Nanosciences, La Bretagne change de dimensions
JUIN 2007/3€
R e c h e r c h e e t i n n o v a t i o n e n B r e t a g n e n°244
Un Américain revient sur la côte
30 ans après la marée noire
À Rennes, les jeunes chercheurs
se font des films !
Les blattes, entre vies
solitaire et sociale
éditorial
Sciences Ouest est rédigé et édité par l’Espace des sciences, Centre de culture scientifique technique et industrielle (Association)
■ Espace des sciences, Les Champs Libres, 10, cours des Alliés, 35000 Rennes - nathalie.blanc@espace-sciences.org - www.espace-sciences.org - Tél. 02 23 40 66 66 -
Fax 02 23 40 66 41■Président de l’Espace des sciences : Paul Trehen. Directeur de la publication :Michel Cabaret. Rédactrice en chef: Nathalie Blanc. Rédaction: Christophe
Blanchard, Céline Duguey, Nicolas Guillas, Alice Vettoretti. Comité de lecture : Louis Bertel (télécommunications), Gilbert Blanchard (biotechnologies-environnement),
Philippe Blanchet (sciences humaines et sociales), Jean-Claude Bodéré (géographie), Bernard Boudic (information et communication), Daniel Boujard (génétique-biologie),
Michel Branchard (génétique-biologie), Alain Hillion (télécommunications), Jacques Lenfant (informatique), Gérard Maisse (agronomie), Christian Willaime (physique-chimiematériaux).
Abonnements : Marion Romain, tél. 02 23 40 66 40, marion.romain@espace-sciences.org. Publicité : AD Media - Alain Diard,
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Finistère et d’Ille-et-Vilaine ■ Édition : Espace des sciences. Réalisation : Pierrick Bertôt création graphique, 35510 Cesson-Sévigné.
Impression : TPI, 35830 Betton. Tirage du n°244 : 5 000 ex. Dépôt légal n°650 ISSN 1623-7110
MICHEL CABARET,
Directeur de l’Espace des sciences
Le défi des
nanosciences
En repoussant toujours plus loin
les limites de l’infiniment petit,
les chercheurs arrivent aujourd’hui
à fabriquer des objets et des
matériaux avec autant de précision
que la nature quand elle construit
une cellule ou un organe !
Au-delà de l’infinité d’applications
qui en découlent, ces perspectives
posent aussi de grandes questions,
d’ordre toxicologique, éthique,
philosophique..., dans lesquelles
scientifiques, mais aussi citoyens,
doivent être impliqués.
La Bretagne a sa carte à jouer
dans ce nanomonde ; ce dossier
vous en donne un aperçu.
Communiquer, cela s’apprend tôt,
comme peuvent en témoigner les
dix-huit groupes de doctorants,
qui ont relevé le défi de réaliser
des courts métrages sur leurs
sujets de thèse, dans le cadre d’un
festival organisé pour la première
fois à Rennes ; ou bien encore
cet étudiant qui a écrit un article
sur ses travaux sur les blattes,
le modèle d’étude sociologique
de demain ! Enfin, ce mois-ci,
le chercheur étranger est un
Américain, qui, près de 30 ans
après le naufrage de l’Amoco Cadix,
revient sur les côtes bretonnes.
Bel été avec l’Espace des
sciences ! ■
Toutes les archives de Sciences Ouest sur Internet en accès gratuit➜ www.espace-sciences.org
Augel
En bref....................................................................................................................... 4/5
Actualité
1er festival du Très Court Métrage de vulgarisation scientifique
à Rennes .................................................................................................................. 6/7
Laboratoire
Les blattes : un autre modèle social chez les insectes.................................. 8
Dossier
Parlez-vous nano ? ......................................................................................................9
La marche en avant des nanosciences .................................................. 10/11
Nanosciences : la Bretagne est dans la course .................................. 12/13
Utilisation des nanoparticules dans le domaine de la santé ........ 14/15
Les tissus et les emballages de demain s’inventent à Lorient...... 16/17
Pour en savoir plus.................................................................................................. 17
Grand angle
30 ans après la marée noire, un Américain revient
sur la côte bretonne................................................................................................ 18
L’actualité de l’Espace des sciences ................................................................ 19
Agenda.............................................................................................................. 20/21
DR
3 244/JUIN 2007
Couverture : schéma de la structure de tubes en carbone
multifeuillets (CNRS photothèque/Annick Loiseau).
14
sommaire
6/7
16
8
DR - Nicolas Guillas - Victor Roullier
eenn bbrreef..f. ...
4 244/JUIN 2007
■Du côté des laboratoires
Un appareil pour suivre
le regard
■ En visionnant
un site Internet ou
un autre document
électronique, quel trajet suit notre
regard ? Une question à laquelle les
chercheurs du CRPCC(1) peuvent
répondre depuis l’acquisition d’un
appareil d’enregistrement des mouvements
oculaires, qui utilise des rayons
infrarouges et une caméra haute définition.
Ce nouvel outil permet de mesurer
le temps de recherche des informations
dans un document, afin de mettre en
évidence les difficultés de lecture ou de
compréhension. Les données collectées
sont utilisées pour améliorer l’ergonomie
de sites Internet ou de documents
pédagogiques électroniques.
L’appareil profite également aux travaux
plus fondamentaux de l’équipe, sur la
connaissance des processus cognitifs
liés à la lecture et à l’apprentissage,
comme par exemple le temps de traitement
d’une information ou la stratégie
de consultation d’un document et ses
conséquences sur l’apprentissage.
Rens.➜Éric Jamet, eric.jamet@uhb.fr
www.uhb.fr/sc_humaines/crpcc/
Un nouveau sondeur
pour la Thalassa
■ La Thalassa, navire
océanographique de
l’Ifremer, vient de s’équiper d’un
sondeur multifaisceaux, utilisé dans
le repérage et l’étude des bancs de
poissons. Résultat d’une collaboration
entre l’Ifremer de Brest et le groupe
norvégien Simrad, leader mondial dans
le domaine des sondeurs de pêches
scientifiques, ce nouvel équipement
permettra d’élargir la zone de prospection
(jusqu’à 90° sous le navire) et
ainsi de compenser les mouvements
du bateau, mais également d’obtenir
des images 3D, avec une résolution plus
fine. La Thalassa devient ainsi le premier
navire scientifique européen équipé
d’une plate-forme acoustique alliant
sondeur monofaisceau multifréquences
et sondeur multifaisceaux.
Rens.➜Valérie Mazauric
(acoustique sismique),
valerie.mazauric@ifremer.fr
Laurent Berger
(ingénierie des logiciels embarqués),
laurent.berger@ifremer.fr
Les Tic à l’international
■ Officialisé le 19 avril, le groupement
d’intérêt scientifique SIScom(2)
rassemble, autour des sciences et
technologies de l’information et de la
communication, dix établissements de
recherche : CNRS, GET/ENST Bretagne,
ENS Cachan, Inria, Insa de Rennes,
Supélec, Université de Bretagne occidentale,
Université de Bretagne sud,
Université de Rennes 1 et Université
Rennes 2. Ce groupement a pour
objectif de renforcer la visibilité et l’attractivité
de la Bretagne à l’international,
par l’organisation de grandes manifestations
scientifiques, la mutualisation
de plates-formes techniques et l’accueil
de chercheurs et doctorants étrangers. Il
devrait également permettre aux établissements
concernés de répondre aux
futurs appels à projets européens dans
les meilleures conditions. Le Gis SIScom
sera signé en juillet, après la création du
Pres Bretagne(3) qui regroupe les universités
et écoles d’ingénieurs de Bretagne.
Rens.➜claude.labit@irisa.fr
Un colloque qui a la pêche !
■ Du 3 au 8 juin, le
8e Symposium de physiologie
de la reproduction des poissons,
organisé par l’Inra, a rassemblé à Saint-
Malo 320 scientifiques venus de plus
de trente pays différents. Durant ce
colloque de
référence, organisé
tous les
quatre ans, de
nombreuses
espèces étaient
à l’honneur :
des anguilles,
qui ne sont
capables de se reproduire qu’après une
longue nage, à la morue, espèce dont
les stocks naturels ont considérablement
diminué, en passant par le thon
rouge, dont on vient de réaliser les
premières fécondations contrôlées. Ces
avancées en recherche fondamentale
trouvent aussi un écho en écotoxicologie
et en aquaculture.
Rens.➜Yann Guiguen,
yann.guiguen@rennes.inra.fr,
http://www.rennes.inra.fr/isrpf/
La recherche rennaise
sur le cancer récompensée
■ Le Prix Raymond Rosen de la Fondation
pour la recherche médicale, qui
récompense des travaux sur le cancer et
sa guérison, a été remis cette année à
Michel Philippe. À la retraite depuis fin
2006, ce professeur de l’Université de
Rennes 1 et de l’Institut universitaire
de France travaillait au sein de l’Institut
de génétique et développement de
Rennes, dirigé par Claude Prigent
(UMR 6061 CNRS - Université de
Rennes 1). Ses travaux dans l’équipe
“Mécanismes cellulaires et moléculaires
régulés par les protéines kinases”
portaient sur l’étude du développement
embryonnaire chez le xénope, un
crapaud d’Afrique du Sud (photo cidessus).
Ce modèle biologique lui a
permis d’identifier plusieurs gènes,
présents aussi chez l’homme, impliqués
dans la division cellulaire.
Aujourd’hui, des firmes pharmaceutiques
recherchent des molécules
susceptibles d’inhiber ces gènes, et
donc de servir de base pour un traitement
du cancer. Jean-Pierre Tassan a
aujourd’hui repris la direction de cette
équipe.
Rens.➜Claude Prigent,
tél. 02 23 23 46 89,
claude.prigent@univ-rennes1.fr
■Les actus de Bretagne Environnement
■ Pollutions marines : les PME intégrées dans un réseau de R&D
européen ■ Les Bretons sont plus exposés au cancer du poumon
à cause du radon ■ Coquillages : pêche interdite dans plusieurs
secteurs du Morbihan ■ La géologie inscrite au patrimoine
national■Le goémon régresse en Bretagne ■En baie d’Audierne,
on protège les nichées de gravelots à collier interrompu
➜ www.bretagne-environnement.org/quoideneuf/en_bref/
Les ormeaux d’élevage
gagnent du terrain
■ Trois ans après sa création, l’entreprise
finistérienne France Haliotis(4)
termine la phase de mise au point expérimentale
de son élevage d’ormeaux.
Elle vend aujourd’hui aux restaurateurs
(au Georges V à Paris notamment) des
ormeaux “cocktail” : des individus
de 4 cm, âgés de
3 ans. L’entreprise
a pour objectif de
s’étendre sur dix
hectares supplémentaires,
afin de
coupler à l’écloserie
un élevage
d’ormeaux plus
âgés (5 ans, soit
7 cm environ) et
de s’ouvrir aux
marchés français et international. Les
créateurs de France Haliotis se tournent
également vers les ostréiculteurs désireux
d’élargir leur activité.
Rens.➜www.francehaliotis.com
Des circuits imprimés
plus fins
■ Basée à Perros-Guirec, la société
Sn Peci(5), spécialisée dans la fabrication
de circuits imprimés, s’est dotée
d’une salle blanche et d’un équipement
d’imagerie laser, grâce au soutien du
Conseil régional de Bretagne. Avec
ces nouveaux outils, la société sera en
mesure de graver des pistes plus fines
sur ses circuits imprimés : 50 microns
contre 120 microns auparavant. Grâce à
ces équipements, l’entreprise envisage
de se diversifier en se tournant vers des
marchés plus technologiques, comme
la Défense ou l’aéronautique.
Rens.➜Joël Moguen,
tél. 02 96 49 80 20,
www.snpeci-22.com
Sylvain Huchette,
créateur de
France Haliotis.
DR
■Du côté des entreprises
DR DR
DR
DR
5 244/JUIN 2007
■Les échos de l’Ouest
L’UBO change de tête
■ Pascal Olivard est élu
président de l’Université de
Bretagne occidentale. À
41 ans, ce docteur en électronique,
directeur de l’UFR
Sciences et techniques,
succède à Jean-Claude Bodéré pour
cinq ans. L’UBO rassemble plus de
18 000 étudiants sur trois sites (Brest,
Quimper et Morlaix) et compte quatre
UFR : Médecine et sciences de la santé,
Droit économie et gestion, Lettres et
sciences humaines, Sciences et techniques.
Rens.➜www.univ-brest.fr
Ouest-genopole® :
un nouveau président
■ Le 24 mai dernier, Gérard
Maisse a été élu président de
Ouest-genopole®, succédant
pour un an à Gilles Salvat, directeur
de l’Afssa(6) de Ploufragan. À la
tête du centre Inra de Rennes depuis
septembre 2003, Gérard Maisse devient
le cinquième président de ce groupement
d’intérêt scientifique qui compte
quelque 2 000 collaborateurs, dont
800 chercheurs travaillant au développement
de la génomique et de la postgénomique
dans quatre domaines : mer,
agronomie, santé et bio-informatique.
Rens.➜Gérard Maisse,
gerard.maisse@rennes.inra.fr,
www.ouest-genopole.org
Le Brestois Paul Tréguer
à l’honneur
■ Paul Tréguer a été nommé
Chevalier de la Légion d’honneur,
au titre du ministère de l’Éducation
nationale, de l’Enseignement supérieur
et de la Recherche. Ancien directeur
de l’IUEM(7) et professeur émérite de l’Université
de Bretagne occidentale, Paul
Tréguer a été décoré par André Lespagnol,
vice-président du Conseil régional
de Bretagne, chargé de l’enseignement
supérieur et de la recherche.
Rens.➜www.univ-brest.fr/IUEM
Les doctorants s’affichent
en public
■ Le 22 mai dernier, les
Champs Libres ont accueilli
pour la deuxième année
consécutive les étudiants en
thèse en formation au CIES(8)
grand Ouest. Quarante d’entre eux
avaient été sélectionnés pour présenter
un poster sur leurs travaux de recherche.
Douze ont été soumis à la sélection
finale. C’est Alexandre Roquain de l’université
du Maine qui a eu la faveur du
jury d’étudiants avec son poster sur la
poétique du temps dans le théâtre de
Lope de Vega, auteur espagnol du
XVIIe siècle, tandis que le jury de professionnels
a récompensé Fabien Lotte en
thèse à l’Insa de Rennes pour son travail
sur les interfaces de communication
entre cerveau et ordinateur. Un exercice
de vulgarisation scientifique félicité par
Jacques Carpentier, professeur de Tic à
l’Université Rennes 2, lors de la remise
des prix.
Rens.➜Jacques Carpentier,
jacques.carpentier@uhb.fr ,
http://sge.univ-bretagne.fr/cies2007
Bio-Connexion réussie
■ La première Bio-Connexion
de l’Ouest s’est déroulée à
Nantes le 21 mai dernier.
Organisées depuis un an par Info veille
Biotech(9) dans plusieurs villes de France,
les soirées Bio-Connexion sont destinées
à favoriser les échanges entre les
acteurs des biotechnologies, dans une
ambiance informelle et conviviale, et
peuvent être précédées de rendez-vous
d’affaires. À Nantes, les 65 participants
ont été séduits par cette nouvelle
formule qui s’est révélée riche en
rencontres et en échanges fructueux. Le
rendez-vous, organisé en partenariat
avec Ouest-genopole®, devrait devenir
annuel et se tenir à Rennes en 2008.
Rens.➜Christelle Hays, Ouestgenopole
®, tél. 02 23 23 45 85,
christelle.hays@ouest-genopole.org
20 ans de greffe de moelle
osseuse
■ Le Centre hospitalier
universitaire (CHU) de
Rennes et l’Établissement
français du sang (EFS)
Bretagne ont fêté le vingtième
anniversaire de la première greffe
de moelle osseuse à Rennes. Depuis
1987, ce sont plus de 1 500 patients
qui ont été pris en charge au CHU pour
bénéficier d’une telle greffe. Aujourd’hui,
le CHU et l’EFS veulent rappeler l’importance
du recrutement de nouveaux
volontaires. En effet, trouver un donneur
n’appartenant pas à la famille mais ayant
des caractéristiques génétiques et tissulaires
suffisamment proches du malade
reste rare. La Bretagne est la troisième
région de France, après Rhône-Alpes et
Île-de-France, pour le nombre d’inscriptions
au fichier de donneurs. L’objectif
pour ces prochaines années est d’en
recruter 1 000 nouveaux par an.
Rens.➜www.dondemoelleosseuse.fr
L’UE participe à la création d’une base de données
mondiale sur toutes les formes de vie sur Terre
■ Connaître les espèces existantes, savoir où et comment elles vivent, comment
elles interagissent, nous aident à mieux connaître les risques qui menacent la
biodiversité et les comportements à adopter pour la protéger. L’UE apportera
sa contribution au projet SpeciesBase de création d’une base de données sur les
espèces, en collaboration avec des scientifiques des États-Unis, d’Australie,
du Brésil, d’Inde et d’Afrique du Sud. Cette initiative fait suite à la réunion
ministérielle du G8 sur la biodiversité, qui s’est tenue à Postdam en mars 2007.
SpeciesBase constituera pour les scientifiques une source d’information
précieuse sur les rythmes de croissance, la fertilité, la tolérance environnementale
et les données génétiques. Elle fournira également au public des photos, cartes et
informations sur la flore et la faune en plusieurs langues européennes. Les
utilisateurs pourront compléter les informations fournies par les experts grâce à
leurs propres observations. L’institut allemand IFM-Geomar de Leibniz assurera la
coordination du projet SpeciesBase qui s’appuiera sur l’expérience concluante de
FishBase (www.fishbase.org), système d’information biologique sur
les poissons qui compte deux millions de visiteurs par mois et des
citations régulières dans des publications scientifiques.
Plus d’informations ➜http://ec.europa.eu/research/iscp/index.cfm
Rens.➜Euro Info Centre Bretagne au 02 99 25 41 57 ou eic@bretagne.cci.fr
■Du côté de l’Europe
■À lire Les coups de coeur de la Bibliothèque de Rennes Métropole
(1) Le CRPCC, Centre de recherches en psychologie, cognition et communication est une unité de recherche de
l’Université Rennes 2. (2) SISCom : Sciences de l’information et de la communication au service des télécommunications
et de leurs applications. (3) Le Pres Bretagne, Pôle de recherche et d’enseignement supérieur, rassemble les
quatre universités bretonnes et cinq écoles d’ingénieurs : Agrocampus Rennes, ENS Cachan, ENSCR, ENST-B et Insa.
Lire l’article “l’Université européenne de Bretagne est en marche” dans le n°240 de Sciences Ouest - février 2007
sur www.espace-sciences.org (4) Lire l’article “Le savoir-faire australien en Bretagne” dans le n°213 de Sciences
Ouest - septembre 2004 surwww.espace-sciences.org (5) Sn Peci : Société nouvelle Perros express circuits imprimés.
(6) Afssa : Agence française de sécurité sanitaire des aliments. (7) Lire le n° 242 de Sciences Ouest - avril 2007,
consacré aux dix ans de l’IUEM (Institut universitaire européen de la mer) sur www.espace-sciences.org (8) Le Centre
d’initiation à l’enseignement supérieur forme les moniteurs, étudiants en thèse qui assurent les travaux pratiques
et dirigés pour les licences et masters. (9) Info Veille Biotech édite une lettre d’information et gère un site Internet
d’information et de relais entre les acteurs des biotechnologies : www.info-veille-biotech.com DR
DR DR
DR
DR
Pesticides : révélations sur un scandale français
■ Depuis 1945, l’industrie des pesticides n’a cessé de s’imposer
en France, au point qu’aujourd’hui notre pays détient le triste
record d’utilisation de pesticides par hectare de terre agricole. Or
l’exposition à ces produits a des conséquences sanitaires graves,
comme la multiplication des cancers et desmaladies neurologiques,
et certains font déjà des parallèles, en termes d’impact sur la santé publique,
entre le dossier des pesticides et celui de l’amiante. Les auteurs de cet ouvrage
montrent la collusion des pouvoirs publics avec le secteur industriel, fort de ses
lobbies, tout en donnant des exemples de gestion durable et respectueuse de
notre santé. ➜ Fabrice Nicolino, François Veillerette, Paris : Fayard, 2007.
SF : la science mène l’enquête
■ Astrophysicien au Commissariat à l’énergie atomique (CEA)
et chroniqueur d’une rubrique scientifique dans la revue de
science-fiction Bifrost, Roland Lehoucq analyse de grands
thèmes de la science-fiction avec les outils de la physique :
pourra-t-on aller au centre de la Terre, voyager dans le temps, explorer un trou
noir, atteindre les étoiles, ou encore, dans un univers à combien de dimensions
vivons-nous ? ➜ Roland Lehoucq, Le Pommier, 2007.
Comprendre la physique
■ Ce guide, écrit par un enseignant en collège et lycée, est un outil
pédagogique réussi. Sous forme de QCM (questions à choix
multiples), chacune des réponses est complétée par “un peu
d’histoire”, un exemple et si nécessaire un schéma. Une façon
ludique d’apprendre ou de réapprendre les bases de la physique, la chimie et
l’astronomie. ➜ Frédéric Borel, Eyrolles pratique, 2007.
Retrouvez ces ouvrages en prêt au troisième étage de la Bibliothèque
de Rennes Métropole, Les Champs Libres - plateau sciences et techniques.
Fayard
Le Pommier
Eyrolles pratique
➜Actualité
6 244/JUIN 2007
Nathalie Blanc
De jeunes chercheurs rennais se sont
mis dans la peau de réalisateurs pour
expliquer leurs travaux de thèse
autrement. Coup de projecteur sur
les participants au 1er festival du
Très Court Métrage de vulgarisation
scientifique.
“Difficile de faire passer une idée en quarante
secondes.” Encore plus d’expliquer ses
travaux de thèse en quatre minutes. C’est
pourtant le défi qu’ont accepté de relever
trente-deux doctorants en participant
au festival “Sciences en cour[t]s”. Dans
l’objectif de projeter leur film à un public
néophyte. Après une première formation
pour avoir des bases d’écriture cinématographique,
les équipes d’un, deux ou trois
jeunes chercheurs ont attaqué la rédaction
des scénarios. Et déjà, les questions affluent.
Le problème est de savoir “ce qu’on dit, ce
qu’on ne dit pas”, entame Nadia, doctorante à
l’Inserm. Pour rendre accessible deux à trois
ans de travail sur une thèse en quelques
séquences, il faut sélectionner les informations.
Mais sur quels critères ? Comme elles
travaillent sur des sujets différents, Adeline
et deux de ses collègues, également en
thèse à l’Inserm, ont choisi de présenter la
vie d’un doctorant, sous la forme d’un
journal télévisé plutôt original : Biosciences
news, le journal qui ne s’arrête pas à ta blouse ! Pour
cadrer leurs propos, elles ont demandé aux
personnes dans la rue si elles connaissaient
les mots thésard, doctorant... Les réponses
un peu hésitantes les ont confortées dans
leur idée. Claire et Sasse-Fanie, de leur côté,
ont concentré leurs efforts pour séduire les
spectateurs avec leurs travaux sur l’ischémie
du foie - interruption de l’apport en oxygène
due à un arrêt de l’irrigation sanguine de
l’organe -, sans pour autant les effrayer !
Doit-on mentionner les expérimentations
sur des rats ? Peut-on filmer un vrai foie ?
Scène 1, première...
Une véritable réflexion donc, avant d’empoigner
caméra, perche de son et mandarine
- spot d’éclairage - pour traduire en
images des sujets souvent abstraits pour les
non-initiés. À cet instant les rôles changent.
Les doctorants, s’ils maîtrisent des notions
très complexes liées à leurs spécialités,
découvrent l’univers du cinéma et ses aléas.
Météo capricieuse, cadrage trop large...
L’équipe d’Adeline, qui a tourné sur le
plateau de TV Rennes, a pu voir l’envers du
décor qui apparaît sur nos écrans. “C’est un
peu stressant de se retrouver sur un plateau”,
avoue-t-elle. Heureusement les apprentis
réalisateurs ont pu bénéficier du soutien de
leurs collègues. Omar, Julien et Marie-Laure
avaient besoin d’une voix off pour la vache
en peluche, mascotte de leur film sur le lait.
Dix-huit personnes ont répondu au casting
organisé au sein de leur laboratoire ! Même
les directeurs de thèse se sont montrés
curieux. Et ne se sont pas offusqués de
l’imagination déployée par leurs étudiants :
marionnettes, salle de classe improvisée en
salle d’opération, gant de cuisine déguisé
en enzyme. Comme le confirme Julien, c’est
généralement “le côté ludique (qui) a été choisi”
pour faire passer le message. Avec parfois
l’impression de se “trahir ” car si les images
utilisées expriment bien l’idée générale,
elles ne traduisent pas toujours de façon
exacte le contenu détaillé des travaux des
chercheurs. “C’est dur de vulgariser”, confie
Omar. Une expérience enrichissante,
malgré la fatigue du tournage, vite oubliée
dès lors que le montage est terminé et le
film prêt à être diffusé. ■ C.D.
Dans les coulisses du tournage
Cinq minutes pour convaincre
1er festival du Très Court Métrage
Contacts➜Sasse-Fanie Mbatchi, tél. 02 99 54 37 37,
sasse-fanie.mbatchi@univ-rennes1.fr
➜OmarMekmene, tél. 02 23 48 53 48,
omar.mekmene@rennes.inra.fr
Perche de son, éclairage, météo capricieuse, les apprentis réalisateurs ont découvert un autre univers.
Changement
de décors,
le laboratoire
de recherche
se transforme
en salle
d’opération et
les étudiants
en acteurs.
DR
7 244/JUIN 2007
Le Diapason(1) a fait salle comble à
l’occasion de la remise des prix du
festival “Sciences en cour[t]s”, le
vendredi 25 mai. Une occasion pour
le public d’échanger avec de jeunes
doctorants dans une ambiance conviviale.
Plus de trois cents spectateurs impatients
de découvrir les courts métrages réalisés
par de jeunes chercheurs... L’événement
mérite d’être souligné ! Une fois le public
installé, bulletin de vote en main, les projections
démarrent. Pour chacun des films une
case à cocher : vous avez aimé un peu ?
Beaucoup ? Passionnément ? À la folie ? Afin
d’élire son préféré. Les premières images
apparaissent et le public réagit, enthousiaste.
Et pour cause. Entre la vache en
peluche qui commente les recherches sur le
lait et la série Urgence version catastrophe qui
illustre des travaux sur le foie, l’humour et
les références à la télévision (enquêtes policières,
parodies d’émissions) avaient le beau
rôle dans les quinze films en compétition.
Mission réussie
“Qu’y a-t-il donc de difficile dans la recherche ?”,
demande un spectateur, entre deux
sessions de films. La question prouve à elle
seule la réussite du festival ! En apportant
des réponses claires au public, les doctorants
poursuivent la vulgarisation. Un exercice
qui les oblige “à prendre du recul, à lever la
tête du guidon”, affirme l’un d’entre eux. À se
demander “est-ce que ça sert vraiment à quelque
chose ?” “Expliquer notre travail simplement nous
permet de comprendre notre sujet autrement, de
ne pas se limiter au titre compliqué.” Ce titre,
c’est l’un des seuls indices dont Bertrand
Fortin, président de l’Université de
Rennes1, dispose lorsqu’il doit donner son
accord pour une soutenance de thèse. Pas
toujours facile à comprendre... Mais ce soir,
il l’affirme, c’était “un bonheur absolu” de voir
l’enjambée réalisée par ces doctorants vers
le grand public. Bonheur partagé par les
jeunes chercheurs, pour qui la récompense
est “la réaction de la salle.”
Deuxième édition
Au terme de cette soirée, rythmée par les
interventions de trois membres d’une
troupe de théâtre d’improvisation, le public
et un jury de professionnels ont décerné
chacun un prix aux réalisateurs. Deux
récompenses attribuées à Natacha Motisi,
du laboratoire Bio3P(2) de l’Inra, alias
“Wonder Moutarde”. Dans son film sur les
effets bénéfiques de cette plante contre les
champignons qui s’attaquent aux betteraves,
elle a su trouver l’équilibre entre
humour et explications scientifiques. Un
parallèle qu’elle employait déjà pour expliquer
sa thèse à ses proches.
Le succès de cette soirée donnera-t-il
envie à d’autres doctorants de passer
derrière la caméra pour l’édition 2008 ? Ce
qui est sûr, c’est qu’elle occupe déjà l’esprit
des organisateurs. ■ C.D.
(1) Le Diapason est le centre culturel de l’Université de Rennes 1.
(2) Bio3P : Biologie des organismes et des populations appliquée à la
protection des plantes.
Le festival remplit la salle
Les stars du court métrage scientifique
se dévoilent
Une importation réussie
Né à La Rochelle en 1999, à l’initiative
d’étudiants en thèse, le festival a
été importé à Rennes et rebaptisé
“Sciences en cour[t]s”. C’est Nicomaque,
une fédération d’associations
de doctorants et de jeunes chercheurs
qui l’a pris en charge. Émeric Sevin,
membre de cette fédération et responsable
- motivé - de l’organisation,
nous parle de “Sciences en cour[t]s”...
Sciences Ouest : Comment avez-vous
“recruté” les réalisateurs ?
Émeric Sevin : Nous avons lancé un appel à
candidature en novembre. Nous sommes
allés à la rencontre des doctorants de
Rennes pour présenter le projet et leur
projeter les meilleurs films du festival de
La Rochelle. Dix-huit
équipes ont répondu.
On était un peu surpris
mais très contents d’en
avoir autant pour une
première édition ! Au
départ, on aurait voulu
que ce soit plus équilibré
entre sciences
expérimentales, majoritaires, et sciences
humaines un peu en retrait. Mais finalement,
c’est représentatif des effectifs des
différentes écoles doctorales.
S.O. : Concrètement, comment s’est passée
la réalisation ?
E.S. : L’association Nicomaque a organisé
deux formations. Une axée sur l’écriture
d’un scénario, la deuxième pour apprendre
aux étudiants à manipuler le matériel. Un
peu comme un TP, en une après-midi, ils
ont tourné un petit film tous ensemble. Ces
formations sont intégrées au cursus des
étudiants. Et elles étaient assurées par un
professionnel de l’audiovisuel, Vincent
Melcion, qui a aussi réalisé les montages.
Pour le matériel, l’association a investi dans
une caméra et le centre de ressources et
d’études audiovisuelles de Rennes 2 nous a
prêté le reste. Pour cette première édition,
on s’est vraiment donné les moyens ! ■
Propos recueillis par Céline Duguey
Contacts➜Émeric Sevin, tél. 02 23 23 49 80,
emeric.sevin@univ-rennes1.fr
➜Nicomaque, www.nicomaque.org
de vulgarisation scientifique
“Sciences en cour[t]s”
continue
De nouvelles projections sont
prévues, notamment lors du Festival
des sciences aux Champs Libres, en
octobre prochain. ■
Plus d’informations sur le site
➜www.nicomaque.org/projets/tcm
Émeric Sevin.
Céline Duguey
L’ensemble des
réalisateurs étaient
présents sur la scène
lors de la remise
des prix pour
répondre aux
questions du public.
Nathalie Blanc
➜Laboratoire
8 244/JUIN 2007
Et si les blattes pouvaient nous en
apprendre plus sur l’évolution et le
fonctionnement des sociétés d’insectes
? C’est la question que pose
aujourd’hui une équipe de chercheurs
du laboratoire d’éthologie, à Rennes.
80% ! C’est la part que constituent les
insectes au sein de la biodiversité
animale. Ils sont présents dans quasiment
tous les milieux et, quand ils ne sont pas
solitaires, peuvent vivre en sociétés très
complexes dont les niveaux d’organisation
ont longtemps fasciné les hommes. Ce
sont par exemple les cas bien connus des
sociétés de fourmis et d’abeilles, où la
reproduction est réservée à une poignée
d’individus et l’ensemble des tâches de
maintenance du nid assuré par le reste de
la colonie. Depuis longtemps, ces sociétés
complexes ont retenu l’attention des
chercheurs, mais qu’en est-il des espèces
présentant des formes de socialité intermédiaires
entre vies strictement solitaire et
hautement sociale ?
Une mauvaise réputation
C’est la question à laquelle cherchent
à répondre les membres de l’équipe
“grégarisme entre vie solitaire et vie sociale”
du laboratoire Eve(1) à l’Université de
Rennes 1, à travers l’étude d’insectes
qui nous sont familiers mais pourtant
souvent négligés : les blattes. Malgré leur
mauvaise réputation, ces habitants de nos
villes, qui se regroupent le jour dans des
abris sombres qu’ils ne quittent que la nuit
pour explorer leur environnement à la
recherche d’eau et de nourriture, offrent de
nombreuses opportunités à l’étude de la
socialité.
Évitement de l’inceste
“Dans le cadre de ma thèse, je m’intéresse plus
particulièrement à l’influence que peut avoir le
groupe social sur la physiologie et le comportement
des individus, comme, par exemple, l’exploitation
des abris ou des sources de nourriture, explique
Mathieu Lihoreau. J’étudie également l’influence
de certains choix individuels tels que le
choix du partenaire sexuel, sur l’organisation et le
fonctionnement des groupes.”
Dans les groupes de blattes, où les individus
sont fortement apparentés, un mécanisme
appelé reconnaissance de parentèle
permet aux différents membres de déterminer
leurs liens de parenté et ainsi d’éviter
les accouplements consanguins entre frères
et soeurs, qui peuvent avoir des conséquences
néfastes sur la descendance. Cette
reconnaissance se fait à travers un signal
chimique individuel : deux blattes portant
des signaux très proches sont alors très
apparentées.
Une approche globale
“L’analyse du comportement fait de plus en plus
souvent appel à des concepts et des techniques
empruntés à l’écologie, la physique et la chimie.
Une fois que la perception de messages olfactifs
entre les individus est mise en évidence, une
analyse chimique permet d’identifier les molécules
porteuses de l’information. Enfin, pour valider les
résultats, le signal est reconstitué à partir de
produits chimiques de synthèse, puis son effet est
testé sur le comportement des individus.”
Ces travaux de recherche fondamentale
ont pour intérêt majeur de participer à une
compréhension plus globale de l’évolution
et du fonctionnement des sociétés chez
les insectes. Mais l’enrichissement des
connaissances sur des espèces, souvent
considérées comme nuisibles pour
l’homme, peut également participer au
développement de nouveaux outils de
contrôle des populations. ■
Cet article a été écrit par Mathieu Lihoreau,
doctorant au laboratoire d’éthologie à
l’Université de Rennes 1 et en formation au CIES(2)
Des insectes familiers mais négligés
Les blattes : un autre modèle social
chez les insectes
Un “caresseur” de blattes
Ce dispositif expérimental un peu complexe est une
“réalisation maison”. “Je l’ai mis au point pour tenter de mieux
comprendre le fait que, chez les blattes, l’isolement d’une larve
pendant plusieurs jours induit un stress violent et ralentit sa
vitesse de développement.”
Avec une plume actionnée par un moteur, le “caresseur”
de blattes permet de reproduire sur un individu isolé les
stimulations tactiles entre les membres d’un groupe.
“Dans chacune des boîtes, je teste des conditions différentes : une
larve isolée ; une larve isolée avec une plume inerte ; une larve
isolée avec une plume en rotation ; une larve dans un groupe de
Mathieu Lihoreau. congénères.” ■
Nathalie Blanc
Un mâle (à gauche) et une femelle (à droite)
Blattella germanica en position opposée durant
l’accouplement. Les femelles stockent le sperme et
l’utilisent périodiquement pour féconder les vagues
successives d’oeufs produits durant toute leur vie.
Contact➜Mathieu Lihoreau, tél. 02 23 23 58 13,
mathieu.lihoreau@univ-rennes1.fr,
http://umr6552.univ-rennes1.fr
(1) Le laboratoire Eve (Éthologie, évolution, écologie) est une UMR
CNRS/Université de Rennes 1. (2) La diffusion de la culture scientifique et
technique est entrée officiellement au programme de la formation des
futurs maîtres de conférences. Écrire un article dans Sciences Ouest fait
partie des projets proposés aux moniteurs en formation au Centre
d’initiation à l’enseignement supérieur (CIES) du grand Ouest.
DR
DR
Les étudiants du CIES ont présenté des posters sur leurs travaux de recherche aux Champs Libres le 22 mai dernier - Voir brève p. 4-5.
Aujourd’hui, l’homme peut voir et modifier l’infiniment petit. L’une des
conséquences est l’apparition, dans notre langue, des mots “nano” ! Ce
préfixe, qui vient du grec nannos “nain”, divise par un milliard “l’unité dont il
précède le nom(1)”. Les nanoparticules sont des atomes “regroupés en paquets
(nanoparticules, nanopoudres) ou assemblés en structures (nanotubes, nanocouches)”,
selon Dominique Luzeaux et Thierry Puig(2). Les “nanotechnologies”, en donnant
notamment naissance à des “nanomatériaux”, sont à la base des “nanosciences.”
Ce champ pluridisciplinaire implique “aussi bien la chimie, la physique, la biologie
que les sciences de l’information et la science des matériaux”, selon le comité
d’éthique du CNRS, qui définit les nanosciences comme “l’étude des phénomènes
et la manipulation de matériaux aux échelles atomiques, moléculaires et
macromoléculaires, où les propriétés diffèrent significativement de celles observées à plus
grande échelle.”
Mais cette transformation de la matière et du vivant, à l’échelle nanométrique,
est-elle une nouveauté ? Non, estime le Comité national d’éthique(3), qui cite
“la molécule d’ADN, dont la largeur est de quelques nanomètres, manipulée de manière
extrêmement fine depuis plus de 40 ans par des techniques totalement indépendantes
des nanotechnologies, et toute une série de médicaments ou de marqueurs biologiques
fabriqués depuis longtemps par la chimie” ! La vraie actualité “à l’origine du
nanomonde”, c’est plutôt la réduction de dispositifs millimétriques jusqu’à l’échelle
nanométrique, par exemple les puces électroniques miniaturisées, ou bien la
construction de nanosystèmes complexes à partir d’atomes ou de molécules.
La nanoBretagne
Nous vivons déjà dans ce nanomonde, riche en promesses (p. 10), où les
chercheurs veulent renforcer les échanges avec les citoyens pour éviter les
peurs irrationnelles (p. 11). En Bretagne, plus d’une centaine de chimistes et
physiciens évoluent dans les nanosciences (p. 12). Ce dossier Sciences Ouest
donne un petit aperçu de leurs recherches - ils viennent de découvrir comment
faire des nanotubes de façon “naturelle” (p. 13), inventent des nanoparticules
que les biologistes plongent au coeur des cellules (p. 14), font avancer la
nanomédecine (p. 15) ou imaginent des textiles intelligents et de nouveaux
plastiques (p. 16 et 17). Ces exemples ne sont pas exhaustifs. D’autres
chercheurs conçoivent par exemple des nanomatériaux dans l’électronique et
les télécommunications. Pour une vision complète de la “nanoBretagne”,
rendez-vous sur les pages Web du Centre de compétence en nanosciences
Nord Ouest(4). Et pour mieux approcher ce monde, visitez quelques sites Web
incontournables (p. 17). ■ N.G.
(1) D’après la définition du Petit Robert. (2) Dans leur livre À la conquête du nanomonde, publié en mars 2007. (3) Comité consultatif
national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé. (4) À l’adresse www.iemn.univ-lille1.fr/cnanono/Poster-Bretagne.pdf
Parlez-vous
nano?
CNRS photothèque/Annick Loiseau 9
244/JUIN 2007
10 244/JUIN 2007
Dossier
Les changements nés des nanosciences
se répercuteront... à grande
échelle. Des objets du quotidien se
dopent déjà aux nanomatériaux et les
enjeux économiques s’annoncent
énormes.
“Les nanosciences ne sont pas un effet de
mode. C’est une révolution scientifique !”
Yves Grohens(1) est l’un des chercheurs
bretons familiers des nanotechnologies.
“Au 19e siècle, nous avons commencé à voir les
cellules avec le microscope. Aujourd’hui, nous
voyons leurs composants individuels. À cette
échelle, aucune recherche n’a jamais été faite. La
nanoscience est une science de rupture, avec un
côté un peu aventurier.” Les chercheurs impliqués
sont très optimistes, tout comme le
ministère délégué à la Recherche, qui
prophétise la naissance d’un “nanomonde”,
où les nanomatériaux donneront naissance
à des “ordinateurs plus performants, des
moyens de communication plus rapides,
des traitements médicaux plus efficaces, un
environnement plus propre, un cadre de vie
plus agréable(2).”
700 produits sur le marché
Dans son rapport récent sur les nanosciences,
le Comité consultatif national
d’éthique modère cette euphorie ambiante,
en soulignant qu’elles n’ont pas révélé
“l’existence d’un pan invisible de la réalité.” Elles
seraient plutôt “une discipline qui se présente
comme une science, alors qu’elle est pour l’instant
essentiellement une avancée remarquable de
nature technologique. D’où la discordance qui
surgit entre la perception du public et ce qui est
proposé sur le marché.” Effectivement, les
nano-objets sont déjà présents autour de
nous : outre les applications en microélectronique,
“il existe déjà 700 produits de la vie
quotidienne utilisant des nanoparticules : des
cosmétiques, des bétons de revêtement de certains
bâtiments, des vélos, des voitures, des réfrigérateurs...”,
rappelait le 7 novembre 2006 à
l’Assemblée nationale Éric Gaffet, de
l’Affset(3). Au total, 1400 types de nanoparticules
sont commercialisés dans le monde.
L’avenir économique de ce nanomonde
est assuré : “On imagine à peine les enjeux, car
le bouleversement est énorme, résume le scientifique
rennais Denis Morineau(4). C’est un
domaine extrêmement compétitif, avec des retombées
économiques dans les télécoms, le stockage et
le transfert d’information, la médecine, les matériaux
intelligents et l’optique.” À l’échelle
mondiale, 10 milliards d’euros ont été
investis, en 2005, en recherche et développement.
Et le chiffre d’affaires est estimé à
1 000 milliards de dollars, en 2015. La
bataille va donc faire rage. “Les États-Unis ont
choisi les nanotechnologies pour asseoir leur leadership
mondial au cours des vingt prochaines
années”, alertait récemment Philippe Martin,
de la Commission européenne(5). L’Europe
est aussi dans la course : le 7e Programme
cadre de recherche et développement
déboursera 3,5 milliards d’euros pour
financer les nanotechnologies.
225 projets “nanos”
En France, où 200 laboratoires mènent
des recherches en nanosciences, cet axe est
une priorité du CNRS(6) depuis la fin des
années 90, en concertation avec le ministère
de la Recherche, le CEA(7) et la DGA(8).
En mars dernier, l’Agence nationale de la
recherche (ANR) a reçu 225 réponses,
portées par un millier d’équipes de
recherche, à son appel à projets annuel
“Nanosciences et nanotechnologies”.
Depuis 2005, 145 projets “nanos” ont ainsi
été financés par l’ANR, qui note que ce
programme a reçu “une forte réponse de la
communauté scientifique.” Mais le volet
“Impact” des nanotechnologies, qui était
proposé dans cet appel, pour développer
les recherches “aspects éthiques et sociétaux,
sanitaires, risques des nanotechnologies pour la
santé et l’environnement”, en plus des recherches
fondamentales et appliquées, n’a reçu
que 4 candidatures sur 225 ! “Il n’y a pas eu
de réponses massives, mais c’est normal car c’est la
première année”, explique Louis Laurent, de
l’ANR. La révolution est en marche, mais elle
ne mesure pas encore ses conséquences ! ■
N.G.
(1) Lire p. 16. (2) “À la découverte du nanomonde” (lire p. 17). (3) Agence
française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail.
Téléchargeable à l’adresse http://www.assemblee-nationale.fr/12/pdf/
rap-off/i3658.pdf. (4) Lire p. 12. (5) Lors de l’audition publique sur les
nanotechnologies, le 7 novembre 2006 à l’Assemblée nationale. (6) Centre
national de la recherche scientifique. (7) Commissariat à l’énergie atomique.
(8) Délégation générale pour l’armement.
Les recherches se multiplient
La marche en avant
des nanosciences
11 244/JUIN 2007
Les nanoparticules qui posent des questions
Des chercheurs sensibles
aux débats citoyens
L’éventuelle toxicité de certaines
nanoparticules inquiète. Le CNRS et
l’Office parlementaire d’évaluation
des choix scientifiques et technologiques
veulent renforcer le dialogue
entre les chercheurs et les citoyens,
pour rétablir la confiance.
Les nanosciences sont en plein boom...
mais peu de recherches concernent
leurs effets et leurs risques. Dans un avis
récent(1) sur les nanosciences et nanotechnologies,
le Comité d’éthique notait qu’en
2005 “0,4 % seulement des dépenses au niveau
mondial ont été consacrées à la recherche sur les
risques, dont ceux pour la santé” ! Les nanoparticules
soulèvent plusieurs questions. Étant
minuscules, leur surface est importante par
rapport à leur volume(2), ce qui entraîne une
forte réactivité avec les tissus biologiques.
Des membranes de cellules, que l’on croyait
étanches, ne le sont pas ! Des passages de
particules, de carbone ou de dioxyde de
titane ont été observés chez l’animal, à
travers la peau ou vers le système nerveux
central, via le nerf olfactif(3).
Les chercheurs sont prudents
À Rennes, la chimiste Valérie Marchi-
Artzner(4) fabrique justement des nanoparticules
à des fins biologiques. “Si leur coeur,
protégé par des enveloppes de sulfure de zinc,
s’oxyde, les nanoparticules peuvent libérer des ions
toxiques, explique-t-elle. Mais ici, nous travaillons
avec des particules qui restent peu de temps
dans l’organisme. Pour des visées thérapeutiques,
où les temps de résidence ne sont plus de l’ordre de
l’heure, mais de plusieurs jours, l’enveloppe vat-
elle se dégrader ? Des études commencent à se
pencher sur ces questions.” La question de la
toxicité n’est pas absente chez les scientifiques.
“Mais il ne faut pas mettre la charrue
devant les boeufs, tempère Yves Grohens. Les
chercheurs sont prudents et leurs moyens sont
hypercontrôlés. Qu’on les laisse chercher ! Il faut
bien distinguer la recherche et l’industrialisation.”
Bio-implants dans le cerveau
Et d’autres questions font débat. Pour
Pierre Léna qui a présidé, jusqu’en mai
dernier, le comité d’éthique du CNRS
(Comets), “mettre dans le corps humain des
nanocapsules, pour mesurer des paramètres et
échanger des informations avec l’extérieur, cela
ouvre des perspectives thérapeutiques intéressantes.
Mais les bio-implants dans le cerveau
peuvent conduire à des manipulations qu’il faut
regarder attentivement !” En octobre dernier,
le Comets a rendu un avis(5). Il recommande
des dialogues et des débats, entre les chercheurs
et les citoyens. “Les scientifiques ont
leur légitimité, mais leurs recherches ont un impact
sur l’ensemble de la vie sociale. Et les questions de
citoyens doivent être entendues ! Il faut éclairer les
chercheurs sur ces questionnements et montrer que
la science ne se prononce pas sur ce qu’il est juste de
faire, ou ce qui est injuste. S’il y a un désaccord, ce
sera au pouvoir politique de trancher.”
Les chercheurs sont-ils ouverts à la
discussion ? “Depuis quatre ans, nous avons
mesuré une grande soif des chercheurs, surtout des
jeunes, vis-à-vis des questions éthiques, poursuit
Pierre Léna. Ils s’embarquent dans leur doctorat,
de physique ou de biologie, ils sont très performants...
mais n’ont pas nécessairement les outils
de pensée philosophique, épistémologique, pour
entrer dans le dialogue éthique.” C’est pour cela
qu’une première “École CNRS d’éthique” a
été organisée sur ce thème, à Grenoble, en
mars. “Le dialogue fut très riche entre chercheurs
de différents horizons, juristes et philosophes. Le
succès de cette école incitera sans doute le Comets à
la renouveler localement.”
La clef du paradis
Et comment obtenir la confiance des
citoyens ? Le sénateur des Côtes-d’Armor
Claude Saunier commence ce mois-ci, pour
l’Office parlementaire d’évaluation des
choix scientifiques et technologiques(6), une
enquête de six mois sur les nanotechnologies.
“Des scientifiques américains souhaitent
greffer des nano-instruments dans les muscles ou le
système nerveux pour augmenter les capacités
humaines. Les perspectives de cette superhumanité,
dopée par la technologie, sont infinies d’un
point de vue éthique !” Après avoir rencontré
les responsables du CNRS et du CEA et
s’être intéressé à la façon dont le projet
Minatec(7), à Grenoble, a suscité des interrogations
locales, il estime qu’il faut “trouver
le moyen pour éviter les réactions d’hostilité de la
part des citoyens et, à l’inverse, les scientifiques
doivent faire un effort de réflexion sur les conséquences,
dans la société, de leurs découvertes.”
Une centaine de spécialistes, chercheurs
et industriels, seront consultés pour ce
rapport, qui sera remis au gouvernement en
juin 2008 “avec l’espoir que le ministre intégrera
cette analyse et en fera un axe de son action.” ■
N.G.
(1) Avis n° 96 “Questions éthiques posées par les nanosciences, les
nanotechnologies et la santé”, 1er février 2007. (2) Le rapport surface/volume
augmente d’un facteur 10 lorsque la dimension est divisée par 10. (3) Selon le
toxicologue Patrick Brochard, membre du Comité de la prévention et de la
précaution. Lire le document de référence “Nanotechnologies, nanoparticules :
quels dangers, quels risques ?” réalisé par le CPP, téléchargeable à l’adresse
www.ecologie.gouv.fr/IMG/pdf/ Nanotechnologies_juin_2006.pdf (4) Lire
p. 14.(5) Téléchargeable sur www.cnrs.fr/fr/presentation/ethique/comets/
publis.htm (6) Ce groupe de 16 députés et 16 sénateurs se réunit “dans un
climat qui n’est pas dominé par les clivages politiques.” (7) Pôle d’Innovation et
d’expertise pour les micro et nanotechnologies.
Contacts➜Comité d’éthique du CNRS,
Christiane Bouchard, christiane.bouchard@cnrs-dir.fr
Claude Saunier, tél. 02 96 60 46 05,
c.saunier@senat.fr
Les études sur l’impact
environnemental des
nanoparticules se
développent. L’éventuelle
toxicité des nanotubes
de carbone va ainsi être
étudiée, pendant trois ans,
par des chercheurs de
Toulouse et Bordeaux (CNRS,
Inserm, Université de
Toulouse). Des amphibiens
seront mis en contact avec
des suspensions de
nanotubes, pour étudier
leur toxicité aiguë
(mortalité, modifications
comportementales) et leur
génotoxicité (altération
du patrimoine génétique). CNRS Photothèque/Flahaut Emmanuel, Gauthier Laury
12 244/JUIN 2007
Dossier
Attirer les chercheurs, s’associer avec d’autres régions
Nanosciences : la Bretagne est dans
la course
Les nanosciences prennent de l’ampleur
en Bretagne. Plus de 100 physiciens
et chimistes s’y consacrent et la
Bretagne s’associe à d’autres régions
pour atteindre la taille critique. La
recherche va y gagner, les étudiants
aussi.
Depuis cinq ans, les recherches en
nanosciences se renforcent en
Bretagne. Notre région compte 125(1) chercheurs
en “nano”. Les premières Journées
nanosciences de Bretagne, organisées l’an
dernier, confirment cette montée en puissance.
Mais notre région n’est pas en pôle
position : l’Île-de-France compte 1 250 chercheurs
dans ce domaine et 60 unités de
recherche en Rhône-Alpes sont branchées
“nano”. Pour faire le poids, la Bretagne s’est
associée, en 2005, aux autres régions de
l’Ouest, du Poitou-Charentes au Nord-Pasde-
Calais dans le Centre de compétence
“C’nano Nord-Ouest”.
585 chercheurs
“Si nous voulons être compétitifs, il faut
regrouper les compétences, car ce domaine émergent
est clairement interdisciplinaire, souligne
Denis Morineau, chercheur à l’Institut de
physique de Rennes et correspondant du
C’nano pour la Bretagne. Le C’nano Nord-
Ouest, qui réunit 585 chercheurs, favorise les
échanges entre les équipes et met les moyens en
commun.” Ce partage est important, car
travailler à l’échelle nano, manipuler des
atomes ou des molécules, sonder des
surfaces, cela demande des infrastructures
et du matériel rares, qu’il s’agisse de “salles
blanches”, pour réaliser des nanostructures,
ou de microscopes high-tech.
La mise en commun des moyens se
décline aussi à l’échelle régionale. Un groupement
d’intérêt scientifique entre les
équipes de Rennes, Brest, Lorient et
Lannion (voir carte) est en préparation.
Dans la capitale bretonne, les chercheurs
de l’Institut de physique de Rennes et du
laboratoire Sciences chimiques de Rennes
s’associent autour du projet Nanosoft(2), qui
prendra corps dans un bâtiment de 2000 m2,
dont la construction démarrera en 2008. Un
signe extérieur de l’expansion de la physique
rennaise ! Dédié aux nanosciences, il réunira
50 physiciens et chimistes : sept projets
scientifiques communs sont déjà prévus.
“La Bretagne a une place à prendre sur certains
sujets nano, en s’appuyant sur ses compétences
historiques sur les hétérostructures, et sur l’émergence
d’activités autour des nanomatériaux «soft»,
estime Denis Morineau. Depuis quelques
années, il y a de plus en plus de collaborations
entre physiciens et chimistes bretons. Le climat est
très favorable. Simultanément, notre région attire
des chercheurs, comme le professeur Bruno Bêche,
qui confortent l’activité nano.”
Un master nanosciences
Mais il faut aussi penser aux futurs chercheurs
: les étudiants ! C’est la deuxième
mission du C’nano. En septembre 2008, un
master 2 “Nanosciences” va ouvrir, avec des
enseignements répartis dans tout l’Ouest.
“En Bretagne, nous n’avons pas cette formation et
les étudiants bretons vont à Grenoble ou à Paris,
souligne Denis Morineau. Si l’on ne crée pas
de master en nanosciences, dans cinq ans, nous
n’aurons plus d’étudiants : nous aurons perdu !”
L’originalité de ce master sera de fédérer les
compétences d’une dizaine d’universités.
Pour les travaux pratiques, la “centrale
nationale de technologie” de Lille, épaulée
par la “centrale de proximité de Rennes”,
auxquelles s’adosse le C’nano, seront
idéales. “Cette organisation à l’échelle interrégionale
est novatrice, souligne Ronan Lefort,
responsable du projet de master, pour l’université
de Rennes 1. Nous le montons en
concertation étroite avec le ministère. C’est pour lui
un laboratoire d’essai pour des formations européennes
qui ne sont plus rattachées à une seule
université.” Dans la course aux nanos, la
taille critique, c’est important ! ■ N.G.
(1) Chercheurs, enseignants-chercheurs, doctorants et postdoctorants.
Estimation du C’nano. (2) Nanosoft fait partie du projet Prin2tan (Pôle
régional interdisciplinaire en élaboration et ingénierie de matériaux
innovants et nanomatériaux), inscrit au contrat de plan État-Région
2007-2011.
Brest Lannion
Rennes
Lorient
En Bretagne, 125 chercheurs en nanosciences travaillent dans 8 laboratoires, au sein de 3 universités
et 4 écoles d’ingénieurs. Pour en savoir plus : www.cnanono.org
DenisMorineau
et Ronan Lefort
renforcent
les liens entre
les chercheurs
et les étudiants
bretons en
nanosciences.
Contacts➜DenisMorineau, tél. 02 23 23 69 84,
denis.morineau@univ-rennes1.fr
➜Ronan Lefort, tél. 02 23 23 69 07,
ronan.lefort@univ-rennes1.fr
Institut de physique de Rennes
(CNRS, Université de Rennes 1)
Sciences chimiques de Rennes
(CNRS, Université de Rennes 1, Insa, ENSCR)
Laboratoire de magnétisme de Bretagne
(CNRS, Université de Bretagne occidentale)
Laboratoire de rhéologie de Brest
(Université de Bretagne occidentale)
Laboratoire des polymères,
propriétés aux interfaces et
composites (Université
de Bretagne sud)
Laboratoire Fonctions optiques
pour les télécommunications (CNRS,
Université de Rennes 1, Insa de Rennes,
Enssat de Lannion, ENST de Brest)
Nicolas Guillas
Dans trois universités et
quatre écoles d’ingénieurs
13 244/JUIN 2007
La découverte d’un chercheur rennais
Des nanotubes de verre
qui grandissent... tout seul
Des chercheurs rennais ont montré
que l’on peut construire des nanotubes
de verre, de manière “infinie”,
à partir d’une molécule biologique.
Cette découverte devrait donner
naissance à de nouveauxmatériaux.
L’homme n’est pas le seul à produire du
verre. Dans les océans, des algues
minuscules, mais aussi des éponges, font
du verre à partir de silice. Des organismes
fabriquent des carapaces pour se protéger,
ou même des fibres en verre qui conduisent
la lumière jusqu’à leurs neurones. Mais
comment font-ils, sans faire monter la
température à 600 °C, sans modifier la pression,
sans comprimer les matériaux ? Ce
phénomène naturel étonnant sera mieux
compris grâce à la trouvaille d’une équipe
du laboratoire GMCM(1) de l’Université de
Rennes 1.
En mélangeant deux solutions à température
ambiante, l’une avec de la silice,
l’autre avec une molécule biologique, le
chercheur Franck Artzner a obtenu... des
nanotubes en verre. La molécule est une
petite protéine, un peptide, utilisée contre
la maladie du gigantisme, et commercialisée
par le laboratoire Ipsen. Drôle d’idée
de prendre un médicament pour faire des
nanotubes ! Cette découverte est liée au
parcours de Franck Artzner. En 2000, à la
faculté de pharmacie de Paris, il étudiait ce
peptide. En 2003, avant d’arriver au GMCM,
il observe que cette protéine, dans l’eau,
forme spontanément des nanotubes. “Au
niveau nano, il y a un enjeu important : fabriquer
des objets minuscules, qui s’assemblent tout seul et
qui ont une taille reproductible, explique Franck
Artzner. Avec ce peptide nous avions le moule, il ne
nous restait plus qu’à déposer le verre, pour faire
quelque chose de dur.”
Comme un building
En 2006, les chercheurs réussissent à
marier la silice avec le peptide. “Au fur et à
mesure que le tube se forme, il facilite même le
dépôt de silice ! Et ce dépôt facilite la croissance du
tube.” C’est un peu comme un building,
mais d’un diamètre de 24,6 nanomètres et
long de 10 microns, dont l’armature en fer
entraîne le coulage du béton et réciproquement
! Cet “auto-assemblage” est lié
à l’électrostatique : les atomes de silice
(1 nm) sont chargés négativement, tandis
que le peptide (2 nm) est chargé positivement.
“Il n’y a pas de limite physique à la taille
du moule, contrairement aux autres méthodes
pour produire des nanotubes. Et comme ces nanotubes
en verre se fabriquent spontanément, on
peut en faire une infinité, n’importe où, dans des
milieux très petits.”
Ces travaux, qui viennent d’être publiés(2),
vont permettre de mieux comprendre
comment le verre est fabriqué, dans la
nature. Mais surtout, ils ouvrent la voie à la
fabrication de nouveaux matériaux nanométriques.
“Nous pouvons, par exemple, faire
des fibres optiques toutes petites, de 25 nm de
diamètre ! Nous avons ouvert un champ nouveau,
car l’on peut jouer sur le mécanisme d’échafaudage
et prendre d’autres matériaux, comme le fer,
l’or ou l’argent, plutôt que la silice.” En outre,
qu’il s’agisse de transport d’électrons ou de
magnétisme, cette découverte pourrait
avoir des applications en électronique. ■
N.G.
(1) GMCM : Groupe matière condensée et matériaux. Site Web :
www.gmcm.univ-rennes1.fr. (2) Nature Materials, juin 2007.
Contact➜Franck Artzner,
franck.artzner@univ-rennes1.fr
Franck Artzner a trouvé une solution pour fabriquer
des nanotubes d’une manière simple et spontanée.
E. Pouget
Nicolas Guillas
0,1μm (100nm) 1μm
Les nanotubes de verre
vus au microscope électronique.
Nicolas Guillas
14 244/JUIN 2007
Dossier
La chimiste rennaise Valérie Marchi-
Artzner assemble des nanoparticules
pour les biologistes : elles s’accrochent
aux cellules, comme des balises
Argos, et révèlent la mécanique des
processus vivants.
Depuis quelques années, l’imagerie du
corps humain a fait des bonds spectaculaires,
grâce à des traceurs lumineux
injectés dans le corps. Ils permettent de
visualiser l’anatomie... mais les processus
moléculaires restent invisibles. Aujourd’hui,
pour observer les cellules qui vivent, se
déplacent, se divisent ou échangent des
informations, les biologistes disposent de
nouveaux traceurs high-tech : les nanomatériaux.
En pénétrant à travers les tissus
vivants, ils permettent d’obtenir des images,
d’une très haute résolution, de l’intérieur de
notre corps.
À l’Université de Rennes 1, la chimiste
Valérie Marchi-Artzner et son équipe fabriquent
ces nanoparticules. Les “cristaux de
sélénure de cadmium” sont des sphères,
60 fois plus petites qu’un globule rouge.
“Ces cristaux ont une très forte fluorescence,
pour très peu d’atomes, résume Valérie Marchi-
Artzner. Un cristal contient entre 1 000 et 10 000
atomes, pour une taille de 1 à 5 nanomètres. Et
nous pouvons moduler la fluorescence par la taille.”
En ajoutant une pincée d’atomes, la petite
sphère brillera ainsi en bleu, quand son
diamètre est de 2 nanomètres, en vert
(3 nm) ou en rouge (5 nm). Cela permet de
voir plusieurs phénomènes à la fois, comme
la division cellulaire ou l’assemblage de
protéines, avec un simple rayon ultraviolet.
Pour que la particule atteigne une cellule,
à un endroit précis, elle est enrobée d’une
coquille “personnalisée”. “En greffant chimiquement
des molécules sur la surface des cristaux,
ils deviennent solubles dans l’eau et, surtout, nous
les fonctionnalisons. C’est-à-dire qu’ils intégreront
sélectivement une membrane de cellule, ou une
protéine.” D’autres marqueurs existent déjà
dans le commerce. Ce sont des nanoparticules,
mais leur problème est d’être... trop
gros ! “Leur taille est de 20 à 30 nanomètres. Ce
sont des boulets ! Nous cherchons à diminuer la
taille de ces nano-objets, jusqu’à 10 nanomètres,
en gardant leur solubilité et leurs fonctionnalités.”
Car si la coquille est trop “épaisse”, la fluorescence
est moins bonne.
Ces nanosondes, également appelées
“quantum dots”, servent aux biologistes,
pour suivre le fonctionnement des
protéines.
À l’intérieur du neurone
En collaboration avec Maxime Dahan, de
l’École normale supérieure, l’équipe de
Valérie Marchi-Artzner a montré le ciblage
de protéines membranaires dans la paroi
cellulaire. Les nanocristaux permettent de
comprendre le rôle des protéines dans la
transmission d’information, de neurone à
Valérie Marchi-Artzner
fabrique des
nanocristaux pour
des applications
en biologie.
Les chimistes fabriquent des
nanoparticules pour les biologistes
Des balises Argos
plongées dans les cellules
La couleur des nanoparticules varie en fonction de leur taille, de un à cinq nanomètres.
Victor Roullier
15 244/JUIN 2007
Les physiciens appliquent
les “nanos” au vivant
Vers une nouvelle façon
de détecter les
cellules cancéreuses
Combiner les propriétés des tissus
biologiques et la manipulation de
nanoparticules magnétiques dans le
domaine biomédical, c’est le défi
relevé par des physiciens brestois.
Les perspectives ouvertes par la nanomédecine
sont extrêmement prometteuses.
Ce nouveau champ de recherche permettra,
d’ici quelques années, de mieux diagnostiquer
les cancers, voire de les soigner. “La
présence d’une tumeur dans l’organisme peut
être détectée par une modification du champ
magnétique au sein des matériaux biologiques”,
explique Jacek Gieraltowski, codirecteur du
LMB(1), ce laboratoire brestois qui conjugue
les propriétés de la physique du magnétisme
avec celles des nanotechnologies. Le
principe consiste à concentrer de manière
non invasive et ciblée des nanoparticules
magnétiques dans les tissus à traiter et à
les détecter ensuite à l’aide d’une imagerie,
non pas radioactive, mais magnétique.
Une technique moins traumatique
En collaboration avec des partenaires
internationaux et locaux(2), les physiciens
brestois ont élaboré deux prototypes de
capteurs particuliers qui serviraient à
détecter ce regroupement de nanoparticules.
La précision de cette nouvelle technologie
permettra, dans un avenir proche, de
mieux localiser les zones malades et d’envisager
des traitements moins traumatiques
pour les patients. En plus, “les moyens traditionnels
d’imagerie comme les IRM, par exemple,
coûtent plusieurs centaines de milliers d’euros.
Alors que les capteurs ultrasensibles de nouvelle
génération utilisant des nanofils magnétiques que
nous produisons désormais sur place, ou des nanoparticules
que nous commençons à appliquer
in vitro, ne coûteraient que quelques centaines
d’euros !”, précise Jacek Gieraltowski. En
attendant, l’engouement suscité par les
recherches de son laboratoire a permis de
décrocher un financement pour les travaux
de deux de ses doctorants. ■ C.B.
(1) LMB : Laboratoire de magnétisme de Bretagne, FRE CNRS 2697. (2) Des
Mexicains, des Japonais, des Polonais, mais aussi des Parisiens, des
Normands et, à Brest, le Laboratoire Service de la médecine nucléaire du
CHU, le Laboratoire de traitement de l’information médicale (Latim,
U650 Inserm) et le laboratoire de chimie, électrochimie moléculaire et
chimie analytique de l’UBO (LCEMCA, UMR CNRS 6521).
Contact➜Valérie Marchi-Artzner,
tél. 02 23 23 56 48,
valerie.marchi-artzner@univ-rennes1.fr
Contact➜Jacek Gieraltowski, tél. 02 98 01 62 27,
gieral@univ-brest.fr
Abbas Ghaddar,
Saïda Nabily,
deux étudiants
en thèse
au laboratoire
de magnétisme
de Bretagne,
à Brest.
Christophe Blanchard
neurone. “Sur cette image(1) (voir ci-dessus),
chaque point rouge est une nanoparticule, dont
nous suivons le mouvement à l’intérieur du
neurone. Pourquoi a-t-elle un temps de résidence
plus long dans telle zone ? Nous obtenons des
informations sur la dynamique de déplacement
du récepteur, dans le neurone, auquel est fixé
chimiquement le cristal.” Un neurone mesure
10 microns, un cristal est 1000 fois plus
petit, mais sa lumière suffit à le repérer.
Les nanocristaux servent aussi à suivre la
circulation de médicaments dans le corps.
Dans le cadre de la lutte contre le cancer, en
collaboration avec un laboratoire pharmaceutique,
Valérie Marchi-Artzner commence
un programme de marquage d’antitumoraux.
Les nanoparticules permettent de
déceler l’action de certaines drogues potentiellement
anticancéreuses, testées actuellement
chez des souris. “L’idée est de suivre le
chemin suivi par ces drogues. Vont-elles bien cibler
les tumeurs ? Certaines candidates vont bien s’y
fixer... mais aussi s’accumuler dans le foie ou un
autre organe !” Les chimistes ont d’autres
idées d’utilisation de ces nanoparticules
fluorescentes, notamment les coupler avec
des nanoparticules magnétiques(2), “pour
guider les nanocristaux où on le souhaite, avec un
aimant !” Et ces nano-objets ont d’autres
applications en biologie, mais également
dans le domaine des matériaux optiques. ■
N.G.
(1) Cette photo de neurone a été reproduite pour son aspect
pédagogique. Sans être liée directement aux activités du laboratoire
rennais, elle illustre l’une de ses activités. Elle a été réalisée, avant cette
collaboration, par l’équipe de Maxime Dahan. (2) Lire article ci-contre.
Les nanocristaux
(en rouge)
permettent
d’observer les
protéines du
système nerveux.
M. Dahan LKB/CNRS et S. Lévi BCS / Inserm
16 244/JUIN 2007
Dossier
Le laboratoire L2Pic participe à un
projet de textile intelligent. Grâce à des
nanoparticules dispersées dans leurs
fibres, ces tissus réagiront à leur environnement,
par exemple à la température
ou à la présence de gaz. Ils
devraient intéresser les domaines de la
sécurité, du handicap.
Le textile de demain ne sera pas seulement
souple ou imperméable. Avec
des nanotubes de carbone au coeur de
ses fibres, il pourra chauffer quand il fait
froid, assister nos mouvements, ou nous
prévenir des dangers : en somme, devenir
intelligent ! L’Europe encourage ces recherches,
car la fabrication des textiles “techniques”
n’est pas facilement délocalisable au
Maghreb ou en Asie. Le programme européen
Inteltex, coordonné par la start-up
belge Nanocyl, spécialiste des nanotubes
de carbone, associe le laboratoire L2Pic(1)
de l’Université de Bretagne sud à Lorient,
7 autres laboratoires et 16 entreprises en
Europe. L’objectif est d’inventer des textiles
détecteurs de risques. “Nous voulons réaliser
des fibres textiles qui répondent à des sollicitations
extérieures, résume Jean-François Feller, du
L2Pic. Par exemple, sur la combinaison d’un
pompier, une fibre peut informer lorsque la température
de son corps dépasse une certaine valeur,
que sa combinaison est déchirée où qu’il entre dans
une zone où il y a des vapeurs toxiques.”
L’idée consiste à disperser des nanoparticules,
en les connectant électriquement,
dans une “matrice” polymère. C’est-à-dire
dans un ensemble de macromolécules
synthétiques et de nanofilaments enchevêtrés,
à l’image du coton et de la viscose, qui
sont des polymères naturels et artificiels.
“La première étape, pour obtenir un matériau
intelligent, est de le rendre conducteur du courant
électrique, explique Jean-François Feller. Il
peut alors devenir sensible, par exemple à un changement
de température.” Son groupe cherche
à faire circuler un courant de deux volts à
travers un tissu. “Les nanoparticules transmettent
le courant. Mais quand il y a une élongation
du tissu, due par exemple à la température, ou
quand une molécule de vapeur gonfle le polymère,
ces nanocharges se séparent de plus de 5 nanomètres.
Les électrons ne peuvent plus sauter d’une
nanocharge à l’autre : le courant est interrompu !”
Métiers à tisser
Ce textile ultramoderne sera filé sur des
métiers à tisser standards. Les contraintes
mécaniques très fortes, lors de cette fabrication,
sont prises en compte dans la
recherche. “La difficulté, c’est qu’au cours du
filage, les nano-objets s’orientent dans la direction
du fil de polymère... et risquent de ne plus être en
contact électrique !” Le groupe de Jean-
François Feller développe une stratégie
pour maintenir les connexions. “Mais il y a
des soucis à chaque étape et ce n’est pas gagné.”
En plus, les nanocharges ne sont pas
dispersées dans un seul polymère... mais
sept ! Ils ont chacun des propriétés intéressantes,
pour obtenir de bonnes caractéristiques
d’élongation, de sensibilités à la
vapeur d’eau ou aux vapeurs toxiques... Et
les mélanges de certaines matrices polymères,
c’est un peu comme l’huile et l’eau,
ce n’est pas instantané !
Pour ce programme européen, les chercheurs
lorientais s’intéressent à la sensibilité
du textile à la température et aux
vapeurs ; des scientifiques allemands s’attellent
à la dispersion des nanocharges ; les
nanoparticules, des nanotubes de carbone,
sont produits en Belgique ; des chercheurs
anglais sont spécialistes des questions
d’élongation, car la fibre doit rester extensible
; et des tests d’abrasion sont menés
par les scientifiques italiens “pour savoir si les
nanoparticules sont arrachées et si cela présente un
danger pour la santé” - le premier test est
négatif. Aujourd’hui, des précurseurs de ce
textile existent déjà. Mais il s’agit en
général de peinture “sensible” déposée à la
surface des fibres... et c’est très fragile à
cause des frottements. Ce nouveau textile
n’intéressera pas seulement les pompiers,
mais plus largement les domaines de la
sécurité et du handicap, ainsi que les militaires.
Les premières démonstrations aux
entreprises sont prévues en 2010. ■ N.G.
(1) Laboratoire des polymères propriétés aux interfaces & composites.
UPRES 2592 Université de Bretagne sud. Site Web : http://www.univubs.
fr/l2p
Contact➜Jean-François Feller, tél. 02 97 87 45 84,
jean-francois.feller@univ-ubs.fr
Ce petit détecteur de gaz, présenté par
Jean-François Feller, sera intégré dans la fibre
textile des combinaisons de pompiers.
Les tissus de demain s’inventent à Lorient
Des vêtements piqués de nanoparticules
Nicolas Guillas
DES SITES À VISITER
L’expo nano de la Cité des sciences
➜ www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/
expositions/nanotechnologies/index.html
Articles très accessibles, animations
en ligne, débats retransmis en vidéo : une
source d’information très riche sur les
nanotechnologies.
À la découverte du nanomonde
➜ www.nanomicro.recherche.gouv.fr/
nanomonde/
Un minisite
pédagogique du
ministère délégué
à l’Enseignement
supérieur et
à la Recherche.
Nanotechnologies et santé
➜ www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosnano/
Le dossier Sagasciences du CNRS
s’adresse à tous les publics.
Les nanosciences en France
➜ www.cnrs.fr/mppu/cnano.htm
Le tour d’horizon des centres de
compétences en nanosciences.
DES DOCUMENTS
À TÉLÉCHARGER
À la découverte du nanomonde
➜ www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/
brochure/nanomonde.pdf
Un document
pédagogique
de référence, en
36 pages illustrées.
L’avis du comité d’éthique du CNRS
➜ www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/
brochure/nanomonde.pdf
Enjeux éthiques des nanosciences et
nanotechnologies (12 oct. 2006). À lire,
les huit recommandations pour répondre
aux interrogations du grand public et
d’une partie de la communauté
scientifique face aux nanotechnologies.
Le rapport du Comité national
d’éthique
➜ www.ccne-ethique.fr/francais/start.htm
Cliquez sur “Liste des avis” puis sur “n° 96”
pour lire ce document de 19 pages,
également très accessible (7 mars 2007).
Le débat à l’Assemblée nationale
➜ www.assemblee-nationale.fr/12/rap-off/
i3658.asp
Ce compte-rendu de 139 pages est un
document de référence. Toutes les
questions en cours sont abordées par des
spécialistes d’horizons divers. (7 nov. 2006).
UN LIVRE ET UNE EXPO
■ À la conquête
du nanomonde
a été publié en mars 2007
par Dominique Luzeaux
et Thierry Puig,
aux éditions Le félin.
120 pages, 10,90 €.
■ L’Espace des sciences propose
l’exposition itinérante Nanophysique et
nanosciences. Rendez-vous sur notre site Web➜
www.espace-sciences.org/expos-itinerantes
Contact➜Patrick Le Bozec, tél. 02 23 40 66 46.
Les emballages “nanos”
seront biodégradables
Le laboratoire lorientais s’intéresse
aussi aux plastiques biodégradables.
En les modifiant à l’échelle nanométrique,
ils acquièrent de nouvelles
propriétés : le marché des nouveaux
emballages alimentaires “100 % bio”
s’ouvre à eux.
Les emballages en plastique biodégradables,
on connaît ! Fabriqués à base
d’amidon de maïs, ils apparaissent aux
caisses des commerces. Mais les sacs bio
d’aujourd’hui ont deux défauts. Ils ne sont
pas très solides et, surtout, ils laissent
passer l’oxygène : cela interdit leur utilisation
dans l’emballage alimentaire. Avec
deux autres laboratoires, le L2Pic s’attaque
à ces problèmes. L’idée consiste à ajouter
un minéral, l’argile, “à travers” l’amidon,
pour empêcher l’oxygène de passer. Dans le
cadre d’une collaboration avec la société
Olmix, ce minéral est intimement mélangé
à un extrait d’algues vertes. “Nous voulons
faire des matériaux performants, à partir de matériaux
qui sont tous naturels : de l’amidon de maïs,
un additif qui est de l’argile et, pour que les deux
s’entendent bien, un produit à base d’algue”,
explique Yves Grohens, qui dirige le laboratoire.
L’idée et la mise en oeuvre semblent
simples, car tout le monde connaît le plastique,
l’argile et les algues vertes. “Mais c’est
un mélange très complexe. Quelle est la molécule
active, extraite de l’algue, qui permet de disperser
les nanocharges d’argile dans des matériaux
plastique biodégradables ? Cela demande une
étude scientifique de caractérisation. Et pour voir
comment ce nanocomposite s’organise, nous devons
utiliser des techniques extrêmement puissantes : le
synchrotron de Grenoble et le réacteur nucléaire
du CEA de Saclay.” Composés à partir de
matériaux naturels, ces nouveaux plastiques
répondront à une forte demande en
emballage “100 % développement naturel”.
Les emballages intelligents, en gestation
au L2Pic, pourraient même aller jusqu’à
“changer de couleur pour indiquer que l’aliment
est périmé.” ■ N.G.
Contact➜Yves Grohens, tél. 02 97 87 45 88,
yves.grohens@univ-ubs.fr
Yves Grohens et son équipe inventent des
matériaux composites 100% biodégradables.
Nicolas Guillas
17 244/JUIN 2007
Le mois prochain : Sport et science
Éditions Le félin
DR
DR
DR
Pour en savoir plus
Pour en savoir plus
➜Grand angle
18 244/JUIN 2007
Économiste à l’agence américaine
Noaa(1), l’équivalent français de
l’Ifremer, Norman Meade était de
passage le mois dernier à Brest pour
participer à un colloque consacré aux
enjeux des états de référence du
littoral. Un rendez-vous rempli de
souvenirs pour cet expert international
qui fut chargé d’évaluer, entre
1978 et 1983, les conséquences du
naufrage de l’Amoco Cadiz(2).
Sciences Ouest : Comment avez-vous
été amené à travailler sur la marée noire
de l’Amoco Cadiz ?
Norman Meade : L’agence Noaa m’a
dépêché en Bretagne pour réaliser une
évaluation économique de cette pollution
car, vu l’ampleur de la catastrophe, elle
jugeait que cet évènement représentait
une bonne opportunité pour conduire une
étude grandeur nature et tester la fiabilité
d’un système d’analyse qu’elle souhaitait
mettre en place à l’époque.
S.O. : Comment avez-vous procédé pour
réaliser cette expertise ?
N.M. : Pendant cinq ans - nous ne disposions
pas encore d’Internet ! - j’ai fait des
allers-retours réguliers entre la France et les
États-Unis, pour élaborer, avec les collègues
français, une grille d’analyse fiable,
susceptible d’être réutilisée dans d’autres
catastrophes. Nous avons basé notre estimation
sur les différentes dégradations
constatées et les impacts environnementaux
probables de la marée noire à court et
moyen termes. Nous nous sommes également
penchés sur les effets économiques
que ce naufrage aurait sur le littoral, à
travers les différentes utilisations que la
population pouvait avoir de la côte. Les
secteurs de la pêche et du tourisme ont
subi de plein fouet cette catastrophe. Nous
avons constaté par exemple qu’à l’été 1979,
soit plus d’un an après le naufrage de
l’Amoco Cadiz, certains touristes avaient
décidé de renoncer à passer leurs vacances
dans le Finistère. Les 220 000 tonnes de
pétrole brut déversées sur les côtes
bretonnes n’ont donc pas fait que souiller
les plages ; elles ont également frappé les
imaginations, même celles des Américains,
qui ont été très sensibles à cette pollution !
S.O. : Utilisez-vous toujours le même
type de grille pour expertiser les pollutions
maritimes actuelles ?
N.M. : Depuis l’Amoco Cadiz, notre expertise
s’est affinée mais la démarche de base
demeure la même. En effet, comme j’ai pu
le rappeler durant le colloque auquel j’ai
participé à l’IUEM(3), nous essayons de
définir quels sont les états de référence
permettant de caractériser et de quantifier
les dommages causés par une pollution.
Nous évaluons ce qu’aurait dû être la situation
si la pollution maritime - quelle que
soit sa nature - ne s’était pas produite. Nous
commençons donc par définir comment la
faune et la flore étaient avant pollution :
pour cela, nous misons sur l’interdisciplinarité
en nous appuyant sur des données
fournies par les environnementalistes,
les historiens ou encore les sociologues.
Nous pouvons également procéder à un
inventaire systématique dans une zone
limitrophe - et similaire en termes d’écosystème
- à la zone impactée. Une fois que
l’état des lieux est établi et que la différence
entre ce qui est et ce qui aurait dû être est
bien définie, nous sommes alors habilités,
en tant qu’agence fédérale, à réclamer aux
pollueurs des compensations financières
au nom des contribuables américains dont
nous défendons les intérêts. Nos travaux
servent aussi de cadre à l’application et à
l’évaluation des politiques de protection et
de gestion des espaces côtiers.
S.O. : Près de 30 ans après votre premier
séjour dans le Finistère, comment avez-vous
trouvé la côte ?
N.M. : Je la trouve superbe ! En effet, on ne
voit plus aucune trace de cette pollution.
Comme quoi, malgré la façon irresponsable
dont l’homme se comporte parfois avec la
nature, il faut croire que celle-ci n’est pas
totalement rancunière. ■
Propos recueillis par Christophe Blanchard
(1) Noaa : National Oceanic & Atmospheric Administration. (2) Le pétrolier,
battant pavillon libérien, s’est échoué le 16 mars 1978. (3) IUEM : Institut
universitaire européen de la mer. Le colloque international consacré
aux enjeux des états de référence du littoral était organisé par le
Groupement de recherche aménagement des usages des ressources et
des écosystèmes marins et littoraux : www.gdr-amure.fr
Contact➜norman.meade@noaa.gov
Près de 30 ans après le naufrage...
L’Américain Norman Meade
revient sur la côte bretonne
National Ocean Service, National Oceanic and Atmospheric Administration
En 1978, les côtes bretonnes sont souillées par les 220 000 tonnes de pétrole brut de l’Amoco Cadiz.
Norman Meade. Christophe Blanchard
Espace des sciences
19 244/JUIN 2007
Association Défi
Actualité
L’Espace des sciences pose
sa valise (énergie) à Madagascar
Créée à l’occasion de l’année mondiale de la physique par des scientifiques
de Rennes et Caen, la “valise énergie” a achevé son voyage à Madagascar le
24 juin. Dans cette île où l’électricité fait peu à peu son entrée dans les foyers,
la valise énergie a circulé dans sept villes à l’occasion de la “Semaine
scientifique itinérante”, organisée par quatre associations(1) dont l’ONG
bretonne Défi, qui aide les populations pauvres à se développer par l’éducation
et la formation. En partenariat avec l’Espace des sciences, les bénévoles de
l’association Défi ont présenté les maquettes et expériences de la valise
énergie : la lampe à dynamo pour comprendre la conversion de l’énergie
mécanique en électricité, ou le thermomètre à infrarouge qui mesure la
déperdition d’énergie dans une maison. Plus de
8 000 Malgaches ont pu ainsi faire leurs
propres expériences et réfléchir à ce
sujet d’actualité. ■
Rens.➜ Toutes les informations sur la valise
énergie : Patrick Lebozec, tél. 02 23 40 66 46,
patrick.lebozec@espace-sciences.org
➜ Association Défi : www.associationdefi.org
La nouvelle programmation de l’été
Du 10 juillet au 2 septembre, l’Espace
des sciences se met à l’heure des
vacances avec des horaires spéciaux, une
séance supplémentaire de planétarium,
de nombreux films et des animations
spéciales dans les salles d’exposition.
Au Laboratoire de Merlin, découvrez les
méthodes scientifiques qui se cachent
dans les recettes de cuisine et participez à
la réalisation de desserts surprenants : meringues glacées et sorbets à l’azote !
Inspirées des recettes d’Hervé This, physico-chimiste à l’Inra et auteur d’articles
de gastronomie moléculaire(4), ces expériences culinaires vous mettront l’eau à
la bouche ! ■
➜ Retrouvez toutes les informations pratiques dans la rubrique “Expositions”
de notre site Web www.espace-sciences.org
L’eau inspire
les jeunes artistes
Pour la deuxième édition du concours
d’affiches organisé dans les écoles
d’Ille-et-Vilaine, plus de trente classes ont
réalisé des oeuvres colorées sur le thème de
l’eau. Les lauréats, trois classes des écoles
rennaises Jules-Ferry (CE1), Henri-Wallon
(grande section de maternelle) et de l’école de
Pléguer (CP), ont le plaisir de voir leurs
affiches présentées à l’entrée de l’exposition
“L’eau pour tous” depuis le début du mois. ■
■ Les 22 et 29 juillet/
L’appel de l’eau
Un homme vient du désert, sa valise ensablée
d’une main, une pomme de douche à l’autre.
Il s’interroge sur le périple de l’eau jusqu’au
robinet et nous interpelle sur l’accès à l’eau.
Une pièce d’André Layus, de la Compagnie
AVou DVoir, sur un texte d’Italo Calvino.
Rens.➜ Dans la salle Eurêka, au coeur de l’exposition
“L’eau pour tous”, à 16 h.
■ Le 3 juillet/
Retransmission
en direct !
La conférence d’Hubert
Reeves “Un peu de tourisme
du côté des trous noirs” sera
retransmise en direct dans le hall et au café
des Champs Libres.
Rens.➜ Hall des Champs Libres, à 19 h. Entrée libre
dans la limite des places disponibles.
Exposition
Espace des sciences
Daniel Bideau, professeur émérite
de l’Université de Rennes 1
et créateur de la valise,
explique aux jeunesMalgaches
ce qu’est l’énergie.
www.espace-sciences.org
Concours d’affiches
Conférence
Théâtre
(1) L’Association Lapa Siansa (Palais des sciences en malgache), la Délégation générale de
l’Alliance française à Madagascar, l’Association Tanora Mijoro et l’ONG Défi. (2) Ce prix
récompense chaque année une personnalité, une institution et une oeuvre éminentes dans
le domaine de la culture scientifique, technique et industrielle. (3) Amcsti : Association des
musées et centres pour le développement de la culture scientifique et technique. (4) Lire les
articles publiés dans Sciences Ouest surwww.espace-sciences.org, rubrique “Ressources”.
DR DR
La valise énergie
récompensée
La valise énergie a reçu le Prix Diderot(2)
de l’initiative culturelle à l’occasion du
25e congrès de l’Amcsti(3), le 21 juin à
Océanopolis. Elle est utilisée par les
médiateurs de l’Espace des sciences et a
été présentée à plus de 1 000 collégiens
d’Ille-et-Vilaine en 2006.
Paskal Martin
DR
aaggeennddaa
20 244/JUIN 2007
■Expositions
■Colloques
Jusqu’au 15 juillet/Planète
Cerveau : un monde à explorer
■ Nantes - L’exposition proposée par la
fondation du groupe pharmaceutique
japonais Eisai s’offre un tour de France
dans les Centres hospitaliers universitaires.
Adaptée spécialement à ces lieux
d’accueils, elle offre au grand public
comme aux professionnels de santé un
voyage initiatique au coeur de cet organe
complexe etmystérieux qu’est le cerveau.
Rens.➜www.planete-cerveau.fr
Jusqu’au 26 août/Au-delà
de l’image
■ Rennes - Les
progrès scientifiques
des dernières
années offrent un
regard nouveau sur
les collections de
dessins du musée
des Beaux-Arts de Bretagne. L’exposition
met en avant le travail de recherche sur
lesmatériaux graphiques qui composent
les oeuvres réalisées par le centre de
recherche et de restauration des musées
de France. Visite commentée en langue
des signes le 3 juillet.
Rens.➜museebeauxarts@ville-rennes.fr,
tél. 02 23 62 17 45, www.mbar.org
Jusqu’au 26 août/Machines
agricoles à l’affiche
■ Rennes - Destinées
à convaincre
le paysan de l’intérêt
de la mécanisation,
les affiches
p u b l i c i t a i r e s
vantent les mérites
de la modernisation
des matériels. La machine agricole
est alors présentée magnifiée, en pleine
action dans une campagne idéalisée. En
participant à la modification des mentalités
en milieu rural, l’affiche réussit à
rendre familière la présence des
machines dans les campagnes.
Rens.➜Écomusées du Pays de
Rennes, tél. 02 99 51 38 15,
www.ecomusee-rennes-metropole.fr
Jusqu’au 2 septembre/
Microbes et
vaccins
en questions
■ Laval - Pourquoi
est-on malade ?
Qu’est-ce qu’un
microbe ? À quoi
servent les bactéries ? Comment agit
un vaccin ? Vous trouverez des réponses
en partant à la découverte des microorganismes
avec Juliette, une petite fille
de 10 ans. Des séances d’animations
sont programmées autour de cette exposition.
Rens.➜Musée des Sciences de Laval,
tél. 02 43 49 47 81,
www.ccsti-laval.org
Jusqu’en septembre/La mer
pour mémoire - Archéologie
sous-marine des épaves
atlantiques
■ Saint-Malo - À travers les recherches
menées sur les épaves du Ponant, cette
exposition dévoile l’histoire maritime du
grand Ouest Atlantique.
Rens.➜Musée d’histoire de Saint-
Malo, tél. 02 99 40 71 57.
Jusqu’au 5 novembre/
Les ouvrières
du thon
■ Groix - Cette exposition
retrace l’histoire
de chacune
des cinq conserveries
de l’île de
Groix. Elle est en
grande partie axée sur les ouvrières et
leur travail.
Rens.➜Écomusée de Groix,
tél. 02 97 86 84 60,
ecomusee.groix.free.fr
Jusqu’à fin 2007/
Grand-père
raconte-moi
la pêche
■ Le Guilvinec
(29) - La nouvelle
exposition proposée
par l’espace découverte
de la pêche
en mer, Haliotika,
retrace 50 ans
d’aventure humaine
et l’évolution du métier de pêcheur
(techniques, commerce, avenir). Une
évolution retracée à travers des documents,
des objets et des vidéos.
Rens.➜Philippe Gredat,
tél. 02 98 58 28 38,
www.leguilvinec.com
ADRIA ■ 3 et 4 juillet, Nantes/Conception hygiénique
des ateliers ■ 10 juillet, Rennes/Gérer le risque de
légionelles dans les tours aéroréfrigérantes. Rens.➜ Séverine
Pierre, tél. 02 98 10 18 61, severine.pierre@adria.tm.fr, www.adria.tm.fr
■ 29 et 30 août, Vannes/Stage pratique
sur la gestion du temps en recherche et développement.
Rens.➜Ghislaine Bouesnard, tél. 02 97 47 97 32, sales@archimex.com,
www.archimex.com
■Formations
3, 4 et 5 juillet/Congrès
national sur les éléments
transposables
■ Rennes - Les éléments
transposables sont des
séquences mobiles d’ADN, et concernent
divers secteurs de recherche tels
que la vie, l’agronomie, la santé, la
biodiversité, la génomique, et la bioinformatique.
Ce congrès est organisé
en collaboration par l’Unité mixte de
recherche Ecobio du Caren(1).
Rens.➜Abdelkader Aïnouche,
tél. 02 23 23 61 19,
kader.ainouche@univ-rennes1.fr,
http://adnmobile2007.univrennes1.
fr/
Du 4 au 6 juillet/Les
étés Tic de Bretagne
■ Rennes - Trois jours de
rencontres et d’échanges autour des
usages d’Internet et du Web 2.0 organisés
par la Région Bretagne, qui
présentera, à cette occasion, les lauréats
de son appel à projets sur le développement
des Technologies de l’information
et de la communication.
Rens.➜bretagne20@region-bretagne.fr,
www.bretagne20.fr/?q=lesetestic
Du 4 au 8 juillet/4e symposium
européen de métallurgie
■ Paimpont - Un événement au cours
duquel scientifiques, métallurgistes et
archéologues pourront échanger, assister
à des conférences, puis faire partager
leurs savoirs au cours de démonstrations
publiques, lors de la fête du fer,
les 6, 7 et 8 juillet. Une manifestation
organisée en collaboration par l’association
Hispamébro(2) et l’Inrap(3).
Rens.➜Karine Chanson,
karine.chanson-bertolio@inrap.fr,
Nolwenn Zaour,
nolwenn.zaour@inrap.fr,
http://metallurgie2007.monsite.orange.fr/
Du 9 au 11 juillet/
La physiologie
de l’insecte
■ Rennes - Les avancées
importantes de la génomique seront
au coeur des discussions lors de la 15e
édition de ce colloque national à l’Agrocampus
de Rennes où sont attendues
une centaine de personnes de différents
instituts : Inra, Cirad, Université, CNRS.
Rens.➜Comité local d’organisation :
UMR Bio3P, tél. 02 23 48 51 61,
cpi@rennes.inra.fr,
http://w3.rennes.inra.fr/physiologie_
insecte/
Du 9 au 13 juillet/Calcul
scientifique et équations
différentielles
■ Saint-Malo - 9e édition de cette conférence
internationale sur le calcul scientifique
(SciCADE).
Rens.➜Erwan Faou,
Erwan.faou@inria.fr,
tél. 02 99 84 74 22,
http://scicade07.irisa.fr/
■Appel à projets
Passeport pour l’économie numérique
■ Ce passeport a été mis en place dans le cadre du plan “Entrepreneurs, faites le choix
de l’économie numérique”. Coordonné à l’échelle de la Bretagne par “Un monde
d’avance”, pôle régional de la diffusion des nouvelles technologies basé à la CCI
de Morlaix, le projet a pour but d’aider les entreprises de moins de 20 salariés
à s’approprier Internet. Une fois le passeport gratuit en poche, les entreprises
concernées se verront proposer un programme de 18 modules initiant aux Tic et
profiteront d’avantages commerciaux et financiers. Inscriptions ouvertes.
Rens.➜Tél. 0 810 00 33 99, www.econumerique.pme.gouv.fr
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21 244/JUIN 2007
■Sorties
Jusqu’à fin 2007/
Libellules, entre ciel et eau
■ Nantes - Cette
exposition nous
présente la libellule
comme un animal
inoffensif et extraordinaire.
Le péristyle s’affiche
■ L’artiste Evor confronte sa démarche
plastique à l’univers de la mode, du
design et des sciences.
Rens.➜Muséum d’histoire naturelle
de Nantes, tél. 02 40 99 26 20,
www.museum.nantes.fr
Jusqu’à fin 2007/Soleil,
mythes et réalités
■ Pleumeur-Bodou - Il a inspiré les
poètes, attisé la curiosité des savants,
réglé le vie en communauté. Vénéré
par les Anciens, il fait aujourd’hui courir
les vacanciers et rêver les chercheurs
qui voient en lui une source inépuisable
d’énergie. Le Soleil brille de tous ses
feux pendant toute l’année 2007 à la
Cité des télécoms.
Rens.➜www.cite-telecoms.com
Jusqu’en mars 2008/
Voyages aux pôles
■ Brest - Découvrir les paysages et la
faune de l’Arctique et de l’Antarctique,
entrer à l’intérieur d’une cabane des
premiers explorateurs du Groënland,
assister à une scène de plongée sous la
banquise… C’est un véritable voyage aux
pôles que propose Océanopolis avec
cette nouvelle exposition proposée dans
le cadre de l’année polaire. Treize conférences,
un festival du film d’aventure et
des activités ludiques sont programmés
jusqu’à la fin de l’année.
Rens.➜www.oceanopolis.com
Jusqu’au 30 juin/La caravane
des sciences
■ Rennes - Une caravane franco-allemande
aux couleurs
de l’Année polaire
internationale fait
étape à Rennes.
Enfants, jeunes et
adultes sont tous
invités à participer
aux animations proposées : expériences,
expositions ainsi qu’une conférence sur
la recherche de coopération aux pôles.
Un projet coordonné par l’association
des Petits Débrouillards et son homologue
allemande Rasselbande.
Rens.➜Haud Le Guen,
tél. 02 99 50 65 15,
bretagne@lespetitsdebrouillards.org,
http://debrouillards-api.blogspot.com/
1er juillet/Haies buissonnières
et jouets du “patou”
■ Rennes - Une journée
pour découvrir la faune insolite et la flore
qui peuplent les haies au cours d’une
randonnée chantée ou d’une balade
botanique pendant que les enfants
pourront confectionner des jouets.
Rens.➜Écomusée du Pays de Rennes,
tél. 02 99 51 38 15,
www.ecomusee-rennes-metropole.fr
4 et 18 juillet/Tête à tête
avec les serpents
■ Nantes - Découvrir
l’étonnante variété des
serpents, exotiques
ou autochtones, venimeux
ou constricteurs,
bariolés ou discrets, en manipulant
mues, crochets à venin… et même un
python vivant, au cours d’une visite
autour des collections du muséum.
Rens.➜Muséum d’histoire naturelle
de Nantes, tél. 02 40 99 26 20,
www.museum.nantes.fr
7 juillet/Petites bêtes
sentinelles des rivières
■ Quimper - Sous
les pierres dans le
courant, parmi les racines immergées,
enfouis dans le sable ou la vase, les
petits êtres de l’eau douce s’adaptent
à toutes les conditions du milieu. Plus
ou moins sensibles aux pollutions,
crustacés, insectes et mollusques nous
révèlent la qualité de l’eau. Une sortie
organisée par l’association Eau et
rivières de Bretagne.
Rens.➜Inscription obligatoire,
tél. 02 98 95 96 33, education-
29sud@eau-et-riviere.asso.fr
8 juillet/Deux sorties
oiseaux
■ Saint-Coulomb (35) - Une
sortie d’observation crépusculaire à
la pointe du Meinga, à la rencontre
des oiseaux qui parcourent le ciel à la
tombée de la nuit. Rendez-vous à 21 h
sur le parking de la pointe.
■ Paimpont - Découvrez les bondrées
apivores, autres rapaces et oiseaux
d’eau qui peuplent la forêt de Paimpont.
Rendez-vous devant l’Office du tourisme
de Paimpont à 10 h 30.
Rens.➜Tél. 02 99 27 21 13 ,
ille-et-vilaine@lpo.fr
Du 15 au 21 juillet/Séjour
chantier nature
pour les 15/17 ans
■ Concoret (56) - Un séjour pour allier
l’utile à l’agréable proposé par le Centre
permanent d’initiatives pour l’environnement
“Forêt de Brocéliande”. Des demijournées
de chantier pour réhabiliter
un cours d’eau et une zone humide au
sein du bois d’Amour à Josselin et des
temps de loisirs définis avec les jeunes.
Ouvert en priorité aux jeunes du Pays de
Ploërmel.
Rens.➜Cipe Fôret de Brocéliande,
tél. 02 97 22 74 62,
la-soett@wanadoo.fr,
http://perso.orange.fr/cpie-broceliande/
18 juillet/Crépuscule au bord
de l’eau
■ Priziac (56) -
Quand la nuit tombe sur la rivière, c’est
un autre monde qui s’ouvre à nos sens.
L’activité humaine laisse place aux
mélanges d’odeurs, aux derniers
chants d’oiseaux avant que la nuit
nous entraîne dans un voyage vers
l’imaginaire. Une sortie nature organisée
par l’association Eau et rivières
de Bretagne.
Rens.➜Inscription obligatoire,
tél. 02 97 87 92 45,
education56@eau-et-riviere.asso.fr
Zooparc de Trégomeur
■ Trégomeur (22) - Après
d’importants travaux de
rénovation, le zooparc a
rouvert ses portes le 28 avril dernier. Parc
zoologique mais également végétal,
il présente de nombreuses espèces
animales dans leur environnement
naturel et sensibilise les visiteurs aux
problématiques écologiques actuelles.
Rens.➜Zoo de Trégomeur,
tél. 02 96 79 01 07,
www.zoo-tregomeur.com
La cité de la mer
■ Cherbourg (50) - Du sous-marin
Le Redoutable aux engins de plongée
en passant par la reconstitution d’une
station abyssale, c’est tout l’univers
des profondeurs de l’océan que vous
pourrez découvrir dans ce parc à thème
installé dans l’ancienne gare maritime
transatlantique.
Rens.➜La cité de la mer,
tél. 02 33 20 26 26 ,
www.citedelamer.com
(1) Centre armoricain de recherche en
environnement, le Caren est une fédération
de recherche du CNRS, de l’Inra, et des
Universités de Rennes 1 et Rennes 2.
(2) Histoire et patrimoine métallurgique en
Brocéliande. (3) Institut national de recherche
en archéologie préventive.
Pour paraître dans le prochain
➜Tél. 02 23 40 66 66
Fax 02 23 40 66 41
nathalie.blanc@espace-sciences.org
DR
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La vallée des papeteries
■ Belle-Isle-en-Terre - Après trois années de chantier,
le site complètement rénové ouvre ses portes au
public. Le 6 juillet, l’inauguration, animée par la
compagnie théâtrale du cercle de la Litote sera suivie
d’un pique-nique festif et d’un spectacle de théâtre
de rue. Pendant les mois de juillet et août, chaque
mercredi, des visites guidées présenteront l’histoire
du site et son projet de réhabilitation aux promeneurs.
Sur le site sont également présentés les croquis de
Gildas Chasseboeuf et les photographies d’Isabelle
Vaillant, deux artistes qui ont accompagné l’évolution
de la vallée au cours des trois dernières années.
Rens.➜Office du tourisme de Belle-Isle-en-Terre,
tél. 02 96 43 01 71.
© La Cité de la Mer - Nouvelle Vague
DR
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In laboratories throughout
Brittany, 125 researchers
are studying nanosciences, a discipline
undergoing massive expansion. One sign
of this is the recent discovery by a
researcher in Rennes of the function of
a molecule (a peptide) involved in the
spontaneous formation of nanotubes of
silicium, the basis of many technological
applications. In Lorient, nanoparticles are
added to fabrics and packaging to give
them new properties. In laboratories in
Rennes, they are used to make a new
generation of cell markers. And in Brest,
researchers are working on the detection
of magnetic nanoparticles in the hope
of finding less invasive treatments for
diseases such as cancer.
To be more competitive, Brittany has
decided to join forces with other regions in
Western and Northern France, from Poitou-
Charente to Nord-Pas de Calais, and form
a centre of excellence known as “Cnano
Nord-Ouest”. This collaborative project
allows researchers to share equipment and
resources. It will also lead, in September
2008, to the launch of a Master’s 2 degree
in Nanotechnologies, involving universities
in Western France.
With 145 research projects funded in
France by the ANR(1) since 2005 and
significant investments in research and
development on a global scale (billions of
euros), nantechnologies already represent
an enormous market. Throughout the
world, more than 700 products from
cosmetics to cars use them to be more
efficient! This is a point that is raising
countless ethical questions to which,
in our country, the CNRS is trying to find
an answer, primarily by hosting its first
“School of Ethics” on the subject. A
parliamentary study is also underway to
deal with concerns raised by the general
public. ■
(1) ANR : Agence nationale pour la recherche (national research agency).
22 244/JUIN 2007
➜
These abstracts in English are sent to foreign universities that have links with Brittany and to the Scientific Advisers in
French Embassies, in an effort to widen the availability of scientific and technical information and promote the research
carried out in Brittany. If you would like to receive these abstracts on a regular basis, with a copy of the corresponding issue
of Sciences Ouest, please contact Nathalie Blanc, Editor, fax +33 2 23 40 66 41, E-mail: nathalie.blanc@espace-sciences.org
Brittany Regional Council
is providing financial backing
for this service.
Research and innovation in Brittany
Abstracts for the international issue
JUNE 2007 ■ N°244
FEATURE P.9/17 Nanotechnologies
SPOTLIGHT ON THE NEWS P.6/7
A very short film festival in Rennes
to increase knowledge and
awareness of the sciences
Held for the first time in Brittany, the Very
Short Film Festival to increase knowledge
and awareness of scientific subjects
attracted a full crowd to the award
ceremony on 28th March. The project was
launched in La Rochelle and it gives Ph.D
students an opportunity to produce a short
documentary on their research work. In all,
eighteen films lasting approximately
four minutes were shown and there were
fifteen in competition during the evening.
However, before they could take their first
few steps in the world of film making, the
students had to give the matter some
thought. What could be said? What could
be shown? “It’s hard to make science accessible
to all,” confirmed one of the apprentice
directors. To highlight their messages,
many of the students chose fun,
entertainment and humour and the
approach was obviously very popular with
the enthusiastic audience. It was also much
appreciated by Bertrand Fortin, Rector of
the University of Rennes 1, who expressed
his “absolute joy” at the attempts to make
science understandable by the general
public. These reactions rewarded Ph.D.
students who, thanks to this assignment,
were able to “stand back” and gain “a
different understanding of their research topic.”
At the end of the evening, the prize awarded
by the general public (who could cast their
votes during the evening) and the prize
awarded by a jury of professionals were
given to Natacha Motisi alias “Wonder
Mustard” for her documentary on the
effects of mustard on the fungi that attack
beetroot. So, the first edition of the festival
was a success. As to the organisers, they are
already thinking about next year... ■
SPOTLIGHT ON LABORATORIES P.8
Cockroaches,a different social
model in the insectworld
Ants, bees etc. live in very complex societies
that fascinate researchers. But what about
species that have a different form of society,
midway between a solitary lifestyle and
an extremely social one?
This was the question raised by Mathieu
Lihoreau as part of his thesis in the
Ethology Laboratory at the University
of Rennes 1. To answer it, he studied
the behaviour of insects with a terrible
reputation throughout our towns -
cockroaches! “I’m interested in the influence
of the social group on the physiology and
behaviour of individuals”, he explained.
He was also curious about “the influence
of certain individual choices on the
organisation and working of groups e.g.
the choice of sexual partner”, which, in
the cockroach world, avoids incest. This
ethological analysis makes increasing use
of other disciplines such as chemistry to
analyse the messages exchanged by the
insects. Although the main objective of the
research remains better understanding of
the workings of insect societies, the study
can also be used to achieve greater control
of insect populations. ■
23 244/JUIN 2007
■Tarif normal : 2 ANS54€(au lieu de 66€*) soit 4 nos gratuits / 1 AN 30€(au lieu
de 33€*) soit 1 no gratuit ■ Tarif étudiant (joindre un justificatif) : 2 ANS 27€
(au lieu de 66€*) soit 13 nos gratuits / 1 AN 15€(au lieu de 33€*) soit 6 nos gratuits
■ Tarif étranger ou abonnement de soutien : 2 ANS 76€/ 1 AN 50€
Bulletin d’abonnement et chèque à l’ordre de l’Espace des sciences, à retourner à :
Espace des sciences, Les Champs Libres, 10, cours des Alliés, 35000 Rennes..
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