Les oiseaux, reporters en mer

N° 255 - Publié le 4 décembre 2014
© C.-A. Bost-CEBC-CNRS
Un cormoran de Kerguelen équipé d’un GPS. Le même système sera utilisé sur les oiseaux bretons.

Des colonies d’oiseaux marins vivent dans le parc. Leurs stratégies de pêche nous informent sur la santé de la mer.

Les oiseaux marins sont de formidables bio-indicateurs de l’environnement. Les marées noires l’ont tristement démontré. Les scientifiques veulent aujourd’hui s’appuyer sur eux pour surveiller l’état de santé de l’écosystème marin. « À l’échelle du parc naturel marin d’Iroise et de l’Agence des aires marines protégées, l’ambition est de définir des indicateurs biologiques (effectifs reproducteurs, biologie de la reproduction), grâce au suivi des colonies d’oiseaux marins », explique le biologiste Bernard Cadiou, chargé de mission à l’association Bretagne Vivante-SEPNB(1). 

Électronique embarquée

Les ornithologues veulent comprendre les variations des effectifs reproducteurs, celles qui affectent la biologie des espèces : sont-elles liées aux phénomènes climatiques, à la variation des ressources alimentaires, à la prédation ou à la compétition spatiale, au dérangement humain, à l’impact des pêcheries ? Ces indications constitueront de précieuses aides pour les gestionnaires.

« Pour mener à bien ces observations, nous allons mutualiser nos moyens et nos informations avec l’ensemble des partenaires du parc marin », précise Bernard Cadiou.

En plus du suivi de la reproduction des colonies d’oiseaux, les scientifiques veulent aussi recueillir des données sur leur comportement, en mer, grâce à l’électronique embarquée. « Cette année, nous espérons capturer des cormorans huppés, que nous équiperons d’appareils miniaturisés (GPS, GLS, capteurs de pression). Nous connaîtrons la fréquence et la profondeur de leurs plongées, ce qui nous donnera des indications sur l’“effort de pêche” des oiseaux. » Des informations précieuses en seront déduites : l’état de la ressource halieutique. Si les tests avec l’électronique embarquée sont concluants, l’expérience sera étendue en 2009, en collaboration avec des laboratoires de recherche.

Christophe BLANCHARD

(1)Société pour l’étude et la protection de la nature en Bretagne.

Bernard Cadiou
Tél. 02 98 49 07 18
conservation [at] bretagne-vivante.asso.fr (conservation[at]bretagne-vivante[dot]asso[dot]fr)

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