Il teste les ondes de demain

N° 273 - Publié le 31 juillet 2014
© Céline Duguey
MENTION :
Maxim Zhadobov.
Après des études en Russie, il a effectué sa thèse, soutenue en novembre 2006, à l’Institut d’électronique et de télécommunications de Rennes (IETR). Parti 15 mois aux États-Unis, en postdoctorat, il est revenu à l’IETR en tant que chercheur contractuel du CNRS depuis 2008.
INTITULÉ DE LA THÈSE :
Études des effets des ondes millimétriques au niveau cellulaire : cas des membranes biologiques artificielles et de l’expression génétique.

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De nouvelles ondes, plus performantes, arrivent dans nos salons. Quel impact ont-elles sur nos organismes ?

Trois mètres de fil entre la télé et le lecteur DVD, autant pour rejoindre l’ordinateur. Les abords de nos appareils high-tech ressemblent souvent à une jungle de câbles. Bientôt, les nouvelles technologies supprimeront de la longueur en reliant, sans fil, les différents postes. Un premier kit écran plat-lecteur Blue-Ray est déjà commercialisé par Panasonic depuis décembre. Comme ses futurs concurrents, il s’appuie sur les ondes millimétriques. « Ce sont des ondes très haute fréquence, explique Maxim Zhadobov, électronicien à l’IETR, qui permettent de transporter plus d’informations que le Wi-Fi traditionnel. » La physique est au point. Qu’en est-il de l’impact sur notre organisme de ces ondes, qui n’existent pas à l’état naturel dans notre environnement ? La question taraude le physicien depuis 2003. « J’ai testé leur effet sur des membranes biologiques artificielles, fournies par des biophysiciens, mais aussi sur la génétique de véritables cellules humaines. » La conclusion, rassurante, de ces travaux, est qu’aucun effet ne paraît lorsque l’on reste dans les normes d’émissions.

Depuis un an, le chercheur veut augmenter les puissances d’émissions, et identifier le seuil à partir duquel les premiers effets se font sentir. « Cela implique de modifier nos systèmes d’expositions. Ceux que j’ai mis au point pendant ma thèse étaient parfaits pour des champs lointains. Pour augmenter la puissance, il faut rapprocher les échantillons de la source, ce qui modifie d’autres paramètres ! »

Pour anticiper ces changements, Maxim Zhadobov modélise la répartition du champ électromagnétique engendré par ces ondes, à des puissances et des distances différentes... Tous ces travaux sont inédits. « Très peu de gens s’intéressaient aux effets potentiels des ondes millimétriques lorsque j’ai commencé. Elles étaient encore du domaine du futur. »

Des antennes sur le corps

Aujourd’hui, alors que ces ondes arrivent dans nos salons, l’électronicien voit les choses en plus grand. Il est passé de la cellule au corps humain en entier. Il collabore au projet Métavest, consacré aux antennes millimétriques portables, incluses dans des vêtements, par exemple. Et d’ici peu, il pourra monter sa propre équipe de recherche, grâce à un programme de l’Agence nationale de la recherche qui finance les jeunes chercheurs après un postdoctorat à l’étranger.

Céline Duguey

Maxim Zhadobov
maxim.zhadobov [at] univ-rennes1.fr (maxim[dot]zhadobov[at]univ-rennes1[dot]fr)

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