La domotique taillée sur mesure

N° 274 - Publié le 28 juillet 2014

Des chercheurs en électronique rendent la domotique encore plus intelligente. Ils imaginent des scénarios de vie.

Fermer une porte, allumer la lumière. Ces gestes tout simples peuvent demander beaucoup de temps et d’efforts à une personne tétraplégique, par exemple. Pour le projet Assiudo, les chercheurs du laboratoire d’électronique(1) de l’Université de Bretagne sud développent des solutions qui vont plus loin que les systèmes de domotique classiques : ils imaginent des scénarios de vie qui permettent d’enchaîner plusieurs actions.

Ainsi, le scénario : “je me lève” commanderait l’ouverture des volets, l’abaissement du lit... ; le scénario “je sors” éteindrait les lumières, fermerait la porte du logement... « On peut imaginer une infinité de possibilités », explique Florent de Lamotte, enseignant-chercheur au laboratoire. C’est tout l’intérêt, mais aussi la difficulté, du projet : s’adapter à la personne en fonction de son handicap, de son environnement et de ses habitudes.

Le défi a été relevé par Thi Bich Thanh Truong dans le cadre d’une thèse financée par la Région Bretagne(2). Les réflexions sur la définition des usages ont été menées avec des patients du centre de rééducation de Kerpape (lire ci-contre), avec lequel le laboratoire de l’UBS travaillait déjà. Côté technique, la doctorante s’est appuyée sur les compétences d’une collègue spécialiste en mathématiques appliquées, Farida Saïd. Puis elle a identifié les signaux potentiellement utilisables et déjà présents dans la maison. Car équiper un logement en capteurs se prévoit dès la construction et coûte cher. « On a beau être dans un laboratoire d’électronique, on cherche à limiter l’utilisation de capteurs, précise Florent de Lamotte. Les outils mathématiques compensent le fait qu’on ne peut pas tout capter. » Le réseau électrique ou encore la “box” qui apporte l’Internet haut débit sont des infrastructures sur lesquelles les chercheurs peuvent s’appuyer. La “box” est un véritable ordinateur qui peut centraliser et récupérer des données.

Encore au stade de la recherche, le projet Assiudo implique néanmoins des entreprises et est en attente d’une labellisation du pôle Images et Réseaux. Son ouverture au maintien à domicile des personnes âgées est aussi envisagée. 

Nathalie Blanc

(1) Labstic : Laboratoire des sciences et techniques de l’information, de la communication et de la connaissance.
(2) Thèse Ared : allocation doctorale pour les jeunes chercheurs.

Florent de Lamotte, Tél. 02 97 87 45 67
florent.lamotte [at] univ-ubs.fr (florent[dot]lamotte[at]univ-ubs[dot]fr)

Thi Bich Thanh Truong, Tél. 02 97 87 45 04
truong [at] univ-ubs.fr (truong[at]univ-ubs[dot]fr)

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