Le verre et la céramique

N° 234 -

Magazine

4439 résultat(s) trouvé(s)

JUILLET-AOÛT 2006/3€

Recherche

et

innovation

en

Bretagne

La face cachée
du verre et
de la céramique

Les maîtres verriers nous
illuminent toujours.

Une nouvelle génération
d’enceintes chez Cabasse.

Les matériaux du futur se font
à température ambiante.

n° 234

éditorial
MICHEL CABARET,
directeur de l’Espace des sciences

Jouons avec
la science !

S

’il est un domaine où la science
côtoie l’art, c’est bien celui du verre
et de la céramique ! Ce mois-ci,
Sciences Ouest aborde l’histoire de ces
matériaux en donnant la parole à des
scientifiques, physiciens, chimistes,
à un historien, à un archéologue, à une
conservatrice et enfin à une artiste.
Inventés entre 3000 et 2000 ans av. J.-C.,
le verre et la céramique ont en effet une
histoire intimement liée à celle des
progrès scientifiques et techniques.
Une histoire qui continue d’évoluer avec
la chimie “douce” : ces matériaux
traditionnellement fabriqués à 1000°C
peuvent aujourd’hui l’être à quelques
centaines de degrés. Quelle évolution !
À lire également l’édition d’une
nouvelle carte géologique de la région
de Saint-Brieuc réalisée par le BRGM
et présentée en avant-première dans
notre salle de la Terre le 17 mai dernier
et l’intéressante collaboration entre
l’entreprise Cabasse et l’ENST à Brest
pour la mise au point de nouvelles
enceintes acoustiques, ultraperformantes.
Les activités de L’Espace des sciences
ne s’arrêtent pas avec la période estivale.
“Jouons avec le temps” est un jeu
concours organisé pour les enfants,
en partenariat avec Ouest-France.
Chaque après-midi, ils sont invités à
réaliser un cadran solaire et à participer
à des ateliers au laboratoire de Merlin,
avec bien sûr des séances pour tous
au planétarium !

6

sommaire

13

16

En bref....................................................................................................................... 4/5
Laboratoire. La géologie de Saint-Brieuc cartographiée
à 1/50 000e .................................................................................................................... 6
Entreprise. Cabasse à l’origine d’une enceinte acoustique
“high tech” .................................................................................................................... 7
Actualité. Enjeux et discussions autour de l’aquaculture .......................... 8
Dossier
De l’autre côté du verre et de la céramique ...................................................... 9
Jean-Marie Haussonne nous parle de la céramique .................................. 10
Fougères : un savoir-faire cristallisé .................................................................. 11
La céramique, carte de visite de nos ancêtres .............................................. 12
Le vitrail : une histoire de famille........................................................................ 13
Les verres d’un innovateur au Musée de Bretagne ......................................14
Le verre et la céramique dans deux laboratoires rennais ................14/15
Art et science : un dialogue à travers le verre ...................................... 16/17
Pour en savoir plus .................................................................................................. 17
Comment ça marche ? La chimie douce........................................................ 18
Agenda .............................................................................................................. 20/21
Page Espace des sciences .................................................................................... 22

Augel

Bonne lecture et bonnes vacances ! ■

7

DR - PBcg

Couverture : Sculpture de Chantal Royant (détail)
et poterie du laboratoire Civilisations atlantiques et
archéosciences à l’Université de Rennes 1.

Sciences Ouest est rédigé et édité par l’Espace des sciences, Centre de culture scientifique technique et industrielle (Association)
■ Espace des sciences, Les Champs Libres, 10, cours des Alliés, 35000 Rennes - nathalie.blanc@espace-sciences.org - www.espace-sciences.org Tél. 02 23 40 66 66 - Fax 02 23 40 66 41 ■ Président de l’Espace des sciences : Paul Trehen. Directeur de la publication : Michel Cabaret. Rédactrice en chef :
Nathalie Blanc. Rédaction : Christophe Blanchard, Laëtitia Garlantézec, Nicolas Guillas, Sandrine Irace-Guigand. Comité de lecture : Louis Bertel (télécommunications),
Gilbert Blanchard (biotechnologies-environnement), Philippe Blanchet (sciences humaines et sociales), Jean-Claude Bodéré (géographie), Bernard Boudic (information et
communication), Michel Branchard (génétique-biologie), Alain Hillion (télécommunications), Jacques Lenfant (informatique), Gérard Maisse (agronomie), Christian
Willaime (physique-chimie-matériaux). Abonnements : Marion Romain, tél. 02 23 40 66 40, marion.romain@espace-sciences.org.
Publicité : AD Media - Alain Diard, tél. 02 99 67 76 67, info@admedia.fr ■ Sciences Ouest est publié grâce au soutien de la Région
Bretagne, des départements du Finistère et d’Ille-et-Vilaine ■ Édition : Espace des sciences. Réalisation : Pierrick Bertôt création
graphique, 35510 Cesson-Sévigné. Impression : TPI, 35830 Betton. Tirage du n° 234 : 4 500 ex. Dépôt légal n° 650 ISSN 1623-7110

Sciences Ouest sur Internet ➜ www.espace-sciences.org

234/JUILLET-AOÛT 2006

3

en bref...
bref...
en

■ Du côté de l’Europe

■ Lors de la 6e édition

de Start West, les 30
et 31 mai derniers, à la cité des congrès
de Nantes, 26 jeunes créateurs d’entreprises technologiques en recherche de
financements ont été présentés aux
investisseurs. Organisée par le réseau
Retis(2), la Chambre de commerce et d’industrie de Nantes -Saint-Nazaire et le
Nantes Atlantique place financière, elle
a rassemblé des projets de différents
secteurs d’activité tels les Tic, la santé et
les biotechnologies. Sur les trois projets
récompensés par le jury, deux prix ont
été attribués à des entreprises du grand
Ouest : le prix amorçage à Quertech
ingénierie (Caen), qui travaille sur le traitement de matériaux ; le prix commercialisation-développement à Terra Nova
(Brest), qui édite des logiciels.
Rens.➜ www.start-west.com

Interview des PME
bretonnes
■ Avec le soutien

du Conseil régional,
Bretagne Innovation,
l’agence régionale de l’innovation, a
lancé une enquête auprès des PME
bretonnes début juin : Quels sont leurs
besoins ? Les chefs d’entreprises
connaissent-ils les dispositifs de soutien
possibles ? En ont-ils déjà bénéficié ? En
sont-ils satisfaits ? Quel a été l’impact de
cet appui dans leur entreprise ? Les
résultats de cette enquête, qui continue
jusqu’à fin juillet, seront disponibles à
l’automne.
Rens.➜ Françoise Restif,
tél. 02 99 67 42 08,
f.restif@bretagne-innovation.fr

La Bretagne médaillée
de bronze
■ Lors du 8e concours

national d’aide à la
création d’entreprises de technologies
innovantes (3), qui s’est déroulé le

4

234/JUILLET-AOÛT 2006

Rens.➜ www.emergys.tm.fr

Changement à l’Oséo Anvar
■ Appelé à rejoindre l’Oséo Anvar

des Pays de la Loire à
Nantes, Guy Vals a
quitté son poste à la
direction de l’Oséo
Bretagne, le 30 juin
dernier. Il est remplacé
par Jacques Pérès (photo) qui a déjà
dirigé celui de Picardie.
Rens.➜ www.oseo.fr

Rens.➜ Karine Prié-Latimier
(Oséo-Anvar), tél. 02 99 38 45 45.

Nouveau
centre R&D
à Lannion

Emergys : le bilan

■ Spécialiste mondial de la techno-

■ L’incubateur breton

d’entreprises, Emergys, a
fait le bilan devant une
dizaine de personnes à l’espace Ferrié
à Cesson-Sévigné, le 28 juin dernier.
Depuis 2000, date de création de l’incubateur, 68 projets ont été incubés. Ils se
répartissent dans quatre domaines
d’activités : technologies de l’information et de la communication ; sciences
de la vie, santé, agronomie ; sciences
humaines et sociales, services ; technologies de l’ingénieur. Emergys se
positionne ainsi au 2e rang, sur les

logie laser implanté aux Ulis (91), la
société Quantel a ouvert un centre R&D
dédié aux lasers à fibre à Lannion. La
société, qui espère développer des
lasers plus intenses et plus compacts
pour le marché industriel, avait déjà
signé un accord avec la société lannionaise Keopsys fin 2005. Il prévoit le
transfert de technologies laser à fibre
prévues pour des applications de
marquage et de traitement de surface
(contrefaçon, décoration).
Rens.➜ David Pureur,
tél. 02 96 48 11 71, www.quantel.fr

Du nouveau
à Ouest-genopole®
■ Directeur de l’Afssa(4) de

Ploufragan (22), Gilles Salvat
a été élu président d’Ouestgenopole®, le 23 mai dernier, à l’Ifremer
de Nantes. Il succède à Alain Barreau,
président de l’université d’Angers. Le
même jour, le laboratoire de recherche
“Substances lichéniques et photoprotection” de l’Université de Rennes 1
a intégré la génopole. Le nouveau
président se trouve donc à la tête de
53 unités de recherche, dont 800
chercheurs qui travaillent au développement de la génomique et de la postgénomique dans les domaines : mer,
agro, santé et bio-informatique.
Rens.➜ www.ouest-genopole.org

Les éditions Pur en ligne
■ Après avoir longtemps été hébergées

sur le site Internet de l’Université
Rennes 2, les Presses universitaires de
Rennes, fondées en 1984, ont créé leur
propre toile fin avril. Les différentes
publications provenant des quatre domaines art, histoire, langues et
civilisations, littératures sont désormais plus visibles et les recherches
facilitées grâce à la création d’un moteur de recherche. Autre nouveauté :
une boutique en ligne sera accessible vers la mi-octobre, alors qu’un projet
d’éditions numériques d’ouvrages non existants ou disparus en version
papier est également à l’étude.
Rens.➜ www.pur-editions.fr

■ Basée sur le campus

de Ker Lann, l’école
Louis de Broglie a organisé la 2e édition du challenge “Travaux
personnels encadrés” (TPE), le 31 mai
dernier. Objectif : encourager les lycéens
bretons de 1re S dans leurs projets scientifiques, en valorisant leur TPE, et susciter
des vocations d’ingénieurs. Chaque jury industriels, enseignants et élèves ingénieurs - a récompensé trois sujets parmi
la trentaine de nominés. Ceux qui ont été
récompensés sont : “Comment simplifier
le découpage du film alimentaire ?”
(lycée Saint-Étienne, Cesson-Sévigné) ;
“Comment passe-t-on de la pomme au
cidre ?” (lycée Jean Moulin, Châteaulin) ;
“La fusion nucléaire : avenir ou utopie ?”
(lycée Sainte-Geneviève, Rennes).
Rens.➜ www.ecole-debroglie.fr/TPE

Rens.➜ Christine Morin,
tél. 02 99 84 72 90,
christine.morin@irisa.fr

L’Inra fête
ses 60 ans

■ Du côté d’Internet

Challenge TPE

L’Irisa lance XtreemOS
■ Organisée par
l’Irisa(5), la réunion
de lancement du projet européen
XtreemOS s’est déroulée les 15 et 16
juin derniers à Rennes. S’inscrivant dans
le pôle de compétitivité Images et
réseaux, il va rendre la gestion de
plusieurs grilles de calculateurs, qui
permettent l’exécution d’applications
nécessitant de grandes puissances de
calcul tels les traitements de l’image
(IRM) ou la réalité virtuelle, aussi facile à
utiliser qu’un ordinateur traditionnel.
Avec un budget de 30 millions d’euros
pour quatre ans, il est financé pour
moitié par la Commission européenne
et pour moitié par les 18 partenaires
(Europe et Chine) dont l’Irisa, qui affirme
son rôle de leader international dans le
développement de ces grilles.

■ À l’occasion des 60 ans de l’Institut
national de recherche agronomique, le
président du centre de Rennes, Gérard
Maisse, avait réuni, au Rheu le 29 juin
dernier, l’ensemble de son personnel,
venu du Finistère à la Basse-Normandie.
Après une matinée consacrée à un
débat sur l’évolution du métier de chercheur, l’après-midi fut plus festive. Une
sculpture, des portraits photo ou filmés,
réalisés par trois artistes en collaboration avec le personnel, étaient exposés
à l’extérieur du centre.
Rens.➜ Patricia Marhin,
tél. 02 23 48 52 64,
patricia.marhin@rennes.inra.fr

Élimination de certaines substances dangereuses
dans les équipements électriques et électroniques

■ Les échos de l’Ouest
s’inscrit dans le cadre des objectifs fixés
par la Directive cadre sur l’eau(6), notamment celui d’atteindre un bon état
écologique des eaux en 2015. L’accord
comporte quatre axes : améliorer les
connaissances sur le littoral ; optimiser
sa surveillance ; élaborer des plans
de gestion ; valoriser les travaux de
recherche. En 2006 débute une
première série d’études, portant, entre
autres, sur l’utilisation d’outils (modèle
de dispersion des polluants, imagerie
satellite) et sur la mise au point d’une
méthodologie de suivi des apports
bactériologiques.
Rens.➜ Philippe Fera,
tél. 02 40 73 94 19 ;
Hélène Oger-Jeanneret,
tél. 02 40 37 40 18.

Océanopolis embarque
à bord du Pont-Aven

■ Le décret appliquant la “directive RoHS(7)”, relative à la limitation

de l’utilisation de certaines substances dangereuses dans les
équipements électriques et électroniques, est entré en vigueur le
1er juillet 2006. Depuis cette date, l’élimination à la source de certains
matériaux particulièrement dévastateurs sur le plan environnemental
(cadmium, plomb, polybromodiphényléthers (PBDE) mercure, chrome
hexavalent, polybromobiphényles (PBD)) est de mise. Désormais, pour
qu’un équipement soit conforme, leur teneur devra être inférieure à
une concentration maximale admissible. Les producteurs devront être
en mesure de le prouver, en cas de contrôle. Les produits doivent
également pouvoir être travaillés aux températures permettant la
soudure sans plomb.
En Bretagne, l’action collective Addel (Appui au développement
durable dans l’électronique), menée conjointement par Jessica France,
la Meito(8), l’Afeit, le Snese et l’Euro info centre, vise à favoriser
l’échange d’expériences entre entreprises sur les thématiques de la
production sans plomb, l’écoconception et le traitement des déchets(9).
Consulter le site b2europe Bretagne ➜ www.b2europe-bretagne.fr/index.
jsp?id=171&key=1677305540&xsl=templates/actualite.xsl
Rens.➜ Euro info centre, tél. 02 99 25 41 57,
eic@bretagne.cci.fr

Alliance entre Rennes 1
et Agrocampus
■ Pour officialiser
de nombreux travaux
communs, l’Université de Rennes 1 et
l’Agrocampus ont
signé une convention pour construire
une offre de formation cohérente sur
Rennes, le 31 mai dernier. Ils cohabilitent des licences et des masters professionnels, ainsi que des masters
recherche de l’école doctorale Vie-agrosanté.
Rens.➜ www.agrocampus-rennes.fr,
www.univ-rennes1.fr

Améliorer la qualité de l’eau
■ Afin de renforcer
leur coopération
dans le domaine de
la qualité de l’eau,
l’agence de l’eau
Loire-Bretagne et l’Ifremer ont signé un
accord, le 2 juin dernier, à Nantes. Il

■ Le 26 juin dernier, Brittany Ferries et
Océanopolis ont signé un partenariat
pour l’observation des mammifères
marins en mer Celtique et dans le golfe
de Gascogne, qui sera effectif dès l’automne prochain. Plus tard, les informations recueillies à bord du navire
Pont-Aven (bathymétrie, direction du
vent, vitesse
du bateau,
faune rencontrée) seront diffusées en temps réel
dans les espaces publics du bateau.
Les passagers pourront même contribuer grâce aux formulaires de relevés
d’observations mis à leur disposition.
Des ateliers ludo-éducatifs seront aussi
mis en place pour les plus jeunes dès le
printemps 2007.
Rens.➜ Chantal Guillerm,
tél. 02 98 34 40 67,
chantal.guillerm@oceanopolis.com

■ Les actus de Bretagne Environnement
■ Réduction des déchets : maillot jaune pour la Bretagne !
■ Des ports et un littoral propres tout l’été ? ■ Micropolluants

dans l’eau : les industriels bretons limitent leurs émissions
■ Sécheresse : restons vigilants

www.bretagne-environnement. org/quoideneuf/en_bref/

(1)

Lire le dossier du n° 226 de Sciences Ouest - novembre 2005. (2) Retis est un réseau national qui rassemble les structures d’appui à l’innovation. (3) Concours organisé par le ministère délégué à l’Enseignement supérieur et à la Recherche et par Oséo Anvar. (4) Afssa : Agence
française de sécurité sanitaire des aliments. (5) Irisa : Institut de recherche en informatique et systèmes aléatoires. (6) Directive cadre sur
l’eau : adoptée en octobre 2000 par le Conseil et le Parlement européens, elle définit un cadre pour la gestion et la protection des eaux
sur le plan européen. (7) RoHS : Restriction of use of certains Hazardous Susbstances. (8) Meito : Mission pour l’électronique, l’informatique
et les télécommunications du grand Ouest ; Afeit : Association des filières de l’électronique, de l’informatique et des télécommunications
de Bretagne occidentale ; Snese : Syndicat national des entreprises de sous-traitance électronique. (9) Voir article page 8, dans le n° 231
de Sciences Ouest - avril 2006.

■ À lire

Les coups de cœur de la bibliothèque des Champs Libres
Loire : patrimoine nature
■ L’Unesco a récemment décerné à la vallée

de la Loire le label “Paysage culturel”, portant
au rang de patrimoine mondial de l’Humanité
toute la partie médiane de la vallée, de
l’Orléanais à l’Anjou. Ce livre nous raconte la
nature remarquable de ce site, qu’il s’agisse
du paysage, des plantes et des animaux
sauvages. Les oiseaux, les mammifères et,
chose peu banale, les insectes sont superbement photographiés par
Stéphane Bonneau.
La richesse iconographique et la qualité des textes font de cet ouvrage ce
qu’on appelle “un beau livre”.
CLD éditions

Recherche jeunes créateurs

Sur les 166 lauréats 2006, 12 projets
bretons ont en effet été récompensés
dont trois dans la catégorie “émergence” (financement Oséo Anvar)
et neuf dans “création-développement” (financement ministère de la
Recherche). Ils proviennent de secteurs
variés : biotechnologie ; électronique
et télécommunication ; génie des
procédés ; services informatiques.
Depuis la naissance du concours en
1999, 73 % des projets lauréats ont
fait l’objet d’une création effective de
société (contre 60 % en France), soit
une cinquantaine d’entreprises créées
dans notre région.

28 incubateurs nationaux, pour le
nombre d’emplois créés par entreprise.
Cinq d’entre elles sont intervenues
pour expliquer son rôle dans leur développement : Médria (Châteaugiron) et
ses innovations en ingénierie zootechnique ; Dixip (Pleumeur) et ses applications pour téléphones mobiles ; Innès
(Cesson-Sévigné) et son affichage dynamique dans les lieux publics ; Laséo
(Lannion) pour sa fabrication de laser ;
Kervita (Brest) et ses produits végétaux
pour le domaine des cosmétiques et de
l’agroalimentation.

DR

Rens.➜ www.silembia.com

DR

■ Spécialisée dans les composants
virtuels destinés à la réception de la
télévision numérique, la société
Silembia (ex-Embeddia(1)), installée
depuis 2004 sur la technopole Rennes
Atalante, a été acquise par Silicon laboratories, implantés à Austin (Texas), le
15 mai dernier. Le fournisseur de circuits
intégrés pour la télévision a déboursé
20 millions de dollars pour cette transaction.

20 juin dernier, la Bretagne s’est
classée 3e, pour le montant des financements reçus (1 826 K€), juste derrière
l’Île-de-France et la région Rhône-Alpes.

PUR

Silembia devient
américaine

■ Du côté des
laboratoires

Brittany Ferries

■ Du côté des entreprises

➜ Textes de Pierre Cabard, Roger Cloupeau, Alain Schudé,
photographies de Stéphan Bonneau, CLD éditions, 2006.

Grands mathématiciens
modernes : précurseurs,
atypiques, influents…
■ Regroupés en trois catégories : les
précurseurs, les atypiques et les influents, les
grands mathématiciens réunis dans ce numéro
spécial de Tangente sont présentés à travers
leurs travaux et leurs découvertes.
Cet ouvrage donne l’occasion de connaître
un éventail des mathématiciens les plus
marquants depuis le XIXe siècle, qu’ils se soient distingués par leurs
travaux ou en dehors de la sphère mathématique, à l’image d’Évariste
Galois, érigé en héros après sa mort lors d’un duel à l’âge de 21 ans.
Certains des personnages présentés sont moins connus du grand public,
comme Emmy Noether, grande mathématicienne allemande, considérée
comme la mère de l’algèbre moderne.

➜ Ouvrage collectif, Tangente hors-série n°25, 2006.

234/JUILLET-AOÛT 2006

5

Laboratoire

Entreprise

Une Sphère à la pointe de la technologie

Amis mélomanes, prenez place !
Grâce au nouveau système d’enceintes acoustiques ultraperformant
mis au point par la société brestoise
Cabasse, en collaboration avec l’École
nationale supérieure des télécommunications de Bretagne, vous allez
bientôt pouvoir vivre toute l’intensité
d’un concert, confortablement assis
dans le canapé de votre salon.

Espace des sciences

La géologie de Saint-Brieuc
cartographiée à 1/50000e

l’échelle des temps géologiques, cartographier toute la France est une idée
récente. Et pourtant... le programme est né
en 1868. Un siècle plus tard, il est entre les
mains du Bureau des ressources géologiques et minières (BRGM) qui définit la
Bretagne comme une des cibles prioritaires
car elle a été longtemps délaissée. Certains
secteurs reculés étaient jugés difficiles
d’accès. Son histoire est cependant riche et
ancienne.

À

Sous Saint-Brieuc, la montagne

Laëtitia Garlantézec

“Les terrains et structures
géologiques de la région de SaintBrieuc sont, pour une grande
majorité d’entre eux, les témoins
d’une chaîne de montagne, la
chaîne cadomienne, qui occupait
tout le nord du Massif armoricain
Éric Thomas.
il y a plus de 600 millions d’années, précise Éric Thomas, ingénieur
géologue au BGRM. On peut y observer les
roches les plus représentatives de cette période.” Six
ans (de 1995 à 2001) auront été nécessaires
au prélèvement des données. Résultat : une
carte géologique à 1/50000e accompagnée

6

234/JUILLET-AOÛT 2006

d’une notice explicative, un livret de
220 pages ! Un des plus épais du genre. La
région de Saint-Brieuc a aussi une frontière
avec la mer, d’où une représentation
détaillée du littoral et des fonds sousmarins, effectuée notamment avec l’Ifremer.

Le sol breton en 3D
La géologie, ce n’est pas que le sol
profond. Suite à de nouvelles demandes,
liées en particulier à la ressource en eau, le
BRGM représente maintenant systématiquement les formations superficielles sur
ses cartes, soit la zone 0-100 m. L’ouest de
la France est une des premières régions où
la répartition, l’épaisseur, la géométrie des
premiers mètres du sous-sol sont cartographiés. À terme, il sera possible d’éditer des
cartes encore plus complexes faisant apparaître les variations des paramètres physiques des roches telles que la porosité, ou la
perméabilité. “Ces informations nous renseignent sur l’état actuel des eaux souterraines et intéressent le monde agricole”, ajoute le chercheur.
Elles sont aussi utiles pour la politique
d’aménagement, de protection des
ressources et pour la prévention des
risques naturels comme ceux liés aux instabilités de falaise, à l’érosion littorale, ou
encore au comportement particulier des
sols argileux. “Certaines argiles se rétractent ou
gonflent sous l’effet de l’eau ce qui peut poser des
problèmes non négligeables quant à la stabilité des
édifices. À court terme, nous signalerons ces variations sur des cartes dites de retrait-gonflement.”
Avec toutes ces données, les cartes sont
devenues de réelles mines d’informations

mais la lisibilité peut s’en trouver réduite.
Depuis de nombreuses années, le BRGM
développe des techniques de modélisation
numérique pour créer des représentations
en 3D permettant de les rendre plus intelligibles et dynamiques, mais aussi de combiner
l’accès à de nouvelles données : démographiques, météorologiques... Certaines
régions bretonnes ont déjà été numérisées(3)
avec succès.

Peu de forages profonds
Mais il reste un problème : le manque de
données sur des zones situées plus en
profondeur. Le socle est majoritairement
constitué de roches anciennes, résistantes.
Les forages sont donc peu profonds (50 m)
mais aussi peu nombreux comparés à ceux
effectués en régions parisienne et aquitaine
(3 000-4 000 m). Pour compenser ce manque
d’informations, il faut utiliser d’autres
moyens technologiques, tels le magnétisme
des roches ou le profil sismique, qui permettent d’identifier les structures du socle sur
plusieurs centaines de mètres de profondeur.
Il reste encore du pays à explorer : sur
les 71 secteurs que compte la Bretagne,
certains ne sont pas commencés et une
dizaine sont en cours de levée ou en phase
d’édition. Le métier de géologue reste tout
L.G.
de même un travail d’arpenteur ! ■

à son projet “Sphère”, un haut-parleur
dernière génération permettant d’obtenir
une transparence d’écoute encore jamais
atteinte. “La Sphère, c’est un peu la Formule 1 de
chez Cabasse, explique Yvon Kerneis, le directeur de la recherche et du développement
de la société. Contrairement aux enceintes classiques où les haut-parleurs sont placés les uns audessus des autres, ceux de la Sphère sont situés sur
le même axe horizontal, ce qui permet d’obtenir une
plus grande homogénéité dans la restitution des
sons. Par ailleurs, la forme courbe et fuyante de la
Sphère permet d’éviter les effets de diffraction du son
que l’on trouve dans les enceintes carrées.”
Aboutissement de quinze années de
recherche sur la technologie des hautparleurs coaxiaux, la Sphère Cabasse n’aurait pourtant pas pu voir le jour sans l’appui
scientifique de l’ENST Bretagne.

Minimiser les distorsions
Implantée depuis 2003 sur le Technopôle
Brest-Iroise, la société Cabasse a fait appel
aux compétences d’Hmaied Shaiek, un
doctorant tunisien du département Signal
et communications de l’ENSTB(1). Dans le
cadre de sa thèse(2), il a réalisé un important

travail sur les modules de correction numérique qui permettent de compenser les
défauts résiduels de l’enceinte et d’optimiser sa réponse acoustique. “J’ai travaillé sur
le filtrage numérique de la Sphère, explique
Hmaied Shaiek. L’objectif était de parvenir à
séparer les voix, en envoyant vers chacun des quatre
haut-parleurs la bande de fréquence qu’il est
capable de restituer avec le minimum de distorsion,
puis de corriger les éventuelles irrégularités au
niveau de la courbe de réponse de l’enceinte.”

Caractéristiques de la Sphère
La Sphère est une enceinte close de 70 cm,
comportant un “système actif à 4 voix
amplifiées”. Elle est composée de quatre
transducteurs
(haut-parleurs)
placés sur un axe
horizontal unique
pouvant reproduire
l’intégralité de la
bande audio de
20 à 20 000 Hz. Elle
est alimentée par
un amplificateur
de puissance de
1 000 watts sur le
haut-parleur des graves, 1000 watts sur le
haut-parleur bas médium, 300 watts sur le
médium et 300 sur les aigus.
Les enceintes classiques ne comportent
généralement que trois haut-parleurs : un
grave, un médium, un aigu. ■

Une source compacte et design
Avec l’aide de Jean-Marc Boucher, professeur à l’ENSTB, Bernard Debail, l’ingénieur
acousticien de chez Cabasse et Pierre-Yves
Diquélou le chef produit de la société,
l’autre défi du chercheur fut de parvenir à
mieux maîtriser la directivité des hautparleurs pour obtenir une cohérence plus
grande entre sons directs et sons réfléchis.

De gauche à droite :
Pierre-Yves Diquélou, Yvon Kerneis
et Hmaied Shaiek.

(1)

Le département Signal et communications de l’école fait partie d’un laboratoire du
CNRS (Tamcic). (2) Pour sa thèse, Hmaied Shaiek a reçu l’appui financier de Brest
Métropole Océane.

(1)

La carte à 1/50000e est l’échelle de référence pour tout ce qui relève de l’aménagement
du territoire. (2) Voir rubrique en bref du n°233 de Sciences Ouest. (3) La région de SaintBrieuc et celle entre Vannes et Nantes.

Contact
Éric Thomas, tél. 02 99 84 26 78,
e.thomas@brgm.fr

Christophe Blanchard

La première édition à 1/50000e(1) de la
carte géologique de Saint-Brieuc a été
présentée le 17 mai dernier, à
Rennes, dans la salle de la Terre de
l’Espace des sciences(2). Elle s’intègre
dans un programme plus large qui
vise à cartographier la France dans
ses moindres recoins avant 2010.

eader français des enceintes acoustiLfrapper
ques haut de gamme, Cabasse vient de
très fort en mettant la touche finale

Cabasse

La Bretagne à la carte

Avec une chaîne stéréo classique, 70 à 80 %
des sons émis par les haut-parleurs sont en
effet réfléchis par la pièce et ses meubles, ce
qui nuit considérablement à la qualité
d’écoute.
En attendant la validation des prochains
travaux sur l’acoustique du local d’écoute,
la Sphère, désormais brevetée, a quant à
elle fait ses premières sorties publiques
dans les salons internationaux. En janvier
dernier, elle a été exposée au “Consumer
Electronics Show” de Las Vegas, puis en
mai 2006, en Allemagne, lors du salon “High
End” de Munich. “La Sphère sera commercialisée à partir de septembre 2006. C’est un système
très haut de gamme, avec un design séduisant qui
devrait plaire aux particuliers, mais qui s’adresse
également aux professionnels, explique Yvon
Kerneis. Cette source acoustique relativement
compacte devrait en effet intéresser des studios d’enregistrement comme ceux de Radio France avec qui
nous avons pris contact.” En attendant, il faudra
débourser la bagatelle de 120 000 €, le prix
à payer pour une limpidité sonore... ■ C.B.

Cabasse

Espace des sciences

Cabasse à l’origine d’une enceinte
acoustique “high tech”

Contact
Hmaied Shaiek, hmaied.shaiek@enst-bretagne.fr,
Yvon Kerneis, yvon.kerneis@cabasse.com

234/JUILLET-AOÛT 2006

7

Actualité

Les enjeux de l’aquaculture

Verres et
céramiques

Un débat mené au niveau européen
Français, Allemands et Polonais
étaient dans le même bateau du 26 au
28 avril derniers. Ils étaient venus
plancher sur les corrélations entre
développement de l’économie aquacole et amélioration de la qualité des
eaux littorales, sur une invitation du
centre de recherche AgrocampusCempama de Beg-Meil (29).

Christophe Blanchard

ondée voici trente ans à Argenton, à une
Fstation
trentaine de kilomètres de Brest, la
Ifremer dirigée par René Robert est
(1)

Christophe Blanchard

un havre baignant dans des eaux de qualité,
loin de toute industrialisation indésirable.
“Ici, nous nous intéressons essentiellement aux animaux, les
mollusques, que nous suivons de
la larve à l’adulte, explique le
chercheur. La partie analyse
chimique de l’eau est étudiée par
un autre laboratoire Ifremer situé
René Robert.
à Brest.”
Afin d’assurer l’obtention de juvéniles de
qualité, René Robert et son équipe reproduisent toutes les conditions du milieu
naturel dans lequel évoluent habituellement les palourdes, coquilles Saint-Jacques

et autres huîtres : “Nous mesurons l’impact
exact des variations d’oxygène, de température, de
salinité ou de nourriture sur le cycle de croissance et
de reproduction des mollusques. Les données fournies nous permettent d’aider les écloseries commerciales à optimiser leurs gains, tout en améliorant la
qualité des produits sortis.”

Le cas de la mer Baltique
Lors de la rencontre “Aquaculture et
Environnement” organisée à Beg-Meil en
avril dernier, il a pu répondre aux questions

de ses homologues allemands et polonais
sur les impacts des pollutions sur la
production aquacole dans une mer comme
la Baltique. Depuis une quarantaine d’années, cette mer semi-fermée est en effet
dans un état très préoccupant. Outre les
activités de pêche, la pollution liée à l’urbanisation et à l’industrialisation, ainsi qu’à
l’intensification de l’agriculture dans les
bassins versants que peuplent quelque
80 millions d’habitants, pose de véritables
enjeux écologiques. “En mer Baltique, la pollution par les métaux lourds pourrait engendrer des
problèmes comparables à ceux que nous avons
connus dans le bassin d’Arcachon avec le TBT(2) il y
a quelques années. Les mollusques sont en effet des
filtreurs très sensibles, qui accumulent les toxiques.”
Les contacts entre chercheurs sont pris.
L’échange d’expérience peut commencer.
Un prochain rendez-vous a d’ores et déjà
C.B.
été fixé. ■

De l’autre côté
du verre et
de la céramique
n bock à bière, une vitre. La céramique et le verre, tout
le monde connaît ! Pas si sûr. Ce dossier de Sciences Ouest
est l’occasion de redécouvrir deux matériaux pas comme
les autres. Proches chimiquement, ils accompagnent de
nombreuses évolutions technologiques depuis des millénaires
et sont aujourd’hui partout dans notre quotidien, depuis le
simple briquet jusqu’au cœur de l’ordinateur (p. 10). En
Bretagne, où la céramique est un indice extraordinaire pour les
archéologues (p. 12), la mémoire sociale reste vive autour du
travail du verre (p. 11) et des savoir-faire perdurent tout en
évoluant notamment dans les vitraux (p. 13).

U

(1)
La station expérimentale d’Argenton est un laboratoire de “pays” qui appartient au
département de Physiologie fonctionnelle des organismes marins d’Ifremer (Pfom),
auquel est également rattaché le laboratoire Adaptation reproduction nutrition (ARN),
spécialisé dans la recherche piscicole. (2) Le tributylétain (TBT) a très longtemps été utilisé
dans les peintures antisalissures pour les coques des bateaux.

Contact
René Robert, tél. 02 98 89 51 05,
rene.robert@ifremer.fr

Aujourd’hui, dans la tradition d’innovation ouverte par des
hommes géniaux comme le céramiste Delachenal (p. 14), les
recherches autour du verre et de la céramique battent leur
plein. À Rennes, un laboratoire est à la pointe de l’invention
autour de la fibre de verre, notamment dans le domaine
infrarouge (p. 15). Ses innovations se retrouvent dans
d’innombrables domaines, de l’environnement à la santé, en
passant par l’automobile. Un autre laboratoire rennais,
spécialiste des matériaux fragiles, étudie la mécanique de
différents types de verres et de céramiques, que l’on retrouve,
améliorés, dans le hublot d’un sous-marin ou le moteur d’un
avion de chasse (p. 15).

La polyculture : plus proche
de l’écosystème

Christophe Blanchard

Sciences Ouest : Quel est l’intérêt de
la polyculture marine ?
Levent Piker : La polyculture
consiste à associer des
espèces d’animaux complémentaires. L’intérêt est nutritionnel : la nourriture qui
n’est pas consommée par
les poissons profite aux
Levent Piker.
moules ou aux huîtres qui se
nourrissent de particules en suspension.
Sinon, elle se mélange aux matières fécales,

8

234/JUILLET-AOÛT 2006

elles-mêmes absorbées par les producteurs
primaires comme les algues ou par le
phytoplancton, qui sont consommés à leur
tour par les bivalves. Mais la polyculture se
rapproche surtout des conditions naturelles de l’écosystème.
S.O. : Est-ce une pratique courante
en Allemagne ?
L.P. : CRM a débuté des tests en polyculture l’année dernière avec la moule bleue,
Mytilus edulis et l’algue brune Laminaria
Fucus. En laboratoire, nous avons constaté
que toutes les deux grandissent bien mieux
si elles sont placées ensemble. En fait, le
principal risque est l’eutrophisation(4), qui
survient lorsque le milieu reçoit trop de
matières nutritives assimilables par les
algues qui alors prolifèrent. La solution que
nous tentons de promouvoir est donc une
approche de polyculture “off shore” en mer
Baltique.

S.O. : La polyculture a-t-elle un avenir
en Bretagne ?
L.P. : Je pense qu’il y a de réelles potentialités pour développer une polyculture
maritime en Bretagne. Les richesses littorales de cette région s’y prêtent parfaitement. Grâce à ces débats, nous avons
ouvert quelques pistes de réflexions que
nous pourrions poursuivre, notamment en
nous tournant vers l’Asie, où l’aquaculture
en rivières, en rizières, en étangs et en mer
est une pratique très développée, et où la
polyculture est en progression depuis le
début des années 80. ■

Que l’on soit scientifique ou artiste, ces deux matériaux
fascinent. Pour conclure ce dossier, écoutons l’échange que le
verre permet entre un chercheur, Jacques Lucas, et le sculpteur
de verre Chantal Royant (p. 16). Au cœur de notre quotidien,
des innovations et de notre imaginaire, le verre n’est pas qu’un
contenant, mais aussi un support pour dialoguer entre les
N.G.
disciplines ! ■

Propos recueillis par Christophe Blanchard
(3)

Basée à Kiel, cette petite entreprise spécialisée en biotechnologies collabore à de
nombreux projets financés par l’Union européenne. (4) L’eutrophisation conduit à une
diminution de la teneur de l’eau en oxygène et par conséquent à l’asphyxie progressive
de certaines formes de vie aquatique.

Contact
Levent Piker, levent.piker@crm-online.de

DR - PBcg

Biochimiste et directeur de l’entreprise allemande Coastal Research and
Management (CRM)(3), Levent Piker
était présent à Beg-Meil pour exposer
à ses collègues français et polonais les
vertus de la polyculture marine, une
technique déjà très répandue en Asie.

234/JUILLET-AOÛT 2006

9

Dossier

Verres et céramiques
Jean-Marie Haussonne s’étonne
de sa méconnaissance par le public

Histoires du verre et de la céramique
en Bretagne

“La céramique est au centre de
l’évolution technologique”

Fougères : un savoir-faire
cristallisé

Verre et progrès
C omme la céramique, l’industrie du verre,
inventée entre 3000 et 2000 av. J.-C., est liée
aux progrès de l’Homme. Le soufflage, apparu
peu avant notre ère, a permis de donner
naissance à des récipients de grande taille, en
multipliant leurs formes. Les Romains, grands
consommateurs de produits en verre, les
produisaient non seulement pour leur utilité,
mais également parce que “les anciens
concevaient le verre comme le matériau idéal
pour le progrès de la connaissance”, comme le
rappelle l’exposition “Le verre dans l’empire
romain”, actuellement à la Cité des sciences(3).
Cette prédiction s’était déjà confirmée à la fin du
Moyen Âge, avec la révolution architecturale des
fenêtres : pour la première fois, la lumière entrait
dans les châteaux, grâce aux premiers verres
plats translucides. ■

Recette : associer des grains
et les chauffer
La technologie céramique consiste d’abord, pour
faire simple, à prendre de la poudre, le plus
souvent un oxyde, et à la façonner en un objet.
“Comme à la plage, pour faire un château de

10

234/JUILLET-AOÛT 2006

sable”, s’amuse Jean-Marie Haussonne. L’objet
est chauffé et refroidi. Pendant ce cycle
thermique, un phénomène de diffusion se
produit. “La matière ne va pas fondre, mais
bouger. Les grains de la poudre s’associent, la
porosité entre eux disparaît.” Et voici une
céramique avec différentes qualités possibles solidité, étanchéité, propriétés mécaniques,
électriques, électroniques ou thermiques. ■

Verre et céramique
sont très proches
Q uelle est la différence entre le verre et la
céramique ? Pour travailler ces matériaux, les
compétences techniques se ressemblent, les
ingénieurs étant formés à l’École nationale
supérieure de céramique industrielle, à Limoges,
née de la manufacture de Sèvres, il y a 115 ans.
Les matériaux de base du verre (silice, alumine,
oxydes alcalins) se retrouvent dans les
céramiques traditionnelles. Et beaucoup des
céramiques à base d’argile sont recouvertes d’un
émail, qui est un verre. Il y a d’ailleurs un cycle
thermique conjoint pour la céramique et l’émail :
ils sont ensemble dans le four et il y a un
accrochage physico-chimique entre les deux. ■

Du briquet à la navette spatiale
Aujourd’hui, la céramique est partout.
Dans la maison, depuis les sanitaires, les
carrelages et les interrupteurs jusqu’aux
tuiles, en passant par les murs - le cimentier
est un ingénieur céramiste. “Le monde de la
céramique pour l’électronique est totalement ignoré
du public. Le chiffre d’affaires du condensateur
céramique est pourtant du même ordre que celui
du circuit intégré.” Des thermistances en
céramique, c’est-à-dire des résistances
électriques dont la valeur dépend de la
température, se retrouvent dans les sèchecheveux, les radiateurs électriques, l’alarme
de niveau d’essence de la voiture.
L’étincelle qui allume la flamme d’un
briquet jaillit à partir d’une céramique
“piézoélectrique”. “Quand vous ouvrez un ordinateur, le bel objet tout noir, ce n’est pas le microprocesseur ! C’est une céramique très complexe, qui
réunit dans les trois dimensions des pistes de conducteurs et d’isolants. Elle enferme le microprocesseur et
assure son interconnexion avec les circuits électriques
et électroniques.” Des premières amphores aux
tuiles de la navette spatiale, les céramiques
n’ont pas fini de nous accompagner. ■ N.G.
(1)
DRRT pour la région Bretagne. (2) Jean-Marie Haussonne a coordonné l’ouvrage
Céramiques et verres. Principes et techniques d’élaboration, volume 16 de la collection
Traité des Matériaux, publié en décembre 2005 aux éditions Presses polytechniques et
universitaires romandes. Un ouvrage de référence pour les étudiants, les chercheurs et les
ingénieurs spécialistes des poudres, des céramiques et des verres. 800 pages, 109 €.
(3)
Site web : www.cite-sciences.fr

Contact
Jean-Marie Haussonne, tél. 02 99 87 43 13,
drrt.bretagne@recherche.gouv.fr

Sciences Ouest : Existe-t-il une tradition
du travail du verre et de la céramique
spécifique à la Bretagne ?
Jérôme Cucarull : Il existe une tradition dans
la mesure où l’archéologie a découvert des
centres de productions locales dès
l’époque gauloise, alors que la verrerie est
bien maîtrisée à l’époque romaine. Mais le
savoir-faire n’est pas spécifique à la
Bretagne et il est même souvent enrichi par
des apports extérieurs. L’arrivée de verriers
italiens à la fin du XVIe siècle est à l’origine
d’un développement rapide de l’activité.
En réalité, céramiques et verreries sont
produites sur l’ensemble du territoire, car
les matières premières sont abondantes. La
céramique est réalisée à partir d’un matériau courant : l’argile. La technique de fabrication n’est pas compliquée et a été bien
diffusée. La spécificité vient plutôt de la
coexistence des produits locaux avec des
productions industrielles comme les grès
normands à partir du XVe siècle.
Le verre est un produit de luxe et le résultat
d’un savoir-faire plus complexe.
L’implantation des verreries est notamment
conditionnée par la disponibilité des
fougères, dont les cendres sont incorporées
dans la pâte de verre pour lui permettre de
fondre à des températures plus basses et
d’augmenter sa durée de malléabilité.
S.O. : D’où la cristallerie de Fougères !
J.C. : Tout à fait. Elle a été créée en 1921, à
partir du savoir-faire né sur un site proche, à
Laignelet. Son activité a malheureusement
cessé en 2005. Cependant, le verre
représente un élément fort de l’identité du
pays de Fougères et toute une dynamique
s’est petit à petit créée autour de ce

DR

Historien spécialiste de la sauvegarde
du patrimoine scientifique et industriel breton, Jérôme Cucarull nous livre
ici quelques réflexions sur le travail du
verre et de la céramique et aborde une
actualité récente : la fermeture de la
cristallerie de Fougères.

Les verreries
recensées
matériau. Des entreprises(1) sont venues
s’implanter, une école d’optique(2) s’est
installée.
S.O. : Pour quelles raisons la verrerie
a-t-elle disparu ?
J.C. : Elle abritait des savoir-faire très
spécifiques. C’était la dernière verrerie en
Bretagne et l’une des dernières en France,
où le verre était encore soufflé à la bouche.
Cette technicité s’appliquait à des produits
hauts de gamme, comme des verres de
table ou des flacons de parfum. Autant dire
un marché de niche ! Or, les arts de la table
ont évolué, le cristal n’est plus un symbole
de réussite sociale. Mais la cristallerie n’a
pas anticipé ce changement. Elle est
restée trop longtemps focalisée sur la
conservation de son patrimoine, sans y
intégrer d’innovations.
C’est souvent le problème des entreprises
qui possèdent des savoir-faire ancestraux :
tradition et innovation ne doivent pas
être en concurrence. Il faut trouver le bon
équilibre ! ■

Depuis les années 1980, le service de
l’Inventaire général du ministère de la
Culture s’intéresse au patrimoine industriel. Dans ce cadre, Claudie Herbaut a
recensé en 1990 les vestiges des verreries dans les départements d’Ille-etVilaine, où elle en a trouvé 11, et de
Loire-Atlantique (19). Très documentée,
son étude détaille les grandes phases de
l’évolution de cette activité : ses points de
convergence avec le système industriel
dans son ensemble, comme la mainmise
de la noblesse sous l’Ancien Régime, ou
encore ses points de rupture technologique, avec l’arrivée des Italiens au
XVIe siècle ou le passage à la verrerie au
charbon au XIXe siècle.
Ce travail, qui a eu le mérite de souligner l’importance des vestiges qui existent encore, notamment à La Haie-d’Iré en
Saint-Rémy-du-Plain (35), est malheureusement resté inédit. La population est
pourtant très attachée à ces lieux, comme
en témoignent actuellement, à Fougères,
les vives discussions devant la volonté de
la municipalité de détruire les bâtiments
J.C.
de la cristallerie. ■

Propos recueillis par Nathalie Blanc
(1)

Ouest Optique devenu AO Sola Optique : www.aosola.net. (2) École Fizeau :
www.fougeres.cci.fr/ecolefizeau/

Rens.➜ L’étude est disponible au centre de
documentation de la Drac, à Rennes,
tél. 02 99 29 67 11.

Contact
Jérôme Cucarull, tél. 06 13 63 02 20,
jerome.cucarull@caramail.com

Le cristal n’est plus
un symbole de
réussite sociale.
Musée de Bretagne

blement restrictif ! La culture industrielle sur
la céramique manque en France.” Spécialiste
des céramiques et des verres(2), l’ingénieur
et professeur des universités Jean-Marie
Haussonne réagit face à cette méconnaissance du grand public. “La céramique est une
technologie «cachée» ! Personne n’en parle, alors
qu’elle est au centre de toute l’évolution technologique et économique de l’Homme depuis la plus
haute Antiquité jusqu’à aujourd’hui.”

céramiques, qui ont permis de monter de plus en
plus haut en température”, résume Jean-Marie
Haussonne.

Jérôme
Cucarull.

Nathalie Blanc

ans le dictionnaire, la céramique est l’art
“D
de fabriquer des objets à base d’argile,
observe Jean-Marie Haussonne. C’est terri-

Sans céramique, pas d’âge du bronze.
“Avant de faire du métal, il faut savoir chauffer
et avoir des contenants, rappelle-t-il. En quoi
peuvent-ils être ? Uniquement en argile réfractaire,
c’est-à-dire en céramique.” Les premiers fours à
haute température remontent à environ
6 500 ans. Il y a 3 000 ans, les amphores
grecques transportent des matières
premières, du blé ou du liquide, ce qui
développe le commerce en Méditerranée.
Le tour du potier, que l’on associe seulement aujourd’hui à un artisanat sympathique, est une invention fondamentale,
apparue simultanément en Mésopotamie,
en Égypte et en Chine il y a 4 000 ans.
Plus tard, l’invention des faïences et
porcelaines s’accompagne de forts enjeux
politiques et économiques. Aux XVIIIe et
XIXe siècles, la révolution industrielle liée à
la sidérurgie dépend... des hauts-fourneaux
en céramique ! “Les progrès de la sidérurgie
sont liés à la maîtrise de matériaux réfractaires

Nicolas Guillas

Elle a accompagné les progrès de
l’Homme et inonde notre univers technologique... mais la céramique reste
méconnue. Une lacune dans notre
culture scientifique, aux yeux de JeanMarie Haussonne, le délégué régional
à la recherche et à la technologie(1).

Jean-Marie
Haussonne.

234/JUILLET-AOÛT 2006

11

Dossier

Verres et céramiques

La céramique, carte de
visite de nos ancêtres

près avoir pris un peu de terre, pour lui
“A
donner une forme, les Hommes du néolithique ont découvert que celle-ci ne durait pas sans

DR

cuisson.” Chargée de recherche CNRS dans
l’équipe “Civilisations atlantiques et
archéosciences”(1) à l’Université
de Rennes 1, MarieYvane Daire rappelle
que la céramique
nous accompagne depuis
7 000 ans.
“Elle apparaît quand
l’Homme se
sédentarise.
Pour les
nomades, les

outres en cuir et les paniers en osier étaient plus
pratiques qu’un pot en argile, lourd, qui se casse.”
La céramique a l’avantage, pour l’archéologue, de très bien se conserver. Et comme
elle sert à tout, pour faire la cuisine, stocker
des aliments, présenter des offrandes ou
déposer les cendres d’un mort, on en
retrouve partout, depuis les sites d’habitation jusqu’aux lieux de culte.

Historien de l’art et chimiste
Mieux encore, la céramique est une
horloge vivante. “L’évolution des formes et
des décors est un élément fondamental pour la
datation”, explique Marie-Yvane Daire. Les
techniques utilisées sont datées chronologiquement : après les premières poteries,
aux fonds arrondis hérités des calebasses
et des crânes utilisés en récipients, les
potiers néolithiques façonnent des vases à
fond plat ; après la découverte révolutionnaire du tour du potier au cours de l’âge du
fer(2), les Romains montent la température
du four, rendant les céramiques plus résistantes, en maîtrisant mieux la couleur.

Marie-Yvane
Daire.

Nicolas Guillas

Leur présence sur des lieux précis,
leur décoration, leur chimie : les poteries de nos ancêtres sont les témoins
uniques de leurs arts de vivre. À plus
d’un titre, la céramique est la matière
première des archéologues, explique
Marie-Yvane Daire.

Chaque poterie se replace ainsi sur
l’échelle des innovations techniques.
Entre les roches, qui sont des indicateurs
des temps géologiques, et les métaux,
qui ne se conservent pas toujours, l’étude
des céramiques est donc essentielle pour
l’archéologue. “Il faut des compétences d’historien de l’art pour étudier les formes, les styles et
les décors, explique Marie-Yvane Daire.
Concernant l’étude des pâtes et des minéraux,
nous menons, avec des géologues, des analyses
pétrographiques, pour connaître la nature de la
pierre. Et pour déterminer les résidus présents
dans certaines poteries, une approche chimique est
aussi nécessaire.” De cette pluridisciplinarité
N.G.
naît un faisceau d’histoires. ■

Sur l’Île aux moutons, des hommes
et des céramiques
Entre les Glénan et Fouesnant, l’île est
minuscule. L’étude des céramiques
de l’Île aux moutons raconte deux
histoires différentes, à 3 000 ans
d’intervalle.
ue peuvent raconter quelques fragments de poteries, perdus sur un îlot
de moins de quatre hectares, au large du
Finistère Sud ? Depuis 2002, des fouilles
sont conduites sur l’Île aux moutons, sous
la direction de Gwenaëlle Hamon(3). Les
poteries permettent déjà de dater la
présence humaine - deux fois, sans continuité d’occupation. Au néolithique, entre
4200 et 3800 av. J.-C., et à l’âge du fer, entre
100 et 50 av. J.-C. “Les céramiques de l’âge du fer

Q

12

234/JUILLET-AOÛT 2006

sont de belles réalisations, explique Marie-Yvane
Daire, spécialiste du sujet, qui participe aux
recherches. Elles ont été importées du continent.
Nous le savons car certaines contiennent des particules minérales, comme du talc, qui provient d’un
gisement d’argile en baie d’Audierne.”
Les caractéristiques des poteries de l’âge
du fer, leur décor de moulures et de
baguettes, ainsi que les traces laissées par
la technique du tour rapide : tout a été
décrypté par les archéologues. “Il y a des poteries caractéristiques des fonctions de stockage, probablement pour des salaisons de poisson et de viande.
D’autres ont des anses de suspension, pour l’habitat
ou pour le transport par bateau.” Ces indices font
renaître les modes de vie : à l’âge du fer, les
hommes pratiquaient ici la pêche et l’éle-

vage. Bien sûr, il y a d’autres éléments d’information - on note les restes de coquillages et de poissons, ou d’un poulain. Au
néolithique, une petite communauté venait
déjà de manière saisonnière sur l’île. Par
deux fois sur un territoire minuscule, la
céramique a ainsi signé l’art de vivre de nos
N.G.
ancêtres. ■

(1)

UMR 6566, CNRS, ministère de la Culture, Universités de Rennes 1, Rennes 2 et Nantes.
(2)
De 800 av. J.-C. à 50 av. J.-C. (3) Responsable de la fouille programmée sur l’Île aux
moutons (Fouesnant), collaboratrice de l’UMR 6566 “Civilisations atlantiques et
archéosciences”. gwen.hamon@libertysurf.fr

Contact
Marie-Yvane Daire, tél. 02 23 23 61 09,
marie-yvane.daire@univ-rennes1.fr

Chez les Le Bihan, l’arbre généalogique n’est pas en bois mais en verre.
Les maîtres verriers s’y succèdent
depuis des centaines d’années. En
2000, c’est Antoine, 44 ans, qui prend
à son tour le flambeau de l’héritage
familial en succédant à son père, JeanPierre.

par exemple, on est passé du four à bois au four
électrique. En ce qui concerne les matériaux, la
chaux a remplacé le ciment pour les calfeutrements. Dans le même temps, dans les années 70,
des colles silicones, préconisées par le laboratoire des
monuments historiques de Champs-sur-Marne,
ont fait leur apparition. Elles permettent de
supprimer tous les plombs de casse qui étaient
utilisés auparavant pour réparer les verres brisés.”

’histoire, comme le raconte Antoine Le
LSaint-Pol-de-Léon
Bihan débute après la Révolution, à
(29), jusqu’à “mes grands-

Des doublures en verre

parents qui se sont installés à Quimper durant la
Seconde Guerre mondiale. L’atelier était spécialisé
dans le vitrail et travaillait avec des cartonniers(1) et
des artistes de renom comme Pierre Toulhoat qui y
fut apprenti. Mon père a repris l’entreprise au début
des années 1960. Aujourd’hui, je lui succède avec
ma sœur.”
Une passion familiale qui a transcendé
les siècles et les crises, malgré les graves
difficultés rencontrées par cette profession
depuis quelques années. “Du temps de mon
grand-père, l’atelier comptait quinze à vingt
personnes, puis une dizaine à l’époque de mon père.
Aujourd’hui, nous ne sommes plus que quatre dans
l’entreprise.”
La baisse drastique des budgets alloués à
la restauration des monuments historiques
au début des années 2000 a en effet touché
de plein fouet un métier qui apparaît bien
souvent comme le parent pauvre de la
restauration du patrimoine. “Lors des appels
d’offres, les maîtres verriers sont souvent les derniers
sur la liste, constate Antoine Le Bihan.
Toutefois, nous nous en sortons en mettant en avant
l’aspect artistique et qualitatif de notre profession.”

Supprimer les plombs
Même si la procédure de base qui
consiste à utiliser des vergettes de plomb
pour enchâsser des morceaux de verre à la
place des châssis de bois n’a guère changé
depuis le Moyen Âge, les techniques de
travail ont quand même considérablement
évolué depuis une cinquantaine d’années.
“L’évolution du métier depuis l’époque de mon
grand-père a été particulièrement spectaculaire,
insiste Antoine Le Bihan. Au niveau des outils,

Rendre son âme d’origine au verre n’est
pourtant pas une chose facile surtout
quand celui-ci est exposé aux attaques
permanentes d’un environnement hostile.
Les dépôts provenant de la pollution
atmosphérique, tels que les carbonates, les
sulfates et les nitrates, engendrent en effet
un obscurcissement des baies, ainsi qu’une
altération profonde des vitraux qui se
traduit par la formation de cratères. Pour
palier cette détérioration, Antoine Le Bihan
et son équipe doivent donc nettoyer méticuleusement les grisailles, ces décors
peints que l’on trouve sur les vitraux, avec
différents gels. Une fois cette
délicate opération terminée,
ils ont alors recours à une
nouvelle technique apparue il y
a quelques années seulement :
“Désormais, nous installons des
verrières de doublage pour protéger les
vitraux originaux. Elles sont en fait des
copies conformes du vitrail de départ
que nous juxtaposons à celui-ci afin de
le protéger de la pollution extérieure.”
Cette technique révolutionnaire a redonné une philosophie
différente au vitrail. N’ayant
désormais plus un simple rôle de
fenestrage, celui-ci est en effet
devenu un objet artistique à part entière
qu’il convient au maître verrier de mettre en
C.B.
lumière. ■

Un ouvrage publié par
les Presses universitaires
de Rennes

Les vitraux
de la cathédrale
de Quimper
L’ouvrage Les vitraux de la cathédrale
Saint-Corentin de Quimper, publié
en novembre 2005 aux Presses
universitaires de Rennes(2), raconte
l’histoire des vitraux de la cathédrale,
médiévaux ou modernes, ainsi que les
conditions de leur naissance. Il donne
des clefs pour nos yeux, qui ont perdu
les codes graphiques, historiques et
religieux, de ce langage lumineux.
L’ouvrage est un guide pratique, à
utiliser en circulant autour de la nef, et
contient une foule de photographies chaque verrière est notamment
N.G.
reproduite en pleine page. ■
Rens.➜ 290 pages, 38 €. Sous la direction de
Tanguy Daniel. Photographies Albert Pennec.
Presses universitaires de Rennes,
tél. 02 99 14 14 01, pur@uhb.fr,
www.uhb.fr/pur

Antoine
Le Bihan.

Christophe Blanchard

Des techniques modernes
pour un art ancestral

Christophe Blanchard

Le vitrail : une histoire de famille

(1)

Le carton est un dessin grandeur nature du sujet à la dimension de la baie, indiquant
le tracé du plombage et l’emplacement des ferrures. Ce carton va servir à la découpe du
verre. (2) En coédition avec la Société archéologique du Finistère.

Contact
Antoine Le Bihan, tél. 02 98 55 20 38,
lebihan.vitraux@wanadoo.fr

Christophe Blanchard

Marie-Yvane Daire étudie les céramiques
de l’âge du fer

234/JUILLET-AOÛT 2006

13

Dossier

Verres et céramiques
Les matériaux de l’équipe Verres et céramiques scrutent l’invisible

Le Musée de Bretagne vient d’acquérir
les tout premiers verres thermoformés, inventés par le génial Louis
Delachenal et brevetés dans les
années 50. Assiette, verre ou cendrier :
ce type de verres est aujourd’hui
partout.
’est une pâte qui se travaille comme une
céramique, que l’on peut mouler, alors que
le verre est normalement soufflé ou coulé.”
Françoise Berretrot, responsable du
domaine archéologique au Musée de
Bretagne, est plutôt enthousiaste. Deux ans
après l’exposition sur Louis Delachenal, ce
céramiste et chercheur infatigable, formé à
la manufacture nationale de Sèvres, installé
à Saint-Méen-le-Grand (35) et décédé en
1966, le musée vient de compléter ses
collections. Mais cette fois-ci, ce ne sont
plus des céramiques... mais des objets en
verre. Tout en multipliant les innovations
dans le domaine de la céramique, qu’il
s’agisse d’émaux (1), de pâtes ou d’un
nouveau four(2), l’inventeur menait en effet
des recherches sur le verre.

Françoise Berretrot
présente la palette
en verre de
Louis Delachenal.

Nicolas Guillas
Guillas
Nicolas

Il a mis au point un verre thermoformé,
dont il a signé des pièces aux tons et transparences très variés. Ce procédé baptisé
Glaceram, dont le brevet ne sera pas entretenu, sera utilisé pour fabriquer des prototypes d’assiettes en verre, des
cendriers ou des vases -

qui ne seront, hélas, pas commercialisés.
C’est lors d’une visite à Nice en 2004 chez
Michel Delachenal, le fils du céramiste avec
qui l’exposition avait été préparée, que
Françoise Berretrot a découvert des pièces
qui dévoilent cette histoire pour la
première fois. “En travaillant chez lui, j’ai découvert un carton. Il contenait une centaine d’objets
parfaitement rangés, des essais de verres, des
coupelles et sa palette de couleur en verre avec des
émaux. Michel Delachenal m’a dit : «Ça vous intéresse» ? J’ai répondu : «Énormément».” Parmi
les archives rassemblées, figuraient deux
petits documents exceptionnels : des
carnets de formule ! Le céramiste à la
démarche scientifique y a noté toutes ses
observations et ses conclusions, notamment sur le procédé Glaceram.
Ces pièces, qui ne seront pas exposées
au Musée de Bretagne pour l’instant,
complètent l’histoire de la vie de Louis
Delachenal. Celle-ci montre le cousinage
naturel entre le verre et la céramique, et
la fascination qu’exerçait le verre sur un
N.G.
créateur insatiable. ■
(1)

Notamment l’émail céladon de grand feu, dont la formule encore utilisée est
toujours tenue secrète par la manufacture de Sèvres. Pour en savoir plus, voir
le catalogue de l’exposition du Musée de Bretagne en 2004, “Louis
Delachenal, céramiste, 1897-1966”. Ce catalogue est empruntable à la
bibliothèque de Rennes Métropole, juste à côté de l’Espace des sciences, aux
Champs Libres. (2) Le four à moufle à flammes renversées a permis une
meilleure homogénéisation de la cuisson.

Le carnet
de formule
Glaceram.

14

234/JUILLET-AOÛT 2006

Contact
Françoise Berretrot, tél. 02 23 40 66 86,
f.berretrot@leschampslibres.fr

infrarouge (1 micron) jusqu’au moyen infrarouge
(14 microns), explique Jean-Luc Adam, directeur adjoint du laboratoire Sciences chimiques de Rennes. Ce domaine spectral couvre la
signature optique de nombreux composés moléculaires, qui peuvent alors être détectés à l’aide de
fibres optiques.”

Détecter des pathologies
uand on parle du verre, on pense à la
transparence. Cette couche invisible,
posée à la fenêtre, c’est comme si de rien
n’était ! Mais en réalité, toute la lumière ne
passe pas à travers le verre classique, qui
est un peu... opaque. Il ne transmet aucune
longueur d’onde au-delà de trois microns,
le domaine visible correspondant aux
composés transparents entre 0,4 et
0,8 micron. À Rennes, l’équipe Verres et
céramiques (1) invente notamment des
verres de chalcogénures(2), qui voient bien
plus loin qu’une simple vitre. “Leur propriété
essentielle est de transmettre la lumière du proche

Q

“C

“Ça vous intéresse ?”

Le verre n’a pas fini de nous aider à
explorer le monde. Les matériaux
inventés par l’équipe Verres et céramiques, à Rennes, font sortir de l’invisible des informations essentielles,
notamment dans les domaines de la
santé, de l’environnement et de l’automobile.

Un signal lumineux est conduit sur une
substance, via une fibre optique réalisée
dans ce verre particulier. En fonction de leur
nature, les composés de la substance
réagissent, ou non, avec cette lumière - une
fibre classique ne montrerait rien. “Dans le
domaine de l’environnement, avec l’Ademe(3), notre
fibre de chalcogénure a servi à détecter des polluants
dans des puits d’aquifères, en France, en
Allemagne et en Autriche”, cite en exemple
Jean-Luc Adam. Depuis deux ans, le laboratoire collabore aussi avec l’Ifremer.
L’objectif est de mettre au point des biocap-

Jean-Luc
Adam.

Nicolas Guillas

Les verres d’un innovateur
au Musée de Bretagne

Dans l’infrarouge, un œil de verre qui voit tout

teurs pour détecter les algues toxiques. Les
zones momentanément insalubres pour la
production aquacole, ou la pêche à pied,
seraient ainsi localisées. “Dans le domaine de
la santé, nous effectuons des tests avec l’Inserm sur
des foies de souris. À terme, l’objectif est d’aller avec
la fibre au contact des tissus à analyser, pour
détecter des pathologies.” Une autre application
“qui tient encore du rêve”, consisterait à distinguer une cellule saine d’une tumorale.
Dans le domaine de la sécurité alimen-

taire, en collaboration avec l’Université de
Bretagne sud, le laboratoire met au point
des fibres de verre pour détecter des bactéries in situ et instantanément : plus la peine
de prélever un fromage sur une chaîne pour
savoir s’il contient des listerias. “Cette technique est plus sûre, plus calibrée et ce n’est plus la
peine d’envoyer des échantillons dans un laboratoire.” Citons également une étonnante
lentille, née au laboratoire et qui touche
aujourd’hui, via une start-up, le marché de
l’automobile. Elle équipe les caméras infrarouges de certaines BMW Série 7, pour
l’aide à la conduite de nuit. Déjà révolutionnaire à l’époque romaine, le verre va nous
N.G.
en faire voir, de plus en plus ! ■
(1)

Ses 24 chercheurs, ingénieurs et techniciens constituent l’une des onze équipes du
laboratoire Sciences chimiques de Rennes, sur le campus de Beaulieu. (2) C’est-à-dire qui
contiennent au moins l’un des trois éléments soufre, sélénium et tellure, associés à
d’autres éléments, comme le germanium, le gallium et l’antimoine. (3) Agence de
l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.

Contact
Jean-Luc Adam, tél. 02 23 23 62 62,
jean-luc.adam@univ-rennes1.fr

Le Larmaur étudie la fragilité du verre

La mécanique du verre devient transparente
À l’Université de Rennes 1, le
Larmaur(1) étudie le comportement
mécanique de matériaux fragiles,
comme le verre. Ses recherches révèlent les multiples facettes du verre - un
matériau fragile, mais plein d’avenir.

Tanguy
Rouxel.

omment va réagir le hublot en verre,
C
sur le caisson d’une caméra sousmarine ? Ce problème concret, le Larmaur
l’a abordé en 2004, pour l’Ifremer. “Nous
avons expliqué pourquoi l’un des types de hublot,
utilisé pour leur caisson sous-marin, se fissurait”,
explique Tanguy Rouxel, le directeur du
Laboratoire. Spécialisé dans l’étude du
comportement des matériaux fragiles, le
Larmaur s’intéresse aux propriétés mécaniques du verre. “L’un de nos objectifs est d’améliorer les produits verriers, pour les rendre plus
performants. Par exemple, pour qu’ils deviennent
moins rayables ou qu’ils soient moins altérés par
l’environnement.”

Nicolas Guillas

La collection du céramiste
Louis Delachenal s’enrichit

L’équipe répond à des problèmes
rencontrés par des industriels et participe
à des recherches fondamentales. “Mieux
comprendre ce qui se passe dans le verre, cela veut
dire, par exemple, partir d’un éclat sur un parebrise, remonter à la structure atomique du matériau pour comprendre comment, pourquoi et où
s’est propagée la fissure.” Tel verre se déforme-

t-il ou pas, de manière réversible ou non ?
S’il coule, c’est à quelle vitesse, à quelle
température et comment réagit-il en
contact avec une pointe dure ? Les verres
étudiés sont très variés, depuis les flacons
de parfum, l’optique de précision, la fibre
de verre, les écrans plats et les verres pour
vitrocéramique, jusqu’aux optiques infrarouges pour la vision nocturne. Le verre
biocompatible, qui sert comme implant et
ne doit pas diffuser de particules dangereuses dans le corps humain, est aussi un
sujet de recherche.

Ifremer, Saint-Gobain, Aérospatiale
Le Larmaur a collaboré avec l’Ifremer,
mais également avec Thalès Microélectronique, le Commissariat à l’énergie
atomique et les différentes branches de
Saint-Gobain (2). Pour Saint-Gobain, le
Larmaur a étudié la mécanique de petites

billes en céramique. Ces billes, utilisées
pour le broyage de matériaux, doivent
résister à de très hautes pressions, sans
réagir chimiquement avec le fluide de
broyage. “Nous avons expliqué pourquoi certaines
billes broyaient mieux que d’autres.” Le laboratoire a également été partenaire d’Aérospatiale et de Snecma propulsion solide, pour
caractériser des pièces de moteur en céramique, que l’on trouve désormais, améliorées, dans les tuyères d’avions Rafale ou de
la fusée Ariane. Le verre et la céramique, que
le Larmaur contribue à métamorphoser, ne
sont décidément pas des matériaux comme
N.G.
les autres. ■
(1)
Laboratoire de recherche en mécanique appliquée de l’Université de Rennes. (2) SaintGobain est le leader mondial de la céramique. Le Larmaur collabore avec SG Isover (fibres
de verre), SG Verre (verre à vitre, pare-brise, bouteille) et SG Céramique.

Contact
Tanguy Rouxel, tél. 02 23 23 67 18,
tanguy.rouxel@univ-rennes1.fr
www.larmaur.univ-rennes1.fr

234/JUILLET-AOÛT 2006

15

Dossier

Verres et céramiques

Pour en savoir plus
Une exposition tout feu tout flamme à Brest
“Terres de Feu”
q
r Le Co
Didie

Art et science : un dialogue
à travers le verre

Le verre
ne se réduit ni à
l’art, ni à ses dimensions
technologiques. Amoureux de ce
matériau, le scientifique Jacques
Lucas et l’artiste Chantal Royant dialoguent entre leurs univers, dont les
frontières ne sont pas toujours
opaques.
uel rapport existe-t-il entre un cherQ
cheur reconnu, spécialiste du verre et
académicien des sciences, et un sculpteur
de verre, qui expose ses créations aux
quatre coins du monde ? Chantal Royant(1)
travaille le verre depuis les années 80, avec
l’avant-garde californienne du “Studio glass
mouvement”. Elle était en quête d’un
discours scientifique sur ce matériau
mystérieux. “Je suis confrontée à la chimie et à la
physique, du fait de la matière que je travaille.
J’étudie les compositions du verre, les compatibilités,
le graphique de température, les points de fusions,
les points de tension et les recuissons.” Jacques
Lucas, lui, effectuait auparavant des recherches en chimie du solide, avant de tomber
accidentellement sur le verre. “Avec ses jeux
de lumière, ses volumes, ses transparences, la
versatilité dans sa mise en forme, c’est un matériau
docile, qui a une supériorité totale sur tous les
autres.”

l’Académie
des sciences, il a
alors pensé à elle, l’an dernier,
pour réaliser le pommeau de son épée(4).
Dans l’épaisseur d’un verre dichroïque(5), où
les couleurs s’irisent, une trame de fils noirs
évoque l’idée d’un tissu, souple et fluide.
“Cette idée d’une trame de fils est géniale, s’exclame Jacques Lucas. C’est un clin d’œil à la
moitié des activités du laboratoire, où nous travaillons sur le verre noir.”
Le pommeau n’est pas né instantanément. “J’ai cogité et fusionné plusieurs lingots
d’essais, se souvient Chantal Royant. Le verre
est tellement malléable ! Il faut faire des prototypes.
C’est une matière vivante, qui alimente la
recherche.” Jacques Lucas en convient : “Au
départ, c’est impossible d’imaginer ce qu’un produit

sauvage, qui dépend de la viscosité du
verre.” Les deux passionnés n’en finissent
pas d’échanger leurs recettes, autour de la
cuisson et de la recuisson du verre. “La
recuisson à partir de 600° C sert à stabiliser la
matière, note Chantal Royant. Car lorsque la
température baisse, après la fusion, les tensions se
renforcent entre les différentes parties du verre, dont
la structure change d’un endroit à un autre.” Pas
facile alors d’éviter les fractures, en jouant
sur des temps de recuisson, qui s’étirent
parfois sur... 40 jours. “S’il faut 40 jours pour
que l’homogénéité se fasse, c’est parce que les
atomes bougent lentement dans ce milieu visqueux,
explique Jacques Lucas. Leur parcours moyen
est très lent, de quelques microns par jour.”

en verre va donner. C’est un
matériau extrêmement capricieux, qu’on ne
domine qu’avec le temps. Il faut beaucoup d’humilité.” Le verre a en effet un gros défaut : il ne
conduit pas la chaleur, donc il casse quand
il refroidit. “Le verre chauffe, se dilate et se
rétracte au refroidissement, explique Chantal
Royant. Pour associer différents verres, il faut qu’ils
aient le même coefficient de dilatation, sinon il y a
fracture ou cassure.”

Un chaos maîtrisé
“Une quête”
L’un de ses secrets d’artiste consiste ainsi
à créer, en stratifiant différents verres
compatibles, un objet hétéroclite, où des
bulles d’air emprisonnées naissent au croisement d’un maillage. “C’est un chaos maîtrisé,
s’émerveille Jacques Lucas. Des bulles de gaz
naissent sur les imperfections du verre et cherchent
à s’échapper. Chantal contrôle cette expansion

Au-delà du verre, ce dialogue abolit la
distance entre artiste et scientifique. “Nous
avons le même statut, ose Jacques Lucas. Nous
n’avons pas le droit de refaire ce qui a déjà été fait.
Contrairement à l’ingénieur, qui doit savoir reproduire, le chercheur mène une quête, il doit être
original en permanence. C’est la même démarche
que celle de l’artiste.” Quant à la magie de la
trouvaille, l’académicien estime qu’“en
recherche, la démarche rationnelle ne suffit pas. Par
contre, l’expérimentation permanente, j’y crois.”
“Moi aussi, confirme Chantal Royant. En
amont, il y a la force de l’intuition.” Il est le
premier académicien des sciences en
Bretagne, ils sont seulement une quinzaine
d’artistes contemporains en France à
sculpter le verre, comme elle. Ces deux
Rennais, originaires du Centre-Bretagne et
ayant chacun vécu aux États-Unis, repousN.G.
sent les frontières du verre. ■

Chantal Royant
et Jacques Lucas.

(1)

Pour en savoir plus, lire l’article “Chantal Royant. L’intrigue de la trame”, publié dans la
Revue de la céramique et du verre, juillet- août 2006. Site Web : www.revue-ceramiqueverre.com. (2) UMR 6226 CNRS - Université de Rennes 1 Sciences chimiques de Rennes.
Équipe Verres et céramiques. Responsable : Jean-Luc Adam. (3) La fabrication de bijoux est
une activité secondaire de Chantal Royant, en plus de ses recherches en sculpture. (4) Cet
objet symbolique, à la lame en vitrocéramique et au pommeau en verre, récompense les
recherches menées par Jacques Lucas sur ces matériaux. (5) C’est-à-dire dont la coloration
est différente selon les conditions d’observation.

En 2004, Chantal Royant a visité le laboratoire “Verres et céramiques(2)” de Jacques
Lucas. “J’ai été très impressionnée par le
mécanisme pour étirer le verre et créer des fibres
optiques”, se souvient-elle. “J’ai été bluffé par
ses réalisations, notamment sa production de
bijoux(3)”, répond Jacques Lucas. Nommé à

16

234/JUILLET-AOÛT 2006

Nicolas Guillas

“Bluffé par ses réalisations”

Contacts
Chantal Royant, tél. 02 99 67 92 58,
chantal.royant@wanadoo.fr,
www.idverre.net/royant
Jacques Lucas, tél. 02 23 23 62 60,
jacques.lucas@univ-rennes1.fr,
www.verceram.univ-rennes1.fr

■ La ville de Brest et son musée
accueillent l’exposition “Terres de
Feu” jusqu’au 27 août prochain.
“Cela fait pratiquement trois ans
que nous travaillions sur cette
manifestation, explique Janick
Calvez, chargée des projets arts
plastiques à la ville et coordinatrice
de la manifestation. Le but était de
mettre la céramique en scène, en
son, en lumière et en mouvement
dans différents endroits de la cité
pour attirer le public vers cet art
méconnu.”
Les grands moyens ont donc été déployés comme le démontre l’installation d’un
four japonais de cuisson au centre-ville, ou encore la mise en scène subtile du
musée des Beaux-Arts, où des œuvres céramiques d’artistes contemporains sont
associées à des peintures anciennes. Du côté de la Maison de la fontaine, c’est la
dimension domestique de la céramique qui a été mise en exergue, histoire de
rappeler que malgré ses millénaires d’existence, celle-ci demeure plus que
jamais un art vivant.
Christophe Blanchard

Jacques Lucas et Chantal Royant échangent autour du verre

Rens.➜ Au musée des Beaux-Arts jusqu’au 27 août (de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h). À la
Maison de la fontaine, jusqu’au 29 juillet (de 14 h 30 à 17 h 30, sauf dimanches et jours fériés.
Entrée libre). Le four japonais de la place Wilson est situé à proximité du musée des Beaux-Arts.
Tél. 02 98 00 88 51/02 98 00 87 93.

Des animations au Musée de Bretagne

Parmi les animations proposées au Musée de Bretagne, juste à côté de
l’Espace des sciences et au sein des Champs Libres, les enfants peuvent
participer à l’atelier “Poterie du néolithique”. Après avoir observé dans
l’exposition les céramiques de la préhistoire, ils réalisent un récipient en
argile, qu’ils décorent à la manière des premiers Hommes. De 5 à 8 ans.
Les 8 et 22 juillet, 5 et 19 août.

Rens. et réservation ➜ au 02 23 40 66 00, www.musee-bretagne.fr

Une exposition à la Cité des sciences
Le verre dans l’Empire romain

L’exposition Vitrum, conçue par l’“Istituto e Museo di Storia della Scienza”, à
Florence, adaptée en français par la Cité des sciences et de l’industrie, est à
découvrir à Paris, jusqu’au 31 août. Elle est en quatre étapes : une révolution
technologique / une révolution de coutume / une révolution architecturale / une
révolution scientifique. On y apprend notamment que la production annuelle de
verre, dans l’Empire romain au IIe siècle après J.-C., dépassait les 100 millions de
pièces ! Que les Romains utilisaient le verre pour la conservation des fruits, de
la nourriture, des boissons, des cosmétiques, des substances pharmaceutiques.
Que les objets en verre servaient aux médecins, aux naturalistes et aux
astronomes de l’Antiquité. La galerie d’images du site de l’exposition donne un
aperçu des 400 objets exposés.

Rens.➜ www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/expositions/verre_romain/

En passant par le Net


L’École nationale supérieure de céramique industrielle. ➜ www.ensci.fr
Saint-Gobain Céramiques. ➜ www.saint-gobain.com/fr/html/groupe/ceramiques.asp
La fabrication du verre plat, selon Saint-Gobain. ➜ www.saint-gobain.com/fr/html/

groupe/verre_plat2.asp

Le Corning Museum of Glass, à New York. ➜ www.cmog.org

Le mois prochain : Le Festival des sciences de Rennes Métropole

234/JUILLET-AOÛT 2006

17

Comment ça marche ?

La chimie douce

Quand les scientifiques recopient
la nature
Qu’elle soit “douce” ou “écologique”,
la chimie des matériaux du futur vise à
économiser l’énergie tout en protégeant l’environnement. Alors que les
verres et céramiques “traditionnels”
sont élaborés par fusion de matières
premières à très haute température
(supérieures à 1 000° C), la chimie
douce met en jeu des réactions à des
températures plus proches de la
température ambiante (20-200°C).

La prochaine édition
du catalogue
des expositions
itinérantes
sera disponible
à la rentrée.

Le “procédé sol-gel”
est utilisé dans
l’industrie pour
recouvrir des vitres
de surfaces
protectrices et actives
à température
ambiante.

Alcoxyde : composé organo-minéral
de formule M(OR)n où M est un ion
positif (cation) métallique, R un
groupe alkyl organique et n le
nombre de plus proches voisins.
Suspensions colloïdales : un colloïde
est une particule solide (dans le cas
présent un oxyde) dispersée dans un
liquide et dont la taille est suffisamment petite pour que le mouvement
brownien la maintienne en suspension (taille inférieure à un micron).

18

234/JUILLET-AOÛT 2006

■ Tarif normal : 2 ANS 54€ (au lieu de 66 €*) soit 4 nos gratuits / 1 AN 30 € (au lieu
de 33 €*) soit 1 no gratuit ■ Tarif étudiant (joindre un justificatif) : 2 ANS 27€
(au lieu de 66 €*) soit 13 nos gratuits / 1 AN 15 € (au lieu de 33 €*) soit 6 nos gratuits
■ Tarif étranger ou abonnement de soutien : 2 ANS 76 € / 1 AN 50 €

Matériaux du futur
Matériaux hybrides, - dans lesquels des
espèces organiques et minérales sont liées
à l’échelle moléculaire -, et réactions à
température ambiante : la chimie continue
à concilier observation de la nature, imagination scientifique et ingéniosité technologique, tout en ouvrant de nouveaux champs
d’applications dans les domaines des
biotechnologies, de la protection de l’environnement, de la médecine, de l’énergie...
La chimie ne détruit plus la nature ; elle la
copie. ■
(1)
(2)

Precipitation : Ca 2+aq + CO32-aq 
 CaCO3 s
Si(OR)4 + 4H2O  Si(OH)4 + 4 ROH et Si(OH)  SiO2 + 2H2O

BULLETIN D’ABONNEMENT

L’info

scientifique
et technique
du grand Ouest

L Nom

L Prénom

L Adresse
L Code postal
L

Tél.

L Ville
L Fax

désire recevoir une facture
souhaite un abonnement de : 1 AN (11 NOS)
2 ANS (22 NOS)
Tarif normal
Tarif étudiant (joindre un justificatif)
Tarif étranger ou abonnement de soutien

*prix de vente au numéro

Glossaire

Des bactéries capables de fabriquer
des céramiques (CaCO3) sont utilisées
en architecture pour protéger
les façades des monuments.

SO 234

La capacité naturelle de certaines bactéries non pathogènes à réaliser la biominéralisation, c’est-à-dire à fabriquer des
céramiques de carbonate de calcium
(CaCO3), est ainsi employée en architecture.
En raison de son innocuité pour l’Homme
et l’environnement et de ses propriétés
calcifiantes, la variété Bacillus cereus, que l’on
trouve dans le sol, produit une “biopatine”,

La surface “antireflet” de couches sol-gel
d’oxydes de titane-silicium (TiO2-SiO2)
protège également des agressions extérieures.

Une bactérie à l’assaut des façades

qui permet de protéger les façades des
monuments. Les pierres à traiter sont
recouvertes par un “bouillon bactérien”
(mélange de bactéries, de sels nutritifs et
minéraux, d’un activateur de carbogénèse
et d’un produit contre les moisissures), qui
induit la minéralisation, c’est-à-dire
modifie l’équilibre de réaction en faveur de
la précipitation du carbonate de calcium(1).
Les bactéries prolifèrent, fabriquent du
calcaire, puis meurent en laissant une
patine de 4 à 5 mm d’épaisseur (appelée
“biocalcite”), qui diminue la porosité des
pierres et augmente leur résistance aux
ravages du temps.
L’industrie utilise un autre procédé qui se
déroule à des températures proches de la
température ambiante, le “procédé sol-gel”,
pour recouvrir des vitres de surfaces protectrices et actives : anti-UV, antireflet, anti-IR...
Il permet de synthétiser des verres de silice
(SiO2)2, ou verres hybrides, à partir de réactions moléculaires en phase liquide. La
polymérisation du mélange de précurseurs
moléculaires d’alcoxydes, appelé “sol”,
conduit, en présence de sel et à pH acide, à
un “gel” de suspensions colloïdales. La viscosité
du gel ainsi obtenu est particulièrement
adaptée au dépôt de films minces. Pour les
revêtements antireflet, il suffit de plonger la
vitre à recouvrir dans une cuve contenant
une solution colloïdale d’alcoxydes de silicium dopée au titane (Ti) en présence de
catalyseurs. La vitre est retirée à vitesse
constante, séchée à température ambiante
ou à l’étuve, ce qui assure un dépôt homogène de quelques nanomètres d’épaisseur.

RENSEIGNEMENTS : Patrick Le Bozec - Service diffusion - Tél. 02 23 40 66 46
diffusion@espace-sciences.org

DR

de lui donner une forme, à la recherche
d’une utilité pratique ou esthétique. C’est
donc en observant la créativité des microorganismes planctoniques qui savent
fabriquer des verres et des céramiques à
température ambiante, à partir d’espèces
dissoutes dans les eaux de mer, que les
scientifiques ont eu l’idée de pratiquer la
“chimie douce”, en modifiant des procédés
pour que les températures de réaction
soient plus proches de la température
ambiante.

DR

’évolution de l’Homme est intimement
Lcopier
liée à sa maîtrise des matériaux, l’art de
la nature, de transformer la matière,

Bulletin d’abonnement et chèque à l’ordre de l’Espace des sciences, à retourner à :
Espace des sciences, Les Champs Libres, 10, cours des Alliés, 35000 Rennes..

Réalisé par Sandrine Irace-Guigand,
Centre de vulgarisation de la connaissance,
Université Paris-Sud 11, www.cvc.u-psud.fr

234/JUILLET-AOÛT 2006

19

agenda
agenda
■ Rennes - Ce colloque

allégations en nutrition

est proposé par le laboratoire Espace social (Eso) de l’Université Rennes 2. Au cœur du débat,
l’espace comme “produit social et
facteur de production des sociétés”.
Sur l’agrocampus.

Rens.➜ Service formation, tél. 02 97 47 97 35,
formation@archimex.com, www.archimex.com

Rens.➜ Sur inscription uniquement,
eso.cnrs.fr, rubrique actualité.

Cedre

Du 17 au 21 septembre/
Extrêmophiles 2006

Rens.➜ Séverine Pierre, tél. 02 98 10 18 49, www.adria.tm.fr

Archimex
■ Le 28 septembre, Rennes/Réglementation et

■ Du 11 au 15 septembre, Brest/Formation à la lutte

contre les pollutions par hydrocarbures en zone littorale
Rens.➜ Cedre, tél. 02 98 33 10 10, www.cedre.fr

Centre régional d’initiation à la rivière
■ Les 20 et 21 septembre, Belle-Isle-en-Terre (22)/Zones

humides, cours d’eau et plans locaux d’organismes
Rens.➜ Crir, tél. 02 96 43 08 39, www.eau-et-rivieres.asso.fr,
rubrique formation

Supélec
■ Du 15 au 29 septembre, Rennes/Test et testabilité
des circuits intégrés logiques
Rens.➜ Catherine Pilet, tél. 02 99 84 45 40,
catherine.pilet@rennes.supelec.fr

Formation ESC(1) et Supélec
■ À partir du 16 octobre, Rennes/Mastère spécialisé
chargé d’affaires en technologies de l’information.
Compétences développées : négocier, vendre ;
comprendre la stratégie et le management des
entreprises ; gérer le changement ; analyser des systèmes
d’informations complexes ; améliorer ses compétences
technologiques. Conditions d’admissions : Bac+4 ou +5
avec 3 ans d’expérience professionnelle. Sélection sur
dossier et entretien. Durée : 56 jours répartis sur 12 mois.
Rens.➜ www.esc-rennes.fr

■ Appels à projets
Promouvoir la santé des jeunes

■ Brest - Organisé
par l’Ifremer, le
congrès Extrêmophiles sur les microorganismes vivant dans les milieux
extrêmes de la planète fête ses 10 ans.
L’occasion de faire le point sur les
progrès des recherches en génomique
et biologie intégrative et de discuter des
perspectives et des applications technologiques basées sur leur utilisation. Au
palais des congrès du Quartz.
Rens.➜ Sur inscription uniquement,
www.extremophiles2006.org

Du 17 au 21 septembre/
Food is life
■ Nantes - Organisée par l’Inra, l’Adria,

l’Ifremer...,
la 13 e édition
du congrès
national de
l’alimentation
attend 1 200
participants de
25 nationalités
différentes.
Thèmes : sciences et technologies de
l’aliment, le comportement du consommateur et la place de l’éducation. Une
importance particulière sera accordée
aux questions des pays africains.
DR

septembre, Quimper/Émulsions et mousses

Du 6 au 8 septembre/
Espace social : méthodes et
outils, objets et éthique(s)

Rens.➜ www.inra.fr/iufost2006/

■ La Fondation de France s’engage dans une perspective globale

de promotion de la santé des jeunes. Parmi les priorités : la
compréhension des problèmes liés à l’adolescence et la connaissance des
dispositifs de prévention et de soin. En lançant cet appel à projet, elle a pour
objectif d’encourager l’émergence et la réalisation de projets novateurs, qui
permettent notamment aux jeunes d’être acteurs de leur propre santé. Les
modalités de participation sont accessibles en ligne et la date limite de dépôt
des dossiers est fixée au 8 septembre 2006.

Ensemble pour gérer le territoire
■ La Fondation de France soutient les initiatives de résolution de conflits

environnementaux en facilitant le dialogue entre les groupes locaux. Cet appel
à projet veut permettre à terme la gestion d’un espace sensible en privilégiant
les projets regroupant différents organismes. Les modalités de participation
sont accessibles en ligne et la date limite de dépôt des dossiers est fixée au
24 novembre 2006.
Rens.➜ Délégation régionale Bretagne, tél. 02 99 38 24 22, www.fdf.org

20

21 septembre/
Rencontres
industrielles
■ Rennes - Organisée par

Ouest-genopole®, la première édition
des rencontres industrielles concerne
les innovations et le savoir-faire en
biotechnologies dans les domaines
mer, agro, santé et bio-informatique. Au
programme : conférences et rendezvous avec les plates-formes technologiques de Ouest-genopole®. De 9 h à 17 h
sur l’Agrocampus.
Rens.➜ Éric Mathieu,
tél. 02 41 72 86 17,
e.mathieu@pdlinnov.com

(1)

234/JUILLET-AOÛT 2006

26 septembre/
Rencontres du grand Ouest
■ Rennes - Organisée par

la Meito(2) et la technopole
Rennes Atalante, la 8 e
édition des rencontres du
grand Ouest réunira les
entreprises innovantes en
recherche de fonds et des investisseurs
potentiels. En partenariat avec l’Oséo
Anvar, la Chambre de commerce et d’industrie de Rennes et la Banque populaire de l’Ouest.
Rens.➜ Chantal Rahuel,
tél. 02 99 84 85 00, info@meito.com

■ Sorties
Les 4 et 5 août/
La nuit des étoiles
■ Rennes et La Couyère
(35) - Pour découvrir le
ciel dans toute sa splendeur, la Société d’astronomie de Rennes vous
propose des observations, des vidéoprojections, des expositions, des conférences (découverte de l’univers,
missions martiennes). Pour les enfants :
des cartes du ciel à construire. De 21 h
à 3 h. Le 4 à Rennes, parc solaire de
Beauregard et le 5 à l’observatoire de
La Couyère.
Rens.➜ www.astro-rennes.com

3 septembre/
Tout savoir sur l’abeille,
la ruche et le miel
■ Rennes - Pour répondre

à toutes les questions que vous vous
posez sur les abeilles et le miel, des
matériels apicoles, des ruches d’observation, des films ont été réalisés avec
l’aide des apiculteurs professionnels.
Rens.➜ Écomusée du Pays de Rennes,
tél. 02 99 51 38 15, www.ecomuseerennes-metropole.fr

Jusqu’au 27 août/
À la poursuite des monstres
marins

Jusqu’en octobre/
L’arbre, la haie, les hommes
■ Rennes - Des chênes émondés (ou
“ragosses”) aux haies, en passant par
les différentes essences traditionnelles
du bassin de Rennes,
leurs qualités et leurs
usages, cette exposition retrace l’histoire
du bocage hautbreton. Objets et
pratiques anciennes associées y sont
également présentées.

DR

■ Les 13 et 14 septembre, Rennes/Le séchage des
ingrédients ■ Les 20 et 21 septembre, Rennes/
Initiation à l’emballage alimentaire ■ Les 20 et 21

■ Expositions

■ Cherbourg - Dans cette exposition
spectacle, le grand voyageur Indiana
Kraken mène l’enquête dans le ventre
d’une baudroie géante... Il entraîne les
visiteurs dans l’aventure, au cœur des
océans, à la poursuite des dragons
fantastiques, sirènes et autres poulpes.
Le spectacle a été conçu avec le Musée
vivant du roman d’aventures et Pierre
Lagrange, sociologue spécialiste des
mythologies scientifiques.

Rens.➜ Écomusée du Pays de Rennes,
tél. 02 99 51 38 15,
www.ecomusee-rennes-metropole.fr

Jusqu’en mars 2007/
Fabuleux monstres marins
■ Brest - Océanopolis vous incite à vous

Rens.➜ La Cité de la mer,
tél. 02 33 20 26 26,
www.citedelamer.com
DR

Jusqu’au au 3 septembre/
Sommeil
■ Laval - Le

laisser charmer par le chant des sirènes
à travers une exposition mélangeant le mythe et la science
répartie en trois thèmes sur
trois sites différents “le
bestiaire fabuleux” sous le chapiteau, “les baleines gigantesques” dans
le forum, “les sirènes” dans le pavillon
tempéré au niveau 1. Différentes thématiques seront également développées à
travers des conférences, le festival du
film de l’aventure océanographique...

sommeil représente un tiers
de notre vie !
Cette exposition interactive
propose de
s’intéresser à
ce sujet de
santé publique
à travers des thèmes variés tels les différents modes de couchage, la gestion du
sommeil... Des animations, pour
répondre aux diverses questions sur ce
phénomène, se déroulent dans une
atmosphère douillette. Un miniparcours
ludique destiné aux tout-petits (3-6 ans)
leur inculque les notions simples du
sommeil.

■ Le Guilvinec (29) - La nouvelle exposition proposée par l’espace découverte
de la pêche en mer, Haliotika, retrace
l’évolution du métier de pêcheur ou
50 ans d’aventure humaine. Les évolutions techniques et commerciales mais
également les perspectives d’avenir sont
abordées au travers des films, objets...

Rens.➜ Musée des sciences,
tél. 02 43 49 47 81,
http://membres.lycos.fr/ccstidelaval

Rens.➜ Philippe Gredat,
tél. 02 98 58 28 38,
www.leguilvinec.com

DR

Adria

■ Colloques

Rens.➜ Océanopolis,
tél. 02 98 34 40 40,
www.oceanopolis.com

Jusqu’à fin 2007/
Grand-père raconte-moi
la pêche

Jusqu’au 20 septembre/
Algue qui es-tu ?
■ Pleubian (22) -

Au sein du Centre
d’étude et de valorisation des algues
(Ceva), la maison de
l’algue vous ouvre
ses portes pour vous
faire découvrir les algues bretonnes et
leurs nombreuses utilisations. Durée de
l’animation : 1 h 30. Tout public.
DR

■ Formations

Rens.➜ Tél. 02 96 22 89 16,
nicolas.blouet@ceva.fr

ESC : École supérieure de commerce. (2) Meito : Mission pour l’électronique, l’informatique et les télécommunications du grand Ouest.

■ Salon
Du 13 au 15 octobre/La vie écologique
■ Rennes - 150 entreprises, associations et organismes institutionnels sont attendus
à Viv’expo, le salon de la vie écologique, autour de cinq thèmes : alimentation bio ;
santé ; habitat écologique ; loisirs verts ; environnement et développement durable.
Au programme : 36 conférences, 18 ateliers pratiques, des expositions et des animations (parcours ludique dans la maison écologique, présentation de véhicules
propres). Journée professionnelle le 13. Avec le partenariat de l’Ademe(3) Bretagne. Au
parc des expositions. Halle 8. Pour tout public.
Rens.➜ www.vivexpo.com

(3)

Ademe : Agence de l’environnement et de la maîtrise d’énergie.
234/JUILLET-AOÛT 2006

21

Espace des sciences
35000 visiteurs

Des collégiens tournent
un documentaire

à l’accueil de l’Espace des sciences

Nicolas Guillas

“Oiseau, t’as de beaux
œufs tu sais!”

Animations extérieures

Nathalie Blanc

En trois mois, l’Espace des sciences a accueilli 35 000 visiteurs
- autant que pendant toute l’année 2005. 3 500 personnes
sont venues aux conférences, dont 200 pour les
nanosciences, à l’heure du match France-Espagne ! ■

a reproduction des oiseaux fait partie des thèmes
Lla Terre
classiquement abordés en sciences de la vie et de
en classe de cinquième. Cette année encore,

C’est l’été ! Changement d’horaires
et de programme
En juillet et août, l’Espace des sciences est ouvert du mardi
au dimanche, de 14 h à 19 h. Nouvelles animations dans
les salles, nouveaux films : découvrez toute notre
programmation de l’été. ■
Rens.➜ www.espace-sciences.org

Le film sera prochainement sur le site de l’Espace des sciences.

22

234/JUILLET-AOÛT 2006

Nicolas Guillas

DR

le collège Saint-Yves de Mordelles (35) n’a pas failli
au programme. Mais plutôt que de dispenser le
cours habituel, le directeur de l’établissement,
M. Blot et le professeur de SVT, Marie-Line Mauduit,
ont décidé d’intégrer le sujet dans un itinéraire de
découverte. Principalement financé par le Conseil
général d’Ille-et-Vilaine, le projet prend alors l’allure de la création
d’un film intitulé : “T’as de beaux œufs tu sais !”. Encadrés par
Michel Bouchet, médiateur à l’Espace des sciences, et Vincent
Melcion, un réalisateur professionnel indépendant, en relation avec
le centre de ressources et d’études audiovisuelles de l’Université
Rennes 2, les élèves se lancent donc dans l’aventure.
“L’année a commencé par un travail de recherche documentaire et d’écriture,
que les élèves ont trouvé un peu long”, raconte Marie-Line Mauduit.
D’ailleurs, ils avouent eux-mêmes que ce travail ne les a pas
passionnés. “La motivation est revenue au moment du tournage ! Mais je
voulais leur montrer que faire un film ne veut pas simplement dire tenir une
caméra.” Les douze collégiens se sont donc improvisés acteurs,
accessoiristes, preneurs de son, illustrateurs..., enchaînant avec
brio dialogues en direct, en voix off, mises en scène et expériences
scientifiques, sous l’œil attentif de Sébastien Gervaise, de la Ligue
de protection des oiseaux (LPO). Résultat : un film de 10 minutes
presque digne d’un travail de professionnels.
Qu’ont retenu les jeunes apprentis de cette aventure ? A-t-elle
suscité des vocations scientifiques ou cinématographiques ? Il est
encore trop tôt pour le dire. Mais en visionnant le making off du film,
leur plaisir de le réaliser est palpable. Et ça, c’est déjà beaucoup ! ■

Nicolas Guillas

Le film sur la reproduction des oiseaux réalisé par des
élèves de cinquième d’un collège d’Ille-et-Vilaine, encadrés
par l’Espace des sciences, a été projeté, dans la salle de
conférences des Champs Libres, le 22 juin dernier.
L’aboutissement d’un projet d’une année.

Jusqu’à fin août, les enfants
jouent avec le temps
Comment fabriquer son cadran solaire ? Tout l’été, des
activités sur le temps sont proposées aux jeunes de 7 à
12 ans. Pour participer, répondre au questionnaire publié,
tous les vendredis, dans l’édition rennaise de Ouest-France. ■

www.espace-sciences.org

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