Des mares qui recréent la biodiversité

Évaluer le “bon état écologique” des milieux aquatiques d’ici 2015, c’est ce qu’impose la réglementation européenne. « Nous disposons d’outils bien éprouvés pour tester le bon état chimique, mais  peu  pour la  qualité écologique », commente Laurent Lagadic, directeur de recherche en écotoxicologie aquatique au centre Inra de Rennes.

En Europe, notamment en Allemagne et en France, l’utilisation de mésocosmes pour mettre au point de tels indicateurs fait son chemin. Ces mares artificielles permettent de recréer des écosystèmes proches des conditions naturelles. À Rennes, l’Inra en possède une quarantaine depuis plus de dix ans : une plate-forme expérimentale unique en France(1). « Nous évaluons actuellement l’impact d’un mélange de pesticides appliqués sur une rotation de cultures pois/blé/colza pendant dix-huit mois », poursuit-il. Étudier la biodiversité d’un milieu ne se limite pas à regarder l’abondance des espèces. « Une espèce peut être naturellement dominante. En cas de contamination du milieu, si elle y est sensible, elle peut laisser la place à d’autres espèces plus tolérantes. Et là, l’augmentation de la richesse spécifique ne voudra pas dire que le milieu est en bon état ! » Ces interactions complexes demandent du temps pour être analysées. Ce que n’ont pas toujours les politiques et les gestionnaires. C’était l’objectif du séminaire(2) d’octobre dernier : que chercheurs, gestionnaires et industriels mettent en commun leurs expériences et leurs attentes. Les mares expérimentales fleuriront-elles ?