L'énergie - Une ère nouvelle
Énergie
NOVEMBRE 2007
R e c h e r c h e e t i n n o v a t i o n e n B r e t a g n e n°248
Étranger : Michael a quitté
la Pennsylvanie pour la
Bretagne
Innovation : du blé lavé
à l’ozone pour une farine
dernier cri
Archéologie : les décors
époustouflants d’une villa
venue d’ailleurs
L’énergie
Une ère
nouvelle
éditorial
3€/ Sciences Ouest est rédigé et édité par l’Espace des sciences, Centre de culture scientifique technique et industrielle (Association)
■ Espace des sciences, Les Champs Libres, 10, cours des Alliés, 35000 Rennes - nathalie.blanc@espace-sciences.org - www.espace-sciences.org - Tél. 02 23 40 66 66 -
Fax 02 23 40 66 41 ■ Président de l’Espace des sciences : Paul Trehen. Directeur de la publication : Michel Cabaret. Rédactrice en chef : Nathalie Blanc. Rédaction :
Christophe Blanchard, Céline Duguey, Nicolas Guillas, Alice Vettoretti. Comité de lecture : Louis Bertel (télécommunications), Gilbert Blanchard (biotechnologiesenvironnement),
Philippe Blanchet (sciences humaines et sociales), Jean-Claude Bodéré (géographie), Bernard Boudic (information et communication), Daniel Boujard
(génétique-biologie), Michel Branchard (génétique-biologie), Alain Hillion (télécommunications), Jacques Lenfant (informatique), Gérard Maisse (agronomie), Christian
Willaime (physique-chimie-matériaux). Abonnements : Marion Romain, tél. 02 23 40 66 40, marion.romain@espace-sciences.org.
Publicité : AD Media - Alain Diard, tél. 02 99 67 76 67, info@admedia.fr ■ Sciences Ouest est publié grâce au soutien de la Région
Bretagne, des départements du Finistère et d’Ille-et-Vilaine ■ Édition : Espace des sciences. Réalisation : Pierrick Bertôt création
graphique, 35510 Cesson-Sévigné. Impression : TPI, 35830 Betton. Tirage du n°248 : 5 000 ex. Dépôt légal n°650 ISSN 1623-7110
MICHEL CABARET,
Directeur de l’Espace des sciences
L’énergie,
un sujet
aux approches
multiples
Au mois de juin dernier, lors du
dernier congrès de l’Amcsti(1),
l’Espace des sciences était récompensé
pour sa valise énergie : un équipement
pédagogique qui permet de faire
découvrir aux plus jeunes des concepts
comme la conversion de l’énergie
mécanique en électricité, la déperdition
d’énergie...
Mais l’énergie est bien plus que cela.
C’est un sujet de science et de société,
aux approchesmultiples, souvent
exploité à l’Espace des sciences, au
travers d’expositions, de conférences et
maintenant de plusieurs numéros de
Sciences Ouest.
Dans ces pages, nous sommes toujours
soucieux de vous ouvrir les portes des
laboratoires et des entreprises qui
innovent aux quatre coins de la Bretagne
pour vous faire partager leurs derniers
travaux. J’en profite d’ailleurs pour saluer
le rendez-vous annuel des “Entretiens
Science et éthique de Brest”, qui
se sont déroulés en octobre dernier sur
le thème des énergies de la mer, et qui
nous ont en partie inspiré ce dossier.
Mais il est aussi question d’archéologie
dans ce numéro : la découverte d’une
villa romaine extraordinaire dans le
Morbihan, que nous vous avions à peine
dévoilée au mois de septembre et sur
laquelle nous revenons plus longuement
aujourd’hui. La farine des minoteries
Paulic est également à la une : premier
produit commercialisé issu du pôle de
compétitivité agroalimentaire Valorial,
dont les qualités font déjà saliver les
industriels.
Bonne lecture à tous ! ■
(1) Amcsti : Association des musées et des centres pour le
développement de la culture scientifique, technique et industrielle.
Toutes les archives de Sciences Ouest sur Internet en accès gratuit➜ www.espace-sciences.org
Augel
En bref....................................................................................................................... 4/5
Actualité
Mané-Véchen : une villa venue d’ailleurs .......................................................... 6/7
Actualité
La farine nouvelle génération est plus saine .......................................................... 8
Dossier
L’énergie, une ère nouvelle..........................................................................................9
Les économies sont possibles dans l’industrie .................................................. 10
Le lisier devient une énergie rentable .................................................................... 11
Un autre regard sur les éoliennes ................................................................ 12/13
Énergiesmarines : trois courants à suivre .................................................. 14/15
Les futurs pros des énergies renouvelables .............................................. 16/17
Pour en savoir plus .................................................................................................... 17
Grand angle
Michael Corson a quitté la Pennsylvanie pour s’installer en Bretagne .......... 18
L’actualité de l’Espace des sciences ................................................................ 19
Agenda.............................................................................................................. 20/21
Gérard Guillas - PBcg
3 248/NOVEMBRE 2007
O. Diaz - Céline Duguey - Nicolas Guillas - Windcap sommaire
14/15
6/7
8
13
eenn bbrreef..f. ...
4 248/NOVEMBRE 2007
■Du côté des entreprises ■Du côté des laboratoires
La protection anticorrosion
certifiée à Brest
■ L’Ifremer et le
Cefracor (Centre français
de l’anticorrosion)
ont inauguré en
septembre, à Brest,
un centre d’examen agréé pour l’anticorrosion
marine. Celui-ci est le premier en
Europe à organiser et faire passer des
épreuves pour le certificat Afaq-Afnor
compétence/protection cathodique
pour les structures métalliques exposées
à la mer : bateaux, plates-formes
pétrolières... La protection cathodique
consiste à appliquer un courant électrique
à un ouvrage métallique pour
diminuer son potentiel électrique, et
ainsi empêcher ou ralentir la réaction
de corrosion. La certification permettra
aux employeurs, bureaux d’études ou
organismes de contrôle de disposer de
personnel qualifié. Le premier séminaire
de formation se déroulera en avril 2008.
Rens.➜Daniel Copin, Cefracor,
tél. 01 46 44 89 51,
d.copin2@wanadoo.fr
Traquer les microalgues
toxiques
■ À Concarneau, les chercheurs de la
station du Muséum national d’histoire
naturelle (MNHN) et ceux de l’Ifremer
s’associent autour d’un nouveau projet
de recherche, sur l’identification moléculaire
des algues toxiques (séquençage
d’ADN). Cette nouvelle méthode viendra
compléter l’identification
actuelle,
basée sur des
critères morphologiques.
En plus de
leur intérêt en
recherche fondamentale,
ces travaux pourront avoir des
applications importantes dans le
domaine de la qualité des eaux, notamment
pour la conchyliculture. Le projet,
financé dans le cadre du contrat de plan
État-Région, permettra de renouveler
certains équipements de la station du
MNHN, et ainsi de multiplier par dix ses
capacités de séquençage d’ADN.
Rens.➜Daniel Sellos,
tél. 02 98 97 06 59, sellos@mnhn.fr
Le pôle optique réalise une
première mondiale
■ Les acteurs du pôle optique de
Lannion (22) ont réalisé une première
mondiale : la transmission de données
cryptées sur une seule fibre optique de
25 km. Réalisée sur le salon Ecoc (European
Conference on Optical Communications),
du 17 au 19 septembre 2007
à Berlin, cette démonstration a attiré
de nombreux visiteurs. C’est la société
lannionnaise Smartquantum qui a
développé et mis sur le marché en
septembre dernier le système de
cryptage quantique utilisé à Berlin.
L’objectif de la démonstration : prouver
sa compatibilité avec les équipements
des opérateurs télécom. Ceux-ci pourront
donc bientôt proposer un transfert
de données qui, une fois intégrées à
d’autres informations, seront totalement
indétectables.
Rens.➜François Guignot,
Smartquantum, tél. 02 96 48 50 24,
www.smartquantum.com
Du nouveau pour les lasers
■ La société iXFiber(1), basée à Lannion,
a reçu le 29 septembre le Photon de
bronze. Ce prix, remis par la société française
d’optique à l’occasion du salon
Opto 2007, est une reconnaissance des
professionnels du secteur. iXFiber a été
récompensée pour sa nouvelle fibre
optique, qui entre dans la composition
d’une nouvelle génération de lasers :
alors que la plupart des fibres optiques
se dégradent à l’usage, celle mise au
point par iXFiber confère au laser une
puissance constante au cours de son
utilisation. La fibre est commercialisée
depuis le mois de mai 2007.
Rens.➜Benoît Cadier,
tél. 02 96 04 10 51, www.ixfiber.com
La chirurgie cardiaque en 3D
■ L’entreprise Therenva (Thérapie endovasculaire
assistée), créée mi-octobre,
a développé un logiciel innovant de
guidage des interventions cardio-vasculaires
qui sécurise les opérations. Intégré
à une station de bloc opératoire, il
permet de guider le chirurgien grâce à
un modèle 3D du patient, reconstruit à
partir d’un scanner 3D préopératoire. Les
chirurgiens ne disposent actuellement
que d’imagerie 2D au cours de leurs
interventions. Née des travaux de Cemil
Göksu, du Laboratoire de traitement du
signal et de l’image (LTSI) et de chirurgiens
rennais, Therenva est la première
entreprise lancée par le Centre d’innovation
technologique du CHU de Rennes.
En tant que matériel médical, le logiciel
doit recevoir un marquage CE (norme
européenne) avant sa mise sur le
marché, en mars-avril 2008.
Rens.➜Cemil Göksu,
tél. 02 99 28 37 51,
cemil.goksu@therenva.com
La santé des vaches
en direct
■ L’entreprise Medria, créée en 2004
près de Rennes, a développé deux
capteurs qui mesurent en continu la
température et la fréquence cardiaque
chez la vache. Une fois avalés par
l’animal, ces petits cylindres d’une
dizaine de centimètres fournissent à
l’éleveur un suivi régulier, sur son ordinateur,
ou l’alertent par SMS en cas de
situation anormale. Ces dispositifs ne
permettent pas d’établir un diagnostic,
mais de détecter des anomalies et de
prévenir plus tôt le vétérinaire. Actuellement
testés chez des éleveurs, les
capteurs seront mis sur le marché en
2008.
Rens.➜Jean-Pierre Lemonnier,
tél. 02 99 37 10 10,
jp.lemonnier@medria.fr,
www.medria.fr
■Les actus de Bretagne Environnement
■ Semaine nationale de réduction des déchets ■ Chronique d’une saison
difficile pour les oiseauxmarins en Bretagne ■Économies d’eau et d’énergie :
lesSénans bien équipés■Trophées de l’eau 2007 : la ville de Rennes lauréate
du prix spécial du jury ■ Qualité de l’eau en Bretagne : résultats stables
en 2006.➜ www.bretagne-environnement.org/quoideneuf/en_bref/
Promotion de l’innovation
en Bretagne
■ Depuis la mi-septembre, la Région
Bretagne élabore un Schéma régional
de l’innovation (SRI). L’objectif est de
réorganiser les structures et les financements
existants pour optimiser l’aide à
l’innovation. Ce remaniement s’appuiera
sur les conclusions des groupes de
travail qui vont se réunir jusqu’en juin
2008, impliquant les acteurs de l’innovation
en Bretagne, entreprises, collectivités,
partenaires sociaux, structures de
soutien. La concertation et la rédaction
du SRI ont été confiées à Bretagne Innovation,
qui en rendra compte au fur et à
mesure sur son site Internet.
Rens.➜Françoise Restif,
tél. 02 99 67 42 08,
www.bretagne-innovation.tm.fr
Un pôle d’innovation
à Morlaix
■ Après les technopôles Brest-Iroise
et Quimper-Cornouaille, le Finistère
complète son dispositif d’innovation.
Le Pays de Morlaix encourage à son tour
les relations recherche-entreprise, en
lançant son pôle d’innovation, qui se
développera autour de trois domaines :
biotechnologies, logistique et process
industriels. C’est le pôle biotechnologies
qui est aujourd’hui le plus avancé, avec
deux entreprises nées des travaux de
chercheurs de la station biologique de
Roscoff (29) : Hémarina(2) et ManRos
Therapeutics(3), qui va d’ailleurs ouvrir
également un laboratoire à New York,
en 2009. À Morlaix, la construction de
l’“hôtel des entreprises”, destiné à
accueillir les jeunes sociétés, est prévue
pour 2008.
Rens.➜Gwendoline Poulmarc’h,
animatrice du pôle innovation,
tél. 02 98 62 39 57.
Rennes Atalante :
200e Matinale
■ La technopole Rennes Atalante a
tenu le 20 septembre sa 200e Matinale.
Organisées à Rennes une fois par mois
depuis 1988, et à Saint-Malo une fois
par semestre depuis 2006, ces conférences-
débats ont pour
objectifs de favoriser la
communication directe et
de susciter la coopération
entre les chercheurs, les
chefs d’entreprises, les banquiers, les
élus et les institutionnels. Les intervenants,
le plus souvent des Rennais,
mais aussi des spécialistes venus de
toute la France, ont un regard très positif
sur les Matinales qui ont réuni plus de
15 000 participants depuis leur création.
Rens.➜www.rennes-atalante.fr
■Les échos de l’Ouest
DR
DR
Institut de la corrosion
F. Jouenne/Plankton Net
5 248/NOVEMBRE 2007
Les biotechnologies
bretonnes s’exposent à Lille
■ Du 26 au 28 octobre, la 9e édition du
salon Eurobio, spécialisé dans les
biotechnologies, a accueilli à Lille près
de 350 exposants. Le stand coordonné
par la technopole Rennes Atalante
a hébergé trois jeunes entreprises
bretonnes, mais aussi Ouest-genopole(4),
le Zoopôle de Ploufragan et Bretagne
Valorisation, qui présentait une quinzaine
de technologies brevetées. Dans le
secteur des biotechnologies, Eurobio est
la seule manifestation qui combine des
stands d’exposition, des conférences,
des conventions d’affaires et de recrutements.
Rennes Atalante souhaite inciter
d’autres pôles bretons à participer au
salon 2008, du 7 au 9 octobre à Paris,
dans le but de créer un stand “Bretagne”
renforcé.
Rens.➜Raphaëlle Lebreton,
tél. 02 99 12 73 78,
r.lebreton@rennes-atalante.fr
Un nouveau label pour le
transfert de technologies
■ Neuf centres de transferts de technologies
bretons ont été recertifiés pour
trois ans. Le nouveau système de labellisation
distingue trois types de structures
: les CRT (Centres de ressources
technologiques), qui accompagnent les
entreprises et les sensibilisent à l’innovation,
les CDT (Cellules de diffusion
technologiques) qui, en plus des
missions précédentes, proposent des
moyens techniques et analytiques, et
les PFT (Plates-formes technologiques),
qui organisent sur un territoire le
soutien apporté aux lycées professionnels
par la recherche. En 2007, la moitié
des 170 centres de transferts français a
été conviée à présenter un dossier de
demande de labellisation, qui s’appuie
sur les trois dernières années d’activité.
L’autre moitié le fera en 2008.
Rens.➜Jean-Marie Haussonne,
Délégué régional à la recherche
et à la technologie (DRRT),
tél. 02 99 87 43 13.
L’Écomusée de Rennes
a fêté ses 20 ans
■ Les 22 et 23 septembre, l’Écomusée
du Pays de Rennes a fêté ses vingt ans.
Créé en 1987 par quelques passionnés
soutenus par la Ville, l’écomusée
est aujourd’hui devenu une institution
qui oeuvre pour la préservation et la diffusion
du patrimoine rural du Pays de
Rennes. Il conserve une trentaine de
variétés de plantes, soixante-quinze
variétés cidricoles et dix-neuf races
animales. Il accueille en moyenne
40000 visiteurs par an pour des expositions
temporaires, des journées d’animations
(vannerie,
cidre...) et des
films, débats
ou concerts. La
const r u c t i o n
d’une nouvelle
salle d’exposition
temporaire et
d’un centre de
documentation
commence ra
début 2008 ; l’ouverture au public de ces
espaces est prévue pour octobre 2009.
Rens.➜www.ecomusee-rennesmetropole.
fr
Le parcmarin d’Iroise
est créé
■ Le parc naturel marin d’Iroise est
officiellement créé, depuis la signature
de François Fillon, Premier ministre, le
28 septembre dernier. Ce premier parc
naturel marin français, d’une surface
de 3 550 km2, permettra de tester de
nouvelles pratiques de gestion du
milieu marin, dans une logique de
gestion intégrée, prenant en compte les
activités économiques, les loisirs et les
préoccupations environnementales. Le
recrutement du directeur-délégué du
parc est lancé. À terme, l’équipe devrait
compter une quarantaine de personnes.
Rens.➜www.parc-marin-iroise.gouv.fr
(1) Lire l’article “Observer une cellule, positionner un
satellite” dans le n° 242 de Sciences Ouest, avril
2002 sur www.espace-sciences.org/magazine (2) Lire
l’article “Les vers marins offrent leur sang” dans le
n° 226 de Sciences Ouest - novembre 2005. (3) Lire
l’article “De nouveaux espoirs pour traiter la maladie
d’Alzheimer” dans le n° 237 de Sciences Ouest -
novembre 2006. (4) Ouest-genopole est le réseau
interrégional en génomique. (5) Voir le n° 240 de
Sciences Ouest - février 2007 sur www.espacesciences.
org/magazine ou la rubrique “avec la
Bibliothèque” www.espace-sciences.org/ressource.
Life+, le nouvel instrument financier
pour l’environnement
■ Depuis 1992, L’instrument financier pour l’environnement (Life) permet de
cofinancer les initiatives en faveur de l’environnement au sein de l’Union
européenne. Pour la période 2007-2013, l’instrument prend le nom de Life+,
avec un nouveau budget et de nouveaux objectifs, répartis en trois volets :
• Life+ Nature et biodiversité • Life+ Politique environnementale et gouvernance
• Life+ Information et communication en matière environnementale.
La dotation du programme s’élève à près de 2,1 milliards d’euros sur sept ans :
78 % de ce montant servira à cofinancer des projets, les 22% restants devront
être dépensés par la Commission pour des actions transversales.
L’appel à propositions est paru début octobre, la date limite pour l’envoi
des propositions est le 30 novembre 2007 : http://eur-lex.europa.eu/
LexUriServ/site/fr/oj/2007/c_232/c_23220071004fr00100012.pdf
Consultez ➜ http://ec.europa.eu/environment/life/
Rens.➜Euro Info Centre Bretagne : eic@bretagne.cci.fr
ou 02 99 25 41 57.
■Du côté de l’Europe ■À lire Les coups de coeur de la Bibliothèque de Rennes Métropole
Le rêve de vol : mythes, légendes et utopies
■ Cet ouvrage va au-delà d’une histoire de l’aviation,
qui relaterait les tentatives des précurseurs et les
exploits techniques : il propose une analyse
documentée du rêve de voler, dans les mythes, la
littérature et les arts. Le lecteur y croisera les grandes
figures de l’aviation, mais aussi ses héros méconnus -
Adolphe Pécoud, surnommé “Soif d’azur”, l’aviatrice
Hélène Dutrieu, dite “La femme épervier” -, ainsi que
des personnages mythiques ou légendaires comme
Nils Holgersson, Icare ou Cyrano de Bergerac. L’ensemble forme un beau livre,
dont les illustrations proviennent de bibliothèques et musées du monde entier.
➜ Bernard Marck, Le Pérégrinateur, 2006.
Le vent : souffle de la terre
■ Du même auteur, nous avions beaucoup
aimé Océans de papier : histoire des cartes
marines...(5) Olivier Le Carrer, journalistenavigateur,
nous propose maintenant un
documentaire merveilleusement illustré sur le
vent sous tous ses aspects. Comment se forment
les vents, qu’il s’agisse de “grands” vents dans une partie du monde ou de
“petits” vents régionaux ? Quel impact a le vent sur le paysage ? Comment est
mesurée sa force ? Comment l’homme l’utilise-t-il ? Complété par de nombreux
schémas, un glossaire et une bibliographie, ce livre réunit à la fois richesse
documentaire et plaisir de lecture, sur un sujet rarement abordé dans l’édition.
➜ Oliver Le Carrer, Aubanel, 2007.
Retrouvez ces ouvrages en prêt au troisième étage de la Bibliothèque
de Rennes Métropole, Les Champs Libres - plateau sciences et techniques.
www.bibliotheque-rennesmetropole.fr
La forêt bretonne pousse sur le Web
■ Châtaigniers, peupliers, cyprès, retrouvez les arbres de la forêt bretonne sur le site
du Centre régional de la propriété forestière de Bretagne (CRPF), un établissement
public qui s’occupe de la gestion des forêts privées. Le site, qui propose de
nombreux documents à télécharger, s’adresse aux propriétaires de forêts qui veulent
savoir comment mieux gérer leurs parcelles, mais aussi aux curieux qui souhaitent
découvrir les forêts bretonnes, les essences qui les composent ou les usages du
bois.➜ www.crpf/bretagne
■Du côté d’Internet
DR
Coucou de Rennes.
Yves Gladu/Mission parc marin d’Iroise
M. Ogier/Coll. EPR
Aubanel
Le Pérégrinateur
➜
6 248/NOVEMBRE 2007
Actualité
Les fouilles sur le site morbihannais
de Mané-Véchen viennent de se
terminer, après huit années de chantier.
L’architecture étonnante de la
villa romaine, aux décors exotiques,
intrigue les archéologues.
Une villa romaine exceptionnelle renaît à
Mané-Véchen, sur la ria d’Étel, entre
Lorient et Quiberon. La fouille exhaustive
de cette petite presqu’île s’est terminée
fin septembre. Depuis 2000, la Région
Bretagne, le département du Morbihan et la
commune de Plouhinec sont associés à
l’État, propriétaire de cette parcelle depuis
1972, pour financer une décennie de
fouilles. Aujourd’hui, après huit campagnes
menées par 400 bénévoles, la villa a révélé
une grande partie de ses secrets. Au troisième
siècle de notre ère, un vaste bâtiment
de 1200 m2 constitué de trois ailes en
“U”, d’un jardin clos et d’une cour centrale
de 27 m sur 32, bordait le rivage. Dans ce
bâtiment cossu, de grands espaces de
circulation reliaient de vastes salons d’environ
40m2.
Les archéologues ont dégagé les bases
des murs et découvert des milliers de fragments
de céramique. Mais également des
objets en bronze, en plomb et en fer, qu’il
s’agisse d’ustensiles, de coutellerie, de
boucles de ceintures, de renforts de
portes... ou de pièces de monnaie.
Un trésor de 22 000 pièces
Un trésor de 22 000 pièces, accumulé
pendant 50 ans jusqu’en l’an 282, permet
de dater l’abandon de la villa à l’époque où
les pirates saxons ou francs envahissent les
rivages de l’empire romain. Des squatteurs
occupent ensuite la villa, qui connaît des
incendies, puis tombe en ruine. Construite
à la fin du IIe siècle, elle n’aura été occupée
qu’un peu moins d’un siècle !
L’originalité de la villa réside déjà dans
ses décors, qui ornent quinze salles et
couloirs. Les murs et le plafond d’un salon
étaient ornés de reliefs en stucs d’une
grande finesse, rehaussés à l’or. Ici, l’enduit
peint représentait Bacchus, des grappes de
raisin et des visages d’amours vendangeurs,
inédits en Armorique. Là, du mur au
plafond en voûte, jusqu’à l’alcôve, l’imitation
de marbre était tellement fine... qu’elle
était indécelable à l’oeil. Dans cette pièce,
un buste de Vénus couronnée, entourée de
petits amours, est exceptionnel. Le Centre
d’étude des peintures murales romaines(1),
à Soissons (Aisne), analyse ces décors.
Des motifs exotiques
Dans une salle, certains tracés ont ainsi
retenu l’attention de l’archéologue Sabine
Groetembril, du CEPMR. “Ce motif en forme
de «L» n’est pas connu en Gaule, à ce jour.
Mais on le trouve sur les décors du Proche-
Orient et dans les catacombes, à Rome. Le décor
n’est pas de tradition gallo-romaine, il y a
quelque chose qui vient d’ailleurs.” Autre
élément exotique, retrouvé sur le plafond
de la galerie : une pintade. “C’est un volatile
originaire du sud de l’Égypte, appelé «Poule de
Numidie». Il en existe de nombreux exemples
sur les mosaïques de Syrie. Le retrouver en
Bretagne, ce n’est pas anodin(2) ! Cette villa a des
motifs peu fréquents en Gaule, mais qui viennent
du bassin méditerranéen oriental. C’est un fil
Des débris du sol...
jusqu’à l’image 3D
À partir de débris, sous la terre et la
lande, comment les chercheurs
peuvent-ils imaginer la villa en 3D ?
“L’archéologue trouve 30 ou 40 cm de mur,
résume Florence Monier. Mais ces murs
étaient tous revêtus d’une épaisse couche de
mortier et d’enduit, d’environ 4 cm, qui
portait le décor peint. Ce revêtement est une
sorte de peau, qui a gardé l’empreinte des
murs et révèle, par exemple, la présence
d’une voûte au plafond ou des fenêtres.” La
reconstitution des décors est un vrai
puzzle : 700 heures de travail ont été
nécessaires, à trois archéologues, pour
le remontage de l’imitation marbre
d’une salle. Les décors de cinq salles
ont été remontés aujourd’hui. Autre
aspect exceptionnel à Mané-Véchen : le
décor est tombé sur place. Le bâtiment
se ruinant sur lui-même, les enduits
peints n’ont pas été jetés ni éparpillés
dans des remblais, comme c’est
souvent le cas. ■
Un site à valoriser,
des objets à exposer
La fouille terminée, le travail d’analyse
durera plusieurs années. De nombreux
spécialistes, depuis les céramologues
jusqu’aux spécialistes des métaux, en
passant par les numismates, vont décrypter
les éléments mis au jour. Quant aux décors
et aux collections de peintures, “ils méritent
un musée ou un lieu d’exposition, car ils sont
uniques et exceptionnels !”, souligne Alain
Provost. De son côté, le CEPMR n’a pas fini
ses recherches. “Le but final est de publier une
étude scientifique sur l’ensemble du bâtiment,
peut-être en 2009, estime Florence Monier.
Cette monographie replacera les peintures dans
l’architecture.” ■
Une luxueuse bâtisse romaine
se cachait sous la lande
Mané-Véchen: une villa venue d’ailleurs
Alain Provost
coordonne
ce vaste chantier
archéologique.
Une “poule de Numidie” exotique a été découverte lors de la reconstitution des décors.
CEPMR/CNRS/ENS
Nicolas Guillas
7 248/NOVEMBRE 2007
rouge pour découvrir le profil des propriétaires et
leur culture.”
Mais l’architecture est également très
originale. “Il manque le portique autour de la
cour, pour circuler à l’abri de la pluie ou du soleil.
Il n’y a pas de pièces d’appartement, mais de
vastes salles, hyperdécorées, qui sont des lieux de
réunion et de représentation, analyse Alain
Provost, l’archéologue libéral responsable
des fouilles.
Un lieu de pouvoir
Cette bâtisse originale, était-elle une
résidence privée ou un espace collectif ?
“La difficulté de ce site est d’en comprendre
la fonction exacte ! Tout le monde est dans
l’expectative. C’est un lieu de pouvoir, mais nous
ne savons pas de quel ordre. Il faut faire des
comparaisons avec l’Italie, le Moyen-Orient,
l’Afrique du Nord.” Florence Monier, la directrice
du CEPMR, souligne que “ce grand
bâtiment luxueux, au plan original, contient des
éléments qui sont très clairement marqués du
bassin méditerranéen et du Proche-Orient. Et
le bord de mer est une zone commerciale.” Cette
villa était peut-être au coeur de l’économie
locale, le sel ou les salaisons. Autre indice
de sa vocation liée au négoce, la présence à
l’arrière des bâtiments décorés d’espaces de
stockage, entrepôts et silos, qui dépassent
largement les besoins domestiques de
l’édifice.
Aujourd’hui, le visiteur (lire encadré)
commence à imaginer le site, tel qu’il était
il y a 1800 ans. Il peut traverser les salles
d’apparat, en enjambant les murs, et s’arrêter
dans la cour, orientée vers le sud-est.
“Dans cette cour, c’est le panorama qui compte,
souligne Alain Provost. Le bassin d’agrément
hexagonal est parfaitement axé. Il devait
contenir 20 à 30 cm d’eau. C’était un miroir du
ciel, dans cet espace d’agrément, qui ponctue la
perspective vers la rivière.” Le propriétaire
jouissait d’un paysage serein, sous la même
lumière qu’aujourd’hui. Sauf que le niveau
de l’eau était 1,50 m plus bas, et le rivage
antique 10 m plus loin - avant que la falaise
ne soit érodée par les vagues et grignotée
par une carrière de granit, au XVIIe siècle,
qui effaça les extrémités des deux ailes du
bâtiment. ■ N.G.
(1) CEPMR, CNRS-ENS 8546. Site Web : http://www.archeo.ens.fr/
8546pmurale/cepmr/cepmr.html.(2) Le seul témoignage en Gaule est
conservé sur une mosaïque de Saint-Romain-en-Gal (Rhône).
Contacts➜www.mane-vechen.info
➜Alain Provost, alainprovost3@wanadoo.fr
➜Florence Monier, tél. 03 23 74 58 34,
appa.cepmr@free.fr
➜Magali Thomas, m_thomasmagali@yahoo.fr
www.mane-vechen.info
2 100 visiteurs l’été
dernier, dont 570 scolaires
Depuis 2005, la villa de Mané-Véchen
s’ouvre aux visiteurs. Un millier de
curieux la découvrent, à chaque Journée
du patrimoine. De juin à août 2007,
2 100 visiteurs sont venus, dont
570 scolaires. En juin et septembre, des
animations sont organisées pour les
scolaires. Ancienne bénévole depuis
2000, Magali Thomas (à gauche sur la
photo, en compagnie de Carine
Bucheron) forme désormais les guides
du site. Après avoir suivi un stage au
CEPMR, elle a mis en place l’atelier
“Peinture à la fresque”, pour les
scolaires. “Les jeunes réalisent un mortier
selon la technique des Romains, avec de
l’eau, du sable et de la chaux, puis ils
peignent dessus avec des pigments naturels,
par exemple des ocres ou du charbon.” Aux
dernières Journées du patrimoine, une
centaine d’enfants ont participé à un
atelier de fouilles, animé par des bénévoles.
Cet événement a été aussi l’occasion
de présenter des peintures ou
céramiques, ramenées spécialement
sur place. En 2008, le site devrait de
nouveau s’ouvrir au public. ■
Durant huit années de chantiers estivaux,
400 bénévoles ont creusé la terre pour faire
émerger la villa.
Les décors peints, d’une grande finesse, révèlent
des scènesmythologiques inédites en Armorique.
CEPMR/CNRS/ENS
Nicolas Guillas
Nicolas Guillas
➜Actualité
8 248/NOVEMBRE 2007
Une nouvelle farine vient de sortir
des minoteries Paulic, à Plounévez-
Quintin. Préparée avec des grains de
blé ultrapropres, elle présente des
qualités inédites.
Du blé plus propre pour une farine plus
saine, c’est la recette que viennent de
mettre au point les minoteries Paulic à
Plounévez-Quintin, dans les Côtes-d’Armor.
Un nettoyage des grains de blé “en profondeur”
permet en effet de récupérer l’intégralité
de la céréale, même l’enveloppe
- le son - jusqu’alors considéré comme
un sous-produit de la meunerie. Car s’il
contient beaucoup de fibres, le son
concentre aussi les résidus de produits
phytosanitaires et les microorganismes
impropres à la consommation. “Désormais
on valorise 100 % du grain, résume Jean
Paulic, P-dg des minoteries, c’est une véritable
révolution dans la filière céréalière !”
Dans le grand bain
Le secret de cette propreté c’est un grand
bain d’ozone donné aux céréales avant de
les moudre. “L’ozone est un gaz oxydant qui
va tuer les bactéries”, explique Jacques
Le Pessot, responsable production chez
Paulic Minotiers. Utilisé depuis les années
70 pour stériliser l’eau potable, l’ozone est
arrivé dans les moulins Paulic grâce à une
collaboration avec le laboratoire Goëmar
de Saint-Malo, propriétaire du brevet.
“Nous avons commencé à travailler sur le
procédé d’ozonation en 1993, explique Simon
Bertaud, président de Goëmar, avec pour
objectif de laver des semences pour l’agriculture.
Les problèmes sur la sécurité alimentaire sont
arrivés et nous avons songé à transférer cette
technologie dans le domaine alimentaire.” Dix
ans plus tard, le lavage du blé à l’ozone
reçoit l’autorisation de l’Agence française
de sécurité sanitaire des aliments (Afssa).
Sans acide ascorbique
Les avantages de l’ozonation sont
vérifiés : germes, champignons, insectes
sont définitivement éliminés et l’enveloppe
se détache naturellement. À la sortie du
moulin, la farine baptisée Qualista est plus
riche en fibres, en protéines et plus digeste.
L’ozone agit aussi sur l’amidon et les
protéines du blé, et permet de confectionner
des pâtes naturellement plus élastiques.
Elles peuvent alors être pétries longtemps
sans qu’il soit besoin d’ajouter de l’acide
ascorbique comme cela est fait dans les
farines habituelles ! Chez le boulanger “on
obtient une mie plus onctueuse, de couleur
crème, affirme Christophe Crussaire, directeur
de Paulic Minotiers, et on peut également
produire des farines qui améliorent le moelleux
des génoises et des pâtisseries.”
Dentifrice et aliments pour bébé
Le dossier a mis en appétit le pôle de
compétitivité Valorial, qui a soutenu le
projet et se félicite aujourd’hui de cette
innovation, née au coeur de la Bretagne.
C’est le premier produit accompagné par le
pôle à être commercialisé. Des industriels
sont d’ores et déjà intéressés par les
produits labellisés Qualista. Ils ne se limiteront
pas aux rayons farines des magasins :
aliments pour bébés, produits de régimes,
même le dentifrice pourrait tirer profit du
côté abrasif du son ! Les minoteries envisagent
déjà d’investir dans une seconde unité
de production d’ici deux ans. ■ C.D.
Une innovation riche en fibres
La farine nouvelle génération est
plus saine
Contacts ➜Christophe Crussaire, tél. 02 97 51 40 03,
ccrussaire@wanadoo.fr, www.qualista.org
➜Simon Bertaud, tél. 02 99 21 53 86,
info@goemar.com
➜Valorial, www.pole-valorial.fr
Les grains de blé lavés à l’ozone arrivent dans les moulins
avant d’être transformés en farine. D’autres sont utilisés
directement pour confectionner des produits céréaliers.
Jean Paulic présente un nouveau produit confectionné
à partir de l’enveloppe des grains de blé.
Céline Duguey
Céline Duguey
L’énergie,
une ère
nouvelle
C’est un fait qui gonfle comme le vent dans les
voiles : les enjeux énergétiques sont aujourd’hui
au coeur des préoccupations de nos sociétés.
La Bretagne n’échappe pas à la règle - ses élus ont
validé le plan énergie Bretagne en juillet dernier-,
et gère la question en fonction de sa propre
problématique. Région énergétiquement
dépendante - elle produit moins de 5% de l’énergie
qu’elle consomme -, sa consommation augmente
régulièrement avec sa population - 25 000 habitants
en plus en moyenne par an entre 1999 et 2005(1)-.
Mais elle a des atouts : des côtes chahutées par le
vent et les vagues, des élevages de porcs et des
idées !
Comment faire des économies dans le secteur de
l’industrie (p.10) ? Le lisier future source rentable
d’énergie (p.11) ; une éolienne qui ne comporte pas
trois pales (p.13) ; le premier prototype
d’hydrolienne français immergé dans l’estuaire de
l’Odet début 2008 et la roue à aube, qui reprend du
service (p. 14-15)... Les projets, portés par des
laboratoires de recherche, des écoles d’ingénieurs
et de jeunes entreprises, voient enfin le jour en
Bretagne.
Certains nouveaux modes de production de
l’énergie ont dépassé le stade du prototype pour
entrer dans notre quotidien. Pour preuve : les
éoliennes constituent des sujets de réflexion pour
des sociologues, qui étudient leur acceptation par
les habitants, ou leur intégration dans le paysage.
Ces nouveaux moulins à vent deviennent
également une zone explorée par les artistes (p.12).
Enfin, les énergies renouvelables en général
constituent des aspects pris en compte par les
architectes et font l’objet de nouvelles formations,
très prisées par les jeunes (p. 16-17), qui souhaitent
rester dans le vent ! ■ N.B.
(1) Source Insee Bretagne - janvier 2007.
9 248/NOVEMBRE 2007
O. Diaz - Nicolas Guillas - Dominique Lamandé - Windcap
Frédéric Lescure, P-dg de Socomor et
président de la fédération des industriels
de Bretagne (Gfi), nous donne
son regard d’industriel et de citoyen
sur la situation énergétique de la
Bretagne.
Sciences Ouest : Pourquoi vous êtes-vous
penché sur la question de l’énergie ?
Frédéric Lescure : Déjà en tant que citoyen,
cela fait des années
que je m’intéresse à
ce sujet. D’un autre
côté, en tant que
chef d’entreprise, je
sais que l’industrie
n’a aucun avenir
sans énergie, et j’ai
également dû me
forger un avis en
tant que président
du Gfi. Il faut aussi
comprendre le fait
que l’énergie ellemême
est une industrie, avec un potentiel
d’emplois extraordinaire.
S.O. : Quelle est la position de la
Bretagne en termes d’énergie ?
F.L. : La dépendance ! Notre région importe
97 % de son énergie de l’extérieur, c’est une
position irresponsable, sur le plan économique
et écologique. Nous laissons les
autres construire les usines dont nous ne
voulons pas. Notre chance aujourd’hui,
c’est que la Bretagne dispose de toute la
matière première pour les énergies alternatives
qui se développent. Si les politiques
donnaient l’impulsion nécessaire, nous
pourrions produire 30 %, voire plus, de nos
besoins et ce d’ici une dizaine d’années.
Cela diminuerait par la même occasion les
émissions de CO2 au niveau national.
S.O. : Quelle place tiennent
les industriels ?
F.L. : Nous sommes plutôt bons élèves,
nous profitons de solutions telles que les
évitements des jours de pointe, proposés
par EDF. Grâce à ce système, il est possible
de payer l’électricité à un tarif très avantageux
sauf 22 jours dans l’année, qui correspondent
aux pics de consommation. Ces
jours-là, les industriels régulent leurs activités
afin de dépenser un minimum, preuve
que nous pouvons faire des économies, en
particulier dans le bâtiment et l’automobile.
Mais les gains réalisés ces dernières
années ont été “mangés” par l’augmentation
de la consommation des particuliers et
10 248/NOVEMBRE 2007
Les économies sont possibles
dans l’industrie
Meilleure isolation, eau chauffée grâce au
solaire, chauffage à eau chaude : les immeubles
qui sortent de terre à la Courrouze,
entre Rennes et Saint-Jacques-de-la-Lande,
exploitent de nombreuses solutions pour
diminuer d’au moins 15 % la consommation
d’énergie. C’est la norme imposée depuis
2006 pour tous les logements aidés
construits dans Rennes Métropole. Les
objectifs sont environnementaux mais aussi
économiques. Avec l’épuisement des énergies
fossiles, le prix de l’électricité devrait
augmenter et la hausse des charges pourrait
rendre les loyers moins accessibles. Plus
que sur les énergies renouvelables, c’est
sur une meilleure gestion des usages que
repose le projet car une métropole qui
importe 95 % de ce qu’elle consomme ne
peut que légèrement influer sur l’évolution
des modes de production. ■ C.D.
Contact➜Guillaume Porcher, tél. 02 99 86 63 54,
g.porcher@agglo-rennesmetropole.fr
Que faire de l’énergie importée qui n’est
pas consommée ? Jusqu’à présent, elle était
simplement perdue car aucun moyen de
stockage n’existait. Des solutions sont donc
à l’étude, parmi lesquelles un système
qui utilise l’électricité superflue pour
comprimer de grands volumes d’air.
L’énergie peut ensuite être réinjectée dans
le réseau électrique pendant les pics de
consommation. Il suffit de chauffer l’air
comprimé, qui se dilate et va faire tourner
Maîtriser les dépenses Stocker l’énergie
L’énergie
Frédéric Lescure.
DR
Valoriser le lisier, c’est possible ! Des recherches menées au Cemagref
de Rennes couplent la dépollution de ce déchet à la production
d’énergie.
Le lisier n’est plus un simple déchet : il déborde
d’énergie ! Un bon point car pour le débarrasser de
son azote, il en faut beaucoup, de l’énergie. Cette réalité
n’a pas échappé au Cemagref(1). Depuis deux ans une
équipe du centre de Rennes travaille sur le projet
Digestaero pour mettre au point un nouveau système
de traitement. “En plus d’être dépollué, le lisier est utilisé
pour produire de l’énergie, explique Armelle Gac, coordinatrice
du projet. Le méthane qu’il libère est capté pour faire
tourner un petit moteur et produire de l’électricité. Et la
chaleur dégagée par le moteur est récupérée pour chauffer la
cuve où fermente le lisier.”
En phase d’optimisation
Prévu pour se terminer l’an prochain, le projet Digestaéro est aujourd’hui en
phase d’optimisation. “Nous travaillons sur l’ordre des étapes : dépollution et production
d’énergie, précise Armelle Gac, d’autres aspects sont étudiés par nos partenaires.
L’Université de Bretagne sud s’intéresse aux gaz à effet de serre émis lors du traitement.
Et l’Inra de Narbonne cherche à traiter le lisier pour augmenter les dégagements de
méthane.” Malgré tout, le lisier seul ne produit pas suffisamment de gaz, il faut
ajouter d’autres déchets. C’est la raison pour laquelle une PME de Ploufragan
spécialisée dans la gestion des déchets industriels, Odipure, a rejoint l’équipe.
300 exploitations concernées
La méthanisation comme méthode de production d’énergie est connue
depuis près d’un siècle mais elle avait été mise au placard dans les années 80
avec la baisse importante des prix du pétrole. “C’est une affaire de contexte, ajoute
Armelle Gac. Avec l’intérêt croissant pour les énergies renouvelables, la méthanisation
se développe, en Allemagne notamment. Mais dans ce pays les élevages de porcs sont
moins denses et ne sont pas confrontés à l’obligation de supprimer l’azote contenu dans le
lisier. En Bretagne, cela concerne plus de 300 exploitations.”
L’environnement n’est pourtant pas la seule raison d’être de Digestaero.
C’est parce que le processus devient rentable qu’il a pu voir le jour. Depuis
juillet 2006, il est en effet avantageux de vendre l’électricité produite à EDF pour
en racheter ensuite. Un argument de poids pour Valétec, l’entreprise briochine
également impliquée dans le projet et qui commercialisera le système l’année
prochaine. ■ C.D.
(1) Le Cemagref est un organisme public de recherche sur la gestion des eaux et des territoires. Il dispose de neuf antennes régionales,
dont une à Rennes.
Contact➜Armelle Gac, tél. 02 23 48 21 21, armelle.gac@cemagref.fr
11 248/NOVEMBRE 2007
Le lisier devient
une énergie rentable
La communauté de communes du Pays de
Saint-Méen-le-Grand entend bien développer
les énergies renouvelables sur son
territoire. Elle prendra en charge la production
et la maintenance énergétiques d’un
parc d’activité agroalimentaire qui sera
opérationnel début 2008. L’électricité
fournie par 6 000m2 de panneaux solaires
sera revendue à EDF, une usine de méthanisation
et d’autres centrales sur le site
alimenteront les entreprises en électricité,
chaleur, froid, vapeur..., leur permettant
ainsi de réduire leur facture énergétique.
Cette initiative inédite en France a été
récompensée par un trophée “Intelligence
et énergie” lors du premier Forum énergies
Ouest, qui s’est tenu le 25 septembre à
Nantes. ■ C.D.
Contact➜Jean-Yves Carré, tél. 02 99 09 49 45,
jeanyves.carre@cc-pays-stmeen.fr
des moteurs. La chaleur quant à elle
provient d’une centrale de méthanisation
juxtaposée au système de stockage. Cette
technologie développée par Électricité de
Marseille devrait être testée en 2009 à Nice
et à Saint-Brieuc. Car la Bretagne, qui doit
particulièrement faire face à la gestion
des flux d’électricité, constitue un terrain
d’expérimentation approprié. ■ C.D.
Contact➜Pierre Bénaros, tél. 04 93 00 60 35,
benaros@edm.name, www.edm.name
Développer les énergies renouvelables
des autres secteurs du monde économique.
S’ils avaient tous été aussi performants que
les industriels, nous consommerions
actuellement moins qu’il y a quinze ans. ■
Propos recueillis par Céline Duguey
Contact➜Frédéric Lescure, flescure@meaban.fr
Armelle Gac.
Céline Duguey
L’énergie
À Rennes, les chercheurs de l’école
d’architecture de Bretagne étudient
les éoliennes non pas comme des
objets techniques, mais en tant qu’objets
d’art, et réfléchissent à leur intégration
dans le paysage.
“Une éolienne, ce n’est pas que de la technique
!”, souligne Louis-Michel
Nourry, historien spécialiste du paysage
à l’école d’architecture
de Bretagne (Ensab).
Avec une équipe interdisciplinaire
- des architectes,
un plasticien,
un géographe, une
informaticienne et une
sociologue -, il s’est
intéressé aux éoliennes
du point de vue de leur
intégration esthétique
dans le paysage. “Nous avons répondu à un
appel d’offre «Art, architecture, paysage» du
ministère de la Culture, explique-t-il. Comme
nous voulions traiter un sujet d’actualité, nous
avons choisi les éoliennes.”
Éoliennes et cadre de vie
Pour ses recherches sur le paysage, il s’est
associé à une sociologue, Véronique Van
Tilbeurgh(1). Selon eux, les éoliennes ont
déclenché une prise de
conscience du cadre de
vie. “L’agriculteur qui loue
son terrain pour la création
d’un parc éolien est payé,
mais les habitants alentour,
est-ce qu’ils «louent»
leur cadre de vie ?” En
tous cas, les mentalités
évoluent. “Les riverains
sont aujourd’hui mieux informés qu’au début de
mon travail, en 2003”, précise-t-elle.
Desoeuvres d’art
Le plasticien Dominique Lamandé considère
les éoliennes comme des objets d’art.
“On veut les fondre dans le paysage, pourquoi
ne pas plutôt les révéler, comme un spectacle ?”
Il a donc pensé à... les peindre ! Ses idées
n’ont pour l’instant pris forme que sur ordinateur,
son principal objectif étant d’inciter
à plus de réflexion sur la forme et la couleur
des éoliennes. Informaticienne
et architecte,
Marie-Pascale Corcuff
a, quant à elle, développé
un outil d’analyse
de l’impact sur le
paysage, plus performant
que les logiciels
existants : il permet de
visualiser et choisir
l’emplacement exact des éoliennes, en
fonction de la topographie du site.
Ces recherches sur les éoliennes ont
conduit l’équipe à s’intéresser de plus près
au vent : leur ouvrage sur ce sujet(2) sort en
décembre prochain. ■ A.V.
(1) Véronique Van Tilbeurgh est sociologue à l’Université Rennes 2, dans
l’unité Costel (Climat et occupation du sol par télédétection). (2) Vents :
Invention et évolution des formes, ouvrage collectif sous la direction
scientifique de Louis-Michel Nourry, Pur/Ensab, 2007. (3) Ceresa : Centre
d’études et de recherches sur l’environnement et les sols pour
l’aménagement. (4) La Région s’est servie de ces documents pour réaliser
en 2006 le Schéma régional éolien. Ce document est téléchargeable sur
www.region-bretagne.fr/CRB/Public/rubriques_thematique/agir_pour_
lenvironn/ maitrisez_votre_ener/schema_regional_eoli.
Architectes, historiens et sociologues
s’intéressent aux parcs éoliens
Un autre regard sur les éoliennes
Contacts ➜ Louis-Michel Nourry,
lm.nourry@rennes.archi.fr,
➜ Véronique Van Tilbeurgh,
veronique.vantilbeurgh@uhb.fr
➜ Dominique Lamandé, domi3335@free.fr
“Pour ne pas perturber oiseaux et chauves-souris, les terrains qui vont accueillir des éoliennes sont
choisis hors des couloirs de migration ou des secteurs de chasse, de gîte et de reproduction. Cela
concerne aussi les amphibiens”, explique Morag Le Blevec, ingénieur agronome au
Ceresa(3). Ce bureau d’études en environnement a participé à la rédaction du Schéma
régional éolien. Il réalise aussi des études d’impact, notamment sur la faune, pour
lesquelles Hervé Dallemagne, l’ingénieur naturaliste de l’équipe, effectue pendant un
an un suivi écologique autour du site de construction. Des données qui peuvent
amener l’opérateur à modifier la position, l’orientation ou l’espacement des éoliennes,
voire leur nombre. ■
Contact➜ Ceresa, tél. 02 99 05 16 99, ceresa.environnement@wanadoo.fr
Attention, couloir de migration !
12 248/NOVEMBRE 2007
Louis-Michel Noury.
Alice Vettoretti
Dominique Lamandé.
Véronique Van
Tilbeurgh.
Alice Vettoretti
Dominique Lamandé veut transformer les éoliennes en oeuvres d’art.
Alice Vettoretti
Dominique Lamandé
Une éolienne d’un nouveau genre
est en train de naître à Brest, grâce à
l’entreprise Windcap. Elle pourrait être
installée directementsur des bâtiments,
comme des centres commerciaux, des
usines ou des châteaux d’eau.
Pourquoi les éoliennes auraient-elles
toutes la même forme ? Alain Larivain,
créateur de l’entreprise Windcap, a découvert
en 2006 un brevet
déposé par une société
américaine, qui décrit
une tour circulaire,
équipée de plusieurs
petites hélices reliées à
une génératrice électrique.
Et il a tout de
suite vu ce qu’il pouvait
en faire ! “On peut l’installer
directement là où
l’énergie est consommée : sur un centre commercial,
une université, une zone industrielle ou sur
un château d’eau pour alimenter un village.”
Mais pourquoi cette éolienne-là et pas une
autre ? La forme de la tour canalise le vent
en direction des petites hélices et celles-ci
s’orientent instantanément, comme une
girouette. Autre intérêt, les dimensions de la
tour sont déterminées selon l’espace disponible
et les besoins en électricité : sa hauteur
et son diamètre peuvent varier, entre deux et
vingt mètres. Et pour une même surface au
vent, le système génère autant d’énergie
qu’une éolienne classique, mais ses hélices
plus petites, donc plus robustes, peuvent
fonctionner même en cas de vent très fort.
Alain Larivain a travaillé avec des
étudiants de deux écoles d’ingénieurs de
Brest, pour réaliser des simulations informatiques
et mettre au point la tour Windcap.
Ceux de l’Ensieta(1) ont été chargés de
trouver la forme adéquate des hélices. Ceux
de l’Enib(2) plancheront sur le raccordement
au consommateur.
Un fonctionnement mixte
“Dans le cas de Windcap, le courant est utilisé
directement sur le lieu de production. La consommation
est donc liée à l’activité du bâtiment sur
lequel la tour se trouve, souligne Alain Larivain,
le système doit permettre plusieurs modes de
fonctionnement : une alimentation par l’éolienne
seule, une alimentation mixte en cas de faible
vent, ou la vente d’énergie vers le réseau, lorsque
la consommation est faible - par exemple un
dimanche où le bâtiment est fermé -.”
La construction du premier prototype, une
tour de trois mètres de diamètre sur trois
mètres de haut, a commencé en octobre et
devrait s’achever fin décembre. Financé en
partie par les collectivités locales et un
industriel chinois séduit par le projet, il sera
monté en janvier 2008 sur un pied de grue
devant l’Enib, sur le technopôle Brest-Iroise,
pour trois mois de test qui porteront notamment
sur la puissance produite en fonction
des conditions de vent.
Facile à réparer !
“Nous avons voulu un prototype mobile,
pour pouvoir le présenter dans des salons ou
d’autres manifestations.” Déjà, des enseignes
de la grande distribution sont intéressées
par le projet, d’autant plus que l’entretien
de la tour est facile et peu coûteux, du fait
de la modularité du système et de la possibilité
de faire fabriquer ses éléments par
des entreprise locales. Alain Larivain a
même pensé à extrapoler les dimensions
pour installer la tour Windcap sur une
plate-forme offshore, sur laquelle serait
aussi placé le système de récupération de
l’énergie de la houle Seacap, qu’il a luimême
inventé, avec ses fils. Un nouveau
projet à développer pour ce passionné
d’innovation ! ■ A.V.
(1) Ensieta : École nationale supérieure des ingénieurs des études des
techniques d’armement. (2) Enib : École nationale d’ingénieurs de Brest.
13 248/NOVEMBRE 2007
Les hélices, montées sur une structure mobile,
s’orientent instantanément, comme une girouette.
Contact➜ Alain Larivain, tél. 02 56 59 16 32,
contact@windcap.fr, www.windcap.fr
Question de place
Zones de radars de l’armée, couloirs
aériens ou bande côtière de cent mètres, il
existe des zones où les éoliennes ne
seront jamais implantées. La législation
impose aussi qu’elles soient suffisamment
éloignées des habitations pour que leur
bruit ne soit pas une gêne. Mais toutes les
règles ne sont pas si claires. Par exemple,
l’installation d’éoliennes à proximité
d’espaces naturels protégés ou de sites
touristiques n’est pas interdite, mais peut
entraîner une opposition des habitants.
En Bretagne, chaque département a
réalisé un document qui fait la synthèse
des zones interdites ou peu opportunes
pour la construction de parcs éoliens(4). ■
Alain Larivain.
Alice Vettoretti
La tourWindcap
trouve sa place sur
les châteaux d’eau
(photomontage).
Un prototype d’éolienne
en construction
Des éoliennes sur
les châteaux d’eau
Windcap
Windcap
L’énergie
Les chercheurs du centre Ifremer
de Brest décortiquent la houle et
les courants marins depuis plus de
15 ans. Leur savoir-faire s’applique
aujourd’hui à un thème en vogue :
les énergies issues de la mer.
“On ne peut pas transposer sans précautions
les connaissances sur les éoliennes aux
hydroliennes. Sous l’eau, le courant remplace le
vent, mais la machine est en même temps
soumise à des fluctuations dans le temps et dans
l’espace, dues au caractère oscillatoire de la houle,
explique Marc Le Boulluec, ingénieur au
service Hydrodynamique et océanométéorologie
du département essais et recherches
technologiques du centre Ifremer de Brest.
Car la houle n’est pas seulement un phénomène
de surface ! Ses champs de pression et de vitesse
varient avec la profondeur et les hydroliennes
subissent toutes ces variations qui peuvent nuire à
leur fonctionnement.” Sachant que le courant
modifie certaines caractéristiques de la
houle et que l’on cherchera à positionner les
hydroliennes là où il est fort, se lancer dans
l’aventure n’est pas simple. Mais les chercheurs
du centre Ifremer de Brest travaillent
depuis plus de quinze ans à l’étude des
courants. Au départ à d’autres fins, pour
analyser le comportement des corps flottants
comme les structures offshores.
Simuler des conditions de mer réelle
Contexte énergétique oblige, les recherches
sur les écoulements d’eau ont trouvé
une autre voie d’application. Les chercheurs
de l’Ifremer utilisent pour cela deux
bassins d’expérimentations(1), qui permettent
de simuler différentes conditions de
mer réelle. “Car au-delà des valeurs moyennes
des courants telles que celles utilisées en navigation
(référence Shom(2)), le fonctionnement des
hydroliennes nécessite une modélisation à petite
échelle, de l’ordre du mètre, des fluctuations de
vitesse incidente.” Ce savoir-faire, Marc Le
Boulluec le met en ce moment au profit
d’un doctorant de l’université de Toulon, qui
a entrepris fin 2005 une thèse sur la modélisation
des interactions entre houle et
courant aux environs du littoral. Preuve que
la récupération des énergies de la mer est
d’actualité en France, même si les projets en
aval ont du mal à se concrétiser... ■ N.B.
(1) Le bassin de Brest reproduit des séquences de houle irrégulière ; celui
de Boulogne-sur-Mer est capable de générer des courants. Un troisième
bassin français, opéré par la société Océanide à La Seyne-sur-Mer (Var)
permet la génération simultanée de houle et de courant. (2) Shom : Service
hydrographique de la marine.
Contact➜ Marc Le Boulluec, tél. 02 98 22 41 38,
marc.le.boulluec@ifremer.fr
L’Europe compte actuellement une vingtaine de projets de systèmes
de récupération de l’énergie de la mer. Les Européens sont encore
leader dans le domaine. La Grande-Bretagne, qui détient le premier
gisement européen d’énergie marine, se trouve en première position,
suivie par le Portugal qui cherche à se placer dans le domaine de
l’énergie des vagues et qui vient d’ailleurs d’inaugurer la première
ferme marine de production d’énergie (avec des machines écossaises).
Côté français, le potentiel naturel, en termes de puissance, des
courants de marées est estimé à plusieurs milliers de mégawatts,
dont 50 % pourraient être installés en Bretagne. Mais malgré
l’exposition exceptionnelle de son littoral, la France a déjà pris du
retard. “Nous avons raté le train de l’éolien, nous ne devons pas rater celuilà
car il y a tout ce qu’il faut dans nos régions”, note Alain Clément,
ingénieur de recherche au laboratoire de mécanique des fluides
de l’École centrale de Nantes, à l’origine du système électrique
autonome de récupération des vagues (Searev - lire article ci-contre).
“À l’Ifremer, les études sur la récupération des énergies de la mer
s’étaient arrêtées après le contre-choc pétrolier de 1986. Mais depuis le
début des années 2000, nous sommes de nouveau sollicités, notamment
par les services de l’État, à titre d’expert ou pour la fourniture de données”,
commente Michel Paillard, coordinateur des activités énergies
marines renouvelables au centre Ifremer de Brest et animateur de la
commission énergies marines renouvelables au pôle Mer Bretagne.
Et en 2007, c’est une réflexion prospective sur les énergies marines
renouvelables qui a été lancée par l’institut de recherche. ■
Contact➜ Michel Paillard, tél. 02 98 22 41 25, michel.paillard@ifremer.fr
“Ne ratons pas le train des énergiesmarines !”
14 248/NOVEMBRE 2007
Les chercheurs de l’Ifremer s’attaquent à l’énergie
Analyser les courants marins :
un travail de fond
L’hydrolienne Sabella sera bientôt ancrée
au fond de l’estuaire de l’Odet
(prototype au 1/20e).
O. Diaz
Systèmes dérivant avec les courants,
roues flottantes ou ancrées au fond
de l’eau, les trois projets français
d’énergie marine se jettent à l’eau. Dont
deux au large des côtes bretonnes.
Cela fait déjà sept ans qu’Hydrohélix
planche sur la question(1). Et d’ici février
ou mars 2008, le premier prototype au 1/20e
(Sabella) de son hydrolienne sous-marine -
une hélice totalement immergée, posée sur
le fond -, plongera dans l’estuaire de l’Odet.
“Nous avons choisi cet endroit car il présente des
courants intéressants pour qualifier notre
machine, explique Hervé Majastre, l’un des
cogérants de la société. La proximité des côtes
est aussi un avantage pour intervenir et récupérer
facilement les données. Enfin, il y a une
fosse de 19 m qui permet de travailler dans des
conditions très proches de celles en pleine mer :
les bateaux pourront passer au-dessus.” Durant
plusieurs mois, des séries de relevés et de
mesures d’impact seront effectuées pour
vérifier si le système est fiable et ne
perturbe pas l’environnement.
L’énergie des vagues
Le projet Searev (Système électrique
autonome de récupération des vagues),
initié en 2002 par Alain Clément dans un
laboratoire CNRS de l’École centrale de
Nantes est, quant à lui, au stade du transfert
industriel. Après des simulations
numériques, le test d’une maquette au
1/12e, et la protection de la technologie par
un brevet en 2004, la construction d’un
prototype à l’échelle 1/1 devrait démarrer
sous peu. Searev est un système flottant
clos qui utilise l’énergie des vagues pour
actionner une roue oscillante qui va
pomper de l’huile dans un système de
moteur hydraulique. “Même s’il est à
l’échelle 1/1, ce prototype n’est pas encore
compétitif. Mais chaque machine devrait
produire 500 kW”, souligne Alain Clément.
Un simple moulin
Autre système flottant, d’une simplicité
presque désarmante : la roue à aube, développée
depuis 2004 par David Adrian,
ancien ingénieur de la marine. “Hydro-gen,
notre roue ressemble à une barge, amarrée au
fond par quatre lignes de mouillage”, expliquet-
il. Le principe de fonctionnement est
semblable à celui des éoliennes, à ceci près
que la roue est capable de tourner dans les
deux sens suivant les différentes phases des
marées, le flot et le jusant. Le prototype au
1/10e, réalisé grâce au concours de plusieurs
écoles brestoises, dont l’École navale, le
lycée Vauban et l’Enib, est à l’eau depuis
2005 et a été l’objet de nouvelles améliorations
cette année. Mais David Adrian voit
déjà plus loin : “En
France, il n’y a pas beaucoup
de zones répondant
aux critères que nous
recherchons. Mais j’en
connais un à la pointe des
Espagnols, en face du
Portzic. C’est un spot de six
noeuds protégé de la grosse
mer qui répond parfaitement
à nos attentes. La
machine pourra fournir une puissance comprise
entre 50 kW à 1MW. Nous espérons qu’elle sera
opérationnelle en 2009 et commercialisée par
la suite en France ou à l’étranger.” Mais malgré
le soutien de l’Ademe, des collectivités et
des partenaires locaux concernés(2), les
concepteurs de ces trois projets dépensent
encore beaucoup d’énergie à trouver des
financements. ■ C.B./N.B.
(1) Lire l’article “20 000 watts sous les mers” dans Sciences Ouest n°216 -
décembre 2004 sur : www.espace-sciences.org/magazine. (2) Sabella, le
prototype d’Hydrohélix, a été financé par le Conseil régional de Bretagne,
le Conseil général du Finistère, des villes de Quimper, Brest et de l’Ademe ;
la première phase du projet Searev a été soutenue par le ministère de la
Recherche et des Nouvelles technologies, le CNRS, l’Ademe et la Région
des Pays de la Loire ; le projet Hydro-gen est soutenu par l’Ademe, la
Marine nationale et le Conseil régional de Bretagne.
Contacts ➜ Hervé Majastre, Jean-François Daviau,
tél. 02 98 10 12 35, contact@hydrohelix.fr
➜ Alain Clément, tél. 02 40 37 25 26,
alain.clement@ec-nantes.fr
➜ David Adrian, tél. 06 85 04 97 54,
contact@hydro-gen.fr
15 248/NOVEMBRE 2007
David Adrian.
Christophe Blanchard
Hervé Majastre et
Jean-François Daviau.
Christophe Blanchard
En surface, la roue à aube Hydro-gen
barbotte le long des côtes bretonnes
depuis 2005 (prototype au 1/10e).
DR
École centrale de Nantes
Les prototypes français se jettent à l’eau
Énergies de la mer :
trois courants à suivre
Alain Clément devant Searev, au stade du transfert
industriel.
Être étudiant dans le secteur de
l’énergie, c’est le bon filon. En
Bretagne, des BTS, des licences pros
et des masters forment les spécialistes
qui réduiront les consommations
d’énergie, à tous les niveaux.
De Quimper à Saint-Malo, cinq lycées(1)
bretons sont branchés “énergies renouvelables”.
Depuis décembre 2004, dans
chacun d’eux, une plate-forme pédagogique,
avec éolienne, capteurs thermiques
et cellules photovoltaïques, permet d’enseigner
aux élèves de BTS la maîtrise de
l’énergie. Cet outil est financé par le Conseil
régional, l’Ademe et EDF. Le lycée privé Le
Likès, à Quimper, a même créé une “maison
des énergies renouvelables” de 53m2, avec
éolienne, chaudière solaire et 21m2 de
modules photovoltaïques ! “C’est aussi un
lieu de formation pour les entreprises de plomberie
ou de chauffage, par exemple, explique
Jean-François Mazé, chef de travaux du
lycée technologique. Le recrutement est très
bon cette année, dans la filière génie électrique.
C’est en partie grâce à cette plate-forme.”
Formation à Bac + 2 également, le DUT
“Génie thermique et énergie”, à l’IUT de
Lorient, forme lui aussi des spécialistes de
l’énergie, dont certains continueront en
licence professionnelle.
Trois licences pro
À Rennes, le lycée polyvalent Joliot-Curie
est également très “énergies renouvelables”.
Avec l’IUT de l’Université de Rennes 1,
il propose une licence professionnelle
“Assistant et conseiller technique en
énergie électrique et renouvelable”. Cette
année, 16 étudiants, dont 4 en formation
continue, sauront par exemple faire des
diagnostics énergétiques des systèmes de
production. “Nous sommes dans l’air du temps
et les besoins de l’entreprise”, résume Alain
Olivier, enseignant en génie électrique. “En
diminuant l’énergie apportée, les coûts de
production peuvent être réduits de 10 à 15 %”,
souligne son collègue Dominique Michalet.
La moitié des étudiants de l’an dernier sont
déjà embauchés dans leur domaine.
Pas forcément spécialisée “énergies
renouvelables”, qui ne représentent qu’une
partie de l’enseignement, une licence pro
“Energie génie climatique” est proposée par
l’IUT de Lorient et le lycée Saint-Joseph.
Elle forme 48 techniciens spécialisés, qui
deviendront, par exemple, responsables
énergie dans une collectivité territoriale ou
chez un industriel de l’agroalimentaire, où
ils sauront faire un audit énergétique. “La
première démarche est d’économiser l’énergie,
souligne Nicole Billion, de l’IUT. Si vous avez
une consommation énergétique trop importante,
le photovoltaïque ne va pas remplacer le réseau !”
Une formation privée à Bac + 3, pas
encore reconnue comme une licence pro,
est également proposée à l’École des
métiers de l’environnement, sur le campus
de Ker Lann à Bruz (35). Ses diplômés
sauront répondre à un particulier qui veut
s’équiper en solaire photovoltaïque, ou
faire l’étude géothermique d’un bâtiment.
Cinquante élèves sont inscrits cette année.
“La filière attire les étudiants, note Thomas
David, de l’EME. C’est lié à la hausse du coût
de l’énergie et à l’actualité du réchauffement
climatique. Et il va y avoir des gisements d’emplois
énormes, notamment dans le bâtiment.”
Pour les études longues, l’Université de
Bretagne Sud à Lorient(2) propose un
“parcours énergétique”, de la licence 3 au
master 2. Chaque année, une trentaine
d’étudiants sont diplômés du master 2, à
Bac+5, pour devenir cadres, surtout dans
l’industrie et l’habitat, grands consommateurs
d’énergie.
Jusqu’à la thèse
“Il y a une telle demande de personnes
formées dans le domaine de l’énergétique, que
nos étudiants trouvent rapidement un emploi”,
souligne Patrick Glouannec, directeur du
laboratoire Études thermiques énergétiques
et environnement (LET2E). Dans ce laboratoire,
qui compte 18 enseignants - chercheurs,
l’un des doctorants étudie les
propriétés thermiques du “béton de
chanvre”, pour l’habitat, un autre étudie les
échangeurs de chaleur, en matériau composite,
pour les absorbeurs solaires. Le point
commun entre tous ces étudiants, du BTS à
la thèse ? La conscience d’être dans un
créneau porteur, en pleine évolution. ■ N.G.
(1) Le lycée Vauban à Brest, le lycée Le Likès à Quimper, le lycée Félix-
Le Dantec à Lannion, le lycée Maupertuis à Saint-Malo et le lycée Saint-
Joseph à Lorient. (2) UFR Sciences et sciences de l’ingénieur.
L’énergie
16 248/NOVEMBRE 2007
Contacts ➜ Jean-FrançoisMazé, tél. 02 98 95 04 86, jean-francois.maze@likes.org, http://enr.likes.org
➜ Dominique Michalet, tél. 02 99 13 20 28, dominique.michalet@ac-rennes.fr
www.iutren.univ-rennes1.fr/index.php?typeformation=lp
➜ David Thomas, tél. 02 99 05 88 00, thomas_david5@hotmail.com, www.ecole-eme.com
➜ Nicole Billion, tél. 02 97 87 28 33, nicole.billion@univ-ubs.fr, http://web.univ-ubs.fr/iutlo/legcge
➜ Patrick Glouannec, tél. 02 97 87 45 11, patrick.glouannec@univ-ubs.fr, www.univ-ubs.fr/let2e
Les étudiants
David, Grégory,
Johan et Yoann
aux côtés de leurs
enseignants
Alain Olivier
et Dominique
Michalet.
Du BTS à la thèse, un aperçu des formations bretonnes
Les futurs pros
des énergies
renouvelables
17 248/NOVEMBRE 2007
Passionné par l’environnement, Lilian
Labit nous raconte son parcours,
d’une énergie renouvelable à l’autre.
“Les énergies renouvelables, cela correspond
à mon projet de vie. Je voulais faire un
travail porteur, quelque chose qui soit utile pour
la planète, qui ait un sens !” À 33 ans, Lilian
Labit, Francilien d’origine et écologiste dans
l’âme, est un passionné. Aujourd’hui en
pleine réflexion pour s’inventer un nouveau
métier, il s’est formé, après les classes prépa,
à l’École des métiers de l’environnement,
à Bruz (35). En 1999, militant Greenpeace et
acteur d’une association de culture scientifique,
il organise des conférences et oeuvre à
la création du premier Point info environnement,
à Paris. Il conçoit le cahier des charges
d’une maison bioclimatique, pour une exposition
à la Cité des sciences : “Orientée plein
sud, avec des matériaux isolants, des panneaux
solaires, une petite éolienne et un système de
récupération des eaux de pluie !”
“Des pensées pures”
En 2001, il intègre le bureau d’étude
Wind system, à La Martyre, près de
Landerneau (29). Chargé de projet, il
cherche des sites potentiels pour des parcs
éoliens, depuis la signature des propriétaires
jusqu’aux études d’impact, via la
concertation avec les élus. “Cela demande
des compétences techniques, pour comprendre
les analyses acoustiques ou les études radioélectriques.
C’est aussi très social, car nous sommes
sur le terrain, en contact avec les élus, les agriculteurs
et les riverains.” Le jeune homme a
conscience de faire quelque chose d’utile
pour l’environnement. “C’est la base ! Dans
une réunion publique, avec des opposants politiques
ou pro-EDF, il fallait s’accrocher à des
pensées pures, pour faire notre boulot. Il y avait
aussi plusieurs rumeurs sur les éoliennes : elles
feraient tourner le lait des porcs !”
Résidant dans la Manche, Lilian cherche
aujourd’hui un emploi... dans les énergies
renouvelables. “Je démarche des industriels,
chauffagistes ou électriciens, qui veulent se diversifier
dans le solaire thermique ou photovoltaïque.”
Il y croit dur comme fer. “Il y a de
plus en plus d’avancées au niveau de l’État, des
subventions et des crédits d’équipement. On
assiste à des levers de fonds ! Les sociétés qui
investissent dans les énergies renouvelables
connaissent des amortissements exemplaires.
C’est aussi plein d’avenir, car il y a des avancées
technologiques tous les six mois.” Voilà un
professionnel qui sent le vent tourner. ■ N.G.
Contact➜ Lilian Labit, tél. 06 63 04 61 49,
lilian.labit@gmail.com
Militant associatif
puis ingénieur dans l’éolien
Lilian, le passionné
plein d’énergies
À CONSULTER
■ http://energiesdelamer.blogspot.com/
Le site de l’exposition “Les énergies de
la mer : l’or bleu” décrit la chaîne énergétique
liée à la mer, de la création des
phénomènes naturels jusqu’à leur transformation
par l’homme et leur utilisation.
Ce premier blog entièrement dédié aux
énergies de la mer renvoie également vers
les conférences de la 11e édition des
entretiens Science et éthique retransmises
par Canalc2 qui s’est déroulée du
16 au 19 octobre derniers à Brest(1).
Rens.➜ Sur les entretiens Science et éthique,
Brigitte Bornemann-Blanc, tél. 02 98 41 46 05,
brest@3bconseils.com, www. science-ethique.org
➜ Sur la location de l’exposition,
Patrick Le Bozec, tél. 02 23 40 66 46,
patrick.lebozec@espace-sciences.org
À LIRE
La bibliographie de la Bibliothèque
de Rennes Métropole
■ Les grandes batailles de l’énergie -
Petit traité d’une économie violente.
Jean-Marie Chevalier, Folio actuel, 2004
■ L’autonomie énergétique - Une
nouvelle politique pour les énergies
renouvelables. Hermann Scheer, Actes
Sud, 2007
■ L’énergie en 2050 - Nouveaux défis
et faux espoirs. Bernard Wiesenfeld,
EDP Sciences, 2005
■ Demain, quelles énergies pour la
Bretagne ? Le dernier numéro de la revue
Bretagne [s] est disponible en kiosques
jusqu’au 5 janvier 2008.
Rens.➜ www.revuebretagnes.com
À FAIRE
■ Une exposition sur les éoliennes
Pendant ses deux années de résidence
au Domaine de Kerguéhennec, l’artiste
anglais Steven Pippin s’est intéressé à
des éléments modernes, tels que les
éoliennes qui s’imposent désormais dans
le paysage breton. Jusqu’au 18 décembre.
Rens.➜ Domaine de Kerguehennec,
tél. 02 97 60 44 44, www.art-kerguehennec.com
■ Jouez avec le vent
Dans ce bureau d’étude, c’est vous le
spécialiste ! Testez l’emplacement, la
hauteur du mât et la longueur des ailes des
éoliennes pour convertir au mieux le vent
en électricité(2). Un jeu interactif à découvrir
sur le site de l’Espace des sciences.
Rens.➜ www.espace-sciences.org/science/
images/images-maj/Perso/ manipulations/
eolienne/ index.htm
(1) Les entretiens Science et éthique sont soutenus par le Conseil
régional de Bretagne, le Conseil général du Finistère, la ville de
Brest et Brest métropole Océane. (2) Dans cette application, la
puissance électrique produite est calculée de façon théorique.
Nicolas Guillas
Pour en savoir plus
Le mois prochain : Le Prix Bretagne
jeune chercheur - Édition 2007
Nicolas Guillas
➜Grand angle
18 248/NOVEMBRE 2007
Il a quitté la Pennsylvanie pour s’installer en Bretagne
Michael Corson
adopte la recherche française
Séduit par la France,
Michael Corson a
quitté définitivement
les États-Unis
en septembre 2006
pour s’installer dans un laboratoire du
centre Inra(1) de Rennes. Une initiative
plutôt rare, qu’il ne semble pas
regretter.
Sciences Ouest : Comment êtes-vous arrivé
dans les laboratoires de l’Inra ?
Michael Corson : Je cherchais du travail, tout
simplement ! Je finissais mon postdoctorat
au service de recherche du ministère de
l’Agriculture des États-Unis, en Pennsylvanie,
et j’ai reçu quatre fois de suite l’offre
de poste du laboratoire “sol, agronomie et
spatialisation” de l’Inra ! C’était un signe,
même si je ne connaissais cet institut que
de nom, à travers quelques publications, ou
des colloques. En plus, j’étais très attiré par
la France et pas mécontent de quitter les
États-Unis.
S.O. : Les travaux de l’Inra correspondent-ils
à ce que vous faisiez avant ?
M.C. : Oui tout à fait ! L’offre de poste
proposait de la modélisation, ma spécialité,
dans un domaine qui m’intéresse : l’analyse
environnementale. À Rennes, l’équipe met
au point des logiciels informatiques qui
permettent d’évaluer les conséquences
d’une exploitation agricole sur l’environnement.
Ces recherches se font également
aux États-Unis. Pour l’instant, je continue à
travailler sur le modèle que nous avons
développé en Pennsylvanie. Je l’ai
“importé”, et j’essaye de l’adapter aux
fermes bretonnes. Cela apporte de
nouvelles méthodes.
S.O. : Après plus d’un an passé ici,
quel regard portez-vous sur la recherche
française ?
M.C. : Ici, la recherche est plus collective, il y
a moins de concurrence et plus d’échanges
entre les laboratoires et entre les personnes
d’un même labo. Il n’y a pas de grande
figure experte qui travaille seule dans son
coin. Je préfère ce fonctionnement. Mais
quand j’ai annoncé à mes collègues que je
partais, ils ont pensé que j’étais dingue !
Maintenant je les encourage à développer
des coopérations avec l’étranger.
S.O. : Y-a-t-il une différence dans les
moyens alloués à la recherche en France
et aux États-Unis ?
M.C. : Je ne peux pas trop juger, je n’ai pas
encore tout à fait compris comment ça
fonctionnait ici. En plus, je n’ai besoin que
d’un ordinateur pour travailler. Ça me paraît
semblable, même si j’ai l’impression qu’il y
a plus de liens entre public et privé en
France. Aux États-Unis, c’est plus l’un ou
l’autre. Par contre, les salaires sont moitié
moins importants ici !
S.O. : Comment se passe votre
nouvelle vie française ?
M.C. : Très bien ! J’avais déjà passé un an à
Amiens quand j’étais au lycée, j’en avais un
excellent souvenir. J’ai retrouvé la même
culture même si beaucoup de choses ont
changé depuis mon adolescence, le nombre
de fast-foods et de téléphones portables,
par exemple. Et lorsqu’on est adulte il faut
remplir beaucoup de papiers pour les assurances,
la carte vitale... Mais la vie est plus
raisonnable, on sait prendre son temps
pour manger, avoir des amis, pour réfléchir
avant de réagir. Par contre, je pensais être
bilingue mais comme pendant vingt ans je
n’avais guère parlé français, c’est un peu
plus dur que je ne l’avais imaginé. J’ai peutêtre
même gardé l’accent picard ! ■
Propos recueillis par Céline Duguey
(1) Institut national de recherche agronomique de Rennes.
Contact➜Michael Corson, tél. 02 23 48 57 09,
michael.corson@rennes.inra.fr
Céline Duguey
Scott Singer/USDA-NRCS
En Pennsylvanie (photo), Michael Corson s’intéressait déjà à l’impact environnemental des fermes.
Espace des sciences
19 248/NOVEMBRE 2007 www.espace-sciences.org
Trompez vos sens !
Combien de sens avons-nous ? Cinq ? L’animation “La magie des
illusions” vous en fait découvrir d’autres. Venez les tester ! Saurezvous
garder votre équilibre devant des rayures en mouvement ?
La perspective peut-elle vous jouer des tours ? Rendez-vous dans
la salle Eurêka pour le savoir. Un médiateur scientifique viendra
à votre secours pour comprendre comment votre cerveau analyse
les informations contradictoires, qui arrivent par vos yeux, vos
muscles et vos oreilles. ■
Rens.➜ Retrouvez les informations pratiques sur les animations et toute l’actualité
de l’Espace des sciences sur notre site Web. www.espace-sciences.org
Exposition
Le 20 novembre/Le plancton, la pluie et le
beau temps. Il y a 3 milliards d’années, le
plancton a rempli notre atmosphère d’oxygène.
Aujourd’hui, l’homme envisage de l’utiliser pour
combattre l’effet de serre ou produire des biocarburants. Une
conférence de Guy Jacques, océanographe. ■
Le 27 novembre/La grande pêche morutière de Terre-Neuve
à l’Islande : une aventure bretonne. Pendant près de cinq siècles,
les Bretons ont développé la pêche à la morue en Atlantique Nord.
À l’heure de la diminution des stocks de poissons, André Lespagnol,
historien, raconte cette aventure. ■
Le 4 décembre/Allô Docteur : quand dormir ne rime plus avec
plaisir. Pourquoi dormons-nous ? Une question à laquelle deux
médecins du CHU de Rennes tenteront d’apporter des réponses, en
abordant aussi certains troubles du sommeil, comme les perturbations
respiratoires. ■
Le 11 décembre/La cartographie des fonds marins par satellite.
Le relief de la Terre est moins bien connu que celui de Mars ou de la
Lune ! Stéphane Calmant, géophysicien, vient expliquer comment les
fonds marins sont étudiés, à partir de données satellites. ■
Rens.➜ Aux Champs Libres, salle Hubert-Curien, à 20 h 30. Entrée libre.
Les 15 et 19 novembre - 13 décembre/En partenariat avec
l’Amopa(1). Ce cycle de conférences aura pour thème la communication
scientifique et technique par les outils graphiques. ■
➜ Retrouvez les informations pratiques sur notre site Web
www.espace-sciences.org/conferences
Le 23 novembre/Mathurin Méheut et la
vie littorale. Michel Glémarec, professeur
d’océanographie biologique et professeur
honoraire des universités, retrace l’oeuvre de Mathurin Méheut,
illustrateur au Laboratoire de Roscoff (29) de 1910 à 1912, et artiste
témoin du quotidien des Bretons. ■
Rens.➜ Amphithéâtre Yves-Laurent (IUT Gaco), à 20 h. Entrée libre.
Une rentrée animée
Après la belle soirée de la Nuit des
chercheurs, en octobre, l’Espace
des sciences était sur tous les
fronts ! Pour la Fête de la science,
le Village des sciences de Rennes,
a attiré 10 000 curieux avec plus de trente animations en biologie,
physique, mathématiques, archéologie... Quant au Festival des
sciences de Rennes Métropole, il a fait vivre au rythme de la
science nos expositions et treize villes de l’agglomération
pendant deux semaines. Rendez-vous l’année prochaine ! ■
Un concours de dessins pour les collèges et les lycées
Pour fêter les 50 ans du lancement de Spoutnik
et le début de la conquête spatiale, l’Espace
des sciences lance un concours dans les collèges
et lycées de l’académie de Rennes. Les élèves
devront réaliser une affiche qui illustre ces
cinquante années d’aventure humaine (un dessin par classe). Un
jury sélectionnera les deux meilleurs projets. À gagner : une visite
à l’Espace des sciences pour toute la classe. ■
➜ Téléchargez le règlement sur www.espace-sciences.org/ressources
Actualité
Conférences
Au Pays de Morlaix
■ Tarif normal : 2 ANS 54€ (au lieu de
66€*) soit 4 numéros gratuits / 1 AN
30€ (au lieu de 33€*) soit 1 numéro
gratuit ■ Tarif étudiant (joindre un
justificatif) : 2 ANS 27€ (au lieu de
66€*) soit 13 numéros gratuits / 1 AN
15€ (au lieu de 33€*) soit 6 numéros
gratuits ■ Tarif étranger ou abonnement
de soutien : 2 ANS 76€/ 1 AN 50€
L’info
scientifique
et technique
du grand Ouest
souhaite un abonnement de :
1 AN (11 NOS Sciences Ouest)
2 ANS (22 NOS Sciences Ouest)
Tarif normal
Tarif étudiant (joindre un justificatif)
Tarif étranger ou abonnement
de soutien
Bulletin d’abonnement et chèque à l’ordre de l’Espace
des sciences, à retourner à : Espace des sciences,
Les Champs Libres, 10, cours des Alliés, 35000 Rennes.
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DR
DR
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Nicolas Guillas
(1) Amopa : Association des membres de l’ordre des palmes académiques.
aaggeennddaa
20 248/NOVEMBRE 2007
(1) Lire l’article “Quand le CO2 de l’air dépend du fer dissous dans la mer”, Sciences Ouest n° 242 - avril 2007 sur www.espace-sciences.org/magazine
■Conférences
29 novembre/Forum du
grand Ouest
■ Rennes - C’est l’un
des plus grands salons
de rencontre entre
étudiants, jeunes
diplômés et entreprises.
Il est gratuit,
ouvert à tous et se
tiendra dans la halle
Francis-Querné de l’Insa de Rennes.
Rens.➜Tél. 02 23 23 85 77,
info@forumdugrandouest.com,
www.forumdugrandouest.com
29 novembre/L’apport des
biotechnologies dans l’agroindustrie
■ Rennes - C’est le thème de cette
Matinale qui aura lieu sur le site Rennes
Atalante Champeaux, de 8h15 à 10h15.
Rens.➜Rennes Atalante,
tél. 02 99 12 73 73,
technopole@rennes-atalante.fr,
www.rennes-atalante.fr
Du 30 novembre au
2 décembre/Viv’expo
■ Rennes - De
l’habitat durable
à la nourriture
bio, du tourisme
“ é q u i tabl e ”
aux médecines
naturelles, le salon et ses exposants
explorent la vie écologique sous toutes
ses formes au parc des expositions.
Rens.➜Communica Organisation,
tél. 05 57 54 38 74,
info@vivexpo.com
5 et 6 décembre/L’élève,
le maître et le scientifique
■ Nantes - Les
évolutions technologiques
s’insèrent
de plus
en plus vite dans
notre vie avec des
conséquences sociales importantes.
Sensibilisation des enfants dès le plus
jeune âge, place dans l’enseignement,
rôle des différents acteurs, ce colloque
a pour but de comprendre ce qu’est
l’accompagnement en sciences et technologies
pour proposer de nouvelles
voies de développement.
Rens.➜Philippe Gauthier,
tél. 02 51 85 83 31,
philippe.gauthier@emn.fr,
http://astep2007.emn.fr/
6 décembre/Systèmes
embarqués temps réels
critiques
■ Brest - Souvent invisibles pour l’utilisateur,
les systèmes embarqués
(ensembles de logiciels et matériels
informatiques d’un équipement) sont
dit critiques lorsque des vies humaines
ou bien l’environnement sont concernés
par l’application. Les différents acteurs
de cette communauté sont invités à
venir partager leurs expériences lors
d’une journée organisée à l’ENSTBretagne.
Rens.➜Jean-Luc Fleureau,
tél. 06 63 00 86 98,
fleureau@jessica-france.fr
ADRIA ■ 5 et 6 décembre, Quimper/Audit qualité
interne en IAA ■ 14 décembre, Rennes/Maîtrise des
résultats en IAA Rens.➜ Séverine Pierre, tél. 02 98 10 18 61,
severine.pierre@adria.tm.fr, www.adria.tm.fr
■ 12 au 14 décembre, Rennes/Procédés
séparatifs industriels, en partenariat avec l’École nationale de
chimie de Rennes Rens.➜ Ghislaine Bouesnard, tél. 02 97 47 97 32,
sales@archimex.com, www.archimex.com
CEDRE ■ 27 et 28 novembre, Brest/Rôle des acteurs
du transport maritime en cas de pollution Rens.➜ Centre
de documentation de recherche et d’expérimentations,
tél. 02 98 33 10 10, www.cedre.fr
IRPA ■ 6 décembre, Bourgbarré (35)/Maîtrise
d’ouvrage et qualité des projets architecturaux, urbains
et paysagers Rens.➜Institut régional du patrimoine, tél. 02 99 79 39 31,
www.irpa-bretagne.org
■Formations
20 novembre/Participer à la recherche...
■ Rennes - ... risque ou chance pour le patient ? Un thème abordé par le professeur
YvesDeugnier et Jean-Michel Reymann dans le cadre desmardis santé du CHU. À 18 h
amphithéâtre Bretagne, Espace congrès de l’hôpital Ponchaillou.
Rens.➜www.chu-rennes.fr
20 novembre/Du fer dans l’océan Austral pour réduire l’effet
de serre Par Géraldine Sarthou, chargée de recherche au CNRS(1).
4 décembre/Les Inuits et leur environnement
Par Pauline Huret, ethnologue et directrice adjointe de
l’association Inuksuk, espace culturel inuit à Paris.
■ Brest - Ces deux conférences auront lieu à l’auditorium d’Océanopolis, à 20 h 30.
Rens.➜Océanopolis, tél. 02 98 34 40 40, oceanopolis@oceanopolis.com,
www.oceanopolis.com
22 novembre/Deux questions d’écologie de l’esprit
■ Cesson-Sévigné (35) - Le philosophe Bertrand Stiegler évoquera les
psychotechnologies qui permettent de vendre du “temps de cerveau disponible”
mais créent également des troubles de notre attention. Dans le cadre des P’tits déj’
recherche organisés par France Télécom et l’ENST dans les jardins de France Télécom
R&D. Inscription obligatoire. À 9 h.
Rens.➜emmanuel.mahe@orange-ftgroup.com
4 décembre/Des libellules au menu
■ Nantes - Libellules, vers et grillons sont pour certaines civilisations
des mets comme les autres. C’est ce qu’expliquera Nicolas Césard,
ethnologue à l’Institut de recherche pour le développement, qui reviendra également
sur les différentes utilisations que l’Homme peut avoir des insectes. À 20 h 30.
Rens.➜Muséum d’histoire naturelle de Nantes, tél. 02 40 99 26 20,
www.museum.nantes.fr
11 décembre/Le métier d’architecte naval
■ Lorient - Dominique Presle, architecte naval et maître assistant à l’école
d’architecture de Paris La Villette, fait découvrir les nombreux aspects de son activité
où l’art côtoie la science et la technique.
Rens.➜CCSTI de Lorient “Maison de la mer”, tél. 02 97 84 87 37,
www.ccstilorient.org
11 décembre/Voyage au pays du futur
■ Lannion - Grâce à ses nombreux voyages en Europe et dans le monde, Jean-Claude
Pierre (cofondateur de l’association Eau et rivières de Bretagne et porte-parole
du réseau Cohérence) propose un nouveau regard sur les problématiques
environnementales et sociales actuelles et sur les changements qu’elles imposent à
notre société. Il fait profiter de son expérience lors de cette conférence au Carré
magique. À 20 h 30, entrée 6€.
Rens.➜Le Carré magique, tél. 02 96 37 19 20, www.carre-magique.com
13 décembre/Le temps de la nature et du terme de la vie
■ Rennes - Vie en sursis, renaissance perpétuelle de la vie avec le cycle
des saisons : des perceptions différentes du temps que feront partager
Gilles Clément, paysagiste, ingénieur agronome et écrivain, et Marcel
LouisViallard, médecin responsable d’une unité de soins palliatifs au CHU de Vannes.
Dans le cadre des jeudis du temps.
Rens.➜Le Bureau des Temps, tél. 02 23 62 20 95, bdt@ville-rennes.fr,
www.rennes.fr/temps
■Colloques
DR
DR
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25 novembre/Journée de la pomme
■ Rennes - Variétés, soins aux arbres, transformations..., cette journée consacrée à la
pomme est également l’occasion de démonstrations et commentaires autour de
l’alambic et du pressoir. Des visites commentées de l’exposition Alambics et vieilles
bouteilles seront proposées.
Rens.➜Écomusée du Pays de Rennes, www.ecomusee-rennes-metropole.fr/
■Sorties
Océanopolis
DR
21 248/NOVEMBRE 2007
■Expositions ■Appels à projets
Jusqu’au 18 décembre/États
moléculaires
■ Rennes - Les sciences sont pour
Laurent Duthion une formidable source
d’inspiration. La galerie Quelque p’Arts
du lycée Sainte-Geneviève expose quelques-
unes de ses oeuvres surprenantes
en partenariat avec le fonds régional
d’art contemporain.
Rens.➜Lycée Sainte-Geneviève,
tél. 02 99 65 10 08, ouverture au
public sur rendez-vous.
Jusqu’à fin 2007/Grand-père,
raconte-moi la pêche
■ Le Guilvinec (29) - La
nouvelle exposition
proposée par l’espace
découverte de la pêche
en mer, Haliotika,
retrace 50 ans d’aventure
humaine et l’évolution
du métier de
pêcheur (techniques,
commerce, avenir). Une évolution
retracée à travers des documents, des
objets et des vidéos.
Rens.➜Philippe Gredat,
tél. 02 98 58 28 38,
www.leguilvinec.com
Jusqu’à fin 2007/Libellules,
entre ciel et eau
■ Nantes - Cette exposition nous
présente la libellule comme un animal
inoffensif et extraordinaire.
Le péristyle s’affiche
■ Alice Guilbaud expose des photographies
grand format qui vous invitent à
une promenade pittoresque et inattendue
le long de la Sèvre nantaise.
Rens.➜Muséum d’histoire naturelle
de Nantes, tél. 02 40 99 26 20,
www.museum.nantes.fr
Jusqu’à fin 2007/Soleil,
mythes et réalités
■ Pleumeur-
Bodou - Il a
inspiré les
poètes, attisé
la curiosité
des savants, réglé la vie en communauté.
Vénéré par les Anciens, il fait
aujourd’hui courir les vacanciers et rêver
les chercheurs qui voient en lui une
source inépuisable d’énergie. Le Soleil
brille de tous ses feux pendant toute
l’année 2007 à la Cité des télécoms.
Rens.➜www.cite-telecoms.com
Jusqu’en mars 2008/La mer
pour mémoire
■ Rennes - À travers les recherches
menées sur les
épaves du Ponant,
cette exposition
d ’ a r chéologie
s o u s - m a r i n e
dévoile l’histoire
maritime du grand
Ouest Atlantique.
Rens.➜Musée de Bretagne,
tél. 02 23 40 66 70,
www.musee-bretagne.fr
Jusqu’en mars 2008/Voyages
aux pôles
■ Brest - Découvrir les paysages et la
faune de l’Arctique et de l’Antarctique,
entrer à l’intérieur d’une cabane des
premiers explorateurs du Groenland,
assister à une scène de plongée sous la
banquise… C’est un véritable voyage
aux pôles que propose Océanopolis
avec cette nouvelle exposition présentée
dans le cadre de l’année polaire. Treize
conférences, un festival du film d’aventure
et des activités ludiques sont
programmés jusqu’à la fin de l’année.
Rens.➜www.oceanopolis.com
Jusqu’en avril 2008/Alambics
et vieilles bouteilles
■ Rennes - Goutte, calva, eau-de-vie,
l’alcool de cidre a bien des noms mais
une façon unique d’être distillé, dans
l’alambic du bouilleur de cru. Depuis
quelques années, la législation de plus
en plus sévère tend à faire disparaître ce
métier. L’Écomusée du Pays de Rennes
le fait revivre le temps d’une exposition.
Rens.➜www.ecomusee-rennesmetropole.
fr/
Pôle images et réseaux
■ Le pôle de compétitivité breton “Image et réseaux” lance un appel à propositions
aux PME-PMI adhérentes qui souhaitent monter, en tant que chef de file, un projet
associant au moins trois partenaires dont un établissement de recherche. Les projets
devront répondre aux règles de labellisation du pôle et satisfaire à ses orientations
stratégiques. Ceux incluant la création ou l’utilisation de contenus seront
particulièrement appréciés. L’appel est ouvert jusqu’au 31 décembre.
Rens.➜Pierre Trémenbert, tél. 02 29 00 15 03,
pierre.tremenbert@enst-bretagne.fr, www.images-et-reseaux.com
Concours “Objectif : ville durable”
■ Imaginer la cité de demain, c’est le défi que
lance aux étudiants le magazine La recherche,
l’Ademe et l’assureur Générali. Seuls ou en groupe
(2 à 4 personnes), les candidats devront imaginer
une ville durable, prenant en compte les questions
énergétiques et climatiques, la gestion de l’espace,
des déchets, et autres nuisances, pour un développement
urbain respectueux de l’environnement et
favorisant la cohésion et la croissance économique.
Avec à la clé 10 000 € pour les trois meilleurs projets.
Inscription et remise des dossiers jusqu’au 31 mars
2008.
Rens.➜www.concoursgenerationd2.com
30 novembre/Au bonheur des astres
■ Rennes - Deux séances “Happy Hour” d’une heure à l’Opéra dédiée aux astres,
source d’inspiration pour de nombreux compositeurs. Petit voyage dans trois siècles
d’astronomie musicale, de la rêverie la plus poétique à la fantaisie la plus débridée.
Représentations à 18 h et 20 h, à l’Opéra de Rennes.
Rens.➜Opéra de Rennes, tél. 02 99 78 48 78, www.opera-rennes.fr
Ludovic Dufour
Pour paraître dans le prochain
➜Tél. 02 23 40 66 66 ➜Fax 02 23 40 66 41 ➜nathalie.blanc@espace-sciences.org
DR
DR
DR
Océanopolis
It’s a fact that is billowing
across news and current
affairs like sails in an ocean breeze - energy
issues are now of core concern to our
societies. Brittany is no different to any
other region. Its politicians validated
Brittany’s energy plan last July and are
managing the question in a way that takes
account of the region’s own specific
problems. This is a region which depends
on others for its energy because it produces
only 5% of the power it uses and power
consumption is increasing at the same rate
as its population (on average, a population
increase of 25,000 people every year
between 1999 and 2005 ). Brittany, though,
has its advantages e.g. coastlines battered
by the wind and waves, pig farms and
plenty of ideas!
How can energy be saved in the industrial
sector? In the future, liquid manure will be
a viable source of energy. Among other
projects are a wind turbine that does
not have three blades, the construction of
the first French water turbine prototype in
the Odet Estuary at the beginning of 2008
and a new look at waterwheels as a means
of producing power. In fact, a number of
projects led by research laboratories,
engineering companies and young
companies are finally coming to light in
Brittany.
Some of the new methods of power
production have gone beyond the
prototype stage and are now part of our
everyday life. Wind turbines, for example,
are included in studies undertaken by
sociologists, who are looking at their
acceptance by local populations or their
integration into the countryside. The new
“windmills” are also arousing the interest
of artists. Finally, renewable energies in
general are taken into account by architects
and are the subject of new training courses
and college curricula that are proving
popular with young people who, of course,
always have the wind in their sails! ■
22 248/NOVEMBRE 2007
➜
These abstracts in English are sent to foreign universities that have links with Brittany and to the Scientific Advisers in
French Embassies, in an effort to widen the availability of scientific and technical information and promote the research
carried out in Brittany. If you would like to receive these abstracts on a regular basis, with a copy of the corresponding issue
of Sciences Ouest, please contact Nathalie Blanc, Editor, fax +33 2 23 40 66 41, E-mail: nathalie.blanc@espace-sciences.org
Brittany Regional Council
is providing financial backing
for this service.
Research and innovation in Brittany
Abstracts for the international issue
NOVEMBER 2007 ■ N°248
FEATURE P.9/17 Energy,a whole new era
SPOTLIGHT ON THE NEWS P.6/7
Mané-Véchen, a Roman villa
from another time and culture
A fabulous Roman villa has revealed its
secrets in Mané-Véchen, in Morbihan. After
a dig lasting more than fifteen years, the
site dating from the 3rd century B.C. is now
better understood by archaeologists. It
consists of a building covering an area of
1,200 m2, a walled garden, a central
courtyard with fountain etc. And best of all
is the superb decoration! The villa is also
unusual for the exotic influences it displays.
In the Centre for the study of Roman murals
(CEPMR, Centre d’étude des peintures
murales romaines) in Soissons, some of the
decoration is truly eyecatching. One such
piece is a guinea fowl on a ceiling, a feature
more commonly seen in Syrian mosaics.
Other motifs from the Mediterranean area
give archaeologists a few pointers to the
use of the villa. It would appear that the
building was a seat of power rather than a
private dwelling. Yet its exact purpose
remains a mystery, even though the nearby
sea and huge warehouses tend to indicate a
use linked to trade. Analysis will continue
for several more years, in laboratories in
which fragments of pottery, metal objects
and a treasure trove of 22,000 items will
keep the experts busy. As to the fragments
of paintings, they will be taken to a
museum once they have been used for a
scientific study of the building which has
been State property since 1972. Nowadays,
school pupils can take advantage of the
beauty of the area as they find out about
everyday life in Gallo-Roman times. The
villa also opens its doors to the general
public on occasions such as the “Heritage
Days”. ■
SPOTLIGHT ON THE NEWS P.8
New-generation flour
is healthier
An innovative flour has recently been
launched by the Paulic mill in Côtesd’Armor.
It is made from wheat washed with
ozone, an oxidising gas that kills bacteria,
germs and fungi throughout the grain.
This means that even the outer husk, the
wheatgerm, can be used. Rich in fibres,
it used to be considered as a by-product
because it concentrated residues that were
unfit for human consumption.
The ozone bath given to the grain produces
a higher-fibre flour that is easy for bakers
to work with and that gives a much
smoother bread dough. Ozone washing
was developed by Laboratoires Goëmar
in Saint-Malo with the primary aim of
decontaminating agricultural seed.
Problems of food safety took the research
in a whole new direction, to the food sector
and, thanks to cooperation with the Paulic
flour mill, the ozone washing of wheat was
authorised by the French food safety agency
in 2003. Now, Paulic wheatgerm and flours
are of interest to many companies working
in the food and cosmetics industries! ■
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du magazine Sciences Ouest