Santé des océans : les bons caps à suivre

N° 255 - Publié le 4 décembre 2014
© Nicolas Guillas
Sur l’eau tous les jours, les agents du parc participent aux
missions scientifiques.

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L’Agence des aires marines protégées s’associe avec l’Ifremer pour suivre la santé des eaux françaises.

La protection de la biodiversité des eaux françaises passe par... la mer d’Iroise. La directive européenne pour la protection du milieu marin(1) prévoit un état des lieux de l’environnement et la mise en place d’un dispositif de suivi, pour 2012. En France, l’Ifremer(2) et l’Agence des aires marines protégées ont signé une convention-cadre, le 19 février dernier, pour réaliser un tableau de bord des eaux sous juridiction française, dont la maquette sera prête fin 2008.

« Ce genre d’approche n’existe pas encore, explique Philippe Goulletquer, responsable des questions “biodiversité” à l’Ifremer, à Nantes. Il y a beaucoup de producteurs de données scientifiques sur les eaux marines… mais il n’y a pas de lisibilité globale ! » Pour y voir clair dans les océans, des collaborations vont se développer avec tous les informateurs, notamment le réseau de surveillance des mammifères marins ou la LPO(3). Des protocoles éviteront que les données ne soient morcelées, incomplètes ou inexistantes, surtout vers le large et outre-mer.

Indicateurs de l’état écologique de l’océan

« Un gros travail est à faire sur les indicateurs de l’état écologique des zones marines, car l’agence doit connaître leurs évolutions », complète Philippe Goulletquer. Une banque de données réunira les informations scientifiques sur les océans, qu’il s’agisse du patrimoine naturel, du fonctionnement des écosystèmes ou des usages. Cette approche concerne toutes les aires marines protégées, notamment les zones Natura 2000 en mer, que la France délimite actuellement.

« Concernant, par exemple, l’habitat des coraux froids, les Irlandais et les Anglais ont commencé à identifier ces zones protégées, donc à définir les usages qui y seront acceptables. L’impact sur les activités de pêche est loin d’être anodin. »

En mer d’Iroise, les indicateurs pourraient être le nombre d’emplois dans chaque secteur d’activité, la quantité de bateaux de pêche, mais aussi la continuité de la production d’algues ou le maintien d’espèces sensibles dans l’écosystème. « Le parc marin d’Iroise sera l’un des sites de tests des tableaux de bord, explique Pierre Watremez, responsable scientifique de l’agence des aires marines à Brest. Il permettra de tester des mesures de gestion, pour les appliquer ensuite à d’autres aires, voire à toutes les eaux marines. Nous suivons avec attention les premières études menées dans le parc, comme la cartographie des algues (lire ci-dessous) ou l’analyse du bruit de la mer. »

Nicolas GUILLAS et Alice VETTORETTI

(1)Intitulée “Stratégie marine européenne”.
(2)Institut français de recherche pour l’expoitation de la mer.
(3)Ligue pour la protection des oiseaux.

Philippe Goulletquer
Tél. 02 40 37 40 00
philippe.goulletquer [at] ifremer.fr (philippe[dot]goulletquer[at]ifremer[dot]fr)
Pierre Watremez
Tél. 02 98 44 17 00
pierre.watremez [at] aires-marines.fr (pierre[dot]watremez[at]aires-marines[dot]fr)

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