Énergie et CO2 : des projets clés en main

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N° 255 - Publié le 4 décembre 2014
© Pelamis Wave Power
Selon les étudiants de l’IEP, une ferme houlomotrice pourrait constituer une alternative aux chaudières et groupe électrogène qui alimentent les îles Kerguelen.

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Des étudiants démarchent scientifiques et industriels pour leurs projets de lutte contre le dioxyde de carbone et de production d’énergie.

Une démarche originale. Membre du pôle Mer Bretagne, la section Ecofi Risk and Quality Management de l’Institut d’études politiques (IEP) rennais a présenté le 5 mai dernier, à l’occasion de sa “journée maritime”, les projets de création d’entreprise des étudiants de Master1. C’est devant un public de chercheurs et d’industriels qu’ils ont exposé leurs plans d’affaires, élaborés en quatre mois. Identification des besoins, étude de marché, calcul des risques... Une démarche où les étudiants deviennent force de proposition auprès des chercheurs et des industriels.
« Depuis le 1er janvier, la France doit strictement appliquer le protocole de Kyoto, rappelle Bernhard Kitous, responsable du Master. Les étudiants, conscients de l’urgence à agir contre le réchauffement climatique, ont décidé de se tourner vers les nouvelles technologies associées au développement durable. » Ils se sont notamment penchés sur la transformation des vagues en énergie et sur le pompage du CO2 par les algues.

Lampadaires capteurs de carbone

En effet, les algues pourraient être utilisées en zone urbaine comme de véritables pompes à carbone. La société imaginaire Urbalgo propose de capter le CO2 des villes polluées en y installant des lampadaires et des abribus capteurs de carbone. Le mobilier urbain pourrait ainsi devenir écologiquement utile. Comment ? Ce procédé technologique breveté par la société Tyca (Libourne) est basé sur le principe de la photosynthèse. Les lampadaires contiennent un néon autour duquel se trouve un réservoir contenant des algues et des nutriments. Stimulées par la lumière du néon, les algues de type coccolithophoridés se développent et absorbent le CO2, tout en émettant de l’oxygène. Un luminaire pourrait capturer ainsi jusqu’à une tonne de CO2/an. Un mode d’éclairage qui pourrait, dans le futur, assainir les parkings, les tunnels, les gares et certains bâtiments.

Transformer le CO2 en biocarburant

Algaya, le projet d’entreprise de conseil, quant à lui, invite les industriels à réduire et à transformer leurs émissions de CO2 en biocarburant. Pour y parvenir, des bioréacteurs contenant des algues et des nutriments sont exposés près de la source polluante. Les algues ainsi produites (toujours par photosynthèse) sont ensuite pressées et séchées. Une tonne d’algues sèches peut produire 500litres d’huile réutilisable en biocarburant. « Cette technique ne fait qu’accélérer le processus naturel qui utilise les plantes pour absorber le carbone qui se trouve dans l’atmosphère », explique Denis Beaulieu, président du réseau Innoventures Canada (I-Can) où ce procédé est testé à l’heure actuelle.

Une ferme houlomotrice

Le projet Vaguelec se focalise sur les énergies renouvelables. Il propose d’aider les îles isolées à réduire leur consommation de dérivés pétroliers en facilitant leur autonomie énergétique via la force houlomotrice. Les étudiants pensent que sur les îles Kerguelen, où les vents de 220 km/h interdisent toute éolienne, l’installation d’une ferme houlomotrice convertissant l’énergie de la houle en énergie électrique serait une alternative suffisante aux deux chaudières et au groupe électrogène qui les alimentent.
L’année passée, une entreprise a acheté, certes symboliquement, le projet d’un groupe d’étudiants de l’IEP, qui avaient proposé d’installer des éoliennes sur la digue de Cherbourg.

Bernhard Kitous
Tél. 02 99 84 39 24
kitousiep [at] aol.com (kitousiep[at]aol[dot]com)

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