Je rêve de pouvoir me démultiplier pour arriver à faire tout ce qui m’intéresse

Portrait

N° 283 - Publié le 19 juin 2014
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L'épreuve par 7
Mireille Blanchard-Desce

Chimiste en photonique moléculaire

Magazine

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Qu’auriez-vous fait si vous n’aviez pas été chercheur ?

Je pense que j’aurais adoré être écrivain. Car j’aime beaucoup écrire et je suis une grande lectrice... Je suis très éclectique dans mes choix : je lis aussi bien des essais, que des romans, des policiers. Je lis un peu de BD avec mes filles et sinon je suis fan de littératures anglo-saxonne et russe.

Aujourd’hui, qu’avez-vous trouvé ?

Une nouvelle version de la Flûte enchantée de Mozart, par René Jacobs. En fait, je cherchais des idées de cadeau dans un catalogue et j’en ai trouvé un pour moi !

Le hasard vous a-t-il déjà aidé ?

Oui. Dans les rencontres scientifiques et à l’international notamment. J’ai eu le plaisir de côtoyer des gens brillants et motivants en physique, en biologie qui sont des disciplines connexes à la mienne. Je pense aussi à Jean-Pierre Majoral qui est le spécialiste français des dendrimères, des molécules qui se développent en arborescence. C’est avec lui que j’ai commencé à travailler sur les matériaux moléculaires mous, construits sur le même schéma.

Qu’avez-vous perdu ?

Mes illusions sur la nature humaine ! Je suis arrivée à l’Université de Rennes1 il y a 10 ans. J’y ai monté une équipe, déposé plusieurs brevets(1)... et pourtant je n’ai pas réussi à y faire ma place. Je quitte bientôt Rennes pour Bordeaux.

Que faudrait-il mieux ne pas trouver ?

En ce qui me concerne, ce serait plutôt que faudrait-il mieux ne pas savoir... Je pense, par exemple, que pour continuer à être porté par son idéalisme et sa motivation, il ne faut pas toujours connaître le dessous des cartes. Autant en science j’adore voir les choses derrière les choses. Autant en politique des sciences, j’aurais préféré en ignorer certaines...

Quelle est la découverte qui changerait votre vie ?

Je rêve de pouvoir me démultiplier pour arriver à faire tout ce qui m’intéresse : mes projets de recherche, bien sûr, mais aussi d’autres activités que je ne fais plus, comme voyager pour partir à la rencontre des gens et échanger avec eux.

Qu’est-ce qui vous ferait douter de la rationalité ?

Je suis très rationnelle et en même temps philosophe. C’est-à-dire que le doute est inscrit en moi. Je ne peux pas vivre sans. Bref, je crois que votre question ne me correspond pas.

Interviewée dans son laboratoire par Nathalie Blanc.

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