into the Stone Age at more or less the same
time as the northern half of France. This is an idea that, until now,
Breton archaeologists had refused to countenance. n
A HISTORIAN BREAKING DOWN WALLS
As a specialist in the history of heritage and
communication, Manuelle Aquilina looked into the
way in which Breton towns increase awareness of their
heritage, in particular their town walls. Brittany actually has an urban
network, with small towns that were fortified during the Middle Ages
and these town walls have had an eventful history - from a noble,
protective role to their current existence as historic buildings and, in
some cases, ruins. n
STRUCTURE AND PROPERTY OF MATTER
P.16
Ili LASER PHYSICS
Before bouncing off a surface, light pauses. Newton
felt that this was so; Christophe Bonnet proved it,
under experimental conditions, thanks to today's tools
and a brilliant idea! The time lag was measured using a laser source
that emitted very short bursts of light and the detector was placed
parallel to the surface producing total reflection rather than
positioning it perpendicular to the emitted wave. n
STRUCTURE AND PROPERTY OF MATTER (CONTD.)
P.17
Il MA NY A SLIP...
Nicolas Taberlet worked on the gravity flow of
granular materials such as sand, glass marbles or steel
balibearings. His aim was to understand the secret of
the containment of grains in order to gain greater insight into
avalanches and land slips. He used a 2D test bed or 3D models to
observe what happens inside a slip. n
"' Cystic fibrosis produces thickening of mucus leading, in its most traditional form, to repeated respiratory
infections and pancreatic disease. Circa 4800-4700 B.C.
SCIENCES
OUEST
L'info
scientifique
et technique
du grand Ouest

ro Ee $2 ANS 54€ (au lieu de € ') soit'4 num1 s grattaits /
1 AP)' (au lieu de â3€*) soit 1 numéro g testarif étudiant
(joindre Un justificatif) : 2 ANS 27€ (aiti li l ') soit 13 numéros
gratuits / 1 AN 15 € (au lieu de :33();sp (gs gratuits. Tarif
étranger ou abonnement de soutien r NS 7.7 rl AN
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SC ENcl s r- &s iili~lleMri- SCi Nc Es. - SCIENCES
espace
des sciences
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BRETAGnE financial backing for this service. 23
SCIENCFS OUEST 229,0VRIER 2006
b..e.. . ,
Vol direct
aller simple
à partir de
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RENNES/SOUTHAMPTON
Porte d'entrée vers toute la Grande-Bretagne
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Réservations : www.flybe.com
ou en agences de voyages
Prix par personne vol aller simple taxes incluses valable à la date d'impression dans la limite des places disponibles
RENNES
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