Un plaisir, une responsabilité

N° 256 - Publié le 2 décembre 2014
© Jennifer Polixenni Brankin-istockphoto

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Le comportement des plaisanciers a des conséquences sur l’environnement.

Ce n’est pas qu’une affaire de professionnels. La préservation du patrimoine maritime, en termes de navigation, n’est pas l’apanage des constructeurs. « Connaître les usages et les pratiques des plaisanciers est essentiel pour évaluer leur impact sur l’environnement », souligne Ingrid Peuziat, géographe à l’Université de Bretagne occidentale(1). Depuis 1999, la spécialiste des espaces insulaires étudie leurs comportements.

L’essor du motonautisme

En dix ans, les usages ont évolué. Par exemple le motonautisme, pneumatique notamment, a pris de l’essor. Ces plaisanciers ne sont pas forcément moins respectueux de l’environnement que ceux qui naviguent à la voile, mais le bateau en lui-même est plus agressif pour l’environnement, par ses émissions de gaz d’échappement, sa vitesse et ses nuisances sonores. Par ailleurs, des sites qui ne sont pas accessibles aux voiliers le deviennent pour les pneumatiques, la tranquillité des oiseaux en est parfois mise à mal.

C’est le nombre qui pose problème

« Pour autant je ne les stigmatise pas. D’ailleurs, globalement il y a relativement peu de mauvais comportements, que ce soit à bord de bateaux à moteur ou à bord de voiliers. Quelques-uns méconnaissent encore les attitudes à adopter sur l’eau ou au mouillage, mais la plupart ont conscience de la nécessité de respecter l’environnement », commente Ingrid Peuziat. C’est le nombre qui peut poser problème. « Sept cents bateaux qui mouillent aux Glénan cela représente une grosse quantité de rejets d’eaux usées dans le milieu, un impact sur la flore dû aux matières en suspension dans l’eau... »

Les plaisanciers ne veulent pas mal faire. « Lorsque j’ai débuté mes recherches sur la fréquentation nautique de loisirs, les plaisanciers étaient déjà en attente de recommandations et de données concrètes quant à l’impact du nautisme sur l’environnement », se rappelle Ingrid Peuziat. Pour autant, ils sont difficiles à toucher parce que la pratique de la navigation est souvent extérieure aux réseaux associatifs. La relation à la mer est plutôt individuelle.

Michèle LE GOFF

(1)Géomer UMR6554, Institut universitaire européen de la mer.

Ingrid Peuziat
Tél. 02 98 49 86 85
ingrid.peuziat [at] univ-brest.fr (ingrid[dot]peuziat[at]univ-brest[dot]fr)

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