Prix Bretagne jeunes chercheurs

RECHERCHE

N° 249 -

Magazine

4439 résultat(s) trouvé(s)

DÉCEMBRE 2007
R e c h e r c h e e t i n n o v a t i o n e n B r e t a g n e n°249
Nouveauté : trois livres
pour comprendre la
science en s’amusant
Actualité : le lin, une piste
pour rééquilibrer notre
alimentation
Laboratoire : quand
le chimiste est designer
de matériaux
Prix Bretagne jeune chercheur
Douze nouveaux talents

éditorial
3€/ Sciences Ouest est rédigé et édité par l’Espace des sciences, Centre de culture scientifique technique et industrielle (Association)
■ Espace des sciences, Les Champs Libres, 10, cours des Alliés, 35000 Rennes - nathalie.blanc@espace-sciences.org - www.espace-sciences.org - Tél. 02 23 40 66 66 -
Fax 02 23 40 66 41 ■ Président de l’Espace des sciences : Paul Trehen. Directeur de la publication :Michel Cabaret. Rédactrice en chef: Nathalie Blanc. Rédaction: Christophe
Blanchard, Céline Duguey, Christelle Garreau, Nicolas Guillas, Alice Vettoretti. Comité de lecture : Louis Bertel (télécommunications), Gilbert Blanchard (biotechnologiesenvironnement),
Philippe Blanchet (sciences humaines et sociales), Jean-Claude Bodéré (géographie), Bernard Boudic (information et communication), Daniel Boujard
(génétique-biologie), Michel Branchard (génétique-biologie), Alain Hillion (télécommunications), Jacques Lenfant (informatique), Gérard Maisse (agronomie), Christian
Willaime (physique-chimie-matériaux). Abonnements : Marion Romain, tél. 02 23 40 66 40, marion.romain@espace-sciences.org.
Publicité : AD Media - Alain Diard, tél. 02 99 67 76 67, info@admedia.fr ■ Sciences Ouest est publié grâce au soutien de la Région
Bretagne, des départements du Finistère et d’Ille-et-Vilaine ■ Édition : Espace des sciences. Réalisation : Pierrick Bertôt création
graphique, 35510 Cesson-Sévigné. Impression : TPI, 35830 Betton. Tirage du n°249 : 5 000 ex. Dépôt légal n°650 ISSN 1623-7110
NATHALIE BLANC,
Rédactrice en chef de Sciences Ouest
Les jeunes
Bretons ont
de l’avenir
Ce dernier numéro de l’année 2007
honore les acteurs de la recherche.
Guillaume Calvez présente son
quotidien de doctorant en chimie
moléculaire. Il fabrique sesmatériaux
à la manière d’un jeu de construction.
Et même si les résultats ne sont pas
toujours spectaculaires, la motivation
est là : “Nos connaissances sur les
assemblages de plusieurs molécules
de terres rares progressent.”
Quelques pages plus loin, ce sont
les travaux de jeunes diplômés qui
sont à l’honneur : les douze lauréats
du Prix Bretagne jeune chercheur,
décerné tous les deux ans par le
Conseil régional de Bretagne.
Mathématiques, physique et chimie
théoriques, sociologie, mais aussi
biologie marine et éthologie illustrent
la grande richesse des travaux menés
dans la région, mais aussi des
parcours de vie possibles après une
thèse. Si la plupart poursuivent leurs
travaux dans le monde académique
en tant que chercheur ou enseignant -
chercheur (université, CEA) en France
ou à l’étranger (Espagne, Suède,
Japon), l’une d’entre eux a intégré
l’univers de l’entreprise et un autre
a même créé lui-même sa propre
société.
Cela fait plus de vingt ansmaintenant
que Sciences Ouest vous fait
rencontrer ces hommes et ces femmes
et partager les innovations qui
naissent dans la région. L’année 2008
s’ouvrira sur une nouvelle formule de
la revue, qui, tout en gardant son
esprit initial, sera, nous l’espérons,
encore plus accessible et plus
attractive.
Rendez-vous en 2008 ! ■
Toutes les archives de Sciences Ouest sur Internet en accès gratuit➜ www.espace-sciences.org
Augel
En bref....................................................................................................................... 4/5
Actualité
Le lin : une petite graine à suivre................................................................................ 6
Laboratoire
Lesmatériaux de demain naissent sur la paillasse de chimie ............................ 7
Dossier
Prix Bretagne jeune chercheur - Édition 2007 .................................................. 8/9
Catégorie Systèmes en évolution(s).............................................................. 10/11
Catégorie De l’atome à l’Homme .................................................................. 12/13
Catégorie Société de la connaissance.......................................................... 14/15
Catégorie Terre et mer, exploitation et préservation.................................. 16/17
Le jury 2007 et les échos des prix........................................................................... 18
L’actualité de l’Espace des sciences ................................................................ 19
Agenda .............................................................................................................. 20/21
PBcg - DR
3 249/DÉCEMBRE 2007
Christelle Garreau - DR sommaire
10
16
12
7
eenn bbrreef..f. ...
4 249/DÉCEMBRE 2007
L’innovation alimentaire
récompensée
■ Les prix Isogone 2007 ont été
décernés le 25 octobre. Créés il y a
plus de vingt ans par l’association des
étudiants de l’Insfa(1), ils récompensent
l’innovation alimentaire bretonne. Cette
année, l’entreprise La bien nommée
(Belle-Île-en-Mer) a obtenu le prix
“produit” pour ses
petites galettes au
sarrasin ; la Brasserie
artisanale des remparts
(Dinan), le prix “emballages”
pour sa valisette
Passeport découverte (quatre
bières et une chope). La farine
Qualista(2) de la minoterie
Paulic (moulin de Plounévez-
Quintin, 56) a reçu le prix
“produit alimentaire intermédiaire
- ingrédient”. La
mention spéciale du jury
a été attribuée à la bière
blonde aux sept céréales
Saint-Erwann, de la brasserie Britt
(Trégunc, 29). La cérémonie était
précédée d’une conférence-débat
“Design alimentaire : quelles recettes
pour mieux innover”, organisée par Valorial
et les Cercles culinaires de France.
Rens.➜www.isogone.com
Les logiciels médicaux
s’exportent
■ La société rennaise Etiam(3), spécialisée
dans l’édition de logiciels pour
l’échange d’images et de documents
médicaux, a créé en septembre sa
première filiale commerciale : Etiam
Corporation, implantée à Cambridge,
près de Boston (États-Unis). “Nous
avions déjà depuis trois ans un
commercial américain basé à Rennes,
explique Jérôme Champetier, directeur
général d’Etiam. Ouvrir une filiale aux
États-Unis va faciliter les échanges et
nous permettre d’assurer un service de
qualité.” Une présence qui devrait aussi
permettre à l’entreprise de vendre ses
produits directement aux hôpitaux
américains.
Rens.➜Tél. 02 99 14 33 88,
www.etiam.com
Les biotechnologies bleues
gagnent du terrain
■ La jeune entreprise brestoise Seadev,
partenaire exclusif de l’Ifremer pour le
développement de ses souches microbiennesmarines,
vient d’augmenter son
capital et d’acquérir
la société Fermensys,
localisée à Amiens et
spécialisée dans les
bioconversions et les
fermentations, dont
celles des bactéries
marines. Seadev reste ainsi leader dans
le développement des “biotechnologies
bleues”, avec le soutien du pôle mer
Bretagne et désormais celui du pôle
Champagne-Ardennes-Picardie. Le
groupe Seadev-Fermensys va accélérer
ses développements vers les marchés
de la pharmacie, la chimie, la chimie
fine, l’alimentation, l’environnement...
qui sont à la recherche de substituts
biologiques aux actifs de la chimie classique.
Rens.➜Tél. 02 98 45 89 97,
info@seadev.fr, www.seadev.fr
Nouvel appel à propositions 7e PCRD/
Énergie et Environnement
■ La Commission européenne vient de lancer un appel à propositions sur les
thématiques énergie (piles à combustibles, énergies renouvelables, captage
de CO2...) et environnement (changement climatique, pollution, développement
durable...). Il s’inscrit dans le 7e Programme cadre de recherche et développement
(PCRD) qui soutient les projets portés par des acteurs publics ou privés, avec un
budget total de 50 milliards d’euros sur la période 2007-2013.
Pour plus d’information sur le 7e PCRD et l’appel
à propositions ➜www.eurosfaire.prd.fr/7pc/
Rens.➜Euro Info Centre Bretagne, tél. 02 99 25 41 57, eic@bretagne.cci.fr
■Du côté de l’Europe
■À lire Les coups de coeur de la Bibliothèque de Rennes Métropole
■Du côté des entreprises
Journées du patrimoine
et des Tic
■ Armorhistel(4), une association qui
oeuvre pour la mise en valeur de l’histoire
des télécommunications, a fêté
ses quinze ans en organisant du 22 au
26 octobre les “Journées du patrimoine
et des technologies de l’information et
de la communication”. Deux événements
ont marqué ces journées : une
exposition sur l’évolution des télécommunications
en Bretagne(5), présentant
les collections d’Armorhistel, et une
conférence “Cycle de vie des produits et
conservation du patrimoine” de Dominique
Boullier, professeur de sociologie
à l’Université Rennes 2, suivie d’un
débat.
Rens.➜Guy Pichon,
tél. 02 99 30 87 10,
armorhistel@orange.fr
Rencontres entreprisesinvestisseurs
■ Quarante investisseurs ont rencontré
les entreprises innovantes du grand
Ouest, le 23 octobre dernier. Pour cette
9e édition, près de la moitié des investisseurs
venaient de Paris, et 30 % de
Rennes. Côté entreprises, 47 projets
ont été présentés, dans le domaine des
technologies de l’information et de la
communication (85 %), les biotechnologies
(4 %) ; les 11 % se répartissaient
dans des domaines variés.
Rens.➜Rennes Atalante,
tél. 02 99 12 73 73.
Reconnaître
les cailloux
■ Minéraux, roches
et fossiles n’auront plus de secrets
pour vous ! Olivier Dauteuil, tectonicien,
et Aline Dia, géochimiste, tous deux
directeurs de recherche dans l’équipe
Géosciences Rennes, sont les auteurs
du Petit atlas des minéraux, roches et
fossiles(6). Conçu pour être rangé dans
une poche ou un sac, cet ouvrage aidera
tous les curieux à reconnaître les roches
qu’ils peuvent rencontrer en randonnée.
Simple et bien illustré, il présente
soixante roches, minéraux, fossiles et
explique leur formation.
Rens.➜ www.geosciences.univrennes1.
fr/article.php3?id_article=730
■Les échos de l’Ouest
■Les actus de Bretagne Environnement
■ Le marais de Sougéal (près de Dol-de-Bretagne, 35) : deuxième espace
naturel remarquable de Bretagne■Eau, biodiversité, paysage : quel avenir
pour le bocage breton ?
www.bretagne-environnement.org/quoideneuf/en_bref/
DR
DR
Santo : les explorateurs de l’île planète
■ L’année dernière, durant quatre mois, près de deux
cent soixante chercheurs venus de vingt-cinq pays se sont
donné rendez-vous sur Santo, une île de l’archipel du
Vanuatu, dans le Pacifique Sud, afin d’y étudier la
biodiversité. De leurs observations des océans, de la forêt,
des plantes et des animaux, est né ce récit journalistique
abondamment illustré. Chaque page du livre nous
rappelle que la nature pourvoit à nos besoins vitaux, et que si l’Homme détruit la
biodiversité, il se prive alors de ce qui est indispensable à sa survie.
➜ Vincent Tardieu et Lise Barnéoud, Belin, 2007.
Mythiques yachts classiques
■ Quatorze yachts, parmi les plus beaux voiliers
sillonnant les mers, sont présentés dans cet ouvrage
qui raconte leur histoire, depuis leur lancement
jusqu’à leurs dernières rénovations. De magnifiques photographies nous
dévoilent les gréements dans le feu de l’action, toute voilure dehors, équipage à
pied d’oeuvre sur le ponton, mais également dans la paix somptueuse des
cabines et des salons. Des plans des coques et des voiles complètent l’ensemble.
➜ François Chevalier et GillesMartin-Raget, Chêne, 2007.
L’évolution : l’aventure de la matière vivante
■ Cet ouvrage met à la portée du plus grand nombre
l’histoire de la théorie de l’évolution. Écrit par un biologiste,
professeur à l’Université de Milan, il présente les différentes
réflexions et découvertes scientifiques qui ont jalonné
l’histoire de cette discipline. Il retrace également l’évolution
de la vie, depuis l’apparition des premières protéines
jusqu’aux animaux actuels. Des illustrations de grande qualité agrémentent la
lecture et apportent des informations utiles à la compréhension de l’ensemble.
➜ Renato Massa, Le Rouergue, 2007.
Retrouvez ces ouvrages en prêt au troisième étage de la Bibliothèque de Rennes Métropole,
Les Champs Libres - plateau sciences et techniques. www.bibliotheque-rennesmetropole.fr
Belin
Chêne
Le Rouergue
5 249/DÉCEMBRE 2007
■Du côté des laboratoires
Une nouvelle plate-forme
pour lesmicrosystèmes
■ L’Institut
d’électronique
et de télécommunications
de Rennes
(IETR) fera prochainement l’acquisition
des premiers équipements de la plateforme
technologique Technocap. Celle-ci
servira à la conception et la fabrication
de microsystèmes (capteurs, dispositifs
d’analyse) utilisés dans de nombreux
domaines, physique, santé, transports
intelligents... Dans un premier temps,
Technocap sera une extension de la
salle blanche(7) de l’IETR. Dans sa version
finale, la plate-forme sera localisée dans
le futur bâtiment de l’IETR. Elle sera
ouverte aux organismes de recherche,
pôles de compétitivité, entreprises, et
possède déjà de nombreux partenaires,
intéressés par ses capacités, uniques
dans le grand Ouest.
Rens.➜Daniel Thouroude, directeur
de l’IETR, tél. 02 23 23 62 07,
daniel.thouroude@univ-rennes1.fr
Trophées de la femme
ingénieur
■ Christine Morin, directrice
de recherche dans
l’équipe-projet “Paris” à
l’Irisa(8), a reçu le 15 octobre dernier le
prix Excellencia 2007, dans la catégorie
“recherche fondamentale”. Ce prix
récompense chaque année cinq femmes
ingénieurs pour leur réussite professionnelle
et leur épanouissement personnel.
Christine Morin travaille à la conception
de systèmes d’exploitation pour le calcul
à hautes performances. Ils permettent
d’utiliser la puissance de calcul d’une
centaine ou d’un millier d’ordinateurs
aussi simplement que s’il n’y en avait
qu’un seul. Elle est aussi conseillère
scientifique de Kerlabs, une jeune entreprise,
créée en 2006 par ses anciens
doctorants, qui commercialise depuis le
mois de novembre la première version
de leur logiciel, Kerrighed.
Rens.➜Christine Morin,
tél. 02 99 84 72 90,
christine.morin@irisa.fr,
www.irisa.fr/paris - www.kerlabs.com
Rencontres francoalgériennes
■ Les 8 et 9 novembre, l’Université de
Rennes 1 et l’Université Ferhat Abbas de
Sétif (Algérie) ont participé aux premières
rencontres scientifiques Rennes-Sétif, à
l’occasion des 25 ans de jumelage entre
les deux villes. Avec plus de cinquante
conférences en chimie, physique, électronique
et médecine, ces deux journées
avaient pour objectif de renforcer les
collaborations entre les deux universités.
Ces rendez-vous devraient avoir lieu tous
les deuxans, alternativement à Rennes et
à Sétif.
Rens.➜Lahcène Ouahab,
tél. 02 23 23 56 59,
lahcene.ouahab@univ-rennes1.fr,
http://1rsrs.univ-rennes1.fr
Pour mieux traire les vaches
■ Le 9 novembre dernier, le centre Inra
de Rennes a inauguré sa nouvelle salle
de traite expérimentale. Utilisée par les
chercheurs de l’équipe Production du
lait (au Rheu) pour leurs travaux sur
la conduite des élevages laitiers et
les mécanismes impliqués dans la
synthèse du lait, la salle couvre une
surface de 310 m2 et comprend 28
postes de traite (soit plus de 100 vaches
à l’heure). Elle permettra de réduire la
pénibilité du travail, d’effectuer automatiquement
certaines mesures (température,
suivi de la santé des mamelles...)
et d’optimiser le traitement des
données. La nouvelle salle dispose
également d’une plate-forme pédagogique,
destinée à l’accueil du public.
Rens.➜Jean-Louis Peyraud,
tél. 02 23 48 50 94.
Lesmathématiques
à l’honneur
■ Le 22 octobre, les professeurs Hillel
Furstenberg, de l’Université hébraïque de
Jérusalem et Vidar Thomée, de l’Université
de technologie de Göteborg (Suède),
ont reçu le titre de Docteur honoris causa
de l’Université de Rennes 1. Ces deux
mathématiciens ont été récompensés
pour l’importance de leur travail scientifique,
respectivement sur la théorie ergodique
et sur l’analyse numérique, ainsi
que pour leurs relations avec les chercheurs
de l’Institut de recherche mathématique
de Rennes (Irmar).
Rens.➜www.math.univrennes1.
fr/irmar/
(1) Insfa : Institut national supérieur de formation agroalimentaire. (2) Lire l’article “La farine nouvelle génération est
plus saine” dans le n° 248 de Sciences Ouest, novembre 2007 sur www.espace-sciences.org/magazine (3) Lire
l’article “Le dossier médical personnel s’écrit à Rennes” dans le n° 223 de Sciences Ouest, juillet-août 2005 sur
www.espace-sciences.org/magazine (4) Armorhistel : Association armoricaine de recherche historique sur les
télécommunications. (5) L’exposition “Les télécommunications en Bretagne” a été réalisée avec le concours de
l’Espace Ferrié et de la Cité des télécoms de Pleumeur-Bodou. (6) Petit atlas des minéraux, roches et fossiles, Olivier
Dauteuil et Aline Dia, Delachaux et Nieslté, 2007. (7) Une salle blanche est une salle conçue pour minimiser le nombre
de particules dans l’air, celles-ci pouvant perturber le travail sur des objets de très petite taille. (8) L’Irisa, Institut de
recherche en informatique et systèmes aléatoires, regroupe le centre Inria Rennes et l’UMR 6074 (CNRS, ENS
Cachan, Inria, Insa rennes et Université de Rennes 1).
Tout savoir sur les phoques et les dauphins
■ Ce site vous invite à la découverte desmammifèresmarins de Bretagne. Il présente
les observations et échouages recensés sur les côtes bretonnes, les règles à suivre
pour les contempler sans les effrayer, les soins prodigués aux animaux recueillis et
plein d’autres informations sur les phoques, dauphins et baleines. Coloré, construit
comme un cahier de bord, ce site a été créé par le Laboratoire desmammifèresmarins
d’Océanopolis (Lemm).
Rens.➜ www.mammiferes-marins-bretagne.org
■Du côté d’Internet
DR
DR
Christian Boscher
DR
DR
DR

6 249/DÉCEMBRE 2007
Actualité ➜
Une association bretonne réintroduit
le lin dans la nourriture des animaux
et tente d’en évaluer l’impact sur
la santé humaine. Elle présente
aujourd’hui les premiers résultats
d’une étude menée sur des patients
obèses. Ils sont encourageants.
Connu pour ses qualités textiles, le lin
recèle d’autres propriétés, nutritionnelles
celles-ci. Depuis près de dix ans, une
association bretonne, Bleu Blanc Coeur,
regroupant les différents acteurs de la filière
lin - producteurs, transformateurs, consommateurs...
s’y intéresse. Elle vient de faire
paraître les premiers résultats d’une étude(1)
dirigée en 2006 par le Centre d’enseignement
et de recherche en nutrition (Cern)
pour mesurer les effets d’un régime à base
de lin sur des patients obèses. Cent
soixante-dix volontaires ont été mobilisés,
et répartis en deux groupes. “Pendant trois
mois, ils ont été suivis par des diététiciens,
explique Bernard Schmitt, médecin hospitalier
et directeur du Cern à Lorient, le
premier groupe suivait un
régime normal, tandis que
le second recevait des
produits provenant d’animaux
dont l’alimentation
est enrichie en lin. Trois
mois après la fin de ce traitement,
les deux groupes
présentaient une perte de
poids équivalente de 3 kg.
Mais après six mois
pendant lesquels les volontaires devaient suivre
d’eux-mêmes les consignes diététiques, les
personnes du groupe témoin ont retrouvé et
même dépassé leur poids initial. Celles soumises
au régime lin en ont généralement conservé
les bénéfices, avec notamment une stabilisation
du poids et des effets positifs sur leur bilan
sanguin...” Ces résultats ne permettent donc
pas d’avancer d’hypothèse sur la perte de
poids, mais révèlent un rééquilibrage des
apports en oméga 3, des acides gras qui
font défaut dans notre alimentation
moderne.
Déficit en oméga 3
En 2001, un rapport de l’Afssa(2) faisait
état de ce déficit au profit d’autres types
de graisses : les graisses saturées et les
oméga 6. Le ratio, situé dans l’idéal à
un oméga 3 pour cinq oméga 6, est
aujourd’hui d’un pour 25. Ce même rapport
met en avant les effets bénéfiques des
acides gras manquants sur la prévention
des risques cardio-vasculaires. D’où la
volonté de l’Afssa de repérer et d’encourager
les produits riches en oméga 3
comme les poissons gras, certaines huiles
végétales, de colza ou de noix par exemple,
et les produits de la filière lin. Avec les
algues et l’herbe grasse de printemps, ce
sont là les principales ressources naturelles
en oméga 3.
Des résultats encourageants
L’originalité des produits proposés
par Bleu Blanc Coeur tient surtout à leur
diversité : farines, mais également viandes,
oeufs, produits laitiers qui profitent directement
de la présence
de lin dans l’alimentation
des animaux. Les
acides gras se retrouvent
dans les chairs et
les produits, sous une
forme assimilable par
notre organisme.
“Ce travail sur l’obésité
répond à un problème de
santé publique, qui touche près d’un quart de la
population. Mais nous avons déjà réalisé deux
études sur des personnes saines et diabétiques(3)”,
explique Pierre Weill(4), cofondateur de Bleu
Blanc Coeur et président d’une entreprise
spécialisée dans le traitement du lin.
“Les résultats des trois études convergent. Ils
montrent l’intérêt des produits de la filière lin
pour le rééquilibrage de l’alimentation en
oméga 3”, souligne Anne-Claude Lefebvre,
directrice du Critt santé Bretagne(5). Pour
l’heure, les derniers résultats ont fait l’objet
de plusieurs communications. Ils devraient
être soumis à publication dans les mois qui
viennent. ■
(1) “Obésité et syndrome métabolique” étude Cern, Inra, Valorex, Bleu Blanc
Coeur. (2) Agence française pour la sécurité sanitaire des aliments, lire le
rapport The oméga 3 fatty acid and the cardiovascular system : nutritional
benefits and claim, 2001, disponible sur www.afssa.fr (3) Voir sur le site
www.bleu-blanc-coeur.fr/publications.htm (4) Pierre Weill est l’auteur de
Tous gros demain ?, paru aux éditions Plon en mai 2007. (5) Centre régional
d’innovation et de transfert de technologie dans le domaine de la santé.
Contacts➜Association Bleu Blanc Coeur,
tél. 02 99 97 60 54, contact@bleu-blanc-coeur.com
➜Pierre Weill, pierre.weill@valorex.com
➜Bernard Schmitt, Schmitt.lorient@yahoo.fr
➜Anne-Claude Lefebvre, tél. 02 23 23 45 81,
www.critt-sante.fr
Le secret d’un meilleur équilibre alimentaire se trouve en partie dans les champs de lin.
DR
Une nouvelle piste pour rééquilibrer
notre alimentation
Le lin : une petite graine à suivre
Bernard Schmitt.
DR
Pierre Weill.
DR
7 249/DÉCEMBRE 2007
➜Laboratoire
En chimie, l’assemblage particulier de
certains éléments pourrait concurrencer
les semi-conducteurs classiques
et fournir les matériaux de la
technologie de demain...
Pierres à briquet, téléviseurs couleur et
écrans médicaux, écouteurs et microphones,
mais aussi amplificateurs pour
fibres optiques ou dispositifs antipollution
automobile..., tous ces éléments ont un
point commun : ils sont constitués de
terres rares. Pour l’anecdote, le terme est
trompeur : les terres rares sont en fait abondantes
sur la planète, mais très dispersées.
Elles constituent une famille de dix-sept
éléments chimiques, dont les propriétés
physiques en optique, catalyse, magnétisme,
luminescence et électronique intéressent
beaucoup les chimistes, qui
cherchent à les utiliser pour fabriquer des
matériaux.
Comme un jeu de Lego
“C’est ce que je cherche à faire, un peu à la
manière d’un jeu de construction Lego. Mais la
différence, c’est que les briques sont des molécules de
quelques nanomètres et que la construction se passe
dans un bécher”, explique Guillaume Calvez,
en deuxième année de thèse à l’Insa de
Rennes. Et en plus il faut fabriquer les
briques ! Car si les terres rares ont des
propriétés intéressantes, en associer
plusieurs atomes permettrait peut-être
de révéler des propriétés magnétiques
ou optiques optimisées ou démultipliées.
“Je travaille sur des hexanucléaires, c’est-à-dire un
groupe de six noyaux. Mon laboratoire(1), qui les
étudie depuis plus de cinq ans, est l’un des rares à
savoir les fabriquer. L’intérêt d’une molécule à six
noyaux est qu’elle limite les trop nombreuses
géométries offertes par les noyaux isolés, qui se
comportent comme des sphères dures.” Pour
arriver au matériau, il faut ensuite assembler
ces briques actives avec d’autres
briques, qui servent de liens. Et il faut
trouver le juste milieu entre des liens trop
forts qui détruisent les hexanucléaires et
des liens trop faibles qui ne réagissent pas
du tout.
Design moléculaire
Tout ce travail de design moléculaire se
déroule à la paillasse. Mais l’assemblage
n’a pas toujours lieu... Chaque série d’expériences
soulève son lot de problèmes ou
d’hypothèses nouvelles et doit être rationalisée
afin d’en tirer les enseignements
utiles. Il faut du temps pour traiter, organiser,
classer les données et l’exploitation
de certaines analyses physiques peut être
très longue, malgré les progrès de l’informatique
: un ordinateur de calcul, pourtant
dédié à cette tâche, peut mettre plusieurs
semaines pour déterminer une structure.
“Cela fait maintenant trois ans que mes prédécesseurs
et moi essayons de réaliser des matériaux
moléculaires intéressants. Mais pour l’instant, les
résultats des mesures physiques, notamment en
magnétisme, ne sont pas à la hauteur de nos
attentes. Par contre, nos connaissances sur les
assemblages de plusieurs terres rares et sur les
matériaux moléculaires progressent et nos techniques
de synthèse s’affinent : nous avons par
exemple réussi à ramener la fabrication d’hexanucléaire
de quelques jours à quelques heures !”
Réservoirs à hydrogène, composants
électroniques non polluants..., les matériaux
de demain ne sont pas encore nés
mais la recherche y travaille. ■
Cet article a été écrit par Guillaume Calvez,
en deuxième année de thèse à l’Insa
et en formation au Cies(2).
(1) Composante Insa de l’équipe “Matériaux inorganiques : chimie douce
et réactivité” de l’UMR 6226 CNRS - Université de Rennes 1 “Sciences
chimiques de Rennes”. (2) La diffusion de la culture scientifique et
technique est entrée officiellement au programme de la formation des
futurs maîtres de conférences. Écrire un article dans Sciences Ouest fait
partie des projets proposés aux moniteurs en formation au Centre
d’initiation à l’enseignement supérieur (Cies) du grand Ouest.
Les matériaux de demain naissent
sur la paillasse de chimie
Guillaume Calvez réalise
des constructions moléculaires
Contact➜Guillaume Calvez, tél. 02 23 23 82 24,
gcalvez@gmail.com
Complexe hexanucléaire complet : au centre,
l’octaèdre, composé de six terres rares,
liées à un atome central d’oxygène.
À chaque sommet de l’octaèdre sont accrochés
un ion nitrate et deux molécules d’eau.
Le travail du chimiste s’apparente parfois à celui du designer... moléculaire !
Nathalie Blanc DR
8 249/DÉCEMBRE 2007
Le Prix Bretagne jeune chercheur
est ouvert à tous les
doctorants qui ont soutenu
leur thèse depuis moins de cinq
ans dans une des universités
bretonnes. Cette année, 46 concurrents
ont présenté leur dossier
dans quatre thématiques différentes
: systèmes en évolution ; de
l’atome à l’Homme, société de la
connaissance ; Terre et mer, exploitation,
préservation. Les jurys ont
retenu un lauréat et deux mentions
dans chaque catégorie. André
Lespagnol, vice-président du
Conseil régional chargé de l’enseignement
supérieur et de la
recherche, a relancé le prix en
2005. “L’objectif de la Région, à travers
ce prix, est de récompenser et valoriser
les jeunes chercheurs de qualité et de
contribuer ainsi à attirer les jeunes vers
la recherche. C’est aussi une façon de
manifester notre considération. C’est
important lorsqu’on sait la désaffection
actuelle pour les études scientifiques
longues.”
Pas un prix de thèse
Le Prix Bretagne jeune chercheur
n’est pas un prix de thèse. “La
qualité de celle-ci est évidemment déterminante,
mais les scientifiques retenus
ont aussi un parcours scientifique
remarquable.” Ils ont publié, participé
à des colloques, ils ont été
accueillis dans des laboratoires
étrangers, “ce qui veut dire que leurs
compétences sont reconnues à l’international.”
Parfois leurs travaux ont pu
être valorisés par des applications.
Mais les recherches fondamentales
ont été également récompensées.
“Cette année, nous avons un bon équilibre
entre recherches fondamentales et
appliquées, sciences humaines et
sciences dures.”
André Lespagnol admet que le
découpage des thématiques, revu
cette année, a pu sembler arbitraire.
L’idée était d’encourager
les sujets transdisciplinaires en
ouvrant davantage les thématiques
et en permettant à des disciplines
très différentes de cohabiter. “Nous
retrouvons ainsi des sciences humaines
et de la robotique dans la même catégorie.
Les sciences humaines pouvaient
se retrouver dans deux thématiques,
société de la connaissance et Terre et
mer.”
Prix Bretagne
jeune chercheur
L’édition 2007 du Prix
Bretagne jeune chercheur a
retenu douze jeunes docteurs
pour leur thèse et leur
parcours scientifique
remarquables. La Région
veut ainsi attirer l’attention
sur la qualité de la recherche
universitaire bretonne.
80
Projets cofinancés
70
60
50
40
30
20
10
0
2003 2004 2005 2006 2007
250
200
150
100
50
0
Projets financés à 100% Nbre de candidatures
C-CRIE-04.2010
Allocations de thèses financées par la Région
Le budget global des allocations est passé
de 3,8 millions d’euros en 2004 à 6,6 en 2007.
9 249/DÉCEMBRE 2007
La marraine de l’édition 2007 du Prix Bretagne jeune
chercheur est une femme à l’interface de l’économie,
l’environnement et l’international. Elle prône l’interdisciplinarité
de la recherche.
Sciences Ouest : Vous êtes économiste de formation. Comment êtesvous
arrivée jusqu’à l’environnement et le développement durable ?
Laurence Tubiana : J’ai fait plus de vingt ans de recherche à l’Inra où
j’ai travaillé sur les questions agricoles internationales et sur le
développement. C’est comme ça que je suis venue à l’environnement.
Les questions Nord/Sud me passionnent : par exemple, comment les
politiques environnementales peuvent-elles aider les pays en
développement ? J’avais suivi avec beaucoup d’attention le Sommet
de la Terre en 1992 et j’avais créé une association, qui n’existe plus,
pour réfléchir sur ces questions. J’ai aussi lancé une revue, Courrier de
la planète, qui paraît tous les trois mois.
S.O. : Vous avez plus récemment créé l’Institut du développement
durable et des relations internationales (Iddri). Pourquoi ?
L.T. : Pour traiter des questions environnementales à l’international
et surtout faire le lien entre la recherche, les entreprises publiques et
privées et les décideurs. Car quand j’ai quitté le monde académique
en 1997 pour devenir conseiller en environnement de Lionel Jospin,
je me suis rendue compte que l’administration travaillait très peu à
partir des résultats de la recherche. Or pour prendre des décisions
sur des thèmes tels que le climat, par exemple, il faut avoir des
connaissances scientifiques.
S.O. : Si vous aviez fait une carrière en sciences “dures”,
quelle discipline auriez-vous choisie ?
L.T. : L’écosystématique, c’est-à-dire l’écologie au sens anglo-saxon
du terme, qui consiste à étudier le lien entre les systèmes. Ou alors
la botanique.
S.O. : Qu’est-ce qui vous a motivée pour devenir marraine
du Prix Bretagne jeune chercheur 2007 ?
L.T. : Je trouve très bonne l’idée d’encourager et de mettre en valeur
des jeunes chercheurs. Il faut pousser les jeunes à investir les
domaines de la recherche pour augmenter la communauté qui, à
mon goût, est trop petite. Et surtout il faut les inciter à travailler
ensemble pour développer les recherches interdisciplinaires. C’est
d’ailleurs ce genre de projets que nous avons encouragés.
S.O. : Qu’est-ce qui vous a marquée lors de la sélection des dossiers ?
L.T. : La grande diversité des sujets et leur très grande qualité. J’ai été
impressionnée par la très bonne insertion de ces jeunes chercheurs,
et donc de leur laboratoire, dans les réseaux universitaires
internationaux. Beaucoup d’entre eux publient déjà, certains sont
déjà en poste à l’étranger. Et puis j’ai noté que la représentation
féminine n’était pas mauvaise ! ■
Propos recueillis par Nathalie Blanc
Le Prix Bretagne jeune chercheur
est un étage supplémentaire au
soutien de la Région à la recherche
et à l’innovation. Le premier niveau
de ce soutien sont les Allocations
de recherche doctorales (Ared).
“Nous octroyons entre 80 et 100 allocations
par an, dont une partie en cofinancement.
Actuellement nous avons 250
Ared en cours puisqu’elles sont attribuées
pour une durée de trois ans.”
Une autre façon d’encourager
la recherche bretonne
Au total, le budget de la Région
pour l’enseignement supérieur
et la recherche est d’environ
25M d’euros, auquel vient s’ajouter
le financement dans le cadre des
pôles de compétitivité. “Nous
consacrons 7M d’euros aux doctorants.
Entre 2004 et 2007, ce budget a été
multiplié par deux. Aujourd’hui nous
sommes dans une phase de stabilisation.
Nous allons essayer de nous maintenir
à ce niveau jusqu’en 2010.” Ce
budget comprend les Ared, mais
aussi des déplacements à l’étranger
pour les doctorants et le cofinancement
des Doctoriales, un colloque
pour l’insertion professionnelle des
doctorants organisé par les Écoles
doctorales bretonnes. “Un autre
coup de pouce de la Région pour que ces
jeunes puissent valoriser leurs compétences
auprès des entreprises. En
France, celles-ci ont encore une trop
grande méconnaissance de la valeur des
diplômés formés par la recherche à
l’université.” ■ C.G.
Terre etmer, Société de la connaissance De l’atome à l’Homme Systèmes en évolution(s)
exploitation et préservation
Laurence Tubiana, directrice
de l’Institut du développement durable
et des relations internationales (Iddri)
‘‘Faire le lien entre la recherche,
les entreprises et les décideurs’’
DR
10 249/DÉCEMBRE 2007
À la frontière de la physique et de la
chimie, Laurent Guérin observe
dans l’infiniment petit des phénomènes
ultrarapides. Comme un
cinéaste, qui filmerait au dixmilliardième
de seconde la mise en ordre
des atomes dans une molécule.
Le monde que Laurent Guérin explore
est très petit, 10-10 m, c’est celui des
atomes et de leur arrangement dans
l’espace. En thèse au laboratoire GMCM(1)
de l’Université de Rennes 1, il veut voir
comment les atomes bougent dans une
molécule quand celle-ci est soumise à un
flash de lumière violent. Et cela a lieu
dans des échelles de temps encore plus
petites, des nano, pico, et même femto
secondes (10-9, 10-12, 10-15 secondes). Pour
descendre à ces niveaux d’observation,
l’équipe du laboratoire rennais se rend
régulièrement sur des synchrotrons, où
de puissants flashs laser sont couplés à
des rayons X.
Il y a déjà quelques années que ce
laboratoire travaille sur les changements
de phase dans les matériaux induits par
la lumière... En 2005 déjà, il s’était taillé
un beau succès. En collaboration avec
une équipe japonaise, Laurent Guérin et
ses collègues avaient pu faire passer un
cristal moléculaire de l’état isolant à
l’état métallique, en l’exposant à un flash
laser. La transition avait duré deux picosecondes(
2). Pouvoir observer la transformation
de la matière est sûrement un
rêve de physicien autant que de chimiste.
Mais à quoi cela peut-il servir ? “Si on
peut observer ces mouvements, on pourra les
comprendre, et si on peut les comprendre, on
pourra un jour les contrôler”, assure
Laurent. Il évoque les ordinateurs du
futur qui marieront optique et électronique,
reléguant le plus rapide des
microprocesseurs d’aujourd’hui au statut
d’escargot numérique... Mais pour le
moment, et pour quelques années
encore, cela reste de la recherche fondamentale.
Des instantanés de la réaction
“Pour observer cette transition, à Rennes,
on a développé la diffraction des rayons X
résolue en temps. En bombardant successivement
le matériau avec un flash laser puis un
flash X, on prend des instantanés de la réaction
et, moyennant quelques traitements
numériques, on observe directement le
mouvement des atomes provoqué par la
lumière.” Cette technique est une spécialité
du laboratoire. Elle a contribué à sa
reconnaissance internationale et a
permis à Laurent de voir qu’au cours
d’un type de transition, les atomes ne
se déplacent pas n’importe comment :
“D’abord, ils bougent tous dans une même
direction. Ensuite il y a des changements
dans la structure globale.”
Aujourd’hui en poste au Japon,
Laurent veut s’approcher encore plus
près de la transition. Pour cela il cherche
à développer des techniques pour
observer un signal faible, tellement faible
qu’on le dit diffus. Il a deux années pour
y arriver ! Puis il lui faudra rentrer en
France. “Actuellement je suis payé par
l’Agence de recherche japonaise, c’est l’équivalent
du CNRS en France. Le Japon a une
politique très dynamique pour la recherche, y
compris pour la recherche fondamentale, et il
accorde souvent des bourses comme la mienne
aux étudiants étrangers.” Heureusement
parce que ce séjour à l’étranger est un
sésame précieux, quasi indispensable,
pour entrer dans les laboratoires de
recherche français. ■ C.G.
Contact➜ lguerin@post.kek.jp
Thèse ➜ Transitions de phases photo-induites
dans les solidesmoléculaires.
Laurent Guérin observe
le déplacement des atomes
CATÉGORIE
DR
P R I X B R E T A G N E J E U N E C H E R C H E U R
(1) GMCM : Groupe matière condensée et matériaux. (2) Lire l’article “Changement d’état ultrarapide : des atomes flashés !” dans Sciences Ouest n°221 - mai 2005 sur : www.espace-sciences.org
11 249/DÉCEMBRE 2007
Il a fallu tout juste deux ans à
Julie Deserti pour boucler sa thèse
sur les systèmes dynamiques à
l’Institut de recherche en mathématiques
de Rennes (Irmar).
Julie ne se voit pas comme une tête,
mais comme quelqu’un qui aime les
maths. Comment est-elle devenue
lauréate du Prix jeune chercheur ? Elle
ne se l’explique pas vraiment, si ce n’est
qu’elle a peut-être réussi à expliquer son
travail de manière simple. “En thèse, je
travaillais sur les systèmes dynamiques.
J’ai pu expérimenter l’évolution de certains
systèmes depuis un état stable jusqu’au
chaos. Des variations d’états par lesquelles
passent la météorologie, la stabilité des hélicoptères,
les cours de la bourse, la propagation
des virus, par exemple. Mais mes recherches
à moi restent théoriques.”
Son dossier scientifique est sûrement
aussi pour quelque chose dans sa nomination.
Elle a réalisé son travail de thèse
à l’Irmar en tout juste deux ans, ce qui est
peu fréquent. Et sans avoir le temps
d’aller discuter maths en terres étrangères
lors d’un postdoc, elle a obtenu un
poste de maître de conférences à Paris
VII, ce qui est également assez rare(1).
“J’ai eu de la chance, j’ai rencontré les bonnes
personnes au bon moment. À l’Irmar, les
portes étaient toujours ouvertes. Dès qu’on
voulait discuter d’une piste possible pour un
problème, il y avait quelqu’un pour écouter.
Ce sont ces échanges scientifiques qui m’ont
permis d’avancer. Et puis, quand on est
passionné, on a toujours envie d’en savoir
plus.” Et Julie adore triturer les chiffres
depuis qu’elle est petite. “Déjà en 6e, je
demandais à ma mère de m’acheter des livres
de maths en plus.”
À 27 ans, elle enseigne aujourd’hui les
maths à l’université de Paris VII, à des
étudiants qui ont quelque fois... presque
son âge. ■ C.G.
Contact➜ jdeserti@gmail.com
Thèse ➜ Aspects algébriques et dynamiques
sur le groupe de Cremona.
Julie Deserti traverse
le chaos sans encombre
Au laboratoire Reso(2), à l’Université
Rennes2, Estelle Ducom a réalisé
une thèse de géographie sur la
croissance urbaine, parce qu’elle
voulait “travailler sur la ville”.
Tester un modèle de croissance
urbaine anglais sur le territoire français,
tel était le but d’Estelle Ducom,
pour sa thèse. Cela n’avait jamais été fait
en France. “Dans mon jury, il y avait un des
fondateurs du modèle, Jeremy Whitehand.
C’était émouvant pour moi, mais je crois aussi
un peu pour lui.”
Dans une certaine mesure, le modèle
fonctionne aussi dans notre pays.
Estelle a pu mettre en évidence la
présence de ceintures concentriques aux
densités différentes. À l’origine aux
franges de la ville, ces ceintures se
retrouvent englobées dans le tissu
urbain après la reprise de la croissance
et leur émergence est reliée aux variations
des cycles fonciers et immobiliers.
À Rennes par exemple, la ceinture du
XIXe siècle qui comprend les casernes,
de nombreux établissements scolaires,
l’hôpital Pontchaillou, le Thabor, est
toujours très nette.
Au-delà de la validation du modèle
dans un contexte français, Estelle a voulu
montrer qu’il pourrait aussi être un outil
précieux pour l’aménagement, notamment
dans le cadre du renouvellement
urbain. “On voit que les nouvelles ZAC sont
assez souvent intuitivement construites dans
les ceintures peu denses. Chose que l’on pourrait
faire de façon plus scientifique en utilisant
le modèle.”
Mais Estelle Ducom ne limite pas sa
réflexion aux formes. “Il y a forcément une
interaction entre la société et le territoire
qu’elle produit. On ne peut donc pas occulter
la dimension sociale.” Elle a pu le constater
au Japon où elle a séjourné pendant
un an. À Tokyo, la banlieue commence à
se rétracter parce que la population
vieillit et diminue. ■ C.G.
Contact➜ estelle.ducom@paris4.sorbonne.fr
Thèse ➜ Le modèle des ceintures limitrophes
(fringe belts) : une application aux villes
françaises.
Estelle Ducom dessine
les ceintures de la ville
Ville de Rennes
Une ceinture verte
délimite
actuellement
les contours de la
ville de Rennes.
(1) Julie Deserti a également obtenu le prix de la fondation EADS pour la meilleure thèse en mathématiques. (2) Reso : Rennes espaces et sociétés.
12 249/DÉCEMBRE 2007
Après un cursus universitaire à
Nantes, Isabelle George est admise
au DEA d’éthologie de l’université
Paris 13, puis en thèse. Ses recherches
se font à Rennes, sur un sujet
qui lui plaît tout particulièrement :
décortiquer les bases cérébrales du
comportement des étourneaux.
“Ce n’est pas l’oiseau en lui-même qui
m’intéressait, mais plutôt l’étude de la
relation entre cerveau et comportement. C’est
ce qu’on appelle la neuroéthologie. Et l’étourneau
est un modèle intéressant pour plusieurs
raisons.” L’étourneau est un oiseau très
social. Il vit en groupe de quelques
dizaines à plusieurs centaines et jusqu’à
plus d’un million d’individus, qui changent
en fonction du moment de la
journée et des saisons. Et il chante toute
l’année ; il possède un chant complexe et
plastique que l’on peut assimiler à un
langage. “C’est pourquoi je m’intéresse à la
communication à travers le chant, et à la façon
dont le cerveau de l’oiseau perçoit ces signaux.
Comme les étourneaux sont sauvages et ne
se reproduisent pas en captivité, nous devons
les capturer en novembre, au moment des
migrations.”
Dans le cerveau de l’oiseau
Il y a d’abord une phase d’observation
pour identifier les groupes, les individus
qui ont des relations privilégiées. Puis
l’enregistrement des différents chants
et enfin une phase de manipulations
électrophysiologiques. Les oiseaux sont
opérés sous anesthésie. Pour essayer
de savoir quelles parties du cerveau sont
stimulées par tel ou tel chant, des électrodes
y sont implantées dans des
régions précises. Elles enregistrent les
variations d’activité électrique qui apparaissent
quand l’oiseau entend le chant.
Une expérience complète, entre le début
de l’observation et la fin de l’analyse des
données, dure au minimum quatre mois.
“Mes travaux ont notamment montré que,
chez les étourneaux, il existe une différence
entre les deux hémisphères du cerveau. Cette
différence, ou latéralisation, dépend non
seulement de la région du cerveau étudiée et
de l’état d’éveil des oiseaux (latéralisation
moins marquée, voire absente sous anesthésie),
mais aussi de la valeur sociale des
signaux de communication. La latéralisation
du traitement du langage dans le cerveau
humain est bien connue, et ce résultat vient
donc s’ajouter aux nombreux parallèles qui
existent déjà entre le langage et le chant.”
Un modèle pour l’Homme
Comme les humains, les bébés étourneaux
doivent apprendre à communiquer.
Comme nous, ils ont un langage
qui change suivant le groupe auquel ils
appartiennent. Ils sont capables de
partager un même chant au sein d’un
groupe, ou d’apprendre de nouveaux
chants s’ils changent de groupe. Ils
gardent aussi une mémoire (pendant
plus d’un an) des chants d’un groupe
qu’ils ont quitté.
“C’est vrai que les grands singes sont
plus proches de nous sur le plan biologique.
Mais leur langage oral est peu développé.
Le système de communication de l’étourneau
est plus proche du nôtre.” Les recherches
d’Isabelle George donnent ainsi des
éclairages sur les mécanismes du langage
chez l’Homme et pourraient même
permettre de comprendre certains
dysfonctionnements, comme le bégaiement
ou l’aphasie. ■ C.G.
Contact➜ isabelle.george@univ-rennes1.fr
Thèse ➜ Traitement des signaux acoustiques de
communication dans le système nerveux central
de l’étourneau sansonnet (Saturnus vulgaris) :
une approche neuroéthologique.
Isabelle George explore
le cerveau des étourneaux
CATÉGORIE
P R I X B R E T A G N E J E U N E C H E R C H E U R
Les systèmes
de communication
de l’étourneau
et de l’Homme
se ressemblent.
Christelle Garreau
13 249/DÉCEMBRE 2007
Après un cursus parisien en
physique et une agrégation,
Charles Cornet a choisi Rennes
pour continuer dans les nanotechnologies.
Au laboratoire Foton de
l’Insa(1), il manipule des boîtes
quantiques...
Les boîtes quantiques sont des nanoémetteurs
de lumières. Leur diamètre
est de l’ordre de 10-6 fois celui d’un
cheveu. Le travail de thèse de Charles
Cornet au sein du laboratoire Foton était
de comprendre puis d’optimiser le
comportement de ces boîtes pour
obtenir une émission de type laser. En
faisant varier leur longueur d’onde, ces
boîtes peuvent servir pour différents
types d’applications : télécommunications
par fibres optiques ou en espace
libre (applications civiles et militaires),
détections de gaz polluants (CO, NO2,
HCl) ou de gaz à effet de serre (CO2 et
CH4), chirurgie laser de l’oeil...
“Nous partons d’un semi-conducteur, le
phosphure d’indium (InP). Sur ce substrat,
nous déposons une couche d’atomes d’indium,
puis une d’arsenic, puis d’indium, et ainsi de
suite. Mais au lieu d’avoir un millefeuille
régulier, des bosses se forment. Chaque bosse
est une boîte quantique. Il peut y en avoir
jusqu’à cent milliards par cm2.” En optimisant
leur densité, Charles Cornet et ses
collègues ont mis en évidence des
phénomènes nouveaux d’interaction
entre boîtes voisines. Ils ont montré
qu’en plus du niveau fondamental
d’énergie des électrons piégés dans les
boîtes, il fallait aussi tenir compte des
niveaux supérieurs d’excitation. Cette
découverte permettra d’améliorer les
performances des boîtes sur InP.
Charles s’attaque aujourd’hui à d’autres
boîtes, sur phosphure de galium
(GaP). L’intérêt de ce substrat c’est qu’il
est compatible avec le silicium, utilisé
pour fabriquer les microprocesseurs. Or
l’évolution des puces qui composent
tous les appareils électroniques actuels
est limitée par la vitesse de déplacement
des électrons dans les liaisons cuivre.
L’idée est de remplacer celles-ci par des
liaisons optiques grâce aux boîtes sur
GaP. “On ne peut même pas prédire le gain
attendu tellement les vitesses sont incomparables.
C’est un verrou technologique qui sauterait.”
Les premiers émetteurs sur GaP
sont attendus d’ici à 5 ans. ■ C.G.
Contact➜ charles.cornet@insa-rennes.fr
Thèse ➜ Propriétés électroniques, optiques et
dynamiques de boîtes quantiques autoorganisées
et couplées sur substrat InP.
Charles Cornet cherche
à doper les ordinateurs
Champ magnétique, lumière, laser,
milieu chiral, ce sont les outils avec
lesquels jongle Thierry Ruchon,
physicien.
Au laboratoire Palms, dans l’équipe de
physique des lasers, à l’Université de
Rennes 1, le travail de thèse de Thierry
Ruchon portait sur l’interaction magnétochirale.
On parle de chiralité d’une
molécule lorsqu’elle peut exister sous
deux formes, chaque forme étant le reflet
de l’autre. “L’analogie qu’on fait le plus souvent
est celle de la main : la main droite est semblable
à la main gauche, mais les deux ne sont pas
superposables. Elles sont chirales.” Si les organismes
vivants n’utilisent et ne synthétisent
qu’une des deux formes(2), les
formes droite et gauche coexistent dans
la nature. Pasteur avait eu l’intuition que
le champ magnétique terrestre pourrait
être à l’origine de ce qu’on a appelé
l’homochiralité de la vie, mais sans
pouvoir le démontrer. “En fait, le changement
de proportion entre les molécules de
type droit et de type gauche dans un milieu
chiral est dû à la combinaison du champ
magnétique et de la lumière naturelle. C’est
l’interaction magnétochirale.”
Cette interaction peut être mesurée
par les modifications de l’indice du
milieu qu’elle induit quand celui-ci est
soumis à un champ magnétique. C’est la
voie que Thierry a choisie. “Nous avons
mis au point un laser pour pouvoir mesurer
les variations qui sont difficiles à mettre
en évidence. Et nous avons réussi. C’est la
première fois que ça arrivait ! L’écart que nous
avons mesuré est finalement plus grand que
ce que la théorie laissait présager.” Est-ce
que cette découverte aura des applications
? “Peut-être, mais c’est d’abord de la
recherche fondamentale et c’est ça qui m’intéressait”,
assure Thierry Ruchon.
Le chercheur va désormais apporter
d’autres pierres à ce bel édifice depuis le
CEA(3) de Saclay (en région parisienne)
qu’il a intégré en novembre. ■ C.G.
Contact➜ thierry.ruchon@fysik.lth.se
Thèse ➜ L’interaction magnétochirale : étude
théorique et expériences dans les lasers.
Thierry Ruchon jongle
avec les milieux chiraux
(1) Foton : laboratoire des Fonctions optiques pour les technologies de l’information de l’Insa. (2) Lesmolécules de sucres sont toujours de type droit, les acides aminés de type gauche.
(3) CEA : Commissariat de l’énergie atomique.
DR DR
14 249/DÉCEMBRE 2007
Avant d’être intelligent, un robot
doit savoir se déplacer dans son
environnement sans butter sur le
moindre obstacle. Un challenge
relevé par Nicolas Mansard, qui,
après avoir été admis à l’antenne
bretonne de l’ENS Cachan(1), a fait sa
thèse au laboratoire Lagadic de
l’Irisa, à Rennes.
Nicolas Mansard est arrivé au laboratoire
Lagadic (petit oeil en breton) de
l’Irisa sans savoir qu’il mettait les pieds
dans un des tout premiers laboratoires
de France en robotique. Et il ne le
regrette pas. “Durant ma thèse, j’ai pu
travailler à l’étranger, à Lisbonne et à Tokyo,
ce qui n’est pas si fréquent et j’ai intégré une
équipe jeune et dynamique. Un cadre de
travail idéal.”
Nicolas est informaticien. Pour sa
thèse, il a appliqué les automatismes
développés par l’équipe Lagadic pour
gérer des déplacements complexes du
robot du laboratoire (comme se déplacer
dans un champ d’obstacles). Il a expérimenté
ses méthodes de programmation
sur le robot humanoïde, qui possède des
jambes et non des roues, en lui demandant
d’attraper une balle tout en se
déplaçant. Ce n’est pas si simple ! Car
pour saisir un objet, un robot doit avoir
de nombreuses articulations, les scientifiques
parlent de degrés de liberté. “Celui
de l’Irisa en comporte six” et les robots
humanoïdes d’aujourd’hui ont jusqu’à
six fois plus d’articulations que les robots
des usines de production automobile.
Leur complexité vient aussi de la diversité
des capteurs nécessaires pour
accomplir une tâche : une caméra pour
voir l’objet, un gyroscope pour chaque
mouvement de rotation, un capteur de
force pour toucher l’objet.
Enchaîner des tâches élémentaires
Pour qu’un robot humanoïde se
déplace d’un point à un autre, il doit
calculer tout le trajet à accomplir. Mais le
moindre glissement du pied, le moindre
caillou au sol peut modifier son déplacement
! C’est toute la difficulté pour les
roboticiens. “L’idée était de mettre au
point ce que nous appelons des boucles
locales de contrôle. On ne définit pas tout
le chemin que le robot va faire, mais un
enchaînement de boucles. Chaque
boucle est réévaluée toutes les 5 millisecondes
en fonction des informations
transmises par les capteurs. De cette
façon, le robot réagit mieux à un environnement
complexe et changeant.
On peut composer un comportement
complet à partir d’un ensemble de
tâches élémentaires comme se
stabiliser sur ses jambes, positionner
ses yeux (la caméra)
devant l’objet, tendre la main.”
Aujourd’hui Nicolas est en
postdoc au Japon, le pays de
la robotique ! Il travaille sur
un robot plus perfectionné.
“Il pourrait être utilisé
comme une sorte d’aide de
chantier, un robot ouvrier
qui pourrait porter les
objets lourds, par exemple.
Mais il n’agirait que sur
un ordre direct et précis.
On est encore loin des robots
intelligents.” Le Japon cherche à s’en
approcher. Sa population vieillissant,
il voudrait bien pouvoir compter sur les
robots pour assister les personnes
âgées ou encore faire du nettoyage, du
rangement ou de l’aide à la surveillance.
“La robotique est moins prise au sérieux en
France, c’est certain”, admet Nicolas
Mansard, qui espère pourtant que d’ici un
an, lorsqu’il reviendra dans l’Hexagone,
son expérience japonaise lui ouvrira les
portes des laboratoires de recherche.
Pourquoi pas celles de l’Irisa ? ■ C.G.
Contact➜ nmansard@gmail.com
Thèse ➜ Enchaînement de tâches robotiques.
CATÉGORIE
P R I X B R E T A G N E J E U N E C H E R C H E U R
(1) École normale supérieure.
À l’Irisa, Nicolas Mansard
anime les robots
DR
15 249/DÉCEMBRE 2007
En utilisant les outils informatiques
au laboratoire de psychologie
expérimentale de Rennes 2,
Bruno Dauvier a fait des simulations
et modélisé les comportements
humains pour mieux les comprendre.
“Ce qui est compliqué en psychologie,
c’est la variabilité du comportement et
ses causes multiples. On n’aura jamais deux
individus identiques.” La variabilité est
séparée en trois branches, trois “formes”
de l’intelligence : celle liée au stade de
développement du sujet, celle qui relève
de la situation dans laquelle il est placé
et, enfin, celle qui rend compte de son
vécu. Les études séparées ne permettent
pas d’évaluer les interactions possibles
entre ces trois “formes” de l’intelligence.
Or ces interactions existent. Pour en
rendre compte, Bruno Dauvier a fait une
analyse globale de la variabilité. “J’ai
travaillé sur des séries de données issues de
tests d’intelligence réalisés sur 800 individus
et sur des données issues d’algorithmes que
l’on utilise dans les sciences de l’intelligence
artificielle.”
L’intelligence, c’est la capacité à
imaginer de nouvelles stratégies pour
trouver des réponses à des problèmes
inédits. L’hypothèse de départ est que les
nouvelles stratégies naissent par hasard
et que celles qui se maintiennent sont
celles qui peuvent apporter un plus par
rapport au problème posé. On appelle ça
l’hypothèse sélectionniste, en référence
à la théorie de la sélection naturelle de
Darwin.
La comparaison des données recueillies
montre que l’hypothèse est valable et
peut expliquer des différences de performance.
Les individus qui réussissent le
mieux aux tests sont ceux qui trouvent le
meilleur compromis entre exploration et
exploitation. “Exploiter, c’est utiliser des
stratégies connues pour trouver une réponse
au problème. Explorer, c’est chercher de
nouvelles méthodes pour résoudre le problème.
Un trop fort penchant pour l’un ou l’autre
conduit à une dégradation de la performance.”
Maître de conférences à Aix-en-
Provence, Bruno Dauvier s’intéresse
désormais aux émotions... ■ C.G.
Contact➜ bruno.dauvier@uni-provence.fr
Thèse ➜ Choix stratégiques en situation de
résolution de problème : modélisations de la
variabilité et du changement.
Bruno Dauvier analyse
l’intelligence humaine
Le cyberconsommateur est-il
sensible à la musique ? Pendant sa
thèse, Céline Jacob s’est intéressée
au comportement des internautes.
“La musique est un élément atmosphérique”,
explique Céline Jacob
chercheur en marketing. Elle doit créer
une atmosphère agréable pour le
consommateur. Est-ce qu’elle change le
comportement de l’internaute ? C’est ce
que Céline Jacob a analysé, à Rennes, au
Crem(1), en utilisant les installations du
Labex(2). “Au final, nous avons pu tester
150 individus. Ce qui est étonnant, c’est
qu’Internet se rapproche beaucoup du cadre
traditionnel. On dit qu’Internet est déshumanisé,
mais pourtant, tout ce qui met le consommateur
à l’aise est bien perçu par celui-ci.”
Les musiques agréables donnent envie
de flâner, donc pourraient favoriser
l’achat et les conseils sont appréciés s’ils
ne sont pas envahissants. “De la même
façon qu’un vendeur trop présent dans un
magasin est mal toléré !” Mais il faut que
l’internaute ait le choix, tout le temps, il
doit avoir la possibilité de supprimer la
musique ou les conseils, sinon il va voir
ailleurs. “Il y a un équilibre à trouver pour
que les éléments atmosphériques ne soient
pas perçus comme une entrave au libre
arbitre.” Même au-delà de l’e-commerce,
il y a cette similitude avec le cadre connu.
“Un courrier électronique est plus lu s’il
comporte une photo.” En fin de compte, les
schémas de fonctionnement du monde
virtuel sont les mêmes que “dans la vraie
vie”.
Céline Jacob est aujourd’hui chercheur
à l’Université Bretagne sud, à Vannes.
Elle teste aussi le consommateur “dans
la vraie vie” justement. Un décor marin
dans un restaurant dope la commande
de poissons... Elle l’a vérifié ! Le marketing,
c’est, entre autres, l’art de chercher
la satisfaction du consommateur.
Mercantile ? Pas forcément, Céline peut
travailler aussi sur une campagne antitabac,
sur l’écodéveloppement, sur les
sites humanitaires... ■ C.G.
Contact➜ celine.jacob@univ-ubs.fr
Thèse ➜ Influence de la musique des sitesWeb
sur les réactions du consommateur.
Céline Jacob teste les
consommateurs sous influence
(1) Crem : Centre de recherche en économie et management de l’Université de Rennes 1. (2) Labex : Laboratoire d’expérimentation en sciences sociales.
CHUVL Lausanne
Christelle Garreau
16 249/DÉCEMBRE 2007
Modéliser la palette des activités
humaines en milieu marin sur une
seule et même carte, tel fut le défi
de Matthieu Le Tixerant durant sa
thèse de géographie soutenue à
l’IUEM(1) de Brest en 2004.
Pêches professionnelles, transport
maritime, extraction de matériaux,
exercices militaires, aménagements
d’infrastructures, activités de loisir..., la
frange littorale est devenue, au fil du
temps, un espace d’interactions
humaines important dont l’appropriation
n’est pas toujours exempte ni de
conflits entre les usagers, ni de dégradations
éventuelles de l’environnement.
Une problématique qui n’a pas manqué
de titiller la curiosité de Matthieu Le
Tixerant durant son doctorat. “L’analyse
de ces interactions est actuellement un des
objectifs majeurs des recherches menées sur la
zone côtière dans la perspective de sa gestion
intégrée. Il est alors essentiel de disposer de
connaissances sur les usages et sur les modes
d’exploitation du milieu et plus particulièrement
sur le déroulement des activités
humaines dans l’espace et le temps.”
Pour mieux appréhender ce système
complexe, le géographe du laboratoire
Géomer a donc essayé de développer,
durant sa thèse, un outil de modélisation
permettant de synthétiser l’ensemble de
ces paramètres sur une carte unique.
“Pour parvenir à une modélisation efficace, je
me suis appuyé sur une plate-forme informatique
de simulation de la Dynamique des
activités humaines (Dahu), mise au point par
mon laboratoire, que j’ai adaptée aux particularités
de la frange marine de la zone côtière.”
De la thèse à l’entreprise
Aujourd’hui, il dispose d’un outil
d’aide à la gestion de la mer côtière
capable de réaliser une approche pluridisciplinaire
: “Si on prend le cas d’une
pollution accidentelle par exemple, on peut très
bien imaginer que les autorités compétentes
décident d’interdire pendant un certain temps
la pratique de la pêche sur une zone donnée,
précise Matthieu. Il peut alors être utile
d’évaluer l’impact potentiel sur le déroulement
des activités et l’incidence économique que
pourrait engendrer cette mesure temporaire.”
Ce travail d’expertise entamé durant sa
thèse, Matthieu Le Tixerant a décidé de
le poursuivre et le concrétiser. Il a créé sa
propre entreprise, Terra Maris, en juillet
2006. Hébergée par le laboratoire
Géomer, elle propose des prestations de
service aux principaux acteurs et usagers
du littoral, qu’ils soient politiques, militaires
ou pêcheurs. ■ C.B.
Contact➜ matthieu.letixerant@univ-brest.fr
Thèse ➜ Modélisation de la dynamique des
activités humaines en mer côtière. Application
à la mer d’Iroise.
Matthieu Le Tixerant
manie le littoral à la carte
CATÉGORIE
DR
P R I X B R E T A G N E J E U N E C H E R C H E U R
(1) Laboratoire Géomer (UMR LETG 6554 CNRS).
17 249/DÉCEMBRE 2007
Pendant sa thèse, Fabrice Not a
parcouru les océans du globe à la
recherche d’algues microscopiques.
Un travail de détective qui lui a
notamment permis de découvrir
une lignée jusqu’ici inconnue.
Si les diatomées, dinoflagellés, et
autres microalgues marines révèlent
facilement leur identité sous un bon
vieux microscope, il n’en va pas de même
pour les picoalgues. D’une taille de quelques
micromètres (10-6m), elles étaient
très mal connues, jusqu’à ce que les
scientifiques disposent du matériel
adéquat pour les identifier. Fabrice Not
en fait partie. Il leur a consacré sa
thèse de biologie, soutenue en 2004 à
la station biologique de Roscoff(1) :
“À première vue, ces algues microscopiques se
ressemblent toutes, explique le chercheur.
L’objectif de ma thèse a donc consisté à les
détecter puis à les identifier tout en les quantifiant
précisément. Ceci a été possible grâce à
l’application d’une technique de biologie moléculaire
appelée hybridation in situ fluorescente,
réalisée à partir de l’ADN des
organismes.”
Fabrice Not est allé traquer ses prises
dans les eaux de la Manche, de l’océan
Arctique et de l’océan Indien. Ses travaux
ont permis la découverte d’un nouveau
type d’algues, baptisé “picobiliphytes”(2) :
“En fait, il ne s’agit pas simplement d’une
nouvelle espèce mais bien d’une nouvelle lignée
d’organismes photosynthétiques qui n’ont à ce
jour aucune affiliation avec des organismes
connus. Comprendre l’évolution des eucaryotes(
3) primitifs, c’est essayer de percer les
mystères de l’origine, des mécanismes fondamentaux
et de la diversité des organismes
vivants qui nous entourent et dont nous autres
humains ne représentons qu’un infime
rameau dans l’arbre de la vie.” ■ C.B.
Contact➜ not@sb-roscoff.fr
Thèse ➜ Structure et diversité des communautés
de picoeucaryotes en milieu marin.
Fabrice Not traque les
algues invisibles
Les vers marins séduisent aujourd’hui
la communauté scientifique
qui a découvert que leur hémoglobine
était proche de celle de
l’Homme. Durant sa thèse, la
biochimiste Morgane Rousselot a
vérifié qu’elle pourrait devenir d’ici
peu un substitut sanguin efficace.
Biochimiste au laboratoire “Écophysiologie
: évolution et adaptation moléculaire”
de Roscoff, Morgane Rousselot
est l’une des chevilles ouvrières d’une
jeune équipe de chercheurs, dirigée par
Franck Zal, qui a découvert en 2000 les
étonnantes similitudes entre l’hémoglobine
de l’arénicole et celle de l’Homme(4).
Durant sa thèse, achevée en 2006, la
jeune scientifique a cherché à voir si la
structure et la fonctionnalité de l’hémoglobine
du ver changeaient une fois
transmise à l’Homme. Car même si les
deux sangs sont théoriquement compatibles,
grâce notamment à l’absence
de rhésus chez l’animal, l’hémoglobine
de l’arénicole et celle de l’Homme ne
fonctionnent pas de la même façon.
“La première est extracellulaire et baigne
directement dans l’eau de mer ; la seconde est
au contraire contenue dans les globules
rouges, explique Morgane Rousselot. Pour
maintenir la fonctionnalité et la structure de
l’hémoglobine du ver une fois transférée à
l’Homme, il a donc fallu créer un «tampon»
à base de sel.”
Les premiers tests précliniques effectués
sur des souris et des rats ont
confirmé qu’aucun effet secondaire
indésirable n’avait lieu durant le transfert
et qu’une fois épurées, les deux
hémoglobines étaient bien compatibles.
Reste désormais à envisager une
méthode d’extraction de l’hémoglobine
susceptible d’assurer une production
industrielle(5). ■ C.B.
Contact➜ Morgane.rousselot@hemarina.com ;
www.hemarina.com
Thèse ➜ Analyses structurales et fonctionnelles
de l’hémoglobine extracellulaire de l’annélide
polychète Arenicola marina dans le cadre de la
mise au point d’un substitut sanguin.
Morgane Rousselot fabrique
le substitut sanguin de demain
Christophe Blanchard
Chez l’arénicole,
l’hémoglobine
est extrêmement
concentrée.
D’un gramme
de ver, on extrait
en effet environ
30 milligrammes
d’hémoglobine.
(1) Dans l’équipe “Diversité du plancton océanique”, sous la direction de Nathalie Simon et Daniel Vaulot. (2) Voir Sciences Ouest n° 240, février 2007. (3) Eucaryote : cellule vivante dont l’ADN est enfermé
dans un noyau. S’oppose aux procaryotes, tels que les bactéries, qui n’ont pas de compartimentation cellulaire. (4) Voir Sciences Ouest n° 226, novembre 2005. (5) Voir p.18.
DR
18 249/DÉCEMBRE 2007
P R I X B R E T A G N E J E U N E C H E R C H E U R
Laurence Tubiana , marraine du Prix Bretagne jeune
chercheur, directrice de l’Institut du développement durable
et des relations internationales (Iddri), et de la chaire
développement durable à l’institut des sciences politiques de
Paris, est entourée de :
Systèmes en évolution(s)
Jean-Paul Bonnet , directeur de la fédération Pôle poitevin
de recherche pour l’ingénieur en mécanique matériaux et
énergétique (Pprimme) et directeur de recherches CNRS.
Jacques Demongeot , directeur du laboratoire
Techniques de l’imagerie, de la modélisation et de la cognition
(TIMC-IMAG/CNRS) à Grenoble. Emmanuel Frénod,
enseignant-chercheur au Laboratoire d’étude et modélisation
des environnements littoraux (Lemel) et au Laboratoire de
mathématiques et applications des mathématiques (LMAM) à
l’Université Bretagne sud (absent sur la photo). Alain
Yvergniaux, conseiller régional, membre de la commission
développement économique et recherche (absent sur la
photo).
De l’atome à l’Homme
Michel Gautier , chercheur au laboratoire Science et
technologie du lait et de l’oeuf (STLO/Inra) à Agrocampus
Rennes. David Le Solliec , conseiller régional, membre de
la commission culture, patrimoine et sport. Mir Wais
Hosseini , directeur du laboratoire de Chimie de
coordination organique (CNRS) à l’Université de Strasbourg.
Walter Wahli , professeur au Centre intégratif de
génomique à l’Université de Lausanne.
Société de la connaissance
Monique Becker , enseignant-chercheur à l’Institut
national des télécommunications à Évry. Michel Fayol ,
professeur de psychologie cognitive au Laboratoire de
psychologie sociale et cognitive (LAPSCO/CNRS) à l’Université
Clermont-Ferrand. Christian Le Bart , directeur du Centre
de recherches sur l’action en Europe (Crape) et maître de
conférences en science politique à l’Université Haute Bretagne.
André Lespagnol , vice-président du Conseil régional de
Bretagne, chargé de l’enseignement supérieur, de la recherche
et de l’innovation.
Terre et mer, exploitation et
préservation
Catherine Boyen , directrice de l’UMR “Végétaux marins
et biomolécules” (CNRS) à la station biologique de Roscoff.
Philippe Cury , directeur du Centre de recherche
halieutique méditerranéen tropical (IRD/Ifremer) à Montpellier.
Marc Labbey, vice-président du Conseil régional, chargé de
l’emploi et du développement économique (absent sur la
photo). Louis Legendre , directeur du laboratoire
d’océanographie (CNRS) de Villefranche-sur-Mer.
8
5
7
11
14
4
13
3
2
6
12
1
10
9
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
DR
LE JURY 2007
Distingué par l’Institut universitaire de France
■ Enseignant-chercheur à l’IETR(1) dans le groupe Antennes et
hyperfréquences, Ronan Sauleau a été primé en 2001(2) dans la
catégorie “Structure et propriétés de la matière”. Il vient d’être
nommé à l’Institut universitaire de France (IUF). Cette
nomination récompense l’ensemble de ses travaux sur les
antennes et les ondes millimétriques utilisées dans les radars
automobiles détecteurs d’obstacles ou les systèmes de
communication sans fil à haut débit. Ronan Sauleau
s’intéresse aussi aux interactions des ondes avec le vivant.
Contact➜Ronan Sauleau, ronan.sauleau@univrennes1.
fr, www.ietr.org
Cofondateur d’une entreprise de biotechnologies
■ Chercheur à la station biologique de Roscoff, Franck Zal a
remporté le Prix Bretagne jeune chercheur en 1999, pour son
travail sur l’hémoglobine d’un ver marin, l’arénicole, qui
présente des caractéristiques intéressantes pour des
applications médicales(3). Ses travaux l’ont conduit à
créer Hémarina, une entreprise qui développe et
commercialisera bientôt des produits à base
d’hémoglobine d’arénicole, pour conserver des
organes lors des transplantations, ou pour
favoriser l’oxygénation des plaies. Hémarina
s’installera en février 2008 dans la
pépinière d’entreprises de Morlaix (29).
Contact➜Franck Zal,
franck.zal@hemarina.com,
www.hemarina.com
Que sont devenus les jeunes chercheurs primés en 2005 ?(4)
■ Claire Geslin, lauréate dans la catégorie “Sciences de la vie et de
l’environnement”, continue à chercher des virus chez les
archéobactéries des sources hydrothermales sous-marines.
Elle en a trouvé un deuxième, qui va lui permettre d’établir
des comparaisons de génomes. “Suite au prix, j’ai reçu de
nombreuses félicitations et noué de nouveaux contacts”,
explique-t-elle. Virginie Scotet, lauréate dans la même
catégorie, poursuit ses travaux sur la mucoviscidose à
l’Inserm à Brest. “Cette récompense a joué en notre faveur
lorsque nous avons voulu étendre l’étude au grand
Ouest”, souligne-t-elle.
Contacts ➜Claire Geslin, tél. 02 98 49 88 58 ;
Virginie Scotet, tél. 02 98 22 32 95.
(1) IETR : Institut d’électronique et de télécommunications de Rennes. (2) Lire
l’article “Nouvelle génération d’antennes” dans le numéro n° 183 de
Sciences Ouest, décembre 2001 sur www.espace-sciences.org/magazine
(3) Lire les articles dans les numéros 156, 185 et 226 de Sciences Ouest. (4) Lire
le n° 229 de Sciences Ouest, février 2006.
Les échos des prix...
Le mois prochain : Le son
Ronan Sauleau.
Alice Vettoretti
Franck Zal
Claire Geslin. Virginie Scotet.
DR
DR
DR
Espace des sciences
19 249/DÉCEMBRE 2007 www.espace-sciences.org
● À Rennes
Le 18 décembre/Astrophotographie :
nos plus beaux rendez-vous
Olivier Sauzereau, photographe passionné
par le ciel et les astres,
recherche et capture
depuis plus de vingt ans
les plus belles vues de
la Lune, des planètes,
des comètes... Le réalisateur
Paul Scornet
a filmé ses “traques”
nocturnes, de la
Finlande à Tenerife
(Canaries), du Haut
Atlas au Mont Taurus
(Turquie). La projection
du film (105 mn) sera suivie d’un débat avec
Olivier Sauzereau.
Rens.➜ Aux Champs Libres, salle Hubert-Curien,
à 20 h 30. Entrée libre.
● Au Pays de Morlaix
Le 14 décembre/Le corps humain
vu par l’image
Ultrasons, tomodensitométrie,
imagerie à résonance
magnétique...
Aujourd’hui, de
multiples techniques sont utilisées pour
“voir” l’intérieur du corps humain. Que
pouvons-nous espérer demain de l’imagerie
médicale ? Quel sera leur impact sur
la santé ? Jean-Louis Coatrieux(2), directeur
de recherche à l’Inserm, tentera d’apporter
quelques réponses à ces questions.
Rens.➜ Amphithéâtre Yves-Laurent (IUT Gaco),
à 20 h. Entrée libre.
Le 20 décembre/Leçon de choses
pour petits et grands
Pourquoi Harry Potter peut traverser les
murs et pas nous ? Pourquoi les oiseaux
migrent en hiver ? À l’occasion de la parution
des trois nouveaux ouvrages de l’Espace
des sciences (voir ci-contre), Michel Cabaret
répondra à de petites questions de
sciences, comme il le fait chaque jour sur
Radio France Bleu Armorique(1).
Rens.➜ Au café des Champs Libres, à 18 h 30.
Entrée libre.
Conférences
Olivier Sauzereau
Café des sciences
(1) La science en question, avec Bruno Gaulin etMichel Cabaret, du lundi au vendredi à 11 h 36, 14 h 40 et 17 h 53 sur Radio France Bleu Armorique. (2) Lire l’article “Les travaux d’un chercheur rennais reconnu internationalement”
dans le n° 237 de Sciences Ouest, novembre 2006.
Des vidéos pour tous
De nouvelles conférences, un survol de la
Bretagne en images de synthèse, la visite
de l’exposition “Illusions” en langue des
signes, notre site Internet a fait le plein de
vidéos ! Si vous préférez les jeux en ligne,
découvrez le “Jeu des visages” pour
comprendre comment notre cerveau
reconnaît les yeux, la bouche, le front...
Vous êtes enseignant ? Retrouvez toutes
les informations et documents sur nos
activités dans la rubrique “Ressources”, et
les détails de notre nouvelle animation
“Secrets de cailloux” pour les maternelles.
www.espace-sciences.org
Internet Expos itinérantes
Des nouvelles expositions à louer
● Cryptographie,
kilobit, mais
a u s s i r o b o t ,
langage ou jeu,
les 26 panneaux
colorés de
L’informatique
de A à Z expliquent
des mots
de la recherche
et du quotidien,
en lien avec l’informatique.
● Le développement durable en
recherches illustre les interactions entre
l’Homme et l’environnement. Des travaux
sur l’eau, les animaux, les avalanches, la
pollution, l’agriculture ou les déchets qui
aident les collectivités à prendre des
décisions.
Rens.➜ Patrick Le Bozec, tél. 02 23 40 66 46,
patrick.lebozec@espace-sciences.org,
www.espace-sciences.org/expos-itinerantes
Nicolas Guillas
Inserm/Universiité de Rennes 1
DR
Espace des sciences
Actualité
Nicolas Guillas
Pourquoi les vaches ruminent ? D’où viennent les étoiles
filantes ? C’est quoi un microbe ? Des questions
auxquelles la nouvelle collection Sais-tu pourquoi ? apporte
des réponses courtes et précises. Ces trois livres pour
enfants, illustrés de dessins humoristiques, permettent
d’apprendre et de comprendre la science en s’amusant.
Nature, saisons, animaux, cuisine, les médiateurs et
rédacteurs scientifiques de l’Espace des sciences ont exploré
ces questions du quotidien, en collaboration avec de nombreux scientifiques.
Découvrez-les chez votre libraire, et bientôt dans notre boutique en ligne. ■
➜ Sais-tu pourquoi ?, Collection Espace des sciences junior, Éditions Apogée, 2007.
Explore ton quotidien !
Espace des sciences/ Éditions Apogée
5 et 6 décembre/L’élève,
le maître et le scientifique
■ Nantes - Les évolutions technologiques
s’insèrent de plus en plus vite dans
notre vie avec des conséquences
sociales importantes. Sensibilisation
des enfants dès le plus jeune âge, place
dans l’enseignement, rôle des différents
acteurs, ce colloque a pour but de
comprendre ce qu’est l’accompagnement
en sciences et technologies pour
proposer de nouvelles voies de développement.
Rens.➜Philippe Gauthier,
tél. 02 51 85 83 31,
philippe.gauthier@emn.fr,
http://astep2007.emn.fr/
6 décembre/Systèmes
embarqués temps réels
critiques
■ Brest - Souvent invisibles pour
l’utilisateur, les systèmes embarqués
(ensembles de logiciels et matériels
informatiques d’un équipement) sont
dits critiques lorsque des vies humaines
ou bien l’environnement sont concernés
par l’application. Les différents acteurs
de cette communauté sont invités à venir
partager leurs expériences lors d’une
journée organisée à l’ENST-Bretagne.
Rens.➜Jean-Luc Fleureau,
tél. 06 63 00 86 98,
fleureau@jessica-france.fr
13 et 14 décembre/Forum
de la création-reprise
d’entreprise
■ Brest - La Chambre
du commerce et de
l’industrie et Brest
métropole océane
s’associent pour
permettre à tous ceux
qui souhaitent créer
ou reprendre une
entreprise d’obtenir
des informations
auprès de professionnels venus
partager leur expérience lors de conférences
et d’ateliers.
Rens.➜CCI Brest, tél. 02 98 00 38 00,
info@cci-brest.fr, www.cci-brest.fr
20 décembre/
La mécatronique :
enjeux et
opportunités
■ Rennes - Cette matinale se tiendra
sur le campus Rennes Atalante de Ker
Lann. Rens.➜Rennes Atalante,
tél. 02 99 12 73 73,
technopole@rennesatalante.
fr,www.rennes-atalante.fr
18 au 20 janvier/Salon bio
et bien-être Respire
■ Vannes - De
l’agriculture à
l’habillement
bio, en passant
par l’habitat et
les médecines
douces, les exposants
du salon
Respire proposent
une palette de solutions pour lutter
contre les agressions de la vie moderne.
Organisé par Loire évènement, il se
tiendra au parc des expositions.
Rens.➜Tél. 02 41 38 60 00,
www.loire-evenement.fr
aaggeennddaa
20 249/DÉCEMBRE 2007
■Conférences
■ 23 et 24 janvier, Nantes/
Bonnes pratiques d’hygiène
■ 29 et 30 janvier, Quimper/
Analyses microbiologiques en
IAA - techniques de base : des
prélèvements aux résultats
Rens.➜Séverine Pierre,
tél. 02 98 10 18 61,
severine.pierre@adria.tm.fr,
www.adria.tm.fr
■Formations
DR
Ludovic Dufour
Pour paraître dans le prochain
➜Tél. 02 23 40 66 66 ➜Fax 02 23 40 66 41
nathalie.blanc@espace-sciences.org
11 décembre/Histoire de la
glaciologie
■ Brest - Frédéric
Remy, directeur de
recherche au CNRS et responsable de
l’équipe de glaciologie de l’observatoire
Midi-Pyrénées, vous invite à découvrir
les origines et les évolutions de cette
science qui étudie les neiges et les
glaces et en dit long sur des sujets tels
que l’évolution de notre climat. À l’auditorium
d’Océanopolis, à 20 h 30.
Rens.➜Océanopolis,
tél. 02 98 34 40 40,
oceanopolis@oceanopolis.com,
www.oceanopolis.com
11 décembre/Pourquoi rêvet-
on ?
■ Nantes -
C’est la question
qui sera
abordée lors
d’un café des
sciences organisé
par l’université de Nantes. Des
spécialistes seront présents pour
répondre aux questions du public. Au
café Le Flesselles, de 20 h 30 à 22 h.
Rens.➜Olivier Neron De Surgy,
tél. 02 40 59 86 24,
o.nerondesurgy@laposte.net
14 décembre/L’Institut de
technologie du
Massachusset, sciences
cognitives et décision
■ Cesson Sévigné - Gilles Coppin a été
professeur visitant au département
aéronautique et astronautique du MIT
(Massachussets Institut of Technology)
pendant l’année 2006-2007. Il
évoquera les ressorts du dynamisme
scientifique et technologique dans la
région de Boston, mais également les
travaux menés sur les sciences cognitives
et la décision. Dans le cadre des
P’tits déj recherche organisés par France
Télécom et l’ENST dans les jardins de
France Télécom R&D. À 9 h 00. Inscription
obligatoire.
Rens.➜emmanuel.mahe@orangeftgroup.
com
8 janvier/Légende et vérité
sur les reptiles
■ Nantes - Souvent considérés
comme dangereux,
les reptiles ont
parfois autant peur
de l’Homme que
nous avons peur
d’eux. Guy Naulleau,
chercheur
h e r p é t o l o g u e
retraité du CNRS vient faire découvrir les
reptiles et leur mode de vie, dans le
cadre desmardismuséum. À 20 h 30.
Rens.➜Muséum d’histoire naturelle
de Nantes, tél. 02 40 99 26 20,
www.museum.nantes.fr
9 janvier/Les coraux d’eau
profonde
■ Brest - Les
coraux profonds peuvent former de véritables
récifs de plusieurs kilomètres de
long. Les scientifiques s’y intéressent
depuis longtemps pour la diversité de la
faune qu’ils abritentmais également car
ces écosystèmes fragiles subissent les
conséquences de l’action humaine et
doivent être protégés. C’est ce qu’expliquera
Karin Olu-Leroy, biologiste à
l’Ifremer qui s’intéresse aux coraux
présents le long des côtes bretonnes.
Salle de conférence, bâtiment Bougainville.
À 15 h 30.
Rens.➜Ifremer, tél. 02 98 22 40 05,
www.ifremer.fr
22 janvier/Le diabète,
une épidémie galopante
■ Rennes - De plus en plus de
personnes, les enfants en particulier,
sont touchées par le diabète, sous ses
deux formes. Le professeur Bonnet et
Geneviève Renault expliqueront la
maladie et les raisons de sa progression.
Dans le cadre desmardis santé du
CHU. À 18 h, amphithéâtre Bretagne,
espace congrès de l’hôpital Ponchaillou.
Rens.➜www.chu-rennes.fr
Océanopolis
Pôle images et réseaux
■ Le pôle de compétitivité breton “Images et réseaux” lance un appel à propositions
aux PME-PMI adhérentes qui souhaitent monter, en tant que chef de file, un projet
associant au moins trois partenaires dont un établissement de recherche. Les projets
devront répondre aux règles de labellisation du pôle et satisfaire à ses orientations
stratégiques. Ceux incluant la création ou l’utilisation de contenus seront
particulièrement appréciés. L’appel est ouvert jusqu’au 31 décembre.
Rens.➜Pierre Trémenbert, tél. 02 29 00 15 03,
pierre.tremenbert@enst-bretagne.fr, www.images-et-reseaux.com
Concours “Objectif : ville durable”
■ Imaginer la cité de demain, c’est le défi que lancent aux
étudiants le magazine La recherche, l’Ademe et l’assureur
Générali. Les projets proposés devront imaginer une ville durable,
prenant en compte les questions énergétiques et climatiques, la
gestion de l’espace, des déchets, et autres nuisances. Seuls ou
en groupe (2 à 4 personnes) les candidats devront réfléchir aux
solutions pour un développement urbain respectueux de l’environnement et favorisant
la cohésion et la croissance économique. Avec à la clé 10 000 €pour les trois meilleurs
projets. Inscription et remise des dossiers jusqu’au 31 mars 2008.
Rens.➜www.concoursgenerationd2.com
Ludovic Dufour
DR
Ludovic Dufour
■Appels à projets
■Colloques
21 249/DÉCEMBRE 2007
■Expositions
■Sorties
Jusqu’à fin 2007/Grand-père,
raconte-moi
la pêche
■ Le Guilvinec (29) -
L’exposition proposée
par l’espace découverte
de la pêche en
mer, Haliotika, retrace
50 ans d’aventure
humaine et l’évolution
du métier de pêcheur (techniques,
commerce, avenir). Une évolution
présentée à travers des documents, des
objets et des vidéos.
Rens.➜Philippe Gredat,
tél. 02 98 58 28 38,
www.leguilvinec.com
Jusqu’à fin 2007/Libellules,
entre ciel et eau
■ Nantes - Cette exposition
nous présente la libellule
comme un animal inoffensif et
extraordinaire.
Le péristyle s’affiche
■ Alice Guilbaud expose des photographies
grand format qui vous invitent à
une promenade pittoresque et inattendue
le long de la Sèvre nantaise.
Rens.➜Muséum d’histoire naturelle
de Nantes, tél. 02 40 99 26 20,
www.museum.nantes.fr
Jusqu’à fin 2007/Soleil,
mythes et réalités
■ Pleumeur-
Bodou - Il a
inspiré les
poètes, attisé
la curiosité
des savants, réglé la vie en communauté.
Vénéré par les Anciens, il fait
aujourd’hui courir les vacanciers et rêver
les chercheurs qui voient en lui une
source inépuisable d’énergie. Le Soleil
brille de tous ses feux pendant toute
l’année 2007 à la Cité des télécoms.
Rens.➜www.cite-telecoms.com
Jusqu’en mars 2008/
Voyages aux pôles
■ Brest - Découvrir les paysages et la
faune de l’Arctique et de l’Antarctique,
entrer à l’intérieur d’une cabane des
premiers explorateurs du
Groenland, assister à
une scène de plongée
sous la banquise… C’est
un véritable voyage aux
pôles que propose Océanopolis
avec cette exposition proposée
dans le cadre de l’année polaire. Treize
conférences, un festival du film d’aventure
et des activités ludiques sont
programmés jusqu’à la fin de l’année.
Rens.➜www.oceanopolis.com
Jusqu’en avril 2008/
La mer pour mémoire
■ Rennes - À travers les recherches
menées sur les
épaves du Ponant,
cette exposition
d ’ a r chéologie
s o u s - m a r i n e
dévoile l’histoire
maritime du grand
Ouest Atlantique.
Rens.➜Musée de Bretagne,
tél. 02 23 40 66 70,
www.musee-bretagne.fr
Jusqu’en avril 2008/Alambics
et vieilles bouteilles
■ Rennes - Goutte, calva, eau-de-vie,
l’alcool de cidre a bien des noms mais
une façon unique d’être distillé, dans
l’alambic du bouilleur de cru. Depuis
quelques années, la législation de plus
en plus sévère tend à faire disparaître ce
métier. L’écomusée du pays de Rennes
le fait revivre le temps d’une exposition.
Rens.➜www.ecomusee-rennesmetropole.
fr/
Jusqu’en mai 2008/Requins :
entre peurs et connaissance
■ Concarneau - Monstres
sanguinaires aux
mâchoires acérées dans
l’imaginaire collectif, les requins sont
pour la plupart inoffensifs... Le Muséum
d’histoire naturelle de Concarneau invite
le public à en apprendre un peu plus sur
ces habitants des mers, étudiés à la
station de biologie marine voisine.
Rens.➜Marinarium de Concarneau,
tél. 02 98 50 81 64,
www.mnhn.fr/mnhn/conc/index3.htm
12 et 19 décembre, 5 janvier/
Visite archéologique
■ Rezé (44) - La chapelle Saint-Lupien
révèle son histoire, de l’époque galloromaine
au Moyen Âge, jusqu’à
l’époque moderne, au cours de trois
visites guidées organisées par la mairie
de Rezé en collaboration avec l’Institut
national de recherche en archéologie
préventive, les 12 et 19 décembre à
15 h et le 5 janvier à 10 h.
Rens.➜Ophélie de Peretti,
ophelie.deperetti@mairie-reze.fr,
tél. (réservation) 02 40 84 43 96,
www.mairie-reze.fr
9 et 15 décembre/Initiation
à l’ornithologie et bricolage
nature
L’association Bretagne vivante propose
de nombreuses sorties pour découvrir
les oiseaux et leur environnement.
■ Brest - Bricolage nature pour agir
pour la biodiversité. Avec la Maison de
l’enfance, au Relecq-Kerhuon. À 14 h 30.
Rens.➜Tél. 02 98 28 38 38.
■ Rosporden (29) - Un ensemble
naturel au coeur de la ville vous
permettra de découvrir les canards
hivernants à travers une initiation à
l’ornithologie. Rendez-vous à 10 h à la
Remise du Moulin. Durée 2 heures.
Rens.➜Tél. 02 98 50 19 70.
15 et 28 décembre, 12 janvier/
Les oiseaux de la réserve
de Séné en hiver
■ Séné (56) - C’est en hiver que la
réserve naturelle abrite la plus grande
quantité d’oiseaux. Tadornes, canards,
spatules, vanneaux et autres petits
échassiers se réfugient dans les marais,
se nourrissent sur les vasières pour un
véritable spectacle vivant. Rendez-vous
au centre de la réserve naturelle. De
9 h 30 à 12 h 30.
Rens.➜Tél. 02 97 66 92 76,
reserve-naturelle@sene.com,
http://pagesperso-orange.fr/reserve
desene
Du 11 au 15 décembre/
L’enfance en proie à l’obésité
et à ses peurs
■ Rennes - Bouli Miro porte bien son
nom : il grossit à vue d’oeil pour apprivoiser
ses angoisses. Grâce à sa cousine
Pétula, il finira par maigrir, devenir
célèbre, mais prendre la grosse tête...
Une pièce loufoque et poétique sur le
thème de l’enfance et de la construction
de soi, proposée par le Théâtre national
de Bretagne. Tout public à partir de
8 ans. À la salle Guy-Ropartz.
Rens.➜Tél. 02 99 31 12 31,
tnb@theatre-national-bretagne.fr,
www.t-n-b.fr
DR
DR
DR
Océanopolis
DR
DR
The aim of the Brittany
Young Researcher prize
awarded every year by
Brittany Regional Council is
to attract young people to research and
reward high-quality researchers. It is open
to all researchers who have gained their
Ph.D in the last five years. In addition to
their thesis, their professional achievements
are important e.g. publications, seminar
papers and cooperation with foreign
laboratories. In 2007, the categories were
redefined to encourage research subjects
that span the divide between disciplines.
As a result, applied research has been
rewarded as much as fundamental research
and a satisfactory balance has been struck
between human science and more
“hardline” science.
CATEGORY
Developing systems
WINNER: Laurent Guérin observes the
displacement of atoms.
As part of his thesis being prepared at the
University of Rennes 1, Laurent Guérin went
to a Japanese laboratory to complete his
research. There, he observed the effects of a
sudden flash of light on the structure of
atoms in a material and tried to understand
these transformations of matter.
RUNNERS-UP: Estelle Ducom designs urban
ring roads - Julie Deserti has an easy way
to cross chaos.
CATEGORY
Knowledge society
WINNER: Nicolas Mansart brings robots
“alive”.
In Irisa’s robotics laboratory, Nicolas
Mansart has taught robots to move without
bumping into obstacles, a task that requires
control of a multitude of sensors e.g.
camera, gyroscope, pressure sensor etc. He
is continuing his post-Ph.D work in Japan,
the place for anybody interested in robotics.
RUNNERS-UP: Bruno Dauvier analyses
human intelligence - Cécile Jacob tests
the extent to which consumers can be
influenced.
CATEGORY
From atom to Man
WINNER: Isabelle George explores
starlings’ brains.
At the University of Rennes 1, Isabelle
George is studying the method of
communication between starlings and the
way in which their brains work. A number of
similarities with human language may
increase our understanding of certain
malfunctions in language mechanisms in
humans.
RUNNERS-UP: Thierry Ruchon juggles with
chiral media - Charles Cornet manipulates
nanoboxes.
CATEGORY
Land, sea, use and preservation
WINNER: Matthieu Le Tixerant manipulates
the coastline by map.
The coastline has become an area of
human and natural interactions for which it
is difficult to obtain an overview. While
preparing his thesis at IUEM in Brest(1),
Matthieu Le Tixeran created a modelbuilding
tool to summarise all the
parameters and integrate them into a single
map. In 2006, he set up his own company,
Terra Marris, which provides services for
users and stakeholders of the coastline.
RUNNERS-UP: Morgane Rousselot produces
the blood substitute of the future - Fabrice
Not tracks invisible algae. ■
(1) Institut universitaire européen de la mer (European University Institute
of the Sea).
22 249/DÉCEMBRE 2007

These abstracts in English are sent to foreign universities that have links with Brittany and to the Scientific Advisers in
French Embassies, in an effort to widen the availability of scientific and technical information and promote the research
carried out in Brittany. If you would like to receive these abstracts on a regular basis, with a copy of the corresponding issue
of Sciences Ouest, please contact Nathalie Blanc, Editor, fax +33 2 23 40 66 41, E-mail: nathalie.blanc@espace-sciences.org
Brittany Regional Council
is providing financial backing
for this service.
Research and innovation in Brittany
Abstracts for the international issue
DECEMBER 2007 ■ N°249
FEATURE P.8/18 The Brittany Young Researcher award
SPOTLIGHT ON THE NEWS P.6
Tips to rebalancing your diet
The European Centre for nutritional
research (Centre d’enseignement de recherche
en nutrition) at the Université de Bretagne
sud in Lorient has been working with the
Breton association, Bleu Blanc Coeur, to
build up results assessing the effects of a
flax-based diet on obesity. The study was
carried out with 170 volunteers divided into
two groups. Each of them was put on a diet
but only the group receiving products from
animals fed with flax succeeded in
maintaining the benefits of weight loss.
The reason for this is thought to be the
omega 3 fatty acids found in products
made with flax, a plant whose benefits in
the prevention of cardiovascular risks have
already been proven. Given that a report
from the French food safety agency
(AFSSA) highlights the omega 3 deficiency
found in modern diets which promote a
higher intake of fats that are difficult for the
body to use, it would appear that the fight
against obesity may require a rebalancing
of fat intake rather than a concentration on
weight loss. The results have not yet been
published. ■
SPOTLIGHT ON LABORATORIES P.7
Guillaume Calvez creates molecular
constructions
Tomorrow’s materials might be made of
rare earth, a family of seventeen chemical
elements present in the world in large
quantities. Their physical properties
interest chemists such as Guillaume Calvez,
who is studying for his Ph.D in Rennes. He
is working at the scale of an atom on
hexanuclear substances, small 6-core
groups that increase the optical and
magnetic properties of rare earths. His
laboratory is one of the few in France
capable of producing them. To create a
material, Guillaume Calvez assembles the
molecules. This requires great precision
and does not always provide the required
results. For the moment, the results
obtained by Guillaume Calvez and his
team have not met their expectations but
their knowledge of molecular materials is
constantly improving. The production of
hexanuclear substances, for example, used
to take several days; now it takes only a few
hours. These are small steps aimed at
widening the field of application for rare
earths, elements that are already present in
colour televisions, lighter flints and antipollution
systems in cars. ■

LES DERNIERS MAGAZINES

Abonnez-vous à la newsletter
du magazine Sciences Ouest

Suivez Sciences Ouest