L’océan Austral sous monitoring

Actualité

N° 255 - Publié le 4 décembre 2014
© DR

Magazine

4280 résultat(s) trouvé(s)

La moisson de données collectées dans l’océan Austral lors de la campagne Bonus-GoodHope doit permettre de mieux comprendre son rôle dans la stabilité du climat.

«La campagne a jeté les bases d’un monitoring à long terme de l’océan Austral. L’objectif est d’établir un état des lieux de cet océan qui est sans doute le plus important pour le climat. En effet, il est soumis aux situations les plus extrêmes et il absorbe une partie importante du surplus de chaleur et de CO2 anthropiques», rapporte Sabrina Speich, chef de mission à bord du RV Marion Dufresne. C’est aussi l’un des océans les moins connus, car les moins étudiés. 

L’océan a absorbé 18°C

Du 13 février au 24 mars, dans le cadre de l’Année polaire internationale, 67 scientifiques de diverses équipes de recherche internationales (Ifremer(1), CNRS, Ipev(2), UBO(3), IRD(4)...) ont collecté des données physiques et biogéochimiques, depuis le RV Marion Dufresne. « Nous cherchons à comprendre comment la circulation océanique globale affecte le climat, commente Sabrina Speich. Nous supposons qu’elle contribue à sa stabilité. Nous estimons que depuis 1945 l’océan a absorbé une quantité de rayonnements (dus à l’émission de gaz à effet de serre) correspondant à 18°C. C’est-à-dire que si ce rayonnement était resté dans l’atmosphère, la température aurait été de 18°C plus chaude aujourd’hui. »

150 millions de m3 par seconde

Mais le fonctionnement de cet océan n’est pas simple à appréhender. Par exemple, parmi les courants qui l’agitent, le courant Circumpolaire Antarctique est le plus intense au monde avec ses 150 millions de m3 d’eau transportés par seconde. Il est constitué de tourbillons et de jets qui le rendent très chaotique. « Il a été compliqué de mesurer quelque chose de si complexe sous des aspects différents comme l’environnement physique, biologique et géochimique », commente la physicienne de l’UBO, détachée à l’IRD. Elle espère que les premiers résultats de la campagne alimenteront une base de données publique d’ici deux ans.

Sabrina Speich
Tél. 02 98 01 65 11 ou 02 98 22 45 12
Sabrina.Speich [at] univ-brest.fr (Sabrina[dot]Speich[at]univ-brest[dot]fr)

(1)Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer.
(2)Institut polaire Paul-Émile-Victor.
(3)L’Université de Bretagne occidentale. (4)Institut pour la recherche et le développement.

TOUTES LES ACTUALITÉS

Abonnez-vous à la newsletter
du magazine Sciences Ouest

Suivez Sciences Ouest