Le nouvel Espace des sciences
MARS 2006/3€
R e c h e r c h e e t i n n o v a t i o n e n B r e t a g n e n°230
Ouverture des Champs Libres
Le nouveau
rayonnement de
l’Espace des sciences
La médiation, toujours
une priorité.
Le Massif armoricain
se dévoile.
Révolution dans le monde
des archives.
éditorial
Sciences Ouest est rédigé et édité par l’Espace des sciences, Centre de culture scientifique technique et industrielle (Association)
■ Espace des sciences, Les Champs Libres, 10, cours des Alliés, 35000 Rennes - nathalie.blanc@espace-sciences.org - www.espace-sciences.org -
Tél. 02 23 40 66 66 - Fax 02 23 40 66 41 ■ Président de l’Espace des sciences : Paul Trehen. Directeur de la publication : Michel Cabaret. Rédactrice en chef :
Nathalie Blanc. Rédaction : Christelle Garreau, Nicolas Guillas, Roland Le Bouëdec. Comité de lecture : Louis Bertel (télécommunications), Gilbert Blanchard
(biotechnologies-environnement), Philippe Blanchet (sciences humaines et sociales), Michel Branchard (génétique-biologie), Alain Hillion (télécommunications),
Jacques Lenfant (informatique), Gérard Maisse (agronomie), Christian Willaime (physique-chimie-matériaux). Abonnements : Jérôme Doré, tél. 02 23 40 66 40,
jerome.dore@espace-sciences.org. Publicité : AD Media - Alain Diard, tél. 02 99 67 76 67, info@admedia.fr ■ Sciences Ouest est
publié grâce au soutien de la Région Bretagne, des départements du Finistère et d’Ille-et-Vilaine ■ Édition : Espace des sciences.
Réalisation : Pierrick Bertôt création graphique, 35510 Cesson-Sévigné. Impression : TPI, 35830 Betton.
Tirage du n° 230 : 7000 ex. Dépôt légal n° 650 ISSN 1623-7110
MICHEL CABARET,
directeur de l’Espace des sciences
Le nouveau
rayonnement
de l’Espace
des sciences
Le mois de mars 2006 restera sans
nul doute inscrit dans les annales
de l’Espace des sciences ! Après notre
installation dans les Champs Libres, les
grands jours sont là : le programme de
prévisites commence dès le 14 mars,
jusqu’à l’inauguration officielle le 17 et
l’ouverture du bâtiment au grand public
le mardi 28 mars.
Initié par Edmond Hervé, maire de
Rennes, Pierre-Yves Heurtin etMartial
Gabillard, deux de ses adjoints chargés
de la culture, le Nouvel équipement
culturel (Nec) rassemble dès son origine
trois entités : la bibliothèque de Rennes,
le musée de Bretagne et l’Espace des
sciences. L’architecte Christian de
Portzamparc fait le pari de réunir les trois
structures dans un bâtiment unique.
Les travaux démarrent fin 2000 et après
de nombreuses péripéties la construction
s’achève fin 2004. Les équipements
scientifiques et muséographiques sont
mis en place entre 2005 et début 2006.
C’est un grand moment pour notre
association, qui connaît là un nouvel
essor. C’est aussi la reconnaissance du
travail accompli : l’équipe a toujours su
aller de l’avant et a tissé, au fil des
années, des liens très forts avec les
publics, grâce aux expositions,
conférences, animations, publications.
Les Champs Libres vont nous faire
rayonner et, de notre côté, nous les
ferons voyager grâce à nos actions en
Ille-et-Vilaine, dans le Finistère et plus
généralement sur toute la région
Bretagne.
Toute l’équipe est mobilisée pour
réussir ce pari : faire partager auprès
du plus grand nombre le plaisir de
la connaissance. ■
DR/Nathalie Blanc/Nicolas Guillas/PBCG
Augel
En bref....................................................................................................................... 4/5
Actualité
La RFID fait son entrée en bibliothèque.............................................................. 6
Entreprise
Evodia fait le bonheur des archivistes ................................................................ 7
Portrait
Les turbocodes de Claude Berrou ........................................................................ 8
Dossier
Des projets qui prennent du volume....................................................................9
Ils s’expriment sur les Champs Libres .................................................... 10/11
Le laboratoire de Merlin................................................................................ 12/13
La salle de la Terre .......................................................................................... 14/15
Le planétarium ................................................................................................ 16/17
La salle Eurêka .......................................................................................................... 18
La nouvelle vie de l’Espace des sciences........................................................ 19
Agenda.............................................................................................................. 20/21
Sciences Ouest sur Internet➜ www.espace-sciences.org 230/MARS 2006 3
6
9
16/17
sommaire Nathalie Blanc/Nicolas Guillas/Schvartz
8
4 230/MARS 2006
La Technopole de
Brest Iroise s’étoffe
■ Six nouvelles personnes
ont été embauchées par la Technopole
de Brest Iroise depuis les neuf derniers
mois : Guillaume Mével et Fabien
Nicolas suivent le projet Iroise de
recherche en télécommunications ;
Fabienne Vallée etMaud Tronchin ont en
charge la diffusion de l’information sur
les programmes européens et internationaux
vers les laboratoires et entreprises
; Gwenaëlle David assure le
secrétariat du pôle de compétitivité mer
Bretagne et Sandra Guyodo le secrétariat
de la technopole. Celle-ci accueille
par ailleurs quatre nouveaux projets en
incubation : Hemarina pour la mise au
point d’un substitut sanguin universel
à partir de l’hémoglobine d’un ver
marin(1) ; Kervita pour l’exploitation des
richesses végétales du littoral ; Simba
pour le développement de l’instrumentation
géophysique ; et Safe Waters pour
la réalisation d’un système de détection
de mobiles sous-marins.
Rens.➜www.tech-brest-iroise.fr,
rubrique infos.
Découverte d’une villa
gallo-romaine à Taden
■ Un important établissement rural
gallo-romain vient d’être mis au jour par
l’Institut national de recherches archéologiques
préventives (Inrap) à Taden
(22), dans le cadre de l’aménagement
d’une Zac par la Communauté de
communes de Dinan. L’état de conservation
exceptionnel des sols et le plan
complet de la villa, datée des Ier et IIe
siècles de notre ère, permettent aux
archéologues de percevoir l’organisation
d’un habitat rural de l’époque. Ils en
font également un site d’importance qui
vient compléter la connaissances des
villas gallo-romaines de Bretagne, après
Châtillon-sur-seiche (35) et Le Quiou (22).
Rens.➜Inrap, direction interrégionale
grand Ouest, tél. 02 23 36 00 58.
Le point sur les flottilles
de pêche
■ Réalisée par l’Ifremer, la
“Synthèse des flottilles de pêche 2003
mer du Nord -Manche - Atlantique” a
été présentée le 6 février dernier. Elle
correspond à une photographie
annuelle de l’activité des flottilles, qui
détaille un ensemble d’indicateurs relatifs
aux navires de pêche, aux engins
utilisés, à la distribution spatiale de
l’activité de pêche... Ces données ont
été collectées en 2004 par le Système
d’informations halieutiques (SIH) de
l’Ifremer, constitué d’un réseau d’observateurs
répartis le long du littoral.
Jusque-là réservées aux élus et aux
professionnels, elles sont rendues
publiques pour la première fois.
Rens.➜www.ifremer.fr/com/dossierpresse/
15-02-06-synthese-flottillespeche.
htm
Les dinosaures sortent
du musée
■ Fin février dernier, squelettes en 3D,
fossiles et moulages se sont installés
pendant deux semaines dans le centre
commercial nantais
Paridis. L’exposition
Mondo Dino retrace
l’univers des dinosaures,
qui ont vécu
sur Terre durant plus
de 180 millions
d’années avant de disparaître. Elle a été
créée par le paléontologue François
Ecuillié, dont les recherches l’ont amené
à conduire de nombreuses fouilles un
peu partout dans le monde et dont la
passion est aussi de transmettre son
savoir au plus grande nombre. Présent
tous les jours pour commenter les
visites, il était également entouré d’un
autre paléontologue et d’artistes - un
dessinateur et un sculpteur - pour un
programme d’animations riches et
variées.
Rens.➜ Violaine Hémon,
tél. 02 51 82 41 38, k-v@tiscali.fr
L’annuaire de
Rennes Atalante
■ La technopole
Rennes Atalante
vient de publier
l’édition biannuelle
2006/2007 de son
annuaire. 333 entreprises,
établissements
d’enseignement supérieur et de
recherche, classés par thèmes, y sont
répertoriés. Commercialisé au prix de
18€pour les adhérents et 39 €pour les
non-adhérents (soit 21,62€ et 42,62€
frais de port compris), l’annuaire est
disponible sur simple demande.
Rens.➜Rennes Atalante,
tél. 02 99 12 73 73,
www.rennes-atalante.fr
eenn bbrreef..f. ...
■Les échos de l’Ouest
Nouveau directeur au centre
Ifremer de Brest
■ Philippe Marchand
est directeur du centre
Ifremer de Brest depuis
le 1er février 2006. Il
remplace Gérard Riou, qui avait largement
contribué à la mise en place du
pôle de compétitivité mer Bretagne, et
qui devient directeur du centre Ifremer
de Méditerranée. Philippe Marchand a
fait l’essentiel de sa carrière au Cnexo(2),
devenu Ifremer. Depuis janvier 2005, il
occupait la fonction de directeur adjoint
de la direction des programmes et de la
stratégie de l’Ifremer.
Rens.➜Brigitte Millet,
tél. 02 98 22 40 05.
Le P-DG de l’Inria est décédé
■ Gilles Kahn, Présidentdirecteur
général de
l’Inria (Institut national de
recherche en informatique
et automatique) et membre de l’Académie
des sciences, est décédé
le 9 février dernier. Chercheur, il a été
l’un des précurseurs du domaine de la
sémantique des langages de programmation
et l’une de ses contributions
scientifiques les plus marquantes est la
découverte de ce qui reste connu sous le
nom de “réseaux de Kahn”, dont l’apport
pour les premières ébauches du système
d’exploitation Unix a été significatif.
L’Inria est composé de six unités de
recherche réparties dans toute la France
- l’Irisa est l’antenne rennaise -, dont le
rayonnement dépasse largement les
frontières. Avec la disparition de Gilles
Kahn, l’institut perd un grand homme
qui avait beaucoup fait tant sur le plan
scientifique que sur le plan humain.
Rens.➜www.inria.fr
Un Centre d’innovation
technologique
au CHU de Rennes
■ Un Centre d’innovation technologique
(CIT) a été inauguré le 17 février
dernier à Rennes. Labellisé par le ministère
de la Recherche (la labellisation par
le ministère de la Santé est en cours), il
officialise la collaboration entre trois
professions : chercheurs, médecins et
industriels. Premier CIT rennais, il est le
résultat de travaux menés en commun
par le département de cardiologie et
maladies vasculaires du CHU de Rennes
et l’Université de Rennes 1 et va donner
une impulsion nouvelle aux échanges
initiés depuis plusieurs années avec le
monde industriel, pour mettre au point
de nouveaux traitements.
Rens.➜Jean-Louis Coatrieux,
Université de Rennes 1, traitement
du signal, tél. 02 23 23 56 74.
■Du côté des laboratoires
DR
Studio graphique CHU Rennes
Des chiffres clés pour décrire l’environnement en Bretagne
■ Bretagne Environnement vient de publier la nouvelle édition de son livre Chiffres
clés de l’environnement en Bretagne. Au gré des 110 pages qui le composent, des
cartes, des tableaux et des histogrammes récapitulent l’état des connaissances en
2004 sur des sujets aussi variés que le patrimoine naturel,
la mer et le littoral, les déchets ou encore l’énergie, un
thème particulièrement d’actualité. Une nouveauté à
signaler dans cette troisième édition : le développement
durable dont on entend beaucoup parler mais qui n’est
pas toujours facile à cerner concrètement. Au total, cette nouvelle mouture aborde près
de 150 sujets ; tous présentent les données les plus récentes dans chaque domaine.
Réalisé en collaboration avec les experts régionaux, ce document se veut aussi être un
sésame pour les curieux d’environnement : il propose un ensemble de liens Internet et
de lectures, mais aussi de centres de ressources à découvrir sans tarder.
Rens.➜5 000 des 10 000 exemplaires publiés ont été envoyés dans les mairies, collèges,
lycées et associations de Bretagne. Le livret est aussi diffusé aux centres d’accueil du
public, et dans la limite des stocks disponibles aux particuliers, sur simple demande
écrite contre une enveloppe préremplie et prétimbrée (poids du livret : 248 g), adressée
à Bretagne Environnement - 33, boulevard Solférino, 35000 Rennes.
Il est également téléchargeable au format PDF dans la cyberthèque de Bretagne
Environnement à l’adresse : www.bretagne-environnement.org/lecture/
chiffres-cles-de-l-environnement-en-bretagne-2005
Bretagne Environnement
Hervé Paitier - Inrap
Rennes Atalante DR
DR
5 230/MARS 2006
■Du côté des entreprises
Un nouvel élan en faveur des biocarburants
■ La Commission européenne vient d’adopter une ambitieuse stratégie
communautaire en faveur des biocarburants. Le document, qui s’appuie sur
le plan d’action dans le domaine de la biomasse adopté en décembre 2005,
définit trois objectifs principaux : l’action en faveur des biocarburants au
sein de l’UE et dans les pays en développement ; la préparation de
l’utilisation à grande échelle des biocarburants et l’aide aux pays en
développement dans lesquels la production de biocarburants pourrait
stimuler une croissance économique durable.
Pour ce faire, la Commission continuera de soutenir le développement d’une
“plate-forme technologique sur les biocarburants” conduite par l’industrie
et les biocarburants constitueront une priorité essentielle du 7e programmecadre.
Les activités de recherche devraient par ailleurs permettre de réduire
considérablement les coûts de production après 2010. Enfin, par
l’intermédiaire du programme “Énergie intelligente pour l’Europe”, la
Commission financera la mise sur le marché et la diffusion de technologies
éprouvées.
Consultez ➜http://europa.eu.int/comm/agriculture/
biomass/biofuel/index_en.htm
Rens.➜EIC, tél. 02 99 25 41 57, eic@bretagne.cci.fr
■Du côté de l’Europe
Une nouvelle agence de
développement économique
pour la Bretagne
■ Jean-Yves Le Drian, président
du Conseil régional
de Bretagne, a installé, le 23 janvier
dernier, la nouvelle agence de développement
économique : Arde Bretagne.
Dirigée par Alain Cadix, délégué
général, cette structure de 6 personnes,
de forme associative, a pour but de
coordonner l’ensemble des acteurs et
outils oeuvrant en faveur du développement
économique de la région. Elle
interviendra dans quatre grands
domaines : l’innovation technologique
avec Bretagne Innovation, l’international
avec Bretagne International, l’initiative
entrepreunariale avec les
chambres consulaires et l’innovation
sociale avec la Chambre régionale
d’économie sociale et l’Anact(3).
Rens.➜www.region-bretagne.fr/
Forum docteurs entreprises
■ “Les docteurs, une
opportunité pour les
entreprises du XXIe
siècle”, ou “Rôle et
intérêt des institutions régionales dans
le renforcement de la relation docteurs
et entreprises”, tels étaient les thèmes
des tables rondes qui ont animé le
forum Docteurs et entreprises, qui s’est
tenu le 3 février dernier à l’Université
Rennes 2. Organisée par Nicomaque, le
pôle rennais des associations de doctorants
et docteurs, cette journée était
tournée vers les entreprises et notamment
vers les PME, afin de mieux leur
faire connaître la formation des
docteurs, dont les compétences dépassent
le domaine de la R&D. Le forum a
accueilli près de 250 participants dont
une majorité de jeunes chercheurs et
une trentaine d’entreprises de la région.
Rens.➜ http://forum2006.nicomaque.org
Partenariat Oséo Anvar
et Conseil régional
■ Le Conseil régional de Bretagne et
Oséo Anvar resserre leur partenariat. Le
6 février dernier, les deux organismes se
sont engagés à renforcer les systèmes
existants d’aide aux entreprises (pour
qu’ils soient adaptés aux besoins des
PME bretonnes, dans les cas où les
systèmes bancaires ne peuvent pas
répondre), à en intégrer de nouveaux et
à simplifier les démarches des entrepreneurs.
Rens.➜Oséo Anvar Bretagne,
tél. 02 99 38 45 45.
20 ans pour les Oscars
d’Ille-et-Vilaine
■ Rendez-vous économique
annuel du département, les
Oscars d’Ille-et-Vilaine ont fêté leurs
vingt ans à Rennes le 9 février dernier, à
l’occasion de la remise des prix de l’édition
2005. Celle-ci a été marquée par
deux innovations : la mise en place de
prix thématiques et un nouveau mode
de sélection des dossiers, désormais
réalisée par un comité d’experts et non
plus basée sur un appel à candidatures.
Le jury, réuni en novembre 2005, a
décerné cinq Oscars et un Prix spécial
du jury : Astellia (catégorie Maîtrise des
sciences et des technologies), Diana
Naturals (Ouverture et développement à
l’international), Groupe Beaumanoir
(Risques et initiatives), Fantou SA (Innovation
sociale), Compagnie des pêches
(Développement durable), et Performence
2010 (Prix spécial du jury).
Jacques Lucas, premier académicien
des sciences en Bretagne et lui-même
entrepreneur était l’invité d’honneur .
Rens.➜Conseil général d’Ille-et-
Vilaine, Caroline Barré,
tél. 02 99 02 35 36.
Vivre les changements climatiques :
quoi de neuf ?
■ Ce livre, qui est la réédition d’un titre paru en 2001
largement mis à jour, s’adresse à tous. Il est, selon ses
auteurs, un outil pour tous les citoyens - permettant de
comprendre les changements climatiques et d’agir
dans une optique de développement durable. Il donne
à la fois les explications de base pour comprendre le
problème et les informations les plus récentes. Une phrase tirée de l’ouvrage
résume bien le propos : “Contrairement à ce qu’affirment les alarmistes,
l’humanité ne court pas à sa perte, mais elle devra s’adapter à un monde global
en changement accéléré. Cette situation est porteuse de crises mais aussi
d’opportunités.”➜Claude Villeneuve et François Richard, Multimondes, 2005.
Histoires de mammifères
■ Les mammifères ont une longue histoire paléontologique
derrière eux : ils sont apparus à peu près en même
temps que les dinosaures, il y a environ 220 millions
d’années. Cet ouvrage invite à découvrir de manière très
plaisante quelques-uns de ces animaux extraordinaires
comme le Basilosaurus, ancêtre des baleines ou le
Palaeoloxodon antiquus, éléphant nain mieux connu
sous le nom d’éléphant antique. À partir de quelques
exemples choisis et en mêlant histoire des sciences, biographies de chercheurs,
anecdotes et informations scientifiques, il trace les grandes lignes des
connaissances actuelles sur ces animaux qui ont nourri notre imaginaire au fil
des siècles. ➜ Francis Duranton, Éditions Bréal ,2005.
Tout sur le big bang
■ Ce site ne se contente pas de décrire la saga de la vie
en dix-huitmagnifiques étapes. Il revient sur les énigmes
des origines et de la composition de l’univers, et
reconstitue de manière très originale - via les indices du
détective Michael Particule -, le raisonnement qui va dans le sens de la théorie du big
bang. Les instruments d’observations anciens et actuels ne sont pas oubliés, ni les
liaisons avec les travaux de recherches menés aujourd’hui dans les laboratoires.
Le tout est largement illustré et animé (commentaires audio), dans une mise en page
aussi riche et variée que le contenu. Mis en ligne fin janvier par le CNRS, ce projet a
mobilisé une cinquantaine de chercheurs pendant près de deux ans et ça se voit !
➜ www.cnrs.fr/bigbang
■À lire Multimondes
Éditions Bréal
■Du côté d’Internet
(1) Voir les articles des nos185 (février 2002) et 226 (novembre 2005) de Sciences Ouest. (2) Cnexo : Centre national pour l’exploitation des océans. (3) Anact : Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail.
CNRS
■Les actus de Bretagne Environnement
■ Le schéma de mise en valeur de la mer du golfe du
Morbihan a été adopté. ■ Construire écologique avec la
Haute qualité environnementale (HQE). ■ La Fondation
de France, un mécène Environnement.
➜ www.bretagne-environnement. org/quoideneuf/en_bref/
➜Actualité
6 230/MARS 2006
Aux Champs Libres, la bibliothèque
s’épanouit sur les sept niveaux de
la grande pyramide inversée. Cette
architecture particulière a guidé
certains choix techniques. Le système
d’antivol et d’identification des
ouvrages fait appel à une technologie
dernier cri : la RFID(1).
Vous l’avez certainement déjà expérimentée
: la technologie RFID équipe
contre le vol la plupart des magasins de
disques, de vêtements, de grande distribution...
C’est la fonction de base. Mais l’antenne
qui permet de repérer l’objet peut
être couplée à une puce et contenir d’autres
informations, qui la rendent plus intelligente.
“Cette fonctionnalité est utilisée depuis les
années 80 pour la gestion des élevages, explique
Thierry Forveille, responsable du service
informatique des Champs Libres. Les
animaux sont identifiés grâce à des colliers lus par
des capteurs situés au niveau des mangeoires, qui
distribuent alors à chacun la quantité de nourriture
adaptée.”
Depuis, la RFID est couramment utilisée
dans les domaines de la logistique et de la
traçabilité pour lesquels des informations
comme l’heure de passage, le contenu du
chargement, ou encore des variations
physiques comme la température, pour des
produits surgelés, sont transmises. Les
bibliothèques constituent un autre champ
d’applications, déjà bien développé en
Angleterre, en Allemagne et dans les pays
scandinaves en général, mais encore rare
en France. Dans les Champs Libres, la
bibliothèque est la deuxième BMVR(2) à être
équipée de cette technologie dans notre
pays.
Dans ces établissements, les étiquettes
RFID servent à identifier et en même temps
à protéger les documents contre le vol.
Intelligente, la puce désactive l’antivol lors
du prêt et communique l’information au
catalogue de bibliothèque, via un logiciel
spécifique.
Un nouveau mode de
fonctionnement
“La structure verticale du bâtiment nous a
conduits à optimiser notre mode de fonctionnement,
note Marie-Thérèse Pouillias,
conservateur général. Les lecteurs peuvent
passer d’un étage à l’autre et effectuer leurs prêts
à n’importe quel niveau. Pour plus de commodité,
les opérations de retour s’effectuent au rez-dechaussée.”
Dans cette nouvelle organisation, les
lecteurs gèrent eux-mêmes les opérations
de prêt et de retour grâce à des automates.
“Cette autonomie apporte plus de confidentialité
dans les emprunts mais elle est surtout importante
pour nous, en termes de gestion des flux, précise
Sarah Toulouse, conservateur à la bibliothèque.
Le but est que le maximum d’opérations
se passe de cette façon, ce qui va permettre au
personnel de se consacrer plus à l’accueil et à la
médiation.”
“Plus simple qu’à la poste !”
Créés par la société néerlandaise Nedap,
les automates sont extrêmement simples à
utiliser. Pour effectuer un prêt, par exemple,
le lecteur présente sa carte et pose ses
documents sur la platine. Le système de
radiofréquence les identifie, sans qu’il y ait
besoin de les positionner dans un sens
particulier (contrairement aux infrarouges
qui lisent les codes barre de façon directionnelle).
“Ce principe de la radiofréquence est aussi
très pratique pour les inventaires, poursuit
Thierry Forveille. Plus besoin de sortir chaque
ouvrage pour rendre l’étiquette accessible. Le simple
fait de passer devant la rangée de livres, avec un
lecteur portable, permet de lire tout un rayonnage
en quelques minutes !” À terme, la bibliothèque
sera aussi équipée d’un automate
de tri automatique. Une opération impossible
sans la RFID.
Encore quelques réglages
Il existe cependant quelques contraintes
techniques, notamment quand il s’agit de
coffrets contenant un livret et plusieurs CD.
Comme chaque pièce est équipée d’une
puce RFID, il arrive que celles-ci s’annulent
et ne soient pas lues par l’automate. “Ce
phénomène est dû à l’absorption des champs
magnétiques, explique-t-il encore. Nous arrivons
à surmonter cette difficulté en ajoutant une
autre étiquette qui sert de «booster», c’est-à-dire
qui amplifie les champs de chacune des puces.”
Que cela ne vous empêche pas de lire, de
visionner ou d’écouter les 180 000 documents
en libre accès ! ■ N.B.
(1) RFID : Radiofréquence identification. (2) BMVR : Bibliothèque municipale à vocation régionale.
La RFID fait son entrée en bibliothèque
Des ouvrages équipés
de puces intelligentes
Contact
Bibliothèque de Rennes Métropole,
tél. 02 23 40 67 00,
www.bibliotheque-rennesmetropole.fr
Les automates de prêt/retour,
créés par la société Nedap,
sont équipés d’une interface
très conviviale pour le lecteur.
Ils contiennent par ailleurs un
logiciel qui permet d’interroger
le catalogue de la bibliothèque
(serveurMillénium).
La RFID en chiffres
à la bibliothèque
Un projet de 800 000€ ■ 6 automates de
prêt : 1 à chaque niveau ■ 2 automates de
retour au rez-de-chaussée ■ 13 passages
protégés en antivol ■ 3 lecteurs portables
■ 30 postes professionnels équipés de
platines RFID ■ 1 automate de tri.
Nathalie Blanc
Nathalie Blanc
➜
Les 180 000 ouvrages
en libre accès ont été équipés
de puces RFID.
7 230/MARS 2006
Evodia, une start-up
qui fait le bonheur des archivistes
La start-up rennaise Evodia vient de
mettre sur le marché des services et
produits qui permettent l’annotation
de documents numérisés. Issues de
l’équipe Imadoc de l’Irisa, ces recherches
en NTIC(1) sont susceptibles de
révolutionner le monde des archives.
Quand il ne passe pas inaperçu, le travail
des archivistes peut paraître très
austère au public. Grâce à la plate-forme et
au logiciel d’annotation qu’elle vient de
mettre au point, Evodia va radicalement
transformer l’ambiance. Ces nouveaux
outils permettent, en outre, de mettre en
consultation des documents jusqu’alors
inaccessibles. Soit ces documents étaient
trop abîmés, soit une partie était confidentielle,
soit, tout simplement, ils n’étaient pas
indexés, faute de temps. Car ce travail d’indexation
est long et sans valeur ajoutée : il
s’agit juste de transposer les informations
contenues dans un document ancien vers
une base de données, pour que celui-ci soit
référencé. Ainsi, lorsqu’un usager fait une
recherche sur une information contenue
dans ce document, celui-ci apparaît dans la
liste des réponses à la requête. Or, il existe
des millions de documents anciens qui,
n’ayant jamais fait l’objet d’une indexation,
n’apparaissent dans aucune base de
données.
Annotations collectives
L’intérêt du système proposé par Evodia
c’est, d’une part, la reconnaissance automatique
de la structure et des contenus
manuscrits du document numérisé (les
zones qui contiennent le nom de famille
dans les états civils, ou les registres matricules,
par exemple), qui permet une consultation
beaucoup plus rapide : “Nous disons
que cela permet de feuilleter un fonds documentaire”,
traduit Yvan Ridé, le directeur
d’Evodia. Le système donne, d’autre part, la
possibilité à l’utilisateur d’indexer luimême
les documents qu’il consulte. Il
incrémente alors les bases de données des
archives. “Nous parlons d’annotations collectives,
cela permet d’accélérer considérablement l’accessibilité
des informations.”
Un travail en cours avec la mairie de
Lannion pourrait donner d’ici à la fin de
l’année une idée plus précise de la vitesse
d’indexation d’un fonds documentaire. Les
cercles généalogiques locaux ont fait ce
travail d’annotation pour le service des
archives de la ville sur plus de 50 000 actes
de registres paroissiaux, qui enregistraient
les baptêmes, mariages et sépultures
jusqu’à la Révolution. Le système devrait
être opérationnel d’ici quelques mois aux
archives municipales de Lannion.
Des utilisations variées
Dans les Yvelines, les usagers des
archives départementales expérimentent
déjà ce système pour 430000 documents de
registres matricules militaires et 1,4 million
d’actes d’état civil. Une prochaine livraison
est en cours pour mettre à disposition des
délibérations de conseil municipal et des
listes nominatives de recensement de
population... Les archives des Yvelines font
déjà référence ; elles exploitent jusqu’au
bout les possibilités qu’offrent les NTIC en
proposant au public l’interface stylo pour
utiliser le logiciel et réaliser les annotations.
“C’est plus ergonomique et intuitif qu’un clavier.”
Ce genre d’interface pourrait séduire
de multiples utilisateurs : un musicien qui
dessine ses notes sur une tablette PC et
que le logiciel met en forme proprement,
un architecte ou géomètre sur le terrain qui
modifie des plans, un étudiant qui
complète des cours. On reparle du cartable
électronique... “Les aspects liés à la plate-forme
d’annotation utilisée en archives nous conduisent
sur des routes assez bien définies, alors que la
tablette PC et le stylo nous emmènent sur des
chemins de traverse... On ne sait pas jusqu’où ils
peuvent aller !” ■ C.G.
(1) NTIC : Nouvelles technologies de l’information et de la communication.
➜EntrCeopmrimseent ça marche ?
La reconnaissance
de la structure et du
contenu de documents
permet de trier
rapidement un fonds
documentaire.
Un dessin de notes
de musique au stylo
sur une tablette PC
et la partition au
propre est réalisée par
le logiciel. Épatant !
Christelle Garreau
Carte d’indentité d’Evodia
SARL créée le 21 octobre 2005. ■ Actuellement
dans l’incubateur Emergys,
hébergée à l’Irisa. ■ Lauréate du
concours 2005 du ministère de la
Recherche pour l’aide à la création de
sociétés innovantes. ■ Six associés dont
deux fondateurs, Yvan Ridé, directeur (à
gauche), Grégory Maitrallain, ingénieur,
et quatre associés d’Imadoc.
Contact➜ Yvan Ridé, tél. 02 99 84 73 50,
yvan.ride@evodia.fr
DR
DR
8 230/MARS 2006
➜Portrait
Claude Berrou collectionne les prix.
Avec Alain Glavieux, décédé en 2004,
il est le concepteur des turbocodes,
qui ont révolutionné le monde du
codage correcteur d’erreurs. Retour
sur l’histoire d’une invention.
Dès 1949, l’Américain Claude Shannon
pose les principes de la transmission
numérique et décrit ses limites en présence
de perturbation. Dans des conditions difficiles,
certains bits du message sont
inversés à la réception. Shannon prévoit
qu’en dessous d’un certain seuil de perturbation,
un codage approprié permettra de
retrouver le message d’origine sans aucune
erreur et il en fixe la limite théorique.
Pendant des dizaines d’années, le codage
correcteur d’erreurs sera un défi pour des
centaines de chercheurs, majoritairement
américains. Les progrès sont constants,
mais si petits que l’on s’habitue à l’idée que
la limite est inaccessible.
Un brin de naïveté salutaire
Quand elle s’attaque à ces fameux codes,
en 1986, l’École nationale supérieure des
télécommunications (ENST) de Bretagne
n’avait que quelques années de recherche
derrière elle. Les premières - elle fut créée
en 1977 - ayant été consacrées à la mise en
place des cours. Claude Berrou est à la tête
du laboratoire de conception de circuits
intégrés. Il a choisi ce thème de recherche
sur les conseils d’Alain Glavieux, lui-même à
l’ENST Bretagne et spécialiste de la communication
numérique. Les deux chercheurs
sont loin d’imaginer la suite : le succès, les
prix et un retentissement industriel énorme.
Interrogé sur les causes de leur réussite,
Claude Berrou met en avant une absence de
préjugés et une certaine naïveté : “Alain était
spécialiste du codage de l’information. Il a travaillé
sur les probabilités et formalisé le principe. Moi qui
étais nouveau en télécoms, j’étais taraudé par une
question : pourquoi n’utilise-t-on pas le principe de
contre-réaction ? C’est commun en électronique. On
réinjecte en entrée une partie du signal de sortie.”
Comme les mots croisés
De cette intuition et d’un long travail
de mise au point naissent les turbocodes,
en 1991. Leur principe s’apparente à la
démarche du cruciverbiste qui résout une
grille de mots croisés. Un turbocode est
composé de deux codes élémentaires
comparables aux définitions horizontales et
verticales. Un décodage horizontal permet
de remplir certaines cases que le décodage
vertical viendra confirmer ou infirmer. Puis
on reprend le processus en profitant des
résultats de la première itération, et ainsi
de suite jusqu’au décodage
complet.
La communication des
résultats, en 1993, est
accueillie avec le plus grand
scepticisme. Comment ?
Deux chercheurs inconnus, dont c’est la
première publication, auraient atteint la
fameuse limite ? On cherche à démontrer
leur erreur. Puis la curiosité l’emporte, avant
la confirmation par différents chercheurs
étrangers. Depuis les turbocodes sont
partout : téléphonie mobile 3G, vidéo,
WiMax, Internet par satellite... Ce qui n’empêche
pas Claude Berrou d’avoir le succès
modeste : “Je suis un bidouilleur qui a eu la
chance de trouver une ouverture dans un monde
presque inconnu, grâce à un principe que je
connaissais bien.” ■
Roland Le Bouëdec
Claude Berrou
Ses turbocodes ont boosté
la transmission numérique
Un homme de la terre
et de la mer
Son visage témoigne de ses origines. Claude Berrou est un homme de la terre et de la
mer. Il est né à Penmarc’h (Finistère), en 1951. Il passe au collège avec deux ans d’avance
et devient pensionnaire, à Quimper. Il n’a que neuf ans. Trop petit, trop jeune, il se
réfugie dans les livres. Ses compagnons s’appellent Sherlock Holmes, Hercule Poirot et
Arsène Lupin. La lecture de leurs aventures développe chez lui un goût pour l’énigme et
la recherche qui ne le quittera plus.
La suite le mène en classes préparatoires, à Brest, puis à l’INP(1) de Grenoble où il reste
trois ans. “Les trois seules années que j’ai passées hors de Bretagne”, se plaît-il à préciser. Il en
sort avec un diplôme d’ingénieur avant d’être recruté par France Télécom, en 1978, pour
contribuer à la mise en place de l’ENST de Bretagne, à Brest, où il est aujourd’hui
directeur d’études.
L’invention des turbocodes lui a valu une avalanche de prix, dont le prestigieux prix
Marconi 2005. Il succède dans ce prix aux créateurs de Google en 2004, à l’inventeur de
l’interface Web en 2002, et au père de l’Internet en 1998. Excusez du peu ! ■
Roland Le Bouëdec
(1) INP : Institut national polytechnique de Grenoble.
9 230/MARS 2006
Les Champs Libres
Des projets
qui prennent
du volume
120m de long, 50 m de large, 35 m de hauteur au 6e niveau de
la bibliothèque, 6 000 m2 au sol et 23 854 m2 de surface
totale, voici les mensurations des Champs Libres, qui ouvrent leurs
portes au public le 28 mars prochain ! Un projet de plus de 15 ans,
qui aura fait couler de l’encre, mais qui est aujourd’hui bien concret et
plein de promesses.
Edmond Hervé, président de Rennes Métropole, à l’origine de
l’idée, Jacques Terrière, le directeur du bâtiment, ainsi que les
responsables des trois structures hôtes : Marie-Thérèse Pouillias
pour la bibliothèque, Jean-Paul Le Maguet pour le musée de
Bretagne et Paul Trehen pour l’Espace des sciences, nous livrent ici
leurs impressions, où point l’impatience avant le grand jour...
Sciences Ouest avait déjà fait entrer ses lecteurs dans l’aventure avec
un dossier sur les dessous du chantier, en juin 2002. On y parlait de
pieux de soutènement, de coffrage ou de projection de béton.
Mars 2006 : on peut désormais visualiser la propagation des ondes sur
les cordes d’une cithare, jouer avec des miroirs réfléchissants,
découvrir que la Bretagne a traversé des épisodes volcaniques, avant
d’être envahie par une mer, jouer avec les temps géologiques, entrer
dans le mécanisme d’une montre ou encore voyager dans le cosmos...
Les pages qui suivent présentent l’offre culturelle de l’Espace des
sciences, qui multiplie par cinq ses espaces d’expositions et se dote
d’un planétarium numérique. Un pas de géant pour le Centre de
culture scientifique et technique rennais, qui vient juste de fêter ses
vingt ans. ■ N.B.
Nathalie Blanc/Nicolas Guillas
Nathalie Blanc/Nicolas Guillas./DR/PBCG
10 230/MARS 2006
Sciences Ouest : Un an et demi après
votre arrivée à la direction des Champs
Libres et à quelques jours de l’ouverture,
que ressentez-vous ?
Jacques Terrière : Je ressens toujours autant
de passion et d’enthousiasme ! C’est un
poste que j’ai voulu et je suis content de
trouver les moyens permettant d’apporter
des solutions aux problèmes qui se posent,
dans le dialogue et la concertation. Dans un
ERP (NDLR : établissement recevant du public) tel que les Champs
Libres, tout doit être anticipé dans les moindres détails. C’est un
bâtiment complexe qui nécessite un mode d’emploi particulier.
S.O. : Vous avez l’habitude des grands établissements, mais la
configuration des Champs Libres n’existe nulle part ailleurs. Vous le
vivez comme une inconnue ou plutôt comme une valeur ajoutée ?
J.T. : La réunion de trois entités telles que la bibliothèque, le musée de
Bretagne et l’Espace des sciences est sans aucun doute une valeur ajoutée.
La pluridisciplinarité est en plus quelque chose qui me passionne ! Dans
les Champs Libres des sujets sur l’histoire, l’actualité, le patrimoine, la
société, la citoyenneté, les sciences pourront être traités, selon différents
niveaux de lecture ! C’est d’ailleurs cette pluridisciplinarité qui a
convaincu Érik Orsenna, lui-même écrivain, économiste et passionné de
mer, à faire la première conférence lors de l’inauguration.
S.O. : Les Champs Libres peuvent apparaître comme un lieu
où la connaissance est sacralisée. Comment allez-vous inciter
les gens à pousser les portes du savoir ?
J.T. : La culture pour tous ! C’est bien ce que nous entendons proposer.
Pour commencer, nous sommes aidés par l’architecte Christian de
Portzamparc, qui a conçu un bâtiment transparent, ouvert sur la ville : le
laboratoire de Merlin, dans l’angle nord-ouest, l’espace jeunesse de la
bibliothèque, dans l’angle nord-est, et aussi le hall qui donne sur le cours
des Alliés, face à l’esplanade Charles-de-Gaulle. Nous avons mis au point
des actions de communication et de promotion, comme le site Internet
portail, ainsi que des actions de partenariats avec des grands médias tels
que Ouest-France, France 3 Ouest, TV Rennes, Radio France, Télérama...
Nous avons par ailleurs développé toute une programmation dans la
salle de conférences, en accès gratuit. Notre force c’est bien sûr la variété
de notre offre, sans cesse adaptée. Les visiteurs viendront voir le
permanent puis reviendront pour le temporaire ! ■
Jacques Terrière,
directeur des Champs Libres
“Notre force, c’est la variété
de notre offre !”
Sciences Ouest : L’ouverture des
Champs Libres est l’aboutissement d’un
long projet. Comment le vivez-vous ?
Edmond Hervé : De manière enthousiaste!
C’est un aboutissement et en
même temps un départ fantastique.
L’important dans le domaine culturel,
c’est de faire disparaître les cloisonnements.
La réunion des trois entités dans
les Champs Libres permet rencontre,
interdisciplinarité, mise en réseau, échange et débat. L’idée du
bâtiment correspond à une conception globale de la culture,
qui donne à lire, à voir, à comprendre, à être, à bâtir son propre
projet et à vivre en intelligence.
S.O. : Vous avez visité les Champs Libres, y a-t-il un endroit
qui a particulièrement retenu votre attention ?
E.H. : Non car les trois entités sont placées sous le signe de
l’exigence et de l’intelligence. Voyez l’organisation de l’accueil :
il correspond à cet impératif du rapprochement souhaité.
Il y a une chose que j’aimerais que l’on visite dans les Champs
Libres : ce sont les réserves. Dans ces sous-sols se trouvent
toute une machinerie, une organisation très technique des
richesses accumulées. Le public doit savoir que tout n’est pas
exposé, que la création circule.
Dans les Champs Libres, il ne faut pas oublier l’oeuvre
architecturale : elle fera date. Pensons également au savoir-faire
de tous ceux qui ont travaillé pour cette réalisation.
S.O. : Vous donnerez le 21 mars une conférence, sur le thème :
culture scientifique et engagement politique. Les Champs Libres
seront-ils pour vous un outil d’appropriation des sciences ?
E.H. : Un savoir non partagé est inutile et s’il n’est pas soumis à
la critique, il peut être dangereux. C’est pourquoi il me semble
important de croiser les expertises. Par ailleurs, le rôle du
politique est d’avoir un idéal et de se donner les moyens d’y
arriver. Dans les Champs Libres, cet idéal est d’accéder à la
liberté par la connaissance et la création. Science et démocratie
constituent donc pour moi un couple naturel. Plus
globalement, culture, citoyenneté et démocratie sont
étroitement liées. ■
Edmond Hervé,
président de Rennes Métropole
“Accéder à la liberté par
la connaissance et la création”
Nathalie Blanc
Ville de Rennes
Ils s’expriment sur les Champs
11 230/MARS 2006
Question 1 : À l’heure de l’ouverture des
Champs Libres, après plus de 10 ans de
préparation, quel est votre état d’esprit ?
Marie-Thérèse Pouillias : Je pense que c’est
un magnifique aboutissement, notamment
sur le plan architectural. Lors de la présentation
des projets, c’est le seul qui donnait
un plus à chaque structure, c’est-à-dire qui
permettait de les identifier séparément,
tout en les mettant en interrelation. Le hall
est un endroit que j’aime particulièrement,
car on visualise bien les enchevêtrements
entre les trois espaces. Maintenant, c’est
aux personnes qui y travaillent de le faire
fonctionner en bonne intelligence.
Jean-Paul Le Maguet : Je trouve ce projet
très enthousiasmant et porteur d’une dynamique
collective positive. Je pense aussi
que tout le monde est heureux d’arriver
enfin au bout de la réalisation. En tout cas
au musée, la démarche est aboutie ; nous
sommes prêts à recevoir le public.
Paul Trehen : J’ai participé à la préparation
de beaucoup de projets à l’université et celui
des Champs Libres n’a pas été plus long que
les autres ! De tels délais s’expliquent par la
complexité du projet, autant architecturale
que structurelle. Mais je pense que l’essentiel
est d’arriver à bon résultat, ce qui est le
cas pour les Champs Libres !
Question 2 : Qu’est-ce que l’intégration
dans les Champs Libres va changer pour
votre structure ? Qu’attendez-vous de ce
regroupement ?
Marie-Thérèse Pouillias : Ce genre d’association
n’est pas nouveau ! Au XIXe siècle,
il était par exemple courant de regrouper
les bibliothèques et les musées des
Beaux-Arts. Et puis il y a bien sûr le centre
Georges Pompidou...
Mais outre l’architecture, le projet des
Champs Libres est également très réussi
sur le plan fonctionnel : la bibliothèque est
dotée d’un outil de grande qualité. C’est un
saut qualitatif très important pour la ville et
la métropole. Au niveau des collections,
nous avons eu le souci permanent de faire
le lien avec les autres structures. Pour le
public, le bâtiment constitue une offre
culturelle, tant permanente que temporaire,
extraordinaire !
Jean-Paul Le Maguet : C’est un nouveau
musée de Bretagne qui sort de terre ! Sans
renier le quai Zola, - puisque les collections
sont les mêmes -, dans les Champs Libres,
nous doublons nos espaces d’expositions
permanentes et temporaires. Il y a donc
beaucoup plus de collections exposées au
regard du public. Le rendu sera par ailleurs
nouveau, avec une ambiance plus contemporaine.
L’utilisation systématique du
multimédia et de l’audiovisuel est aussi
nouvelle : des alvéoles dans lesquelles du
son et/ou des images sont diffusés sont
disséminées tout au long du parcours.
Paul Trehen : Notre arrivée dans les
Champs Libres engendre de nouvelles
responsabilités pour le personnel de
l’Espace des sciences. Avant, nous avions
un lieu unique d’expression qui était le lieu
d’exposition du centre Colombia, -même
si nous disposions de plusieurs autres
supports de diffusion de l’information,
comme la revue Sciences Ouest, les expositions
itinérantes... -. Avec ce changement
d’échelle, c’est un nouveau pari qui s’offre à
nous : nous avons quatre espaces différents
et l’équipe se doit de garder une unité.
Ceci est d’autant plus important dans les
Champs Libres, où se côtoient trois entités.
Les nouvelles responsabilités concernent
aussi l’association proprement dite : celle-ci
devra peut-être acquérir d’autres compétences
et savoir-faire pour s’adapter à ce
nouveau contexte. ■
Propos recueillis par
Nathalie Blanc
Marie-Thérèse
Pouillias,
conservateur
général de
la bibliothèque
“La bibliothèque
est dotée d’un outil
de grande qualité.”
Jean-Paul
Le Maguet,
conservateur
en chef
du musée
de Bretagne
“Notre démarche
est aboutie,
nous sommes prêts !”
Paul Trehen,
président
de l’Espace
des sciences
“L’unité de la connaissance
doit grandir avec le
changement d’échelle.”
Nathalie Blanc
Nathalie Blanc
Nathalie Blanc
Photos Willy Berré
Nathalie Blanc
Libres
12 230/MARS 2006
Derrière les vitres au rez-de-chaussée
des Champs Libres, le laboratoire
de Merlin s’expose au regard des
passants. Une trentaine de manipulations
interactives attendent les
curieux. Tirer, pédaler, toucher,
écouter, scruter... l’exploration en
famille peut commencer !
Les feuillages suspendus, qui changeront
d’aspect au fil des saisons, les étranges
tubes d’orgue qui habillent le pilier du coin
ou le pédalo devant la cabane en bois vous
sont peut-être déjà familiers. Situé au rezde-
chaussée des Champs Libres, le laboratoire
de Merlin est visible de la rue. Si la
curiosité vous pousse à y entrer, voici ce
que vous découvrirez.
Des ponts entre les disciplines
Une trentaine de manipulations permettent
de découvrir de nombreux sujets de
sciences expérimentales en s’amusant.
“Il y a beaucoup de thèmes qui tournent autour
de la physique, car ce sont des expériences très
spectaculaires”, explique Christelle Gony,
la médiatrice de l’Espace des sciences qui
suit le projet depuis le début. Plusieurs
tables mettent en oeuvre les différentes
formes d’énergie. Les notions de température
et de pression s’expérimentent avec
l’eau, tandis que les jeux de lumière ont
lieu à l’intérieur d’une cabane en bois,
tapissée de miroirs... “L’idée est de montrer
qu’il existe des ponts entre les disciplines : entre la
physique et la musique, par exemple !” Le
tambour de la cythare actionné, les ondes
se dessinent. La plate-forme de tubes à
essai mise en mouvement, voici que
sonnent les premières notes d’un air célèbre
de Mozart ! C’est aussi cela la science : de la
surprise et de l’émerveillement.
La science démystifiée
Pour allumer des étincelles dans les yeux
des petits et des grands, nul besoin de
recourir à du matériel savant et compliqué.
La plupart des tables d’expériences mettent
en scène des objets simples et presque
familiers : une boule en polystyrène, un
train électrique, des tubes, des cordes.
“En animation, nous utiliserons la fameuse boule
électrostatique, rendue célèbre dans l’atelier électricité
du Palais de la découverte et toujours spectaculaire.
Mais notre but est aussi de démystifier la
science : on peut se faire dresser les cheveux chez
soi, en frottant sa tête avec une règle en plastique
ou en ôtant son pull.”
240 m2 d’exploration en libre-service
Chaque expérience est accompagnée d’un
mode d’emploi et d’une partie qui décrit le
Le laboratoire de Merlin
La surprise au bout des doig
Dossier
Une salle animée
Une trentaine d’expériences spectaculaires sont au programme des animations
proposées dans le laboratoire de Merlin. Les médiateurs en présentent trois ou quatre
à chaque séance, dont le fil conducteur est de mettre en évidence une démarche
scientifique expérimentale. Mettre au point un protocole, répéter l’expérience, faire
varier différents paramètres, montrer que cela ne marche pas à tous les coups, c’est le
coeur de la science ! ■
Richard Volante
13 230/MARS 2006
phénomène mis en évidence. Outre les
animations, il y a toujours quelqu’un dans la
salle pour venir au secours des plus avides de
connaissances. Mais à chacun de prendre ce
qu’il peut, ce qu’il veut. Ici, il n’y a pas de
parcours imposé de visite. On y butine à son
rythme en passant d’une manipulation à
l’autre, selon son envie. D’ailleurs, vous êtesvous
laissé attirer par la drôle de cyberplante
située devant l’entrée ? ■ N.B.
ts Les dessous de l’expérience
Parmi les expériences présentées dans le laboratoire de Merlin, certaines existent déjà
ailleurs et sont des grands classiques des centres de culture scientifique et technique.
“Nous avons repris certains «must», comme le pédalo, pour lesquels le principe de base a déjà fait ses
preuves. Par contre, la mise en scène, le décor ont souvent été revus pour s’adapter à l’ambiance de la
salle. Parfois, on a ajouté des options : dans la manip sur la loi de Bernoulli, par exemple, le fait de
pouvoir changer la direction du flux d’air est une nouveauté”, explique Christelle. D’autres
manipulations, comme la flûte enchantée, le train électrique ou les grosses piles, sont
des exclusivités créées par l’Espace des sciences, qui mettent à profit l’expérience
accumulée au cours des vingt années d’animations.
“Le principe de la pile avait été présenté lors de l’une de nos expositions, mais sous la forme d’un schéma,
car le fait d’utiliser des produits chimiques était très contraignant, notamment pour l’itinérance,
poursuit-elle. Mais aujourd’hui, dans le laboratoire de Merlin, le fait de reconstituer une pile qui
produit vraiment de l’électricité est une réelle plus-value.” ■
Des expériences à plusieurs niveaux / Dans les airs
Une boule de polystyrène ne vole pas par
magie ! Il n’échappera à personne qu’un
système de soufflerie la propulse dans les
airs. Certains s’arrêteront là, enviant sa
légèreté, admirant le flottement. D’autres
s’interrogeront peut-être sur le matériau,
imaginant ce qui se passerait si la boule était
plus lourde... D’autres encore liront la fiche
explicative pour y découvrir la loi de Bernoulli.
Elle démontre que dans un flux d’air en
mouvement, la pression diminue. Cette
diminution correspond à un état plus stable que dans l’air ambiant et c’est cette stabilité
que la boule de polystyrène va chercher à garder en restant dans la colonne d’air, même si
on l’incline. Quel est l’intérêt d’un tel phénomène ? Les bateaux à voile utilisent ce principe.
Ils positionnent leur voile pour être aspirés dans un flux d’air. ■
Quand physique rime avec musique / La flûte enchantée
Il n’est pas question de chimie dans cette
expérimentation mettant en scène des tubes à essai,
mais de musique ! Chaque tube, plus ou moins
rempli d’une résine translucide, contient un volume
d’air différent, qui va se comporter comme une caisse
de résonance particulière. Mis en rotation sur un
plateau, les tubes vont passer un à un devant le bec
d’une soufflerie et produire une note d’autant plus
grave que la colonne d’air est grande. Résultat : les
premières mesures de la flûte enchantée de Mozart
s’échappent de cette flûte bien particulière. ■
La science, source d’émerveillement / La table des couleurs
Au centre d’une table ronde, une source de
lumière blanche rayonne de façon
périphérique. Sur le plateau sont disséminés
des prismes, filtres colorés, miroirs sphériques
ou convergents. Le visiteur s’installe à la table
et dispose les éléments à sa guise. Le prisme
qui décompose la lumière blanche en un bel
arc-en-ciel, les filtres qui sélectionnent les
couleurs, les miroirs qui les mélangent, les
lentilles qui les concentrent... Sur la table des
couleurs, le visiteur a carte blanche. ■
Nicolas Guillas
Nicolas Guillas Nicolas Guillas
Nathalie Blanc
Voici la mascotte du
laboratoire de Merlin !
Ce dragon vient au
secours des visiteurs
pour leur donner
le mode d’emploi des
manipulations et fournir
les explications des
principes
scientifiques.
Avec cinquante roches, récoltées de
l’île de Groix à Cherbourg, six films sur
grand écran et huit créations multimédia,
l’exposition “Roches armoricaines”
raconte l’épopée géologique
du Massif armoricain. Rendez-vous à
la salle de la Terre, au premier étage
du cône de l’Espace des sciences.
Une atmosphère douce et colorée vous
accueille dès l’entrée de la salle de la
Terre. Puis ces questions, un peu provocantes,
accrochées sur le mur : un Himalaya
breton ? La Manche à sec ? Que signifientelles
? Elles introduisent une histoire divisée
en six chapitres, qui correspondent à six
grands épisodes de l’évolution de la vie et
des paysages du Massif armoricain, depuis
plus de 650 millions d’années : d’abord une
cordillère volcanique, puis une mer chaude
où la vie se diversifie, une chaîne de montagnes
survolée de libellules géantes, une île
au climat tropical, une savane et enfin une
steppe froide, où l’homme de Néandertal
s’installe. À chaque étape, des images, tournées
en 2005 aux quatre coins du monde
pour l’Espace des sciences, donnent une
idée de ce qu’était le paysage armoricain de
l’époque - surprenant ! Les événements
géologiques sont résumés et schématisés,
la faune et la flore mentionnées. Un film, en
images de synthèse cette fois-ci, redonne vie
au relief, aux plantes et aux animaux de ces
temps immémoriaux.
Une cueillette de cailloux
Tout ce travail de reconstitution a été
réalisé avec les scientifiques du laboratoire
Géosciences Rennes(1), situé sur le campus
de Beaulieu. Il a débuté en 1998 par la
recherche des cailloux. Alors en DEA dans
ce laboratoire, Cécile Houget a sillonné le
Massif armoricain pour la “cueillette” !
Depuis, elle n’a plus quitté le projet et elle
est aujourd’hui médiatrice scientifique à
l’Espace des sciences. “La prospection a duré
tout l’été sur les côtes, dans les carrières, à l’intérieur
des terres, en Bretagne, mais aussi en Vendée, dans
le Maine, l’Anjou et le Cotentin.” C’est ainsi que
certaines roches volcaniques proviennent
d’Erquy, le grès armoricain de Crozon ou de
Paimpont, le schiste bleu de l’île de Groix !
Sur les trois cents pièces rapportées, une
cinquantaine sont exposées. Chacune est
illustrée et légendée et une loupe attend
même les plus curieux. C’est un parti pris
de la scénographie que d’avoir fait tomber
les vitrines : le visiteur touche les roches et
les regarde de près !
“Notre objectif était de raconter une histoire à
partir de cailloux et de montrer que ces cailloux, sur
lesquels on marche, nous révèlent des tas de choses.
On incite le visiteur à reproduire la démarche d’un
géologue : l’observation d’une roche apporte des
indices qui permettent de déduire des informations
sur le climat de l’époque, par exemple. C’est comme
une enquête ! De la lave ancrée dans le sol laisse
supposer la présence de volcans ; la marque fossilisée
d’un trilobite (NDLR : animal marin) renverra
plutôt sur celle d’une mer.”
La géologie comme une enquête
Des maquettes en 3D, un minisimulateur
de tremblements de terre et d’autres
animations complètent le parcours. Au
bout de l’aventure, si le visiteur repart avec
l’idée que les paysages évoluent et que
la Bretagne n’a pas toujours eu le même
visage, c’est gagné ! ■ N.G./N.B.
(1) Géosciences Rennes est une UMR CNRS/Université de Rennes 1. C’est un laboratoire du
Caren (Centre armoricain de recherche en environnement), qui est une fédération de
recherche CNRS, Université de Rennes 1, Inra, Agrocampus.
Dossier
La salle de la Terre
Des cailloux à toucher qui en
Nicolas Guillas
À chaque épisode,
un film, en images de
synthèse, redonne vie
au relief, aux plantes
et aux animaux de ces
temps immémoriaux.
Ici, une reconstitution
de mammouths broutant
au pied du Mont-Dol.
14 230/MARS 2006
Un paysage volcanique
Le Massif armoricain, il y a 620 millions d’années.
Cette photographie prise récemment au Chili est
extraite de l’un des six films réalisés pour l’Espace
des sciences par Christian Barani. Elle illustre le
premier épisode de l’épopée géologique
armoricaine : le nord du massif est secoué par des
mouvements tectoniques qui donnent naissance
à une chaîne de montagnes volcanique. ■
Un autre regard sur la géologie
Avant de quitter la salle de la Terre, un mur de photographies illustre les relations entre
l’Homme et la géologie. En Armorique, les mégalithes, les calvaires et autres monuments,
mais aussi les maisons s’habillent de schiste noir, de grès rose, de granite et d’ardoise.
Même lors de nos balades, la géologie emplit notre quotidien ! Ce mur est une invitation à
regarder autour de nous, avec un regard différent. ■
Notre planète en mouvement
Au centre de la salle de la Terre, un
médiateur scientifique accueille le public
dans un miniamphithéâtre, ouvert sur
l’espace muséographique. Les différentes
animations, qui s’appuient sur des
expériences ou sur des discussions
autour de roches, d’images et de
maquettes, complètent la visite de la
salle. Elles dépassent largement le cadre du Massif armoricain, pour faire toucher du doigt
la vie géologique de notre planète en mouvement. Elles font découvrir la vie cachée des
volcans et les rouages des tremblements de terre. L’animation “Le petit géologue” invite les
plus jeunes à reconstituer des histoires géologiques à partir de cailloux. ■
disent long
Dans la salle de la Terre, le visiteur
touche les roches et les regarde
de près, grâce à des loupes.
Nathalie Blanc
Après la salle de la Terre, direction le musée de Bretagne
L’histoire ne s’arrête jamais ! Après la géologie, place à l’archéologie et à la préhistoire. Le parcours de la salle de
la Terre se termine avec l’arrivée de l’Homme, période à laquelle commence la visite au musée de Bretagne. Cette
transition se matérialise par l’exposition d’un chopper, datant du paléolithique ancien, présenté dans les deux
espaces. “Pour nous, le chopper ou galet aménagé - c’est la traduction ! - illustre le travail des premiers Hommes qui deviennent des
acteurs du modelage des paysages et des cailloux”, explique Cécile Houget, médiatrice scientifique à l’Espace des sciences,
en montrant la reproduction d’un spécimen provenant du Finistère. Au musée, c’est un original qui est présenté,
sous vitrine. Il a été trouvé à Saint-Malo-de-Phily, au sud de Rennes. “C’est un des premiers outils : il était cogné directement
sur un support dur : le sol ou une autre roche, précise Françoise Berrétrot, conservatrice au musée. Après, le geste s’affine et
l’Homme utilise des intermédiaires pour façonner ses outils.” À découvrir dans les vitrines suivantes sur le mésolithique. ■
Nicolas Guillas
Christian Barani
Nicolas Guillas
Cécile Le Faou,
assistante de
conservation
au musée de
Bretagne et Cécile
Houget, médiatrice
scientifique
à l’Espace des
sciences, chacune
avec leur galet
du paléolithique,
sur la passerelle
reliant les deux
structures.
Nicolas Guillas
ArtefactO
15 230/MARS 2006
p
16 230/MARS 2006
C’est un peu la star du bâtiment : le
dôme incliné recouvert d’écailles de
zinc abrite le planétarium de l’Espace
des sciences. Équipé des dernières
technologies, son originalité vient
surtout de la nature des séances,
toutes uniques, car elles se passent
en temps réel.
Seize mille écailles de zinc recouvrent le
cône qui abrite les différentes salles
d’expositions de l’Espace des sciences. Au
sommet, se trouve le dôme du planétarium.
À l’intérieur, 99 places assises attendent les
passionnés du cosmos. Les gradins sous
les sièges sont inclinés de 10° et tout le
monde regarde dans le même sens. Sur
l’écran, qui recouvre le dôme en demisphère
et mesure plus de 14 m de diamètre
(soit 324m2 !), l’image est formée à partir de
six vidéoprojecteurs. L’un d’entre eux
projette le zénith, les cinq autres composent
le reste de l’écran. Chaque vidéoprojecteur
est relié à un ordinateur, lui-même
commandé par un “PC chef d’orchestre”.
“Toute la partie informatique a été créée sur
mesure par la société américaine Sky-Skan,
explique Bruno Mauguin, l’un des responsables
du planétarium. Ce sont des professionnels
du planétarium numérique.” Il existe
plusieurs centaines de planétariums dans
le monde entier, dont les plus récents sont
numériques. En France, celui de Rennes est
le septième(1). Il est de dernière génération,
mais son originalité est ailleurs.
Des séances uniques
Ici, pas question de diffuser des spectacles
achetés et préenregistrés, comme cela
se fait dans la plupart des établissements.
Un conférencier est toujours présent :
“Nous tenions à tout piloter en temps réel,
explique Priscilla Abraham. De cette façon,
chaque séance est adaptée à l’actualité et aux réactions
du public. On est en direct.” La matière
première, c’est l’actualité de l’espace, des
photographies et des vidéos prises par des
sondes interplanétaires, ou des télescopes
spatiaux et terrestres. Tous ces ingrédients
servent à la composition du menu. Priscilla
Dossier
Le planétarium
Branché en direct sur le cosm
Priscilla : “J’ai un penchant particulier pour l’approche de
l’histoire de la planète Mars. Dès les premières
observations, il y a quatre siècles, cette planète a suscité
tellement de fantasmes ! En 1892, le directeur de
l’observatoire de Lick (États-Unis) affirma avoir vu tomber
des flocons de neige et en 1947, le Soviétique Tikhov était
tellement convaincu de l’existence d’une végétation
martienne qu’il dota l’institut de physique et d’astronomie
de l’Académie des sciences du Kazahkstan d’une chaire
d’astrobotanique ! Ces convictions de l’époque, qui font
sourire aujourd’hui, ont eu le mérite d’alimenter une soif de
connaissances, qui finalement a fait progresser la science.”
Bruno : “La technologie numérique du planétarium permet de
montrer n’importe quels types d’images. J’aimerais beaucoup
projeter un jour dans le planétarium des images de constructions
anciennes, comme les mégalithes bretons(2), dont l’édification a été
pensée en fonction de certains phénomènes astronomiques. De tout
temps, l’Homme a été attiré par le ciel. Chacun dans leur coin, Mayas
et Égyptiens ont eu le même désir de s’en rapprocher en construisant
des pyramides !”
Les coups de coeur maison
Bruno Mauguin
DR
Nicolas Guillas
17 230/MARS 2006
et Bruno ont en réserve
plus d’un millier de séquences
(soit déjà plusieurs téraoctets de
stockage), qu’ils ont imaginées et créées :
“aller vers le Soleil”, “quitter la Lune”,
“tourner autour de Saturne”. “On peut ensuite
les ordonner et les enchaîner comme on veut, ce qui
offre un nombre illimité de possibilités, précisentils.
Nous sommes à l’affût de l’information. Il en
arrive chaque jour de nouvelles, certaines sont
sélectionnées, d’autres se périment...” D’une
durée d’une heure, chaque séance de
planétarium présentée à Rennes est donc
unique. “Nous but est de montrer que l’astronomie
est à la portée de tous. Ces voyages dans
l’univers permettent de relativiser les choses, et de
réaliser que l’Homme est bien petit et fragile dans
cette immensité. En fait, plus on regarde le ciel et
plus on a envie de protéger la Terre !”, terminent-
ils de concert. ■ N.B.
(1) Le planétarium de l’Espace des sciences est le septième planétarium numérique de France -
par ordre de création -, après Pleumeur-Bodou (22), Montpellier, Saint-Étienne, Poitiers,
Toulouse et Dijon. Un huitième est en cours de réalisation à Nantes. (2) Relire l’article sur “La
magie de La Roche aux Fées”, Sciences Ouest n°207 - février 2004. www.espace-sciences.org
os Des séances à la carte
Chaque séance est construite en direct par un conférencier, en fonction de l’actualité, du
public... Sept grands thèmes de séance ont été déterminés et créés par Priscilla
Abraham et Bruno Mauguin, pour orienter les courses dans le cosmos : initiation à
l’astronomie, découverte des légendes du ciel ou voyage dans le système solaire. ■
Le ciel, cette nuit
Premiers pas dans la découverte du ciel, cette
séance est le grand classique des planétariums.
Elle montre tout simplement ce que l’on voit
quand on lève la tête. On y apprend à reconnaître
les principales constellations, à repérer
les éventuelles planètes visibles, à suivre les
différentes phases de la Lune. À Rennes, on
vous présente le ciel étoilé tel que vous pourrez
l’observer le soir même de votre venue, ou au
cours des jours à venir. ■
Rens.➜ Séance pour tout public. Scolaires à partir de 10 ans.
Les légendes du ciel
Quelle que soit leur civilisation - grecque, égyptienne, précolombienne,
chinoise, indienne... -, les Hommes ont toujours essayé d’interpréter
les mystères de la voûte céleste. Face à leurs peurs et à leur
incompréhension des phénomènes astronomiques, ils ont inventé
des histoires pour tenter d’expliquer leurs observations. Au fil des
millénaires, ces histoires sont devenues des légendes qui nous
permettent, encore aujourd’hui, d’apprendre à reconnaître les
constellations. ■
Rens.➜ Séance pour tout public. Le public scolaire des classes littéraires
en collège et lycée est particulièrement visé.
Le système solaire
Ce voyage à travers notre système solaire
présente les découvertes réalisées successivement
par les sondes interplanétaires.
Celles-ci ne cessent de nous faire parvenir
des images et des informations passionnantes
sur les planètes, leurs satellites, les
astéroïdes, les comètes... Il y en a pour tous
les goûts ! ■
Rens.➜ Séance pour tout public.
Scolaires à partir de 8 ans.
DR
DR
DR
Nicolas Guillas
18 230/MARS 2006
Accueilli par une sculpture
technologique et
poétique, qui rappelle la
course du temps, le visiteur
pénètre ensuite dans
un labyrinthe de parois où
des objets, des textes et
des écrans lui font perdre
ses repères habituels. Il
découvre d’abord la dimension
scientifique du temps :
la chronologie de l’univers se
déroule autour de lui, depuis le big bang et
la naissance des galaxies, jusqu’aux
grandes étapes de développement
de l’Homme, en passant par
l’évolution de la vie sur Terre. La
borne interactive “Le voyage de
chronos” resitue les échelles du
temps. “Les notions de milliards et
de millions d’années nous dépassent
un peu et ne sont pas faciles à manier,
explique Christopher Couzelin,
le commissaire d’expositions
de l’Espace des sciences. La
préhistoire est la période la plus
connue et du coup elle sert un peu de
«fourre-tout». On y met tout ce qui est très
ancien : les mammouths, mais aussi les trilobites !”
Du big bang à l’horlogerie d’art
En poursuivant son parcours, le visiteur
découvre les dimensions technologique et
patrimoniale du temps : les cadrans
solaires, les sabliers mais surtout ces
montres d’exception du XVIIIe siècle. À
l’époque, des horlogers suisses et français
dévelopent un savoir-faire inouï. Le visiteur
est initié aux secrets de l’horlogerie d’art,
voyage en images de synthèse à l’intérieur
d’une montre à aiguilles ou s’étonne du
fonctionnement de la montre d’un aveugle.
Ce parcours décortique notre découpage
du temps, en heures et en jours, et nous
rappelle qu’il est lié à notre espérance de
vie - si nous vivions 4 000 ans, tout serait
différent ! ■ N.G.
La salle Eurêka
Un voyage à travers le temps
Dossier
Pour jouer avec le grand balancier du
temps, une borne interactive
accessible aux plus jeunes
propose un voyage spatiotemporel.
Il y a dix dates
pour dix destinations
possibles, qui réservent des
surprises. Par exemple, en
retournant 230 millions d’années en arrière, aurions-nous
croisé des trilobites ou des dinosaures ? Surprise ! Ces
trajets imaginaires remettent les pendules à l’heure. ■
Les médiateurs du temps
L’une des animations proposées par les
médiateurs scientifiques dans la salle Eurêka
est basée sur un célescope. Cet objet étonnant,
d’un mètre de diamètre, permet de simuler les
mouvements relatifs de la Terre et du Soleil,
aux différentes époques de l’année, et vus par
une personne située sur la Terre. Les notions
de jour-nuit, de saison, de latitude et
d’orientation deviennent limpides ! ■
Deux expositions par an
Tous les six mois, l’Espace des sciences présente une nouvelle exposition dans la salle
Eurêka. “L’heure du temps” fermera ses portes en novembre 2006. L’eau sera le thème
de la suivante, de décembre 2006 à juin 2007. Puis les illusions seront à l’honneur, à
partir de juin 2007. Les expositions temporaires portent sur des thèmes
pluridisciplinaires, présentant notamment les richesses naturelles, scientifiques et
industrielles régionales. Elles sont produites par l’Espace des sciences ou proposées en
collaboration avec les autres CCSTI(1) en région et les grands centres nationaux : Cité des
sciences et de l’industrie, Palais de la découverte, musée des Arts et Métiers, Muséum
national d’histoire naturelle. ■
Située au rez-de-chaussée du cône de
l’Espace des sciences, la salle Eurêka
accueille les expositions temporaires.
La première exposition “L’heure du
temps” présente lesmultiples dimensions
du temps, depuis le mouvement
du Soleil jusqu’aux rouages des
montres mécaniques. Elle est réalisée
en coproduction avec le Comité international
de l’horlogerie d’art.
Le voyage de chronos
DR
ArtefactO
ArtefactO
Nicolas Guillas
DR
DR
(1) CCSTI : Centre de culture scientifique, technique et industrielle.
19 230/MARS 2006
Conférences hebdomadaires, cafés
des sciences, animations, expositions
itinérantes et site Internet...
L’ensemble des activités de
l’Espace des sciences continue, tout
en prenant une autre dimension
dans les Champs Libres. Jusqu’à
votre revue, Sciences Ouest, qui
sera vendue dans l’espace librairieboutique
du bâtiment.
La médiation
à l’Espace des sciences :
toujours une priorité
En vingt ans, l’Espace des sciences s’est
forgé une solide réputation dans le domaine
de la médiation scientifique : chacune des
80 expositions présentées au centre
Colombia était accompagnée plusieurs fois
par jour d’animations pour les scolaires et le
grand public. Ce savoir-faire se retrouve dans
les Champs Libres. Il est même démultiplié :
“Ce qui est nouveau et très intéressant dans les
Champs Libres, ce sont les deux concepts de
salles : dans la salle d’exposition temporaire, on
joue sur la variété et le renouvellement, alors
que dans les permanentes, le temps nous donne
au contraire la possibilité de développer et d’approfondir
un thème”, expliquent Jocelyne
Vautier et Christelle Massol, deux des médiatrices.
La variété va s’étoffer à l’intérieur
même des salles, puisque d’un thème d’animation
par salle à l’ouverture, on passera à
deux à partir de Pâques pour atteindre trois
en septembre 2006. ■
La nouvelle vie de
l’Espace des sciences
dans les Champs Libres
Infos pratiques sur les Champs Libres
Les Champs Libres sont ouverts au public : ■ les mardis de 12 h à 21 h (nocturne) ■ les mercredis, jeudis, vendredis de 12 h à 19 h
■ les samedis et dimanches de 14 h à 19 h. Les groupes sont accueillis sur réservation (de préférence quinze jours à l’avance) auprès du
centre d’appels téléphoniques : 02 23 40 66 02.
Rens.➜ www.leschampslibres.fr
Rendez-vous avec la science aux Champs Libres
Le mardi à 20 h 30
Les rendez-vous du mardi soir se poursuivent dans les Champs Libres. La salle de
conférences Hubert Curien (450 places) est le nouveau théâtre des Mardis de l’Espace des
sciences. Les premiers à en tester l’acoustique sont : 21 mars / Dominique Ferriot,
professeur au Cnam, Hommage à Hubert Curien. Philippe Lazar, ancien directeur de
l’Inserm et de l’IRD(1), et Edmond Hervé, président de Rennes Métropole, La culture
scientifique et technique, un engagement politique. 28 mars / Pierre-Gilles de Gennes,
Prix Nobel de physique et professeur au Collège de France, Les tribulations des
inventeurs. 4 avril / Francis Rocard, astrophysicien au Cnes(2), L’exploration de Mars :
résultats récents. 11 avril / Lucien Laubier, directeur de l’Institut océanographique de
Paris, À la découverte des abysses : le langage des ténèbres.
Le jeudi à 18 h 30
Le jeudi sera le rendez-vous du “café” : café histoire, café philo, café citoyen et, une fois par
mois, le café des sciences. Le thème du dossier de Sciences Ouest guidera ce moment dont
l’objectif est de rencontrer, de façon conviviale, un ou plusieurs scientifiques bretons. ■
Rens.➜ Maëtte Chantrel, tél. 02 23 40 66 62. Les Champs Libres, 10, cours des Alliés,
métro Charles-De-Gaulle. Entrée libre et gratuite. Programme joint à ce numéro.
Des expositions itinérantes en réserve
500 m2 de réserves situées au 2e sous-sol des Champs Libres
accueillent les 54 expositions itinérantes de l’Espace des
sciences. Des rayonnages sur mesure ont été réalisés rendant
les caisses faciles à ranger et à manipuler ! L’ensemble des
expositions, réparties en cinq thèmes, est décrit sur le site
Internet de l’Espace des sciences : www.espace-sciences.org ■
Rens.➜ Patrick Le Bozec, tél. 02 23 40 66 46.
Un nouveau site pour nos 10 ans d’Internet
L’Espace des sciences fêtera cette année les 10 ans de son site Web, lancé en 1996. Cet
anniversaire et l’ouverture des Champs Libres sont l’occasion d’un rajeunissement, en lançant la
quatrième version du site, qui compte plus de 5 000 pages. Chaque
jour, un millier de personnes y navigue. Ils consultent Sciences Ouest,
dont toutes les archives depuis 1988 sont accessibles, jettent un oeil
au programme des conférences, s’amusent en ligne pour découvrir
des phénomènes physiques ou l’évolution de la vie en 3D, s’étonnent
de la richesse de nos expositions itinérantes ou... cliquent pour
vérifier les horaires des expositions. Ces pages ont le même objectif
que nos autres activités : développer la culture scientifique.
Cette richesse, les internautes vont pouvoir continuer à l’explorer, à travers un site rajeuni.
Relooké, il facilite la navigation avec les nouveaux sites du musée de Bretagne et de la
bibliothèque. À l’image du visiteur réel des Champs Libres, qui marche à son rythme entre
les trois entités culturelles, l’internaute bascule de l’un à l’autre site, en un clic ! Deux nouvelles
rubriques sont notamment proposées, Expositions et Planétarium, pour tout savoir sur nos trois
salles et sur le “plané” - horaires des animations, séances à thème... Pour ne rien rater de cette
mutation, rendez-vous dans quelques jours sur notre nouvelle page d’accueil. Et pour ne rater
aucune de nos actualités, cliquez vers notre newsletter, qui compte 3 000 abonnés. ■
Rens.➜ Le site Web : www.espace-sciences.org
La newsletter ➜ www.espace-sciences.org/science/20472-newsletter
Nicolas Guillas
Nicolas Guillas
Maëlig Gautier
Le mois prochain : L’évolution de l’industrie chimique
(1) IRD : Institut de recherche et développement. (2) Cnes : Centre national d’études spatiales.
Espace des sciences
20 230/MARS 2006
17 mars/Mystères du golfe
■ Vannes - Un cycle
de conférences est
organisé à l’occasion
des 10 ans de la réserve naturelle des
marais de Séné. Celle-ci est donnée par
Yvon Dufrene. Elle a pour thème :
Histoire des marais de Séné. À 20 h 30,
à l’Université Bretagne sud, amphithéâtre
Yves Coppens.
Rens.➜Réserve naturelle des marais
de Séné, tél. 02 97 66 92 76.
aaggeennddaa
Adria
■ 30 mars, Paris/Le goût : des mécanismes
neurosensoriels aux sensations individuelles
■ 5 et 6 avril, Paris/Emballages actifs et intelligents
Rens.➜Séverine Pierre, tél. 02 98 10 18 49, www.adria.tm.fr
Archimex
■ 5 et 6 avril, Paris/Aliments santé et ingrédients
nutritionnels (en collaboration avec Adria)
Rens.➜Service formation, tél. 02 97 47 97 35,
formation@archimex.com, www.archimex.com
Cedre
■ Du 3 au 5 avril, Brest/Observation aérienne des
pollutions en mer
■ Du 10 au 14 avril, Brest/Lutte contre les pollutions
par hydrocarbures en zones littorales
Rens.➜Cedre, tél. 02 98 33 10 10, www.cedre.fr
Irpa
■ Les 12 et 13 avril, Angers/Nature en ville
Rens.➜Institut régional du patrimoine, tél. 02 99 79 39 31,
www.irpa-bretagne.org
Supélec
■ Du 4 au 6 avril, Rennes/Radio logicielle
Rens.➜Catherine Pilet, tél. 02 99 84 45 40,
catherine.pilet@rennes.supelec.fr
■Formations
■Conférences
■Colloques
17 et 18 mars/Journées francophones d’éthique
■ Saint-Brieuc - Ces journées sont organisées par l’Espace de réflexion
éthique, association créée en 2002 et basée à Saint-Brieuc. Elles auront
pour thème : l’éducation, la santé, l’environnement et le développement
durable.
Rens.➜Association Espace de réflexion éthique, tél. 02 96 78 54 78,
ere.armor@wanadoo.fr, http://ere.armor.free.fr
Du 28 au 30 mars/
Effet des produits chimiques
dans l’alimentation
■ Saint-Malo - Ces trois jours
correspondent au congrès annuel du
réseau européen d’excellence Cascade,
dont l’objectif est la coordination et
l’intégration durable de la recherche
européenne sur les effets des produits
chimiques présents dans l’alimentation
sur la santé humaine.
Rens.➜http://www.cascadenet.org
30 mars/Les troubles
musculo-squelettiques
■ Guingamp - L’impact des troublesmusculo-squelettiques (TMS) sur la
gestion de production, tel est le thème de ce colloque organisé par le
Master 2 “Organisation et gestion de production” de l’Université
catholique de l’Ouest Bretagne Nord (UCO).
Rens.➜Tél. 02 96 05 82 52, sylvie.brichet@technopole-anticipa.com
DR
16 mars/Quel sera l’estuaire de la Loire demain ?
■ Nantes - Aménagé depuis deux siècles pour les besoins de la navigation,
l’estuaire de la Loire a connu une forte évolution de son fonctionnement.
Ses acteurs se mobilisent depuis 1955 pour dresser le
constat de ces dysfonctionnements et rechercher des solutions. Par
Bernard Prud’Homme Lacroix, chargé de projets au GIP Loire Estuaire.
Au Cnam à 19 h.
23 mars/Les radars
■ Chaque mois, les objets techniques de notre quotidien livrent leurs
secrets. Organisés au Cnam à Paris, en collaboration avec le magazine
La Recherche et le quotidien Le Parisien, le cycle de conférencesdébats
“Qu’en savez-vous vraiment ?” est diffusé en direct au Cnam à
Nantes, par visioconférence, avec possibilité de poser des questions
aux intervenants sous forme de “tchat”. Au Cnam à 18 h 30.
23 mars/Produits jetables et développement durable
■ Un jeudi par mois, le café des techniques est proposé par le Cnam
des Pays de la Loire et la Fnac de Nantes. Au forum de la Fnac, à 18 h.
Rens.➜Cnam Pays de la Loire, tél. 02 40 16 10 70,
www.cnam-paysdelaloire.fr
24 mars/Les fouilles
de Saqqarah
■ Lorient - Conservateur général du
département des antiquités égyptiennes
au musée du Louvre, Christiane
Ziegler parlera
des fouilles et
des trésors
décelés par
les tombeaux
de la basse époque égyptienne. Cette
conférence est organisée par le CCSTI
de Lorient et l’Université Bretagne sud.
À 18 h 30, amphi Soleil d’Orient, UBS.
Rens.➜CCSTI de Lorient,
tél. 02 97 84 87 37,
www.ccstilorient.org
30 mars/La sécurité
des systèmes d’information
■ Rennes - Cette Matinale de
RennesAtalante a pour butde
présenter les compétences
du pôle rennais en sécurité des systèmes
d’information. De 8 h 15 à 10 h 15 à
l’Espace des technologies innovantes
(ETI), sur le campus de Beaulieu.
Rens.➜Rennes Atalante,
tél. 02 99 12 73 73,
www.rennes-atalante.fr
4 avril/Lucrèce et Darwin
■ Nantes - Conférence
donnée par Joël
Barreau, professeur
honoraire au lycée
Clemenceau, à Nantes,
dans le cadre des journées
de l’Antiquité et du cycle des
Mardis muséum. À 20 h 30, dans l’amphithéâtre
du muséum. Entrée libre.
Rens.➜Muséum d’histoire naturelle
de Nantes, tél. 02 40 99 26 20,
www.museum.nantes.fr
7 avril/Les recherches
préhistoriques
dans la vallée de l’Erve
■ Laval - Stephan
Hinguant est chercheur
à l’Institut national de
recherches archéologiques préventives
(Inrap). Après plusieurs années de
fouilles dans la grotte de Rochefort, il
expliquera les conclusions que l’on
peut tirer sur la vie de l’homme préhistorique
et son cadre environnemental.
À 20 h 30 au musée des Sciences.
Rens.➜CCSTI de Laval,
tél. 02 43 49 47 81,
www.multimania.com/ccstidelaval
Muséum d’histoire naturelle de Nantes
CFJ
21 230/MARS 2006
La semaine du développement durable
■ La semaine du développement durable est un événement national
qui vise à expliquer le concept et ses enjeux aux Français. Elle se
déroulera du 29 mai au 4 juin et un classement distinguera les cent
meilleures actions. De même des trophées seront décernés dans les
départements bretons. Associations, entreprises et collectivités
souhaitant mettre en valeur leurs initiatives de protection de
l’environnement, de gestion intégrée du littoral, d’utilisation
d’énergies alternatives... sont invités à remplir des fiches de participation avant le
10 avril au plus tard, afin de figurer sur la brochure régionale.
Rens.➜www.bretagne-environnement.org
Promouvoir la santé des jeunes
■ La Fondation de France s’engage dans une perspective globale de
promotion de la santé des jeunes. Parmi les priorités : la compréhension
des problèmes liés à l’adolescence et la connaissance des dispositifs de prévention et
de soin. En lançant cet appel à projet, elle a pour objectif d’encourager l’émergence et
la réalisation des projets novateurs, qui permettent notamment aux jeunes d’être
acteurs de leur propre santé. Les modalités de participation sont accessibles en ligne
et les deuxdates limites de dépôt des dossiers sont le 10 avril et le 8 septembre 2006.
Rens.➜Délégation régionale Bretagne, tél. 02 99 38 24 22, www.fdf.org
■Appels à projets
DR
■Sorties
23 mars/Sciences
et médias : dialogue de
sourds ?
■ Rennes - Cette table ronde est organisée
par le Centre de formation des
journalistes (CFJ), dans le cadre d’un
partenariat avec la conférence des présidents
d’universités. Animée par Bruno
Lenormant, journaliste à France Bleu,
elle donnera la parole à des responsables
de médias et d’établissements de
formation, ainsi qu’à des scientifiques,
avant d’ouvrir le débat avec le public.
De 17 h à 19 h, à l’amphithéâtre 3 de
la faculté des sciences économiques
de l’Université de Rennes 1, 7, place
Hoche.
Rens.➜ Vocatif, Jacques Dasnoy,
tél. 01 43 55 33 60.
Vacances avec
Planète Sciences
■ Le catalogue des vacances 2006
proposées par Planète Sciences est
sorti. Depuis de nombreuses années,
l’organisme propose des séjours
qui concilient activités scientifiques,
sport et détente pour les jeunes de 7 à
18 ans. Archéologie, astronomie, environnement,
robotique, multimédias,
énergie..., les activités sont variées et
animées par des encadrants spécialisés.
Rens.➜Planète Sciences Bretagne,
tél. 02 98 05 12 04,
www.planete-sciences.org/vacances
Planète Science Bretagne
CFJ
Jusqu’au 25 mars/Portraits
d’inventives
■ Nantes - Cette exposition
présente des parcours de
femmes qui ont créé un objet
ou apporté une innovation hier et
aujourd’hui. Certaines viennent témoigner
de la démarche qui les a conduites
à déposer un brevet ou à commercialiser
une technique.
Rens.➜Cnam Pays de la Loire,
tél. 02 40 16 10 70,
www.cnam-paysdelaloire.fr
Du 28 mars au 27 août/
À la poursuite
des monstresmarins
■ Cherbourg - Dans cette exposition
spectacle, le grand voyageur Indiana
Krakan mène l’enquête dans le ventre
d’une baudroie géante... Il entraîne les
visiteurs dans l’aventure, au coeur des
océans, à la poursuite des dragons
fantastiques, sirènes et autres poulpes.
Le spectacle a été conçu avec le musée
vivant du roman d’aventures et Pierre
Lagrange, sociologue spécialiste des
mythologies scientifiques.
Rens.➜La Cité de la Mer,
tél. 02 33 20 26 26,
www.citedelamer.com
Jusqu’au
16 avril/
La mer pour
mémoire
■ Saint-Brieuc -
Conçue par Buhez (l’association des
musées et écomusées de Bretagne),
cette exposition itinérante sur l’archéologie
sous-marine des épaves atlantiques
s’arrête pour quelques mois au
musée d’Art et d’Histoire de Saint-
Brieuc.
Rens.➜Musée d’Art et d’Histoire de
Saint-Brieuc, tél. 02 96 62 55 20,
www.mairie-saint-brieuc.fr
Jusqu’au 7 mai/La Mayenne
au temps desmammouths
■ Laval - Conçue
par le CCSTI et
le musée des
Sciences de Laval,
cette exposition
valorise les collections
de paléontologie
du musée. Faune, flore et objets
paléontologiques témoignent de la vie
des Hommes en Mayenne il y a environ
40 000 ans... L’exposition est accompagnée
d’animations et les ateliers du
mercredi proposent des séances d’art
rupestre pour les jeunes enfants, ainsi
qu’une initiation à la production de feu
pour les plus grands.
Rens.➜CCSTI de Laval,
tél. 02 43 49 47 81,
www.multimania.com/ccstidelaval
■Expositions
DR
CCSTI et musée des sciences de Laval Rémy Sergent/Yamiii.com
22 230/MARS 2006
SPOTLIGHT ON THE NEWS P.6
RFID is used in libraries
Books fitted with smart chips
Commonly used in the areas of logistics and
traceability to monitor products, RFID(1)
technology is gradually being introduced to
libraries. In our building, Les Champs Libres,
the library will be only the second municipal
library with a regional vocation (BMVR(2)) in
France to be equipped with the system. RFID
labels contain an antenna which prevents
the books being stolen. This is the basic
function. The antenna can be coupled to a
computer chip, making it more intelligent
still. In the library, it deactivates the antitheft
system when the book is on loan,
reactivates it when the book is returned and
forwards the information to the library
catalogue via a dedicated software program.
It is, in fact, the book’s “ID card”. From a
practical point of view, readers do the loan
and return operations on their own, thanks
to user-friendly automated systems created
by the Dutch company, Nedap.
The radiofrequency principle is also very
useful for stocktaking, with no need to
remove the books from the shelves. It also
means that an automated return system can
be installed. Readers become more
independent and library staff can devote
the time saved to reader
contacts and discussion. ■
More room for our projects P.9/19
With a length of 120 metres, a width of
50 metres, a height of 35 metres up to the
6th floor of the library, a net floor area of
6,000 m2 and a total surface area of
23,854m2, this is Les Champs Libres! The
building will be opened to the public on
28th March. The project has taken more
than 15 years to complete but has now
become a reality full of promise for the
future.
The new Cultural Centre currently houses
three entities - Rennes library, the Brittany
Museum and Art Gallery and the Espace
des sciences. The architect, Christian de
Portzamparc, produced a daring design that
provided premises for all three entities in a
single building. Construction began at the
end of 2000 and, after numerous ups-anddowns,
the work was completed at the end
of 2004. The scientific and museum
amenities were installed in 2005 and at the
beginning of 2006.
Edmond Hervé, the Chairman of Rennes
Métropole (district council) who first
launched the idea, Jacques Terrière, the
building’s director, and the directors of the
three entities (Marie-Thérèse Pouillias for
the library, Jean-Paul Le Maguet for the
Brittany museum and art gallery, and Paul
Trehen for the Espace des sciences) give us
their impressions - and express a sense of
impatience and excitement as the Big Day
approaches.
Sciences Ouest has already introduced its
readers to the building with an In-Depth
Look behind the scenes in June 2002(3). That
article talked about supporting piles,
formwork and the projection of concrete.
Now, in March 2006, you will be able to see
the propagation of waves along the strings
of a zither, play with reflective mirrors, find
out about Brittany’s volcanic eras, learn
about the sea, play with geological
timescales, look deep into the mechanism
of a watch or travel through the cosmos.
This In-Depth Look from Sciences Ouest
describes the cultural experience offered by
the Espace des sciences, which will have
five times more exhibition space and a
digital planetarium. It is a giant step forward
for Rennes’ Centre of Scientific and
Technical Culture, which has recently
celebrated its twentieth birthday. ■
These abstracts in English are sent to foreign universities that have links with Brittany and to the Scientific Advisers in
French Embassies, in an effort to widen the availability of scientific and technical information and promote the research
carried out in Brittany. If you would like to receive these abstracts on a regular basis, with a copy of the corresponding issue
of Sciences Ouest, please contact Nathalie Blanc, Editor, fax +33 2 23 40 66 41, E-mail: nathalie.blanc@espace-sciences.org
Brittany Regional Council
is providing financial backing
for this service.
➜Research and innovation in Brittany
Abstracts for the international issue
An in-depth look at Les Champs Libres
(1) RFID : Radio Frequency IDentification. (2) BMVR : Bibliothèque municipale à vocation régionale. (3) No.189 - June 2002.
SPOTLIGHT ON BUSINESS P.7
Evodia, a start-up that is delighting archive staff
Evodia, a company founded by a research team from Irisa, is one of Rennes’ start-ups and it
has recently marketed services and products for use in archives. The new tools provide a
means of making documents available for consultation when, before the introduction of this
system, they were inaccessible either because they were too badly damaged or some of the
contents were confidential or, more simply, because there had been no time to index them.
Evodia’s system has two more worthwhile features. Firstly, the automatic recognition of the
structure and handwritten contents of the digitised document (zones containing the family
surname in BMD records, for example) allow for quicker consultation. Secondly, the system
enables the user to index the documents consulted.
In the Archives, notes are taken on a platform but the development of portable interfaces
such as the PC tablet and pen could be particularly useful to many users. A musician, for
example, could write his music on a PC tablet and a software program would format it
cleanly. An architect or surveyor could modify plans on site. A student could add to course
work and lectures. ■
A PORTRAIT OF... P.8
Claude Berrou
His turbocodes gave a boost to digital transmission
With Alain Glavieux who, sadly, died in 2004, Claude Berrou was the designer of the
turbocodes which revolutionised the world of error correction coding for digital transmissions.
The original principles were established by an American, Claude Shannon, in 1949.
At the end of the 1980’s, Claude Berrou headed a laboratory that specialised in the design of
integrated circuits. He selected this area of research on the advice of Alain Glavieux, who
also worked in ENST Bretagne where he specialised in digital communication. The two
researchers could not even begin to imagine what would happen next. Turbocodes were
born in 1991, the result of a long period of development and an intuition - the use of the
counter-reaction principle. The publication of their results, in 1993, was met with a huge
amount of scepticism. Since then, turbocodes have become an integral part of countless
sectors e.g. 3G mobile telephony, video, WiMax, satellite Internet etc. The invention of
turbocodes has won Claude Berrou a plethora of awards, including the prestigious Marconi
Prize in 2005. Success, however, has not gone to his head. “I potter around and I was just lucky
enough to find an opening in an almost unknown world, thanks to a principle that I knew a lot about.” ■
March 2006 ■ N°230
23 230/MARS 2006
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